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De petits rien pour aider le plus grand nombre - Ft Val
2 participants
Asgeir Mørk
Asgeir Mørk
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden


De petits rien pour aider le plus grand nombre

Mercredi 26 juillet 2023


"Tu es sûre qu’il ne va pas venir aujourd’hui Liv’ ? Parce qu’il a toujours la mauvaise habitude de se montrer aux moments où on voudrait l’éviter au maximum.
- Normalement non. Je lui ai dit qu’il fallait qu’il reste dans son coin aujourd’hui. J’espère qu’il va m’écouter…
- Oui… Ce n’est pas comme s’il avait déjà écouté qui que ce soit…"

Asgeir se perdit quelques secondes dans le nouage de ses lacets avant de reprendre, en se tournant vers la petite luciole.

"Tu as vraiment parlé à Georges ? Vous arrivez à communiquer entre vous ?
- C’est… compliqué… disons que c’est un peu comme de la télépathie ? Je lui ai envoyé des ondes télépathiques et j’espère qu’il les a entendues.
- Si je comprends bien, tu n’es pas plus capable de lui parler que moi de choisir lequel de vous deux apparaîtra quand je le souhaite.
- Euh… oui…"

Asgeir soupira, peu enthousiasmé par cette nouvelle. Il aurait aimé que ses fylgias soient capables de se coordonner ou que Liv’-  qui était apparu la première - ait un ascendant plus important sur son congénère. Ce qui ne semblait pas être le cas.

Il ferma la porte du cottage d’un coup de baguette avant de suivre le chemin menant au portillon séparant la maison de Solfried et Asgeir Mork du reste du monde sorcier. Il jeta un regard en direction de la fenêtre d’Helmi. Pauvre petite, qui se retrouvait soudainement propulsée dans un monde auquel elle ne connaissait presque rien, sans mère ni personne pour l’aider à part lui.

Lui qui avait passé la dernière décennie à tenter de cacher l’existence d’une enfant hors mariage pour sauver la réputation des Mork. Lui qui avait été tout sauf un père aimant et attentionné. Il avait certes aidé sa mère à subvenir à ses besoins mais le résultat était là, derrière ces rideaux fermés et cette chambre sombre dans laquelle Helmi se terrait seule. Il avait été tout sauf un père pour elle. Il avait échoué à être un père avec sa fille, tout comme il avait échoué avec son fils. Il n’était simplement pas fait pour aimer correctement la chair de sa chair.

Il secoua la tête et reprit sa route. Il avait d’autres chats à fouetter pour le moment, inutile de broyer du noir aujourd’hui. Il aurait tout le temps pour ça les jours prochains. Sentant la baisse de moral soudaine d’Asgeir, Liv’ reprit, comme si rien ne l’avait coupé dans leur conversation.

"Au pire Asgychou, Georges lancera un de ses super sarcasmes pour nous rappeler son existence et il retournera dans l’espace qui nous est réservé avant de me laisser sa place.
- Je préfèrerais tout  de même que tu restes avec moi pendant toute la durée de l’expérience. J’imagine que c’est déjà suffisamment compliqué pour Val alors si en plus vous vous amusez à switcher à tour de rôle, ses recherches ne vont pas beaucoup avancer…
- Je ferai de mon mieux pour tenir les rangs mon capitaine, nous tiendrons la ligne peu importe ce qui franchira cette porte !
- Où est-ce que tu as encore été cherché ça ?"

Il était sûr que si elle avait été dotée de jambes et de bras, elle aurait effectué un petit salut militaire. Un sourire suivi d’un rire s’épanouit sur le visage d’Asgeir et il franchit le portillon du jardin le cœur plus léger, avant de transplaner jusqu’au Sindri Sjukhus.

Il se présenta à l’accueil avant de prendre la direction de l’aile du centre de recherche. A force, il connaissait presque le chemin par cœur. Voilà maintenant plusieurs mois qu’il s’était porté volontaire pour passer toutes sortes de tests sur les étranges créatures qui partageaient maintenant la vie des sorciers.

Si Asgeir avait eu un peu de mal au début, il s’était rapidement habitué à l’adorable petite Liv’. Il ne pouvait en dire autant de Georges, le fylgia qui était apparu quelques temps plus tard sous les traits d’un caméléon panthère, beaucoup moins agréable à vivre et très souvent embarrassant avec sa condescendance et ses sarcasmes. Il préférait l’ignorer la plupart du temps et s’excuser auprès de ceux qu’il aurait pu vexer.

Il tourna dans un long couloir immaculé et se dirigea vers la porte du fond à droite, porte derrière laquelle devait l’attendre Val, chercheur en magicologie et ami. Après avoir échangé autour d’un café - puis de nombreux autres - au sujet des fylgias, ils avaient fini par se découvrir de nombreux autres points communs ce qui les avaient naturellement conduit vers une amitié sincère.

Bien que les expériences que menaient Val n’étaient pas toujours des plus agréables, Asgeir était plus que ravi de pouvoir aider les sorciers à sa manière. Liv’ était également ravie de pouvoir  se rendre utile, elle à qui on ne demandait habituellement rien, souvent vue - comme une grande partie des autres fylgia - comme une anomalie à faire disparaître aussi vite que possible.

Mais maintenant qu’elle avait pris une véritable place dans sa vie, il n’était pas sûr de vouloir s’en débarrasser quand bien même cela serait possible. Il observa la petite luciole qui voletait d’excitation près de lui et sourit. Non, même si les recherches aboutissaient à une possible disparition des fylgia, Asgeir ferait tout pour garder Liv’ près de lui.

"Tout va bien Asgychou ?
- ça va mais je t’en supplie, évite de m’appeler comme ça quand nous ne sommes pas seuls.
- Pourquoi ? Moi j’aime bien."

Le sentiment de honte était visiblement étranger à la petite fylgia qui ne semblait pas comprendre la raison de la gêne de son partenaire.

"Ce n’est pas grave, je t’expliquerais plus tard… Évite simplement de m’appeler comme ça devant Val, tu seras gentille."

Et sans attendre de réponse de sa part, il toqua à la porte avant d’entrer.

“Hello, est-ce qu’il y a quelqu’un ?”
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« Hello, est-ce qu’il y a quelqu’un ? » Val s’arrête dans l’encadrement de la porte et se fend d’un sourire amusé en voyant l'air confus de son ami.
« Maintenant oui. J'étais à court de carburant. » En guise d'explication, il désigne la cafetière fumante qu'il tient à la main. Il aurait peut-être dû le prévenir qu'il serait un peu en retard. Mais il y aurait eu plus de chance que son hibou arrive trop tard pour être d’une quelconque utilité.
Derrière lui, Mortimer, sous sa forme de frison (il semble toujours se faire un plaisir de choisir celle-ci lorsque c’est le moins pratique), essaye tant bien que mal de se frayer un chemin au milieu du matériel médical.
« Comment tu vas ? Ça fait un moment qu'on s'est pas vus. » Demande le scientifique en le gratifiant d’une accolade chaleureuse. Val n’a pas la notion du temps, mais ça doit bien faire quelques mois. Non pas qu'il lui en tienne rigueur, après tout il a, lui aussi, un emploi du temps bien rempli.
D’un simple geste, il invite Asgeir à s’installer sur l’une des chaises en face du bureau. Ça devrait amplement suffire pour un simple check-up de son état, et de celui de sa fylgia, pas la peine de s’embarrasser à l’installer sur la table d’auscultation comme la première fois.
C’est toujours un peu étrange pour lui, de mener ses expériences ici. Il n’est pas médecin et s’occuper des gens n’est clairement pas son fort. Sans compter le bourdonnement des voix d’outre-tombe partout autour de lui, si nombreuses que leurs murmures se mêlent pour ne plus former qu’une sorte de grésillement constant et inintelligible qui lui donne l’impression d’être un vieux poste de radio coincé entre deux fréquences. Parfois, un hurlement isolé se détache de la masse, ou bien il arrive à distinguer quelques mots entre deux sanglots. Certaines pièces sont plus chargées que d’autres. Ses journées ici lui donnent toujours les pire maux de tête.
« Café ? » Sans attendre la réponse, il pose deux mugs sur le bureau avant de s’y installer. Il est loin d’être bon, ici, mais ça fera l’affaire.
« Alors, des changements depuis la dernière fois ? »




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eyes like burning embers, palms etched in lines of ash - - i starve for life but i am so full of death, and i can’t find a grave deep enough for me to throw it all up.
Asgeir Mørk
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De petits rien pour aider le plus grand nombre

Mercredi 26 juillet 2023


Il pénétra dans la pièce qui paraissait vide de tout occupant. S’était-il trompé d’horaire ? Ou même de jour ? Il avait pourtant bien vérifié avant de partir. Il espérait que Val n’avait pas eu d’empêchement. Il lui avait peut-être envoyé un hiboux de dernière minute et Asgeir l’avait loupé de peu avant de transplaner jusqu’ici ?

Il décida tout de même d’attendre quelques minutes. Son ami était peut-être sorti prendre l’air quelques instants. Après tout, rester enfermé toute la journée pouvait finir par rendre fou. Particulièrement lorsqu’on été coincé avec tout un tas d’interrogations comme devait l’être Val vis à vis des fylgia.

“ Maintenant oui. J'étais à court de carburant.”

Asgeir frôla la crise cardiaque et se retourna brusquement vers l’encadrement de la porte. Liv’ éclata de rire près de son oreille. Perdu dans ses interrogations, il n’avait pas entendu le sorcier arriver. Ce qui n’était pas le cas de Liv qui s’était pourtant bien gardé de le prévenir, probablement dans l’espoir de cette réaction.

“ Sympa je retiens.” murmura-t-il à moitié amusé avant de fendre son visage d’un grand sourire en direction de Val.

“ Comment tu vas ? Ça fait un moment qu'on s'est pas vus.”

Asgeir rendit son accolade à son ami avant de lui répondre.

“ Eh bien pas trop mal depuis la dernière fois. Et toi ? C’est vrai que le temps passe à une vitesse folle. Je ne me rappelle même plus à quand remonte la dernière fois que l’on s’est vus, ça me fait vraiment plaisir de te voir”.

Suivant le geste d’invitation du magicologue, il s’installa dans un des fauteuils face à lui. Il sentit une pointe de déception qui n’était pas la sienne l’envahir. Liv’ s’était certainement attendu à subir toutes sortes de tests et à être au centre de l'attention, ne serait-ce que pour quelques instants. Pour sa part, Asgeir était partisan d’une tranquille conversation agrémentée d’une tasse de café.

"Café ?"

Il attrapa le mug que Val venait de poser devant lui en l’agrémentant d’un sourire.

“Avec grand plaisir”.

Tout comme son ami, Asgeir vouait une sainte adoration à ce doux carburant moulu. Mais il devait tout de même reconnaître qu’à côté de Val, il passait pour un petit joueur. Depuis qu’il le connaissait, il avait rarement vu Val sans une tasse de café à la main.

Il prit une gorgée du liquide chaud. Ce n’était certes pas le meilleur café de tous les temps, mais il était plutôt bon. Il reporta son attention sur Val qui reprenait.

« Alors, des changements depuis la dernière fois ? »

Asgeir prit le temps de réfléchir en jetant un regard à Liv’. Pas vraiment de changement notoire juste de petits éléments qu’il avait relevés.

“Mmh pas de gros changements de mon côté. Mais j’ai remarqué que les émotions que nous partageons sont de plus en plus fortes, comme si nous étions de plus en plus en harmonie ou même en osmose. Du moins avec Liv’.”

Il gratifia cette dernière d’un clin d'œil auquel elle répondit en papillonnant autour de lui, heureuse de ce petit compliment.

“Avec Georges c’est toujours assez… compliqué. Il ne se montre que pour être désagréable et je n’ai aucune capacité à contrôler ses allées et venues. Mais lui, semble savoir comment subtiliser la place de Liv’ quand il le souhaite. Je pensais que ça pouvait avoir un lien avec mes émotions du moment mais que je sois fatigué, de bonne humeur ou maussade, ça n’a aucune influence.

Si je pouvais trouver un moyen de le faire venir quand je le souhaite ce serait beaucoup plus simple… ou même simplement si on arrivait à s’entendre un minimum. Je ne parle pas d’avoir le même genre de relation qu’avec Liv’, je pense que c’est impossible, mais si on est voué à cohabiter jusqu’à la fin de nos jours, je préfèrerais que ce soit dans de bonnes conditions.”


Il soupira. Même s’il n’en avait pas vraiment eu conscience jusqu’à présent, il se rendait compte à quel point le comportement de son deuxième fylgia pouvait s’avérer compliqué et le mettait dans un état de stress latent. Finalement, pouvoir enfin mettre des mots sur ses émotions et en parler à quelqu’un desserra le nœud qu’il sentait dans le creux de son estomac. Il bu une nouvelle gorgée du breuvage amer et posa sa tasse sur la table.

“Dit comme ça, on a l’impression que je parle d’un problème relationnel avec mon fils.” rigola-t-il.

Ce qui était également le cas, étant donné la relation quasi inexistante qui existait entre eux. Lui qui faisait tout son possible pour alléger l’existence des gens, il était entouré de relations compliquées et conflictuelles avec les personnes les plus chères à son cœur. Sa femme, son fils, sa fille, ses parents, ses frères et soeurs qui étaient des inconnus pour lui depuis bien longtemps. Liv’ sentit son soudain changement d’humeur et se rapprocha discrètement de lui. Espérant que Val n’avait rien remarqué, il reprit finalement.

“Sinon, pour ce qui est de changements drastiques, rien à déclarer. Si on prend les choses dans l’ensemble, je dirais que je commence à m’habituer à leur présence au quotidien. J’avais espéré quelque chose d’un peu plus sensationnel avec le temps, du genre des pouvoirs surpuissants, pouvoir voler sans balais ou respirer sous l’eau”.

Il s'esclaffa à nouveau.

“Mais rencontrer une nouvelle amie c’est chouette aussi”.

Liv’ ne dit rien mais il sentit un élan de tendresse l’envahir aussitôt. Légèrement décontenancé par cette émotion, il feint de ne rien ressentir pour continuer sa conversation.

“Et de ton côté, est-ce que tes recherches t’ont permis de mieux comprendre le phénomène ? Ou tu en es toujours au même point ? Je suis le seul à avoir des problèmes de relations avec mon fylgia ?”

Le journaliste ne restant jamais bien loin, Asgeir n’avait pu s’empêcher de questionner son ami. Ne serait-ce que par pure curiosité. Mais s’il l'autorisait à utiliser certaines informations, Lars, son directeur éditorial, en serait plus que ravi.
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« Eh bien pas trop mal depuis la dernière fois. Et toi ? C’est vrai que le temps passe à une vitesse folle. Je ne me rappelle même plus à quand remonte la dernière fois que l’on s’est vus, ça me fait vraiment plaisir de te voir. »
Un mince sourire étire toujours les lèvres du scientifique. Il avait oublié à quel point Asgeir peut se montrer loquace… Ce qui l’arrange, dans cette situation particulière. Il a besoin du plus de détails possible pour ses recherches, et nombreux sont les gens qui ont du mal à décrire ce qu’iels ressentent vis-à-vis de leur fylgia.
« Ça va. La routine. » Il hausse les épaules, sans apporter plus de précisions sur les derniers mois écoulés, parce qu’il n’y a simplement rien à dire sur le sujet. Toujours égal à lui-même, il est rare qu’une émotion forte (positive comme négative) ou un événement inhabituel vienne perturber son quotidien assez fort pour qu’il en prenne note ou qu’il veuille en parler.
« Mmh pas de gros changements de mon côté. Mais j’ai remarqué que les émotions que nous partageons sont de plus en plus fortes, comme si nous étions de plus en plus en harmonie ou même en osmose. Du moins avec Liv’. »
Val lève les yeux de sa tasse pour observer la luciole qui virevolte autour de son sorcier, visiblement satisfaite de ce qu’elle entend. Par réflexe, son regard se pose ensuite sur sa propre fylgia, toujours sous sa forme de frison, en train de dérouler consciencieusement le rouleau de papier qui protège la table d’auscultation. Il n’irait pas jusqu’à dire qu’il est en osmose avec Mortimer, mais ils s’entendent bien. Aussi bien qu’il peut s’entendre avec un colocataire bruyant, maladroit et dénué du moindre tact.
« Avec Georges c’est toujours assez… compliqué. Il ne se montre que pour être désagréable et je n’ai aucune capacité à contrôler ses allées et venues. Mais lui, semble savoir comment subtiliser la place de Liv’ quand il le souhaite. Je pensais que ça pouvait avoir un lien avec mes émotions du moment mais que je sois fatigué, de bonne humeur ou maussade, ça n’a aucune influence, continue Asgeir avec un soupir, avant d’avaler une gorgée de son café. Si je pouvais trouver un moyen de le faire venir quand je le souhaite ce serait beaucoup plus simple… ou même simplement si on arrivait à s’entendre un minimum. Je ne parle pas d’avoir le même genre de relation qu’avec Liv’, je pense que c’est impossible, mais si on est voué à cohabiter jusqu’à la fin de nos jours, je préfèrerais que ce soit dans de bonnes conditions. »
Hochant la tête en silence, Val l’écoute avec attention, tout en griffonnant rapidement dans son carnet de notes. Fascinant. Bien entendu, ça n’a pas vraiment été une surprise pour lui de constater que chaque relation entre un.e sorcier.e et sa fylgia est différente, mais le cas de son ami est tout simplement fascinant. C’est le seul participant à ses tests, et plus généralement le seul qu’il qu’il connaisse dont la fylgia possède une scission aussi marquée entre ses formes, au point que ces dernières se manifestent comme deux personnalités totalement différentes et indépendantes l’une de l’autre.
« Aucune corrélation entre l’humeur et la forme, donc. Intéressant. J’ai entendu beaucoup de gens dire que les changements de formes étaient liés à leurs émotions, particulièrement lorsqu’elles sont très fortes. Tu n’as pas remarqué d’autres changements lorsque Georges apparaît ? Des fluctuations dans ton énergie magique, peut-être ? »
Un autre phénomène qu’il a eu l’occasion d’observer chez la plupart de ses sujets d’étude, en mesurant les pics d’énergie émis à chaque transformation de leur fylgia.
« Dit comme ça, on a l’impression que je parle d’un problème relationnel avec mon fils. » Val sourit à nouveau. C’est un peu comme ça qu’il le ressent aussi. Mortimer est comme un enfant. Curieux, naïf, impulsif, toujours prêt à s’émerveiller d’un rien. Un peu comme lui quand il était plus jeune, en fait.
« Sinon, pour ce qui est de changements drastiques, rien à déclarer. Si on prend les choses dans l’ensemble, je dirais que je commence à m’habituer à leur présence au quotidien. J’avais espéré quelque chose d’un peu plus sensationnel avec le temps, du genre des pouvoirs surpuissants, pouvoir voler sans balais ou respirer sous l’eau. Mais rencontrer une nouvelle amie c’est chouette aussi. Et de ton côté, est-ce que tes recherches t’ont permis de mieux comprendre le phénomène ? Ou tu en es toujours au même point ? Je suis le seul à avoir des problèmes de relations avec mon fylgia ? »
La curiosité journalistique d’Asgeir semble enfin se réveiller, ou en tout cas c’est ce qu’il suppose. Il se doute bien que son ami adorerait avoir quelques scoops croustillants à se mettre sous la dents, mais ce n’est certainement pas Val qui pourra les lui fournir.
« Oui et non. Le problème principal étant que peu de gens se portent volontaires pour mener le genre d’expériences qu’on a pu faire avec toi et Liv. Enfin, globalement, on a quand même déjà une meilleure idée du fonctionnement du lien magique entre sorcier et fylgia. Mais pour ce qui est de l’origine du phénomène ou de ses potentielles évolutions… ça reste très flou. »
Il ne peut pas vraiment lui en révéler plus, même s’il le voulait. Déjà, parce que le reste de son équipe de recherche et lui n’ont pu émettre que des spéculations jusqu’à présent, mais surtout parce qu’il est sous serment. Et il est à peu près sûr que Yazhu viendrait personnellement l’écorcher vif si leur travail se retrouvait dans la presse.
« Mais je te rassure, tu n’es absolument pas le seul à avoir des soucis avec ta fylgia. » Au même instant, un gros bruit de chute métallique suivi d’un hennissement viennent ponctuer sa phrase, et il tourne la tête pour apercevoir le cheval assis au milieu d’un tas de boîtes de matériel chirurgical.




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Mercredi 26 juillet 2023


« Aucune corrélation entre l’humeur et la forme, donc. Intéressant. J’ai entendu beaucoup de gens dire que les changements de formes étaient liés à leurs émotions, particulièrement lorsqu’elles sont très fortes. Tu n’as pas remarqué d’autres changements lorsque Georges apparaît ? Des fluctuations dans ton énergie magique, peut-être ? »

Asgeir observait son ami prendre notes de ses explications et remarques. Il prenait un soin particulier à analyser toute situation lui paraissant importante ou sortant de l’ordinaire, afin d’en faire part à Val lors de leurs rendez-vous.

Malheureusement, il n’avait rien ressenti de particulier lors des apparitions inopportunes de Georges. Si ce n’était un sentiment de vide après la disparition de Liv’ et une pointe d’agacement devant les piques que lui lançaient Georges. Mais cette sensation de vide était peut-être justement ce dont voulait parler Val ?

“Je ne sais pas si c’est ce dont tu veux parler, mais c’est vrai que j’ai remarqué que je me sentais étrangement vide quand Georges apparaissait. Je l’ai mis sur le compte de la disparition de Liv’, mais c’est peut-être lié à ma magie”.

Peut-être faudrait-il tenter une expérience au moment de l’apparition de Georges. Encore fallait-il que ce dernier daigne vouloir jouer le jeu. Et il connaissait d’avance la réponse. Si Georges était du genre coopératif, il l’aurait su depuis le temps.

Il serait même capable d’accepter pour le simple plaisir de rester terré dans les méandres de son esprit, à ricaner de son étrange rire en les voyant tous attendre sa venue. Il ne savait pas si tous les aristocrates français étaient tous calqués sur le même moule, mais Georges ne lui donnait aucune envie de les côtoyer.

Asgeir questionna son ami au sujet de ses recherches et de possibles problèmes avec d’autres fylgia. Tandis qu’il écoutait attentivement sa réponse, il reprit une nouvelle gorgée de café.

« Oui et non. Le problème principal étant que peu de gens se portent volontaires pour mener le genre d’expériences qu’on a pu faire avec toi et Liv. Enfin, globalement, on a quand même déjà une meilleure idée du fonctionnement du lien magique entre sorcier et fylgia. Mais pour ce qui est de l’origine du phénomène ou de ses potentielles évolutions… ça reste très flou. »

Asgeir fût étonné d’apprendre qu’il y avait peu de volontaires pour faire avancer les recherches sur les fylgia. Puis après réflexion, il se dit que c’était plutôt logique. Premièrement, chacun ayant une vie bien remplie, les gens n’avaient que peu le temps de se questionner sur le pourquoi des choses qui leur arrivaient.

Elles se produisaient, ils s’en accommodaient et continuaient leur existence comme si de rien n’était. Sans compter que, sans une possible récompense, de préférence financière, la liste des volontaires s'amenuisait davantage. Ajoutez à cela les expériences peu agréables, voire douloureuses, que cela pouvait engendrer et la liste se réduisait à néant.

Pas si étonnant finalement, ce manque d’enthousiasme à l’idée d’apporter sa pierre à l’édifice de la connaissance.

« Mais je te rassure, tu n’es absolument pas le seul à avoir des soucis avec ta fylgia. »

Si cette révélation rassura Asgeir, il n’eut pas le temps d’en faire part à Val. Un boucan de tous les diables, suivit d’un hennissement sonore, le firent sursauter de terreur. Il lâcha sa tasse, qui atterrit dans un bruit sourd sur le bureau de Val et déversa le reste de son contenu. Mortifié et impuissant, Asgeir contempla la flaque noire inonder tout ce qui se trouvait à proximité directe.

“Oh non, je suis profondément désolé !”

Il entreprit de sortir sa baguette de sa poche mais ne savait pas où commencer. Jeter un sort de disparition risquait de toucher les documents et objets qui se trouvaient à côté. Il se contenta donc d’un sort d’attraction pour faire apparaître de quoi absorber le café renversé et limiter les dégâts. Un rouleau de papier - probablement sorti tout droit des toilettes - fit irruption dans la salle, et Asgeir en découpa plusieurs feuilles pour les disposer sur la table.

L’urgence à présent traitée, il se tourna vers l’origine du vacarme. A priori la fylgia de Val venait de renverser une boîte en métal. Avec horreur il constata que ladite boîte contenait toute une panoplie de matériel chirurgical.

“Est-ce que tout va bien ? demanda-t-il avec inquiétude, personne n’est blessé ?”

Il ne savait pas si les fylgia pouvaient être physiquement blessés, mais il espérait de tout coeur que non.

VAL & ASGEIR ❥
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@Asgeir Mørk

« Je ne sais pas si c’est ce dont tu veux parler, mais c’est vrai que j’ai remarqué que je me sentais étrangement vide quand Georges apparaissait. Je l’ai mis sur le compte de la disparition de Liv’, mais c’est peut-être lié à ma magie. »
Val hoche la tête, pensif, avec un hmhm d'assentiment. Encore un symptôme (s’il peut le qualifier ainsi) dont il a déjà entendu parler auprès d’autres participant.es. Est-il lié à la forme en elle-même et à la relation tumultueuse qu’elle entretient avec son sorcier, ou sur la fluctuation que cette transformation semble occasionner ? Il s’empresse de griffonner ses interrogations pour ne rien oublier.
Mais avant qu’il ait le temps de creuser la question, sa propre fylgia profite de leur inattention pour aller fouiner là où elle ne devrait pas. Un tel boucan a probablement dû s’entendre dans tout l’étage. Sous le coup de la surprise, Asgeir renverse son mug de café.
« Oh non, je suis profondément désolé ! » Ce dernier se précipite aussitôt pour écarter stylos et papiers de l’énorme flaque noire qui s’étend sur le bureau.
« Pas de souci, mes affaires ont déjà vu pire. » Le chercheur esquisse un sourire amusé.
Ce n’est pas la première fois et probablement pas non plus la dernière qu’on renverse du café ou de l’encre sur ses notes, que ce soit dû à sa propre inattention ou à la maladresse de Mortimer. D’ailleurs, il ne prend même pas la peine de faire disparaître les taches, la plupart du temps. Ça a le don d’exaspérer Yazhu, mais lui, ça lui est égal, tant que ça reste lisible.
Ils réussissent à éponger la majorité des dégâts, et s’il reste quelques traces, tant pis. De toute façon, ce n'est pas son bureau.
« Est-ce que tout va bien ? demanda-t-il avec inquiétude, personne n’est blessé ? » Plus de peur que de mal, assurément. Il commence à avoir l’habitude.
« Non, je vais bien. » Lui assure Mortimer avec un petit rire gêné, tout en fixant le bazar qu’il vient de mettre par terre. Val se contente de le regarder d’un air blasé. Il n’a définitivement pas hérité de la fylgia la plus intelligente ni la plus adroite du lot. Ça en dit probablement long sur lui en tant que personne, mais ça c’est un détail sur lequel il n’a pas spécialement envie de s’attarder.
Il jette un coup de baguette en direction du tas de boîtes, qui commence à se ranger de lui-même en piles ordonnées, avant de se rasseoir au bureau avec un soupir.
« Ressers-toi, si tu veux, ajoute-t-il en désignant la cafetière d’un signe de tête à son ami. Et pour en revenir à ce sentiment de vide dont tu parlais, tu peux m’en dire un peu plus ? On a pu constater un lien étroit entre les fylgjur et l’énergie magique, dans la majorité des cas. »




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