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(fb) there is no future for us here (jasper)
2 participants
Ina Falkenberg
Ina Falkenberg
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
there is no future for us here,
i know that now


fin octobre 2022 - there is no future for us here, but right now i am trying to catch you, in all the places the streetlights fall and keep you there; remember you only in this softness. @jasper strandgaard (sarasvati)


La porte claque derrière elle et elle pousse un soupire. Elle sait déjà que l’appartement qu’elle partage avec son fiancé est encore vide, qu’elle est la première à être rentrée. Elle allume toutes les lumières d’un coup de baguette, retire délicatement ses chaussures, même si elle aurait plutôt envie de les lancer au milieu du passage, jette un coup d’œil au miroir de l’entrée. Elle ne sait pas quand c’est arrivé, entre le moment où elle a quitté ses parents, celui où elle a remonté la rue qui sépare leurs demeures, et celui où elle est arrivée, le cœur lourd. Ses cheveux ont viré au noir d’encre, ses iris se sont tintés d’une nuance carmin. Elle secoue la tête, relève le menton, fixe son reflet. Inspire, expire, se concentre. Le blond revient, le brun de ses yeux également, alors elle s’écarte enfin, s’avance dans l’appartement calme. Eldrid s’est enroulée autour de son poignet, comme à son habitude, reste silencieuse. Elle doit sentir qu’Ina n’arrive pas encore à poser de mot sur ce qu’elle ressent. Elle rejoint le salon, s’assoit sur le canapé, avant de sursauter, alors qu’un frappement sec résonne à la fenêtre. Elle se retourne pour voir le hibou de ses parents, une lettre dans le bec. Agacée d’avance, elle lui ouvre, récupère la lettre, lui gratte la tête et referme. Son prénom est écrit de l’écriture élégante de sa mère sur le dessus, inutilement. Iseline. Elle se demande brièvement comment elle s’est appelée, avant d’avoir ce nom-là. Elle constate avec déception qu’elle a oublié le dossier d’adoption, chez ses parents. Elle ouvre l’enveloppe, espère qu’ils ne l’auront pas déjà rangé quand elle reviendra.

Ma chérie,
Il ne faut pas que tu t’inquiètes de cette histoire. Il aurait été préférable que tu n’apprennes jamais ce malheureux détail, puisque pour nous ça ne change rien. Tu es notre fille et nous t’aimons comme ton frère et tes sœurs. Mettons tout cela derrière nous, rien n’a besoin de changer. Personne n’est au courant, à part ton père et moi, je sais que tu comprends pourquoi c'est mieux de garder les choses ainsi. Nous avons hâte de te voir demain.
Nous t’embrassons fort,
Ton père et ta mère

Elle grimace, jette la lettre sur la table basse, ne se rassoit pas. Elle se dirige plutôt vers la cuisine qui donne sur le séjour, débouche la bouteille de vin rouge entamée la veille, qui est restée sur le comptoir. Le verre qu’elle se sert est généreux et elle le vide alors qu’elle rumine ce qu’elle vient de lire, ce que ses parents lui ont dit avant qu’elle ne les quitte. On t’a trouvé dans un orphelinat moldu, avait admit son père, faisant naître un doute persistant dans son esprit. Elle commence à être certaine qu’iels ne l’ont adoptée que pour son don, parce que Markus ne correspond pas à leurs attentes, parce que Konstance et Iris ne l’ont pas. Iels n'auraient pas été prêt.es à ignorer ses origines, sinon, leurs dédain pour les moldu.es et né.es-moldu.es persistant depuis son enfance. Peu importe si tu es une sang-de-bourbe, avait lâché sa mère, le plus naturellement possible. Elle grimace encore, secoue la tête, pose son verre dans l'évier. Finalement, elle se dirige vers le bureau qui occupe un coin du séjour, prend un parchemin, trempe sa plume dans l’encre.

Markus,
J’ai quelque chose à te dire. Tu peux venir à la maison demain ?
Ina

Elle plie le papier, le glisse dans une enveloppe et se dirige vers le perchoir de Svein. Elle lui caresse doucement le poitrail du doigt pour le réveiller, avant de lui tendre la lettre et de lui ouvrir la fenêtre. « À Markus, s’il-te-plaît. » Il part en un battement d’elle, sera revenu probablement une heure plus tard. Elle ne prévoit de toute manière pas de répondre à ses parents, leur dira le lendemain directement qu’elle ne se voit pas garder tout cela pour elle. Elle ne peut pas cacher ce qui est en train de la bouleverser à son frère, encore moins à Jasper, qui verra de lui-même que quelque chose la tracasse. Elle jette un coup d’œil à l’horloge du salon, se dit qu’il devrait rentrer d’une minute à l’autre. Elle retourne sur le canapé, amène Eldrid, toujours accrochée à son poignet, devant son visage, la langue de serpent de la fylgia sifflant par intermittence. « Qu’est-ce que je vais faire ? » lui demande-t-elle, sans attendre de réponse. Eldrid continue de siffler, glisse le long de son bras, s’enroule à nouveau comme pour la rassurer. Elle n’a toujours pas réussi à déterminer ce qu’elle ressent. Un choc. De la trahison. De la confusion. Elle ne comprend, au final, comment iels ont pu lui mentir aussi longtemps, comment iels comptaient continuer si elle n’était pas tombée elle même sur ses papiers. Elle ne comprend pas non plus, si elle est véritablement née-moldue, comment iels peuvent parler ainsi des autres sorcier.es comme elle, comment elle peut être l’exception. Parce qu’elle porte leur nom ? Non, en premier lieu c’est certainement parce qu’elle est métamorphomage. C’est la seule valeur qu’iels ont dû lui trouver, à l’époque et cette simple idée la dégoûte, sans pour autant la surprendre. Elle ne veut pas être l’exception. Elle ne veut pas prétendre être sang-pur, ou n’être pas adoptée, sans pouvoir explorer qui elle est vraiment, d’où elle vient. Pourtant, cette idée la terrifie. Ça serait tellement plus simple de les écouter, de prétendre que rien n’a changé.
Elle entend la clé tourner dans la serrure, se relève alors, se tourne vers l’entrée. Elle voit déjà dans le miroir que ses cheveux sont redevenus bruns, alors qu’elle s’est perdue dans ses pensées. Elle n’a vraiment le temps d’y penser d’avantage, pose les yeux sur Jasper, qui referme la porte derrière lui. Elle ne lui sourit pas, s’avance simplement pour se serrer contre lui, l’entoure de ses bras. Elle pousse un énorme soupire, ferme les yeux un moment. « Salut, » souffle-t-elle seulement, son simple contact suffisant à l’apaiser un instant.


i'm only whatever you make me
and you make me more and more a villain every day. well, if you're a hater, then hate the creator, it's in your image i'm made.
Jasper Strandgaard
Jasper Strandgaard
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C'est d'accord.
Il accepte de négocier le prix de l'artefact avec toi. Tu as plutôt intérêt à avoir quelque chose de réellement intéressant, nous n'apprécions pas de perdre notre temps.

S.
Un rire satisfait éclate dans la pièce alors qu'il lève les deux bras au ciel dans un mouvement vif, victorieux, retenant le petit cri de joie qui veut lui échapper. Il commence à être tard, il n'aimerait pas attirer un peu trop l'attention sur lui, après tout. Pour une fois. Le hibou qui vient de lui apporter la missive lui jette un regard hautain, s'écartant dans un battement d'aile ennuyé. « Regarde moi ça. De vrais petits mafiosi en herbe. » La voix claire s'élève, moqueuse, et Jasper reporte les yeux sur son bureau, les plissant en voyant le singe tranquillement assis au milieu de ses papiers, la fameuse lettre entre les doigts, en train de la lire. « Dégage de la. J'veux pas que tu monte sur mon bureau et que tu lise mon courrier, tu l'sais très bien. » Il claque sèchement, agitant une main pour repousser l'opportun. Évidemment Vidar se contente de le regarder, la moquerie transpirant par tous les pores de sa peau, un sourire simiesque sur le visage. Serrant les dents, il fini par accepter d'attraper le singe sous les bras, plissant un peu le nez, avant de le déposer au sol. Il a appris à la dure qu'il valait mieux éviter de juste le lâcher de sa hauteur car même si la créature est agile, elle semble prendre un malin plaisir à ne pas se rattraper correctement, histoire de lui rappeler à quel point ils sont liés. Vidar ricane à nouveau et grimpe sur le dossier de son siège attirant un juron à son sorcier. « Alors tu as réussi à trouver un contact pour refourguer tes petits larcins ? C'est mignon. J'assiste à la naissance d'un petit criminel. » Furieux, Jasper donne une bourrade dans son siège dans l'espoir de le déstabiliser, en vain évidemment, le macaque étant fermement accroché.  « Ça ne sont pas des petits larcins et arrête donc d'en parler à voix haute bon sang. »Il crache, s'attirant un reniflement dédaigneux. « Bien sûr, c'est tellement mieux de recevoir ce genre de courrier directement sur ton lieu de travail. Tu sais, cet endroit à qui tu as volé ces objets... » Grondant de colère, il se retient de juste lancer un sort de mutisme sur sa Fylgja, se détournant pour détruire le courrier en question d'un léger incendio. Le parchemin s'effondre en cendre dans la coupelle en bronze dans laquelle il l'avait déposé et il jette un regard mauvais au singe toujours perché, « C'est un artefact scandinave qui date de deux siècles en arrière, capable d'invoquer des protections très solide avec juste un peu de sang en échange. Ses runes ont besoin d'un peu de restauration, mais je suis presque sûr de pouvoir le faire moi-même  - moyennant finance. Je ne suis pas en train de revendre des artefacts destinés à démarrer le Ragnarök lui même, alors arrête de me les briser. » Claque-t-il à voix basse.
Refusant de laisser sa bonne humeur brisée par sa Fylgja – c'est son activité favorite, il n'est même pas sûr qu'il soit réellement contre son... Hobby. Il est au contraire persuadé qu'il proteste dans l'unique but de le contrarier et de le faire se sentir plus bas que terre. - il se relève de son siège pour venir ouvrir au hibou, lui faisant signe de repartir. Il communiquera sa propre réponse avec les premières estimations plus tard.  « Il faudra que je passe au dépôt plus tard dans la semaine. » Il marmonne plus à lui-même qu'autre chose. Le dépôt étant un endroit hors du musée et de son appartement dans lequel il dissimule les quelques ...Objets qu'il a récupéré pour son propre profit. Chantonnant pour lui-même il jette un œil à l'horloge de son bureau et sourit un peu plus. La journée touche à sa fin. Il vient récupérer son manteau sur la patère près de la porte et se retourne, agitant sa baguette dans un léger murmure. Pour lui. La baguette en question laisse échapper un bruit de théière en fin de chauffe alors que le sort pour éteindre les lumières en sort. Roulant des yeux mais refusant de laisser cela réduire sa joie, il range l'artefact dans sa poche et reprend son chemin. S'il réussi cette vente là, il pourra satisfaire quelques personnes auprès de qui il a du emprunter de l'argent, et surtout ça pourra aider à financer une partie de son mariage. Bien sûr, les Falkenberg vont certainement mettre la majeur partie de l'argent nécessaire mais Jasper est juste trop fier pour son propre bien : Il veut pouvoir participer, si ce n'est à la même hauteur, au moins à un niveau honorable. Et puis, c'est leur mariage, à lui et Ina. Et s'il n'y met pas un peu d'argent, il sait pertinemment qu'il ne pourra pas y choisir grand chose.

S'enroulant au passage autour de ses pieds – manquant de le faire tomber sous la surprise – Vidar reprend forme animale quelques mètres devant lui, le paon arlequin agitant ses plumes dans un mouvement gracieux. La créature fait tout ce qu'elle peut pour énerver son sorcier, et Jasper refuse de lui donner satisfaction, portant son regard ailleurs que sur l'oiseau ridicule devant lui. Vraiment, ces fylgjur sont loin d'être une bénédiction et il n'arrive absolument pas à comprendre comment certain.e.s font pour être si proche des leurs. Vidar ne semble avoir pour objectif unique dans la vie que celui de le juger et de se moquer de lui, de se penser supérieur à sa personne et de le tourner en ridicule devant les autres sorcier.es.s. Imbécile.
D'un sourire et d'un geste de la main il salue les quelques collègues qu'il croise au passage – de manière générale, il sait qu'il est capable de bien présenter et il fait toujours de son mieux au Musée, parce que c'est son lieu de travail et qu'il veut vraiment que ça se passe au mieux ; et parce qu'après tous, la plupart d'ici sont passionnés alors...Même si avec certains c'est plus compliqué. Mh. Arrivé au limite du sortilège anti-transplanage – indispensable dans ce genre de lieux – il s'arrête et fixe l'oiseau avec agacement, tapant sèchement du pied au sol. Le Paon fait le chemin d'un pas tranquille, roucoulant en direction des sorciers qu'ils croisent – et qui sourient d'un air dont il n'arrive pas a dire si c'est moqueur ou simplement amusé, une certaine anxiété sociale venant brièvement lui tordre le ventre – jusqu'à ce qu'il arrive finalement au niveau de Jasper, daignant lui toucher la jambe du bout du bec. La seconde d'après, ils ont transplané, la zone d'arrivée bien ancrée dans son esprit. Ils atterrissent non loin de l'appartement qu'il partage avec sa fiancée et son sourire revient plutôt facilement. Ils s'y dirigent d'un pas vif, impatient de retrouver la jeune femme – il aimerait bien lui proposer de quitter la région pour le week-end, histoire de se retrouver un peu tranquille et moins à portée de ses beaux parents ; même s'il ne lui présentera pas la chose ainsi, bien sûr. Ils arrivent rapidement devant la porte et, se passant une main dans les cheveux – mi long, un peu plus clair que la normale, tellement révélateur de son état d'esprit si on le connaît suffisamment bien – il attrape ses clefs de son autre main et les fait tourner dans la serrure, ouvrant la porte dans la foulée. Il entre dans l'appartement, Vidar se faufilant de justesse dans l’entrebâillement avant qu'il ne referme le battant derrière lui, sa forme de singe plus agile pour cela. Il a juste le temps de faire un pas, le singe s'égaillant dans la pièce sans plus faire attention à lui, que ses yeux se posent sur Ina et son sourire se fane légèrement à son apparence, ses sourcils se fronçant d'inquiétude. Il n'a le temps de ne rien dire qu'elle est déjà contre lui, ses bras autour de son corps, sa tête s'appuyant sur lui, comme voulant se fondre dans l'étreinte. « Salut, » Il ne réfléchit pas et referme sa propre étreinte sur la jeune femme, venant poser ses lèvres sur un front entouré de cheveux inhabituellement bruns.  « Salut. » Réplique-t-il tout de suite, une de ses mains passant en douceur dans son dos comme pour y chasser les soucis qui semblent s'être accrochés à elle. « Qu'est ce qui ne va pas ma belle ? » Il interroge, l'inquiétude perçant sincèrement dans son ton. Les secrets et les états d'âmes cachés sont difficilement tenable, dans une relation entre deux Metamorphomage...Alors deux métamorphomage qui se connaissent depuis près d'une décennie...  Avec légèreté, il tente d'apaiser sa compagne d'une boutade,  « Est-ce que ta mère a encore changé d'avis sur les fleurs, pour le mariage ? Ou pour la couleur des rubans ? J'aimais bien la dernière proposition, moi. Ça m'ennuierait de changer. » Sa voix est taquine en surface, mais l'inquiétude est présente malgré tout et commence à se refléter dans ses mèches qui prennent une teinte un peu plus sombre à leur tour, se raccourcissant de manière infime. Un couple à livre ouvert, certes, mais aux pages cachées qui ne demandent qu'à se révéler...
Ina Falkenberg
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Sa tête contre son torse, elle écoute sa respiration calme, ferme les yeux. Il pose ses lèvres sur son front, en un geste devenu familier et passe une main dans son dos. Tout de suite, elle se sent mieux, peut faire taire un instant la tempête qui fait rage dans son esprit. « Qu'est ce qui ne va pas ma belle ? » Question sûrement évidente, face à son apparence, à ses gestes, pas nécessairement caractéristiques. Iels sont plus habitué.es à se retrouver après leurs journées avec un baiser et un sourire, leurs apparences étant toujours de bons indicateurs pour savoir comment ça s'était passé, pour l'un.e et l'autre. Elle a vu ses cheveux à lui, sait que son humeur est meilleure que la sienne. « Est-ce que ta mère a encore changé d'avis sur les fleurs, pour le mariage ? Ou pour la couleur des rubans ? J'aimais bien la dernière proposition, moi. Ça m'ennuierait de changer. » Elle s’écarte juste assez pour le regarder, affiche finalement un petit sourire alors qu’elle pose son regard dans le sien, secoue doucement la tête. « Non, ce n’est pas ça, » répond-t-elle en se défaisant difficilement de son étreinte. Elle n’a même pas pensé à son mariage, qui continue d’approcher, depuis que la nouvelle est tombée. « C’est rien de grave, juste... » Elle ne trouve pas les mots pour caractériser ce qui la bouleverse, ne finit pas sa phrase, elle qui est rarement à court de mots. « Tu viens t’assoir ? » Elle fait un signe de tête vers le canapé qu’elle vient de quitter, se doute que la conversation sera longue. Elle en a besoin, après avoir été seule avec ses pensées pendant toute la fin d’après-midi. Elle n’a même pas envie de songer au dîner pour le moment, son estomac noué, la faim totalement absente. Iels auront largement le temps de s’en soucier plus tard.
Elle prend place à nouveau, sur le côté cette fois, une jambe repliée sous elle, pour lui faire face. Elle note les changements chez lui aussi, ses cheveux soudainement légèrement plus sombres et elle est certaine qu’iels ont perdu un ou deux centimètres depuis qu’il a passé le pas de la porte. Elle attrape une de ses mains dans les siennes, se rassure avec ce contact si familier, si apaisant. Ses doigts passent doucement sur sa peau, alors qu’elle réfléchit à la meilleure manière de lui expliquer ce qu’elle a découvert.  « Je suis passée chez mes parents, en rentrant du ministère, » commence-t-elle simplement. Une évidence, puisqu’elle va les voir presque tous les jours. « Et je cherchais un papier dans leurs dossiers, je ne sais même plus quoi et... » Elle prend une inspiration, les mots bloqués à nouveau dans sa gorge, sensation qu’elle n’expérience que peu finalement, à part quand l’émotion se fait trop forte, quand son esprit ne fonctionne plus à l’allure à laquelle il est habitué. Nouveau soupire, elle essaye de se donner du courage, baisse finalement les yeux. « J’ai trouvé un vieux dossier d’adoption. Et quand j’ai regardé le nom et tout... J’ai vu que c’était mon dossier d’adoption. » Elle garde les yeux baissés un moment, avant de les relever, un nœud définitivement présent dans sa gorge à présent. Les mots ont du mal à quitter ses lèvres sans qu’elle n’ait l’impression de dire une absurdité. Cela ne lui semble pas plus réel que quand elle a posé les yeux sur ces documents, pas plus que lorsque ses parents ont confirmé que tout cela était bien vrai. Elle refuse de croire que ses parents ne sont pas les siens, que son frère n’est pas le sien, que ses sœurs ne sont pas les siennes. Qu’iels ne partagent aucun lien de sang et sont de parfaits étrangers sur le papier. Elle secoue la tête, sent que l'émotion gagne ses yeux, qu'ils commencent à piquer. Elle cligne des yeux, chasse les larmes. « Je leur ai montré, ils n’ont rien nié... Ils m’ont dit que je n’étais pas censée l’apprendre. Que personne n’était au courant et que ça serait mieux que personne ne le sache. » Un sourire passe sur ses lèvres, alors qu’elle réalise qu’elle n’a eu aucun mal à aller à l’encontre de leur demande. Elle ne peut pas garder ce genre de secret, surtout pas quand il s’agit de Jasper.  « J’ai pas pensé à le prendre avec moi, le dossier, je leur ai même pas tant posé de questions... J’avais juste envie de rentrer. » Elle regrette, à présent, de ne pas avoir l’option de le regarder plus en détail, avec Jasper. Son coude droit a rejoint le dossier du canapé, sa main portée à son visage. Elle s’appuie finalement dessus, son autre main toujours dans celle de son fiancé. Les faits sont clairs, elle arrive à les énoncer et à y repenser. Mais y croire devient plus difficile, plus impossible. Comment réconcilier le fait qu’elle ait passé toute sa vie convaincue du lien qui les unissait pour se rendre compte que celui-ci est basé sur une signature, sur un mensonge, sur des secrets ? Que celui-ci n’est pas le lien de sang fort dont on lui a toujours parlé ? « Ils ont fait que me mentir, depuis que je suis née. Et ils ne me l’auraient jamais dit, » dit-elle finalement, le chagrin définitivement présent dans le timbre de sa voix. Quel effet cela lui aurait-il fait de l’apprendre à quarante ans ? À cinquante, à soixante ? Ou peut-être ont-iels raison, peut-être que cela aurait été mieux pour elle de ne jamais le savoir, de ne jamais tomber sur ces papiers. Son pouce a recommencé à dessiner des cercles sur le dos de la main de Jasper, doucement, son regard cherchant à comprendre ce qu’il pense. Au bord de ses yeux, les larmes brillent, luttent pour ne pas couler, pour ne pas montrer de faiblesse. Comme tant d’autres choses, elle a toujours appris à les contenir, à les cacher, à suivre ce modèle que sa famille lui a imposé. Parce qu’elle est Falkenberg, parce que c’est dans son sang. Des mensonges, répétés toute sa vie, répétés pour enterrer le secret.


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Jasper Strandgaard
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Il plaisante doucement, pour la détendre, pour essayer de la faire sourire, parce qu'il n'aime pas ce qu'il a sous les yeux. Les cheveux trop sombre, la mine trop sérieuse, ce besoin de venir à lui en silence, avec à peine une salutation. Ce besoin de se serrer contre lui ainsi, besoin qu'il comble dans l'instant, sans même une hésitation. Il comble l'étreinte et lâche ces quelques mots, le regard scrutateur, la mine interrogatrice. Il l'a connaît par cœur, comme l'inverse est tout aussi vrai. Il peut peut presque sentir autour d'elle l'aura d'inquiétude, de questionnement. Elle s'écarte un peu, glisse son regard dans le sien, sourit légèrement, mais ça n'est pas non plus son sourire habituel. Il ne sait pas réellement s'il est rassuré par l'effort, ou juste un peu plus inquiet encore, les questions commençant à s'accumuler dans son propre esprit et l'inquiétude se reflétant sur son apparence, peu à peu. « Non, ce n’est pas ça, » Elle s'écarte finalement complètement et il l'a laisse partir avec regret, défaisant lentement son manteau, les sourcils froncés,   « C’est rien de grave, juste... » Il s'interrompt dans son mouvement pour le déposer à sa place habituelle, juste une seconde, perturbé par le manque de mot de sa compagne. Il a la nette impression que, si, en fait, c'est grave. Et ça n'est clairement pas pour le rassurer, bien au contraire. Est-ce que quelqu'un est mort ? Il commence sérieusement à se poser la question à ce sujet.   « Tu viens t’assoir ? » Il hoche seulement la tête en silence, défait ses chaussures d'un mouvement leste du pied et les envoie voler non loin de la porte d'entrée – il les rangera plus tard. Peut être.
Il rejoint sa fiancée, note du coin de l’œil l'absence de Svein de son perchoir et fronce un peu les sourcils à ce constat. S'il calcule bien, Ina est rentrée quelques temps avant lui. Qu'est ce qui a pu la mettre dans cet état, tout en la poussant à envoyer une lettre avec leur hibou ? Est-ce qui c'est lié ? Est-ce qu'il devrait juste la laisser parler plutôt que de faire des conjectures intérieurs, comme à son habitude ? Certainement. Pinçant les lèvres, juste encore un peu plus inquiet, il se laisse tomber sur le canapé, bouge légèrement de façon à lui faire face et la couve du regard, interrogateur, essayant d'éviter d'être trop pressant. Elle a suffisamment l'air bouleversée comme ça et n'a certainement pas besoin qu'il l'a bouscule à cet instant. Il l'a laisse prendre sa main, serrant brièvement ses doigts entre les siens avant de la laisser faire, son épaule s'appuyant négligemment contre le dossier. Vidar, curieux, rode non loin également, attentif à leur discussion.   « Je suis passée chez mes parents, en rentrant du ministère, » Jusqu'ici rien de nouveau, mais ses sourcils se froncent alors qu'il comprend que ça a malgré tout certainement un lien avec ses beaux parents. « Et je cherchais un papier dans leurs dossiers, je ne sais même plus quoi et... » Il entend la voix qui se bloque et serre à nouveau sa prise, essayant de l'encourager à sa manière, se penchant légèrement en avant, attentif. Il aimerait faire plus pour effacer ce bouleversement, mais pour le moment... Pour le moment il ne peut qu'écouter et essayer de comprendre. Essayer de la rassurer. « J’ai trouvé un vieux dossier d’adoption. Et quand j’ai regardé le nom et tout... J’ai vu que c’était mon dossier d’adoption. » Il entend Vidar émettre un léger couinement de surprise et reste immobile quelques instants, surpris.
En fait, la surprise est un mot extrêmement faible pour décrire ce qu'il ressent actuellement. Comment ça... Son dossier d'adoption ? Sa Ina, adoptée ? Et qui le découvre, comme ça, au pif, dans des papiers visiblement bien peu correctement rangés ? Il inspire profondément, pince les lèvres et retient la légère, pour l'instant, colère au fond de lui – contre ses beaux parents, la colère. Parce que, sérieusement, comment peuvent-ils être aussi... Aussi négligent ? Quitte à mal ranger leurs papiers, ils auraient tout simplement pu lui en parler avant, non ?
Il n'arrive pas à envisager, à réellement comprendre tout ce que ça implique. Pour elle, pour sa vie, pour son passé, pour tout ce qu'elle a cru. Pas encore. Mais il entend la voix chargée d'émotion, il voit son regard, qu'elle relève, embué de larmes qu'elle refuse de laisser couler. Si fière, malgré ce tsunami qui vient de s'abattre sur elle. « Je leur ai montré, ils n’ont rien nié... Ils m’ont dit que je n’étais pas censée l’apprendre. Que personne n’était au courant et que ça serait mieux que personne ne le sache. » Il grogne une seconde, puis sourit – visiblement leur désir ne sera pas entendu. Tant pis pour eux. Il est heureux qu'elle l'ait partagé avec lui de son propre grès, heureux de ne pas avoir eu à la voir dans cet état des jours durant avant qu'elle n'ose lui en parler. Heureux qu'elle lui fasse confiance à ce point. Par contre, il aimerait grandement avoir les parents Falkenberg devant lui pour pouvoir pousser une bonne gueulante sur leur façon de gérer les choses, genre, sérieusement ? La colère gonfle en lui, peu à peu, colère pour la peine de sa fiancée, pour ce chamboulement, pour ces mensonges.   « J’ai pas pensé à le prendre avec moi, le dossier, je leur ai même pas tant posé de questions... J’avais juste envie de rentrer. » Il peut le comprendre, effectivement. Après une révélation comme celle-ci, et face à leurs réactions... Il n'ose imaginer les pensées qui peuvent lui passer en tête à cet instant.   « Ils ont fait que me mentir, depuis que je suis née. Et ils ne me l’auraient jamais dit, » Il entend la peine et se redresse légèrement, la laissant dessiner sur la peau de sa main, la laissant plonger dans son regard et essayant de lui transmettre à cet instant tout le soutien qu'il peut. Tout le choc, aussi, face à cette nouvelle. Et tout l'amour qu'il lui porte et dont il ne veut pas qu'elle doute à cet instant, pas alors que tout le reste de sa vie vacille sur ses fondations même.  « Ina... » Il hésite, se mord la lèvre, cherche ses mots et essaie de savoir comment aborder la chose. Finalement il sert les doigts, attrape sa main dans la sienne et la tire en douceur pour la rapprocher de lui. Il se penche légèrement vers elle et pose brièvement ses lèvres sur les siennes en un baiser léger et nullement demandeur. Juste un contact intime pour lui montrer que lui, il est là. Qu'elle peut s'appuyer sur lui et qu'il ne va pas s'enfuir en courant. Il s'écarte et secoue légèrement la tête, les lèvres pincées, l'agacement donnant plus de volume à ses cheveux. Il vibre de cette colère qu'il ressent pour elle, contre eux, pour l'avoir mis dans cet état et doit se retenir de se lever d'un bond pour arpenter leur salon. « Ils auraient dû t'en parler ma belle. Il n'y a rien de mal à être adoptée, mais te le laisser découvrir ainsi ? Ça n'est pas normal, ça n'est pas sain. Tu as le droit de réagir comme ça, de leur en vouloir... » Il fronce le nez, agacé, frustré pour elle. Frustré de lui, de ne pas savoir choisir les bons mots. « Tu as eu raison de rentrer directement... Tu aurais pu m'envoyer un hibou, tu sais ? Je serais rentré plus tôt. Te laisser toute seule avec ce truc à digérer, c'est.. Par Loki, sérieusement ? Ils ont juste... Ils sont juste restés là, bien droit dans leurs bottes à te sortir des conneries comme ça ? Comme si ça n'était rien qu'un vague ennui pour eux que tu sois tombée la dessus ? » Ses yeux sombres pétillent de rouge alors que sa voix monte et puis, il inspire, profondément, et plonge le regard dans le sien, peiné de la voir dans cet état. Peiné de la voir si perdue. « Ina, arrête. De les retenir. Je les vois, dans tes yeux. Tu as le droit de pleurer, ils ont été horrible... Tu peux lâcher prise, je suis là moi, ils ne le sauront pas. Ils ne méritent de toute façon pas de savoir l'état dans lequel leur silence te met... » Il hésite à nouveau et interroge, « Est-ce que... Tu voudras le récupérer ? Le dossier ? Qu'on le regarde ensemble ? Si tu veux, bien sûr... Ça te concerne autant qu'eux, ils n'ont plus le droit de te tenir à l'écart... » Il voudrait tant faire plus, trouver les bons mots et apaiser tout ce qui s'agite en elle. Il se sent impuissant et maladroit, à cet instant.
Ina Falkenberg
Ina Falkenberg
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
Elle contient mal les vagues d’émotions qui la submergent, alors que les mots passent ses lèvres, avec difficulté. Le regard de Jasper posé sur elle, sa main dans la sienne, sont les deux seules choses qui lui permettent de lui annoncer la nouvelle avec un peu plus d’aise. Elle sent les doigts de son fiancé serrer les siens à plusieurs reprises et elle les serre également en retour, encouragée à continuer, rassurée par cette présence, par ce soutien. Ce n’est pas la peur de lui annoncer, qui la bloque. Elle n’a jamais de mal à lui parler, même de ce qui est difficile. C’est de rendre les choses un peu plus réelles, en les lui annonçant, de concrétiser dans son esprit ce qu’elle vient d’apprendre, qui la terrifie. Ses parents ne sont pas ses parents. Son frère n’est pas son frère. Ses sœurs ne sont pas ses sœurs. Le sang qui coule dans leurs veines n’est pas le même et elle se demande si c’est vraiment grave, si grandir avec elleux n’aurait pas dû être suffisant, si leur amour ne peut pas surpasser la biologie. Mais elle doute de cet amour, à présent, connaît ses parents, connaît leur intérêt à polir l’image de la famille. Elle ne sait pas si cette adoption a été motivée par de l’amour, quand elle devine que ses dons de métamorphomage s’étaient déjà manifestés. Elle est presque certaine que non, que comme tout le reste, c’était calculé, une pièce de plus à l'échiquier. L'idée ne fait que faire enfler d'avantage la tempête qui menace derrière ses yeux. Les larmes refusent de couler, alors qu’elles devraient, la frustration, la colère, la tristesse s’accumulant derrière ses paupières, manquant de déborder trop violemment. Elle ne lit que du choc, probablement similaire au sien, sur les traits de Jasper, avant qu’il n’ouvre finalement la bouche. « Ina... » Rien de plus dans l’immédiat, son nom flottant dans l’air, entre elleux. Il sert sa main à nouveau, puis la tire à lui doucement et elle accueille son baiser avec soulagement, pose brièvement son autre main sur sa joue, ferme les paupières pour apprécier le contact, familier, rassurant. Elle ne les rouvre pas tout de suite quand il s’éloigne, et lorsqu’elle le fait, elle garde le regard baissé un instant, se surprend encore à souhaiter pouvoir tout oublier et rester dans cet instant, plutôt que de gérer tout le reste. Il est aussi énervé qu’elle, elle le voit dans ses cheveux nettement plus courts, plus sombres, plus gonflés. Elle retient un sourire, toujours touchée, après toutes ces années, par les ressentis qu’iels semblent si aisément partager. « Ils auraient dû t'en parler ma belle. Il n'y a rien de mal à être adoptée, mais te le laisser découvrir ainsi ? Ça n'est pas normal, ça n'est pas sain. Tu as le droit de réagir comme ça, de leur en vouloir... » Elle inspire, ne l’interrompt pas, prend la validation avec soulagement. Elle se sent ingrate, elle a l’impression d’avoir tort, et dans le même moment, elle parvient à penser qu’elle n’a pas réagi avec assez de colère. « Tu as eu raison de rentrer directement... Tu aurais pu m'envoyer un hibou, tu sais ? Je serais rentré plus tôt. Te laisser toute seule avec ce truc à digérer, c'est.. Par Loki, sérieusement ? Ils ont juste... Ils sont juste restés là, bien droit dans leurs bottes à te sortir des conneries comme ça ? Comme si ça n'était rien qu'un vague ennui pour eux que tu sois tombée la dessus ? » Elle hoche la tête, confirme la moindre de ses questions. Iels n’en avaient rien à faire. Un soucis de plus à régler dans leur après-midi, avant de retourner à leur routine. Soudain, son ton change, son regard se fait plus insistant. « Ina, arrête. De les retenir. Je les vois, dans tes yeux. Tu as le droit de pleurer, ils ont été horrible... Tu peux lâcher prise, je suis là moi, ils ne le sauront pas. Ils ne méritent de toute façon pas de savoir l'état dans lequel leur silence te met... » Elle ne dit rien, serre les lèvres, l’émotion déformant un peu plus ses traits. Alors elle secoue la tête, elle retient encore les larmes qui menacent de couler, elle refuse de leur donner raison, de leur donner sa peine. « Est-ce que... Tu voudras le récupérer ? Le dossier ? Qu'on le regarde ensemble ? Si tu veux, bien sûr... Ça te concerne autant qu'eux, ils n'ont plus le droit de te tenir à l'écart... »   Mais elle étouffe, elle n’y arrive pas et finalement le sanglot s’échappe et les larmes coulent enfin, libérées. Elle ne sait pas comment, elle se retrouve une fois de plus contre Jasper, naturellement, et elle l’entoure de ses bras, et elle serre aussi fort qu’elle le peut, parce qu’elle ne sait pas à quoi d’autre elle peut se raccrocher, à cet instant. Elle ne dit rien pendant un long moment, le flot n’arrêtant pas d’inonder ses joues, les sanglots rendant sa respiration difficile, secouant doucement ses épaules. Ce n’est pas la première fois qu’il la voit dans un état comme celui-ci mais elle s’est toujours assurée que cela reste rare, déteste la vulnérabilité dans laquelle cette surcharge d’émotion la place. Le haut de sa tête désormais contre l’épaule de Jasper, ses mains sur son propre visage, elle essaye de calmer sa respiration, laborieusement. « Je ne sais pas, » souffle-t-elle finalement. Elle se redresse pour le regarder, toujours proche de lui, ses jambes emmêlées avec les siennes. Elle a presque envie de cacher son visage, qu'elle sent enflé. Elle passe un doigt sous ses yeux, essaye de regagner un peu de dignité en essuyant son maquillage. « De toute façon, je n’ai pas le courage d’y retourner ce soir. Je préfère rester avec toi, » ajoute-t-elle doucement, un petit sourire regagnant finalement ses lèvres. Elle passe une main sur sa joue, encore, le regarde longuement sans rien ajouter, laisse passer quelques profondes inspirations, comme si l’air lui manquait depuis des jours.  « Merci, mon amour, » dit-elle finalement, le qualificatif complétant sa phrase naturellement, le besoin de le remercier pour sa présence se faisant trop pressant. Elle s’empêche de s’excuser, à la place, pour ses larmes, essaye de ne pas laisser la gêne prendre le pas. Iels se connaissent depuis presque une décennie, la gêne n’a pas lieu d’être. « Je ne t’ai pas envoyé d’hibou, parce que je savais que je te verrais vite. Et je voulais prévenir mon... je voulais prévenir Markus. » Elle se sent soudainement incapable de l’appeler son frère, alors qu’elle sait qu’il l’est encore, alors qu’elle sait que ce lien les unit à jamais. Comme elle sait qu’elle sera à jamais unie à ses parents, qu’elle le veuille ou non. « Je pense y retourner demain, pour leur parler. Et j’ai quand même envie de l’avoir, ce dossier. Je n’ai pas eu le temps de lire grand chose. Tu voudras bien venir avec moi ? » Elle espère qu'il n'a pas déjà rempli sa soirée, qu'il pourra être avec elle. Elle soupire, redoutant d’avance une nouvelle confrontation avec ses parents nonchalants, qui n’auront probablement pas envie d’en parler. Elle ne leur laissera pas le choix.


i'm only whatever you make me
and you make me more and more a villain every day. well, if you're a hater, then hate the creator, it's in your image i'm made.
Jasper Strandgaard
Jasper Strandgaard
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Il l'a scrute, ses yeux sombre plongés dans les siens, étudiant son visage, étudiant ses traits, notant la façon dont ils se crispent ou se détendent selon ses mots. C'est un visage qu'il connaît par cœur, malgré les changements infinis qu'ils peuvent présenter, il a passé tellement de temps à en observer les plissements du rire ou les tensions de la colère, mais il déteste, - il a toujours détesté – voir les yeux embués, les larmes retenues fermement, et le désespoir tapit au fond du regard changeant. Ça n'est certainement pas un visage qu'elle a souvent présenté face à lui et il sent au fond de son ventre la colère se mettre à brûler bien trop ardemment contre les responsables de son état. Pourtant, il est heureux de voir qu'il arrive malgré tout un peu à l'aider avec ses paroles, heureux de voir qu'elle s'appuie de cette manière sur lui pour chercher un certain réconfort dans cette tempête qui vient d'éclater dans sa vie, sans aucun signe avant-coureur. Il est lui-même sous le choc, mais il met ça de côté, le néglige pour le moment, parce que ça n'est pas le plus important à cet instant. A cet instant, le plus important c'est de se retenir d'aller fouiller dans les papiers du bureau pour trouver le parchemin enchanté spécial Beuglante, histoire d'envoyer la pire lettre hurlante que les Falkenberg n'ont jamais reçu de leur vie. Une lettre dont on entendrait les hurlements jusqu'à la limite du domaine de la famille.
Parce que leur hurler dessus serait sans doute extrêmement cathartique, mais ça n'est pas non plus le plus important à faire. Non, c'est surtout de la convaincre de lâcher prise. De laisser ses émotions s'exprimer et d'arrêter de s'empoisonner avec les larmes qu'elle retient – il le voit, il le voit tellement clairement. Il a toujours admiré sa force de caractère, vraiment, mais ici... Ici, elle a le droit de pleurer. Ici il n'y a que eux deux – et leur Fylgjur – personne ne la jugera et certainement pas lui. C'est leur appartement, leur chez eux, leur bulle, et elle doit pouvoir lâcher prise. C'est ce qu'il essaie de lui dire, de lui faire comprendre, la voix un peu hésitante, plus douce, presque cajolante pour qu'elle se laisse aller. Quand le sanglot s'échappe, il ferme brièvement les yeux, un peu soulagé malgré tout de la voir finalement craquer et ouvre les bras sans même y réfléchir une seconde pour l'accueillir contre lui, sans rien dire. Sans jugement et sans regard hautain comme ses parents l'auraient certainement fait, eux. Elle le serre fort, et il ne peut que lui rendre l'étreinte, la rapprochant de lui, acceptant d'être son ancre dans cette tourmente comme elle a souvent été la sienne ces dernières années. Sa tête est appuyée contre son épaule et il monte une main jusque sa nuque, laissant ses doigts masser légèrement les muscles trop tendus, faisant courir l'autre dans son dos, dans des mouvements répétitifs et apaisant. Le silence de la pièce n'est brisé que par les sanglots douloureux de sa compagne, mais quelque part, ce sont ces sanglots qui brisent un peu la tension qui avait commencé à s'épaissir dans la pièce. Son regard croise celui de Vidar et le petit singe, perché sur le dossier du canapé, le lui rend, troublé par la situation, et visiblement tout aussi peiné que lui par l'état de Ina.

Un changement dans la respiration, un léger mouvement, et il baisse les yeux à nouveau vers elle alors qu'elle tente de se calmer, difficilement, les larmes visible sous les mains qu'elle a apposé sur son visage. « Je ne sais pas, » Elle souffle puis se redresse et il la relâche sans rien dire, un faible sourire lui venant alors qu'elle essaie d'essuyer le maquillage qui a coulé à cause des larmes. Ça n'est certainement pas le plus important pour le moment, mais la voir essayer malgré tout le fait doucement sourire. « De toute façon, je n’ai pas le courage d’y retourner ce soir. Je préfère rester avec toi, » Il hoche la tête et son sourire se fait plus prononcé, rassurant. Sincère. Il est heureux qu'elle reste auprès de lui, il veut pouvoir la distraire, lui changer les idées. Lui montrer que rien dans cette histoire n'a d'importance pour lui, pour eux deux, et qu'ils seront ensemble pour affronter ça, dès demain. Elle sourit à nouveau, légèrement, mais ça lui suffit à cet instant. Sa main vient se poser sur sa joue et iels se regardent quelques secondes, quelques instants, une ambiance un peu plus apaisée prenant place dans l'appartement maintenant que les vannes ont réussi à s'ouvrir, libérant un peu de la peine et de la trahison qui ont frappé aujourd'hui.   « Merci, mon amour, » Il secoue légèrement la tête, comme pour dire que ça n'était rien, que c'est normal, c'est juste ce qu'il devait faire. Sa main vient attraper la sienne avant qu'elle ne quitte sa joue pour venir y déposer un léger baiser, baissant finalement leurs mains liées sur leurs jambes entremêlées. « Je ne t’ai pas envoyé d’hibou, parce que je savais que je te verrais vite. Et je voulais prévenir mon... je voulais prévenir Markus. » Il acquiesce, grimace un peu en relevant l'hésitation sur l’appellation, comprenant sans mal qu'elle devait certainement être en train de remettre en question bien trop de liens dans sa vie. Il comprit cependant pourquoi Svein était absent. « Je pense y retourner demain, pour leur parler. Et j’ai quand même envie de l’avoir, ce dossier. Je n’ai pas eu le temps de lire grand chose. Tu voudras bien venir avec moi ? » Sans lui laisser le temps d'imaginer qu'il pourrait refuser, il répond immédiatement, « Bien sûr que je viendrais avec toi, Ina. » Il lâche, réfléchissant mentalement à ce qu'il avait prévu pour la soirée. Il devait passer au dépôt, tant pis, il repoussera ça a plus tard ça n'était pas si urgent que ça. lls pouvaient bien attendre un peu de toute façon. « Tu les as affrontés une fois seule, il est hors de question que tu recommence. Et on récupérera ce dossier, les informations qu'il y a dedans te concerne tout autant qu'eux. Plus, même. » Il fait, fermement. Il ne voulait pas qu'elle retourne leur faire face sans un soutien auprès d'elle, sans quelqu'un pour lui assurer par sa simple présence qu'elle a raison d'être en colère.   « Tu as pu voir quelque chose de significatif, dedans, déjà ?» Il pose la question distraitement parce qu'en soit, ces informations, iels les auront demain au plus tard, ça n'est pas forcément le plus important ce soir. Une autre question lui vient, cependant, « Markus ne t'a pas encore répondu ? » Il formule alors, jetant un coup d'oeil en biais vers le perchoir vide avant de revenir à elle. Ses sourcils se froncent d'un coup,  « Tu ne pense pas qu'il était au courant, quand-même, n'est-ce pas ? » Qu'elle était leur différence d'âge, déjà ? L'enfant qu'il avait été aurait-il pu se souvenir de l'arrivée subite d'une nouvelle sœur, absolument pas prévue au programme ? S'il le savait et qu'il n'avait rien dit... Il se mord la lèvre, ennuyé. Il aime bien Markus. L'homme tente trop souvent de lui faire perdre le contrôle de ses émotions, mais il l'a accueillit sans problème, les bras grands ouverts, alors... Il secoue un peu la tête, chassant les pensées, reportant son attention sur sa fiancée à laquelle il sourit, rassurant. « Tu sais quoi ? Ça n'est pas le plus important pour le moment. Pour le moment, le plus important c'est de te changer les idées. Tu veux qu'on commande quelque chose ? Tu préfère sortir ? On fait ce que tu veux, c'est toi qui décide. Et si tu veux, on peut même partir ce week end, s'éloigner de tout ça, d'eux tous. Sans rien dire à personne. » Il continue, amenant sur le tapis ce à quoi il avait pensé alors qu'il était encore au Musée, un sourire malicieux aux lèvres. Il veut juste qu'elle aille mieux, qu'elle lui sourit pleinement, il veut juste la rassurer. Elle a subit suffisamment ce soir.
Ina Falkenberg
Ina Falkenberg
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Le contact, familier, nécessaire, la rassure et elle se retient de remercier son fiancé d’être là, de l’écouter. Elle sait qu’il la reprendrait, de la même manière qu’elle le ferait si les situations étaient inversées et qu’iels n’ont pas besoin de s’étonner de la présence de l’autre dans les moments difficiles. C’est une évidence, un acquis depuis longtemps entre elleux. Cela fait tellement longtemps qu’iels sont ensemble, qu’iels se connaissent, qu’il est devenu une constante dont elle ne saurait plus se passer. Ses doigts dans les siens, elle essaye de reprendre son souffle, de calmer l’émotion qui l’a prise au dépourvu. Parler lui fait du bien, mais elle est toujours autant perdue sur ce qu’elle devrait faire ou même ce qu’elle doit en penser. La réaction de ses parents en dit long: pour elleux, le secret est mieux ainsi, caché. Cependant, elle est certaine que cela concerne plus la nature de son sang que son adoption. « Bien sûr que je viendrais avec toi, Ina. » Elle lui sourit, n’ayant pas réellement douté de sa réponse. « Tu les as affrontés une fois seule, il est hors de question que tu recommence. Et on récupérera ce dossier, les informations qu'il y a dedans te concerne tout autant qu'eux. Plus, même. Tu as pu voir quelque chose de significatif, dedans, déjà ? » Son sourire s’efface et elle baisse les yeux sur leur mains, entremêlées. Qu’est-ce qu’il dira, quand il apprendra ses origines ? Elle sait qu’il est bien plus arrêté qu’elle sur le sujet, que la pureté du sang lui importe énormément. Mais cela fait longtemps qu’iels n’en ont pas parlé, et elle se dit que tout de même, quand il s’agit d’elle, il ne peut pas porter le même regard. Pourtant, elle sent l’appréhension enfler en elle, alors qu’il poursuit. Elle ne lui cachera pas, mais elle espère avoir raison. « Markus ne t'a pas encore répondu ? » Elle relève les yeux, secoue simplement la tête à la négative. « Tu ne pense pas qu'il était au courant, quand-même, n'est-ce pas ? » Elle reprend son geste, plus fermement. « Non je... Je ne pense pas. Mes parents m’ont dit que non, que personne n’était au courant. » Elle ne sait pas si elle peut les croire, après le reste des mensonges, après leur habilité innée à déguiser la vérité. Mais elle sait que si elle pose la question à son frère, il sera sincère. Il avait onze ans quand elle est née, il n’est donc pas totalement impossible qu’il sache quelque chose. Mais cela voudrait dire qu’il lui a menti aussi, qu’il a été complice dans le mensonge de leurs parents, et elle ne préfère pas y penser pour l’instant. « Tu sais quoi ? Ça n'est pas le plus important pour le moment. Pour le moment, le plus important c'est de te changer les idées. Tu veux qu'on commande quelque chose ? Tu préfère sortir ? On fait ce que tu veux, c'est toi qui décide. Et si tu veux, on peut même partir ce week end, s'éloigner de tout ça, d'eux tous. Sans rien dire à personne. » Elle sourit, réconfortée par l’idée de passer une soirée, un weekend au calme, sans se soucier de tout cela. Mais elle sait qu’elle ne peut pas laisser traîner cette histoire trop longtemps, que si elle ne confronte pas à nouveau ses parents bientôt, la conversation sera définitivement close. « J’aimerais bien, mais je pense qu’il faut que j’aille les voir demain. On peut rester tranquille ici ce soir, commander ? Et peut-être partir plus tard, si les choses s’arrangent pas ? » Elle se redresse légèrement, se rassoit correctement de manière et sa main finit par quitter la sienne, naturellement. Elle marque une pause, réfléchit. Elle sait que si elle n’en parle pas d’emblée, la conversation traînera et elle redoutera de plus en plus de le lui dire. Et elle n’a absolument pas envie que cela devienne un secret, entre elleux. « Il y a quand même quelque chose que mes parents ont dit, par rapport à mon adoption, » reprend-elle et elle lui attrape doucement la main à nouveau, le retenant de commencer à faire des plans pour leur soirée ou un éventuel week-end. « Apparemment, j'ai été adoptée dans un orphelinat moldu, »  dit-elle d’une traite, s’empêchant de ravaler ses mots. « Et quand je leur ai demandé plus de précisions, ils m’ont dit que mes parents étaient probablement moldus, eux aussi, sans quoi ils ne m’auraient pas laissée dans cet orphelinat, surtout en voyant que j’étais métamorphomage. » Un sourire amer passe sur ses lèvres, alors qu’elle réalise encore les motivations de ses parents. Son regard, lui, évite celui de son fiancé, fixe leurs mains, le canapé, s’empêche de constater la moindre réaction. « C’est pour ça qu’ils m’ont adoptée, j’en suis certaine. Quitte à être hypocrites, juste pour mon don, juste pour avoir un autre enfant métamorphomage et se faire bien voir. » Intentionnellement, elle essaye de recentrer la conversation sur autre chose, lui faire comprendre que pour elle, ce n’est pas le fait qu’elle soit née-moldue qui est important. A vrai dire, elle ne sait pas très bien ce qu’elle en pense. Elle a toujours été plutôt indifférente sur le débat, ne suivant les convictions de ses parents que par devoir. Mais en cet instant, c’est l’avis de Jasper qui lui importe, et elle finit par relever le regard, cherche un signe que cela ne change rien, que pour lui elle est toujours la même et que leur relation ne repose pas uniquement sur une question de lignée.


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Jasper Strandgaard
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Le sourire de sa compagne s'efface, il met cela sur le compte de la situation, sur le compte des pensées qui doivent tourbillonner dans son esprit. Sur le compte des liens familiaux remis en question. Il met cela sur comment elle doit envisager le futur maintenant que son passé est devenu incertains. A aucun moment il n'imagine ce qui lui traverse réellement la tête à cet instant précis. A aucun moment il ne peut même penser à cette option là, ça semble simplement impossible. Ça n'est même pas une possibilité. Même pas un soupçon.
Elle hoche la tête une fois, puis une deuxième fois – plus fermement – à ses questions vis à vis de son frère, « Non je... Je ne pense pas. Mes parents m’ont dit que non, que personne n’était au courant. » Il acquiesce à son tour, lui offrant un sourire soulagé et pressant légèrement sa main dans la sienne. Si Markus n'est pas impliqué, c'est une bonne chose. Il sait qu'Ina l'aime beaucoup, que ça lui ferait vraiment du mal si elle venait à apprendre que Markus savait et qu'à aucun moment il ne s'est dit que ça pourrait être important pour elle d'être mise au courant. De savoir. S'il peut être de son côté dans toute cette histoire, ça ne sera pas un mal, loin de là. Mais en attendant d'avoir cette réponse, en attendant de savoir si sa fiancée peut compter sur une allié supplémentaire, il veut lui offrir un instant de répit. Un week-end à deux, loin des hypocrites, loin des menteurs. Loin de la trahison qu'elle doit ressentir si fortement à cet instant. Il sent que l'idée lui plaît, il sent qu'il ne faudrait pas grand chose pour qu'elle cède et se laisse aller à un week-end à l'écart de toute cette histoire. Il lui sourit, tentateur, oscillant légèrement la tête l'air de dire Alleeeez...Craque. Tu sais que c'est la meilleure idée possible, que ça sera bien. Ses mèches sombres reprennent un peu de longueur, ses yeux s'éclaircissent, les plis d'inquiétude disparaissent comme par magie. Il n'y a qu'avec elle qu'il laisse sa magie changer son corps à sa guise, en réaction à ses émotions.

« J’aimerais bien, mais je pense qu’il faut que j’aille les voir demain. On peut rester tranquille ici ce soir, commander ? Et peut-être partir plus tard, si les choses s’arrangent pas ? »  Jasper soupire, l'air tragique, un sourire au coin des lèvres malgré tout. Elle se redresse, leurs mains se séparent et lui s'étire légèrement, s'asseyant un peu plus droit à son tour. Sur le dossier du canapé, le macaque crabier reste immobile, attentif. Le seul mouvement est la queue oscillant derrière, au rythme des secondes égrenées par l'horloge de l'appartement. L'archéomage commence déjà à penser à ce qu'ils pourraient faire de leur soirée. Il reste du gâteau fait le week end dernier, au frigo. Il reste aussi un peu de vin... Ils peuvent certainement commander des sushis ? Ça fait un moment qu'ils n'en n'ont pas mangé. Un peu de musique, et le monde extérieur est oublié... Les plans s'enchaînent dans sa tête, et il se force à calmer le flot de pensées alors qu'Ina reprend la parole. Quelque chose dans sa voix semble différent et le force à prêter un peu plus d'attention encore qu'auparavant. Dans son ventre, une sorte d'angoisse sourde émerge, crainte étrange et infondée qui lui brûle les entrailles. « Il y a quand même une chose que j’ai vu, en ouvrant le dossier, » Il hoche la tête, l'encourageant du regard à continuer, ses yeux glissant ensuite sur leurs mains à nouveau liées.   « Apparemment, j'ai été adoptée dans un orphelinat moldu, »  Il se fige de surprise et de choc, les yeux immobiles, surpris par l'arrivée du mot honni dans cette conversation de laquelle il devrait être banni. Comment ça, dans une orphelinat moldu ? Quel imbécile de sorcier aurait eut l'audace de laisser son bébé dans un endroit pareil ?! « Et quand je leur ai demandé plus de précisions, ils m’ont dit que mes parents étaient probablement moldus, eux aussi, sans quoi ils ne m’auraient pas laissée dans cet orphelinat, surtout en voyant que j’étais métamorphomage. » Les mots de sa compagne s'enchaînent, et il n'en comprend pas tout de suite les implications, se contentant de les trier dans son crâne en essayant de leur trouver un sens. Bien sûr. S'ils sont moldus, ça deviendraient logique qu'ils l'abandonnent là, dans cet endroit, n'est-ce pas ? Plus logique que s'ils étaient des sorciers, ou que si l'un d'entre eux l'était, ou...
Ils n'en n'ont conscience ni l'un ni l'autre, mais leurs deux regards sont fixés sur le même endroit, sur les doigts entremêlés, sur le symbole de ce qu'ils sont tous les deux. De leur couple. De leur amitié. Des années passées l'un à côté de l'autre, à s'entraider. A s'aimer. A construire leur avenir. A guérir de leur passé, ensemble. Trop de choses défilent dans son crane, et Jasper a du mal à comprendre, à saisir les choses. Il y a comme une gigantesque balance qui a pris place dans son esprit. D'un côté, il y a tout ça, toutes ces choses et bien plus, toutes ces choses qui ont construit leur quotidien, qui les ont construit eux. Ces piliers de leurs vies. Et puis de l'autre il y a ce qu'il est, ce qu'il pense être au plus profond de lui. Ce qu'on lui a rentré dans le crâne. La pureté du sang qu'il doit rechercher, à tout prix, même le pire, même le plus sale. Le fait que les nés moldus, les sang impurs, ont peu à peu fait chuter sa famille, les rendant indigne du don de leur Déesse. Les rendant même certainement détestable à ses yeux. Impures. S'insinuant dans leur rang et dans leur sang, appauvrissant leur magie. Leur don. Leur culture. Il a les paroles d'Oyvind aussi. Il y a les mots susurrés par sa mère, également. Pendant si longtemps. Sa volonté de le voir les détruire. Sa volonté de le voir s'allier aux plus puissants, aux plus influents, pour faire sombrer les Strandgaard qui ne sont pas de sa lignée directe et élever les siens à un rang bien plus important. Il pensait s'être détaché d'elle. Il pensait faire tout ce qu'il fait pour lui-même. Il n'en n'est pas si sûr, finalement.
Mais ça n'est pas la question, pour le moment. « C’est pour ça qu’ils m’ont adoptée, j’en suis certaine. Quitte à être hypocrites, juste pour mon don, juste pour avoir un autre enfant métamorphomage et se faire bien voir. » Pour le moment, la question est floue, perdu dans les paroles d'Ina, perdu dans ses pensées, perdu dans cette balance qui oscille sans réussir à tomber d'un côté ou de l'autre. Il relève finalement le regard, perdu et incertain de comment il doit réagir. Comme si le sens de ses mots n'a pas encore réussi à faire réellement son chemin en lui. «Mais... » Il commence finalement, passant nerveusement sa langue sur ses lèvres soudainement bien trop sèches. « Mais comment pourraient-t-ils savoir qu'ils seraient Moldus ? Je doute que les Orphelinats moldus sachent ce genre d'information, et tu étais petite... » Dans son crâne, la balance oscille un peu plus fort encore, toujours plus incertaine. « Peut-être... Peut-être étaient-ils nés-moldus ? » Ça n'est certainement pas aussi bien que Sang-pur, bien sûr. Mais il saurait certainement s'en accommoder, à force. Il l'aime. Il l'aime vraiment. Il a juste besoin de quelque chose pour faire pencher la balance. Juste une toute petite chose, juste... Juste un détail qui permettrait de lutter contre tout ce qu'on lui a inculqué, et tout ce dont il s'est persuadé au fil du temps. «Ça pourrait expliquer qu'ils t'aient abandonné, aussi, non ? Je veux dire... On sait comment ils sont, facilement effrayés, si peu au courant de nos us, coutumes, de nos dons... Certains repartent même dans le monde sorcier en oubliant tout ce qu'on leur a offert, alors peut-être... » Oui, peut-être, n'est-ce pas ? Peut-être que l'un des deux était Sang-mêlé, d'ailleurs ? C'était possible, non ? Un peu étrange, parce que tout sorcier sait à quel point les enfants sont précieux et il semble improbable que même un sang-mêlé puisse oser en abandonner un mais...
Il voulait juste un peu plus de poids sur le bon côté de la balance. Juste un tout petit peu plus, ça suffirait. Ça suffirait, n'est-ce pas ?
Ina Falkenberg
Ina Falkenberg
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
Il ne prononce qu’un mot, d’abord. « Mais... »  Un mot, pourtant Ina sait déjà qu’il ne rebondira pas sur sa dernière phrase. Que ce qui a capté son attention, c’est l’information précédente. « Mais comment pourraient-t-ils savoir qu'ils seraient Moldus ? Je doute que les Orphelinats moldus sachent ce genre d'information, et tu étais petite... »  Le nœud se resserre dans sa poitrine, alors qu’il ne lui donne pas la réponse qu’elle espérait. À la place du soutient qu’elle recherche tant à cet instant, il lui donne du doute, du déni. Elle secoue la tête, hausse les épaules. Elle n’a pas la réponse, l’orphelinat non plus. Tout ça n’est que spéculation de la part de ses parents, mais aussi l’explication la plus logique. Des sorcier.es auraient effectivement choisi un orphelinat dans le monde magique, pour qu’elle puisse grandir avec les siens, à moins d’être particulièrement cruel.les ou négligent.es. Elle n’a même pas encore vraiment eu le temps de se demander qui étaient ses parents biologiques ni ce qui les a poussé à l’abandonner, trop concentrée sur le reste de sa famille. Elle se demande si elle pourrait les retrouver. Elle se demande si elle en aurait envie. S'iels auraient même envie de la revoir. Mais cela devra attendre qu'elle gère sa situation actuelle, sa famille adoptive. Le mot semble encore trop étranger, trop alien pour elle et les siens. Elle n'avait jamais pensé à remettre en question son héritage et désormais elle était forcée d'accepter qu'aucun lien de sang ne la lie à celleux qu'elle appelle mère, père, sœurs, frère. « Peut-être... Peut-être étaient-ils nés-moldus ? »  reprend Jasper. Elle hausse les sourcils, surprise qu’il soit prêt à accepter que ses parents soient né.es-moldu.es plutôt qu'elle. Elle le voit s’agiter, chercher une justification, une autre option. Il semble être prêt à accepter tout, sauf la version la plus probable. Tout, sauf ça. « Ça pourrait expliquer qu'ils t'aient abandonné, aussi, non ? Je veux dire... On sait comment ils sont, facilement effrayés, si peu au courant de nos us, coutumes, de nos dons... Certains repartent même dans le monde sorcier en oubliant tout ce qu'on leur a offert, alors peut-être... »  Elle fronce les sourcils, peu étonnée par ce genre de paroles de son fiancé mais quelque peu prise de cours de se les prendre de plein fouet alors qu’elle cherche des mots plus rassurants. Il ne se rend probablement pas compte que ce qu’il dit, ce qu’il croit, peut désormais être directement dirigé vers elle. Elle hausse encore les épaules. « Peut-être...? » Son ton n’est pas convaincu, un soupire suit les mots alors qu’elle secoue à nouveau la tête. « Rien n’est sûr, parce que comme tu dis, l’information n’existe pas dans le dossier. C’est seulement ce que mes parents supposent, à cause de l’orphelinat. » Elle marque une pause, n’a pas particulièrement envie d’insister mais sent qu’elle y est obligée pour qu’il cesse de chercher une alternative. « Tout est possible mais... Dans les faits, j’ai plus de chance d’être née-moldue que quoi que ce soit d’autre. » Elle raffermit sa prise sur sa main, essaye de le garder avec elle. Elle cherche son regard, cherche encore un signe d’affirmation, de soutient, de compréhension. « Mais... ce n’est pas si grave, si ? » Elle essaye de l’empêcher mais elle sent ses mots qui accrochent, le nœud qui revient dans sa gorge, qui change le ton de sa voix. Elle ne peut pas le ravaler, pas plus qu’elle ne peut empêcher ses yeux de se remplir à nouveau de larmes. Elles restent au bord de ses paupières, trahissent tout de même certainement son changement d'émotion. « Je suis toujours la même personne, sang-pur ou née-moldue. » Ses mots sont presque murmurés, comme si elle n’y croyait pas elle-même. Mais elle n’a pas peur de changer, elle-même, elle sait que ce n’est pas le cas. Elle a peur de changer à ses yeux. Quelque part, elle sait déjà ce qu’il pense. Les impur.es ont ruiné son sang, sa famille, son héritage. Il lui en a souvent parlé, expliqué sa vision des choses. Sur le moment elle l’a compris, a eu de l’empathie pour lui et a accepté sa prise de position, bien qu’elle ne soit pas entièrement d’accord sur sa vision plutôt extrême des choses. Désormais elle espère qu’il verra outre ses principes, qu’il verra l’évidence de leur relation, plus forte que leur potentielle lignée. Elle espère qu'un détail aussi insignifiant ne gâchera pas les années qu'iels ont passé ensemble, les années qu'iels devraient encore avoir devant elleux. « Ça ne change rien, » reprend-t-elle, « n’est-ce pas ? » Elle retient presque son souffle, guette le moment où il ouvrera à nouveau ses lèvres. Dans sa poitrine, son cœur s’emballe tellement qu’elle a l’impression qu’il s’arrête.


i'm only whatever you make me
and you make me more and more a villain every day. well, if you're a hater, then hate the creator, it's in your image i'm made.
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