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in my defense, i was left unsupervised (wolfie)
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Percival Tillinghast
Percival Tillinghast
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
« This is even worse than Canada. I hate it. » Val remonta un peu plus l’énorme écharpe qu’il avait autour du cou et rajusta son bonnet avec un soupir agacé.
Il aurait pu partir au Brésil ou au Japon, ou même juste à New-York, peu lui importait la destination tant que le thermomètre ne descendait pas trop en dessous de zéro en hiver. Mais non, parmi tous les scientifiques qui bossaient dans son département, il avait fallu que ce soit à lui qu’on refile la Scandinavie. Ça ne faisait même pas cinq minutes qu’il avait pris son portoloin pour Durmstrang et il en avait déjà marre. À côté de ça, les quelques mois qu’il avait passés à Alberta l’hiver dernier lui faisaient l’effet d’une canicule.
« ’Could be worse. At least it isn’t snowing. » Chantonna Mortimer, qui gambadait aux côtés de son sorcier avec beaucoup plus d’entrain que ce dernier. Val se contenta de répondre par un grognement boudeur. Mais sa fylgia ‒ puisqu’ils les appelaient comme ça, ici ‒ avait raison, au moins les chemins qu’il devait emprunter étaient dégagés et il n’allait pas arriver au château complètement trempé.
À l’approche du portail monumental, il repéra la silhouette d’une personne emmitouflée dans un manteau à col de fourrure. D’après le courrier que lui avait adressé la directrice, il devait s’agir du concierge, qui était chargé de l’accueillir à Durmstrang. Ce dernier lui fourra une clé et une carte entre les mains, lui fit comprendre dans un anglais approximatif que sa valise avait déjà été montée dans sa chambre, et… le planta là.
« So much for that famous nordic hospitality. » Marmonna Val avec un sourire narquois. Au moins il n’aurait pas à faire la conversation, comme ça. Et puisque personne n’était là pour surveiller ses allées et venues, autant en profiter pour explorer un peu Durmstrang.
Le parc était désert, ce qui n’avait rien d’étonnant vu la température. Il visiterait cette partie du domaine plus tard. Il se glissa discrètement dans le grand hall, un poil plus animé que l’extérieur, les yeux rivés sur la carte qu’on lui avait donnée. Autant pour essayer de s’y retrouver dans ce labyrinthe d’escaliers, que pour éviter de croiser le moindre regard. La dernière chose dont il avait envie maintenant était d’attirer l’attention d’un esprit. Il pouvait déjà entendre leurs murmures qui refluaient autour de lui en vagues indistinctes.
« Pretty mild. ‘Was expecting worse, with that creepy-ass Dracula aesthetic bullshit. » Souffla Val, tout en inspectant l’une des torches fixées au mur avec une moue dubitative.
« It’s only the beginning. » Répondit le frison avec un petit hennissement qui s’apparentait à un rire nerveux. Val pouvait à peine distinguer les voix qui lui parvenaient, elles devaient avoir au moins quelques siècles d’ancienneté. Tant mieux. Visiblement, personne n’avait eu le mauvais goût de mourir dans le hall récemment. Mais comme le disait Mortimer, ils n’étaient là que depuis dix minutes, et il ne doutait pas que ce vieux château lui réservait quelques surprises qu’il risquait de ne pas apprécier. Les lieux comme ça, aussi peuplés et chargés d’Histoire, avaient toujours au moins un ou deux squelettes dans leurs placards. Littéralement.

Val n’avait aucune idée d’où ils se trouvaient, il n’avait jamais été doué pour déchiffrer une carte. Il poussa une porte au hasard et se retrouva dans une grande pièce aux murs couverts d’innombrables étagères. Et devant lui, des rayons entiers de livres semblaient s’étirer sans fin. La bibliothèque.
Ce n’était pas exactement ça qu’il visait, mais puisqu’il y était, autant y jeter un coup d’œil. Il y régnait un silence de mort ‒ ce qui, pour lui, se résumait à un bourdonnement ténu de voix entremêlées, qu’il ignorait sans problème. Enfin, c’était sans compter les sabots de Mortimer qui claquaient outrageusement sur le parquet ciré.
Après s’être fait assaillir de chhhhht agacés de la part de plusieurs élèves, la fylgia opta finalement pour sa forme de loup à crinière, un peu plus discrète. Val n’y prêta aucune attention, il passait d’un rayon à l’autre sans vraiment regarder où il allait. Jusqu’à tomber sur une alcôve abritant encore d’autres rayonnages de livres et une vieille banquette qui avait connu des jours meilleurs. Il serait passé devant sans remarquer la silhouette nichée dans le renfoncement du mur, si Mortimer ne s’était pas précipité dedans en jappant à la vue d’une autre fylgia.
« Uh.. Désolé pour le dérangement. » Marmonna Val dans un suédois qu’il espérait à peu près compréhensible. Il scruta l’inconnu avec un soupçon de méfiance, mais à priori ce dernier était bien vivant. Il n’avait encore jamais croisé d’esprit avec une fylgia à ses côtés. Était-ce seulement possible ? Encore une question qui s’ajoutait à la longue liste de ses recherches.




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eyes like burning embers, palms etched in lines of ash - - i starve for life but i am so full of death, and i can’t find a grave deep enough for me to throw it all up.
Wolfram Nystrøm
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FREMVEKSTEN Du ska bara vara lite klok, aldrig för klok
« Wolfram ? Wolfram ! » L'intéressé regarde d'un air consterné son fylgja, qui remue désespérément sa tête coincée dans le sac de cours de son sorcier. Depuis l'alcôve que Wolfram s'est accaparé dans la bibliothèque, il ne peut pas voir les regards noirs que les autres étudiants doivent sûrement adresser à Ygg, ou bien ceux compatissant qu'ils pourraient adresser à son sorcier. Depuis l'arrivée des fylgjur dans leurs vies, tous les sorciers ont bien été obligés de s'habituer, et ils ont tous pu se rendre compte que certains... avaient été plus chanceux que d'autres, disons.

Wolfram pousse un soupir et replonge dans la lecture de son livre, qui parle de l'histoire contemporaine de la Scandinavie magique. Si Wolfram est évidemment conscient que ses lacunes sur le monde magique concernent absolument tous les sujets, c'est avec l'histoire qu'il a le plus de mal. Parce qu'il a du mal à se dire que ce qu'il est en train de lire correspond à la réalité, et pas simplement à une uchronie. Quand il lit à propos de la révolte des gobelins ou des différentes guerres sorcières, il a du mal à se rendre compte que ce sont des évènements qui se sont réellement produits. Qu'en 1998, lorsqu'il était en plein dans ses études d'astrophysique, des milliers, des millions peut-être même, de personnes craignaient pour leurs vies. Il n'est ici que depuis quelques mois après tout, mais il a beau arpenter les murs de ce château magique, il a toujours du mal. Parce que son esprit si scientifique ne peut pas... accepter d'avoir été dans le faux, pendant tout ce temps. Lui qui savait tellement de choses sur des astres à des années lumières de la Terre, il se rendait compte d'à quel point il ne savait rien de celle-ci.

Ygg réussit enfin à sortir la tête du sac, le thylacine poussant un jappement surpris lorsqu'il retrouve la lumière du jour. « Bon retour parmi nous, » marmonne Wolfram sans même jeter un coup d'oeil au fylgja. Il ne comprend pas ce que ces choses sont, à vrai dire, mais on lui aurait dit qu'ils ont une représentation de leur âme, ou un truc du genre. Wolfram essaye de ne pas trop y penser, parce qu'il n'a pas l'impression d'avoir quoi que ce soit en commun avec Ygg. Il trouve juste extrêmement intéressante la forme qu'il a prise, étant donné le peu d'informations que l'on peut avoir sur cet animal disparu.

Le thylacine s'est d'ailleurs à peine remis de ses émotions qu'un autre fylgja (du moins, Wolfram l'espère, il ne s'est pas encore vraiment habitué à voir des animaux sauvages voir dangereux apparaître comme ça au détour d'un couloir) se précipite à sa rencontre. Wolfram retient un énorme soupir, et finit par lever les yeux quand il se rend compte qu'un sorcier, sûrement celui du loup à crinière qui s'amuse désormais avec Ygg, se tient juste devant lui. L'air complètement perdu. Pourtant, il n'a pas l'air d'être un élève. A moins qu'il ne soit un né-moldu perdu, comme lui. Mais Wolfram ne l'a jamais croisé dans leurs quartiers, cela dit.

« Uh.. Désolé pour le dérangement. » Lui dit-il, et bien que ses efforts soient très honorables, l'accent du nouveau venu lui fait tout de suite comprendre qu'il serait plus à l'aise avec une autre langue.
« No problem, » répond-il, sautant tout de suite sur l'occasion de reparler anglais. Cette langue qui lui rappelle son ancienne vie, ses recherches, ses années universitaires. « Can I help you with something? » lui demande-t-il, même s'il doute de pouvoir l'aider. Il est encore trop nouveau ici, alors à moins qu'il ne lui demande où sont les toilettes les plus proches... Wolfram aura bien du mal à pouvoir l'aiguiller.
Percival Tillinghast
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« No problem, répliqua aussitôt l’inconnu en anglais, probablement horrifié par son accent. Can I help you with something ? »
Val resta muet de stupéfaction, l’espace de quelques secondes. S’il en avait réellement eu quelque chose à faire, il aurait été offensé que son interlocuteur ait directement opté pour sa langue maternelle plutôt que de lui répondre en suédois. Après de trop nombreuses heures passées à essayer d’apprendre en catastrophe les bases des trois langues parlées dans le Royaume Scandinave, elles avaient intérêt à lui servir à quelque chose.
Il sondait le visage de l’autre homme avec curiosité. Ce dernier avait un visage particulier, la somme d’un étrange mais harmonieux mélange d’angles saillants et de courbes délicates. Et ses yeux beaucoup trop bleu l’avaient pris au dépourvu.
Le loup à crinière les regardait de loin, un rictus au coin des babines. Il eut la présence d’esprit de ne faire aucun commentaire, se contentant de lancer un regard entendu à son sorcier. Val leva aussitôt les yeux au ciel et se retint de justesse d’adresser un doigt d’honneur à son fylgia.
« Maybe ? I’m looking for something. Not sure what, though. » Il n’était pas sûr de ce qu’il cherchait, parce que les consignes du Ministère elles-mêmes étaient vagues. En temps normal il aurait pu apprécier cette liberté, il avait horreur d’être bridé dans ses recherches et ses expériences. Mais c’était tout de suite beaucoup moins attrayant lorsque ça le condamnait à rester coincé sur une île au climat polaire, perdue au beau milieu de nulle part. Enfin, il n’avait aucune idée d’où il se trouvait, mais il supposait que Durmstrang était un trou paumé.
« How well d’you know this place ? » Ça rendrait les choses bien plus simples pour lui s’il avait un guide, quelqu’un qui connaissait bien l’école, qui connaissait le comportement propre à la magie ancestrale de cet endroit, histoire qu’il gagne un peu de temps. Il n’avait aucune envie de passer plus de temps que nécessaire à arpenter les vieux donjons poussiéreux du château et à crapahuter dans la neige.
Il avait besoin d’un point de départ, d’une piste pour aiguiller ses recherches. Autrement, c’était aussi inutile que de chercher une aiguille dans une botte de foin. C’était pour ça qu’iels étaient nombreux.e.s à avoir été envoyé.e.s sur le terrain, dispatché.e.s aux quatres coins du monde magique. Mais même ainsi, personne ne pouvait prédire combien de temps ça leur prendrait pour avoir des réponses concrètes.
« Have you noticed anything… unusual, lately ? Demanda-t-il après un temps d’hésitation. C’était beaucoup trop cryptique, comme question. Anything related to them. » Précisa-t-il en pointant du doigt leurs deux fylgjur.




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Wolfram Nystrøm
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L'anglais semble prendre son interlocuteur par surprise. Celui-ci le regarde sans rien dire pendant quelques secondes, et un moment Wolfram pense même s'être trompé. Peut-être que cet accent qu'il a entendu n'était pas un accent de locuteur anglophone, mais il en était pourtant persuadé. Vu comment il semblait buter sur les mots, ils iront bien plus vite si la barrière de la langue ne se dresse pas entre eux. Question d'efficacité.

« Maybe ? I’m looking for something. Not sure what, though. » Finit-il par lui répondre, et l'anglais arrive même à tirer un sourire à Wolfram, souvenir d'une existence qui lui paraît maintenant si lointaine.  « How well d’you know this place ? » Ah. Ce genre de questions... Quoique le sorcier cherche, Wolfram n'a probablement aucune réponse satisfaisante à lui donner. La seule chose qu'il ose dire connaître, c'est le chemin entre son dortoir et la bibliothèque. Quant au reste, toute certitude semble l'avoir quitté. Après tout, il est témoin chaque jour de phénomènes qui lui semblaient impossible il y a à peine un an. « Have you noticed anything… unusual, lately ? Anything related to them. » Dit-il tout en pointant du doigt le loup à crinière qui l'accompagnait, qui faisait connaissance avec Ygg.

Wolfram hausse un sourcil et ne peut se retenir un petit sourire ironique, tout en devant se retenir de franchement éclater de rire.  « You mean anything other than a talking extinct animal who just appeared next to me one day and now just gives me his uncalled for stupid opinion all the time? » Il a du mal à trouver quelque chose de plus bizarre qui lui soit arrivé cette année. Et pourtant, il a de quoi choisir. « Mes avis ne sont pas stupides, » bougonne Ygg en suédois en se retournant vers Wolfram. « Si, totalement, » lui répond son sorcier sans même le regarder.

« Sorry, I’m definitely not the right person to ask this kind of questions to. I just learnt magic existed last year. I’m one of those they called the ‘‘forgotten ones’’, » dit-il en savourant l’aura de mystère qui s’échappe de l’expression anglaise. Au moins ces sorciers ont le sens du dramatique. « I hope you find what you’re looking for. I used to work in academic research so I know a little about not knowing what you’re doing most of the time. » Il se rend soudainement compte d’à quel point ces discussions lui ont manqué. En ce moment, les seules personnes qu’il voit sont soit des étudiants qui le regardent bizarrement, soit des profs qui ne savent pas trop comment s’adresser à lui. Les seules personnes qui le traitent normalement sont ses camarades fremveksten, mais… même avec eux, il sent un décalage. Il s’est toujours senti en décalage, cela dit. Même dans son ancien monde.

« I’m Wolfram, » finit-il par dire. Il ne sait pas si le sorcier en face de lui voudra continuer à lui parler, maintenant qu’il sait qu’il n’a rien à lui apprendre. Mais un adulte qui n’est ni un professeur ni un élève, ça lui manque, mine de rien. « I’m an astrophysicist, » dit-il, non sans une pointe d’ironie. Son métier était un jour tout pour lui, c’est à peine si les sorciers savent ce à quoi il sert. Enfin, cela dit, à part ses collègues, beaucoup de gens non sorciers ne le savaient pas trop non plus.
Percival Tillinghast
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« You mean anything other than a talking extinct animal who just appeared next to me one day and now just gives me his uncalled for stupid opinion all the time? »
Val sourit. Vu comme ça, c'est vrai, la simple existence des fylgjur était déjà profondément étrange en soi. C'était même la première fois dans l’Histoire du monde sorcier qu'un événement magique d'une telle ampleur se produisait.
« Sorry, I’m definitely not the right person to ask this kind of questions to. I just learnt magic existed last year. I’m one of those they called the ‘‘forgotten ones’’, »
Malgré lui, le scientifique laissa échapper un murmure de surprise. Il en avait entendu parler, leur intégration au monde magique était plus ou moins récente selon les pays, mais c’était la première fois qu’il avait l’occasion d’en rencontrer un.
Il avait des dizaines de questions en tête qu’il aurait voulu lui poser et il était certain que les réponses pouvaient être utiles à ses recherches, même si ça n’avait pas de rapport avec ce qu’il était venu chercher à Durmstrang. Pour autant, il ne lui demanda rien et se contenta de le fixer avec intérêt, de la même manière qu’un gamin aurait fixé un animal exotique au zoo. Au bout d’un moment, Mortimer se racla la gorge avec insistance et son sorcier revint brusquement à lui-même.
« Sorry, ‘didn't mean to be rude. It's the first time I meet someone like you. » Une excuse bidon que Wolfram avait certainement déjà entendue des dizaines de fois depuis son arrivée à Durmstrang, mais Val n’avait même pas eu la présence d’esprit de masquer sa curiosité. La subtilité n’avait jamais été son truc, de toute façon.
« I hope you find what you’re looking for. I used to work in academic research so I know a little about not knowing what you’re doing most of the time, ajoute l’autre homme avec un sourire plein de sarcasme. I’m Wolfram, I’m an astrophysicist, »
Val ne savait même pas à quoi il s’était attendu, mais ce Wolfram était décidément plein de surprises, même s’il ne pouvait pas faire grand chose pour l’aider.
« Pretty cool, dit-il simplement, l’air à la fois étonné et approbateur. I don’t understand anything about it, but I’ve always found space fascinating. ‘Don’t understand why the wizarding world isn’t more into it. » Il était indéniable que le monde moldu avait plusieurs longueurs d’avance dans ce domaine. Peut-être l’immensité de l’univers était-elle simplement moins attirante, trop lointaine aux yeux de celleux qui avaient déjà la magie au bout des doigts.
« I’m Val, by the way. It’s nice to meet another scientist. » Un qui ne comptait pas parmi ses collègues, dont il ne connaissait ni le domaine ni les idées. Si Wolfram ne finissait pas par l’envoyer bouler pour pouvoir continuer à lire en paix, il lui proposerait peut-être d’aller prendre un café. Pour la science, évidemment.
« I guess they don’t seem that weird compared to.. well, everything else. » Marmonna Val en baissant à nouveau les yeux sur leurs fylgjur. Il était prêt à parier que des animaux doués de parole n’était pas la chose la plus bizarre que Wolfram ait vue en un an.
« ‘Didn’t think this school would be so big, I don’t even know where to look. I guess the library’s a good place to start. They must have books on the magical History of the place, right ? » Il aurait préféré pouvoir entrer directement dans le vif de la recherche, mais il fallait bien commencer par les bases. Et avec un peu de chance, Wolfram saurait lui indiquer ce qu’il cherchait.




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Wolfram Nystrøm
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Il se surprend. Depuis quand Wolfram parle-t-il autant ? Surtout à un inconnu ? Il faut dire que depuis qu’il sait qu’il est un sorcier, depuis qu’il a tout abandonné pour aller apprendre la magie dans un institut secret, beaucoup de choses ont changées. Et il a presque l’impression de ne pas être lui-même. De voir les évènements se dérouler comme s’il était dans un film, comme si ce n’était pas tout à fait réel. Alors il peut bien s’amuser, dire des bêtises. Il se moque de tout, et il n’aurait jamais pu penser que ça lui arriverait un jour. Non pas qu’il ait été excessivement sérieux auparavant – de son point de vue en tout cas. Ses élèves auraient sûrement un autre avis sur la question, mais… disons que même s’il pensait se ficher des apparences et de ce qui était attendu de lui, ça n’avait absolument rien à voir avec maintenant. Il n’aurait jamais cru qu’il aurait été capable de lâcher prise à ce point. Ça l’aurait terrifié. Maintenant, il s’en fiche. Il n’a plus personne à décevoir, de toute façon.

Il s’amuse du regard du sorcier en face de lui. Il l’a déjà vu, ce regard, des dizaines de fois. Il y voit toujours de la surprise, souvent de la curiosité. Parfois un malaise ou du mépris. Pas cette fois. Il s’amuse du silence qui suit sa déclaration, des quelques secondes suspendues pendant que la personne remet en question tout ce qu’il vient de lui dire. Ça lui plaît, de ne pas être ce que l’on attend de lui. Apparemment, avant qu’on les accueille à Durmstrang, il était très rare de voir des sorciers adultes qui ne savaient pas qu’ils l’étaient. On les laissait tranquilles, dans leur ignorance, jusqu’à leur mort.

« Sorry, ‘didn't mean to be rude. It's the first time I meet someone like you. » Wolfram rit doucement. Ça aussi, il l’a déjà entendu. De nombreuses fois, mais ce qui l’amuse le plus, c’est que la première fois qu’on lui a dit ça, ce n’était pas chez les sorciers. On lui a dit ça tellement de fois, dès son enfance. Gamin bizarre aux attitudes étranges, aux intérêts décalés, on lui disait d’arrêter de fixer les gens comme ça, d’arrêter de poser des questions indiscrètes. Il a bien essayé de rentrer dans le moule, brièvement, avant de se rendre compte qu’il préférait sa solitude à l’épuisement de devoir faire semblant d’être quelqu’un d’autre.

« Pretty cool. I don’t understand anything about it, but I’ve always found space fascinating. ‘Don’t understand why the wizarding world isn’t more into it. » Ça l’avait surpris aussi. Lui qui s’était presque attendu à ce que les sorciers aient découvert des aliens et leur cachaient l’information…
« Yeah, can’t say I wasn’t disappointed when I saw what you guys were doing in your ‘’Astronomy’’ classes. » Il aimerait pouvoir dire qu’il essayait de ne pas être méprisant, mais… non, à ce sujet, il n’y avait rien à faire.
« I’m Val, by the way. It’s nice to meet another scientist. » Val. Wolfram hoche la tête. Là, par contre, il retient le léger mouvement de rejet qu’il a pu avoir. Il a beau savoir que les sorciers sont des gens comme les autres et qu’il est tout à fait normal qu’ils aient des scientifiques, qui étudient sûrement des trucs magiques… il a un peu de mal à les voir comme autre chose que des gens qui font des tours de magie. Un effet secondaire à l’impression qu’il a que ce monde n’est qu’une vaste blague qu’on lui fait. « So you’re a scientist too ? What do you study ? » Demande-t-il, sincèrement intéressé. « You know it’s the first time I meet someone like you too. I mostly meet students and professors. Not so much anyone else. » Non pas qu’il ait fait beaucoup d’efforts pour y remédier, cela dit.

« I guess they don’t seem that weird compared to.. well, everything else. » Ajoute Val, au sujet des fylgjur qui les suivent. Wolfram se contente de secouer la tête et de hausser les épaules. Pas vraiment, non. Il a vu bien plus bizarre. Même si étant donné qu’avoir Ygg avec lui toute la journée est compliqué à ignorer, contrairement aux choses étranges qui se produisaient autour de lui avant qu’on lui annonce qu’il est un sorcier… Depuis, Wolfram se demande bien ce qui pourrait réellement l’étonner ou lui paraître étrange.

« ‘Didn’t think this school would be so big, I don’t even know where to look. I guess the library’s a good place to start. They must have books on the magical History of the place, right ? » Wolfram se demande soudainement ce qu’on l’a envoyé faire ici. C’est sûr que faire des recherches sur l’apparition de ces animaux doit être une priorité pour l’entité pour laquelle Val travaille, mais… Les pistes doivent être sacrément minces, étant donné que personne ne semble savoir ce qui s’est passé. « Uh, yeah, probably. History’s over there, lance Wolfram en pointant un rayon deux étagères plus loin. Un rayon qu’il aime particulièrement, même s’il a du mal à ne pas lire ces ouvrages comme de la fiction. « Sorry, but does this place have something to do with them somehow ? » Le sujet l’intéresse, il est réellement curieux. Cela dit, il sait à quel point c’est frustrant d’avoir quelqu’un qui vous pose des questions sur un sujet que vous êtes en train d’approfondir et ou vous n’avez pas toutes les réponses, mais il faut croire qu’il ne peut pas s’en empêcher.




otherworldly
I push my feet to the edge, I look and I face my world. This lonely scene, I take it in, it's hard to say where all of it begins and I end. I walk these streets of loneliness, a tranquil sea on all horizons, this empty scene of might-have-beens. I stare at starless skies that call to me and I still wish.
Percival Tillinghast
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« Yeah, can’t say I wasn’t disappointed when I saw what you guys were doing in your ‘’Astronomy’’ classes. »
Val éclata de rire. Il imaginait parfaitement la tête qu’avait dû faire Wolfram en arrivant à son premier cours d’astronomie version sorcière. Il avait dû prendre les sorcier·e·s pour des illuminé·e·s, et il ne pouvait pas vraiment lui jeter la pierre pour ça. Ce n’était que dans les études supérieures que le sujet était réellement creusé, et encore, sans doute pas de la même façon qu’il l’était dans le monde moldu.
« Yeah, the difference is… striking, to say the least. » Il ne se rappelait honnêtement pas grand chose de ses années scolaires, peu importe la matière, c’était déjà loin derrière lui et cette époque ne lui manquait pas spécialement. Mais il imaginait sans peine à quel point ce devait être déroutant de se retrouver à nouveau plongé là-dedans, surtout avec des matières totalement inconnues.
« So you’re a scientist too ? What do you study ? You know it’s the first time I meet someone like you too. I mostly meet students and professors. Not so much anyone else. » Il lui sembla discerner une certaine réserve dans la voix de l’autre homme. Peut-être ne s’attendait-il pas à ce que les sorcier·e·s aient aussi des scientifiques.
« Magic. What it’s made of, how it shapes our world and interacts with it. That sort of thing, expliqua Val, pensif. Définir simplement son champ d'expertise n’était pas aisé. I think the closest muggle thing would be quantum physics. » Il espéra que ça suffirait pour donner à Wolfram un aperçu concret de ce qu’il faisait.
« Isn’t it a bit hard, being stuck here ? I can’t even imagine having homework to do and a curfew, I’d go nuts. » Val secoua la tête, un sourire amusé au coin des lèvres. En vérité, il était assez admiratif. Il fallait certainement du courage pour se lancer dans la découverte du monde magique à son âge. Wolfram aurait pu choisir d’ignorer la lettre de Durmstrang et simplement continuer la vie qu’il avait bâtie parmi les moldus. Val se demanda ce qui l’avait poussé à laisser derrière lui sa famille et son métier pour venir étudier la magie. Était-ce par pure curiosité scientifique, ou y avait-il autre chose ?

« Uh, yeah, probably. History’s over there, lança Wolfram en pointant du doigt un rayonnage un peu plus loin. Sorry, but does this place have something to do with them somehow ? »
Val lui emboîta aussitôt le pas jusqu’à l’étagère désignée.
« Maybe ? Maybe not. We don’t know yet. » marmonna-t-il, tout en promenant ses doigts le long de la tranche des livres, plissant les yeux pour déchiffrer les titres. Il finit par s’arrêter pour sortir un énorme volume relié de cuir sur l'histoire de la fondation de Durmstrang.
« The night when the first light beam appeared in Göteborg, we detected a huge burst of magical energy. It happened here too, approximately at the same time. We don’t know who or what caused it, or how it happened. That’s why I was sent here. » continua le scientifique tout en feuilletant rapidement l’ouvrage.
Il le remit rapidement à sa place avec une grimace. Ce n'était pas ce qu’il cherchait. Il avait besoin de savoir sur quelles bases l’école avait été construite, la topographie des lieux et les sortilèges utilisés. N’importe quoi qui pourrait expliquer cette réaction magique d’une ampleur encore inconnue.
« And then, they appeared. » Il désigna leurs fylgjur d’un signe de tête. Mortimer avait repris sa forme de frison pour accéder aux livres dont il essayait toujours de lire les titres, le museau collé à l'étagère.
« Short answer is : we have no fuckin’ clue what's going on. » Conclut-il en riant. Ce n’était pas la première fois et sans doute pas la dernière qu’il se retrouvait dans une situation similaire au cours de ses recherches. Mais ça ne le dérangeait pas, c’était aussi pour ça qu'il avait choisi cette voie. Il aimait chercher, décortiquer, analyser les choses pour les comprendre, et le mystère de cette affaire, l’idée que le monde sorcier était peut-être à l’aube d’une découverte majeure, le tenait en haleine.




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