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the more i grow, the less i seem to know (titus)
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Ina Falkenberg
Ina Falkenberg
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
the more i grow,
the less i seem to know


i've been trying to keep my head straight. where i roam, it never feels like home. @Titus Yngvarsson (sarasvati)


Elle s’arrête devant le bâtiment, fixe la façade délabrée, puis le papier qu’elle sort de sa poche. Le Triskèle. Elle n’est pas certaine d’avoir un jour mis les pieds dans cette partie de Göteborg, et c’est sur ses gardes qu’elle franchit les portes du bar, Eldrid dans sa manche, sous sa forme de salamandre. Elle n’a pas déguisé son apparence cette fois-ci, pas comme elle le fait dans certaines parties de la ville, ne pense pas spécialement croiser quelqu’un qu’elle connaît dans ce quartier. Surtout, elle veut que Titus ait une chance de la reconnaître, même si vingt ans se sont écoulés et qu’elle était enfant la dernière fois qu’iels se sont vu.es. Elle n’est même pas certaine qu’il aura envie de lui parler ou d’avoir quoique ce soit à faire avec quelqu’un d’une famille qu’il a probablement oublié depuis longtemps. Mais en apprenant qu’il est toujours à Göteborg, qu’il travaille dans ce bar, Ina a ressenti le besoin de renouer avec lui. Iels ont beau ne jamais avoir eu de lien proche, elle sait que si une personne de sa famille peut la comprendre, c’est probablement lui. Elle s’avance dans le hall, lève les yeux pour observer l’endroit, émerveillée. Elle s’interrompt quand un serveur passe à côté d’elle et elle l’arrête en posant une main sur son bras. Il penche son oreille près d’elle. « Je cherche Titus Yngvarsson, on m’a dit qu’il travaillait ce soir ? » dit-elle, assez fort pour couvrir la musique. Il ne lui répond pas, pointe ce qu’elle devine être le bar dans la pièce d’à côté. Elle lui adresse un sourire et reprend son chemin, soudain anxieuse. Elle ne le voit pas immédiatement au travers de la foule qui danse, mais elle finit par apercevoir celui qu’elle devine être son cousin, les deux autres barmen ne lui rappelant pas autant celui qu’elle voyait parfois à des repas de famille. Elle s’avance, patiente alors qu’une dizaine de personnes essaye de commander un verre. Puis soudain il la regarde, attend sa commande. « Titus ? » Elle doit se mettre sur la pointe des pieds pour se pencher par-dessus le bar, hausse la voix pour qu’il l’entende. « Je sais pas si tu te souviens de moi, » poursuit-elle. « Ina. Iseline Falkenberg, » précise-t-elle en se désignant. « On pourrait parler ? Quand tu peux ? » Elle est presque certaine qu’il va lui dire non, n’imagine pas une seule raison pour qu’il ait envie de parler à quelqu’un de son passé, après avoir été renié. Elle croise presque les doigts, lui adresse un sourire qui se veut rassurant, espère qu’il dira oui.


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and you make me more and more a villain every day. well, if you're a hater, then hate the creator, it's in your image i'm made.
Titus Yngvarsson
Titus Yngvarsson
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Comme toutes les nuits, le Triskèle est bondé. L’ambiance est électrique, les client·es se pressent autour de lui pour passer leurs commandes. Leurs mots se noient dans les basses qui font vibrer les murs, leurs visages se confondent dans la lumière changeante des néons, à peine aperçus et déjà oubliés.
Le regard dissimulé par les verres teintés qui protègent ses pupilles hypersensibles, un éternel sourire planté sur les lèvres, Titus prépare cocktail après cocktail avec la régularité d’une machine. Imprimés dans sa mémoire musculaire, il effectue chaque geste sans même y penser, pas le temps pour ça de toute façon.
« Titus ? » Il tourne la tête vers la nouvelle venue, l’air interrogateur, il attend sa commande. Elle semble hésiter. Et plus il la regarde, plus il a une étrange impression de déjà-vu. Cliente régulière du Triskèle ou connaissance de son groupe d’ami·es, il n’en a aucune idée, impossible de remettre un nom sur ce visage.
« Je sais pas si tu te souviens de moi, Ina. Iseline Falkenberg, explique-t-elle en se penchant par dessus le bar pour qu’il puisse mieux l’entendre. On pourrait parler ? Quand tu peux ? »
Il en perd son sourire, persuadé d’avoir mal compris. La seule chose qu’il est bien sûr d’avoir entendue, c’est Falkenberg, et c’est amplement suffisant pour lui donner immédiatement la nausée.
« Je prends ma pause dans cinq minutes, dit-il finalement, avant que son silence ne commence à devenir vraiment gênant. Il lui pointe du doigt la salle adjacente, le jardin. Tu peux m’attendre là-bas, ce sera plus calme pour parler. »
Le barman se dépêche de s’occuper des quelques personnes qui attendent encore leurs cocktails, avant d’abandonner son bar la boule au ventre. Au passage, il attrappe Endellion et le drape sur son épaule comme une écharpe.
Il sourit à nouveau en la rejoignant, presque timidement. Maintenant qu’il y réfléchit, sa dernière conversation avec Ásvaldr lui revient en mémoire, et il devine sans mal pourquoi elle est là.
« Ina, bien sûr que je me souviens de toi ! D’un geste, il l’invite à le suivre sous l’une des arcades couvertes de rosiers fleuris, jusqu’à un banc inoccupé un peu à l’écart. Je suis désolé, je t'avais pas reconnue. Ça fait tellement longtemps… » Elle était encore enfant la dernière fois qu’il l’a vue, elle ne devait pas avoir plus de sept ou huit ans.
« J’ai appris ce qui t’es arrivé. Je suis… En fait je sais pas si je dois te dire désolé ou bien félicitations. »




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late night, black eyeliner, sweat and shivers ☾☾☾ long life to the spiders, safe travels to the crows, love to the ghosts who taught me everything i know.
Ina Falkenberg
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Elle ne sait pas si elle a bien fait, de venir le voir soudainement, pendant qu’il travaille. De venir le voir tout court. Elle le voit, quand elle se présente, son sourire qui s’efface, qui se crispe, et elle pense immédiatement qu’elle a fait une erreur. « Je prends ma pause dans cinq minutes. Tu peux m’attendre là-bas, ce sera plus calme pour parler. » Il lui pointe une autre salle du doigt et elle hoche la tête, le laisse retourner travailler. Elle s’y dirige, une boule au ventre. Après tout, il n’a pas de moyen de savoir qu’elle a coupé les ponts avec les Falkenberg, il n’est pas étonnant qu’il se méfie. Au moins, il ne l’a pas envoyé balader immédiatement, au moins, elle pourra lui expliquer sa situation. Elle espère qu’il comprendra, pour être passé par quelque chose de similaire, lui aussi. Elle ne se souvient pas des faits, à l’époque, personne n’ayant rien dit à la fillette de huit ans qu’elle était. Elle avait simplement remarqué qu’il ne venait plus, qu’il semblait avoir quitté la famille, d’une certaine manière. Ce n’est que plus vieille qu’elle ose finalement demander à Markus ce qui s’est passé, en réalité. Elle ne sait plus ce qu’elle a pensé, sur le coup. Elle sait juste qu’aujourd’hui, elle reconnaît le courage qu’il lui a fallut. Elle espère simplement qu’il veuille bien discuter de son expérience, lui donner des conseils, peut-être. Ina n’a personne d’autre dans son entourage qui comprend réellement ce qui lui arrive, ses proches n’osant pas réellement la soutenir en public, encore rattaché.es à la dynastie familiale. Elle espère que Titus pourra l’éclairer, qu’elle pourra se raccrocher à leur expérience commune.
Elle l’attend juste cinq minutes, avant qu’il ne la rejoigne dans le jardin qu’elle ne cesse d’admirer. Il lui sourit finalement, mais elle ne sait pas si elle peut se détendre, redoute qu’il lui dise finalement de rentrer chez elle. « Ina, bien sûr que je me souviens de toi ! Je suis désolé, je t'avais pas reconnue. Ça fait tellement longtemps… » Soulagée, elle lui sourit à son tour, le suit jusqu’au banc vers lequel il les guide. « Désolée si je t’ai fait peur, » répond-t-elle en s’asseyant. Eldrid quitte sa manche, s’enroule autour de ses doigts, attentive à la conversation. « J’ai appris ce qui t’es arrivé. Je suis… En fait je sais pas si je dois te dire désolé ou bien félicitations. » Un nouveau sourire, nerveux. Elle ne sait pas comment prendre les félicitations, après avoir vu tout son monde s’écrouler. Au moins, elle n’aura pas besoin de lui faire de résumé. « Je suis toujours un peu perdue sur ce que je ressens, pour être honnête. Mais merci, j’imagine ? » Elle hausse les épaules, prétend que ce n’est pas grave, même si depuis qu’elle est partie, la colère se mêle à la tristesse lorsqu’elle pense à la perte de sa famille, de ses parents. Elle n’a pas encore réussi à ressentir quoique ce soit de positif à cet égard. « Je voulais venir te voir, parce que je me suis souvenue que tu étais parti, toi aussi, et comme je suis venue m'installer à Göteborg, Ásvaldr m'a dit que tu travaillais ici. » Elle lui avait posé la question, curieuse de savoir si quelqu'un avait encore des nouvelles de lui. Elle ne s'était pas attendue à avoir une réponse positive et une adresse. « Je ne sais pas si tu serais d'accord pour en parler, je sais que ça fait longtemps. » Elle lui adresse un nouveau sourire, soulagée d’être enfin là, après s’être imaginée des jours cette conversation.


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Titus Yngvarsson
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« Je suis toujours un peu perdue sur ce que je ressens, pour être honnête. Mais merci, j’imagine ? » Elle hausse les épaules, et Titus esquisse un sourire nerveux, un peu gêné. Il lui arrive d’oublier que ce n’est pas forcément une bonne nouvelle pour tout le monde et qu’Ina n’est peut-être pas dans le même état d’esprit que lui.
Lui-même n’a pas toujours pris la chose aussi légèrement, il lui a fallu des années pour que la douleur se calme. Psychique, du moins. Les séquelles physiques, dernier cadeau empoisonné de son père, il les porte encore dans sa chair. Il les ressent encore dès qu’il pose la jambe gauche par terre.
« Je voulais venir te voir, parce que je me suis souvenue que tu étais parti, toi aussi, et comme je suis venue m'installer à Göteborg, Ásvaldr m'a dit que tu travaillais ici. » Tout en l’écoutant, il se laisse tomber à côté d’elle, une main posée contre son attelle.
Il ne peut s’empêcher d’être soulagé de savoir que c’est simplement Ásvaldr qui lui a donné son lieu de travail. De savoir que ce n’est pas l’entièreté des Falkenberg qui sait où il travaille et les lieux qu’il fréquente. Si jamais son père réussissait à retrouver sa trace… Qu’est-ce que ça changerait, finalement ? Titus n’est plus un adolescent frèle et terrifié, il n’est plus tout seul, il ne risque plus grand chose. Pourtant, cette peur revient encore régulièrement le hanter.
« Je ne sais pas si tu serais d'accord pour en parler, je sais que ça fait longtemps. » Assez longtemps pour que la simple mention de sa famille ne lui provoque plus une angoisse incontrôlable. Assez pour lui faire réaliser que s’il a pu leur survivre, il peut survivre à tout.
« Ça me dérange pas d’en parler, lui assure-t-il en hochant la tête. J’aurais bien aimé avoir aussi quelqu’un qui est passé par là, quand ça m’est arrivé. » Même si Ina est plus âgée qu’il ne l’était à l’époque, il ne veut pas qu’elle se sente aussi démunie et isolée que lui.
« Tu as un endroit sûr où rester ? Je peux t’héberger, si jamais. »




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Ina Falkenberg
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Assise et au calme, elle se laisse respirer plus doucement, rassurée par le regard et les sourires rassurants de Titus, l’air finalement content de la voir. Cela fait des semaines qu’elle ne sait plus comment aborder sa famille, d’autant plus lorsque c'est un cousin qu'elle n'a pas vu depuis deux décennies. « Ça me dérange pas d’en parler. J’aurais bien aimé avoir aussi quelqu’un qui est passé par là, quand ça m’est arrivé. » Elle hoche la tête, n’imagine même pas traverser cela complètement seule. Elle a encore des liens, des attaches familiales qu’elle n’a pas rompues, des allié.es timides. Personne cependant n’ose se tenir fermement à ses côtés, toustes la soutiennent en secret, si bien que la solitude a fini par s’installer, rapidement. Elleux ont encore la famille, elle n’en a plus que des miettes. Personne ne veut être vu à ses côtés et elle ne sait pas ce qui est préférable, à ce stade, entre la demi-mesure et l’isolation totale. « Tu as un endroit sûr où rester ? Je peux t’héberger, si jamais. » propose soudainement Titus, et elle secoue immédiatement la tête, surprise.  « Ah non, ne t’inquiète pas. J’ai quelques économies de côté, j’ai pu prendre une location dans le quartier, » se dépêche-t-elle d’expliquer. « L’avantage, j’imagine, d’être partie à vingt-huit ans et non dix-huit. » Elle lui adresse un sourire désolé, a encore du mal à concevoir à quel point sa situation a lui a dû être terrifiante. « Même si je ne sais pas si mon âge m'avance beaucoup en dehors de ça. J’ai beau avoir travaillé au ministère jusqu’à maintenant, je connais à peine la ville. Et je me suis jamais retrouvée par moi-même comme ça. » Trop occupée par les affaires familiales, elle a passé le plus clair de son temps libre au Fárgaard auprès de ses proches, Göteborg n’étant que son lieu de travail. Même lorsqu'elle a déménagé pour prendre son indépendance, au début de l'âge adulte, c'est dans un appartement à quelques rues du manoir de ses parents qu'elle s'est installée. « Comment ça s’est passé, pour toi, quand tu es parti ? Tu es venu directement à Göteborg aussi ? » Elle s’interrompt, a peur de lui poser trop de questions d’un coup. « J’imagine que tu n’as pas eu de contact avec le reste de la famille, depuis. » Une dernière question masquée, dont la réponse l'intrigue. Elle affirme souhaiter cela, une rupture totale avec ses proches, mais l'idée la terrifie tout autant. Il y a des personnes qu’elle ne veut pas perdre, son frère en premier lieu. Cependant, elle sent que s’il reste aussi attaché à leurs parents, un gouffre finira par se créer de lui-même entre elleux.


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Titus Yngvarsson
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« Ah non, ne t’inquiète pas. J’ai quelques économies de côté, j’ai pu prendre une location dans le quartier. L’avantage, j’imagine, d’être partie à vingt-huit ans et non dix-huit. »
Elle s’empresse de le rassurer et il hoche simplement la tête, soulagé. C’est toujours ça dont elle n’aura pas à se préoccuper. Il n’y pense plus vraiment maintenant, il y a si longtemps qu’il n’a pas pas ressenti ça. Et pourtant il s’en souvient encore parfaitement. L’angoisse constante d’être retrouvé par son père, de devoir trouver un endroit où dormir la journée, et cette sensation dévorante de froid, de faim, comme un puits sans fond au creux de l’estomac.
« Même si je ne sais pas si mon âge m'avance beaucoup en dehors de ça. J’ai beau avoir travaillé au ministère jusqu’à maintenant, je connais à peine la ville. Et je me suis jamais retrouvée par moi-même comme ça. »
Il lui adresse un sourire compatissant. Là encore, il ne comprend que trop bien ce sentiment. Il n’avait jamais beaucoup été à Göteborg avant ses dix-huit ans, comme il passait la majorité de son temps à Durmstrang et le reste de l’année chez ses parents, il n’en connaissait que les quelques endroits où il avait été avec ses ami.es. Pas assez pour avoir des repères stables.
« Comment ça s’est passé, pour toi, quand tu es parti ? Tu es venu directement à Göteborg aussi ? J’imagine que tu n’as pas eu de contact avec le reste de la famille, depuis. »
Il se redresse un peu et étend devant lui sa jambe droite avec une légère grimace. Son attelle se déplie avec un grincement désagréable. Malgré le métal enchanté dans lequel elle a été forgée, elle commence à accuser le coup des années.
« Oui, c’était le seul endroit que je connaissais un peu et où je pouvais disparaître facilement, au cas où mon père essayerait de me retrouver. Je sais même pas s’il a vraiment essayé, au final, mais peu importe. Je voulais juste m’éloigner le plus possible de la famille. » Explique Titus.
La plupart de leurs oncles, tantes et autres cousins en commun n’avaient pas levé le petit doigt pour l’aider, à l’époque, ne lui avaient même pas adressé un seul mot de soutien. Iels ne lui manquent pas, bon débarras. Il préfère mille fois sa liberté actuelle et la famille qu’il s’est choisie, la vraie.
« J’ai jamais reparlé à la plupart d’entre eux. À part Toni, que je vois régulièrement. Et ma mère, on s’écrit de temps en temps. Et puis Edda… Je crois qu’elle aimerait bien me voir, mais… »
Il secoue la tête et laisse échapper un long soupir. Lui aussi aurait voulu revoir sa petite sœur. Celle qu’il a à peine eu le temps de voir grandir avant d’en être séparé. Celle qui a certainement dû passer son enfance à entendre des horreurs sur lui et qui pourtant semble quand même vouloir renouer des liens avec lui. Ça fait déjà plusieurs mois qu’il y réfléchit et il n’est toujours pas certain de ce qu’il en pense. Pas certain que ce soit une bonne idée, surtout pour elle.




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Ina Falkenberg
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« Oui, c’était le seul endroit que je connaissais un peu et où je pouvais disparaître facilement, au cas où mon père essayerait de me retrouver. Je sais même pas s’il a vraiment essayé, au final, mais peu importe. Je voulais juste m’éloigner le plus possible de la famille. » Elle hoche la tête, comprend que trop bien le sentiment. La seule personne dont elle n'a pas eu envie de s’éloigner est Markus, un repère qu’elle n’est pas prête à perdre. Un allié silencieux, cependant, qui se cache encore derrière les volontés de leur famille et l’image qu’iels soignent avec soin. Dans sa famille immédiate, tout le monde lui a officiellement tourné le dos, et ce n’est qu’auprès ses cousin.es éloigné.es, finalement, qu’elle commence à trouver un soutient plus franc. « J’ai jamais reparlé à la plupart d’entre eux. À part Toni, que je vois régulièrement. Et ma mère, on s’écrit de temps en temps. Et puis Edda… Je crois qu’elle aimerait bien me voir, mais… » Il ne finit pas sa phrase, soupire, et elle comprend que son éloignement lui a quand même coûté des relations précieuses, les mêmes auxquelles Ina cherche à se raccrocher, même si les circonstances rendent les choses difficiles. Elle pense à Edda, au fait qu’elle ne la connaît malheureusement pas bien et qu’elle ne pourra pas lui apporter d’affirmation qu’elle veut le voir. Elle lui a toujours paru sur la réserve, surtout depuis le départ de Titus et si Ina a essayé de se lier à elle, au même titre que le reste de sa famille, Edda n’a jamais montré d’affection particulière pour elle. Elle se demande si c’est à cause de son attitude, trop calquée sur celle de ses parents, trop menaçante peut-être pour que la jeune femme s’ouvre. Elle ne peut faire que des suppositions mais sent quand même ce besoin de le rassurer. « Je ne la connais pas bien mais... je suis sure qu’elle a envie de te voir, » dit-elle avec un petit sourire. Elle sait que ce doit être compliqué, s’il essaye de rester loin de leur regard. Elle n’ajoute rien, dans l’immédiat, son cœur se serre à l’idée qu’elle puisse un jour être aussi déconnectée de son frère. Elle se demande si c’est le seul moyen, cependant, de vraiment mettre tout cela derrière elle. L’idée lui retourne l’estomac, pour le moment. « Mais donc toi... Ça faisait longtemps que tu voulais partir, quand tu l’as fait ? » Elle n’a jamais eu beaucoup de détails sur son départ, ne sait pas comment ça se passait dans son foyer, quand il était encore là. Mais elle n’a aucun mal à imaginer que ce ne devait pas être terrible, s’il a eu envie de disparaître complètement. Elle fixe le sol, gênée. « Je crois... Non, c’est sûr, je serais encore là-bas si je n’avais pas découvert mon adoption. » Elle a honte, maintenant qu’elle découvre l’envers du décor, maintenant qu’elle pose un regard extérieur sur leur famille, sur leurs valeurs, sur leurs actions. Sur ses actions. Elle se rend compte alors qu’il ne l’a pas connue, au-delà de ses dix ans. Il ne sait pas le pion qu’elle est devenue. « T’es sans doute une meilleure personne que moi, si t'as toujours voulu partir, » admet-elle finalement. « Tant que ce n’était pas à moi qu’on mentait, j’étais contente de le faire pour eux. J’ai joué leur jeu longtemps. » Elle pince les lèvres. Elle ne sait pas pourquoi elle lui avoue tout cela. Peut-être par nécessité d’être honnête, à présent. De ne pas cacher qui elle est, qui elle a été. De lui donner le choix de la renvoyer d’où elle vient ou non. Elle comprendrait, au fond, qu’il n’ait pas envie la revoir, en réalisant à quel point leurs idéaux avaient été opposés.


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Titus Yngvarsson
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« Je ne la connais pas bien mais... je suis sûre qu’elle a envie de te voir, » Le barman sourit à son tour. Bientôt, il l’espère. Edda est adulte maintenant, et même leur père ne pourra pas éternellement la contrôler.
« Mais donc toi... Ça faisait longtemps que tu voulais partir, quand tu l’as fait ? » Il réalise maintenant qu’elle n’a probablement aucune idée des raisons pour lesquelles il est parti. Ça n’a rien d’étonnant, ses parents ne doivent pas s’en vanter à tous les repas de famille. Son sourire se transforme en rictus narquois, l’espace d’une seconde, ravi par l’idée de rester, jusqu’au bout, une épine dans le pied d’Yngvar Falkenberg.
« Je crois... Non, c’est sûr, je serais encore là-bas si je n’avais pas découvert mon adoption. »
Il s’est souvent posé la question. Serait-il encore là-bas, lui aussi, si son père l’avait accepté comme il est ? Serait-il heureux, à son aise dans ce milieu ? Ou bien aurait-il inéluctablement fini par rêver d’une autre vie, loin des machinations des Douze.
« T’es sans doute une meilleure personne que moi, si t'as toujours voulu partir, continue Ina avec amertume. Tant que ce n’était pas à moi qu’on mentait, j’étais contente de le faire pour eux. J’ai joué leur jeu longtemps. »
Titus secoue la tête. Il ne veut pas, ne peut pas la blâmer pour ça. Parce qu’il sait aussi bien qu’elle ce que ça implique, d’être un.e Falkenberg, de devoir trouver sa place dans le groupe familial. Chose qu’il n’avait jamais vraiment réussi à faire, parce qu’on ne lui en avait jamais laissé l’occasion. Son père, tout particulièrement, lui avait rapidement fait comprendre qu’il ne le considérerait jamais comme l’un des leurs. Ça n’avait été qu’une question de temps avant que Titus lui-même abandonne l’idée et l’envie d’y parvenir.
« Je sais pas, je pense que c’est plus compliqué que ça, murmure-t-il en triturant les nombreuses bagues à ses doigts. C’est dur de se rendre compte de ce qu’ils font réellement, quand on est pris dedans et qu’on a jamais rien connu d’autre. » Et c’est dur de partir. De tout plaquer, de tout laisser derrière soi quand on a rien d’autre. Dans un sens, il est soulagé pour Ina que ça ne lui soit arrivé que maintenant. Au moins elle a eu le temps de mettre de l’argent de côté, de se créer une porte de sortie.
« C’est au moment de faire mon coming out que j’ai réellement compris que j’allais devoir partir si je voulais juste.. exister, en fait. » Exister et non plus survivre, faire semblant d’être quelqu’un d’autre. Quelqu’un que son père pourrait aimer. Cette simple idée le fait grincer des dents, à présent.
« Qu’est-ce que tu comptes faire, maintenant ? »




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Ina Falkenberg
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Les yeux baissés, elle s’attend à tout, sauf aux mots que prononce finalement Titus. A sa place, elle ne sait pas si elle aurait réagit avec autant de compassion, ayant toujours la fâcheuse tendance à voir les choses en noir et blanc. « Je sais pas, je pense que c’est plus compliqué que ça. C’est dur de se rendre compte de ce qu’ils font réellement, quand on est pris dedans et qu’on a jamais rien connu d’autre. » Elle acquiesce, pensive, mais ne répond pas, ne sait pas vraiment quoi dire. Elle n’a après tout jamais eu de raison de remettre en question son éducation, ses parents, le monde dans lequel elle a grandi, avant d’être forcée d’observer leur quotidien d’un œil externe. Au fond, c’est tout ce qu’elle a jamais connu, ignorante quant aux répercutions que cela pouvait bien avoir sur autrui. Il a fallu que ça la touche directement pour qu’elle en prenne conscience, et elle ne peut s’empêcher de trouver cela incroyablement égoïste de sa part, avec le recul. « C’est au moment de faire mon coming out que j’ai réellement compris que j’allais devoir partir si je voulais juste.. exister, en fait. » Elle fronce les sourcils et secoue la tête, dépitée, incapable de vraiment comprendre ce qu’il a dû traverser. « Bien sûr, » commence-t-elle simplement. « Ils ont pas vraiment changé, là-dessus. Toujours aussi coincés, » fait-elle observer avec une grimace. Ses propres parents n’ont jamais appris son orientation sexuelle, satisfaits de sa relation avec Jasper, et elle n’a rapidement plus ressenti le besoin de tout leur dire, leur opinion négative sur le sujet bien trop limpide à ses yeux. Ce n’est que depuis qu’elle partie qu’elle réalise à quel point elle est soulagée de ne plus avoir à se soucier de leur avis, à quel point elle avait fini par s’oublier à leur profit. « Qu’est-ce que tu comptes faire, maintenant ? » lui demande finalement Titus, reportant la conversation sur elle. Elle soupire, un peu anxieuse à l’idée d’aborder cette question, de penser à son futur, complètement incertain. « Je ne sais pas, » admet-elle finalement. « Rester à Göteborg déjà, pour le moment en tout cas. Et j’ai de quoi me payer quelques mois de loyer mais il faudra bien que je trouve un job assez rapidement. » Elle n’a aucune idée de ce qu’elle veut faire, maintenant qu’elle n’a plus le plan tout tracé par ses parents pour sa carrière. « J'ai quitté mon poste au Ministère, en venant m'installer ici. C’était trop lié à la famille, pour leur servir, donc je suis partie, » explique-t-elle, en réalisant qu’elle n'a pas précisé. « Je ne pense même pas que j’ai envie de continuer dans la politique honnêtement, mais ça veut dire repartir de zéro et je suis un peu perdue pour le moment. » Elle n’a jamais eu l’occasion de se poser la question, les attentes de ses parents claires depuis son enfance. Elle avait écarté bien des passions au rang de simple hobbies, sans même y réfléchir à deux fois, seulement pour les rendre fiers. A présent, le champ des possibilités était infini.


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« Ils ont pas vraiment changé, là-dessus. Toujours aussi coincés, »
Un sourire sardonique étire le coin de ses lèvres, révélant la pointe effilée d’une canine. Il n'attendait  rien de leur part, trop habitué à être déçu pour vouloir encore perdre du temps à espérer.
« Je ne sais pas, avoue-t-elle, hésitante, lorsqu'il lui demande ce qu'elle compte faire, à présent qu'elle est libre. Rester à Göteborg déjà, pour le moment en tout cas. Et j’ai de quoi me payer quelques mois de loyer mais il faudra bien que je trouve un job assez rapidement. »
Quelques mois, ça passe vite. Le vampire fronce les sourcils, pensif, en l'écoutant raconter ses déboires.
« J'ai quitté mon poste au Ministère, en venant m'installer ici. C’était trop lié à la famille, pour leur servir, donc je suis partie, »
Titus hoche la tête. Il aurait certainement fait la même chose, à sa place. Encore un comportement typique des Falkenberg, placer leurs enfants comme iels placeraient des pions sur un échiquier. Sans prendre en compte une seule seconde les désirs et les aspirations de leur descendance. S’il n'était pas parti de chez ses parents si jeune, il aurait probablement fini au Ministère, lui aussi,  à faire un boulot dont il n’a absolument rien à faire pour servir les intérêts de son père.
« Je ne pense même pas que j’ai envie de continuer dans la politique honnêtement, mais ça veut dire repartir de zéro et je suis un peu perdue pour le moment. »
Un sentiment qu'il comprend parfaitement. Il était pareil, à son arrivée à Göteborg. Où aller, vers qui se tourner, une fois libéré de l'étroit carcan familial. Et surtout, comment se (re)construire quand on a jamais rien connu d'autre, jamais pu exister autrement qu'à travers leurs yeux.
« Eh, mais tu pourrais travailler ici ! Lache-t-il, soudain saisi d'une illumination. Je sais pas si c'est un truc qui t'intéresse, mais c'est pas trop mal payé et le patron est sympa. Et puis on manque toujours de personnel les soirs de rush. Alors, si jamais ça te tente d’essayer… »
Ce n'est sans doute pas le boulot dont elle rêve, mais ce serait un bon début. Et surtout, il serait rassuré de la savoir dans un endroit safe. Ou, en tout cas, aussi safe que peut l'être le Triskèle.




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late night, black eyeliner, sweat and shivers ☾☾☾ long life to the spiders, safe travels to the crows, love to the ghosts who taught me everything i know.
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