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Comment se porte mon fils ces derniers temps ? Vous avez une heure… [Ft. Alfhi]
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Asgeir Mørk
Asgeir Mørk
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden


Comment se porte mon fils ces derniers temps ? Vous avez une heure…



Prenant garde à ne pas paraître trop empressé - se rendre avec un peu trop d’entrain dans sa salle de cours pour y donner une retenue pourrait laisser penser qu’il aimait maltraiter les élèves - Asgeir marchait d’un air joyeux dans les couloirs de l’école.

Non, l’idée de surveiller les élèves en retenue n’était pas son nouveau plaisir sadique, il ne se serait d’ailleurs pas porté volontaire s’il s’était agi d’un autre élève. Mais il avait vu là une occasion qu’il ne pouvait se permettre d’ignorer.

Lorsqu’il avait appris qu’Alfhild Mork avait écopée - une fois de plus - d’une punition pour être sortie en dehors des limites de l’école, Asgeir s’était immédiatement porté volontaire pour être surveillant durant ladite heure. La raison de ce soudain volontariat ? La possibilité d’arracher des informations d’une précieuse importance à la colocataire de son cher fils.

Il semblerait que les deux cousins aient récemment décidé de vivoter ensemble. Une aubaine pour Asgeir qui n’osait prendre directement des nouvelles auprès du principal concerné. Il en avait perdu le droit après tout ce qu’il avait enduré, si ce n’était par sa faute, tout du moins par son accord tacite et ses silences, même lorsqu’il n’était pas d’accord avec les décisions prises par l’autorité patriarcale de la famille Mork.

Mais plus les années passaient, plus le vide dans sa poitrine devenait lourd à porter. Il avait besoin de savoir que, malgré tout, son fils se portait bien. Il avait perdu tout droit de paternité sur lui, il ne s’était d’ailleurs jamais vraiment donné le droit de porter ces droits, préférant sacrifier son amour paternel pour que Soli puisse profiter au maximum de son nouveau statut de mère.

S’il pouvait revenir en arrière, aucun doute qu’il referait ce même sacrifice. La joie dans les yeux de sa femme à cette époque avait été son plus beau cadeau. Tout ce qu’il souhaitait à présent, c’était savoir que son fils se portait bien, loin de ses parents, loin de sa famille, loin de ceux qui avaient fait de son enfance un cauchemar doré.

Arrivé devant la porte de la salle de journalisme, Asgeir sortit sa baguette et déverrouilla l’entrée avant de s’installer derrière son bureau de professeur. Professeur. Qui aurait pensé qu’il finirait enseignant après toutes ces années consacrées au journalisme. Certainement pas lui. Et il y avait fort à parier que, sans l’arrivée soudaine et abrupte de sa fille dans sa vie, il en serait resté de même.

Mais l’entrée officielle de la chair de sa chair dans son quotidien avait tout bouleversé. Il avait déjà perdu un fils, il ne referait pas la même erreur une deuxième fois. Et comme si les dieux lui avaient envoyé un message, lorsqu’il avait reçu cette lettre lui apprenant le décès soudain et malheureux de son deuxième amour, il n’avait pas hésité une seconde à se dresser contre Solfried - et par cet intermédiaire contre la famille Mork toute entière - pour qu’elle reste à ses côtés.

Ce n’était certes pas facile tous les jours, mais il faisait de son mieux pour rattraper ces années d'absence à ses côtés et son manque de courage pour aller à l’encontre du sacrifice préconisé par le patriarche Mork envers son fils. Il considérait cette épreuve comme une forme de rédemption. Il était prêt à endurer tous les reproches, à endosser tous les torts pour que sa fille lui pardonne un jour de les avoir abandonnées elle et sa mère.

Il savait toutefois qu’il ne pourrait exiger une telle chose de son fils. Dès le début, il s’était tenu en retrait, avait sacrifié son amour pour qu’il soit donné par quelqu’un d’autre - Solfried en l'occurrence. Tout ce qu’il souhaitait pour le moment, c’était savoir comment il se portait, ce qu’il devenait et ce qu’il avait fait pendant ces années où, tel un oisillon prend son envol, son fils avait déployé ses ailes vers la liberté.
Alfhild Mork & Asgeir Mork ❥
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Alfhild Mørk
Alfhild Mørk
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Comment se porte mon fils ces derniers temps ? Vous avez une heure…

 @Asgeir Mørk - Jeudi 21 septembre 2023 - 19h



Sa vois chantante se répercute contre les parois froides des couloirs de pierre. Elle chantonne doucement Alfhild, pour combler le silence qui l'entoure depuis qu'elle a quitté la salle commune des Trøbbel. Elle aurait préférer être en train de préparer sa prochaine nuit au creux des arbres plutôt que de devoir préparer ses parchemins et ses plumes pour sa nouvelle heure de retenue, mais encore une fois, la jeune Mørk se retrouve prise à son propre jeu. Elle a beau innover dans ses pièges et détours pour regagner la demeure une fois sa nuit au milieu de la nature achevée, elle finit toujours par se faire prendre au petit matin. Enfin non, pas toujours, heureusement. Sinon ce n'est pas en retenue qu'elle se rendrait mais en isolement. Voire même vers une exclusion définitive de l'institut. Peut-être même que c'est ce qui se serait passé si ses frais de scolarité n'étaient pas payés à l'avance pour un cursus complet. Une seule et dernière action de prévoyance de ce cher Anatoli avant son éclipse totale. Disparu de l'autre côté du monde. Invisible et introuvable. Elle n'a pas oublié les propositions de Fred de l'aider dans ses recherches. Et si l'idée lui avait paru intéressante sur le moment, depuis le début du mois de septembre, cela est devenu, à nouveau, une bien mauvaise idée. Parce que Fred est Fredrikke. Et que tout service à prendre de sa part est un cadeau empoisonné. Et si jamais l'adelphe décidait d'utiliser ces retrouvailles pour, d'une quelconque façon, l'atteindre ? Différemment ? Non, il ne pourrait pas. Selon ses dires et ce qu'elle sait de l'artefact qu'il exhibe à son doigt. Elle est perdue Alfhild, toute cette histoire la perturbe toujours plus. Son cerveau ne parvient plus à penser correctement quand il s'agit de son adelphe. Ami ou ennemi ? Un mixte entre les deux qui lui donne le tournis. A moins que ce ne soit les murmures houleux qui martèlent son crâne qui ne lui donnent la nausée ? Ou alors son repas de pomme-de-terre qui ne parvient à passer correctement ? Distraitement sa paume tape contre sa tempe tandis qu'elle continue de fredonner une chanson en vieux norrois. Un chant de guerre viking pour se donner du courage avant les champs de bataille. Un chant pour rallier les cœurs et allumer les âmes. Un chant à la gloire d'Odin. Non pas qu'elle ait spécifiquement besoin de se donner du courage Alfhild, trop habituée des retenues ces derniers mois cela ne lui fait plus grand chose de se présenter seule devant une porte fermée sur un regard désapprobateur d'un professeur quelconque. Mais elle aime ce chant inspirant qui la fait sautiller doucement sur les dalles de pierre. Et l'équinoxe d'automne arrive bientôt, c'est toujours une période de l'année qui l'enthousiasme particulièrement. Elle aime les célébrations Alfhild, ces moments de communion entre humains et Dieux, où les frontières entre croyances et réalités deviennent ténues, poreuses. Où elle se sent plus sensible et touchée par la magie qui court librement tout autour d'eux. Elle est fébrile Alfhild, de songer à l'équinoxe et à tout ce qu'elle a mis en place pour célébrer dignement cette ode à Odin et au passage des jours chauds vers le froid de l'hiver. Elle espère surtout, qu'elle parviendra, cette fois encore, à s'échapper hors des murs de Durmstrang pour gagner son refuge en pleine forêt et fêter cette nuit singulière comme il se doit. Sans être entravée par la présence des autres et leurs questions incessantes. Mais pour cela, il faut qu'elle s'assure de ne pas se faire prendre en flagrant délit. Peut-être bien qu'il lui faudra faire l'effort de dormir dans son dortoir cette semaine, et plus que la punition qui l'attend au coin du couloir, c'est sans doute cette perspective pour laquelle elle doit se donner du courage.

Distraitement la jeune sorcière tire un morceau de parchemin de sa poche. Ce dernier, indiquant l'heure et l'endroit de sa punition la laisse perplexe. Elle n'a pas l'habitude de venir dans le bureau du professeur de journalisme, si bien qu'elle n'a même pas pris le temps de se renseigner sur ce-dit professeur. Ce n'est pas le genre de choses auxquelles elle pense Alfhild. Incapable de prévoir que les hasards et les imprévus peuvent lui apporter de mauvaises surprises. Pourtant son esprit angoissé devrait pourvoir à ce genre de déconvenue. En théorie. En pratique, les sources de stress sont trop multiples pour que le cerveau soit en capacité d'en imaginer d'autres qui sortent de leurs habitudes. Elle espère même que l'enseignant sera de ceux qui se contenteront d'un silence glacial avant de lui désigner une table et un les lignes à copier. Elle serait même prête à tolérer une chaise pointue et aménagée pour rendre toute assise inconfortable. Des petits maléfices dont certains ne se privent pas quand il s'agit de faire entrer des idées dans la tête des élèves récalcitrants. Et Alfhild Mørk a conscience d'être complètement dans ce type de catégorie d'élèves. Sa passion et son émerveillement des premières années d'études sont passées depuis longtemps. Elle n'a qu'une hâte, obtenir son diplôme et s'enfermer à triple tour dans la réserve du Musée de Göteborg auprès de Jasper et Ozyamandias. Et que plus jamais on ne lui demande de suivre un couvre-feu stupide et de dormir au milieu d'autres élèves qui passent leur temps à lui jeter des regards mauvais, terrifiés, ou au mieux exaspérés.

Aussi, quand elle passe la porte ouverte après avoir vaguement tenté de faire partir les tâches de boue de ses chaussures dans l'espoir de n'avoir pas trop l'air de quelqu'un qui passe ses journées les pieds à parcourir les grands chemins, les yeux d'Alfhild s'arrondissent largement sous l'effet de surprise. Le bleu doux de ses yeux se fige dans une pellicule de glace au croisement du regard de son cousin par alliance. Asgeir Mørk. Depuis quand est-il professeur à Durmstrang ? Hier ? Elle fouille rapidement, avec nervosité dans sa mémoire, incapable de trouver la réponse à cette énigme qui fait palpiter son cœur dans un cri d'alarme. Est-ce qu'ils en avaient parlé lors de la dernière réunion de famille ? Peut-être, comment savoir, ce n'est pas comme si elle avait réellement écouté. La dernière fois qu'elle s'est présentée devant Gunnar, à Yule dernier, elle avait fuit la tablée dès que possible, incapable de supporter l'indifférence de Toni à son égard. Ni leurs regards plus froids que jamais. Depuis...Depuis elle avait la douloureuse sensation de ne plus être la bienvenue dans cette maison. Dans cette famille. Et la pointe de sel qui traverse l'océan de son âme lui arrache un frisson glacé. Jamais elle ne s'est sentie aussi proche de Hel, et éloignée des Mørk, que ces derniers mois. Il faut dire, que sa nuit en garde-à-vue en avril dernier n'avait sans doute pas aidée à adoucir les pensées de son oncle envers elle. Aussi reste-t-elle figée sur place, incapable de faire fonctionner ses muscles, pris au piège sous la glace de l'incrédulité. Est-ce qu'il est là pour la surveiller et lui faire la morale ?. Une bouffée d'angoisse fait voler en éclat son immobilisme et elle se met à trembler légèrement sur place, tandis que Dreymir s'enroule autour de ses chevilles sous sa forme de renarde. La fylgia darde un regard méprisant envers le sorcier, avant de s'asseoir entre les deux cousins comme une tentative de faire barrage entre lui et sa sorcière. De toute ses cousines, il ne fait aucun doute que Solfried fait partie de celles qu'Alfhild redoute la plus. Parce que de toutes, elle est celle qui a reproduit le schéma d'Oda avec une dureté plus cruelle encore. Ses pensées volent vers Fen, en sécurité loin d'ici, et déjà elle se sent coupable de faire face à son géniteur sans trouver la force de tourner les talons et de claquer la porte sans un mot. Au lieu de cela, elle lâche un « Ah tu es devenu professeur. » laconique, avant de hausser les épaules, retrouvant des traits flous qui oscillent entre effroi et agacement notoire. « Je ne savais pas. Désolée. Je ne serai pas venue sinon. Je m'installe où ? » Son regard bleu se fait perçant quand elle s'adresse à lui avec une familiarité qui ne devrait pas être tolérée, même entre cousins, entre les murs de Durmstrang. Mais Alfhild oublie, trop souvent, qu'elle devrait avoir des réflexes de bienséances. « A moins que tu sois juste-là pour me faire passer un message. Dans ce cas-là j'aimerais bien me faire un thé avant de faire semblant d'écouter la leçon de morale. » La détresse lui fait dire n'importe quoi, elle s'en rend compte au même moment où mes mots sortent de ses lèvres et elle finit par grimacer de gêne face à sa propre audace. Elle ne sait pas pourquoi elle ose parler de façon aussi méprisante à Asgeir Mørk. Peut-être bien qu'elle n'aurait pas dû chantonner ce champ de guerre finalement. Peut-être bien qu'elle est trop pleine de l'âme des fiers combattants qui refusent de baisser les yeux face à une défaite certaine. Parce qu'il n'y a aucune possibilité pour que cette retenue se passe tranquillement, finalement. Elle peut dire adieu à son heure de silence à gratter un vieux bout de parchemin en paix, à gérer simplement les murmures qui lui grattent l'intérieur du crâne.



Asgeir Mørk
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Comment se porte mon fils ces derniers temps ? Vous avez une heure…



Plongé dans la correction d’une pile de parchemins, Asgeir faillit ne pas entendre sa petite cousine entrer dans la salle. Un mouvement attira son regard et il se retrouva prisonnier des yeux de glace d’Alfhild. S’il était loin de s’attendre à un accueil chaleureux, il ne s’attendait pas non plus à tomber sur deux pics de glace. La douce jeune fille qu’il avait l’habitude de côtoyer semblait avoir momentanément disparue.

« Ah tu es devenu professeur. »

Les sourcils du professeur s’arquèrent légèrement sous l’effet de la surprise et du ton employé. Depuis tous les mois qu’il travaillait ici, elle ne l’avait pas remarqué une seule fois ? Asgeir pensait qu’elle s’évertuait simplement à l’ignorer lorsqu’il lui arrivait de l’apercevoir de loin, mais pas qu’elle n’avait aucune connaissance de sa présence ici. Ils en avaient pourtant parlé à plusieurs reprises au cours de l’année passée lors des repas de famille.

« Je ne savais pas. Désolée. Je ne serai pas venue sinon. Je m'installe où ? »

Il se retint de lui faire remarquer que, peu importait les liens qu’ils entretenaient, il restait un professeur de Durmstrang et qu’elle se trouvait donc dans l’obligation de se rendre à son heure de retenue.

« A moins que tu sois juste-là pour me faire passer un message. Dans ce cas-là j'aimerais bien me faire un thé avant de faire semblant d'écouter la leçon de morale. »

Asgeir ne s’était pas attendu à autant de véhémence. Oh il savait qu’Alfhild ne le portait pas dans son cœur. Il n’était pas stupide. Mais ne s’étant jamais véritablement retrouvé seul avec elle, il n’avait jamais eu à faire face à son mépris. Lui qui n’était pas un grand fan des situations houleuses, il allait devoir surfer sur la vague de la hargne de sa cousine par alliance, en prenant garde à ne pas se noyer.

« Tu peux t’installer juste ici. »

Il s’exprima du ton le plus doux dont il disposait, en lui désignant le bureau en face du sien, sur lequel étaient posés un encrier, une plume et des parchemins. Il laissa passer quelques minutes, laissant le temps à la jeune Mork de s’installer.

« Je ne suis pas ici pour te faire passer un quelconque message. »

Il lui adressa un sourire qui se voulait bienveillant, tout en sachant pertinemment que ses efforts ne changeraient rien à la sympathie que lui portait Alfhild. Mais c’était plus fort que lui, il ne pouvait s’empêcher d’éprouver un sentiment de gêne et de honte face au dédain de la jeune sorcière.

« Puis entre nous, je pense que je suis la dernière personne par qui passerait la hiérarchie Mork, peu importe l’affaire en question. »

Cette fois, il laissa échapper un rire. La famille Mork n’avait jamais compté sur lui pour quoi que ce soit, ne lui avait jamais rien confié. Il était donc difficilement imaginable qu’on puisse le charger de délivrer un message, quand bien même ce ne serait qu’un avertissement.

« Pour ce qui est du thé en revanche, fais toi plaisir. J’allais justement te proposer quelque chose à boire mais j’imagine que ce sera inutile. »

Encore faudrait-il qu’elle accepte quelque chose venant de lui, ce qui semblait hautement improbable s’il se fiait à son attitude.

« Et concernant la leçon de morale… »

Il accrocha un sourire à ses lèvres, se remémorant sa propre expérience scolaire lorsqu’il lui arrivait de vagabonder dans les alentours de l’école.

« Je pense que je suis bien mal placé pour te dire que tu devrais être plus raisonnable et rester dans l’enceinte du château. En revanche, je me permettrais une toute petite remarque. Fais attention à toi. La forêt, bien qu’elle ait l’air inoffensive, est remplie de créatures dangereuses. J’espère que tu maîtrises bien les sorts de protection et de défense. Je pourrais peut-être t’en apprendre un ou deux un jour, si ça t’intéresse. »

Pour le côté professeur, on repassera. On avait oublié de le doter d’une once d’autorité à la naissance. Si bien qu’aujourd’hui, à cinquante ans passés, il n’était pas plus capable de s’énerver ou de faire la morale à Alfhild, qu’il n’avait été capable de s’opposer à l’implacable poigne du patriarche Mork après toutes ces années.

De toute façon, la vie lui avait appris qu’il était préférable d’être conciliant et compréhensif avec les fortes têtes, plutôt que de les pousser dans leurs retranchements. Il était clair que sa petite cousine Mork n’avait aucunement l’intention d’oublier ses escapades pour rester bien sagement confinée dans les murs sécurisés de l’école. Autant parler à un mur.

Ne restait donc que la préoccupation de veiller à sa sécurité pour qu’il ne lui arrive rien. De plus, elle devait se rendre dans la forêt depuis bien longtemps déjà, inutile donc de jouer au cousin protecteur qui s’inquiétait soudainement des agissements de la jeune femme. ç’aurait été malvenue et hypocrite.

« En revanche, étant le professeur en charge de ton heure de retenue, je me vois dans l’obligation de te donner de quoi t’occuper pour l’heure à venir. »

Il marqua quelques secondes de silence puis lui tendit un parchemin qu’il tira de la pochette de cuir posée sur son bureau. Sur celui-ci étaient inscrites trois questions, constituant chacune un sujet à développer au cours de l’heure.

Question n° 1 “La vie en communauté est-elle essentielle et bénéfique à la sociabilisation  ?”

Question n° 2 “Peut-on évoluer évoluer au sein de la société sorcière sans être dotés de pouvoirs magiques ? “

Question n°3 “Comment se porte mon fils ?”


« Une petite rédaction à effectuer pendant cette heure de retenue. Les sujets sont à choisir selon ce qui t’inspire. A moins que tu ne préfères que nous en discutions tous les deux directement. »

Son idée était plus que précaire, tout autant que ses questions étaient maladroites, il en avait conscience. Mais il était suffisamment désespéré pour en arriver là. De plus, il n’avait pas posé directement de questions à Alfhild, il lui laissait le choix quant à la possibilité de discuter de son fils ou non.

Seul point noir au tableau, la possiblité qu’Alfhild mette sa première idée à exécution, à savoir emporter ses affaires et quitter la pièce - à défaut de ne pas être venu du tout en sachant ce qui l’attendait.
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Comment se porte mon fils ces derniers temps ? Vous avez une heure…

 @Asgeir Mørk - Jeudi 21 septembre 2023 - 19h



Son cousin semble légèrement surpris de sa réaction sans qu'elle ne sache pourquoi. Alfhild n'a jamais compris comment l'homme peut agir aussi amicalement avec elle quand elle ne lui renvoie que indifférence et murs de glace. Pourtant elle n'est pas du genre subtile la Mørk, elle s'attendrait à ce que tout le monde saisisse ses intentions assez facilement. Ce n'est pas non plus comme si elle essayait de cacher ses émotions, ni par habitude ni par envie. « Tu peux t’installer juste ici. » Alfhild suit son geste du regard et esquisse une grimace dès qu'elle se rend compte que le bureau qu'on lui désigne est bien trop proche de celui du professeur. Elle aurait largement préféré une petite chaise inconfortable dans un coin glacé de la pièce, plutôt que le confort d'une large assise éclairée et chauffée au plus près d'un homme qu'elle préfère fuir au quotidien. Résignée, les doigts jouant nerveusement avec une mèche de ses cheveux blonds, la sorcière se remet péniblement en mouvement dans une succession de gestes que son envie d'être ailleurs rend vaporeux.

Une fois assise, son sac de cuir posé sur ses genoux, elle fixe les parchemins avant de détailler l'encrier et les couleurs irisées des plumes préparées devant elle. Elle espère qu'il ne dérogera pas aux classiques des lignes à recopier aussi neutres et banales qu'un ou deux articles du règlement intérieur de l'institut. « Je ne suis pas ici pour te faire passer un quelconque message. » La voix d'Asgeir la fait sursauter, elle avait presque oublié qu'il était là à attendre qu'elle s'installe avant de lui donner les instructions. Ses yeux sautent sur le visage de son cousin et son sourire qui l'a fait frissonner. Elle est incapable de ne pas y lire une pointe d'acide qui l'a laisse perplexe. La Mørk n'arrive pas à statuer entre les deux hypothèses, véritable douceur et jeu d'acteur. Un homme doux pourrait-il survivre aux côtés de Solfried toutes ces années ? Ou bien au contraire est-ce la nécessité pour ne pas faire exploser leur mariage ? De façon entièrement aléatoire, Alfhild les a toujours imaginé complotant derrière leurs portes fermées, à se féliciter d'avoir encore une fois réussi à tromper tout le monde et imposer leurs désirs au reste dea famille. Rigueur, intransigeance et silences de violence derrière les portes closes de leur intimité. Mais elle n'a que Fenrir comme témoin de leur histoire de vie. Ou plutôt, elle a tout Fenrir pour comprendre ces deux cousins qu'elle n'a jamais cherché à connaître plus en profondeur, rebutée par les similitudes de sa propre vie. Elle les a détesté de toutes ses fibres des qu'elle a appris pour lui, leur fils, leurs crimes. Elle ne peut pas imaginer qu'il puisse être autre que ce monstre de calculs qu'elle s'est imaginé. « Puis entre nous, je pense que je suis la dernière personne par qui passerait la hiérarchie Mork, peu importe l’affaire en question. » Elle n'en sait rien Alfhild. Elle ne sait rien de ce genre de choses. Elle ne sait que ce qu'elle voit, qu'il s'adresse à Gunnar avec une politesse presque émerveillée, et qu'il est toujours marié à Solfried, et qu'il parle même avec Oda sans être terrorisé. Peut-être qu'elle se trompe, cela ne serait pas là première fois, mais avec lui elle a du mal à lui accorder le bénéfice du doute, parce qu'il a enfermé Fenrir et l'a fait passer pour mort. Parce qu'il l'a renié comme tous les autres sans chercher à s'opposer ni à trouver d'autres moyens d'être présents en cachette, en arrière plan, par lettres ou soutien financier ou tout autre manière. Il a joué le jeu, suivi les règles, et pour toutes ces raisons Alfhild ne peut lui donner le doute qu'elle donne pourtant à tout le monde sans préambule. C'est injuste, pour lui, ou trop naïf pour les autres. Toni se moquerait bien d'elle si elle était au courant de cette dichotomie de fonctionnement. Quoi qu'il en soit elle ne rit pas avec Asgeir, se contente de hausser les épaules, tout en terminant de tresser sa mèche de cheveux, à moitié prisonnière de ses pensées hiératiques. « Pour ce qui est du thé en revanche, fais toi plaisir. J’allais justement te proposer quelque chose à boire mais j’imagine que ce sera inutile. Et concernant la leçon de morale…Je pense que je suis bien mal placé pour te dire que tu devrais être plus raisonnable et rester dans l’enceinte du château. En revanche, je me permettrais une toute petite remarque. Fais attention à toi. La forêt, bien qu’elle ait l’air inoffensive, est remplie de créatures dangereuses. J’espère que tu maîtrises bien les sorts de protection et de défense. Je pourrais peut-être t’en apprendre un ou deux un jour, si ça t’intéresse. » Elle grimace sans rien dire Alfhild, elle commence à en avoir sincèrement assez de s'entendre dire de faire attention aux créatures dangereuses de la forêt. A-t-il jamais lui-même déambulé dans cette dite forêt ? Non pas qu'Alfhild la juge inoffensive, mais elle a appris à connaître ses ombres et ses murmures. Le troupeau de sombrals est devenu une source fiable des dangers et de protection. Ses propres sortilèges sont devenus complexes et précis. N'avait-elle pas exagéré lors de sa première expédition avec Ozymandias et Jasper en lançant un sortilège si puissant que le village moldu situé à moins d'un kilomètre s'était soudain retrouvé avec une puissante envie d'aller gambader plus loin au petit matin ? Mais Asgeir ne sait rien de tout cela. Il ne fait que la juger comme tous les autres. Elle n'est que la petite et frêle Alfhild Mørk a la santé si fragile qu'elle avait passé toute son enfance enfermée dans un sous-sol. La naïve et stupide Alfhild qui rêve en marchant en parlant à des reliquats d'âmes invisibles. L'étrangeté qui doit errer sans but et sans saisir les dangers qui rôdent autour d'elle et épient ses pas nus. Venant de lui, particulièrement, cela la met en colère Alfhild. Elle déteste qu'il lui parle comme à l'enfant qu'elle essaie tant de ne plus être. Après tout elle est adulte, sur la fin de ses années d'études, elle a un poste au Musée de Goteborg, elle a même fait une nuit en garde-à-vue pour ses idéaux. Elle n'est plus l'enfant de huit ans qui avait besoin qu'on veille sur elle, qu'on la protège des ombres froides des pierres vides et des sourires mauvais de Fredrikke. La renarde saute sur le bureau et s'assoit dans un coin avec un regard de défi dans ses yeux d'or. « En revanche, étant le professeur en charge de ton heure de retenue, je me vois dans l’obligation de te donner de quoi t’occuper pour l’heure à venir. » Ça, elle peut facilement le gérer Alfhild, et elle tend la main vers le parchemin que le dit professeur annoncé lui tend avec un soupir de soulagement. Au moins cela pourra lui permettre de se tenir occupée et de n'avoir pas à répondre aux questions de son cousin par alliance. Peut-être même qu'elle pourrait trouver quelques réconfort dans le thé qu'il lui a autorisé à se faire.

Sans prendre le temps de lire immédiatement les lignes inscrites sur le parchemin, elle le dépose devant elle avant de laisser ses yeux tomber dans son sac que ses doigts viennent d'ouvrir d'un geste trop souvent répété. De la poche réservée à cet usage, la Mørk sort sa tasse préférée, celle creusée dans et poli dans le tronc d'un saule et qui sent bon le bois frais. « Une petite rédaction à effectuer pendant cette heure de retenue. Les sujets sont à choisir selon ce qui t’inspire. A moins que tu ne préfères que nous en discutions tous les deux directement. » La voix de l'aîné ne parvient pas à sortir son attention du sac et de sa recherche de boîte à thé. Elle se demande malgré tout quels sujets il a pu imaginer pour la rédaction qu'il lui demande, tout en songeant qu'elle préfère choisir de répondre par écrit à tous les sujets en un temps record, quitte à se fouler le poignet, plutôt que de préférer discuter avec lui directement. Ce n'est que lorsqu'elle tire un sachet de thé préalablement préparé avec soin de sa boîte de fer, qu'elle reporte son attention sur le dit parchemin et les trois questions qu'elle aperçoit enfin. Ses gestes continuent leurs danses connues par cœur, la baguette rempli la tasse d'eau chaude avant que l'autre main ne dépose le sachet dans l'eau fumante, tandis que son cerveau lit les mots et les associent entre eux pour former des phrases cohérentes. En théorie. En pratique elle doit relire six fois les trois questions qui luisent dans leur encre noire sous ses yeux qui ne cessent de s'arrondir sous le coup de souffle qui a ravi le sien. Elle n'entend plus rien que son sang qui tape dans ses temps Alfhild. Son cœur bat si vite qu'il lui donne le tournis et la désagréable sensation que sa chaise est en train de l'aspirer vers le sol. Tout devient moite, intangible et à la fois trop sensible. Sa respiration bloquée lui coupe toute autre réaction possible et ce n'est que lorsque Dreymir saute dans un glapissement rageur que la sorcière parvient à reprendre vie. Son visage devenu blème se tourne vers Asgeir avec une lenteur qui fissure son sang à chaque mouvement. Il doit se moquer d'elle. C'est la seule réponse possible. La seule qui fait sens, et qui fait bouillir des larmes de rage au creux de ses cils. Dans un claque d'ailes noires, la renarde a laissée place au sombral qui s'ébroue dans un piétinement de sabot agacé. La dépression magique que ce changement de forme impose à son être ne suffit pas à la faire redescendre de l'effroi dans lequel les trois questions viennent de la plongée. « Est-ce que c'est une blague ? » Sa voix s'étrangle avant de se briser. D'un geste de manche sec elle essuie les larmes brûlantes accrochées à ses cils qui parviennent à ciller et réduire la rondeur de leurs iris translucides. « Tu veux quoi ? Que je te fasses une dissertation sur comment notre sociabilisation est désastreuse à cause de l'enfermement que vous nous avez imposé ? » Sans même qu'elle s'en rende compte, ses mains se sont mises à trembler, sa respiration devenue sifflante soulève sa poitrine dans un rythme déjà irrégulier. De tous, elle n'avait jamais songé que les attaques les plus mordantes viendraient de lui. Tout en redoutant fermement que ce soit me cas. « J'ai pas besoin que tu me montres des sorts pour me protéger dans la forêt. Là-bas, je suis plus en sécurité que n'importe où ailleurs. Là-bas, personne vient me demander ce que je pense de l'importance de la vie en communauté pour la sociabilisation. » Sa voix se brise une deuxième fois, et cette fois elle détourne son regard qui l'a brûle toujours autant pour le repositionner sur sa tasse de thé fumante. Il n'est plus question de rédiger calmement le moindre mot en étant perdue dans ses pensées désormais. A cet instant elle le déteste cet homme Alfhild. Elle le déteste et elle s'en veut d'être là face à lui et de ne pas arriver à lui claquer la porte au nez, ni à lui dire ses quatre vérités. Alors qu'il le mérite. Pour cette deuxième question qui lui donne la nausée et lui retourne l'estomac. Et surtout pour l'acide brûlant de la dernière et ce mot qu'il emploie envers un homme qui ne lui doit plus rien depuis des années. « Je ne comprends pas de qui vous parlez dans votre dernière question. » Le ton est métallique, glacial, si elle s'était entendu, elle aurait elle-même frissonné d'entendre à quel point il était similaire à celui que Fredrikke emploi parfois. Ce ton sans âme, défait de sa sensibilité, elle n'est pas sûre de pouvoir répondre à ses questions sans exploser. Elle se mord la lèvre, secoue la tête avant de glisser un regard terrorisé vers Dreymir qui entendant son appel muet se tourne immédiatement vers elle pour venir placer son flanc près de sa tête et recouvrir celle-ci d'une aile de cuir. « Pour la deuxième question, le simple fait que tu en doute me fait croire que tu vaux réellement pas mieux que les autres. » Au cas où il lui restait encore une infime once de doute sur la question, il s'est dissous dans l'acide de la crise qui continue de déséquilibrer ses poumons et de varier les tons de sa voix comme la partition d'un mauvais mélodrame.


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