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Broken mornings, broken nights and broken days in between | V. (FB)
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Alfhild Mørk
Alfhild Mørk
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen

Broken mornings, broken nights and broken days in between

   @Venceslas Lund  Fin décembre 2021 - Environ 01h20 du matin - Jardin



La musique résonne contre les parois de la cave du Triskèle. Les vibrations rebondissent dans son corps, agitent ses os. Elle danse Alfhild, conquérante de la piste, complètement dévouée aux sons qui l'entourent. Elle ne pense à rien d'autre, repousse le sommeil qui fait rougir ses yeux fermés. Au-dessus de sa tête décoiffée, Dreymir voltige dans tous les sens laissant ses trilles de rossignol avec enthousiasme. Elle danse pour oublier la solitude qui la ronge les entrailles. Pour oublier l'absence et l'amertume de Satine dans sa vie depuis son retour. Pour faire taire cette voix fluette de l'angoisse qui lui murmure qu'après tout, ce n'est pas étonnant, car il fallait bien que cela arrive. Qu'elle se rende compte à son tour qu'Alfhild était une erreur. Une personne à laisser de côté. A se détourner. A fuir. Heureusement l'alcool et la musique l'empêche de faire attention à cette petite voix. Et faire abstraction des petites voix dans sa tête, n'est-ce pas sa spécialité ? Non pas vraiment, car tout le monde sait, qu'elle a tendance à les écouter un peu trop ces murmures incessants. Peut-être même que cette petite voix perfide est en réalité la voix de l'un d'eux. Toutes ces petites voix. C'est à ne plus savoir discerner les choses. Alors elle danse la Mørk, avec une énergie décuplée par sa volonté de faire nettoyer son corps de ces idées trop lourdes à porter.

C'est la soif qui fini par avoir raison de sa transe et elle Alfhild accepte enfin de quitter la piste où les corps des autres sorciers vont et viennent. En passant, elle cherche la silhouette de Vence mais ne parvient pas à distinguer qui que ce soit dans les lumières sautillantes de la soirée. "Tu veux bien prendre un peu de hauteur, j'ai trop soif pour faire le tour de tout le monde sans risquer de finir déshydratée en plein milieu". Sa voix à du mal à couvrir la musique et à parvenir jusqu'aux oreilles de l'oiseau bleu pourtant perché sur son épaule. Mais Dreymir comprend en substance, sans réellement avoir besoin des mots, la demande sa sorcière et s'envole dans une trille excitée. Trop heureuse de pouvoir s'élancer à nouveau dans les airs accomplir quelques acrobaties volatiles. "Sur ta gauche, une dizaine de pas" paille une toute petite voix directement dans le creux de son oreille. Sous les directives de sa fylgia, Alfhild ne tarde pas à mettre les mains sur les épaules du jeune homme et à lui faire signe qu'elle remonte pour aller boire un verre s'il veut la suivre. Il semble lui emboîter le pas, et d'un pas chancelant d'épuisement bienheureux, elle remonte tant bien que mal les marches du manoir pour revenir dans la salle principale afin de se réhydrater. Accoudée au bar elle se fait servir un grand verre d'eau qu'elle vide d'une traite, puis un deuxième qui subit le même sort. Ce n'est qu'après avoir retrouvé quelques sensation de fraîcheur qu'elle se tourne vers Vence, un sourire rêveur sur le visage. "Ca te dit d'aller se poser un peu au jardin ? J'ai les oreilles qui bourdonnent et je serai pas contre un peu de calme." En effet, elle commence a voir doucement mal au crâne Alfhild. Peut-être qu'elle n'aurais pas du sauter ses trois derniers repas aussi, certes. Sans doute qu'un peu de sommeil lui ferait du bien aussi. Mais pour l'heure, elle préfère aller s'abandonner aux illusions et sortilèges du manoir.

Une nouvelle commande en main, une tasse de thé noir cette fois car au jardin toute boisson alcoolisée est interdite, Alfhild prend lentement la direction de l'escalier, tout en évitant de renversé son breuvage sur quelqu'un. Le Triskèle est bondé, comme à son habitude un samedi soir, et ils doivent se faufiler entre les uns et les autres qui montent et descendent au grès de leurs pérégrinations. Elle aime cet endroit Alfhild. Pour sa diversité de population qu'on y croise et pour les enchantements qui le rendent sans cesse changeant. Elle est loin d'en connaître tous les secrets, tous les accès, tous les recoins, et cela fait partie de son affection pour ce lieu emblématique.

Une fois les portes du jardin passées, non sans après un examen minutieux des gardiens du lieu, les deux sorciers ne tardent pas à trouver des fauteuils où s'effondrer sous le poids de la fatigue, de l'alcool et sans doute d'autres substances pour Vence. "Ca faisait longtemps que je n'avais pas autant dansé, c'était trop chouette". Murmure la Mørk à la fois pour elle-même et pour son ami du soir. "Oh Alfhi regarde, il y a Fredderike dans le journal" un chuchotement inattendu de Dreymir au creux de son oreille arrache un soudain frisson à la sorcière qui vient regarder de manière oblique un journal oublié là, sur un coin de la petite table près d'eux. Elle passe vite sur la photo Alfhild, ne supportant pas la vue de cet homme avec son regard satisfait et supérieur. En revanche le titre attire son attention : Pris en otage chez eux suite à des querelles de voisinage, la famille de né-moldus s'en sort indemne. Rien que le titre lui fait rouler des yeux, pourtant elle envie d'en savoir plus et s'empare du papier afin de lire l'article en détail. En prenant bien soin de replier la partie contenant la photo de l'équipe de tireurs d'élites venue prêter main forte. "Tu as vu ça Dreymir, les parents, deux né-moldus avaient déposé plainte contre leurs voisins plus tôt dans la semaine, leur reprochant des mauvaises blagues constantes dont une boite aux lettres mordeuse et des poubelles hurlantes. Vraiment même l'article semble être à charge contre eux. Tu as vu comment ils les stigmatisent ? On tourne même leurs plaintes en dérision en parlant juste de mauvaises blagues." Son sourire vaporeux a laissé place à un regard glacé. "Je suis sûre que l'autre sorcier va se prendre un rappel à la loi et c'est tout. Ca me donne envie d'aller hurler dans ses poubelles, puisque visiblement c'est si drôle que ça." D'un geste énervé la sorcière lance le journal sur la table, retombant lourdement sur le dossier du fauteuil, les bras croisés sur la poitrine. "Je sais pas toi, Vence, mais moi j'en ai vraiment plus qu'assez de me dire qu'on est en 2021, et qu'on soit encore aussi en retard dans les mentalités." L'alcool l'aide clairement pas à se comporter posément, au contraire, il a fait chauffer son sang en deux secondes, lui gâchant presque tous les bienfaits de la danse effrénée des heures précédentes.


Venceslas Lund
Venceslas Lund
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
La musique résonne entre les murs, enivrante au moins autant que la boisson qu'il tient fermement dans l'une de ses mains levée. Il ne sait plus de quoi il s'agit, peut-être une Vodka Iceberg, peut être un Whisky pur-feu, peut-être même un coca cola pour ce qu'il en sait hein, ça pourrait tout aussi bien être le cas.  Il plane trop pour se souvenir d'un détail aussi trivial que celui-ci, de toute façon. Une large gorgée prise – pas du coca, clairement – brûlante dans sa gorge trop habituée pour le faire tousser, il laisse échapper un rire en sentant une main sur sa taille et il se retourne vers son propriétaire, sourire large aux lèvres, laissant leurs deux corps se rapprocher pour une danse plus intime mais toujours sur le rythme des notes qui les atteint. C'est tout ce qui se passera cette nuit, n'en déplaise au mignon blondinet : Il n'est pas venu seul ce soir, il n'est pas la pour ça et il n'a pas l'intention d'abandonner sa compère de danse pour une histoire d'un soir. Ils restent un moment comme ça, les secondes puis les minutes s'écoulant agréablement, puis son compagnon de danse – sentant peut-être qu'il n'aurait rien de plus – l'abandonne sur un sourire et un clin d’œil, disparaissant dans la foule sans que Venceslas ne cherchent à le retenir ou à le suivre du regard. En fait, il est déjà reparti dans son propre monde, les yeux à nouveaux fermés, son verre presque vide, avec l'idée vague qui lui traverse l'esprit qu'il serait bien qu'il parte à la recherche de sa compagne de Danse.
Ils rouvrent les yeux, ses pupilles dilatées rencontrant celles d'une sorcière un peu plus petite que lui, et Vence est brièvement persuadé qu'elle doit certainement lire dans les pensées en plus d'entendre les morts, comme lui. Trop. Cool. Il ricane pour lui-même et réussi à peu près à comprendre ce qu'elle lui dit, lui faisant emboîter le pas pour la suivre et les extirper de la cave. Les escaliers sont une épreuve presqu'insurmontable pour son sens de l'équilibre devenu plus ou moins abstrait mais il l'a remporte malgré tout haut la main et s'affale sans aucune grâce aux côtés de la jeune femme.

Son verre claque sur le bar avec un bruit clair et il lève un coup d’œil en biais vers le barman qui se contente de lui renvoyer un regard mi-blasé, mi moqueur, glissant du bout des doigts un verre rempli d'un liquide trop transparent pour être honnête. Boudeur, Venceslas accepte l'eau malgré tout, sachant qu'il risquerait de le payer cher au réveil s'il se prenait à refuser de le boire. L’œil rêveur, il suit une brume colorée qui flotte paresseusement autour d'eux, sirotant son verre d'eau frais, son cœur reprenant doucement un rythme plus stable maintenant qu'ils ne sont plus entourés par une marée humaine comme soumise à une transe musicale. Il a beau dire, ça fait du bien de reprendre un peu de calme malgré tout, de laisser l'excitation redescendre, de laisser les muscles se reposer un peu de ce qu'ils leur font subir depuis quelques heures maintenant. Le mouvement d'Alfhi qui se retourne vers lui le force à reposer un peu plus les pieds sur terre pour comprendre ce qu'elle lui dit et il acquiesce immédiatement à sa proposition. L'air frais leur fera autant de bien que l'eau et il ne se sent pas de redescendre dans l'environnement clos et presqu'étouffant de la cave. Pas tout de suite. Après, la nuit n'est pas terminée, n'est-ce pas ?
Une brève négociation échouée avec le barman et c'est une Alfhid heureuse avec son thé et un Vence boudeur avec sa propre infusion à la rose -  quoi ? C'est super bon ! - et une madeleine – à nouveau glissée avec un rictus moqueur par l'homme – qui s'en vont vers les Jardins. Ils réussissent à les rejoindre avec leur boisson presqu'encore entièrement dans leur tasse respective – V refuse de prendre la responsabilité du liquide échoué sur l'imbécile qui n'a pas regardé où il allait – et passent l'examen des gardiens ; non sans un coup d'œil sceptique en direction de V, franchement, quelle réputation a-t-il exactement ?.
Un grognement de pur satisfaction échappe au jeune homme une fois qu'ils se retrouvent tout deux assis et, après avoir posé la tasse dans un endroit stable, il s'étire largement, faisant jouer chaque muscle et chaque articulation dans un soupire de pur bien être, les yeux clos et un sourire stupide aux lèvres. Rien de mieux que ce moment là, l'air frais passant sur eux en douceur, leur permettant de revenir doucement sur terre. "Ca faisait longtemps que je n'avais pas autant dansé, c'était trop chouette". Il acquiesce d'un murmure, rouvrant les yeux pour les poser sur la jeune femme près de lui. « Pareil, honnêtement j'ai l'impression que ça date d'une autre vie la dernière fois que c'est arrivé. » Il répond, sourire paresseux aux lèvres.
Il ne rajoute rien pour le moment, laissant l'ambiance calme du lieu l'emporter. L'esprit un peu à la dérive, il revient sur terre en constatant les réactions de son amie, le regard fixé sur quelque chose qu'il n'identifie pas tout de suite. Curieux, il se redresse et s'intéresse à ce qui semble avoir attiré son attention de manière si importante. La photo le glace sur le moment, un long frisson descendant le long de son dos et il doit retenir un grognement mi colérique, mi douloureux. La simple vue de ce visage réveille les douleurs des brûlures qui s'étalent en arabesque presqu'artistique sur sa peau pâle et il joue nerveusement des épaules, essayant de dissiper la sensation sans y parvenir pour autant. Son regard glacé fini par lâcher le journal, se détournant, le plus vieux essayant d'éviter à son esprit de revenir seulement quelques mois en arrière, dans cette ruelle sombre, uniquement éclairée par les flammes de son aîné et.
Bref. Il n'avait pas revu ce visage depuis ce jour précis. Il ne s'y attendait pas réellement.
Dans les airs, les brumes multicouleurs s'agitent plus fort, plus rapidement, comme rendue furieuse par la situation.

Pinçant doucement les lèvres, il ne fait rien pour empêcher Alfhid de récupérer le journal. A la place, il glisse du fauteuil et s'installe sur le sol frais, préférant la sensation plus dure qui risque moins de le faire plonger dans le sommeil. Ses mains viennent entourer sa tasse encore brûlante et il écoute attentivement la lecture,  "Tu as vu ça Dreymir, les parents, deux né-moldus avaient déposé plainte contre leurs voisins plus tôt dans la semaine, leur reprochant des mauvaises blagues constantes dont une boite aux lettres mordeuse et des poubelles hurlantes. Vraiment même l'article semble être à charge contre eux. Tu as vu comment ils les stigmatisent ? On tourne même leurs plaintes en dérision en parlant juste de mauvaises blagues." Un reniflement dédaigneux et un ricanement rauque lui échappe alors qu'il secoue la tête, dépité. Est-ce si étonnant ? Pas vraiment non. Révoltant ? Oooh oui. Toujours autant.  "Je suis sûre que l'autre sorcier va se prendre un rappel à la loi et c'est tout. Ca me donne envie d'aller hurler dans ses poubelles, puisque visiblement c'est si drôle que ça." Il rit, Vence, à cette vision de la jeune femme, plantée devant chez ces intolérants, en train de hurler dans leurs poubelles et il relève le regard au bruit sourd du journal rejeté un peu plus loin. Il reste bloqué dessus quelques instants encore, la photo du grand frère d'Alfhid le fixant d'un air qui lui semble moqueur, alors. Il voit presque son regard vainqueur, celui qu'il avait dans cette ruelle, il y a quelques mois de ça. Il voit presque la lueur de pur satisfaction alors que lui-même hurlait sa douleur, et cette odeur de chaire brûlée.... "Je sais pas toi, Vence, mais moi j'en ai vraiment plus qu'assez de me dire qu'on est en 2021, et qu'on soit encore aussi en retard dans les mentalités." Il tressaille et se détourne précipitamment, préférant porter son attention à sa compagne de soirée, son hochement de tête se faisant presque saccadée en l'entendant, un rictus lui venant, amer et frustré. Par la situation. Par les années d'école passée à être regardé de haut par tout ceux n'étant pas dans cette maison spécialement créée pour eux, les Nés Moldus.  Par sa colère et sa rancœur envers ceux qui entretiennent ce système. Par son envie de le changer complètement. Ou de tout brûler en essayant.   « C'est même plus du retard, à ce niveau là. Quand on a du retard on essaie plus ou moins de le combler, de rattraper ce qui doit l'être, de se mettre à niveau... » Sa voix grince presqu'alors qu'il parle à son tour. « Là... Là ils ont beau faire les tout beaux, les tout gentils avec leurs Section spécial Né Moldu, avec leur intégration des Nes Moldus oubliés par le système, avec leur mélange avec les autres étudiants à Durmstrang... » Il secoue la tête et remue presque trop brutalement sa cuillère dans la tasse, « C'est de la poudre aux yeux, Alfhi. Juste de la poudre aux yeux. En vrai, quand t'as fini Durmstrang et que tu veux faire ta  vie dans le monde sorcier, tu fais quoi ? » Il relève les yeux et les plante dans son regard, « Bah la plupart du temps, tu peux rien faire. On va t'envoyer chier parce que t'es pas Sang pur. Parce que t'as pas la culture derrière, parce qu'il te manque des bases que les autres ont depuis qu'ils sont tout petit... » Dégoûté, il secoue la tête. « Ils font genre, mais en vérité, j'ai tellement d'anciens camarades qui sont repartis dans le monde moldu parce qu'ils arrivaient pas à trouver leur place ici... Et personne fait rien. Faut que ça change. » Il lâche d'un ton déterminé, son regard se faisant soudain scrutateur alors qu'il étudie Alfhid. Lui, il a rejoint les Sans-Noms dès qu'il a appris leur existence, peut-être que... Mmh.
Alfhild Mørk
Alfhild Mørk
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Broken mornings, broken nights and broken days in between

   @Venceslas Lund  Fin décembre 2021 - Environ 01h20 du matin - Jardin



Du coin de l’œil elle voit Vence se laisser couler au sol quand elle attrape le journal. Cela ne l'intrigue pas, car Alfhild est beaucoup trop coutumière des positions du genre pour trouver cela étrange. Surtout quand elle a bu plusieurs verres comme ce soir et que la chaleur de son corps fait battre ses tempes avec vigueur. Elle entend aussi son rire alors qu'elle lit l'article à voix haute à Dreymir, et cela la rassure un peu, parce qu'elle se doute qu'il partage, du moins sur le moment, son mépris pour le ton du papier et les violences dénoncées. Elle n'est pas sans savoir la nature du sang de son ami. Elle le connait pourtant elle n'y fait jamais attention. Elle a un peu tendance à oublier ce genre de choses Alfhild, parce que pour la sorcière ce n'a jamais été un signe de distinction entre les êtres humains. Et pourtant, elle se sent aussi trop souvent coupable de l'oublier. Parce qu'elle sait, Alfhild, qu'elle a la chance de pouvoir l'oublier. Que c'est un luxe, un privilège que lui ne doit pas avoir. Qu'il n'a pas. Cela est même certain. Un frisson parcourt les pensées de la Mørk alors que cela lui percute le cerveau. Evidemment qu'il sait. Elle se sent bête de lui avoir dis les choses comme ça. Il sait, parce qu'il a eu la joie de croiser Fredrikke. De faire partie de la même promotion à Durmstrang, les mêmes années d'études pour une fréquentation teintée d'éclairs et de frictions. Elle n'a pas tous les détails Alfhild, elle sait juste que cela s'est passé. Et elle connait trop bien l'adelphe la sorcière, pour ne pas savoir que ces interactions devaient être tout sauf plaisantes et bienveillantes. Elle n'ose même pas réfléchir à cela Alfhild, parce que quand elle s'aventure sur ces réflexions-là, elle se sent trop mal de se tenir assise à ses côtés, à rire avec lui. Elle ne se sent pas digne de son amitié si douce et sincère. Elle se sent de trop. Déplacée. Elle voudrait ne pas être liée à cet homme qui projette son ombre sur son nom, et sur tous ceux qu'elle croise après lui. « C'est même plus du retard, à ce niveau là. Quand on a du retard on essaie plus ou moins de le combler, de rattraper ce qui doit l'être, de se mettre à niveau... » Elle esquisse une légère grimace, cachant son malaise d'avoir dit des choses trop simples sans réfléchir à la position de Vence sur le sujet. Elle se sermonne intérieurement de n'avoir pas fait plus attention à tout ça avant de lancer sa rage de privilégiée par-dessus son épaule. Mais elle doit reconnaître qu'il a amplement raison. Ce n'est pas du retard que la société magique a. C'est une absence totale de réalité et d'effort. Alors elle finit par baisser les yeux vers sa tasse de thé noir et se met à souffler dessus, distraite.  « Là... Là ils ont beau faire les tout beaux, les tout gentils avec leurs Section spécial Né Moldu, avec leur intégration des Nes Moldus oubliés par le système, avec leur mélange avec les autres étudiants à Durmstrang... » Ses pensées dérives vers ses amis qui sont dans cette maison à part et son cœur se serre. Elle pense à Wolfram aussi, cet homme si passionnant et passionné qui lui raconte tout un tas de choses sur le monde moldu et qu'elle trouve fascinant. Et bien plus intelligent qu'elle ne le sera jamais. Il a tellement de connaissances scientifiques, qu'elle songe souvent Alfhild, qu'Oda serait morte de jalousie face à lui. Et cela l'amuse beaucoup, de l'imaginer dans cette situation délicate. La Mørk est tirée de ses pensées par le son métallique d'une cuillère contre la porcelaine. Ses iris glissent vers Vence dont le corps semble s'être animé sous la colère. Elle pince les lèvres, regrettant encore plus d'avoir mis le sujet sur le tapis sans réfléchir. Elle s'en veut d'avoir éveillé sa rage à lui aussi. « C'est de la poudre aux yeux, Alfhi. Juste de la poudre aux yeux. En vrai, quand t'as fini Durmstrang et que tu veux faire ta  vie dans le monde sorcier, tu fais quoi ? » Rien. Elle n'est pas toujours au fait de toutes les réalités Alfhild, mais elle n'est pas que dupe. Elle devine que trop bien la réalité et le mur auxquels ils doivent se confronter. Parce que elle, elle fait partie des Douze, certes, mais elle n'est pas dans les familles les mieux côtés du moment. Elle a déjà vécu quelques désagréments. Alors il lui est facile d'imaginer l'ampleur de ce que les né-moldus doivent subir. Même si elle ne peut en concevoir la violence, elle n'est pas aveugle à cette réalité. Et ça lui embrase le coeur d'entendre son ami la mettre en mot. Avec son expérience à lui. Son expérience réelle et concrète. Ce ne sont pas que des doutes et des angoisses. C'est une réalité qui se déroule tous les jours, autour d'eux, tout le temps. « Bah la plupart du temps, tu peux rien faire. On va t'envoyer chier parce que t'es pas Sang pur. Parce que t'as pas la culture derrière, parce qu'il te manque des bases que les autres ont depuis qu'ils sont tout petit... » Son cœur se gonfle et son corps se dilate sous l'afflux sanguin trop rempli d'alcool. C'est si injuste. Elle bouillonne la sorcière, d'entendre ces mots qu'elle conceptualise trop bien. Ca lui brûle l'âme. Elle déteste ses pairs qui pensent comme ça. Elle déteste Oda et sa famille qui l'a jetée à la cave pour ne pas faire trop d'ombre à son tableau parfait. Elle déteste Fredrikke et son être malsain qui hait tout le monde. Ses doigts se serrent contre la porcelaine trop chaude et ses mâchoires se contractent aussi. Elle voudrait gommer toutes ces choses et les effacer de sa vie. Mais elle ne peut pas. Elle est, et restera une membre à part entière de cette mascarade. Quoi qu'elle face, elle ne pourra jamais changer cela. En revanche, elle pourra changer le reste. Redessiner les contours des choses. Brûler les pyramides des Douze, et reformer des bases différentes. Elle voudrait Alfhild, réellement. Pour Vence, Pour Aysun, pour Fen aussi. Pour Fen. « Ils font genre, mais en vérité, j'ai tellement d'anciens camarades qui sont repartis dans le monde moldu parce qu'ils arrivaient pas à trouver leur place ici... Et personne fait rien. Faut que ça change. » Elle hoche la tête, même si Vence ne peut la voir. Ses lèvres continuent de souffler régulièrement sur la surface du thé trop chaud et elle savour le contact de la vapeur sur son visage alcoolisé. Ses pensées s'agitent, elle sait Alfhild qu'elle n'a plus envie de fermer les yeux sur ce quotidien déséquilibré et sur la suprématie des Douze sur le reste de la population. Elle les connaît trop bien elle, les Douze, pour savoir qu'ils ne sont clairement pas les meilleurs sorciers. Dans tous les sens du terme. Avant, avant Walpurgis elle le savait aussi mais s'accommodait assez bien avec cette réalité, ayant ses propres problématiques d'adolescente à gérer et ses propres démons à combattre. Mais l'attaque, l'odeur de la mort, de sa mort, la peur et ce déchirement d'un voile d'innocence derrière lequel elle se cachait, cela a tout changé. Ses perspectives ont changé dans ce lit d'hôpital où, incapable de trouver les mots, elle s'était murée dans un silence glacé. Elle avait muri d'un coup. Ruminant toutes ces choses auxquelles elle croyait déjà sans oser les mettre en pratique. Sans en faire une réelle cause personnelle. Un soupire gonfle son cœur alors qu'elle pose un regard plus profond sur Dreymir qui a pris sa forme de renarde et l'observe avec attention. Cette partie réfléchie d'elle-même, personnifiée dans un animal au regard doré. Elle a laissé les secondes de réflexion devenir une poignée de minutes et elle en prend conscience. D'un geste doux elle se laisse glisser à terre à son tour et rattrape le journal qu'elle avait lancé juste avant. Ses doigts s'attardent sur la photo et sa main droite sort sa baguette. Elle en pointe le bout sur ce visage qui la toise, narquois, la mettant presque au défi. Un rapide murmure et la photo se couvre d'un voile de nuit. Puis elle fouille dans ses poches, sort un petit sac, fait rouler quelques objets avant d'en ressortir un crayon noir. Elle modifie alors le titre de l'article raillant des mots et en ajoutant d'autres, si bien que le Pris en otage chez eux suite à des querelles de voisinage, la famille de né-moldus s'en sort indemne devient Pris en otage chez eux suite à des agressions répétées de voisins terroristes, la famille s'en sort indemne. Elle semble satisfaite même si ce n'est pas parfait. « Excuse moi V., j'ai parlé trop vite mais en réalité tu sais déjà tout ça. » Elle murmure d'une voix rêveuse mêlée de honte, tout en continuant d'apporter quelques modifications ici et là dans l'article. Puis elle montre son œuvre à son ami non sans un léger sourire amusé sur le visage. « Ce n'est pas grand chose mais c'est mieux que rien non ? Ça m'a donné envie de le faire pour chaque article du genre. Ce serait drôle non ? Enfin je dis ça mais je crois qu'une personne le fait déjà sur un site en ligne. » Elle rigole doucement Alfhild, elle croit se souvenir d'une action du genre par un sorcier. C'est Fen qui le lui avait montré. C'est souvent lui qui lui montre ce genre de choses. Lui qui a un pied de chaque côté sans appartenir à un monde ni à l'autre. « J'aimerais vraiment trouver les bonnes choses à faire pour mettre en avant l'absurdité de cette société. Mais j'ai trop conscience d'en faire partie, et j'ai l'impression de ne pas avoir de légitimité finalement. » Sa tête se penche légèrement sur le côté. Elle a bien sûr entendu parler des Sans noms depuis son retour d'Égypte. Elle s'est même identifiée au mouvement, sentent brûler en elle le feu de cette révolte qui semble en animer les membres. Mais elle n'a jamais osé approcher ceux qui militent ouvertement pour eux. Et elle ne connait personne qui le fait en secret non plus. Probablement parce que les gens ne viendraient pas lui en parler à elle directement. Car elle ne devrait pas être concernée. Parce que son nom est entaché du problème. « Certains font des choses pour essayer de faire bouger les mentalités. Je trouve ça génial de voir que les drames de Walpurgis ont embrasé les cendres qu'il a laissé derrière lui. » Son visage qui d'ordinaire s'assombrit à l'évocation de cet événement reste calme cette fois. Parce qu'elle est trop concentrée sur les conséquences pour penser aux actes eux-mêmes. Des conséquences qu'elle trouve très justes et méritées. « je ne suis pas la mieux placée pour dire ça, entre toi et moi j'en ai conscience, mais je rêve d'un futur ou cette maison de Durmstrang n'existe plus, où les sorciers ne sont plus stigmatisés pour leurs origines. Tu sais j'aimerais vraiment un jour trouver les clés de ces héritages des particularités que les Douze ce sont attribuées. Les trouver et les détruire, pour casser ces idées stupides d'héritiers divins et tout le baratin qui va avec. » Ses iris s'embrasent sous un élan de détermination gorgé d'alcool et elle lève sa tasse un peu trop vivement faisant éclabousser un peu de thé autour d'elle. « Ce serait beau si tout le monde se révoltait d'un coup tu ne crois pas ? On pourrait couvrir les rues de la capitale de messages de paix, crier plus fort que les Järls quand ils font des discours sectaires et faire de grandes événements avec plein de danses et de musiques parce que les festivals c'est trop bien et que j'espère qu'ils accepteront d'en refaire d'autres un jour. Ça me manque. » Bon, elle a conscience que le dernier point n'a rien à voir mais peu lui importe à Alfhild, et elle ponctue même son élan d'enthousiasme par un léger rire. Oscillant trop entre sérieux de la conversation et ivresse de la soirée pour trouver le ton juste. Mais elle ne sait jamais quel est le ton juste de toute façon.



Venceslas Lund
Venceslas Lund
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Il faut que ça change.
Il y croit, Venceslas, à cette possibilité. A ce futur qu'il s'imagine souvent, qu'il voit défiler au travers des volutes de fumées âcres. Un futur imparfait, bien sûr, parce qu'il ne croit pas à la perfection, et qu'il y aura toujours des mécontents, mais à un futur meilleur. Un de ces futurs où ses camarades Nés Moldus ne devront pas retourner dans leur monde de naissance avec l'obligation de reprendre des études de très loin pour espérer pouvoir enfin trouver un emploi correct – ou pas.
Un futur où l'on n'apprendra plus des nouvelles parfois tragiques dans les journaux, tournées de manière culpabilisante pour les siens. Un futur où les siens comprendra tous les sorciers sans exceptions, et pas seulement ceux n'ayant pas eu de parents magiques auparavant.
Il a envie de penser que c'est possible, que cela finira par arriver, qu'il le verra arriver. Qu'il y aura participé, peut-être. C'est ce pourquoi il se bat, c'est ce pourquoi il a rejoint le mouvement des Sans-Noms depuis quelques mois.
L'excitation de la danse est redescendue depuis quelques minutes déjà, mais s'en est une tout autre qu'il sent monter en lui alors que le silence s'étire entre eux. Celle d'un combat futur, qu'il faudra mener de longue haleine, le genre d'excitation qui – très certainement – doit monter dans le cœur de tous les membres du groupe et qui a toujours précédé les grands changements dans l'histoire, les grands mouvements révolutionnaire.
Les pupilles dilatées du jeune homme suivent la brume multicolore qui s'agite de plus en plus autour d'eux, et ses paupières se plissent légèrement, glissant vers la Renarde qui accompagne désormais Alfhi. Confusément, il se demande ce qui va finir par apparaître à ses côtés, peu sûr d'avoir envie qu'il y ai quoique ce soit traînant dans ces jambes constamment comme ça semble désormais être le cas.  La brume semble tressaillir à cet instant, lui faisant un peu plus plisser les yeux encore.

Un bruissement du côté de sa compagne de soirée le force à recentrer son attention sur elle et il lui offre un faible sourire alors qu'elle se glisse au sol, à ses côtés. Il tressaille quand elle reprend le journal entre ses doigts, son regard se portant là où sont posés ses doigts, sur la photo où l'homme qui aurait pu le tuer semble si fier de lui-même. A quel point cet être aurait préféré laisser les choses se faire sans avoir à intervenir pour aider une famille d'impur ? A quel point ment-il à tout le monde en prétendant protéger tout le peuple sorcier ? Inconsciemment il se raidit un peu plus en la voyant sortir sa baguette, sa respiration se bloquant instinctivement. Pendant une brève seconde il a peur de la voir lancer un Incendio. Il a peur de la voir brûler le journal – parce que c'est souvent ce que l'on fait dans ce genre de moment, n'est-ce pas ? Il est clairement loin d'avoir réglé son … Petit problème avec le feu et son cœur s'emballe déjà de panique.
Lorsque le voile tombe sur la photo, la dissimulant à leurs yeux, il détourne les siens, ses épaules s'abaissant sous le souffle soulagé qui lui échappe. Et la honte, un peu, d'avoir presque cédé à la panique pour rien. Sa main gauche relâche la tasse encore chaude – vive la magie – et vient frotter distraitement le haut de son bras droit, les cicatrices encore fraîches se dessinant sous la pulpe de ses doigts.
Ce sont les actions de la jeune femme qui détournent à nouveau ses pensées de ces souvenirs un peu trop douloureux et il l'observe curieusement, armée de son crayon noir, en train de traficoter quelque chose avec l'article responsable de cette conversation.  Un rictus étire ses lèvres en voyant le résultat et il ne peut pas s'empêcher de glousser doucement, « Excuse moi V., j'ai parlé trop vite mais en réalité tu sais déjà tout ça. » Il secoue un peu la tête sans rien dire en entendant sa voix s'élever entre eux, douce et honteuse. Il n'y a pas d'excuse à avoir, selon lui. Elle a parfaitement le droit d'exprimer sa propre colère. En fait... En fait, ça lui fait du bien de voir que malgré le statut de sa famille, elle... Réussi à se mettre en colère pour ça. Pour eux. Il se penche un peu vers elle lorsqu'elle lui montre le résultat final, et son rictus se fait plus grand alors qu'il approuve d'un signe de tête amusé, ses yeux moqueurs toisant le cadre noir comme pour dire T'as vu ce qu'on en fait, de cet article de merde ? De tes convictions de merde ? « Ce n'est pas grand chose mais c'est mieux que rien non ? Ça m'a donné envie de le faire pour chaque article du genre. Ce serait drôle non ? Enfin je dis ça mais je crois qu'une personne le fait déjà sur un site en ligne. »  Son rire attire un sourire de sa part alors qu'il fronce les sourcils, essayant de se souvenir, Site en ligne..? Ah oui, Internet ? C'est un peu honteux de voir que c'est la Sang-Pure du duo qui s'y connaît mieux que lui à ce sujet, maiiis bon.  Il renifle, amusé, « Faudra que tu me donne l'adresse... » Il marmonne, récupérant sa tasse pour enfin boire quelques gorgées, le liquide chaud apaisant sa gorge qu'il ne pensait pas aussi sèche. L'arôme de la rose envahit immédiatement ses papilles, doux, apaisant et sucré. Pas réellement ce dont il a besoin à cet instant, mais tant pis.

« J'aimerais vraiment trouver les bonnes choses à faire pour mettre en avant l'absurdité de cette société. Mais j'ai trop conscience d'en faire partie, et j'ai l'impression de ne pas avoir de légitimité finalement. » Il pince doucement les lèvres, son regard se fixant au fond de la tasse, songeur.  Il n'est pas réellement d'accord avec ses derniers mots. A son sens... Iels sont toust-.es responsables de la situation – les autres nés moldus également, pour n'avoir rien fait pour changer les choses jusqu'à présent, entre autre chose. Vouloir l'égalité des droits et des chances n'est pas que leur combat, mais celui de tout le monde.  « Certains font des choses pour essayer de faire bouger les mentalités. Je trouve ça génial de voir que les drames de Walpurgis ont embrasé les cendres qu'il a laissé derrière lui. »  Il ne répond rien, encore. Il sait de qui elle est en train de parler – il s'en doute très fort, en tout cas. Et ça rejoint l'idée qui se forme peu à peu dans son esprit et que certains trouveraient complètement stupide. Voir ils hurleraient au scandale. Ceux-là n'ont clairement pas compris qu'ils n'étaient pas en position de choisir leurs alliés, et qu'ils avaient tout intérêt à accepter ceux qui se présentent d'eux-même. « je ne suis pas la mieux placée pour dire ça, entre toi et moi j'en ai conscience, mais je rêve d'un futur ou cette maison de Durmstrang n'existe plus, où les sorciers ne sont plus stigmatisés pour leurs origines. Tu sais j'aimerais vraiment un jour trouver les clés de ces héritages des particularités que les Douze ce sont attribuées. Les trouver et les détruire, pour casser ces idées stupides d'héritiers divins et tout le baratin qui va avec. » Le regard du jeune homme s'embrase au moins autant que la voix de la Mörk, et il le relève vers elle, heureux de l'entendre parler ainsi, heureux de sentir la détermination et la révolte brûler en eux deux, nourrit par l'alcool, la drogue et des années à assister ou subir les discriminations en question.  « Ce serait beau si tout le monde se révoltait d'un coup tu ne crois pas ? On pourrait couvrir les rues de la capitale de messages de paix, crier plus fort que les Järls quand ils font des discours sectaires et faire de grandes événements avec plein de danses et de musiques parce que les festivals c'est trop bien et que j'espère qu'ils accepteront d'en refaire d'autres un jour. Ça me manque. » Il rit avec elle, son enthousiaste l'emportant et l'enivrant aussi sûrement que les boissons dont ils ont largement abusés ce soir. Son épaule vient heurter doucement la sienne dans un mouvement enthousiaste et encourageant et ses doigts viennent essuyer doucement une goutte de thé sur son pantalon avant qu''il ne renverse la tête en arrière, riant toujours alors que ses yeux contemplent le ciel au dessus d'eux.  « Ce serait magnifique. De casser ces clefs. De détruire ces héritages et de regarder les Järls pleurer sur leur domination perdue. » Son regard étincelle d'une colère et d'une excitation mêlée et perceptible.  « C'est tellement stupide et ridicule comme idée. Si ils l'étaient vraiment, divin, supérieur et tout le bordel. Pourquoi d'autres sorciers naissent avec ces dons ? Pourquoi des Nés moldus naissent avec ces dons ? Est-ce que ça veut dire que nous sommes aussi des héritiers des Dieux ? Alors que nous n'avons jamais eu de sang magique auparavant ? » Il ricane et secoue la tête, se redressant et tournant son attention sur la jeune femme, fébrile, excité et beaucoup trop agité, désormais.  « Tu as ta place parmi nous, tu sais ? Je veux dire, parmi ceux qui se révoltent, parmi ceux qui en on marre. Tu as le droit de ne plus supporter l'inégalité, et le mépris que les autres nous offrent. » Il s'agite, trépigne sur place, la brume colorée effleure le sol à ses côtés, statique mais nerveuse, il peut le sentir.  « Il y a tellement de chose à faire, tellement de... D'institution à renverser, à reformer !  Tellement d'intolérant à mettre à bas. On peut pas faire ça tout seul. On a besoin de tous les volontaires, de tout ceux qui s'indignent et fulmine en silence. » Il tend la main et attrappe doucement son épaule, « Plus on est nombreux, plus on est fort. Plus on peut se faire entendre. Surtout si celleux qu'iels considèrent comme des leurs commencent à lever le voix aussi! » Il inspire profondément, secoue la tête et relâche son épaule, lui souriant, un peu fou, beaucoup enthousiaste,  « Imagine la foule dans les rues, scandant des slogans de paix et d'égalité, dansant, chantant et revendiquant. » C'est un doux rêve, il le sait. Jamais ça ne se passera pacifiquement. Jamais Ils ne se laisseront arracher leurs privilèges sans rien dire. Sans les défendre becs et ongles. D'un geste vif il saute sur ses jambes, son propre thé éclaboussant ses mains, le parfumant à la rose. « Tu serais prête à le faire ? Tu serais prête à soutenir une cause comme celle-là ? Une cause de nés moldu, de sang mêlés, qui veulent juste qu'on arrête de les regarder de haut ? »Il l'a fixe, inquisiteur. Il aime beaucoup la jeune femme. Il aimerait tellement l'avoir à ses côtés durant cette révolution qui s'annonce, il en est sûr. Il le sait, ils en ont déjà parlé, il sait que la situation actuelle ne lui va pas, loin de là.  Il sourit, soudain, ses idées se déroulant toujours sans aucunes suites logique ou presque, « Et je suis sûr qu'en unissant nos forces on arriverait aussi à relancer un Festival. Avec plein de musique, et des numéros incroyables, des rires et de la joie. Et plus de morts. » Il sait que c'est un vœux pieux, mais oui, il l'avoue, il aimerait réellement que la mort ne les approche plus jamais, même avec le futur qui s'annonce sans doute.
Alfhild Mørk
Alfhild Mørk
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen

Broken mornings, broken nights and broken days in between

   @Venceslas Lund  Fin décembre 2021 - Environ 01h20 du matin - Jardin



Le rire de Vence se mêle au sien et Alfhild se sent vibrer en harmonie avec le sorcier qui vient pousser son épaule contre la sienne. A tel point, qu'elle ne songe même pas à trouver le contact dérangeant, et qu'elle ne remarque même pas l'absence de frisson glacé qui accompagne d'ordinaire des gestes trop familiers contre son propre corps. L'alcool n'est sans doute pas étranger à cette inhibition, mais pas seulement. Elle est réellement en confiance auprès du Lund et elle se sent même à sa place, dans cette discussion qui l'emporte un peu trop loin dans son enthousiasme débordant et ses envies de révoltes. Cela fait longtemps qu'elle rumine ces brasiers, allumant des torches sur sa route pour mettre le feu aux poudres de ses ambitions. Et quand elle regarde en l'air, lançant ses prières à des dieux morts, elle voit les étincelles des flammes qui crépitent dans la voûte céleste. « Ce serait magnifique. De casser ces clefs. De détruire ces héritages et de regarder les Järls pleurer sur leur domination perdue. » Elle hoche vigoureusement la tête Alfhild, levant sa tasse de thé à ces bons mots comme elle aurait levé sa chope de bière, et vient faire claquer la porcelaine contre celle de Vence dans un geste qui aurait scellé n'importe quel accord verbal dans une Scandinavie viking d'un autre temps. Pendant ce temps, le sorcier a repris la parole et ses mots ne cessent de faire danser un feu brillant dans le regard de la jeune femme. « C'est tellement stupide et ridicule comme idée. Si ils l'étaient vraiment, divin, supérieur et tout le bordel. Pourquoi d'autres sorciers naissent avec ces dons ? Pourquoi des Nés moldus naissent avec ces dons ? Est-ce que ça veut dire que nous sommes aussi des héritiers des Dieux ? Alors que nous n'avons jamais eu de sang magique auparavant ? » Evidemment, Alfhild a tout un tas de théorie sur la question en réalité. Elle a toujours beaucoup songé à ces histoires de dons, d'héritages et de descendance des Dieux. Premièrement, parce que celle-ci ne s'applique qu'aux sorciers scandinaves, hors tout le monde sait qu'ils sont loin d'être les seuls sorciers foulant la terre. Ce qui fait malgré tout un paquet de rejetons illégitimes, si on part de ce simple postulat de départ. Et aussi incroyable cela puisse paraitre quand on connait Alfhild et sa passion pour les rites et les histoires de ses ancêtres et de leur folklore auquel elle est très attachée, elle est profondément convaincue que les Dieux sont loin d'être ceux qu'ils se prétendent être, ou qu'on voudrait les prétendre. Et pire encore, elle est convaincue qu'ils sont morts depuis longtemps. Mais l'heure n'est pas au cours d'Histoire, et encore moins théologique avec Venceslas. « Tu as ta place parmi nous, tu sais ? Je veux dire, parmi ceux qui se révoltent, parmi ceux qui en on marre. Tu as le droit de ne plus supporter l'inégalité, et le mépris que les autres nous offrent. » Elle plisse les yeux, tant sous l'effet de l'alcool qui rend sa perception plus floue que d'ordinaire, que sous la mention de ce nous associé à ceux qui se révoltent qui la laisse songeuse. A dire vrai, elle n'avait jamais vraiment songé à questionner son ami sur sa façon de gérer cette partie-là de sa vie, de sa condition. Avait-elle réellement remarqué à quel point le sujet le mettait dans un tel état de ferveur entre enthousiasme et fébrilité palpable ? Elle doit reconnaître, honteusement, que non. Et cette réalisation, malgré les verres qui roulent dans ses veines, la met mal à l'aise. Elle s'en veut même, réveillant son monstre de culpabilité assoiffé de la moindre de ses failles pour aspirer ses forces mentales. Alors elle se mord la lèvre, reposant sa tasse d'un bras devenu mou sous le émotions décuplées par les effets des boissons. « Il y a tellement de chose à faire, tellement de... D'institution à renverser, à reformer !  Tellement d'intolérant à mettre à bas. On peut pas faire ça tout seul. On a besoin de tous les volontaires, de tout ceux qui s'indignent et fulmine en silence. » Elle relève les yeux vers lui quand sa main attrape son épaule, et un doux sourire légèrement ému vient se faufiler sur ses lèvres. Forte de cette pression qui lui fait plus de bien que de mal, elle redresse légèrement les épaules et rallume la flamme mouillée de son regard. « Plus on est nombreux, plus on est fort. Plus on peut se faire entendre. Surtout si celleux qu'iels considèrent comme des leurs commencent à lever le voix aussi! » Son sourire se fait plus éclatant, à nouveau. Elle se dit qu'il a entièrement raison, évidemment, et elle ne réagit pas quand il relâche son épaule. Ce contact a suffit à chasser la culpabilité pour laisser libre cours à l'effervescence d'un besoin de révolte qui pulse entre Vence et elle. La Mørk trouve même beau que ce soit une photo de l'adelphe qui ait suffit à déclencher cette ferveur inattendue pour cette soirée dansante qui l'avait supposément épuisée. Elle est ravie de sentir un second souffle d'énergie embraser ses nerfs et raviver l'éclat de ses joues pâles. « Imagine la foule dans les rues, scandant des slogans de paix et d'égalité, dansant, chantant et revendiquant. » Elle l'imagine très bien, et elle trouve le tableau aussi beau que ce qu'à l'air de trouver Venceslas dont les iris brillent aussi fortement que les siennes à cet instant. Soudain il se redresse, un saut magistral qui fait éclabousser des odeurs de thé à la rose autour d'eux ce qui déclenche un nouveau rire d'Alfhild qui pouffe doucement avant de s'arrêter net, saisie par la force de la voix du sorcier qui reprend la parole avec un regard soudain inquisiteur. « Tu serais prête à le faire ? Tu serais prête à soutenir une cause comme celle-là ? Une cause de nés moldu, de sang mêlés, qui veulent juste qu'on arrête de les regarder de haut ? » Elle a sérieusement l'impression d'assister à quelque chose de grand, d'historique Alfhild, et son regard se met à briller de plus belle. Elle le trouve beau, à se lever - littéralement - pour des combats auquel il croit si fortement. Son sourire revient, éclatant et Alfhild ne peut s'empêcher de lui sourire en retour. « Et je suis sûr qu'en unissant nos forces on arriverait aussi à relancer un Festival. Avec plein de musique, et des numéros incroyables, des rires et de la joie. Et plus de morts. » Son rire résonne une fois de plus, et cette fois elle songe à poser sa tasse à côté d'elle avant d'en renverser une nouvelle rasade tout autour d'elle. Ses jambes s'étendent devant elle tandis que sa tête se renverse en arrière dans un soupire heureux. Ses traits reprennent leur habituelle attitude vaporeuse tandis qu'elle pose son regard sur le ciel magique aux éternels reflets mordorés d'une nuit d'été scandinave. Un feu rose aux confins d'un infini artificiel qui donne aux jardins des reflets d'incendie poétique. « Il faut qu'on arrive à relancer un festival. Ce serait leur accorder trop de pouvoir et une victoire de plus que de pas le faire. » Sa voix s'élance depuis sa tête rejetée en arrière, avant qu'elle ne la redresse pour fixer Vence à son tour, une lueur de défi dans ses yeux bleus. « Et je ne dis pas ça juste pour faire la fête. Mais aussi parce que reconstruire après des tragédies c'est si important. Et ce serait l'exploit même de montrer qu'on a pas peur d'eux et leurs idées dépassées de suprématie ! » D'un même mouvement que celui qui avait secoué le jeune homme juste avant elle, Alfhild saute à son tour sur ses jambes et agrippe les deux épaules qui lui font face dans un geste qui lui semble si naturel alors qu'il est tout, sauf naturel, qu'elle ne le remarque qu'après coup. Mais la Mørk ne s'en émeut pas, au contraire, elle décide même de les laisser en place encore un peu. « Je sais pas dans quoi je m'engage, mais j'ai l'impression de donner ma parole pour quelque chose de grand quand tu parles comme ça. Forcément que j'ai envie d'y adhérer. C'est quoi ? Un pacte de sang avec des runes magiques ? Ou une promesse d'amitié incassable qu'on fait en se serrant le petit doigt ? » Alfhild, rigole, toujours et encore, un dernier éclat de rire, avant de sombrer dans une soudaine posture sérieuse et un regard profond qui se plante dans celui de Venceslas. « Oui, Venceslas Lund, je suis prête à le faire. J'allumerais les flambeaux de la révolte, sèmerai les graines de la discorde aux quatre vent pour récolter les fleurs d'un monde nouveau. Je suis prête à éblouir les yeux de ceux qui regardent de haut à force de feux de joies. Prête à couvrir leurs discours haineux de slogans de partage et de solidarité pleine de rage. Je suis prête à prêter mon nom comme étendard pour faire pâlir de déshonneur toute une flopée de privilégiés. » Elle soutien le regard du jeune homme quelques secondes, avec un sérieux lumineux, légèrement humide d'alcool, mais lumineux malgré tout. Avant qu'elle ne récupère ses mains et ne se détourne dans une demie volte dansante, les bras tendus vers le ciel. « Je suis déjà une déception familiale généralisée de toute façon. Qui je pourrais décevoir de plus ? » Certes, si Gunnar la mettait à la porte ce soir, elle trouverait cela embêtant en réalité, parce qu'elle tient légèrement à son avis, encore un peu. Et parce qu'elle a quelques affaires auxquelles elle tient particulièrement dans la chambre qu'elle y occupe de temps en temps. Mais ce soir elle ne songe pas à tout ça. Elle ne songe pas à son désir d'appartenir à cette famille, moins pour le nom et leurs valeurs, que pour le besoin unique, d'avoir une famille. Elle n'y songe pas, parce que son esprit est si joliment fait qu'il compartimente facilement ce genre de dichotomie qui embrouille son cerveau. Entre ses envies et ses traumatismes qui ont laissé des angoisses profondément ancrées dans son être. Mais ce soir c'est le vent de la révolte qui souffle. Lui seul. Le reste s'est évaporé sous les brumes d'Helheim. Ce soir, elle est la facette pleine de vie, la partie lumineuse de la pièce. Le visage radieux du printemps. Et son sourire est tout aussi brûlant que le soleil couchant du jardin du Triskèle. Dans un nouveau geste dansant, elle se penche pour attraper sa tasse de thé et en boit une longue gorgée chaude pour arroser sa gorge asséchée par les boissons précédentes et sa déshydratation latente.  « Ca m'énerve prodigieusement, le silence fait autour de ces traitements inégaux. Ce silence volontaire et omniprésent, comme si ça n'existait pas. Et c'est si facile pour nous de regarder ailleurs, que ça me brûle de l'intérieur parfois leur égoïsme. Je les entends, parfois, parler de leur vague conscience concernée envers la situation, mais dans les faits ils ne font qu'en parler de loin. Pour constater, se taper l'épaule quand il y en a qui a tendu une main fortuite lors d'un gala de charité. Mais aucune grande action concrète. Aucune prise de position sérieuse. Que de belles paroles vides de sens. Je voudrais vraiment pouvoir faire plus Vence. Je leur dis, souvent, mais qu'est-ce que je peux faire, réellement ? Sincèrement ? J'ai bien conscience que personne ne me prendra jamais au sérieux. Je suis bien trop à côté de la plaque au quotidien pour ça. » Elle sourit, doucement, trop sérieuse pour être cynique. Sa voix est douce, de celle qui sait pertinemment qu'elle représente cette partie maudite de sa famille. La facette écornée de la pièce. Celle qui finit dans un coin de forêt à marmonner des phrases incompréhensibles à des fantômes existants que dans sa tête. « J'ai pas ta prestance, encore moins ton charisme. Ni même ta famille. J'ai bien peur que ma présence ne desserve tes ambitions plus qu'autre chose. » Elle rigole doucement, avant de boire une nouvelle gorgée de thé puis dépose celle-ci sur le sol, à côté du journal transformé par ses soins. Toujours penchée en avant, elle reprend la parole : « Mais tant pis pour toi, tu m'as fait dire tout plein de trucs solennel, maintenant on est lié par le pouvoir des mots, et du thé chaud. » Et comme pour sceller ce qu'elle vient de dire, elle trempe le bout de ses doigts dans le reste de liquide ambré et en éclabousse légèrement le visage de Vence dans un rire joyeux sous un regard mi-clos de la renarde isatis qui referme ses paupières d'une expiration exaspérée.


Venceslas Lund
Venceslas Lund
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
Il se sent peut-être un peu idiot, bien campé sur ses jambes, sa tasse de thé à la rose tenue fermement entre ses mains fébriles, mais honnêtement il s'en moque un peu. Ici, il n'y a que la lune, les étoiles et Alfhild qui peuvent le voir, et il sait qu'à cet instant, ce que voit la jeune femme, c'est sa volonté, l'intensité de ses mots et toute la croyance qu'il possède encore au fond de lui, qui le pousse à penser que – oui – ça vaut la peine de se lancer dans cette aventure. Que, oui, il y a encore une chance de changer les choses. Peut-être pas de façon  pacifique comme il aimerait, comme il est sûr que la jeune femme l'aimerait aussi, mais il sait qu'il y a encore au moins une chance de le faire. Et qu'il va la saisir. Et peut-être même entraîner la sang-pure avec lui.
Elle rit, ses yeux se perdant dans les confins du ciel magique qui les surplombe, la tête renversée en arrière sous son regard scrutateur et impatient. Elle rit et elle attire le sourire à ses propres lèvres, vaporeuse fae blonde aux remarques parfois décalées mais au sourire doux qui a su apaiser, depuis qu'iels se connaissent, le feu sombre qui brûlait encore au fond de lui. Malgré l'identité de sa famille. Malgré celle de son frère. Elle est là, si différente du reste des Mørk, si différente du reste du monde. Comme un joyaux à protéger, à cacher, pour empêcher quiconque de lui faire du mal. Mais ce n'est pas ce qu'il veut faire, Venceslas. Il ne veut pas la cacher dans un endroit secret pour la protéger. Oh, il sait que le chemin sur lequel il commence à confusément vouloir l'emmener ne sera pas de tout repos. Mais il sait qu'il sera la. Il sait qu'il pourra assurer ses arrières. Il sait que Alfhild est également capable de se protéger et que, de toute façon, elle ne sera pas seule. Iels ne seront pas seul.e.s. « Il faut qu'on arrive à relancer un festival. Ce serait leur accorder trop de pouvoir et une victoire de plus que de pas le faire. » Son sourire s'agrandit et il acquiesce vigoureusement, vibrant presque sur ses jambes sous l'excitation du moment.  Leurs regards se croisent, le défi luisant dans celui de son amie, amenant directement une réponse dans le sien, « Et je ne dis pas ça juste pour faire la fête. Mais aussi parce que reconstruire après des tragédies c'est si important. Et ce serait l'exploit même de montrer qu'on a pas peur d'eux et leurs idées dépassées de suprématie ! » Il rit et hoche à nouveau la tête, parfaitement en accord avec ses dires – même s'il ne dit jamais non à l'idée de faire la fête, bien au contraire. Mais il dit encore moins non à l'idée de leur faire un doigt d'honneur métaphorique, à l'idée de leur hurler littéralement qu'ils auront beau essayer de faire tout ce qu'iels peuvent pour leur faire peur, ça ne réussira qu'à faire monter un peu plus dans leur cœur la volonté de se libérer de toutes ces contraintes placées au dessus de leurs têtes.
Il sursaute alors qu'elle saute vivement sur ses jambes, cette fois indifférent au liquide tiède qui coule doucement sur ses mains, plus concentré sur la jeune femme qui s'est plantée face à lui et qui lui a agrippé fermement les épaules. Sa poigne est ferme et il ne songe absolument pas à s'en débarasser. Même lui, du haut de ses nuages, a remarqué qu'elle ne touche que rarement les autres et qu'elle les tient encore plus rarement, alors il ne va certainement pas interrompre ce moment.  « Je sais pas dans quoi je m'engage, mais j'ai l'impression de donner ma parole pour quelque chose de grand quand tu parles comme ça. Forcément que j'ai envie d'y adhérer. C'est quoi ? Un pacte de sang avec des runes magiques ? Ou une promesse d'amitié incassable qu'on fait en se serrant le petit doigt ? » Il rit, encore, ne pouvant s'en empêcher face aux suppositions de son amie, se demandant tout de même confusément si elle sera déçue de ne pas pouvoir faire l'une de ces choses. Après, iels peuvent toujours se faire un serment entre eux, rien ne les en empêche !

Son rire s'étouffe tout seul, pourtant, quand toute l'attitude de la Mørk change d'un seul coup. Et il émane alors d'elle un grand sérieux, plus grand que ce à quoi il a pu assister jusqu'à maintenant. Toute sa physionomie en semble changer, et il soutient son regard, y injectant le même sérieux, la même solennité que celle qu'il reçoit en retour. « Oui, Venceslas Lund, je suis prête à le faire. J'allumerais les flambeaux de la révolte, sèmerai les graines de la discorde aux quatre vent pour récolter les fleurs d'un monde nouveau. Je suis prête à éblouir les yeux de ceux qui regardent de haut à force de feux de joies. Prête à couvrir leurs discours haineux de slogans de partage et de solidarité pleine de rage. Je suis prête à prêter mon nom comme étendard pour faire pâlir de déshonneur toute une flopée de privilégiés. » Son regard s'écarquille doucement au fur et à mesure que les paroles s'écoulent hors de la bouche d'Alfhild. Le ton est sérieux. Elle pense ce qu'elle dit et elle dit ce qu'elle pense, comme disait il ne savait plus qui. Il s'en sent confusément ému : La voir former ce serment face à lui, avec une attitude si calme et assurée à cet instant précis... C'est émouvant. Comme s'il assistait à un important moment de l'histoire. Non seulement y assiste-t-il, en vérité, mais en plus il y participe.
L'instant s'évapore en douceur lorsque les mains glissent hors de ses épaules et qu'elle ne se détourne dans un pas de danse flottant, les bras vers les cieux,  « Je suis déjà une déception familiale généralisée de toute façon. Qui je pourrais décevoir de plus ? » Il grogne doucement à ses mots, se sentant après tout cela d'autant plus proche de la jeune femme, comme si un nouveau lien venait de se créer entre eux. Qu'elle chose d'encore plus profond et de doux à la fois. Quelque chose qui le pousse à vouloir secouer tout ces gens qui oseraient penser qu'elle serait une déception.
Elle récupère alors sa tasse et l'atmosphère semble s'apaiser autour d'eux, évacuant la tension du moment. Lui-même relâche des épaules qu'il n'avait pas eu la conscience de crisper à ce point, et ses yeux se baissent alors, confus, sur sa tasse qui a perdu la moitié de son contenu. Oups... ?
« Ca m'énerve prodigieusement, le silence fait autour de ces traitements inégaux. Ce silence volontaire et omniprésent, comme si ça n'existait pas. Et c'est si facile pour nous de regarder ailleurs, que ça me brûle de l'intérieur parfois leur égoïsme. Je les entends, parfois, parler de leur vague conscience concernée envers la situation, mais dans les faits ils ne font qu'en parler de loin. Pour constater, se taper l'épaule quand il y en a qui a tendu une main fortuite lors d'un gala de charité. Mais aucune grande action concrète. Aucune prise de position sérieuse. Que de belles paroles vides de sens. Je voudrais vraiment pouvoir faire plus Vence. Je leur dis, souvent, mais qu'est-ce que je peux faire, réellement ? Sincèrement ? J'ai bien conscience que personne ne me prendra jamais au sérieux. Je suis bien trop à côté de la plaque au quotidien pour ça. » Un sourire triste vient ourler ses lèvres alors qu'il hoche la tête, les yeux perdu dans les volutes rosés du liquide restant. Oh, il la comprend. Peut-être même plus qu'elle ne le pense. Lui aussi fait partie de ces gens que l'on ne prend pas au sérieux. Lui, on pense que de toute façon la drogue a grillé le peu d'intelligence qu'il possédait. Que cette sale habitude mêlée à sa malédiction le mèneront droit dans les bras d'une camisole, au fin fond d'un hôpital sorcier, oublié de toustes. Quand il essaie de parler sérieusement, quand il quitte les brumes de ses produits et qu'il tente des choses, on a tellement tendance à le regarder avec pitié, à lui tapoter l'épaule et à le renvoyer plus ou moins doucement dans ses plantes sans avoir écouté une seule seconde ce qu'il a essayé de dire.
Il comprend, cette frustration de ne pas être entendu. Il la comprend réellement.

« J'ai pas ta prestance, encore moins ton charisme. Ni même ta famille. J'ai bien peur que ma présence ne desserve tes ambitions plus qu'autre chose. » Un rire surpris lui échappe. Il ne s'attendait pas réellement à autant de pommade passé sur son épaule, vraiment pas. Il a du mal à considérer avoir de la prestance, encore moins du charisme... Par contre, oui, c'est vrai que sa famille est précieuse. « Mais tant pis pour toi, tu m'as fait dire tout plein de trucs solennel, maintenant on est lié par le pouvoir des mots, et du thé chaud. » Un nouveau rire surpris, un nez un peu plissé parce qu'il vient de recevoir le liquide contenu dans la tasse de la jeune femme et un regard outré couronne la situation.
Il se rapproche un peu d'elle, secouant la tête et riant toujours, ses doigts venant essuyer le liquide sur sa peau.   « Je suis presque sûr que tu as une image faussée de moi, tu sais ? Je ne pense pas être charismatique, encore moins avoir de la prestance... »  Il hausse une épaule, amusé, la fixant du regard, un regard incroyablement clair pour quelqu'un ayant ingéré un peu trop de produit illicite et d'alcool pour son bien.   « Mais je suis d'accord. On est lié par les mots, le thé, et les danses de la soirée. On est lié, et nous accomplirons notre destin ensemble. Celui que l'on a choisit. » Il inspire profondément, levant les yeux vers le ciel artificiel, songeur,   « Et moi je te prends au sérieux, Alfhild Mørk. Parce que tu es mon amie, parce que j'ai vu ta passion et ton sérieux, parce que je comprends ton côté plus sombre, aussi. Je te prends au sérieux. Et tant que je continuerais à marcher à tes côtés, je continuerais à te prendre au sérieux, tu peux en être assurée. »  Sa voix est tout ce qu'il y a de plus ferme, sincère. Il pense lui aussi ce qu'il vient de dire. Cela ne fait pas si longtemps qu'iels se connaissent, et en si peu de temps iels ont pourtant réussi à partager un certain nombre de choses.   « Il n'y a pas de promesse de sang. Il n'y a pas de rituel d'amitié incassable non plus.  Mais... Oui. Tu donnes ta parole pour quelques choses de grand, j'y crois sincèrement. Je pense réellement que tous ensemble nous pourrons changer les choses et, peut-être... Peut-être que nous pourrons le faire sans violence. Peut-être. Je le souhaite sincèrement. » Il laisse s'écouler quelques nouvelles respirations profondes et la fixe droit dans les yeux, reprenant,  « J'ai entendu tes mots et je crois en eux, tout comme je crois en toi. Je sais que tu feras tout pour m'aider, pour nous aider, je sais que tu ne me décevras pas, parce que c'est tout simplement impossible. »  Un de ses mains relâche alors la tasse et il attrape sa baguette dans la poche de son pantalon, enchainant directement sur un sortilège de discrétion afin de protéger les paroles qui allaient suivre.   « Il existe un groupe. Un groupe qui n'est pas encore parfaitement organisé, un groupe encore un peu éparpillé mais constitué de sorcières et sorciers de tout bord, de tout âge, qui veulent que la société évolue. Qui en ont assez du racisme latent qui reigne dans ce monde qui nous appartient aussi. Un groupe qui compte entreprendre de nombreuses actions pour se faire entendre des plus hauts, pour leur faire comprendre qu'iels ne sont plus les seul.e.s à décider, désormais,  qu'il faudra compter avec nous également... Un groupe qui aura besoin de toi, de ton nom, de tes feux de joies, de tes slogans... Est-ce que tu souhaites nous rejoindre ? Rejoindre les Sans-Noms ? » Il sourit alors, malicieux, sa baguette ayant à nouveau disparu dans sa poche alors qu'il plonge le bout de ses doigts dans le thé à la rose, venant faire une pichenette juste devant le visage de son amie histoire de lui envoyer à elle aussi sa dose de thé.   « Et si tu veux, on peut même faire un pacte de sang d'amitié incassable pour conclure le tout. » Et le pire c'est certainement qu'il est sérieux.
Alfhild Mørk
Alfhild Mørk
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen

Broken mornings, broken nights and broken days in between

   @Venceslas Lund  Fin décembre 2021 - Environ 01h20 du matin - Jardin



La tête lui tourne légèrement sans qu'elle ne soit capable de savoir s'il s'agit des effets de l'alcool ou de leur discussion qui s'enflamme pour retomber en panaches plus solennels, avant de s'embraser à nouveau. Les vagues et les creux qui se succèdent dans sa tête se reflètent dans les expressions du visage de Venceslas, mais elle est trop avancée dans sa soirée et le tumulte de ses pensées pour avoir le temps de s'inquiéter des émotions qu'elle fait naître au fond des yeux de son ami. Si elle, elle le trouve fascinant en tout point, elle n'est pas naïve au point de songer que c'est le cas de tout le monde. Il collectionne à lui seul quelques étiquettes qui le placent malheureusement du mauvais côté des lignes. Mais qu'importe, la soirée n'est pas à l’apitoiement sur leurs sorts, mais plutôt à l'explosion des révoltes qui en découlent. Aussi ne tremble-t-elle pas quand il s'approche d'elle. Aucun frison glacé le long de son échine, aucune envie de faire autant de pas en arrière qu'il en a fait en avant. Au contraire, elle serait même prête à faire un demi-pas en avant et peut-être même l'attraper pour l'entrainer dans quelques pas de danse valsant pour faire sortir toute cette énergie qui s'est emparé de ses nerfs. « Je suis presque sûr que tu as une image faussée de moi, tu sais ? Je ne pense pas être charismatique, encore moins avoir de la prestance... » Elle rigole doucement face à son air perplexe, parce qu'il va s'en dire qu'Alfhild est certaine de son analyse de la personne. En tout cas de l'image qu'elle a de lui pour l'avoir vu évoluer dans la société magique. Enfin surtout dans ses bars. Et principalement au Triskele, ou au milieu de ses adelphes. Peut-être bien, oui, que considérant ces éléments, son impression est tronquée par les situations où il pouvait être lui-même. Mais c'est tout ce qui lui importe à Alfhild, pour pouvoir juger de Vence. Ce sont ces moments précieux où il est lui et où il a un charisme et une prestance qu'elle estime beaucoup. Légèrement intimidée par son regard particulièrement clair et droit, elle le laisse reprendre la parole tout en trouvant l'excuse d'une gorgée de thé pour cacher momentanément ses propres yeux derrière la porcelaine. « Mais je suis d'accord. On est lié par les mots, le thé, et les danses de la soirée. On est lié, et nous accomplirons notre destin ensemble. Celui que l'on a choisit. Et moi je te prends au sérieux, Alfhild Mørk. Parce que tu es mon amie, parce que j'ai vu ta passion et ton sérieux, parce que je comprends ton côté plus sombre, aussi. Je te prends au sérieux. Et tant que je continuerais à marcher à tes côtés, je continuerais à te prendre au sérieux, tu peux en être assurée. » Elle sourit les lèvres plongées dans le thé, manquant de faire des bulles à la surface du liquide sombre. Elle aime ce qu'il dit, ses paroles qui viennent rassurer un cœur qui ne pensait pas avoir besoin d'avoir l'approbation de Vence pour se sentir aussi légitime dans les paroles qu'elle venait d'avoir. Le ton plus sérieux qui vient s'incruster dans les soupirs du jeune homme lui serre les entrailles sous une nouvelle bouffée d'adrénaline extasiée qui chauffe son âme. Tout lui semble beau cette nuit, même le ciel lui parait plus rougeoyant que d'ordinaire. Elle remarque d'ailleurs que Vence à lever ses yeux vers cette même voûte céleste et la Mørk en profite pour sortir sa propre tête de son thé presque vide devenu tiède. « Il n'y a pas de promesse de sang. Il n'y a pas de rituel d'amitié incassable non plus.  Mais... Oui. Tu donnes ta parole pour quelques choses de grand, j'y crois sincèrement. Je pense réellement que tous ensemble nous pourrons changer les choses et, peut-être... Peut-être que nous pourrons le faire sans violence. Peut-être. Je le souhaite sincèrement. » L'émotion lui coupe le souffle quelques instants. Alors qu'elle avait voulu fuir le regard perçant de Venceslas, voilà qu'il darde à nouveau ses yeux dans les siens sans qu'elle ne trouve d'échappatoire. Mais en a-t-elle vraiment envie cette fois ? A nouveau dans le haut de la vague, dans le regain du feu, elle soutient son regard, joint sa propre tension à celle du Lund, la respiration bloquée dans le haut de sa poitrine, attendant la suite des paroles qui se déversent de lui. Elle l'écoute avec un regain d'admiration pour les mots justes qu'il parvient à trouver et qui lui semble magnifiques. Sublimé par ses émotions décuplées par l'alcool, la jeune Mørk sent cette Histoire qui se déploie entre leurs doigts fébriles. « J'ai entendu tes mots et je crois en eux, tout comme je crois en toi. Je sais que tu feras tout pour m'aider, pour nous aider, je sais que tu ne me décevras pas, parce que c'est tout simplement impossible. » Ses mots à lui la déstabilise. Elle vacille presque sous le poids de ce qu'il affirme de son aplomb sans faille. Cette prestance à laquelle elle faisait allusion juste avant, et qui se dévoile une fois de plus dans un moment précieux où le Lund est lui-même. Venceslas. Avec ses idéaux et ses rêves marqués de passion. Elle cille plusieurs fois, Alfhild, avant de remarquer qu'il a sorti sa baguette magique. Elle ne comprend pas le sort qu'il lance autour d'eux parce qu'elle n'était pas assez attentive, mais elle jette un regard curieux aux alentours sans percevoir le moindre changement notoire. Seule l'attitude de son interlocuteur la renseigne sur le sérieux de ce qu'il s'apprête à dire. Son esprit est trop embué pour faire les liens avec le sortilège lancé, mais cela lui importe peu. Ce n'est qu'un détail qui ne parvient pas à la couper de la magie du moment. « Il existe un groupe. Un groupe qui n'est pas encore parfaitement organisé, un groupe encore un peu éparpillé mais constitué de sorcières et sorciers de tout bord, de tout âge, qui veulent que la société évolue. Qui en ont assez du racisme latent qui règne dans ce monde qui nous appartient aussi. Un groupe qui compte entreprendre de nombreuses actions pour se faire entendre des plus hauts, pour leur faire comprendre qu'iels ne sont plus les seul.e.s à décider, désormais,  qu'il faudra compter avec nous également... Un groupe qui aura besoin de toi, de ton nom, de tes feux de joies, de tes slogans... Est-ce que tu souhaites nous rejoindre ? Rejoindre les Sans-Noms ? » Il sourit et elle ouvre la bouche sous la surprise. Incapable de prononcer un mot, ni de réagir. Même Dreymir s'est redressée, la truffe en avant, les iris dorés posés avec gravité sur le visage du Lund. Sous sa poitrine son cœur s'affole, ses tempes tambourines, ça cri même légèrement dans son crâne, mais elle ne prête attention à rien de tout ça. Elle n'est obnubilée que par une chose, la dernière question de Vence et l'ensemble de choses qu'elle sous-entend. L'idée, loin de la terrifier, la fait en réalité vibrer d'une joie qui vient dangereusement faire luire ses prunelles. Heureusement quelques gouttes de thé à la rose jetée à son visage la ramène à l'instant présent, l'air quitte ses poumons dans un éclat de rire et ses deux mains se serrent autour de la porcelaine d'une force qui n'est qu’excitation et euphorie. « Et si tu veux, on peut même faire un pacte de sang d'amitié incassable pour conclure le tout. » La Mørk serait prête à dire oui à tout à cet instant précis. Même un pacte de sang d'amitié incassable oui. Juste que là, et plus encore. D'un geste rendu raide par la contraction de ses muscles, elle avale les dernières gorgées de thé qu'il lui restait dans le fond de sa tasse, avant d'aller déposer celle-ci sur le banc qu'iels avait occupé avant de finir par terre, puis debout, prêt à refaire le monde à leurs images. Libres et flamboyants. Quand elle se tourne à nouveau vers Venceslas, son visage entier rayonne entre joie, émotion et timidité soudaine. « Tu....Tu es sérieux ? Tu fais partie des sans-noms ? » Elle ne songe même pas à chuchoter, ni à vérifier que personne n'écoute, ni à lancer de sortilège. Ce n'est d'ailleurs qu'à cette pensée que son cerveau fait péniblement le lien entre celui lancée par le Lund et la discussion. «Oh, c'était ça, le sort que tu viens de lancer. » Les mots s'échappent de ses lèvres dans un éclair de lucidité qui la fait rire une nouvelle fois avant de parvenir à reprendre un semblant de contenance et retrouver les bons fils de la conversation en cours. « Evidemment que je voudrais les rejoindre. Vous rejoindre. J'y ai pensé, plusieurs fois, enfin pas spécifiquement à rejoindre le groupe, mais j'ai pensé au mouvement. Je l'ai trouvé beau et fort dès que j'ai commencé à en entendre parler. Mais depuis l'Egypte où j'étais c'était légèrement confus, et en revenant ici, tout m'a semblé si...mystérieux et inaccessible. Comme un feu sous-terrain prêt à jaillir parce chaque fissure, de façon totalement inattendue et percutante, pour brûler les dictats d'une société fausse et inégalitaire. » La voilà qui s'emporte à nouveau, qui s'anime en même temps que les volcans qu'elle se représente tout en parlant. Oui, souvent elle s'est identifiée à ce mouvement, aux récits - bien que souvent faux et tronqués des presses officielles - de leurs exploits et de leurs actions. Mais encore une fois, elle n'a jamais osé parce qu'elle ne s'est jamais sentie légitime à venir grossir des rangs de sorciers et de sorcières qui considèrent son nom comme faisant partie des principaux responsables de ce que la société est devenue au fil des années. Aussi austères et mortifère que l'héritage que les Mørk portent en bannière. « Tu es incroyablement inspirant Vence quand tu parles de ce qui te tient à cœur comme ton engagement pour les Sans-Noms à l'air de l'être. Tu vois, c'est de ça que je parlais quand je parlais de ta prestance. J'ai plutôt l'impression que c'est toi qui a une image faussée de toi-même. » Elle pouffe doucement tout en levant les yeux vers le ciel, une fois de plus. Comme si la douceur et le feu du coucher de soleil infini pouvait lui insuffler un peu de logique que l'alcool a disséminé dans ses fibres. « Je ne suis pas certaine d'être si légitime que ça, et en même temps je voudrais vraiment l'être. Est-ce que c'est une invitation officielle ? Rassure-moi, vous faites pas vraiment de pacte de sang pour faire entrer de nouvelles recrues ? » La tête toujours levée vers le haut, seuls ses yeux roulent en contre-bas vers le visage du Lund, regard malicieux et sourire éclatant. Cela l'amuse grandement, l'idée même d'un pacte sanguinaire pour tous les lier dans un sang commun, sans distinction de Nom, de nature, de don, de malédiction. Un seul et unique pot commun, en quelque sorte, s'unissant dans ce qu'il est de plus simple : un sang qui pulse dans les veines de tout à chacun. Rouge et si banal. « Tu fais vraiment partie des Sans-Noms ? Même si oui, après réflexion, ça me parait pas si étonnant. Mais, parfois j'avais l'impression que c'était pas vraiment une organisation organisée. C'est comment à l'intérieur ? Vous avez toute sorte de codes et de moyens de communications secrets ? Un endroit de rendez-vous accessible que les jours de troisième décan, après un pas de danse que vous seuls connaissez, et une incantation magique créée par un grand sorcier révolutionnaire ? » Elle pétille, glisse dans l'exagération avec le délice de l'enfant qui s'émerveille de tout bien que sachant pertinemment qu'elle en fait trop. Mais cela lui importe peu, elle vole dans un océan d'un enthousiasme qui ne l'avait pas transporté aussi loin depuis longtemps. Elle se sent si vivante, si libre, si capable de faire et de compter. Tant de choses qu'elle passe beaucoup trop de temps à toucher du bout des doigts au quotidien.


Venceslas Lund
Venceslas Lund
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
Venceslas n'est pas la plus consciencieuse des personnes, oh non. Même lui le reconnaît volontiers. Il n'est pas le sorcier le plus sérieux. Il n'est pas le sorcier le plus attentif. Il n'est même pas le sorcier le plus fidèle, certainement encore moins le plus fiable.  Mais malgré tout ces défauts, il est volontaire, et les quelques personnes qu'il considère comme ses ami.e.s, il y tient sincèrement et fera tout pour les protéger si on lui en donne l'occasion. Mais il n'est pas le genre à vouloir à tout prix mettre les gens à l'abri – même contre leur volonté. Il n'est pas personne à s'interposer pour éviter que quelqu'un se mette en danger. Il aurait plutôt tendance à entraîner les gens dans le danger avec lui, sans forcément y réfléchir plus avant.
Et c'est exactement ce qu'il fait à cet instant précis, dans le jardin du Triskèle, alors qu'iels sont tous.tes les deux alcoolisé.es, au minimum, alors qu'il s'apprête à révéler son appartenance à un groupe plus ou moins secret, plus ou moins rebelle. Dont les membres finiront – il en est sûr – plus ou moins par devenir des cibles à plus ou moins long terme. Mais qu'importe, à cet instant. Qu'importe parce qu'il n'est pas du genre à empêcher le destin des gens de s'accomplir. Et il lui semble tout à fait clair que celui d'Alfhild est d'appartenir elle aussi à ce groupe. Alors il lui déballe tout ou presque ; sous couvert malgré tout d'un sortilège de discrétion ; et il est plus qu'heureux de voir la réaction qu'il vient tout juste de provoquer. Littéralement bouche bée sous la surprise, sa … Fylgja ? C'est comme ça que cela s'appelle il lui semble, sa fylgja s'est même redressée sous l'intensité du moment.
Et il est heureux de son effet, le Lund. Son sourire s'agrandit encore plus, paraissant presque teinté d'un grain de folie qui ne serait pas forcément surprenant, le connaissant. Patiemment, il attend la réaction, son propre regard pétillant en voyant celui de son amie s'intensifier lentement. Il sait qu'elle assimile tout ce qu'il vient de lui dire, qu'elle traite l'information et il ne peut pas s'empêcher de dédramatiser le moment à coup de gouttelette de thé en plein visage. Le rire qui éclate alors attire le sien sans qu'il ne la lâche des yeux impatient qu'il est d'entendre ce qu'elle a à dire à propos de tout ceci.

Elle termine son thé – ce qui est sans doute plus prudent à cet instant, à bien y réfléchir, il songe brièvement en contemplant le sien sans pour autant suivre le mouvement. A la place il reporte son attention sur elle quand elle se retourne, et son visage, les émotions qu'il reflète, qu'il exprime si sincèrement, tout cela serre son propre cœur d'un sentiment profond et qui le réchauffe de l'intérieur. Il ne sait pas pourquoi, mais il sent qu'il vient de trouver sa complice de crime en tout genre, de rébellion et autre charmante chose dans ce style. « Tu....Tu es sérieux ? Tu fais partie des sans-noms ? » Il hoche fermement la tête, bombant même un peu le torse parce que, hey, il en est un petit peu fier, quand même hein. «Oh, c'était ça, le sort que tu viens de lancer. » Cette fois, le rire lui échappe face au lien qu'elle vient de faire. Effectivement, c'est bien ça. Parce que même sans être le sorcier le plus sérieux ou le plus fiable, il sait reconnaître quand une situation nécessite... Eh bien. Un minimum de discrétion.  « Evidemment que je voudrais les rejoindre. Vous rejoindre. J'y ai pensé, plusieurs fois, enfin pas spécifiquement à rejoindre le groupe, mais j'ai pensé au mouvement. Je l'ai trouvé beau et fort dès que j'ai commencé à en entendre parler. Mais depuis l'Egypte où j'étais c'était légèrement confus, et en revenant ici, tout m'a semblé si...mystérieux et inaccessible. Comme un feu sous-terrain prêt à jaillir parce chaque fissure, de façon totalement inattendue et percutante, pour brûler les dictats d'une société fausse et inégalitaire. » Son propre regard brille et sa bouche s’entrouvre même de surprise en entendant cela. Il ne pensait pas que le mouvement passait les frontière jusqu'à aller se faufiler en Egypte. Le monde sorcier est petit, certes, mais il ne pensait pas à ce point là. Mais les pensées et sentiment de son amie à ce sujet lui donne encore plus de certitude sur le fait qu'il a bien fait de lui proposer cela. Il sait qu'elle est faite pour ce mouvement, pour cette rébellion qui se prépare doucement mais sûrement.
Son emportement est inspirant, ses paroles donnent encore plus envie de se lancer la-dedans – alors qu'il est déjà dans le groupe, lui. Il est sincèrement heureux que leur chemin se soit croisé un beau jour.  « Tu es incroyablement inspirant Vence quand tu parles de ce qui te tient à cœur comme ton engagement pour les Sans-Noms à l'air de l'être. Tu vois, c'est de ça que je parlais quand je parlais de ta prestance. J'ai plutôt l'impression que c'est toi qui a une image faussée de toi-même. » Un rire, plus léger que les précédents cette fois-ci, lui échappe et il passe nerveusement sa main entre ses mèches, un peu gêné. Peut-être a-t-elle raison, peut-être pas. Il ne se trouve pas inspirant pour deux noises, et il ne trouve vraiment aucune prestance à sa carrure, ou son attitude, mais... Non, il a du mal à y croire tout de même. « Je ne suis pas certaine d'être si légitime que ça, et en même temps je voudrais vraiment l'être. Est-ce que c'est une invitation officielle ? Rassure-moi, vous faites pas vraiment de pacte de sang pour faire entrer de nouvelles recrues ? » Ses pensées s'écartent de cette façon que la jeune femme a de le voir pour se reporter sur le moment présent et il secoue la tête avec amusement en l'entendant. Cela dit, est-ce que ça serait vraiment une mauvaise idée, mh ? Sans-nom, Sang-nom... Ils luttent contre les diktats d'un sang pur, et des prestigieux noms, alors... Ça n'est pas si déconnant, mh ?  Il ne peut pas s'empêcher de glousser à ses propres pensées, et la lueur qui l'accompagne depuis quelques jours s'agite au dessus de lui, comme … Agacé par ses pensées. Curieux.

« Tu fais vraiment partie des Sans-Noms ? Même si oui, après réflexion, ça me parait pas si étonnant. Mais, parfois j'avais l'impression que c'était pas vraiment une organisation organisée. C'est comment à l'intérieur ? Vous avez toute sorte de codes et de moyens de communications secrets ? Un endroit de rendez-vous accessible que les jours de troisième décan, après un pas de danse que vous seuls connaissez, et une incantation magique créée par un grand sorcier révolutionnaire ? » Le rire revient et il la laisse parler, heureux de son enthousiaste, de la motivation qui en ressort, de la joie qu'elle semble exsuder intensément à cet instant. Il sait qu'il ne s'est pas trompé. Loin de là.   « Je fais vraiment partie des Sans-Noms, oui. » Il fronce un peu les sourcils en réfléchissant à la suite,   « Après, tu n'as pas forcément tort. Ça n'est pas le groupe le mieux organisé du monde, et on a sans doute encore beaucoup... D'effort à faire de ce côté là. » Il hoche fermement la tête pour lui-même. Il a songé récemment à proposer l'arrière boutique de son patron comme lieu de stockage pour différents éléments importants pour le groupe, par exemple.   « Et je pense que l'on pourra clairement profiter de tes talents pour trouver des façons de communiquer un peu plus... Facile que simplement le bouche à oreille. Ou les messages cryptiques dans les journaux. Et des techniques pour accéder à notre qg. Je suis sûr que les pas de danses peuvent parfaitement passer, en plus. » Après tout, quand on connaît le lieu où se trouve le qg en question, des pas de danses ne sont pas si... Improbable que ça, mh ?
Il sourit et se laisse tomber sur le banc, le regard levé vers elle avec tout le sérieux qu'il est capable de rassembler à cet instant.   « Mais, oui. C'est une invitation officielle. Chaque membre à... La charge de ramener des personnes qui pourraient être intéressées par le mouvement, si elles ne le trouvent pas seules. Si nous avons confiance en elles... Et c'est le cas, ici. Clairement. Alors... Quelle est ta réponse officielle ? » Il lui offre un clin d'œil et enchaine,   « J'en ai besoin pour préparer le rituel de sang, après tout. » Il lâche avec la voix la plus affirmée qu'il peut, ses lèvres frémissant malgré tout du rire qu'il retient tant bien que mal. Il ne rebondit pas sur ce qu'elle a dit à propos de lui, et du fait d'être inspirant, parce qu'il n'arrive pas à s'en convaincre, mais il revient tout de même sur quelques paroles qu'elle a prononcées un peu plus tôt,   « Ton image du.. Feu souterrain, prêt à jaillir... Elle est tellement parlante, pour moi. C'est comme ça, que je vois les choses. Le groupe grossit, peu à peu, le mouvement s’amplifie, les murmures augmentent en intensité...Exactement comme un feu qui enfle, enfle et s'apprête à tout engloutir...» Il hoche fermement la tête et garde son regard fixé sur elle. Ils n'ont pas de pacte de sang, ils n'ont pas de pas de danse pour ouvrir leurs qg, ils n'ont même pas de moyen de communications fiable mais... Il est sûr que malgré tout cela, s'ils réussissent à recruter des membres tel que la jeune femme, alors leur groupe ne s'en portera que mieux, à long terme.
Peut-être même qu'ils arriveraient à mettre au poing une poignée de main secrète, tiens !
Alfhild Mørk
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[quote="Alfhild Mørk"]

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   @Venceslas Lund  Fin décembre 2021 - Environ 01h20 du matin - Jardin


« Je fais vraiment partie des Sans-Noms, oui. » Venceslas fronce des sourcils et elle sourit de plus belle en joignant ses mains ensemble dans un mouvement de joie enthousiaste. Elle mesure pleinement sa chance d’avoir l’un de ses membres les plus éminents face à elle. Elle est exaltée Alfhild, bercée par l’alcool et l’euphorie de leur soirée dansée, et la magie du moment que le ciel pourpre couvre d’une luminosité particulièrement féérique. « Après, tu n’as pas forcément tort. Ce n’est pas le groupe le mieux organisé du monde, et on a sans doute encore beaucoup…D’efforts à faire de ce côté-là. Et je pense que l’on pourra clairement profiter de tes talents pour trouver des façons de communiquer un peu plus…Facile que le bouche à oreille. Ou les messages cryptiques dans les journaux. Et des techniques pour accéder à notre qg. Je suis sûr que les pas de danse peuvent parfaitement passer, en plus. » Alfhild ne comprend pas totalement à quels talents il fait référence concernant la façon de communiquer. Selon ses propres avis personnels, elle communique toujours de façon déplorable avec les autres. Ses échanges de hiboux sont souvent maladroits et blessants pour ses interlocuteurs, elle ne compte plus le nombre de lettres restées sans réponse suite à des remarques sans doute trop honnêtes. Des absences de réponses qui la laissent d’ailleurs bien souvent dans un état de stress et d’angoisse pendant de longs jours avant qu’elle ne finisse, soit par réécrire un hibou, soit par imposer une confrontation au moment le moins opportun. Non, décidemment, elle ne peut pas concevoir qu’on puisse lui trouver le moindre talent de communication. Mais son cerveau égaillé par les verres précédents ne s’ombrage pas d’une telle réflexion. Il a même déjà oublié le superbe titre qu’elle avait remplacé sur le journal et si elle avait été capable de lier correctement ses idées, peut-être qu’elle aurait mieux compris le compliment du Lund. Peut-être. « Mais oui. C’était une invitation officielle. Chaque membre à…La charge de ramener des personnes qui pourraient être intéressées par le mouvement, si elle ne le trouve pas seules. Si nous avons confiance en elles…Et c’est le cas ici. Clairement. Alors…Quelle est ta réponse officielle ? J’en ai besoin pour préparer le rituel de sang, après tout. » Le clin d’œil qui agrémente la dernière partie de sa tirade lui arrache un pouffement entre ses mains plaquée sur a bouche. Elle aimerait y croire, à cette histoire de rituel, mais le rire contenu par Venceslas est trop lisible dans le pincement des lèvres pour que même Alfhild Mørk puisse passer à côté. « Ton image du.. Feu souterrain, prêt à jaillir... Elle est tellement parlante, pour moi. C'est comme ça, que je vois les choses. Le groupe grossit, peu à peu, le mouvement s’amplifie, les murmures augmentent en intensité...Exactement comme un feu qui enfle, enfle et s'apprête à tout engloutir...» Elle aussi elle aime beaucoup cette image la sorcière, et son regard brûle avec la même intensité que celui de son ami. Elle ne regrette rien de ce qu’elle a dit et fait ces dernières minutes. Elle ne songe même pas à se reposer deux fois la question dans sa tête, pas même une seule fois en réalité, avant de sautiller sur place et d’attraper pour la deuxième fois, les épaules de son ami « Oui ! Ma réponse est oui ! Evidemment. Officiellement oui. Enfin, hum. Ma réponse officielle est oui Venceslas Lund grand prêteur des Sans-Noms » Elle relâche la courte étreinte pour faire un tour sur elle-même les bras en l’air dans un cri de joie. « C’est incroyable. Cette soirée est incroyable. Tu es une personne incroyable. Que dirais-tu d’aller entrainer nos pas de danse secrets pour l’ouverture de votre QG sur la piste ? Enfin dès que tu as fini ton thé. Et si tu es d’accord. Mais ça ma redonné une énergie incroyable de parler de tout ça. Je sens le feu souterrain qui jaillit en moi et à moins que tu ais quelque chose à me proposer pour m’initier aux actions que vous mettez en place, comme, je ne sais pas, taguer des murs avec des slogans plein d’humour, faut que je dépense toute cette explosion de lave dans des mouvements endiablés. » Elle parle et ses idées s’enflamment en même temps si bien que la cohérence laisse place à un enchainement entremêlé de sursaut et de pics. « Mais les slogans c’est bien aussi. OH C’EST CA VOTRE RITUEL DE SANG ? Aller écrire un slogan accusateur avec son propre sang en plein milieu de la place des Douze Familles ? OUAH ! Non, quoi que, à la réflexion c’est peut-être un peu trop Mørk comme idée. » Elle hausse les épaules, penche la tête, avant de rire et de se tourner vers la renarde qui est assise, le museau tendu vers l’avant, le regard aussi pétillant que celui de sa sorcière. Elle devient instable même par moment, perdant sa forme physique pour redevenir cette brume scintillante d’un doux bleu pour retrouver la renarde, trop enthousiaste. Alors dans un nouvel élan, Alfhild se tourne vers Dreymir, l’attrape et la lève haut au-dessus de sa tête avant de la lancer en l’air. Gagnée par l’euphorie de sa sorcière la fylgia s’évapore une nouvelle fois pour reprendre forme mais cette fois en petit rossignol bleu qui s’élance dans un joli trille joyeux et enchaine les voltes tout autour d’elle. « C’est fantastique ! » Elle ne sait pas tellement ce qui est fantastique : la soirée, Venceslas, les Sans-Noms, Dreymir, ou tout cela à la fois.


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