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It is time to warm the tea again | ft.Toni (fb)
2 participants
Alfhild Mørk
Alfhild Mørk
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen

It is time to warm the tea again

Mardi 7 septembre 2021 | 09h12


Le trou dans son nouvel emploi du temps laisse la sorcière perplexe. Elle s'attendait à retrouver un rythme effréné de cours et de changements de classes. Des plages horaires interminables et de temps libre inexistant. Et voilà qu'elle se retrouvait avec les mardi matin libres. Complètement libres. Pourtant elle avait bien vérifié, sa demande d'inscriptions aux cours optionnels avait bien été prise en compte. Penchée devant son parchemin, une petite moue intriguée, elle chercha instinctivement Satine du regard. Qu'elles sont cruelles les habitudes qui reviennent si facilement. Sa moue se mua en grimace lorsqu'elle se rappela vivement que Satine ne faisait plus partie de son paysage quotidien. Que leur dernière rencontre, la seule par ailleurs depuis son retour au pays, ne s'était pas déroulée comme Alfhild l'avait espéré. "Bon. J'imagine qu'il faudra que je trouve des choses à faire par moi-même." Un murmure soufflé dans un soupire. "Tu me parlais ? Car je n'écoutais pas. Mais si j'étais toi je prendrais ce temps-là pour travailler". Non, bien entendu que non, elle n'avait parlé à personne. Mais quand Alfhild se parle à elle même, il y a toujours quelqu'un pour écouter. Et se sentir concerné. "Oui, oui, sans doute. Ce serait avisé d'agir ainsi. C'est probablement ce qu'une Skjerme comme vous aurait fait. Mais je pourrai plutôt en profiter pour aller dire bonjour à ceux que je n'ai pas encore croisé !" Elle s'est redressée d'un coup Alfhild, réalisant à quel point son idée était lumineuse. Car il y avait bien une personne dans l'enceinte de Durmstrang qu'elle n'avait pas encore eu le temps de voir. Ou plutôt, qu'elle n'avait pas encore réussi à trouver l'énergie d'affronter. Car Toni Mørk représente tellement pour la jeune femme, qu'elle a presque inconsciemment repoussé ces retrouvailles. De peur de se prendre le même mur âpre que Satine lui avait présenté.

D'un geste distrait Alfhild plia son emploi du temps tout en mâchonnant machinalement le dernier morceau de sa pomme. Il lui était impossible de savoir si sa tante avait cours présentement, mais au vu du nombre de classes qu'elle avait à sa charge, elle se dit qu'elle avait bien plus de chance de la trouver dans sa serre que dans son lit. Soudain, il lui sembla évident qu'elle ne pouvait venir les mains vides et elle attrapa deux tasses en porcelaine sur la table du petit déjeuner où elle se trouvait. Ses yeux azurs glissèrent un court instant vers un plateau de petits pains noirs au raisin. Son corps entier hésita, suspendu entre deux souffles, avant de se détourner. Sans doute Toni avait déjà mangé, et il était encore un peu tôt pour un pré-déjeuner.

Cela lui fait tout bizarre à Alfhild, de se promener dans les allées de Durmstrang. Ce froid qui lui pique les joues. Oui, ça lui avait manqué. D'ailleurs elle est trop peu couverte pour ce matin de septembre en Scandinavie. Mais elle veut sentir sur sa peau la moindre morsure du froid matinal. Un pâle soleil effleure le parc, ça sent bon l'herbe humide, aux prémices des premières gelées. Ce n'est pas tout à fait l'automne, mais déjà l'été s'éloigne ici. Un sourire ému vient étirer ses lèvres pâles. Elle est heureuse de retrouver toutes les sensations de ce lieu connu et chérit. Pendant que tu vivais ta meilleure vie là-bas. Frisson dans la nuque. Le reproche de Satine se fracasse contre ses tempes. La vague de tristesse roule dans son coeur. Submerge les fondations. Se retire. Elle reprend son souffle. Desserre les poings. Reprend sa route. Ravaler tous ses sentiments contraires, enterrer le piquant des reproches dans le tombeau de son âme. Avec toutes les autres perles de douleur.
Alfhild se mordille les lèvres pour repousser au plus vite ses émotions et reconcentrer son attention sur les petites douceurs du froid contre sa peau nue. Elle a hâte qu'il neige. L'odeur de celle-ci lui manque tellement, l'éclat éblouissant du soleil sur les paysages lissés, le froid humide et mordant de la glace au coin des articulations. Et son doux crissement sous les pieds. Ca y est. Le sourire est revenu sur ses lèvres. Il était temps, devant elle l'entrée de la serre à fait son apparition. La jeune Mørk s'arrête et s'empresse de sortir les deux tasses qu'elle avait emportée. Dans un mouvement de poignée elle les remplit d'eau chaude avant de fouiller dans la poche de son sac pour en sortir deux petits pochons de thé. Elle les renifle avec interrogation et hausse les épaules avant d'en mettre un dans chaque tasse. Satisfaite, elle range sa baguette Alfhild, et s'empresse de pousser la porte d'un coup de fesses, les deux tasses fumantes et déjà bien odorantes, dans les mains. Quelques regards se tournent vers elle, mais le sien est trop concentré sur les liquides roulant entre ses mains pour s'en soucier. Concentrée sur les contenants, elle remonte précautionneusement l'allée jusqu'à la silhouette du professeur. "Bonjour Toni. Comment tu vas ? Je t'ai apporté un thé chaud pour t'annoncer que je suis rentrée. C'est un thé noir aux épices, orange, caramel et citron. Enfin je crois, j'ai l'impression que les odeurs ce sont un peu mélangées dans mon sac." D'une nouvelle inspiration elle essaye de capter les effluves des tasses. Alfhild hoche la tête pour confirmer sa description. Oui, il lui semble bien que ce soit ce thé-là. Son bras se tend en direction de sa tante pour lui offrir la fameuse tasse promise. "Je te dérange pas ?" Son regard dévie légèrement vers le groupe d'élèves qui la regarde à présent dans une attention suspendue. Ils sont jeunes, des premiers cycles ? Elle leur adresse un sourire amusé. "Bonjour à vous aussi. Désolée j'ai pas prévu de thé pour vous."


Toni Mørk
Toni Mørk
LÆRERTEAM Den som talar mycket säger sällan vad som är bra
It is time to warm the tea again
*** mardi 07 septembre 2021, début de matinée
La mâchoire de Toni manque de se décrocher au milieu d’un interminable et démesuré bâillement. Elle passe les poings sur ses yeux secs comme pour retrouver en clarté. Ses cheveux en bataille qui lui tombent sur le nez ne l’empêchent pas de voir à travers l’entrebâillement des lourds rideaux, dans le petit salon qui fait la continuité de sa chambre, que le feu ensorcelé danse toujours au cœur de la grande cheminée. Elle est comme ça Toni, elle ne laisse jamais la flamme s’éteindre. Noyée sous une grosse couette et plusieurs couches de couvertures, elle s’étire de tout son long, les bras victorieux exposés à l’air libre, chaud et chaleureux. Mais aussitôt elle se love à nouveau au cœur de son nid cotonneux. Aucune envie de sortir de là. Même pas un mois que les cours avaient repris que déjà elle était lassée des petites têtes piailleuses et de leur maladresse constante. Difficile à concevoir tant il était de notoriété publique qu’elle détestait l’hiver, mais tous ces mioches la froissaient plus encore que le froid. Alors elle avait fermé ses paupières de nouveau, une seconde de plus, une seconde à peine. Un court répit pour reposer son regard et apaiser son âme. Une seconde encore avant d’affronter le dehors et son monde de contrariétés. Une seconde, puis deux, puis trois, puis…

Toni sursaute, propulsée en avant par un élan de culpabilité. Elle tourne la tête vers sa table de chevet surencombrée et lance un regard à l’angoissant cadrant. À force d’avoir allongé le temps, des minutes il n’en reste plus que cinq à présent. À la hâte elle sort de son épais et multiple manteau nocturne, saute dans une tenue aléatoire, et enfile une paire de boots dépareillées. La porte de son antre claque derrière elle, et la voilà qui court dans les couloirs, les yeux exorbités, les habits mal ajustés et le manuel scolaire des premières années coincé sous le bras qui manque de tomber à chaque enjambée. Elle parvient jusqu’à la serre, rouge tomate, le cœur en l’air et le souffle court. Arrivée devant l’édifice de verre et de fer, elle freine finalement le pas. Sa respiration est bruyante, difficile. Elle se tient les côtes pour apaiser la pique qui l’assaille. J’ai plus l’âge pour tout ça, songe-t-elle. Mais elle préférait sans le moindre doute avoir à sortir de son lit tous les jours et affronter des sales mioches mal mouchés, plutôt que d’envisager une retraite et les conséquences que celle-ci aurait.

Elle pousse la porte, ouverte aux élèves par Bo probablement, avec véhémence. Instantanément, le silence se fait et tous les mouvements en cours se stoppent. La professeure sent aussitôt se fixer sur elle une ribambelle de petits yeux circonspects. Toni décide évidemment de faire comme si de rien était, et avec toute son assurance provoquante lance un : « vos livres ne sont pas encore sortis ? ». Le brouhaha retentit de nouveau, et dans la cohue générale, entre les bruits de pas, de sacs qui s’ouvrent et se referment et de grimoires flanqués sur le bois brut du grand comptoir, Toni en profite pour reprendre ses esprits et réajuster son allure. Coup de baguette sur la tête pour dompter la chevelure grisonnante, mouvement du poignet pour remonter son pantalon et redresser son pullover. Voilà qui paraissait mieux. Mais alors qu’elle s’apprête à débuter son cours et sa phrase, une âme aventureuse pénètre dans le jardin d’hiver. D’abord un dos, puis une voix. Une voix si caractéristique que Toni pourrait penser qu’elle rêve encore depuis le fin fond de son lit tant regretté.

« Bonjour Toni. Comment tu vas ? Je t'ai apporté un thé chaud pour t'annoncer que je suis rentrée. C'est un thé noir aux épices, orange, caramel et citron. Enfin je crois, j'ai l'impression que les odeurs se sont un peu mélangées dans mon sac. »

Toni a le réflexe de s’élancer vers la nouvelle présence, le visage figé dans une expression à la fois de stupéfaction et de joie intense, s’apprêtant à la serrer dans ses bras avant de remarquer les deux tasses fumantes pleines à rabord. Elle freine tout juste et lance à la place.

« Alfhinette ! Mais qu’est-ce que tu fais là ? Alors c’est vrai, tu es rentrée ? Rentrée pour de bon ? »
Toni avait eu vent de quelques rumeurs et entendu quelques fois au détour de couloirs, le nom de sa nièce sur des lèvres trop peu discrètes, mais elle n’avait pu se résoudre à y croire totalement. Après tout Alfhild avait toutes les raisons du monde de rester là-bas selon sa tante. Un nouvel univers entier à découvrir, riche de culture et de créatures inconnus de ce monde glacé, des contrés merveilleuses, où vivre mille et une aventures. Toni elle-même aurait payé cher pour avoir la chance de vivre tout cela.

« Je te dérange pas ? »
« Mais non, évidemment que non voyons, tu ne me déranges jamais », avait aussitôt répondu une Toni métamorphosée par ce rebondissement. « Tu veux qu’on sorte un instant pour être plus tranquilles ? Tu as tant de choses à me raconter… » Le sourire large et indélébile sur le visage de la professeure, ainsi que ces mots bienveillants, devaient quelque peu troubler ses élèves qui ne l’avait jamais vu ainsi, et ne la reverrait plus comme ça de si tôt.  

« Bonjour à vous aussi. Désolée j'ai pas prévu de thé pour vous. » Toni regarde sa nièce avec tendresse, constatant d’ores et déjà, que cette dernière n’avait absolument pas changée, toujours pleine d’attention aux autres et de gentillesse. Mais la tentation était trop forte, et Toni se devait d’être fidèle à elle-même face à ces gnomes, bourrue et caustique. « T’occupes pas d’eux va, ils ont encore des miettes de petit dej au coin de la bouche et du lait plein les narines »

Une main sur l’épaule de la Trøbbel, elle la débarrasse d’une des deux tasses avant de reprendre à l’attention de l’assemblée.

« Occupez-vous de vider tous ces pots de leur terre, je reviens dans un instant. Et n’en profitez pas pour saccager ma serre les microbes ! »

Elle passe le pas de la porte la première, avant de porter la tasse à ses lèvres. Le liquide brulant coule le long de sa gorge. C’est définitivement bien trop chaud, mais peu importe pour Toni, c’est tout ce dont elle a besoin à cet instant précis. Sans se détourner de la majestueuse vue qui lui fait face elle s’adresse à sa nièce, la voix pleine de réconfort et de gratitude, « Si tu savais comme tu tombes à pique avec cette tasse de thé ». Plus loin, au large, les eaux bouillonnantes du fjord, et à côté d’elles, la forêt infinie qui se dresse. Cette dernière a déjà revêtu ses couleurs carmines, bien au courant que ce n’était plus qu’une question de temps avant les premières neiges. Dans ces paysages nordiques, le temps ne laissait que peu de place à la beauté, la rudesse hivernale bien trop pressée de tout emporter.

« Alors, dis-moi tout ! L’Egypte, le pyramides, les dragons, je veux tout savoir ! »

Elle scrutait chaque détail du visage de la petite blonde, à l’affut du moindre changement. Et justement, petite elle ne l’était plus vraiment. La Mørk avait traversé tant de choses ces dernières années… Toni voyait dans ses yeux une profondeur nouvelle, plus sombre encore que celle qu’elle avait toujours su sonder chez sa nièce. Elle percevait aussi quelque chose d’autre. Un air préoccupé et une mine attristée.

« Ça me fait tellement plaisir de te revoir ma grande, tu nous as tous tant manqué. »

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Alfhild Mørk
Alfhild Mørk
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It is time to warm the tea again

Mardi 7 septembre 2021 | 09h12



L'odeur de terre fraîche et des plantes ravive des doux souvenirs à la mémoire d'Alfhild. Elle aime la serre et à toujours compté les cours de botanique dans ses préférés. Elle se souvient ses premières années et son plaisir viscéral à mettre les mains dans la terre, la sentir rouler contre son épiderme. Brasser à pleine main les terreaux et s'occuper d'être vivants. Les voir pousser, grandir, s'épanouir, s'ouvrir et répandre leurs odeurs vibrantes de vie. Il faudra qu'elle lui dise qu'elle s'est réinscrite dans ses cours. Petite note mentale.
Le sourire de Toni éclaire le visage de la professeur qui laisse en un éclair ce statut de côté pour être la tante et cette personne que la jeune Mørk admire malgré tout. Et ce sourire sincère lui réchauffe son corps tout entier. Elle pourrait en pleurer de joie. Et cela lui donne la force de redresser un peu ses épaules et réajuster la douce énergie de son être. « Oui, je suis rentrée pour de bon. Je sais que ça paraît fou, mais le froid me manquait. » Elle sait Alfhild que nombreux de ses camarades rêves de pays chauds et de paysage chaleureux, et elle les comprend. Aux semaines les plus froides et les plus sombres d'ici, les rêves d'évasion sont des oasis merveilleux. Toni pleine de vie s'empresse de proposer un temps d'échange à l'extérieur de la serre. Loin des yeux curieux des jeunes sorciers qui assistent à la scène entre fascination, étonnement et incompréhension. Cela l'amuse beaucoup et elle ne manque pas de s'excuser auprès d'eux pour cette intervention fortuite, à sa manière. Mais leur professeur n'est pas tendre avec eux et Alfhild ne peut retenir un léger pouffement de rire face aux directives de Toni et de son ton sec et stricte.

Sans attendre plus longtemps elle emboîte le pas à Toni sans un regard pour les jeunes personnes dont elle sent pourtant les regards brûlants sur la nuque. Il est fort probable qu'ils ne puissent retenir des virulents murmures à leurs encontre une fois qu'elles auront passés la porte de la serre. Et cela amuse beaucoup Alfhild. Finalement. Elle est de bien meilleure humeur qu'elle ne pouvait l'espérer ce matin.

A nouveau le froid matinal l'enveloppe et la Mørk s'empresse de porter sa tasse de thé à ses lèvres dans un mouvement presque symétrique à celui de Toni. Mais immédiatement elle grimace. Trop chaud. Il va falloir qu'elle réadapte son sortilège à la bonne température pour son thé. Toni souligne alors à quel point elle tombe à pic et Alfhild ne peut s'empêcher de noter l'allure particulièrement décoiffée de sa tante. « Il semblerait en effet. Tu as l'air d'être tout juste sortie de ton lit. » dit-elle avec un léger rire dans la voix. Par Hel ce qu'elle est heureuse de retrouver Toni. Elle en prend la mesure en observant avec une attention pleine de tendresse le visage de son aînée. Son cœur semble fait de plein de petites bulles qui explosent les unes après les autres, répandant douceur et amour dans tout son être. A croire que contre toute attente c'était bien en revenant ici même, que ses émotions finiraient par trouver les derniers nœuds à délier. « Alors, dis-moi tout ! L’Egypte, le pyramides, les dragons, je veux tout savoir ! » « Ah ! L'Egypte Toni ! C'était fabuleux ! » Elle ne peut retenir cette exclamation qui sort tout droit de son être tout entier. Elle revoit encore l'éclat éblouissant des levers de soleil sur le sable brun. Les vagues de chaleur qui dessinent des contours dansants aux pyramide. Elle voudrait tout dire, tout raconter, donner ses yeux pour que Toni puisse voir aussi. « Toi aussi tu m'as beaucoup manqué Toni. » Elle marque soudain une pause, sentant les mots brûlants d'excuses qui peinent à sortir. Elle a peur de répéter le schéma de la discussion de Satine. Elle a peur qu'en abordant le délicat sujet des nouvelles non données, Toni s'énervent à son tour. La rejette. Un frisson court dans la nuque et Alfhild dissimule son soudain malaise dans une gorgée trop chaude de son thé aux épices. Au moins il est bon. Rond. Rassurant. « Je suis désolée de ne pas avoir donné plus de nouvelle. De ne pas t'avoir prévenue de mon retour. Je comprends que tu sois déçue. » Elle a parlé vite. La bouche encore a moitié dans sa tasse de thé. Mais le regard azur planté dans celui de sa tante. Entre envie de fuir et besoin d'affronter la réalité et la réaction de Toni. Elle a parlé un peu trop vite. Plus vite qu'à son habitude dans ce genre de situation. Dans le genre de situation qui la met mal à l'aise. Et ce débit de parole est le seul témoin fracassant de sa véritable angoisse qui transpire par-delà les mots. La peur du rejet. De la déception. « J'espérais que cette tasse de thé soit un peu comme un premier pas d'excuse et que tu l'acceptes. Et aussi attend. » Elle s'arrête à nouveau de parler, déplace son sac d'un geste de hanche et fouille à l'intérieur de sa main vide pour en ressortir un petit sac de toile brune. « Je t'ai ramené un petit cadeau au cas où tu sois vraiment fâchée et que, enfin que tu ais pas trop envie de me parler comme ça. Enfin on sait jamais. Alors je voulais faire un paquet mais en fait je voulais pas étouffer la...Enfin ce qui est dedans. Bref. Voilà. » D'une main ferme elle tend le paquet qui contient, de façon plutôt prévisible, des bulbes  et même une jeune pousse de Lys. « Ce sont des lys, je ne suis pas certaine de leurs couleurs, il y en a plusieurs je crois. Il y a toute une symbolique de la renaissance autour, et je, enfin, ça m'a beaucoup fait penser à toi. Mais tu dois déjà savoir tout ça, leur symbolique j'entends. » Elle tâtonne un peu Alfhild, cherche ses mots, parle toujours aussi vite, sans prendre le temps de respirer. Elle a peur de la réaction de Toni, mais elle a préférer savoir tout de suite, retirer le pansement d'un coup, comme on dit. Parce qu'elle n'aurais jamais eu la force d'attendre de savoir plus longtemps le sentiment de Toni à son égard.



Toni Mørk
Toni Mørk
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It is time to warm the tea again
*** mardi 07 septembre 2021, début de matinée
« Oui je suis rentrée pour de bon. Je sais que ça paraît fou, mais le froid me manquait. » Alfhild semble timide à l’idée d’annoncer tout haut cette vérité nouvelle, et Toni sent chez sa nièce un inconfort, une incertitude, quelque chose qui la taraude et qu’elle tente de masquer. Mais la jeune sorcière se reprend en énonçant la nouvelle, comme si l’enthousiasme débordant de sa tante était tout de même parvenu à adoucir quelque peu son embarras. Et lorsque la professeure rabroue les pauvres élèves incrédules, c’est même un léger rire qu’elle laisse se répandre.

S’échappant dans le dehors rigoureux, toutes deux leur tasse de thé brûlant à la main, Toni ne peut se retenir davantage d’en savoir plus sur le périple vécu par sa nièce. Les yeux emplis de curiosité elle s’impatiente d’entendre les récits à coup sûr exaltants de son année écoulée.
 
« Ah ! L'Egypte Toni ! C'était fabuleux ! » Les iris de sa nièce pétillent à l’évocation du pays. Toni croît même voir dans le reflet de ses billes azures, les paysages brulants de ce lointain continent. Elle voudrait en savoir plus, qu’elle lui raconte encore. Mais sa nièce marque une pause. « Toi aussi tu m'as beaucoup manqué Toni. » La professeure reste silencieuse, se tournant simplement vers la jeune femme, percevant l’appréhension revenir. Elle se noie dans une gorgée de son thé, et finit par dire, pleine d’un air que sa tante lui trouve mélancolique, « Je suis désolée de ne pas avoir donné plus de nouvelle. De ne pas t'avoir prévenue de mon retour. Je comprends que tu sois déçue. » Les mots ont galopé loin de ses lèvres alors même que la tasse s’y trouvait encore appuyée, et Toni sent le regard de sa nièce planté dans le sien comme un turbulent qui attend sa sanction, un chercheur le résultat de son hypothèse, un journalise son scoop alléchant. Mais pas de sourcils froncés pour Toni, ni de rancune dans ses yeux. Et l’aînée voudrait répondre, dire à son interlocutrice à quel point elle se trompe. Mais Aflhild s’empresse de combler. « J'espérais que cette tasse de thé soit un peu comme un premier pas d'excuse et que tu l'acceptes. Et aussi attend. » Elle se courbe dans son sac visiblement à la recherche de quelque chose. Le visage de la vieille Mørk se tord dans une expression perplexe. Diantre, qu’est-ce que sa nièce peut bien être en train de raconter. Tous ces mots, toute cette peur en elle qu’elle perçoit maintenant clairement, tout lui est profondément incompréhensible. La jeune fille lui tend un petit sachet.  « Je t'ai ramené un petit cadeau au cas où tu sois vraiment fâchée et que, enfin que tu aies pas trop envie de me parler comme ça. Enfin on sait jamais. Alors je voulais faire un paquet mais en fait je voulais pas étouffer la...Enfin ce qui est dedans. Bref. Voilà. » Toni reçoit le présent. Elle n’a pas le temps de le déballer que déjà Alfhild reprend. « Ce sont des lys, je ne suis pas certaine de leurs couleurs, il y en a plusieurs je crois. Il y a toute une symbolique de la renaissance autour, et je, enfin, ça m'a beaucoup fait penser à toi. Mais tu dois déjà savoir tout ça, leur symbolique j'entends. »

Toni reste un instant accablé par ce flot de paroles ininterrompue. Aflhid doit se trouver bien dans un mauvais état pour se réfugier derrière autant de mots en aussi peu de temps. Plus encore, ce qui peine la vielle tante, ce sont les trémolos dans la voix, la posture courbée et l’insécurité profonde qu’elle sent chez sa nièce. Elle n’attend pas davantage, devinant que le silence n’aura pour seul effet d’accroître ses drôles d’idées.

« Mais enfin Alfhi, par Hel, pourquoi je t’en voudrais ? Pourquoi je serais déçue de toi ? »

À son tour elle visse son regard à celui de la jeune sorcière. La tasse dans une main, le sachet de bulbes dans l’autre, elle lève ses bras successivement de manière théâtrale afin de bien lui faire comprendre sa surprise. Objets en l’air, sourcils relevés, elle n’attend pas que sa nièce donne une explication à ses questions. Répondre se présentant plutôt comme un piège.  

Précipitamment, elle pose à côté d’elle directement sur le sol tout son attirail. Le thé est délicieux mais elle n’a tout à coup plus du tout envie d’y goûter. L’heure est grave. Elle fait face à sa nièce et pose sur ses épaule ses deux paumes tutélaires.

« Tu n’es plus une enfant Alfhild, et je ne suis pas pour toi une mère affolée, tu ne me dois rien. Si ce n’est d’être heureuse, joyeuse et pleinement vivante. » Elle achève sa phrase sur ce mot. Lourd de sens et d’importance pour elle. Ses mots eux rajoutent silencieusement « est-ce que c’est clair ! » « Tu as vécu des choses difficiles dans la vie. Et encore plus durant ta dernière année à Durmstrang. Tu es partie pour guérir, et c’était ton droit le plus stricte de disparaître un peu. Promets-moi de ne pas en douter ! » Elle relâche l’étreinte de peur de ne finir d’affoler sa nièce mais demeure fermement campée devant elle. Résolue et déterminée à ce que sa nièce se sorte ces drôles de pensées du crâne. « Et puis pour tout t’avouer ton absence de nouvelles m’a rassurée. Je me suis dit que tu devais être bien là-bas, occupée et entourée, pour ne pas ressentir le besoin de m’écrire. » Toni était la première à comprendre ce sentiment. Si elle était une sympathisante avérée de la plume, ce n’était pas aux membres de sa famille qu’elle aimait le plus écrire. Et ce depuis qu’elle était enfant. Déjà lorsqu’elle était élève entre ces murs et que sa mère exigeait d’elle des nouvelles régulières, Toni boudait son parchemin, contrariée de ne pas pouvoir garder entièrement pour elle, cette vie nouvelle. Et puis avant Alfhild, Toni avait élevé cinq filles. Du moins avait-elle tenté, à sa façon, comme elle pouvait. Alors elle connaissait ça, ce besoin de parfois se dérober un peu, vivre pour soi. Même si ses filles n’avaient en rien vécu les mêmes choses qu’Alfhild, c’était comme si à certaines périodes de la vie, cet impératif se présentait à tous. Et Toni se demanda si c’était une fatalité seulement réservée aux Mørk.

« Je me suis dit que tôt ou tard tu finirais par repointer le bout de ton nez, et que là, alors tu me raconterais tout ! N’est-ce pas ! » Elle appose ses doigts sur la joue d’Alfhild, maintenant rougie par le froid. « Ton cadeau me fait excessivement plaisir, ma chérie. Mais franchement, qui a bien pu te mettre ces drôles idées dans la tête ? »

Le contact ne dure pas. Toni sait qu’Alfhild n’est pas toujours très à l’aise avec ça. Alors plutôt qu’une effusion de gestes, c’est vers les mots qu’elle lui propose son réconfort.

« Je te sens nerveuse, quelque chose semble te tracasser. Je suis là si tu veux m’en parler. »  

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@Alfhild Mørk
Alfhild Mørk
Alfhild Mørk
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It is time to warm the tea again

Mardi 7 septembre 2021 | 09h12



« Mais enfin Alfhi, par Hel, pourquoi je t’en voudrais ? Pourquoi je serais déçue de toi ? » Les deux questions viennent frapper ses oreilles comme le claquement d'un fouet. Ce ton surpris, presque fâché, qui vient stopper net ses pensées et mettre un terme immédiat à ses frémissements mentaux. Elle voit sa tante lever les bras d'un air tout aussi surpris, exagérément surpris et des lueurs d'étonnement s'allument dans les yeux d'Alfhild. Elle ne s'attendait pas à une telle réaction, même si elle espérait profondément que Toni ne répondent pas à ses angoisses par des émotions négatives pour autant. Elle aurait peut-être pu prévoir cet franche étonnement si son retour n'avait pas été de regrets et d'amertumes. Elle s'est pris trop de murs de face de la part de ceux qu'elle considère encore comme des amis chers à son cœur, pour avoir eu la capacité de faire confiance à Toni. Sans dire un mot, soudain clouée sur place par la force du soulagement que ces deux questions sont venues souffler dans son âme. Ses yeux suivent les mouvements de la professeur qui dépose soudain précipitamment la tasse de thé trop chaud et les bulbes de lys à même le sol. La femme se relève et vient poser des mains lourdes sur ses épaules. Un geste pesant. Et pourtant si sécurisant. Immédiatement les muscles de la jeune Mørk se dénouent et elle se laisse presque maintenir par ce geste. Comme portée vers le haut par cette poigne contre laquelle elle vient s'échouer. Perdue. « Tu n’es plus une enfant Alfhild, et je ne suis pas pour toi une mère affolée, tu ne me dois rien. Si ce n’est d’être heureuse, joyeuse et pleinement vivante. » Vivante. Le mot tinte étrange dans sa tête. Elle avait presque oublié la nécessité qui l'avait poussée à partir. Ce gouffre étouffant duquel elle ne parvenait plus à s'échapper. Vivante. Oui, c'était de cela qu'il avait s'agit. Vivre. Loin. Retrouver un souffle perdu, une voix morte d'avoir trop crié. Ses paupières tressaillent fébrilement sous la mémoire qui fait resurgir des images dont elle se passe bien Alfhild. L'hôpital, ces lueurs trop claires, ces odeurs trop propres, et ces voix trop bruyantes qui prenaient toute la place dans sa tête, la laissant, elle, vide. Un léger sourire vient flotter sur ses lèvres trop pâles. Un de ces sourires qui oscille entre douceur et tristesse, et qui ne traduit trop bien les douleurs de son âme encore trop fraîchement meurtrie. Le regard de Toni est dur en réponse, franc, avec un soupçon de menace comme pour lui dire qu'il est hors de question pour elle de remettre ses paroles en question. « Tu as vécu des choses difficiles dans la vie. Et encore plus durant ta dernière année à Durmstrang. Tu es partie pour guérir, et c’était ton droit le plus stricte de disparaître un peu. Promets-moi de ne pas en douter ! » Un droit. La mâchoire de la jeune sorcière se contracte, parce que personne ne lui avait encore confirmé ça. Qu'elle avait eu le droit de partir. Réellement. Son âme se fait trop mouvante alors que le flot de sentiments vient submerger les digues de ses protections mentales. Son regard se fait plus brillant, humide et elle regrette presque que sa tante retire ses mains de ses épaules. Elle chancelle presque Alfhild, sous le poids de son propre corps récupéré. Sans l'appui de Toni, elle se sent à nouveau seule, fragile, prête à craquer de tous les côtés. « Je me suis dit que tôt ou tard tu finirais par repointer le bout de ton nez, et que là, alors tu me raconterais tout ! N’est-ce pas ! » Elle parvient à trouver la force de hocher la tête, mais sa gorge est toujours nouée et ses yeux trop humides et lorsque Toni vient glisser un doigt contre sa joue, la sorcière ferme les paupières. Un court instant. Un geste doux et chaud. Rond. Et ça fait exploser le reste des barrières qui lui restait. Parce qu'elle s'est trop retenue, Alfhild, ces derniers temps. Retenue face à Satine et ses mots trop durs et blessants, retenue face à Aysun et son silence glaçant et sa fuite dérangeante, face à Sture et son absence cruelle, face à tous les autres, tous ceux qui lui ont tourné le dos. Comme si elle était fautive. Responsable. Et elle l'était au fond. Elle avait finit par s'en convaincre. Parce qu'elle avait fait le choix de partir, une année. Une minuscule petite année. Sans prévenir, sans avertissement, mais en essayant malgré tout de garder contact. « Ton cadeau me fait excessivement plaisir, ma chérie. Mais franchement, qui a bien pu te mettre ces drôles idées dans la tête ? » Ses yeux tremblent tandis qu'elle essaie tant bien que mal de retenir ses larmes Alfhild. Elle plonge son regard dans la surface de son thé pris d'assaut par des vagues qui menacent de tout faire renverser sur ses doigts. Ses dents viennent mordre la lèvre intérieure dans une vaine tentative de se regrouper mentalement et de supporter cette avalanche que le soulagement et les mots de Toni continuent de provoquer. Le doigt se retire et la voix reprend sans que la Mørk ne parvienne à relever ses iris vers ce regard qui la transperce d'une attention qu'elle n'arrive pas à soutenir. « Je te sens nerveuse, quelque chose semble te tracasser. Je suis là si tu veux m’en parler. » Une larme perle au coin des cils baissés, s'accroche et roule pour se perdre dans les plis du sourire trop triste toujours ancré à ses lèvres. Reproduisant les gestes de sa tante précédemment, Alfhild se baisse et dépose sa propre tasse de thé contre celle déjà au sol avant de se relever et d'essuyer d'un revers de manche la larme qui lui chatouillait les lèvres. Puis, toujours sans parvenir à regarder le visage de la Mørk plus âgée, elle s'élance contre le corps qui lui fait face. Ses bras glissent sous les bras et serrent le dos avec une force non contenue tandis que la tête vient s'enfouir dans le creux de l'épaule. Elle n'est pourtant pas à l'aise avec les câlins Alfhild. Ou plutôt, elle les donne avec parcimonie, et les élans du genre sont rares, sauf quand il s'agit de Toni. Cette personne qui parvient si facilement à éveiller en elle un besoin immense de sentir ce contact rassurant contre son corps. Elle serre les muscles qui serrent le corps de sa tante tandis que les larmes s'échappent pour de bon, calme rivière sur les joues rosies de froid.

Elle reste ainsi quelques instants sous la coupole de la protection de Toni, cherchant dans cette étreinte la force de se reprendre. Mais c'est difficile, parce qu'à cet instant précis elle se sent éparpillée de tous les côtés Alfhild. Comme un énorme morceau de banquise qui se serait craquelé de toute part et que l'océan s'évertue à disperser. L'effort lui paraît impossible, alors que là, dans les bras de Toni Mørk, elle peut laisser le masque de l'acceptation de côté et plonger entièrement dans l'eau glacé de la peine profonde. « J'ai l'impression d'avoir laissé tout le monde tomber Toni. » Un murmure doux, trop salé, qui vient s'étouffer dans le tissu de l'épaule contre laquelle sa tête est toujours enfouie. Dans cette odeur qu'elle aspire à grand coup de poumon et qui parvient peu à peu à calmer la chute de larmes. « J'avais vraiment besoin de partir. Je ne supportais plus l'hôpital et leurs lamentations continues. C'est un lieu horrible l'hôpital Toni. Horrible. » Un frisson parcourt son être alors qu'elle pense une nouvelle fois à l'endroit et à son séjour là-bas qui lui a laissé un souvenir presque aussi sombre que la nuit de Walpurgis elle-même. « Je pensais qu'ils comprendraient. Qu'ils seraient heureux comme tu l'es. De savoir que j'avais réussi à me relever. » Mais l'était-il ? Ou bien sa présence était-elle devenue trop lourde à porter ? Trop difficile à endurer ? Un nouveau frisson la parcourt Alfhild, parce qu'elle déteste cette idée, elle qui sait déjà que sa présence met trop facilement les gens mal à l'aise. « Mais je les ai déçu, eux. Ils avaient besoin de moi et j'étais absente. Et aujourd'hui je suis seule Toni. Je crois que c'est encore plus douloureux qu'avant. Je crois que je préférais la douleur de la mort à celle-ci. Parce qu'alors j'avais leur soutien à mes côtés. Mais, là, dans leur silence, j'entends trop les autres voix, celles dans ma tête, et je sens que je pourrais perdre pied. » Elle murmure, de plus en plus faiblement, se laissant presque tomber dans les bras de Toni. Elle murmure des choses qu'elle osait même pas nommer trop clairement dans ses pensées jusqu'à présent, parce que cette perspective la terrifie. Mais là, encore une fois, contre le roc de l'aînée, contre ce pilier qui l'a toujours soutenue avec force et conviction, elle parvient à formuler l'angoisse qui lui dévore les entrailles. Ses paupières se ferment, les yeux désormais trop secs d'avoir libérés toutes les eaux, et dans un infime mouvement de tête, elle frotte sa joue contre l'épaule de sa tante avant de lâcher un profond soupire, prenant conscience de trop se laisser aller, encore une fois, sur la piste des suppositions invérifiables et qu'elle ferait mieux de se concentrer sur ce que la professeur lui a dit plutôt que sur ce que son cerveau angoissé s'imagine. « Mais qu'importe, ce n'est pas important. J'ai tellement de choses à te raconter sur l'Egypte. Tu sais que j'étais hébergée dans une famille de joueurs de Quidditch ? C'est génial en fait, ce sport. C'était exaltant de sentir toute cette ferveur qui vibrait de tous les côtés des stades. C'est beau la joie Toni quand ça vibre comme ça. » Elle voudrait parvenir à retirer ses bras, relever la tête, mais elle n'y parvient pas. Pas encore. Car derrière sa fausse affirmation, sa peine est toujours là, ouverte, béante, et la banquise toujours en plusieurs fragments à la dérive.


Toni Mørk
Toni Mørk
LÆRERTEAM Den som talar mycket säger sällan vad som är bra
It is time to warm the tea again
*** mardi 07 septembre 2021, début de matinée
Toni avait vu les yeux se parer d’un vernis de chagrin. Elle avait senti le poids de l’enveloppe frêle et fatiguée se délester entre ses mains. Et la joue se loger tendrement tout contre sa paume. Pourtant elle n’avait pas su prédire qu’Alfhild se jetterait dans ses bras, à corps perdu, et l’âme la première. Toute entière elle s’était agrippée à son corps comme à un phare sur la rive. Comme à une encre en pleine mer. C’était ironique, car comme genre de mer, Toni était plutôt tempête fracassante et houle déchaînée. Mais à ce moment précis, face à ce décor grandiose et à la détresse de sa nièce, sous les arbres parés de rouge, les deux tasses de thé brûlantes à leur pied, elle s’était sentie calme, étonnement sereine. En sentant les bras de sa nièce se resserrer dans son dos, elle avait naturellement enroulé les siens par mimétisme, sans réfléchir et pourtant pleinement consciente. Elle tenait la jeune femme contre elle, aussi fort qu’elle le pouvait. Le temps semblait suspendu, retenant avec lui toutes les peines passées et présentes qui avaient traversées la vie de ces deux femmes. L’eau salé coulait des joues jusqu’au tissu, rapidement noyé de cette douleur qui ne pouvait plus se contenir. Qui ne voulait plus. Toni avait compris que des paroles seraient vaines. Alors elle avait fermé les yeux, trouvant elle-aussi dans cette étreinte un peu d’un réconfort auquel elle ne pensait plus avoir droit. Une force qu’elle n’aurait jamais imaginé trouver auprès de ces bras-là. Des bras si jeunes qui n’avaient encore rien vécu… et pourtant déjà trop. Et à mesure qu’elle laissait le temps à Alfhild, c’était à elle qu’elle en accordait.  

« J'ai l'impression d'avoir laissé tout le monde tomber Toni. » Les mots ne vinrent rien troubler. Ils étaient là, à leur place. Comme si elles avaient toutes les deux toujours su qu’ils arriveraient à ce moment. De cette façon. « J'avais vraiment besoin de partir. Je ne supportais plus l'hôpital et leurs lamentations continues. C'est un lieu horrible l'hôpital Toni. Horrible. » Le frisson qui parcourut Alfhild se propagea jusque dans le corps de Toni, comme un relai dans une course folle, comme une halte bienvenue au milieu d’un voyage trop lointain. Elle avait été entourée de trop de ceux qui voient les morts dans sa vie pour ne pas imaginer ce qu’un lieu comme celui-là pouvait représenter. « Je pensais qu'ils comprendraient. Qu'ils seraient heureux comme tu l'es. De savoir que j'avais réussi à me relever. » Au second frisson, Toni resserra l’embrassement, et sa main vint se poser sur les cheveux dorés, comme pour protéger toujours un peu plus de ce monde la jeune femme. Un geste simple qui ne voulait dire que je suis là. « Mais je les ai déçus, eux. Ils avaient besoin de moi et j'étais absente. Et aujourd'hui je suis seule Toni. Je crois que c'est encore plus douloureux qu'avant. Je crois que je préférais la douleur de la mort à celle-ci. Parce qu'alors j'avais leur soutien à mes côtés. Mais, là, dans leur silence, j'entends trop les autres voix, celles dans ma tête, et je sens que je pourrais perdre pied. » Les mots furent soufflés avec une telle fragilité que Toni se demanda si Alfhild parviendrait jusqu’au bout de sa phrase. Et puis brusquement elle s’était ressaisie, pleine de lassitude et de faux semblants, écrasant contre l’épaule de sa tante les dernier signes de vulnérabilité. « Mais qu'importe, ce n'est pas important. J'ai tellement de choses à te raconter sur l'Egypte. Tu sais que j'étais hébergée dans une famille de joueurs de Quidditch ? C'est génial en fait, ce sport. C'était exaltant de sentir toute cette ferveur qui vibrait de tous les côtés des stades. C'est beau la joie Toni quand ça vibre comme ça. »

Même si sa nièce se cachait toujours dans son cou, Toni avait perçu la bascule, l’esquive jamais loin qu’elle connaissait trop pour la savoir innocente. Il était hors de question pour Toni de faire comme si de rien n’était. Alors avec toute la délicatesse du monde, elle redressa la jeune femme, pour lui faire face à nouveau. Plus proche que jamais, une main toujours derrière son dos et la seconde effleurant sa joue, elle plongea ses deux billes arctiques dans celles de son alliée. Il était impératif qu’elle puisse lire au plus profond de ses iris quand ses mots à elle sortiraient.

« Ce n’est pas important ? Comment ça ce n’est pas important ? » Les sourcils de la vieille sorcière se froncent, contrariée de voir que ses paroles n’ont pas fait écho chez sa jeune nièce. « Alfhild, ne remets pas ton masque je t’en prie, ni avec moi ni avec personne d’autre. Ces voiles-là finissent par nous faire disparaître tout entier à force de se confronter au monde à notre place. » Elle repensa à tous ceux qu’elle avait revêtu durant toutes ces années, durant sa vie entière – fille honorable, jeune femme parfaite, épouse comblée, mère accomplie. De ces masques qu’on exhibe pour leurrer les autres, se montrer sous son meilleur jour et susciter jalousie et convoitise dans une société sorcière où celui au destin le plus enviable l’emportait. Une fausse fierté d’être qui on est pour ne surtout pas avoir à se croiser dans un miroir. À ceux qu’on arbore pour faire bonne figure, ne pas inquiéter, et ne surtout pas se montrer faible et acculé. Jusqu’à finalement devoir déployer ceux qui écrasent tout et ne laissent rien de nous, ceux qui dévorent, engloutissent, et anéantissent. Jusqu’à ne plus laisser qu’une enveloppe vide et un champ de ruines.

Elle reprend plus solennelle encore. « Tu as le droit d’être triste, tu as aussi le droit de le montrer. » À cet instant précis, un souffle de vent vient faire danser une mèche de cheveux devant le visage d’Alfhild, que Toni se permet de remettre délicatement à sa place.  « Saches que tu n’as laissé tomber personne. Personne n’a laissé tomber personne. Dans la vie il faut parfois savoir se sauver soi-même pour mieux sauver les autres. » Cette phrase raisonna un instant dans sa tête, dans un écho implacable. Toni avait sacrifié tant de gens autour d’elle pour tenter de se sauver. Et pour quel résultat. Peut-être que si elle s’était dument abandonnée elle aurait au moins pu aider ses filles. Leur accorder la chance d’une autre vie. Mais elle en avait été incapable. Elle n’était pas ce genre personne, et encore moins ce genre de mère. Ils disaient qu’elle était trop faible. « Je sais que ce n’est pas facile, que ce retour est probablement bien plus compliqué que tu ne l’avais imaginé. Mais ça ne durera pas. Aujourd’hui tes amis ne sont pas là, mais demain il y en aura d’autres. De nouvelles personnes qui seront à tes côtés, réellement et sincèrement, et ça sera pour le mieux. » Alfhild n’avait pas cité de nom, aucune personne n’avait été expressément visée, et Toni se moquait bien de ces gens qui lui avait fait défaut, de qui ils étaient, ce qui lui importait c’était Alfhild. « Alors en attendant moi je suis là, et je le serai toujours, du moins aussi longtemps que je le pourrais. Je me doute bien qu’une tante ce n’est pas tout à fait la même chose que des amis, mais tu n’es pas seule Alfhi. Jamais. »

Un sourire étira le visage ridé de la vieille femme, cherchant à faire naître sur le portrait lisse et immaculé de sa nièce la même grimace de soulagement. Rien de tout cela n’était grave.  Après ce qu’Alfhild avait vécu, après ce qu’elles avaient traversé l’une et l’autre, à des époques et dans des situations différentes, plus rien ne pouvait être grave.  

« Le Quidditch, sérieusement ? T’as respiré trop de sable là-bas on dirait bien ! » La facétie dans la voix, Toni termina son sermon dans un rire éclatant.

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@Alfhild Mørk


- - tu étais coucou, et tu vas devenir aigle mon frère. tu étais bousier, tu vas devenir pince oreille. tu n'étais qu'une petite entrée, tu deviendras plat principal.
Alfhild Mørk
Alfhild Mørk
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen

It is time to warm the tea again

Mardi 7 septembre 2021 | 09h12



Elle aurait presque préféré s'oublier dans l'étreinte de sa tante. Dans ces bras serrés contre son dos, dans sa douce odeur rassurante et dans la cachette de son corps. Alfhild est avare de ces étreintes, non pas parce qu'elle n'aime pas, mais parce qu'elle a peu à peu développé l'idée qu'elle n'est pas digne d'en recevoir. Que la chaleur des autres ne lui est pas dû, et que seule l'étreinte froide et solitaire des morts est méritée. Parce qu'elle était trop jeune quand Oda a cessé de la prendre dans ses bras. L'a-t-elle jamais prise dans ses bras pour la rassurer ? Pour lover son visage dans ses cheveux blonds d'enfant ? Elle ne se souvient même pas Alfhild, qu'une telle chose se soit passée. Des étreintes de fierté oui, quelques unes, presque trop formelles, pour la relever d'une chute ou la dresser pour l'aider à atteindre l'évier où se laver les mains. En revanche elle se souvient des bras d'Anatoli qui la faisaient tourner dans des éclats de rire et l'odeur de musc de son cou piquant. Elle se souvient de ses étreintes là avec la joie douloureuse du manque. Ce pourquoi toujours resté sans réponse, sur les raisons de sa disparition. Tout cela lui faut songer à quel point l'étreinte de Toni est douce et englobante et elle doit faire un effort de volonté profond pour se laisser en être arracher et oser affronter le froid du vide autour d'elle. La caresse douce de la main contre sa joue ne fait qu'étouffer le peu de retenue qu'elle avait réussi à trouver faussement, et de nouvelles larmes roulent contre la paume chaude. Des larmes tout aussi chaude que le regard profond qui s'arrime dans le sien. « Ce n’est pas important ? Comment ça ce n’est pas important ? Alfhild, ne remets pas ton masque je t’en prie, ni avec moi ni avec personne d’autre. Ces voiles-là finissent par nous faire disparaître tout entier à force de se confronter au monde à notre place. » Son sourire devrait se faner en accord avec les ondées qui déferlent de ses cils, pourtant il reste, s'attarde, rayon vaporeux dans un océan de brume. Est-ce qu'elle porte des masques ? Bien sûr. Est-ce qu'elle a disparu derrière ceux-là ? Peut-être bien déjà. Parce qu'elle n'a jamais su où étaient les limites entre ses masques et sa véritable personnalité. Qui est-elle. Qui est Alfhild Mørk. La petite fille curieuse qui courrait partout derrière ses aînés, les pieds souvent nus d'avoir oublié de les chausser ? Ou bien cette enfant passionnée d'histoires scandinaves qui se rêvait sorcière viking gravant les drakkars des navigateurs pour que Ràn les protègent ? Est-elle si différente du masque qu'elle porte à cet instant ? Est-ce vraiment un masque ? Ou bien son habitude lâche de fuite face aux problèmes que son cerveau refusent d'affronter de face ? Elle se noie sous ces réflexions, incapable de démêler les pensées logiques des pensées fantasques alourdies par sa peine actuelle. Elle n'a pas honte d'être triste, encore moins devant Toni, mais elle a peur d'être un poids, de venir déranger sa tante par une attitude déplacée pour l'endroit et le moment. Après tout, Toni était en plein cours et voilà qu'elle se retrouve forcée de consoler une petite nièce en larmes qui ne parvient plus à chasser ses culpabilités au loin, dans le vide des angoisses que son cerveau fera ressurgir plus tard. En pleine nuit probablement. « Tu as le droit d’être triste, tu as aussi le droit de le montrer. » Elle cille doucement Alfhild, malgré toute sa volonté, elle a du mal à garder son regard ainsi rivé dans celui de Toni. Il lui fait presque mal tant il est devenu perçant et légèrement dur. A moins que ce ne soit elle, Alfhild, qui le perçoive déformé depuis ses iris brouillés. Un frisson délicat court sur ses poils quand les doigts replacent une mèche que le vent avait déplacé sur son visage. Un geste simple qui vient se poser par-dessus tous les autres précédents rapprochant un peu plus Alfhild de cette instabilité qui manque de la faire vaciller à nouveau contre le torse de la plus âgée. Celle qui sait, qui peut nommer des faits avec justesse, sévérité et sagesse. Parce qu'elle sait.  « Saches que tu n’as laissé tomber personne. Personne n’a laissé tomber personne. Dans la vie il faut parfois savoir se sauver soi-même pour mieux sauver les autres. » Sa tête bouge très légèrement alors que sa joue s'appuie un peu plus contre la main comme pour mieux la sentir et mieux se reposer en son creux rassurant. Elle est l'enfant blotti au creux du nid, frissonnante de l'humidité qui a trempé ses plumes. Elle voudrait y croire Alfhild, à ces fausses paroles. Et peut-être bien qu'elle se laisse bercer par leurs illusions pour y croire un peu et se laisser délicatement admirer les couleurs de l'arc-en-ciel que Toni fait naître dans son cœur. « Je sais que ce n’est pas facile, que ce retour est probablement bien plus compliqué que tu ne l’avais imaginé. Mais ça ne durera pas. Aujourd’hui tes amis ne sont pas là, mais demain il y en aura d’autres. De nouvelles personnes qui seront à tes côtés, réellement et sincèrement, et ça sera pour le mieux. » L'enfant qui pleure aimerait lui dire que ce ne sont pas les autres qui l'intéressent en ce moment. Mais ceux d'hier. Ces amis de toujours qui l'aident à garder un pied dans la réalité et dans ces réponses qu'elle pensait arriver à donner quant il s'agissait de questionner la nature d'Alfhild Mørk. Ces amis étaient ceux qui trouvaient son humour drôle et ses voix non effrayantes, ou du moins pas trop. Ceux qui la faisait se sentir légitime parmi eux, et non en total décalage. Trouver des nouvelles personnes c'est se remettre dans une angoisses sociale qu'elle n'est pas sûre d'être en mesure d'assumer pour me moment. Tous les efforts qui se dressent devant elle la laisse déjà étourdis de fatigue rien qu'à les imaginer. Elle espérait la simplicité, et voilà qu'il lui semble devoir renouer avec la difficulté. Rentrée chez elle, mais à nouveau étrangère. « Alors en attendant moi je suis là, et je le serai toujours, du moins aussi longtemps que je le pourrais. Je me doute bien qu’une tante ce n’est pas tout à fait la même chose que des amis, mais tu n’es pas seule Alfhi. Jamais. » Cela en revanche, elle en est sûre la dite Alfhild. Elle n'est jamais seule. Un pâle sourire en coin vient frémir dans sa joue. Celui précédent avait été effacé par les coulées de larmes chaudes pour laisser des lèvres tremblotantes. Mais ce nouveau est plus doux et sincère que le précédent. Un vrai sourire tendre qui s'amuse de cette remarque dont elle saisit immédiatement le double sens. Le sien : les voix qui murmurent sans gêne dans son crâne. Celui de Toni : ensemble les deux femmes se soutiennent et répondent présentes l'une pour l'autre. Elle s'accroche à ce dernier sens, le plus important de deux. Le seul qui compte. « Le Quidditch, sérieusement ? T’as respiré trop de sable là-bas on dirait bien ! » Le rire de Toni éclate comme un jet de fontaine qui ricoche de tous les côtés et Alfhild mêle un rire doux à celui de sa tante tout en essuyant doucement ses joues humides d'un revers de manche. « Peut-être bien, trop de sable oui. C'est d'ailleurs lui qui m'irrite encore les yeux je crois. » Ses doigts courent doucement le long du bras de sa tante pour venir à son tour effleurer la joue lisse de celle qui porte les masques les plus travaillés avec une prestance qui fait oublier aux autres de poser la moindre question sur le sujet. Elle se rend compte Alfhild, que Toni n'est pas entièrement juste à lui faire des remarques sur son envie de laisser de côté des souffrances qu'elle ne veut pas imposer aux autres. Tant Toni cache mille choses sous ses traits modifiés et sous les convenances. Elle pourrait songer à le lui reprocher, à lui renvoyer son propre miroir d'erreurs et de faux-semblants. Un soupir traverse sa poitrine et sa main retombe contre sa cuisse, chiffon mou et dévitalisé par la crise de larmes qui l'a vidée de sa mince énergie. « Evidemment, j'imagine que tu as raison. Que je devrais me concentrer sur le futur et les nouveautés. Mais c'est difficile de rentrer et de voir que tout à changer et que les gens m'ont remplacée. C'est...C'est toujours les mêmes choses, qui se répètent. » Une peur irrationnelle de l'abandon, développé et endurcie au fil des sept années passées coupées du monde, et oubliée de tous. Même de elle, Toni, femme de Gunnar Mørk. Ses yeux s'embrument à nouveau et glissent vers le sol dans une infime reprise de souffle. « Merci d'être là aujourd'hui. Une tante c'est toujours précieux. La famille est un port d'attache vers lequel on peut toujours revenir non ? D'ailleurs ça me fait penser que je ne sais pas encore où je vais aller pendant les vacances. Non pas que je pense déjà à repartir, mais rester à Durmstrang toute l'année finit par m'étouffer. Les autres filles du dortoir apprécient pas tellement mes crises d'angoisses et mes cauchemars commencent à les déranger. Et ça ne fait même pas un mois que les cours ont repris. Enfin. Je pourrais toujours aller camper pendant les vacances d'octobre j'imagine. » Sa voix est vaporeuse, c'est sa voix des pensées qui s'étirent sans prise avec la réalité de l'instant, en déconnexion de la conversation. Son cerveau qui fait des méandres, contourne les zones rocailleuses pour trouver une parade plus efficace aux sujets douloureux qui manquent de faire bouillir à nouveau les eaux en écume froide. « Je suis désolée, de te prendre du temps sur ton cours pour te pleurer dessus comme une fontaine. » Ses yeux se relèvent pour détaille les ombres et formes qu'elle aperçoit de la serre derrière Toni, avant de revenir se poser sur les yeux de celle-ci. « Est-ce que tu l'as déjà fait, toi ? Te sauver pour te sauver toi-même afin de mieux sauver les autres ? » Sa question est incertaine, fragile, hésitante. Elle regrette souvent de ne pas avoir de connaissance plus approfondie de la jeunesse de sa tante. De sa vie d'avant, quand ses filles étaient petites, et même avant. Elle imagine pourtant toutes sortes de choses à son sujet, des aventures dans des jungles chaudes à la recherche de graines inconnues pour les ramener en culture dans ses serres. Des soirées endiablées à danser pieds nus sur des tapis et les cheveux au vent. Elle est convaincue Alfhild, que Toni devait être magnifique avec son énergie de l'époque. Un léger éclat curieux vient faire briller ses yeux avec un peu plus de couleur.



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