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(katyusha) — like real people do
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Thorn Nott
Thorn Nott
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
WE SHOULD JUST KISS LIKE REAL PEOPLE DO
Thorn fulminait intérieurement.
Depuis toujours, il prenait soin de contenir ses émotions et de ne pas se laisser aller à des effusions grotesques mais, voilà, depuis quelques mois, il n’y avait qu’une personne capable de l’arracher à ses habitudes si solidement installées, et elle avait de nouveau frappé.
L’été dernier sonnait comme une bénédiction, un joli conte, un doux souvenir qui, quelque part, allégeait sa mémoire de la saison qui s’était montrée particulièrement hargneuse. Elle avait été une délivrance, une petite étincelle de lumière là où il n’aurait même pas songé chercher. Inconsciemment, cette drôle de bête s’était avérée être bien plus que l’affreuse peste qu’il connaissait. Et, elle avait fini par être encore plus que cela, même. Pire encore, il ne le regrettait même pas, au fond. Pourtant, Thorn portait la lourde impression d’avoir jeté son âme au diable. L’automne d’après était teinté encore d’obscurité, nourri d’une pluie épaisse où se mélangeaient difficilement amertume et rancœur.
Bien-sûr, il s’était inquiété tout de suite, mais ne lui ferait pas le plaisir de lui avouer. Le jour-même où il ne l’avait pas retrouvée dans son bureau à l’heure habituelle, Thorn avait reposé brutalement les deux tasses de cafés et enfilé son manteau pour partir à sa recherche des heures durant — en vain. Les premiers jours, il s’était montré rationnel ; elle avait eu un empêchement, elle était malade, peut-être cachait-elle un pépin. Evidemment, c’était stupide. Dans tous ces scénarios, elle l’aurait prévenu, lui sinon le Ministère. Et, de sorte à se montrer encore plus stupide, Thorn avait caché sa disparition, dans un premier temps. Persuadé qu’elle finirait par repointer le bout de son nez, l’Auror avait falsifié quelques formulaires… tout ça aurait probablement marché si, quelques semaines plus tard, ils n’avaient pas retrouvé le manoir familial dévoré par des flammes cruelles. Quand son pied avait balayé les dernières cendres chaudes, Thorn s’était maudit intérieurement, réalisant seulement à cet instant à quel point il avait été naïf, et trompé.
En somme, Thorn ne savait pas — ou plus — si Katyusha était un rêve ou un cauchemar.

Et, comme le Nott considérait que ses erreurs lui appartenaient, il n’avait pas laissé le plaisir à McNue de se mettre sur la piste de leur créature disparue.
Qui n’était plus si disparue, d’ailleurs.
Voilà quelques jours que Thorn avait retrouvé sa trace, et rien n’aurait volé la détermination qui rythmait sa marche à cet instant. Filant comme une ombre sombre au milieu des passants qui ne se doutaient de rien, il approcha de plus en plus de la devanture d’un établissement qui semblait des plus naturels. Une fois assez proche, il poussa la porte, fit teinter les clochettes de l’entrée et s’y engouffra comme le plus normal des clients. Il faisait froid, à tel point que de la neige arpentait encore les rebords des trottoirs. Le vent ne manquait pas de venir grignoter les doigts à son tour, offrant une raison supplémentaire pour venir réclamer un café chaud ici. Enfin, en ce qui concernait Thorn, ce n’était pas tant le café qui l’intéressait cette fois.
Les mains fourrées au fond des poches, la mine particulièrement assassine, il se confondit à la queue. Probablement qu’il irradiait une énergie mauvaise, car il lui sembla qu’on l’évitait encore plus que d’ordinaire. Une fois son tour venu, l’Auror ne décrocha pas une seconde son regard de la tête nouvellement blonde qui s’approcha pour prendre sa commande. Occupée dans un premier temps, elle ne sembla pas le voir et encore moins le reconnaître. Mais quand elle réclama sa commande, ce n’était presque qu’un grondement sourd qui lui répondit ;

« Ce sera comme d’habitude. »

Il était tant en colère contre elle.
Déçu, triste, énervé, un peu honteux aussi. Il lui semblait qu’il ressentait tant de choses et absolument rien à la fois… Pourtant, quand leurs regards se croisèrent de nouveau après tout ces mois passés à se demander où elle était et si elle allait bien, Thorn était presque près à tout oublier pour s’assurer qu’elle ne cachait rien de grave.
Il avait l’affreuse envie de lui hurler dessus, de la secouer, de lui arracher des réponses, et de tellement d’autres choses en même temps. Pourtant, il retint son regard anthracite d’aller plus bas, et se contenta pour le moment d’illustrer l’émotion la plus simple, celle qui le couvait comme une deuxième peau et une mère rassurante ; une colère sombre cueillit le regard de Kat, et, plus loin, résonna presque le claquement énervé des mâchoires d’un loup éthéré.
@Katyusha Bolkonsky ∙ code par alcara


Tu as tellement changé.
D'une certaine manière,
tu n'es pas revenu non plus.
Katyusha Bolkonsky
Katyusha Bolkonsky
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Misha lui avait trouvé ce travail hier.

Le café, situé à un point stratégique du quartier, permettait d’entendre les murmures furieux de la ville. C’était la croisée des âmes du nouveau Göteborg…

Piégé entre deux boutiques luxueuses, le café cosy, au propriétaire né-moldu, ne désemplissait jamais d’âmes. Katyusha aurait de quoi servir, mais également de quoi écouter et voir.  Ici, rien ne pourrait échapper à son attention vigilante. Il fallait bien plus qu’une centaine d’arômes corsés, ou le bruit cliquetant des couverts, pour la distraire. Elle ne sentait rien, n’entendait rien qui ne soit pas lié, de près ou de loin, à son unique objectif.

A l’énième breuvage de la journée, elle décida de faire un point sur sa situation. Arrivée depuis peu dans l’immense capitale scandinave, elle ne pouvait compter que sur Misha. Pour peu qu’elle lui accorde sa confiance. La finnoise ne se dévoilait jamais complètement. C’était ça, aussi, être une Sans-Nom, et Katyusha avait appris dans la douleur que livrer ses secrets avait un prix. Il n’était plus question de réitérer les erreurs commises en Grande-Bretagne. Le Bureau des Aurors ne tarderait pas à lancer ses limiers sur sa trace ou plutôt, sur celle de l’Obscurus perdu, évadé, hors de contrôle. Peut-être était-ce déjà fait ? Qui enverraient-ils ? Cet idiot de McNue ? Elle grimaça devant la machine ronronnant, arrêta le mécanisme pour se tourner vers le comptoir et le vit.

Thorn.

La moindre goutte de vie se figea en elle.

Nott.

A travers un épais nuage cotonneux, elle s’entendit lui demander sa commande, comme si ce n’était pas lui, comme s’il s’agissait là d’un pâle sosie, comme s’il était impossible qu’on l’ai envoyé, lui.

Ce sera comme d’habitude.

Le son de sa voix, grave et basse, parfaitement semblable à ses souvenirs, brisa la glace du déni.

Avec beaucoup de sel donc, parvint-elle à expulser, l’esprit ratatiné derrière une muraille d’insolence.

Malgré le comptoir qui séparaient leur deux carcasses immobiles, il était… trop proche. Au travers des empyreumes du marc chaud, elle distinguait avec acuité son parfum subtile : boisé, et frais, à l’instar du loup qui venait de quitter sa forêt. Pas assez de temps n’avait passé : il conservait les mêmes traits, aussi dont l’irrégularité la fascinait toujours, la même carrure élancée, le même regard… taciturne dans lequel brûlait une étincelle de colère.

Elle cligna des yeux, déposa la tasse qu’elle tenait dans les mains, essuya ses dernières sur son simple tablier. Après avoir sondé les alentours, pour s’assurer que toutes les âmes présentes étaient occupées, elle se pencha par-dessus le comptoir, réduisant la distance entre eux à un souffle tendu.

Nous ne servons pas le même jus de chaussette qu’au Bureau, te voilà prévenu, chuchota-t-elle, avant d’observer la contraction de sa mâchoire énervée.

Elle l’avait assez côtoyé pour déchiffrer le plus infime de ses mouvements, comprendre quand il ressentait du mécontentement, de la confusion, ou plus rarement, de la satisfaction. Une vague nostalgique oppressa sa poitrine, et elle résista pour ne pas s’abandonner aux dangereux  flots du passé.

Une question, pourtant, tourmentait ses propres lèvres. Comment l’avait-il retrouvée ? Et s’il avait accompli ce petit exploit, d’autres le pourraient certainement. Combien d’Aurors ? Où étaient-ils ?

Thorn Nott était-il le premier mécanisme d’un piège qui se refermait bientôt sur elle ?

Que comptes-tu faire ? M’arrêter ici ? En plein jour. On te demandera pourquoi.

Misha n’avait pas choisi la Finlande sorcière pour rien. Ce n’était pas la Grande-Bretagne. Le Ministère de la Magie possédait moins de marge de manœuvre, et devait œuvrer avec une plus grande subtilité. Ici, dans le commun, la foule la protégeait de la violence institutionnelle britannique.






@Katyusha Bolkonsky ∙ code par alcara


“La liberté s'allume dans les ténèbres.”
Thorn Nott
Thorn Nott
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Les voilà, ils sont là, à nouveau réunis et, en même temps, on ne les laisse pas seuls. Derrière, un homme déguste un café en feuilletant le journal du jour. Plus loin, une mère et ses deux enfants qui partagent un chocolat chaud. Thorn rêve de les jeter dehors, de leur grogner assez fort dessus pour qu’ils prennent leurs jambes à leur cou et qu’il se retrouve seul avec la jeune femme. Il n’en fait rien. Ici, ils ne sont pas chez lui, ils ne sont pas non plus au Ministère. Ici, c’est Katyusha qui mène, et, pour l’instant, le loup se fait docile et rentre les crocs.
A la place, l’anthracite de ses yeux se confronte rudement aux siens. C’est une explosion de sentiments, et Thorn ressent ce pincement dans sa poitrine — ce pincement si aigüe mais si familier à la fois, qu’il a appris à dompter et reconnaitre dans la chaleur cuisante de l’été dernier. Il s’agissait de joie, mais celle-ci était teintée d’obscurité, de rage, de tristesse et de honte, tout à la fois. Perdu dans ses émotions, ses doigts tremblèrent un instant — juste une seconde ; plus rien ne lui appartenait, il ne contrôlait plus rien, et elle lui avait tout volé dans un regard.
Pour ne rien arranger, les volutes de fumée blanche se transforment, dessinent la silhouette d’un faon innocent. Celui-ci se mêle aux longues jambes de la jeune femme dans une attitude féline, s’attirant un peu plus les foudres d’un Thorn déjà fort mécontent.
Par Merlin, il la haïssait pour tous les effets qu’elle lui causait, autant qu’il l’appréciait pour ce drôle de vent frais. C’était la tempête et l’accalmie, le brouhaha puis le silence, la fin du monde, puis une naissance. Oh, il ne savait décidément plus quoi penser.

Puis elle réclame, la slave. Elle demande des réponses, s’interroge sur les raisons de sa présence, si elle doit se sentir en danger. Par pure mesquinerie, il aimerait qu’elle se sente en danger, qu’elle le redoute comme un enfant pris sur le fait de sa bêtise. Mais il n’est rien de tout ça, l’un et l’autre le sait.

« Ne soyez pas sotte. » l’insulte était grognée d’un ton habituel, mais, comme changement, le vouvoiement était revenu au galop. C’était sa vengeance à lui, une manière de lui signifier que la distance était belle et bien là, que tout ne serait pas comme avant. Mais, avec ça, Thorn ne savait pas s’il la punissait elle, ou lui-même. « Je ne suis pas là pour faire la police. Je ne souhaite qu’une discussion, et des réponses si vous vous sentez d’humeur généreuse, Bolkonsky. » la pique lui glissa dessus comme sur la carne humide d’un poisson de rivière. En quelques phrases, l’ordre des choses était rétabli. Oubliés l’été, ce lit partagé, la chaleur qui les avait traversés. A nouveau, ce n’était que gel et distance, ni amis ni ennemis, à peine des connaissances. Un Auror et son spécimen à surveiller, en somme. Doucement, Thorn ramena sa main sur le comptoir, baissa le nez sur le bois qu’il gratta distraitement du bout de l’ongle. Puis d’une voix plus basse, qui ne risquait pas d’attirer les oreilles des curieux qui siégeaient plus loin, le Nott ajouta : « Vous vous doutez bien que si je vous ai trouvée, ça ne saurait tarder pour les autres. »

Car en effet, le temps pressait. Lui-même ne savait pas exactement combien d’agents finiraient par les coincer. Mais, au moins, il était sûr qu’ils devraient redouter McNue ; avec sa jeunesse et sa hardiesse, il se croyait invincible et capable de tout, d’autant plus qu’il avait des raisons d’en vouloir au Nott personnellement… après tout, Thorn ne lui avait même pas laissé le choix lorsqu’il lui avait arraché le dossier des mains en apercevant le nom de « Bolkonsky » écrit dessus, et ce n’était pas la première fois qu’il lui volait dans les plumes. Mais s’il ne voulait pas comprendre, le sorcier finirait par lui faire apprendre la leçon par la manière forte ; le cas de l’Obscuriale lui appartenait, et il se battrait bec et ongle jusqu’à son dernier souffle, si cela signifiait s’assurer lui-même de sa bonne forme.
Ses yeux se portèrent sur une porte dans son dos qu’il imaginait donner sur une arrière-salle, avant de revenir, en un message limpide, vers la serveuse déguisée. Enfin, Thorn redressa toute sa longue carcasse dans une attitude impériale. Drapé de son long manteau noir, il reprenait ses airs d’oiseau de mauvais augure. Restait encore à savoir où porteraient ces inquiétants présages.

« Je ne prendrais que quelques minutes sur votre emploi du temps. Ensuite, chassez-moi si vous le voulez. Mais je crois bien, Katyusha Bolkonsky, que vous me devez ces réponses. »
@Katyusha Bolkonsky ∙ code par alcara


Tu as tellement changé.
D'une certaine manière,
tu n'es pas revenu non plus.
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