Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal


first things first, i'm the realest (toni)
2 participants
Gaston Strømmer
Gaston Strømmer
FREMVEKSTEN Du ska bara vara lite klok, aldrig för klok
first things first, i'm the realest
24 août 2020, 9h Sur son visage se mêlent rides et marques de l'oreiller. Son yeux sont mi-clos et l'effet est renforcé par les lunettes en demi-lune perchées sur le bout de son nez. Appuyé sur sa canne et mal réveillé, Gaston claudique à travers l'institut Durmstrang. Soixante ans après avoir quitté l'université, le revoilà sur les bancs de l'école et… comment dire… il n'a plus vraiment l'habitude, ni de ces horaires indécentes ni de cette ambiance ébullifiante. Il étouffe un bâillement, passe la tête dans un couloir, observe à droite et à gauche : partout, des groupes de jeunes étudianz qui se déplacent à toute vitesse avec moult vacarme. Oh, Gaston n'est pas particulièrement embêté par le bruit, en temps normal. C'est surtout que le capharnaüm incessant et agité lui fait tourner la tête, qu'il a déjà lourde de fatigue et d'incompréhension. Les trois mois de préparation offerts aux Fremveksen entre le bouleversement de leurs vies et le début de leur cursus n'a pas suffi à ce qu'il intègre tout à fait que les tableaux bougent, les livres mordent et les phénix existent.

Il secoue doucement la tête et ferme les yeux le temps de reprendre sa respiration. Hmm… Il lui faut se remettre les idées en place. Il sort le parchemin de sa poche (un parchemin, c'est comme du papier, mais tout ridé, difficile à plier et qui fait encore plus trembler son écriture) et relit les inscriptions immaculées : COURS DE BOTANIQUE - SERRE A440. Il avait froncé les sourcils en lisant cela, la première fois : y avait-il réellement plusieurs centaines de serres dans cette étrange école ? Mais face à tout ce qu'il découvrait, c'était désormais tout en bas de la liste de ses étonnements. Il poussa le pas et avança vers la lourde double-porte qu'il avait franchi en grande pompe, quelques jours plus tôt, quand son clan avait été introduit au reste de corps estudiantin (un clan, c'est comme une classe, mais ça sépare davantage). Bientôt, il se retrouva dans l'immense parc, lequel sombrait quelques dizaines de mètres plus loin dans l'impressionnante cascade qu'un navire (magique) avait remonté le jour de la rentrée et dont avaient débarqué la plupart des élèves.

De nouveau, Gaston tourna la tête à droite, puis à gauche, jusqu'à repérer des bâtiments qui lui semblèrent correspondre à l'idée qu'il se faisait d'une serre (magique). Larges, assez hauts mais d'un seul étage, verdoyants. Il claudiqua dans l'herbe, profitant de l'air frais et vivifiant. Il devait admettre qu'en dépit de tout, il se sentait bien, ici. Il préférait être dos au château : il oubliait alors l'énormité de l'adaptation qu'on lui demandait, à son âge avancé, et ne voyait plus que l'île paradisiaque où il avait atterri. Son émerveillement ne fit que s'accentuer lorsqu'il franchit la porte de la serre qui portait un écriteau "A440" en bois gravé. Il dut s'y reprendre à plusieurs fois pour croire ce qu'il voyait (il n'avait pourtant pas une imagination défaillante). C'était un mélange de forêt vierge, de roseraie luxuriante, de jungle fleurie. Il y avait également d'étranges créatures mi-faune mi-flore, des fleurs aux visages parfaitement dessinés, des animaux aux racines sinueuses, des chimères qui sortaient tout droit d'Alice au pays des merveilles. Finalement, c'était ça, la réponse : il était tombé de l'autre côté du miroir !

Face à cette constatation, Gaston se mit à rire.

@Toni Mørk  first things first, i'm the realest (toni) 1073100977




( into the unknown )
all that i know lies within emotion, words remain unspoken – lead me through the dark. all that i see came to me in colours, lasted for a moment – lead me through the dark.
Toni Mørk
Toni Mørk
LÆRERTEAM Den som talar mycket säger sällan vad som är bra
FIRST THINGS FIRST, I'M THE REALEST
*** 24 août 2020, matin, serres de Durmstrang
Réfugiée dans sa serre – pour quelques minutes encore, silencieuse, Toni est concentrée. Un Wiggentree posé devant elle, un petit sécateur à la main, elle inspecte délicatement ses feuilles. Nul besoin de magie lorsqu’il s’agit de cajoler ses protégées. Toucher, manipuler, caresser, prendre soin de ses plantes, lui procure un plaisir bien plus profond que celui d’un sort habilement réussi.

Elle s’est levée tôt ce matin, enthousiaste. Non par le retour des élèves, non. S’il y avait bien une chose qui l’enchantait le moins du monde c’était de retrouver ces petits êtres démoniaques, bruyants et grossiers, prêts à faire tomber le moindre pot à la première maladresse. La pensée de leur voix encore nasillarde de l’enfance provoquait des hauts le cœur lorsqu’elle se risquait à y songer pendant les vacances. Non, ce qui avait tiré Toni du lit, c’était bien ce plaisir à disposer de la serre pour elle seule. Bientôt, entre ces parois vitrées, il y aurait toujours du monde : un collègue bavard, un élève égaré, un passionné trop impliqué. Durmstrang était son refuge, son endroit à elle, duquel elle avait été arrachée bien trop vite lors de ses jeunes années. Réinvestir cette école une fois adulte c’était sa vengeance sur la vie. Le début d’une révolte, d’une émancipation. La serre sur laquelle elle régnait en souveraine infaillible était devenu le symbole de ce renouveau dans sa vie. Un lieu où elle s’était toujours sentie absolument bien et dont elle prenait soin avec beaucoup de reconnaissance.

Un éclat de rire perçu depuis la salle d’à côté tire la professeure de sa songerie. « Déjà ? » pense-t-elle intérieurement. Elle redresse la tête pour regarder l’horloge fixé au-dessus de la porte. La petite aiguille pointe le neuf. Une heure d’avance. Qui peut bien être déjà là. Elle se relève, abandonnant sur le petit établi son outil et son sujet.

Là, dans l’encadrement de la porte, un vieil homme se tient. Cheveux blancs, rides prononcées, et regard farceur. Un nouveau collègue ? Toni n’est pas très attentive aux détails, trop occupée à penser à respirer, mais tout de même, hier, à la réunion professorale de pré rentrée, elle l’aurait remarqué lui et son allure élégante. Elle ne le regarde que depuis quelques brèves secondes mais déjà elle perçoit chez lui quelque chose de détonnant. Peut-être avait-elle manqué l’info lorsque la directrice avait fait son blabla habituel. Toni n’écoutait jamais cette femme, qu’elle jugeait bien trop ennuyante. Bon, après tout, il n’y avait pas franchement d’autres hypothèses valables. Misant sur sa dissipation naturelle, Toni s’avance jusqu’à lui, l’allure franche et le ton assuré, certaine qu’elle s’apprête à s’adresser à un collègue retardataire.

« Bonjour Monsieur, ou plutôt devrais-je vous appeler cher collègue ! », elle tente un petit rire complice avant de poursuivre. « Madame Mørk. Toni. Vous pouvez m’appeler Toni. Je suis la professeure de botanique et gardienne de la serre. Bienvenue parmi nous. J’espère que les gamins seront sages pour votre premier jour ! Je dois dire que c’est un vrai plaisir de voir une nouvelle tête dans le paysage en tous cas. »

Elle lui sourit franchement, avançant sa main dans sa direction dans l’espoir qu’elle soit saisie.

code by solosands
@Gaston Strømmer
Gaston Strømmer
Gaston Strømmer
FREMVEKSTEN Du ska bara vara lite klok, aldrig för klok
first things first, i'm the realest
24 août 2020, 9h Tout à son rire, Gaston ne remarque pas tout de suite les bruits qui émanent de derrière une porte en bois ; il ne l'avait pas remarquée, cette porte, tant elle se fond dans le décor. Elle est d'un bois non poli et envahie de lierres qui semblent se mouvoir à la manière de serpents très lents. Mais son gargarisme vient à prendre fin et il entend des pas qui s'approchent rapidement de lui. Comme un enfant pris sur le fait d'une bêtise, il tente vaguement de se rendre plus présentable, plus correct : il se redresse sur sa canne, efface le sourire de ses lèvres (mais pas de ses yeux) et range le parchemin noirci de son emploi du temps. Il concentre désormais toute son attention sur la nouvelle arrivante : cheveux gris, yeux perçants, et une aura qu'il sait déjà qu'il va apprécier.

« Bonjour Monsieur, ou plutôt devrais-je vous appeler cher collègue ! » Interloqué, Gaston n'a même pas le réflexe de la détromper immédiatement. Il n'avait jamais imaginé qu'on puisse le prendre pour un enseignant tant il a l'impression qu'il se voit comme son gros nez au milieu de sa figure ridée qu'il n'a pas sa place ici. Au rire complice de la professeure, il répond pas un sourire gêné, mais déjà elle reprend. « Madame Mørk. Toni. Vous pouvez m’appeler Toni. Je suis la professeure de botanique et gardienne de la serre. Bienvenue parmi nous. J’espère que les gamins seront sages pour votre premier jour ! Je dois dire que c’est un vrai plaisir de voir une nouvelle tête dans le paysage en tous cas. » Il pivote doucement sur sa canne pour lui faire face avant de lui faire La Révélation. C'est la première fois qu'il est dans cette situation et, chose étonnante, il est un peu nerveux.

Avant toute chose, il se saisit de la main tendue, perdant légèrement l'équilibre sur sa canne. Il la prend dans la sienne, sans vraiment serrer, avec une douceur caractéristique et toute la bienveillance du monde. « Hmm... » Une brève pression sur les doigts pleins de terres de Toni, tant pour la saluer que pour se donner du courage, puis il se racle la gorge et offre son sourire le plus innocent à la femme qui lui fait face. « A vrai dire, Toni, » muse-t-il en savourant le prénom qui lui est offert, « je ne suis pas votre collègue. » Il s'arrête un instant, tentant d'analyser la réaction, mais réalise rapidement que cette phrase n'est pas beaucoup plus explicite. Elle pourrait même paraître inutilement intrigante, excessivement mystérieuse, presque dangereuse. « Pardon, je veux dire, je suis étudiant. Élève. L'un des gamins, somme toute ! » Là, un rire franc interrompt son explication. Puis il termine : « Je fais partie des nouveaux arrivants, que vous appelez Fremveksten. Je crois, chère madame, que vous allez devoir me supporter pour quelques heures en cette charmante matinée, et m'expliquer des choses qui vous paraissent très rudimentaires. Mais pour moi, tout ici est merveilleux ‒ au sens premier du terme ! »

@Toni Mørk   first things first, i'm the realest (toni) 4274857050  




( into the unknown )
all that i know lies within emotion, words remain unspoken – lead me through the dark. all that i see came to me in colours, lasted for a moment – lead me through the dark.
Toni Mørk
Toni Mørk
LÆRERTEAM Den som talar mycket säger sällan vad som är bra
FIRST THINGS FIRST, I'M THE REALEST
*** 24 août 2020, matin, serres de Durmstrang
tw psychophobie Sans trop savoir pourquoi Toni avait eu peur que sa main tendue reste suspendue dans les airs, invisible et ignorée. Tendre une main – qui plus est à un inconnu, rendait curieusement vulnérable. Mais elle avait eu raison de se lancer, sans réfléchir et pleine de bonnes intentions, car l’homme l’avait saisi. Et au risque de perdre l’équilibre, la douceur de sa main avait rencontré l’âpreté de la sienne. Ce mage si mystérieux était définitivement un être exquis, Toni en était déjà persuadée.

« Hmm… »

Toni s’apprêtait à l’écouter se présenter, à l’affût de titres prestigieux et d’années d’expériences nombreuses. Tous ces sillons étaient autant de signes d’aventures incroyables qu’il avait du vivre dans sa vie de sorcier. Cela changerait de tous ces professeurs de carrière, planplans et timorés dont regorgeait Durmstrang.

« A vrai dire, Toni, je ne suis pas votre collègue. »

Ah bon.
Bon.
Dommage…
Ah bon. Le cœur de la sorcière s’emballe. Pitié par un vieil ami de Gunnar. Pas un énième Mørk sorti d’on ne sait quelle sous branche. Pas un parent d’élève surinvestis ou détraqué. Pas un envoyé du Ministère qui la somme de prendre sa retraite. Pas un médicomage qui vient pour l’emmener. Pitié.

« Pardon, je veux dire, je suis étudiant. Elève. L’un des gamins, somme toute ! »

Erreur système.

Le sourcil gris qui tombe sur un regard qui cherche désespérément quelque chose. À droite, à gauche, derrière. En elle-même. Rien nulle part. Et les mots qui refusent de construire une phrase, d’élaborer une pensée, de tenter de comprendre. Un air bêta vient figer le visage de Toni. Elle est bloquée, buggée, hors d’usage.

« Je fais partie des nouveaux arrivants, que vous appelez Fremveksten. Je crois, chère madame, que vous allez devoir me supporter pour quelques heures en cette charmante matinée, et m'expliquer des choses qui vous paraissent très rudimentaires. Mais pour moi, tout ici est merveilleux ‒ au sens premier du terme ! »

Et voilà que la drôle de phrase est rapidement éclairée de nouvelles lumières. Mais de ces explications Toni n’entend rien. Un brouhaha lointain tout au plus. Deux trois mots qui se suivent sans cohérence, pour le moins.

Elle le regarde. Elle ne dit rien. Elle sait que c’est mal poli, que dans quelques instants ça va en devenir gênant. Un silence qui dure ce n’est jamais bon, surtout avec les inconnus. Sa main est toujours mêlée à la sienne, bien calée, bien au chaud. Elle se penche vers lui.

« Dites. Je suis folle ? »

Peut-être qu’elle ne l’est pas mais elle en a tout à l’air ; le visage crispé, le corps raidi, et le regard affolé. Surtout le regard affolé. Ce regard tellement inquiet qu’il en devient inquiétant.

A peine sortis de sa bouche, ces mots expulsés lui font reprendre conscience d’elle-même. Elle se redresse, achève cette poignée de mains.

« Euh dé-désolée, je vous rends votre main. Elle se mordille la lèvre et tortille de la tête. Et je vous prie de m’excuser pour cette mégarde de ma part, et ces présentations… un peu trop informelles ».

Elle rougit légèrement. Assez pour que cela se voit. Plus aucune crédibilité pour le restant de l’année scolaire. C’est terminé, fini, foutu.  

« J’avoue ne toujours rien comprendre à ce qu’il se passe, ce mot, là, celui que vous avez dit, Femkouiten, Fromvoukstom ? Au point où elle en était, un peu plus ou un peu moins d’honnêteté. J’ai dû louper un wagon, peut-être même le train entier, mais je n’ai aucune idée de ce dont il s’agit. » Elle se gratte la joue, laissant au passage quelques miettes de terre fraîche qui se cachaient encore sous ses ongles.

Son cerveau accéléra subitement, elle avait tout à coup mille questions qui lui vinrent en tête, et visiblement plus le temps de laisser répondre son interlocuteur. « Parce qu’en fait ce que vous voulez dire vraiment, c’est que je vais devoir faire cours à un adulte ? » Ses yeux s’écarquillèrent. Elle avait définitivement l’air d’une folle. « À des adultes ? »

code by solosands
@Gaston Strømmer


- - tu étais coucou, et tu vas devenir aigle mon frère. tu étais bousier, tu vas devenir pince oreille. tu n'étais qu'une petite entrée, tu deviendras plat principal.
Gaston Strømmer
Gaston Strømmer
FREMVEKSTEN Du ska bara vara lite klok, aldrig för klok
first things first, i'm the realest
24 août 2020, 9h Gaston remarque bien qu'au fur et à mesure de ses explications, la lueur dans le regard de Toni Mørk perd en intensité, que plus il parle et plus l'expression malicieuse de son visage se défait et s'avachit en une sorte d'affaissement incontrôlé.

Mais rien n'aurait pu le préparer à cette question.

« Dites. Je suis folle ? »

Lui qui s'attendait à un simple rejet, à une déception cruelle pour son cœur mais sans conséquence pour la femme qui lui tient toujours la main, reste coi face à cet inattendu. Il garde le silence suffisamment longtemps pour qu'elle se reprenne ; elle s'ébroue de manière presque chevaleresque, reprend racine dans sa serre (la sienne, il se rappelle, elle en est la gardienne, l'âme qui la rend vivante, le fantôme qui la hantera même en son absence) et dans son corps.

Il n'a pas le temps de chercher à comprendre ce qui vient de se jouer car elle enchaîne :

« Euh dé-désolée, je vous rends votre main. Et je vous prie de m’excuser pour cette mégarde de ma part, et ces présentations… un peu trop informelles. »

Lui en est ravi. Il ne comprend déjà pas grand chose au monde magique (magique !), mais il a encore plus de mal avec les strates sociales de cette étrange société (magique !), avec ses Douze Suzerains qui n'en sont pas vraiment et qui sont bien plus que Douze, aux noms qu'il entend résonner presque chaque jour depuis qu'il a reçu l'étranger courrier (magique !) sans réussir à les retenir. Les tournures pompeuses lui font tourner la tête bien davantage que les émanations magiques qui l'entourent désormais.

« J’avoue ne toujours rien comprendre à ce qu’il se passe, ce mot, là, celui que vous avez dit, Femkouiten, Fromvoukstom ? J’ai dû louper un wagon, peut-être même le train entier, mais je n’ai aucune idée de ce dont il s’agit. »

« Oh ! »

Il n'arrive pas à dire plus que cela : il ne s'attendait absolument pas à devoir, lui, expliquer quoi que ce soit à qui que ce soit dans cet environnement. Et ses gros sourcils broussailleux se froncent alors qu'il parvient à la réalisation que la société (magique !) n'est pas plus organisée que la sienne (moldue ? c'est cela, le mot qu'iels utilisent ici pour décrire... ce qu'il appelle encore "normal" tout en tentant de se défaire de cette habitude, lui qui a passé sa vie à détricoter la notion de normalité). Les autorités, ici comme là-bas, ne prennent pas soin des individus et, visiblement, personne n'a rien expliquer à cette chère Toni de ce qui la concerne directement.

Elle le lui confirme :

« Parce qu’en fait ce que vous voulez dire vraiment, c’est que je vais devoir faire cours à un adulte ? À des adultes ? »

Il faut bien tout une carrière de syndicalisme et de militantisme à Gaston pour ne pas perdre son calme et sa contenance ; l'inconnu de toute cette magie (!) qui flotte autour de lui fait un choc brutal contre la sourde colère qui le tiraille, qui l'a guidé toute sa vie, contre ces institutions qui traitent les gens comme de simples fourmis travailleuses, des pions à mouvoir à leur bon gré sans jamais s'occuper des personnes dont il s'agit réellement. Et puis, si elle ne comprend rien à ce qui lui est demandé, comment peut-être répondre à une immense classe de Fremveksten ? Lui a passé quelques mois en leur compagnie, lors du Cursus d'insertion, et il a vu la bataille que toustes devaient mener pour laisser choir leurs barrières, accepter la magie (!), mais aussi les efforts qu'avaient du fournir leurs interlocutaires pour se faire comprendre, traduire leur normalité à des gens pour qui elle consiste en l'impossible.

« Chère Toni, puis-je m'asseoir pour que nous continuions cette conversation ? »

Sans attendre de réponse, il embraie, une main sur la canne, l'autre sur l'épaule de la professeure, l'enjoignant à le guider vers le siège le plus proche. Il prend le temps de déplier ses vieux membres autour de l'assise, de dérouler son dos rouillé le long du dossier, de caler sa canne entre ses jambes. Puis il pose son regard gris dans celui de Toni Mørk.

« Nous sommes environ une trentaine ce matin. D'âges variés - je suis de loin le plus âgé, ne vous en faites pas, vous n'aurez pas une forêt de vieillards face à vous. » Il rit. « C'est difficile pour moi d'expliquer, car je ne comprends pas tout moi-même. Jusqu'à il y a quelques mois, nous ignorions quasiment toustes que la magie existait, que les étrangetés de nos vies n'étaient pas de simples coïncidences, des accidents, des anomalies sans cause. Puis nous avons reçu une lettre, par hibou - ce qui, croyez-le ou non, est étonnant pour les gens comme nous -, qui nous annonçait la chose la plus extravagante que j'aie entendue de ma vie. Pourtant, j'ai côtoyé l'extravagance de très près ! » Il sourit, les yeux emplis de souvenirs. « Toujours est-il que nous avons passé les derniers mois à essayer de nous familiariser avec ce nouveau monde, qui, pour certain.e.s, constitue la destruction de tou ce qu'iels savaient. Nous ne le vivons pas toustes de la même manière, pas toustes très bien, pas toustes très mal. Et désormais, nous devons apprendre à contrôler notre magie- » il appuie sur ces mots « - c'est ainsi qu'on nous l'a expliqué. Et c'est votre rôle que de nous aider, je crois. Je suis désolé que personne n'ait pris le temps de vous l'expliquer. »

@Toni Mørk  first things first, i'm the realest (toni) 3771232680  




( into the unknown )
all that i know lies within emotion, words remain unspoken – lead me through the dark. all that i see came to me in colours, lasted for a moment – lead me through the dark.
Contenu sponsorisé