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De vive voix (Titus)
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Toni Mørk
Toni Mørk
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De vive voix
*** samedi 04 décembre 2021, fin d'après-midi
Toni avait débarqué à Göteborg la veille au soir, sans prévenir personne et sans rien prévoir. Il était si rare qu’elle quitte la douillette tranquillité, la précieuse autarcie de Durmstrang. Elle s’était aventurée entre les murs de l’appartement sans en connaître les habitudes du propriétaire, et si par conséquent il s’y trouverait. Elle espérait que non, rêvant toujours plus de solitude et de silence. Et son vœu fut exaucé, car nulle âme qui vive entre ces murs. Elle ne trouva qu’un endroit parfaitement rangé et impeccablement entretenu comme signe évident du passage régulier de Gunnar. Une fois la bonne nouvelle devenue réalité, Toni s’était empressée de jeter ses affaires sur le sol et courir se lover dans les draps propres et parfumés. Tant pis s’il s’avérait que son cher époux venait finalement à passer, elle était prête à prendre le risque des reproches et de l’humeur mal léchée.

La nuit avait été longue, mais la journée qui s’en était suivie davantage encore. Toni trépignait. Elle n’attendait qu’une chose, que le soir tombe et qu’elle puisse enfin aller faire ce qui lui avait donner une bonne raison pour sortir hors de son trou. Toni ne venait que trop rarement à Göteborg, et renouer avec la ville lui donna immanquablement un mal de crâne latent. Ou peut-être était-ce son déjeuner avec sa fille aînée qui lui avait provoqué ce trouble… Toni préférait largement la ville lorsqu’elle était plongée dans l’obscurité de la nuit et qu’un tout nouveau monde émergeait. Un monde où il y avait quelque chose de l’ordre de tous les possibles.
Le moment était finalement arrivé. Fin d’après-midi, la tenue réajustée et une jolie boite décorée remplie de Fondants du Chaudron, Toni marchait dans les rues de Völva Havegang, le sourire aux lèvres, en direction d’un endroit fort de souvenirs et de gens aimés. Elle avait le cœur battant sous sa poitrine, trop pressée de revoir son hôte et lui faire part des heureuses nouvelles qu’elle détenait. Elle avait annoncé sa venue par hibou deux jours auparavant, et toujours pleine de précaution n’avait bien évidemment pas signée de son nom.



Cher Titus,

Il faut absolument que je passe te voir pour te parler de choses qui ne peuvent s’écrire !
Je serai là en fin d’après midi dans deux jours.
Prends soin de toi d’ici là,

F.

PS – Pas d’inquiétude, ce sont de bonnes nouvelles.


Toni savait pertinemment que son destinataire identifierait son écriture et la reconnaissable lettre F qu’ils se signaient l’un à l’autre. Lettre originelle de leur lien de sang. F pour Falkenberg. Une lettre que l’un ni l’autre ne portait désormais. F pour fugitif.

Elle pénétra dans le vieux manoir, le pas hésitant et la démarche discrète. À cette heure prématurée elle savait qu’elle risquait d’interrompre le bal des préparatifs que sous aucun prétexte elle n’aurait eu envie de déranger. Poussant la porte d’entrée, elle arriva dans le grand hall, un lieu majestueux qu’elle ne connaissait que trop bien pour y avoir dansé de nombreuses nuits, sous ses traits ou ceux d’autrui. Instinctivement un battement de paupières fit s’effacer quelques rides et se dérober une vingtaine d’année. Ce lieu provoquait chez elle cet appel à la jeunesse, cette invitation à la liberté.

« Titus tu es là ? C’est Toni ! »


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Titus Yngvarsson
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Titus avait accueilli l'arrivée du hibou avec un sourire ravi. Il avait immédiatement repéré la bague accrochée à sa patte, portant le sceau de Durmstrang. C'était toujours une bonne surprise de recevoir une lettre de l’un.e de ses ami.es encore en études ou professeur.es, il n'avait pas souvent l'occasion de les voir.
Son sourire s'agrandit encore davantage lorsqu'il en lut les premières lignes. Il avait immédiatement reconnu l'écriture de Toni, avant même de voir l’énigmatique (mais familière) lettrine qui faisait office de signature. Il y avait quelques mois déjà qu'il n'avait pas eu de ses nouvelles.
Il relut plusieurs fois la missive en fronçant les sourcils. Qu'est-ce qu'elle pouvait bien avoir à lui annoncer de si impérieux qui requiert sa venue immédiate à Göteborg, où elle se rendait d'ordinaire rarement. Pas sans une bonne raison.
Au moins, ce n’était pas grave. Il avait eu peur, pendant une seconde, que ce ne soit à propos de son père. Qu’il ait encore mis au point un nouveau stratagème pour lui pourrir la vie, contre lequel Toni aurait voulu le mettre en garde. Mais non, elle avait bien précisé bonnes nouvelles. Avec un peu de chance, elle allait lui annoncer la mort de son paternel.
Un sourire sardonique au coin des lèvres, il avait griffonné une réponse rapide et renvoyé aussitôt le hibou d’où il venait. Il avait hâte.

Lorsque se profila enfin le soir de l’arrivée de Toni, il trépignait presque d’impatience. Toute la journée, il n’avait pu s’empêcher de jeter des coups d’œil à la porte du Triskèle toutes les cinq minutes, comme si cela avait pu faire passer le temps plus vite.
« Titus tu es là ? C’est Toni ! »
Le barman se retourna tellement brusquement qu’il manqua de lâcher sa baguette ‒ et par la même occasion, l’énorme pyramide de flûtes à champagne qu’il était en train de faire léviter. Il s’en débarrassa aussi délicatement qu’il le put, avant de se jeter dans les bras de la nouvelle venue.
« Ça me fait tellement plaisir de te voir. Installe-toi, fais comme chez toi. » Il lui offrit un siège au bar, avant de regagner son poste habituel de l’autre côté du comptoir.
« Je te sers quelque chose ? Ce mois-ci le cocktail vedette est à la cannelle et à l’orange, ça te plairait je pense. » Dit-il en esquissant un geste en direction des gigantesques bocaux remplis de jus de fruits frais qui trônaient derrière lui.
« Alors, cette grande nouvelle ? T’as enfin largué le fossile qui te sert de mari ? » Évidemment, il plaisantait… à moitié. Ça lui aurait certainement fait tout autant plaisir que d’apprendre la mort de son père.




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Toni Mørk
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De vive voix
*** samedi 04 décembre 2021, fin d'après-midi
Le bruit bref d’un tintement de verre étouffé avait à peine eu le temps de parvenir jusqu’aux tympans de la sorcière, que déjà Titus avait surgit, capturant aussitôt sa grande tante entre ses bras dans un geste si spontané qu’il réchauffa tout aussi vite le cœur de Toni. Il ne pouvait pas le voir mais son visage tout entier s’illumina dans l’étreinte brève mais si franche.

« Ça me fait tellement plaisir de te voir. Installe-toi, fais comme chez toi. »

« Et moi alors… Ça fait beaucoup trop longtemps. Ne me laisse pas tarder autant à ramener ma vieille carcasse à Göteborg la prochaine fois ! »

Elle prend place sur l’un des tabourets de bar qu’elle connait bien pour les avoir régulièrement pratiqués à une époque pas si lointaine. Même en pleine journée, sans l’effervescence de la nuit, ce lieu lui provoquait en elle, cette sensation familière et réconfortante. Titus, repassé de l’autre côté du bar, la sort de ses pensées furtives pleines de souvenirs vivaces.  

« Je te sers quelque chose ? Ce mois-ci le cocktail vedette est à la cannelle et à l’orange, ça te plairait je pense. »

« Tu as carte blanche comme d’habitude. Je sais que tu sauras surprendre mes papilles. »

Toni le regarde s’afférer déjà, alors qu’il enchaîne de nouveau.

« Alors, cette grande nouvelle ? T’as enfin largué le fossile qui te sert de mari ? » Toni ne peut contenir un rictus narquois. Titus était toujours un bon allier quand il s’agissait de vider son sac et décharger la colère de toute une vie. Qui mieux que lui pouvait la comprendre. Elle réplique, l’air entendu et le regard complice.

« Je serais bien folle de faire ça, t’imagines le gâchis ? Cinquante années de mariage, tout ça pour ne même pas en tirer avantage à la fin… Non, je refuse. J’attends patiemment que son vieux cœur asséché le lâche, quitte à l'aider un peu s'il se fait trop attendre, pour que je puisse profiter de la belle retraite que je mérite. Tu pourras enfin venir me voir sans crainte au manoir comme ça. »

Elle refuse de faire attendre plus longtemps son hôte à propos des raisons qui l’ont fait venir jusqu’ici, mais prend toutefois le temps d’ôter son lourd manteau qu’elle dépose sur le tabouret voisin. Bien vite écharpe et gants le rejoignent. Maintenant à l’aise, il était temps de débuter son récit.

« Bon, je vais pas te faire languir davantage, je sais que les courriers comme celui que je t’ai envoyé on s’en passerait bien, même avec un post-scriptum se voulant rassurant ». Elle déglutit, reprend sa respiration et observe les gestes habiles de Titus. « Je vais essayer d’être brève mais scrupuleuse. Il y a de cela deux week-ends c’était l’anniversaire de je ne sais plus lequel de nos grands oncles. Evidemment chaque anniversaire est prétexte à fête familiale pompeuse et barbante, tu le sais autant que moi. Evidemment en belle plante verte que l’on voudrait que je sois, je suis conviée. Evidemment en temps normal, tu t’en doutes, je me tiens bien éloignée de toutes ces réjouissances nauséabondes, préférant mes bonnes vielles boots et la terre humide de ma serre. Sauf que voilà, figure-toi que dans un élan de folie j’ai répondu présente. Oui je sais, moi-même je n’y comprends toujours rien. Mais quoi qu’il en soit, me voilà en robe de soirée, toute apprêtée, un verre de vin à la main. J’ai regretté d’être là aussitôt le seuil de la porte franchie, et j’étais sur le point de rebrousser chemin, audacieuse que je suis, sans la moindre excuse plausible, quand j’ai entraperçu un visage connu. » Elle fixe Titus du regard, un regard profond, animé d’une flamme toute particulière. Elle sait qu’il comprendra de qui elle parle avant même qu’elle n’ait à prononcer le prénom. « Edda. »

Elle tend sa main sur le comptoir, à la recherche de celle de son neveu, comme un signe réconfortant, porteur d’une heureuse nouvelle. « J’ai parlé à ta sœur, Titus. Elle voudrait te revoir. »  

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Titus Yngvarsson
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« Et moi alors… Ça fait beaucoup trop longtemps. Ne me laisse pas tarder autant à ramener ma vieille carcasse à Göteborg la prochaine fois ! » Le barman eut un sourire amusé. C’est vrai, cela faisait plusieurs mois au moins qu’il ne l’avait pas vue. Elle était pourtant bien la seule personne de sa famille dont il supportait la présence. Si différente de tous les autres.
« Tu as carte blanche comme d’habitude. Je sais que tu sauras surprendre mes papilles. » Avait-elle répondu aussitôt à sa proposition. Et son sourire s’élargit encore, découvrant ses canines légèrement proéminentes. Un rictus qui aurait certainement glacé le sang à n’importe quelle autre de ses nombreuses tantes et cousines. Mais pas Toni. Avec elle, il avait toujours pu être lui-même, il n’avait jamais eu peur de l’être.
Ils échangèrent un regard complice, et Titus se mis au travail tout en écoutant sa grande-tante parler.
« Je serais bien folle de faire ça, t’imagines le gâchis ? Cinquante années de mariage, tout ça pour ne même pas en tirer avantage à la fin… Non, je refuse. J’attends patiemment que son vieux cœur asséché le lâche, quitte à l'aider un peu s'il se fait trop attendre, pour que je puisse profiter de la belle retraite que je mérite. Tu pourras enfin venir me voir sans crainte au manoir comme ça. »
Il laissa échapper un petit ricanement moqueur, tout en pilant férocement de la glace dans les deux verres qu’il venait de sortir. Ce jour-là serait définitivement un jour de fête.
« Tu pourras m’envoyer un hibou et je viendrai aussitôt te rejoindre avec du champagne pour célébrer ça comme il se doit. »
Il ajouta une mesure de rhum à son shaker, du miel, ainsi qu’une généreuse cuillère de cannelle. L’air embaumait déjà les épices et le sucre, comme si l’esprit-même de Yule était soudain entré dans la pièce pour les envelopper de son parfum chaleureux. Il adorait ce cocktail, et il espérait que ce serait aussi le cas de Toni.
« Bon, je vais pas te faire languir davantage, je sais que les courriers comme celui que je t’ai envoyé on s’en passerait bien, même avec un post-scriptum se voulant rassurant. » Il hocha simplement la tête, levant vers elle un regard intrigué sans s’arrêter de trancher méthodiquement les oranges qu’il sortait une à une de leur bac.
« Je vais essayer d’être brève mais scrupuleuse. » Commença-t-elle. Et malgré lui, malgré ses mots rassurants, Titus sentait l’angoisse sourdre au fond de ses tripes.
Il l’écouta sans l’interrompre lui narrer les dernières nouvelles de sa famille. Il eut un petit rictus amer. Encore une soirée outrageusement coûteuse et inutile à laquelle il aurait certainement été convié (autrement dit, forcé) par ses parents, s’il n’avait pas été déshérité. Ce genre d’évènements mondains ne lui manquait pas le moins du monde, il ne s’y était jamais senti à sa place de toute façon.
« [...] Edda. J’ai parlé à ta sœur, Titus. Elle voudrait te revoir. » Ce prénom lui fit l’effet d’un électrochoc, il fut brutalement tiré de ses réflexions. Sous l’effet de la surprise, il lâcha le couteau qui vint s’écraser sur le comptoir dans un fracas de métal et de pulpe d’orange. La main de Toni vint trouver la sienne et il s’y accrocha comme on s’accroche à une corde de sauvegarde.
« Pourquoi.. souffla-t-il, la gorge terriblement sèche. Pourquoi maintenant ? Après tout ce temps ? »




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Toni Mørk
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De vive voix
*** samedi 04 décembre 2021, fin d'après-midi
Les mains habiles et la dextérité virtuose de Titus s’étaient alliées dans un manège millimétré. Chaque geste semblait évident, familier, maîtrisé. Les yeux concentrés sur sa préparation étaient toutefois accompagnés d’un sourire irréfragable qui lui étirait les lèvres avec malice et complicité. A la vue de ses canines proéminentes, Toni se dit que beaucoup devait craindre les gens comme Titus. Les mêmes qui devaient éprouver de la répugnance à son égard. Peut-être était-ce pour cela qu’ils avaient toujours eu ce lien spécial, cette affection particulière l’un pour l’autre. Depuis le commencement, depuis le tout début.

« Tu pourras m’envoyer un hibou et je viendrai aussitôt te rejoindre avec du champagne pour célébrer ça comme il se doit. »

Une idée, ou plutôt une information qu’elle se souvint devoir aborder avec Titus, surgit alors dans son esprit. Et comme pour mieux être certaine de ne pas la laisser s’échapper, Toni arrêta de faire danser ses doigts sur le comptoir, toute entière dévolue à expliquer ses projets.

« Tu sais qu’en parlant de ça, je vais probablement disparaître quelques semaines cet été. Louer une maison. Quelque part. Loin de tout. Du moins le temps que j’arriverais à échapper aux griffes du vieux Mørk. Si jamais tu as envie, et si tu arrives à dégager du temps bien sûr, je pourrais te faire parvenir un hibou pour t’indiquer la localisation. Shandar sera probablement de la partie. Du moins j'y compte bien. »

Sans attendre la réponse, Toni s’était empressée de conter ses mésaventures, transmettre cette nouvelle qui l’avait faite venir jusqu’ici. Heureuse la nouvelle elle l’espérait. Les mots s’étaient enchaînés à mesure que les ingrédients s’étaient eux-mêmes ajoutés dans le shaker. Les délicieuses odeurs qui venaient chatouiller leurs narines s’accordaient étonnamment bien à l’histoire – déroulée seulement quelques semaines plus tôt, terminant ainsi d’assoir l’atmosphère et de planter le décor.

Toni avait tenté d’être rapide, mais elle avait senti naître une certaine tension chez son interlocuteur. Lorsque le prénom fut finalement lâché, le barman avait laissé échapper d’entre ses doigts le couteau jusqu’alors fermement tenu. Malgré le bruit métallique et l’éclat du choc, Toni n’eut guère peur. Pas de cris de surprise, ni de conseil affolé. Seulement le calme.

Son premier réflexe avait été tout autre. Prendre sa main dans la sienne. Une main aussitôt saisie avec une intensité pleine de vulnérabilité. Drôlement touchante pour cette femme dont le cœur avait gelé par des hivers trop vigoureux et des épreuves trop nombreuses, il y a fort longtemps déjà.

« Pourquoi… Pourquoi maintenant ? Après tout ce temps ? »

La seconde main vint se poser par-dessus leurs deux mains jointes. Une paume douce et enveloppante, un geste chaleureux, osons le dire maternel. Un réflexe qu’elle s’était vue échapper. Elle qui avait tant lutté avec ces démons-là. Un élan pour le rassurer. Lui, mais peut-être aussi un peu soi.

« Je n’ai pas tout le détail. Notre échange a été assez bref dans l’ensemble, et elle s’est montrée très…, Toni cherchait ses mots, consciente de leur importance tout particulière en ce moment chargé. Prudente, comme à l’affut, redoutant une oreille indiscrète ou un regard malveillant. Enfin je ne t’apprends rien, tu sais comment ils sont… »

Toni ne voulait rien excuser. Simplement expliquer.

« Je pense qu’elle devait, et doit encore, craindre ton père. »

Les mots étaient si écrasants tout à coup qu’il fallait les espacer de brefs silences. Reprendre son souffle, respirer, sous peser.

« Elle m’a dit que tu lui manquais. Beaucoup. »

Et puis les yeux plongés dans les siens.

« Que son frère lui manquait. »

Elle marqua un nouvel arrêt, elle-même prise dans un tourbillon d’émotions. Cette famille les avait tant brisés, elle et lui. Eux, et tant d’autres.

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Titus Yngvarsson
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« Tu sais qu’en parlant de ça, je vais probablement disparaître quelques semaines cet été. Louer une maison. Quelque part. Loin de tout. Du moins le temps que j’arriverais à échapper aux griffes du vieux Mørk. Si jamais tu as envie, et si tu arrives à dégager du temps bien sûr, je pourrais te faire parvenir un hibou pour t’indiquer la localisation. Shandar sera probablement de la partie. Du moins j'y compte bien. »
Le barman avait cessé un instant sa découpe méthodique, comme pour mieux l'écouter, l’air rêveur. Cette proposition lui semblait idyllique, il ne se voyait certainement pas la refuser. Et il ne comprenait que trop bien le désir d'évasion de Toni, pour l'avoir longtemps partagé lui aussi. Quant à Shandar, il ne le connaissait qu'à travers les récits de sa grande-tante, mais c'était suffisant pour qu'il le juge digne d'intérêt.
« Ce serait avec plaisir. Je trouverai toujours du temps pour toi, je suis sûr que Félix me laissera prendre quelques jours sans souci. »
Mais la joie de Titus était retombée comme un soufflé à la mention de sa famille. De sa petite sœur. Il y a si longtemps qu'il ne l'avait pas vue, qu'il n'avait même osé demander de ses nouvelles. C'était bien la dernière chose à laquelle il s'attendait, après tant d'années. La main toujours désespérément accrochée à celle de Toni, douloureusement crispée, il sursauta presque en sentant sa paume chaude se poser doucement dessus. Un geste si simple et pourtant si lourd de sens à ses yeux. Il se détendit quelque peu.
« Je n’ai pas tout le détail. Notre échange a été assez bref dans l’ensemble, et elle s’est montrée très… Prudente, comme à l'affût, redoutant une oreille indiscrète ou un regard malveillant. Enfin je ne t’apprends rien, tu sais comment ils sont… Je pense qu’elle devait, et doit encore, craindre ton père. »
Titus hocha mollement la tête, une expression dégoûtée tordant momentanément sa bouche. Il n'avait pas oublié, malgré les années. Son enfance passée parmi les Falkenberg, sous le joug de son père, était gravée au fer rouge dans son être. Encore aujourd'hui il ne savait pas s'il pourrait y échapper un jour, si c'était même possible.
« Elle m’a dit que tu lui manquais. Beaucoup. Que son frère lui manquait. »
Il sentit sa gorge se nouer douloureusement, assailli par une nuée de sentiments qu’il croyait avoir réussi à refouler pour de bon. De la culpabilité, toujours, beaucoup de tristesse, d’amertume et de nostalgie, et surtout une rage corrosive. Pas contre Edda, mais contre leur père. Contre cette pourriture abjecte qui semblait s’appliquer à gâcher la vie de tous ceux qui avaient le malheur de le côtoyer.
Il finit par baisser les yeux, il savait que s’il soutenait plus longtemps le regard de Toni il allait se mettre à pleurer, et il n’avait pas envie de ruiner son maquillage.
« Elle aussi elle me manque, souffla-t-il, la voix tremblante. Il se sentit soulagé d’avoir enfin mis des mots là-dessus, de l’avoir enfin confié à quelqu’un. Mais je vois pas ce qu’on peut faire. Si Yngvar apprend que… » Il chercha un instant ses mots, puis finit par un geste vague de la main. Si Yngvar apprenait que sa fille faisait quoi que ce soit pour reprendre contact avec Titus, ou inversement, ils risquaient gros, tous les deux.




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Toni Mørk
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*** samedi 04 décembre 2021, fin d'après-midi
Toni avait senti que l’évocation du mot père avait provoqué chez son petit neveu un mouvement de répulsion. Elle s’en voulut évidemment instantanément, car il n’existait pas pire dénomination pour qualifier cet homme. On pouvait aisément ajouter gentil et chaleureux à la liste de ses antonymes parfaits. Père, un terme bien malvenu pour un individu qui n’en avait aucun des attributs.
Toni, au cours de sa déjà longue existence, avait croisé la route de bien des hommes rêches et avides de pouvoir, au cœur sec et à l’égo immodéré. Le monde des sangs-pur était rempli de ce genre de spécimen. Faciles à dégoter au détour d’un couloir du ministère, ou au milieu d’une salle de réception mondaine. Peu d’entre eux portaient de l’intérêt à leur progéniture en dehors de ce qu’ils symbolisaient pour l’avenir : l’immortalité de leur nom, et donc indirectement la leur.
Non Yngvar, lui était d’un tout autre acabit. Il se distinguait de ses semblables par une émotion qui lui était propre, une sensation intime qu’il faisait naitre chez ses interlocuteurs. La pesanteur. Lourd, écrasé, rompu, voilà comme on se sentait sous le regard certain de cet homme-là. Etant apparenté à une branche rapprochée au sein de sa famille de naissance, Toni avait malheureusement croisé ce terrible mage à de nombreuses, bien que toujours formelles, occasions. Elle conservait de lui des souvenirs très encrés et habités. Notamment celui d’une danse lors de son mariage avec sa cousine, qui l’avait laissée asphyxiée, sans plus aucun air dans ses poumons, comme s’il lui avait aspiré sciemment tout son souffle.

Toni revint à elle en voyant se détourner le regard embué de celui qu’elle considérait bien plus qu’un simple petit cousin.

« Elle aussi elle me manque… mais je vois pas ce qu’on peut faire. Si Yngvar apprend que… »

Une phrase qu’il du se résoudre à laisser inachevée, brisant au passage le cœur de sa tante.

« Ce qu’on peut faire… » Toni répéta ses mots dans un chuchotement à peine audible, comme ils s’étaient répétés dans son crâne une fraction de seconde auparavant.  

Puis le silence s’installa un bref instant.

Elle releva finalement brusquement la tête, récupéra sa main jusque-là enveloppante, pour l’appuyer avec la deuxième sur le comptoir, afin de se redresser entièrement. Sa chaise en fit tellement surprise qu’elle en tanga jusqu’à frôler la chute.

« Mais des tas de choses pardi ! Ygnvar n’est pas devin, et encore moins divin. Je n’en peux plus de ces tyrans qui nous contraignent au silence. Ne crois-tu pas qu’à trois esprits aussi affutés que les nôtres on ne peut pas trouver une idée qui le forcera enfin à ôter son nez d’affaires qui ne le regardent pas. »

Cette question, qui avait davantage des airs de cris de révolte, s’était achevée en même temps que les pas de Toni jusque derrière le comptoir. Face à Titus, sans obstacle à sa surabondance légendaire, la tante empoigna méticuleusement le neveu par les épaules.

« Ecoute moi. Ta sœur est grande à présent. Elle a sa vie à elle, et elle te ressemble plus que tu ne le crois. »

Consciente d’avoir probablement surpassé l’espace vital de Titus dans son élan enthousiaste, la sorcière recula quelque peu avant de s’apprêter à lui confier la suite.

« Ecoute moi Titus. Je suis férocement prête à vous aider, à endosser les responsabilités et prendre des risques pour vous. Contrairement à vous deux, ma vie est davantage derrière moi à présent, j’ai le luxe de pouvoir me permettre cela. »

Laissant couler ses bras contre son corps, les mots finaux sortirent calmement de sa bouche.

« Laisse-moi vous aider. »

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@Titus Yngvarsson
Titus Yngvarsson
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« Ce qu’on peut faire… Chuchota Toni, avant de se redresser d’un coup. Mais des tas de choses pardi ! Ygnvar n’est pas devin, et encore moins divin. Je n’en peux plus de ces tyrans qui nous contraignent au silence. Ne crois-tu pas qu’à trois esprits aussi affutés que les nôtres on ne peut pas trouver une idée qui le forcera enfin à ôter son nez d’affaires qui ne le regardent pas. »
Le barman esquissa un début de sourire. Les paroles de sa tante, semblables à une véritable déclaration de guerre, insufflaient en lui un peu de vigueur. Il avait envie d'y croire, vraiment. Mais pouvait-il se le permettre ? Il avait appris à laisser ses espoirs derrière lui, en ce qui concernait sa famille de sang. Il n’y avait rien à attendre d’Yngvar, ni de toustes celleux qui étaient sous son joug.
« Ecoute moi. Ta sœur est grande à présent. Elle a sa vie à elle, et elle te ressemble plus que tu ne le crois. » Elle l’avait saisi par les épaules, comme pour mieux l’atteindre, pour marteler ses mots dans son esprit.
« Ecoute moi Titus. Je suis férocement prête à vous aider, à endosser les responsabilités et prendre des risques pour vous. Contrairement à vous deux, ma vie est davantage derrière moi à présent, j’ai le luxe de pouvoir me permettre cela. Laisse-moi vous aider. »
Titus en eut les larmes aux yeux. Il demeura silencieux quelques instants, en proie à un tourbillon d'émotions inattendu. La surprise de voir avec quelle facilité elle acceptait de prendre des risques pour lui. L'espoir que les choses changent enfin. Une tendresse et une gratitude infinies pour la seule personne de sa famille à avoir toujours été là pour lui, pendant toutes ces années.
Il avait abandonné couteau et fruits pour se lever à son tour et la serrer dans ses bras, luttant toujours pour retenir les larmes qui menaçaient d'inonder son impeccable eyeliner.
« Merci, murmura-t-il, la voix tremblante. Je ne sais même pas comment je peux réellement te remercier. Je crois que je vais commencer par finir ton cocktail. » Il se mit à rire, tout en essuyant discrètement le coin de ses yeux. Machinalement, il ajouta au shaker ses fruits soigneusement découpés et mixa le tout d’un coup de baguette. Il acheva la boisson avec un sortilège de glaçage, avant de pousser vers Toni l’un des verres remplis à ras-bord.
« Comment voudrais-tu procéder ? Ça fait tellement longtemps que je ne suis plus les histoires de la famille que je ne saurais même pas comment m’y prendre. »




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*** samedi 04 décembre 2021, fin d'après-midi
L’élan de hardiesse de Toni avait fait naître l’ébauche d’un sourire sur le visage de son cousin. Le plus beau des encouragements. L’idée de rendre joyeux, même brièvement Titus, l’avait poussé à se montrer encore plus combative et décidée.

Mais bientôt, ce furent les larmes qui noyèrent les yeux du sorcier. Et au milieu de son flot de paroles, la vieille professeure ne put que constater, désarmée, ce spectacle qui freina son cœur d’un battement ou deux. Et sans qu’elle n’ait le temps de réagir davantage, certaine qu’elle avait dit le mot de trop, le jeune homme s’était levé et l’avait pris dans ces bras. Une étreinte inattendue qui avait parachevé d’étouffer son cœur, de bonheur cette fois-ci.

« Merci. Je ne sais même pas comment je peux réellement te remercier. Je crois que je vais commencer par finir ton cocktail. » Elle eut envie de lui dire merci à lui. Merci d’avoir su se libérer du joug familial et des injonctions. Merci d’avoir été si courageux, pour eux deux, mais surtout pour lui-même. Merci de s’être resté fidèle, coûte que coûte et aux prix de lourds sacrifices. Merci d’avoir été ce petit garçon si unique qu'elle avait connu autrefois, dans une autre vie, par d'autres vents, et cet allié sans faille au sein des Falkenberg. C’était net, clair comme un ciel sans nuage, de toutes ces épreuves, c’était lui le grand vainqueur.  

Son rire clair et lumineux – la plus belle des récompenses, transperça la pièce en même temps que l’odeur des fruits chatouilla les narines de Toni. Un verre glissa jusqu’à elle, faisant déborder de quelques gouttes le liquide qui avait été savamment préparé. Toni s’en saisit sans hésiter et agita le verre sous son nez pour mieux en savourer tous les arômes.

« Comment voudrais-tu procéder ? Ça fait tellement longtemps que je ne suis plus les histoires de la famille que je ne saurais même pas comment m’y prendre. »

Le liquide chaud et sucré coula le long de sa gorge. Elle ferma les yeux pour mieux profiter de cette petite étincelle qui dansait au creux de son ventre. Elle ne dit rien. Aucun mot ne pouvait décrire ce qu’elle venait de goûter de toute façon. Titus était vraiment le meilleur maître des cocktails qui pouvait bien pouvoir exister. Un petit air ravi s’installa durablement sur son visage et sa main, dans un geste précis et reconnaissable – l'indexe contre le pouce formant un cercle, vint souligner à son créateur, la félicité de la boisson.

« Comme tu le sais Yule approche, il y aura des festivités dans tous les sens chez les Douze comme tous les ans. » Toni leva les yeux au ciel sans même s’en apercevoir, un vieux réflexe du corps inscrit en elle dès qu’était évoqué ce genre de rassemblements familiaux. « Je vais très certainement croiser ta sœur à une de ces occasions. Je peux lui glisser un mot discrètement, ça sera plus prudent qu’une lettre. » Elle sentit l’excitation naître en elle. Tout ceci n’était pas un jeu, mais défier cette ordure d’Yngvar la mettait en joie. « Et puis ensuite, je vous fixe rendez-vous à l’un et l’autre, au même moment, au même endroit. Un endroit neutre, sûr, à l’abris des regards et de toute suspicion… » Toni n’avait pas vraiment d’endroit à elle. Rien qu’à elle. Elle devait ça aux joies du mariage – le bonheur de tout partager n’est-ce pas, et à l’honneur de porter le nom qu’était le sien. Beaucoup de privilèges mais aussi beaucoup d’abnégation. Il y avait la serre du manoir, mais malheureusement on ne savait jamais trop quelles oreilles y traînaient, même en prenant toutes les précautions du monde. Le Triskèle non plus n’était pas assez sûr à son goût, trop de répercutions pour Titus si jamais quelque chose devait mal tourner. Toutefois il y avait bien un endroit à l’abris de tout soupçons… « Je te proposerais bien mes appartements à Durmstrang. Je sais ça peut sembler une mauvaise idée, mais jamais personne n’y pensera non ? Oser venir en plein milieu d’une école bourrée de sorciers, c’est tellement zelé que personne ne songera à remarquer quoi que ce soit. Il me suffirait de créer un portoloin directement à l’intérieur de mes murs, et ni vu ni connu. » Elle scrutait la réaction de Titus, inquiète qu’il désapprouve totalement, pire qu’il trouve l’idée nulle ou sotte. Elle avait besoin de rêver Toni, et ce rêve-là lui semblait plus atteignable que tous les autres. « Je sais bien que les portoloins sont contrôlés à Durmstrang, mais je peux m’arranger avec le professeur de sortilèges, c’est un bon ami à moi, il me doit plus d’un service. Et puis enfreindre les règles de temps en temps ça n’a jamais fait de mal à personne non ? »

Elle marqua une pause, les mains humides de cette audace qui l’avait soudain prise. Dire à haute voix ces mots leur donnait tout à coup une toute autre dimension.

« Dis-moi, il a un nom ce cocktail ? » lui demanda-t-elle, faussement innocente.

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@Titus Yngvarsson


- - tu étais coucou, et tu vas devenir aigle mon frère. tu étais bousier, tu vas devenir pince oreille. tu n'étais qu'une petite entrée, tu deviendras plat principal.
Titus Yngvarsson
Titus Yngvarsson
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
Toni semble particulièrement apprécier sa boisson et le visage du barman s’éclaire aussitôt d’un large sourire, découvrant la pointe de ses canines effilées. C’est sans doute ce qu’il aime le plus dans son métier, créer quelque chose à partir de rien et regarder la personne savourer sa création.
« Comme tu le sais Yule approche, il y aura des festivités dans tous les sens chez les Douze comme tous les ans. Toni lève aussitôt les yeux au ciel et il ne peut s’empêcher de pouffer de rire. Je vais très certainement croiser ta sœur à une de ces occasions. Je peux lui glisser un mot discrètement, ça sera plus prudent qu’une lettre. »
Titus hoche pensivement la tête. Une lettre, ce serait trop dangereux, effectivement. Trop de chances que leur père l’intercepte, avec sa paranoïa latente et sa sale tendance à fourrer son nez partout.
« Et puis ensuite, je vous fixe rendez-vous à l’un et l’autre, au même moment, au même endroit. Un endroit neutre, sûr, à l'abri des regards et de toute suspicion… »
Il pense immédiatement au Triskèle. Un endroit où, assurément, Yngvar n’aurait jamais l’idée de mettre les pieds. Cependant, est-ce vraiment prudent de donner rendez-vous à sa sœur sur son lieu de travail ? Les répercussions possibles, si jamais ça finissait par être découvert… Il a beau savoir que Viktor serait là pour le soutenir, il n’a pas envie de prendre le risque de mêler son patron à cette histoire. Mais où, alors ?...
« Je te proposerais bien mes appartements à Durmstrang. Je sais ça peut sembler une mauvaise idée, mais jamais personne n’y pensera non ? Oser venir en plein milieu d’une école bourrée de sorciers, c’est tellement zélé que personne ne songera à remarquer quoi que ce soit. Il me suffirait de créer un portoloin directement à l’intérieur de mes murs, et ni vu ni connu. »
Titus la fixe avec des yeux ronds. C’est tellement osé que même lui n’y aurait pas songé. Les risques qu’elle prend, si jamais iels sont découverts, sont monumentaux. Est-ce que son nom et son statut suffiraient à la protéger, dans une telle situation ? Défier l’autorité de son père, c’est une chose qu’il est prêt à faire avec plaisir, mais risquer la carrière de sa tante…
« Je sais bien que les portoloins sont contrôlés à Durmstrang, mais je peux m’arranger avec le professeur de sortilèges, c’est un bon ami à moi, il me doit plus d’un service. Et puis enfreindre les règles de temps en temps ça n’a jamais fait de mal à personne non ? »
Enfreindre les règles, ça a toujours été son truc, finalement. Qu’il le veuille ou non. Sa simple existence est une entorse à leurs foutus dogmes dénués de sens, alors au point où il en est…
« Durmstrang… C’est gonflé. Ça me plaît, murmure-t-il après un instant de silence, une lueur de défi allumée au fond des yeux. Mais tu risques gros si jamais ça tourne mal. T’es sûre ? » Elle semble y avoir déjà réfléchi, mais il veut en être certain, il veut l’entendre.
« Dis-moi, il a un nom ce cocktail ? » Titus secoue la tête. Il n’est pas sur la carte depuis très longtemps. D’ailleurs, Toni est l’une des premières personnes à le goûter.
« Pas encore, je te laisse l’honneur de le nommer, si tu veux. »




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