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there’s been so much pain and nowhere to put it (markus)
2 participants
Ina Falkenberg
Ina Falkenberg
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
there’s been so much pain
and nowhere to put it

@markus falkenberg



Déplaçant un vase pour la sixième fois, Ina pousse un soupire, jette un coup d’œil à Eldrid. « Quoi ? » Sa fylgia se contente de miauler, se frotte à ses jambes. « T’es pas vraiment un chat, tu sais. » Elle pousse un miaulement enjoué pour toute réponse, alors Ina cède et lui gratte le menton. Son appartement lui semble vide et trop plein à la fois. Elle a passé des heures à réarranger ses meubles et les objets qu’elle a déménagé de son précédent, depuis qu’elle est arrivée près de trois semaines plus tôt. Elle a déjà changé de place la moitié de ce qu'elle possède, mais elle ne sait plus quoi faire, elle s’ennuie. Il lui reste plusieurs heures avant son premier service au Triskèle et elle ne connaît presque personne, a épuisé toutes ses distractions, son synthé encore branché près de la fenêtre. « Peut-être que je devrais aller voir Markus, » dit-elle en continuant de caresser Eldrid, qui ronronne à présent. « Tu lui as pas encore dit pour ton boulot, » fait remarquer sa fylgia entre deux miaulements. Elle hoche la tête, puis se relève, enfile ses bottes et son manteau. Elle n’a pas besoin de réfléchir d’avantage, sait que voir son frère lui permettra également de calmer ses nerfs par rapport à la perspective de commencer. Elle jette un coup d’œil dans le miroir de l’entrée, grimace en voyant que ses cheveux sont toujours aussi sombres. Elle a besoin de se concentrer pour retrouver son blond naturel, alors elle n’a pas le courage.
Ce n’est que lorsqu’elle arrive devant le Ministère de la Magie qu’elle réalise son erreur. Un bon nombre de personnes quittent leur poste à cette heure-ci et elle reconnaît de loin un premier, puis un deuxième, puis un troisième collègue. Sans réfléchir, elle change son apparence pour celle d’un moldu cinquantenaire qu’elle a croisé quelques jours plus tôt. Eldrid abandonne le chat pour se transformer en salamandre, grimpe le long de son pantalon puis se glisse dans sa manche. Elle n’a pas envie de parler, sait que les raisons de sa démission sont sûrement discutées. Plus près des portes, elle aperçoit son frère, en pleine conversation avec quelqu’un d’autre, et se dirige vers lui, un sourire aux lèvres. Elle ne reprend pas son apparence, soulagée de l’anonymat que sa métamorphose lui procure, si bien qu’iels ne s’interrompent pas quand elle approche, ne la remarquent pas. Elle est encore à plusieurs mètres quand elle entend la voix de son frère. Et ce qu’il est en train de dire. Involontairement, elle retrouve son visage, son corps, ses cheveux désormais d'un rouge vif, et le fixe, muette.
(c) sarasvati



i'm only whatever you make me
and you make me more and more a villain every day. well, if you're a hater, then hate the creator, it's in your image i'm made.
Markus Falkenberg
Markus Falkenberg
LÆRERTEAM Den som talar mycket säger sällan vad som är bra
Les heures sans la personne que l’on aime paraissent toujours interminables.

Chaque seconde prend des allures de minutes, chaque minute s’allonge comme si elle voulait former une année. Il a regardé l’horloge traîner sa longue aiguille pendant ce qui lui a semblé être une éternité, il a écouté sa collègue lui parler d’une descente dans une boutique de magie noire, il a senti l’odeur du café que se fait toujours Maggie à quatorze heures. Et il a attendu, attendu que la journée s’écoule, attendu que la douleur soit moins présente, attendu que le quotidien vienne bouffer le deuil, attendu que la vie reprenne son cours, comme elle est supposée reprendre son cours depuis six mois.

Il a rempli des dossiers, il a gribouillé des notes, il a même corrigé quelques copies de ses étudiants – pas d’interventions directes aujourd’hui, que du travail de bureau. Demain, il sera à Durmstrang. Demain, le temps passera plus vite, parce qu’il s’écoule toujours à une vitesse incontrôlable lorsque des tonnes de gamins pleins de rêves lui rappellent avec leur vitalité de naïfs que la vie continue, qu’elle continuera toujours, et qu’elle vaut la peine d’être regardée avec des yeux qui ne sont pas amers.  

Un « on se voit la semaine prochaine » en guise d’aurevoir, quelques pas, des poignées de main, une salutation cordiale, et le voilà en train de sortir du bureau. Il ne songe pas à grand-chose, il ne pense pas au repas de ce soir, il ne réfléchit pas à ce qu’il a fait pendant sa journée, il ne rêve pas au passé, n’appréhende pas le futur. Il marche, simplement, calmement, à un rythme affreusement lent, les mains dans les poches de sa veste foncée. Il ressemble à un type paisible, en contrôle.  Il ressemble à un être heureux, bien, épanoui. Il ressemble à monsieur et madame tout le monde, qui camouflent leur souffrance derrière un visage sans rides, qui planquent leurs larmes derrière un sourire neutre, qui étouffent leur cœur en bloquant au passage toutes les émotions qui risquent de trop les agiter.

Un être heureux et épanoui, vraiment.

Il croise un collègue, proche des grandes portes. Le genre d’homme qui veut absolument bavarder maintenant, le genre de personne qui n’entend que lui-même, mais s’attend à ce que l’autre lui donne la réplique. Et il la donne, la réplique. Il la donne peut-être trop bien, totalement désintéressé de la conversation. Il rabâche les mêmes mots que ceux qu’il prononce trop souvent, il redit les mêmes phrases, sans même s’en sentir coupable, sans même les songer, sans même réaliser qu’elles franchissent ses lèvres et qu’elles coulent sur sa langue, comme un poison doucereux à lequel on est trop habitué : « Ma soeur est malheureusement devenue instable depuis la Walpurgis, Ma famille examine la possibilité de la faire interner, pour son bien. » Il ne sait pas même comment il en venu à prononcer ce mensonge ; à dire vrai, il remarque à peine qu’il l’a énoncé. Il est ailleurs, ailleurs qu’en face de cet homme, ailleurs que dans cette discussion sans sens.

Ailleurs, mais là, tout de même. Et s’il est distrait, s’il ne songe pas à son interlocuteur, s’il n’est pas assez ancré dans le présent dans l’immédiat, il demeure malgré tout un auror, avec des réflexes et un certain sens de l’observation. Il voit trop bien celle qui semble avoir changé d’apparence, entre le début de sa phrase et maintenant ; il voit trop bien le visage de sa sœur, le corps de sa sœur et les cheveux rouges.

Il voit trop bien qu’il a merdé.

Il ne sait même pas quelle connerie il lance à l’autre type, pour le faire dégager. Une absurdité, très probablement, dans le genre de oui, oui, on se voit demain pour une glace. Il n’a pas réfléchi. Toute son attention est maintenant concentrée sur cette femme qui l’a très certainement entendu, cette femme qui est sa sœur et qui ne l’est plus. Il se dirige vers elle d’une démarche décidée, sans se soucier de vérifier s’il est observé. Entre ses mots et ses sentiments, il y a un monde. Entre son réflexe de protéger la réputation de sa famille et son je-m’en-foutisme, il n’y a bien souvent que quelques pas. Ces pas, il les fait en vitesse, pour rejoindre celle qui traverse une période difficile, et pour qui il se sent trop impuissant. Il sent que son don lui échappe, comme à chaque fois que ses émotions prennent trop d’ampleur ; il sent que sa gêne vient colorer les pointes brunes, et qu’il doit ressembler un peu trop à sa frangine dans l’instant présent : « Inutile de te demander si tu as tout entendu. » Sa voix est douce, chagrinée. Elle mérite mieux qu’un frère qui ne peut que se ranger dans les rangs, elle mérite mieux qu’un professeur qui mériterait parfois de se faire donner des cours par ses étudiants. Il l’aime, sa sœur. À sa façon, un peu maladroite, un peu gauche, un peu malhabile. Il reprend, comme si c’était une explication : « T’as les cheveux un peu…de la même couleur que les miens. » Rouge.  Rouge comme la colère, rouge comme la gêne, rouge comme l’amour fraternel, rouge comme le sang qui coule trop vite dans ses veines. Ses cheveux ont-ils toujours été de cette couleur? Il ne parvient jamais à retenir l’apparence physique des autres métamorphages. « On va ailleurs ? Je connais un café sympa, dans le coin. » Il se fout totalement du café. Il a proposé n’importe quoi, parce qu’il ne sait pas quoi dire d’autre, parce qu’il ne peut pas s’excuser, parce qu’il sait qu’il la décevra, qu'importe ce qu'il affirmera.
Ina Falkenberg
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« Ma soeur est malheureusement devenue instable depuis la Walpurgis, Ma famille examine la possibilité de la faire interner, pour son bien. » Une affirmation simple, au fond. Elle a entendu des mensonges du même goût de la bouche d’une bonne partie de ses proches, ces dernières semaines, alors cela n’aurait presque pas dû la choquer. Qu’est-ce que cela pouvait faire, qu’on lance une énième rumeur à son sujet, qu’on ternisse un peu plus le peu qui lui reste de réputation ? Rien, cela n’aurait rien dû lui faire. Et elle essaye de se convaincre, à chaque nouveau mensonge, qu’elle les déteste toustes, que cela ne l’atteint pas, qu’elle est loin de tout ça, maintenant. Elle essaye de se convaincre, et ça marche, parfois. Mais pas en ce qui concerne son frère, qui est l’un.e des seul.es à être encore de son côté. Du moins, en cachette, quand les regards ne sont pas tournés vers lui. Elle connaît sa décision, sait qu’il a refusé de la soutenir publiquement, sait qu’il reste proche de ses parents pour les apparences, pour la famille. Cette famille qui n’a pas hésité à lui tourner le dos, à elle. Elle le sait, pourtant l’entendre lui même entretenir le mensonge, contribuer à cette guerre ouverte entre elle est ses parents, lui fait l’effet d’un coup de couteau dans le dos. Elle a pensé qu’il pourrait conserver les apparences sans la traîner dans la boue, lui aussi. Elle a eu tord. Il s’approche d’elle, elle se recule, elle fixe les mèches qui se teinte timidement sur le crâne de son frère. Elle n’essaye même pas de contrôler les siennes, abandonne face à ce don qui semble lui échapper de plus en plus, dernièrement. « Inutile de te demander si tu as tout entendu. T’as les cheveux un peu…de la même couleur que les miens. »  Il lui parle doucement, tente une blague, d’un air qu’elle a toujours trouvé sincère, chez lui. À présent, elle en doute, elle doute de tout. Soudain, elle sent des regards sur elle, et elle ne sait pas si on la dévisage à cause de ses cheveux ou d’autre chose. Elle baisse la tête, recule encore, met de la distance entre son frère et elle, entre la foule et elle. Mais il est toujours là, juste à côté d’elle. « On va ailleurs ? Je connais un café sympa, dans le coin. »  lui propose-t-il, comme s’il ne venait pas de l’insulter. Elle relève le regard vers lui, le fixe. Elle ne sait pas très bien quoi lui dire, ne sait toujours pas quoi penser. Elle aurait dû s’y attendre, elle devrait comprendre pourquoi il en arrive là. Et pourtant, ces mots-là font plus mal que tous les autres. « Tu te fous de ma gueule, » dit-elle simplement, le ton sec, sans cacher à quel point elle se sent blessée. « T’es pas mieux qu’eux. » Elle le laisse avec ces paroles, transplane sans hésiter, échappe à ce frère traître, à cette foule oppressante.


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Markus Falkenberg
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« Tu te fous de ma gueule, » Pas de café, donc. Il voit à son expression qu’il a merdé, gravement merdé, il voit qu’il l’a blessée. Involontairement, très certainement, parce qu’il ne voudrait jamais faire le moindre mal à sa sœur. Mais la situation est délicate, elle le sait, il n’a jamais camouflé sa position sur le sujet. Il dit des conneries depuis tant de semaines, maintenant, dès qu’on aborde avec lui ce thème, qu’il s’est entièrement détaché des mensonges qu’il peut débiter. Aurait-il pu mieux travestir la vérité? Non. C’est le bobard familial, et il s’y accroche comme une bouée, aussi blessant puisse-t-il être, parce qu’il a toujours fait passer son nom d’abord, au détriment de tout le reste. « T’es pas mieux qu’eux. » Ina était là, il y a de cela trois secondes. En face de lui, avec sa colère, sa peine, ses mèches colorées. Ina était là et il aurait pu attraper son bras ; Ina était là et il aurait pu dire n’importe quoi de mieux que tes cheveux sont de la même couleur que les miens. Ina était là, mais maintenant ne l’est plus, parce qu’Ina est comme un vent qui vous remue et qui disparaît aussitôt.

Il regrette, mais on ne va pas bien loin, avec des regrets.

Il referme sa main dans le vide, cette main qui allait se poser sur elle. Il jette un coup d’œil autour de lui, très indifférent aux regards intrigués de certains collègues. Ce n’est pas un bon jour pour gérer sa trahison fraternelle. Ce n’est pas un bon jour pour gérer l’histoire familiale, ses parents, tout le bordel. Ce n’est pas un bon jour pour gérer sa sœur, qui a tous les droits d’être en colère, mais pour qui il ne peut rien faire. Ce n’est pas un bon jour, mais des bons jours, il n’en a plus depuis longtemps et il ne peut pas simplement remettre à plus tard. Ina est blessée, Ina est en colère, maintenant, pas dans quelques heures, pas demain. Il ne retarde jamais les problèmes et les confrontations, même s’il ne se sent pas en état de les gérer.

L’auror se dirige vers un petit café, l’ours sur ses talons. Il fait quelques emplettes, sort à l’extérieur, renverse le gobelet qu’il a acheté, retourne à l’intérieur, rachète la même chose et transplane. Il n’a même pas soupiré.

Il ne cogne pas, lorsqu’il arrive devant la porte de là où habite sa sœur. Il tourne la poignée et rentre doucement – aussi doucement qu’on peut rentrer avec un mammifère de 400 kg qui renverse tout sur son passage. Il referme derrière lui et ses mots percent aussitôt le silence : « Ina… » Il aimerait lui demander pardon, mais peut-on demander pardon pour quelque chose qu’on refera? Il aimerait lui dire qu’elle est plus importante que la famille, plus importante que les parents, plus importante que son nom, mais a-t-il déjà connu autre chose que d’être un Falkenberg? Il a tout sacrifié pour être le fils parfaitement imparfait, il a toujours enterré sa propre personnalité pour être Markus, le sang-pur  idéal. Il ne peut pas tout laissé tomber pour si peu, même si le si peu est une personne à qui il tient énormément, même si le si peu est finalement beaucoup.

Il cherche sa silhouette, son visage, sa présence. Il s’approche du salon, se cogne contre un meuble, se rattrape pour ne pas renverser le café, qu’il dépose sur une table proche d’elle. Pardon, Ina. Il aimerait lui dire si fort, en cet instant. Il aimerait lui crier, il aimerait se renier lui, d’abord et en premier. Mais à la place, il murmure, gêné : « Je ne t’ai jamais caché ce que je ferais, si le sujet était abordé en public. » Il ne l’a jamais caché, mais il aurait pu utiliser des mots moins forts. Il le sait. Il ne répète que le discours familial, mais de sa bouche, c’est une trahison de plus. Il en est conscient, et il préfèrerait enfoncer cette lame dans son propre cœur que dans celui de sa sœur. Il reprend :   « Je ne vaux pas mieux qu’eux sur ce sujet, non. Mais je ne veux pas te blesser. » Mais entre ce qu’il veut et ce qu’il fait, il y a un monde. Il n’a jamais écouté ses désirs, il n’a jamais respecté ses envies. Il a toujours fait l’inverse, parce que c’est ce qu’on attendait de lui. Il poursuit : « J’ai toujours tout sacrifié pour faire passer notre nom d’abord. Et même si pour toi il ne signifie plus rien… » Parce que ses parents l’ont trahie. Parce qu’il l’a trahi. Parce qu’il y a bien plus de mensonges que de vérités, parce qu’elle a un ouragan à gérer et qu’il l’abandonne au milieu, incapable de faire mieux. Il se crispe, alors que ses cheveux deviennent cramoisis. Ses lèvres se pincent, tandis qu’il rajoute : « Pour moi, il vaut encore quelque chose. C’est tout ce que je suis. » Un Falkenberg, et rien d’autre.
Ina Falkenberg
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Elle transplane sans réfléchir mais elle ne le regrette pas, la rage faisant battre son cœur un peu trop fort. Elle aurait pu rester, l’insulter, lui faire entendre tout ce qu’elle ressent après l’avoir entendu l’humilier aussi ouvertement. Mais elle ne supporte plus les visages familiers devant le ministère, devenus presque tous ennemis, hostiles, prêts à chuchoter la moindre sournoiserie sur son passage. Elle transplane devant son immeuble, au plus proche de son appartement protégé par des barrières magiques, et le rejoint sans tarder, claquant la porte de son deux-pièces derrière elle. Elle se laisse tomber sur le canapé de son salon, lève les yeux vers l’horloge. Elle a trois heures pour retrouver ses esprits avant que son service ne commence. Elle soupire, porte une main à ses yeux, les frotte doucement. Pour l’instant, elle se sent juste de rester assise avec ses émotions, ne sait pas si elle arrivera immédiatement à se distraire. Elle repense aux mots qu’elle a entendu, aux mots qu’il a prononcé, et ils lui tordent le ventre, encore et encore. Eldrid grimpe sous sa forme de chat à ses côtés, se frotte contre elle mais ne dit rien. Elles restent comme ça un moment, en silence, Ina le regard finalement fixé sur sa fenêtre en face d’elle et sur les rues en contrebas.
Soudain, sa porte s’ouvre et elle se lève, se retourne vers l’entrée, le cœur battant. Elle a oublié de pousser le verrou en entrant.  « Ina… » Elle entend son frère avant de le voir, penaud, son ours gigantesque derrière lui. Elle soupire et lui tourne le dos pour se rassoir, croise les bras. Elle l’entend trébucher contre quelque chose sans trouver l’envie d’en rire et il la rejoint assez vite, pose un gobelet sur la table basse devant elle. Elle regarde le récipient, n’y touche pas, n’en veut pas, même si l’odeur de café arrive finalement à ses narines. « Je ne t’ai jamais caché ce que je ferais, si le sujet était abordé en public. » Elle finit par poser son regard dans le sien, ne défronce pas les sourcils, ne décroise pas les bras. Elle ne sait pas de quelle couleur sont ses cheveux mais elle est quasiment certaine qu’ils n’ont pas bougé depuis le ministère. Elle n’essaye même plus de reprendre ce contrôle qu’elle a passé des années à perfectionner, laisse son don s’exprimer, ce don qui ne veut finalement plus rien dire.  « Je ne vaux pas mieux qu’eux sur ce sujet, non. Mais je ne veux pas te blesser. »  Elle lâche un rire sans joie, secoue la tête. « Trop tard. » Elle n’ajoute rien, voit qu’il n’a pas fini, et si en temps normal elle n’hésite pas à couper la parole quand elle en a envie, elle n’a pas l’impression d’en avoir l’énergie. « J’ai toujours tout sacrifié pour faire passer notre nom d’abord. Et même si pour toi il ne signifie plus rien… Pour moi, il vaut encore quelque chose. C’est tout ce que je suis. »  Elle secoue encore la tête, pourtant, elle sait exactement de quoi il parle. Elle était dans le même bateau, moins d’un mois auparavant. Elle aurait tout sacrifié pour sa famille, mais c’était elle qui avait été sacrifiée, cette fois-ci. Il a tort, quand il dit que leur nom ne signifie plus rien pour elle. Il signifie trop, encore. Il continue de la définir. Et Markus s'imagine sûrement comme le reste qu'il lui a été facile de tourner le dos à toute sa famille, puisqu'elle n'a pas hésité. Il se trompe, encore une fois. « Tu avais tellement de choix pour ne pas les trahir, si c’est vraiment ça qui te tient à cœur. » Il ne veut pas la blesser mais il a déjà choisi. Ses parents, sa famille, plutôt qu’elle. « T’aurais pu choisir de ne pas t’exprimer. Ou prétendre être dépassé par la situation. Ou juste dire que ce sont des affaires privées, qui ne regardent personne d’autre. Tu n’avais pas besoin de propager leurs mensonges répugnants. » Elle n’a aucun doute sur le fait que ses parents orchestrent tout ce qui est dit et tu sur cette histoire. Iels veulent garder le contrôle, ce qui est facile quand l’entièreté de leur famille se dresse à leurs côtés. Il est plus facile de croire le bloc qu’iels forment que celle qui est reniée et rejetée.  « Et tu te trompes, tu sais. Être Falkenberg n’est pas toute ton identité. C’est ce qu’ils veulent te faire croire. » Elle ne sait plus très bien ce qu’elle pense de tout ce qu’elle a appris, pendant vingt-huit ans entourée par cette famille. Elle sait juste que s'iels ont menti sur sa naissance, s'iels étaient prêt.es à continuer de mentir jusqu’à leur mort, iels ont probablement menti sur bien d’autres points. « Mais bon, toi au moins tu as le choix de tout garder. Ton intégrité et ta famille. » Eldrid s’agite d’avantage à ses côtés, sent sans doute la colère qui s'exacerbe à nouveau. « Sauf moi, j’imagine. »


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Markus Falkenberg
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« Tu avais tellement de choix pour ne pas les trahir, si c’est vraiment ça qui te tient à cœur. » Le choix d’utiliser d’autres mots, moins blessants, moins horribles. Il aurait pu, oui, mais ce n’est pas ce qu’on lui a demandé de faire. On lui a clairement donné un ordre, on lui a dit quels termes utiliser, quel mensonge énoncer. Il ne fait que faire ce qu’on a exigé de lui, parce que c’est ce qu’il a toujours fait, malgré ses quarante ans passés. L’époque de sa brève rébellion, où il a espéré pouvoir être lui-même, crapahuter dans les forêts et montrer en permanence ses émotions, est révolue depuis longtemps. « T’aurais pu choisir de ne pas t’exprimer. Ou prétendre être dépassé par la situation. Ou juste dire que ce sont des affaires privées, qui ne regardent personne d’autre. Tu n’avais pas besoin de propager leurs mensonges répugnants. » L’abstention n’est pas une option dans cette situation. Ce qu’il connaît le mieux, c’est l’obéissance, même si ça ne lui plaît pas, même s’il n’aime pas savoir qu’il est lâche, de faire ça à sa sœur. À quel point peut-il agir autrement? Il est le fils imparfait, mais il est toujours demeuré sur la route, même s’il trébuchait au passage.


« Et tu te trompes, tu sais. Être Falkenberg n’est pas toute ton identité. C’est ce qu’ils veulent te faire croire. » Il fronce les sourcils, sans répliquer immédiatement, mais sans être en accord. Ils ont douze ans de différence. Douze années qui ont un impact dans une existence, mais qui viennent aussi avec une enfance différente. Avec une autre façon de se concevoir. On lui a répété gamin qu’il était l’héritier de sa branche lointaine, qu’il était l’homme, celui qui devait faire briller sa famille. On lui a dit, encore et encore, qu’il devait étouffer sa bonté, sa candeur, sa jovialité, pour n’être que le sang-pur qu’on s’attendait à voir. Et il a obéi, il est devenu ce qu’on lui demandait. Partiellement. Sa véritable personnalité ressurgit toujours, comme des mauvaises herbes dans un champ de blé. « Mais bon, toi au moins tu as le choix de tout garder. Ton intégrité et ta famille. » Sauf elle. Il le sent bien trop clairement, en cet instant, que les mensonges qu’il doit raconter peuvent ébrécher et détruire son lien avec sa sœur. Il le sent trop clairement qu’à chaque parole, il blesse davantage quelqu’un à qui il ne voudrait donner que de l’amour. « Sauf moi, j’imagine. » Ses lèvres se pincent et ses cheveux perdent leur éclat rougeâtre. Les pointes passent au gris, alors qu’il s’efforce de se contrôler, de ne pas céder à son unique désir : dire à sa sœur qu’elle a raison, lui demander pardon et laisser tomber tout le reste.

Sa voix s’élève, peu assurée : « Je fais ce qu’on me demande de faire pour la famille, je l’ai toujours fait, que tu le comprennes ou non. » Cette tendance à respecter ce qu’on lui demande date de longtemps, très longtemps. Il n’a pas connu autre chose et ne s’imagine plus s’opposer aux décisions familiales, pas à son âge, pas alors que c’est si ancré en lui. Il ne respecte qu’un principe avec une fidélité quasi absolue : les Falkenberg d’abord. Même si ça le dégoûte à chaque fois, lorsque des cœurs doivent être piétinés au passage, le sien y compris. « T’avais le choix aussi, Ina, poursuit-il. T’aurais pu rester en découvrant la vérité, t’aurais pu ne pas risquer de foutre en l’air notre réputation. Dans la mesure où tu t’exprimes à d’autres sur le sujet, ce n’est plus privé, c’est public.» Tout aurait été plus simple si elle avait gardé cette information cachée, comme l’avaient demandé leurs parents. Tout aurait été plus simple, oui, mais ça aurait aussi été injuste, il en est conscient. Ina a le droit de dire la vérité, autant qu’elle le veut. Le problème, c’est plutôt sa famille, leurs principes, leurs idées, leurs mensonges. Malgré tout, il poursuit, la voix plus faible qu’assurée : « Tu as pris ta décision, une décision que je respecte, mais dès le début, je ne t’ai pas caché ce que j’allais faire: faire passer les Falkenberg d’abord. » Il a l’impression d’être encore en train de débiter des absurdités, comme lorsqu’il bavardait avec l’autre type dans la rue. Il ne peut pas énoncer clairement ses vraies pensées, il ne peut pas exposer ses vraies couleurs. Il doit faire ce qu’on attend de lui, même face à sa sœur, qu’il aime pourtant plus que tout. Il cherche son regard, rajoutant avec sincérité : « Je vais toujours te soutenir et être là pour toi. Mais tant que tu continueras à dire aux autres la vérité sur la nature de ton sang…Je pourrai pas faire autrement. Même si ça me dégoûte aussi, de te faire du mal. » Et qu’il aurait voulu pouvoir agir d’une autre façon.
Ina Falkenberg
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Son regard noir sur lui, elle aimerait tout arrêter. Mettre un terme à la conversation, oublier ce qu’elle a entendu, prétendre que tout va bien, entre elleux. Qu’il est toujours l’un de ses seuls soutient, qu’il est son grand frère et qu’il l’aime. Son cœur cogne fort contre ses tempes, la colère fait chauffer ses joues, teinte ses cheveux sans qu’elle n’arrive à les contrôler, sans qu’elle ne cherche à le faire. Elle ne peut pas tout ignorer. Elle ne peut plus, même si c’est le genre de réaction qu’on lui a toujours appris. Le contrôle de soit, la stratégie, savoir comment réagir à quelle situation, savoir quand manipuler plutôt que de s’offusquer. Elle n’a rien fait de ce qu’on lui a toujours appris, dans cette situation, elle refuse de se prêter une fois de plus à ce jeu ridicule alors que cette fois-ci, c’est à ses dépends. Elle s’en serait mieux sortie, elle le sait, mais seulement en apparence. Au fond d’elle, le doute se serait installé, aurait enflé avec le temps, jusqu’à l’engloutir. Le doute qu’on lui cache autre chose, l’envie de savoir qui est sa famille, le besoin d’en apprendre plus sur ce qu’elle est réellement, sur ce qu’on lui a appris à mépriser depuis l’enfance. Toutes ces émotions qu'elle se serait forcée à réprimer auraient fini par l’étouffer. C’est pareil avec Markus. Elle ne peut pas ignorer ce qu’elle a entendu, pas plus qu’elle ne peut ignorer le fossé qui les sépare à présent. Elle voit les cheveux de l'aîné se teinter de gris, devenir sombres, et elle regrette presque ses mots, trop durs, trop culpabilisants. Ce n’est pas lui qui l’a répudiée, lui qui ne fait qu’agir comme il a toujours agit, lui qui n’a aucune raison de rejeter sa famille. Mais la colère ne redescend pas, reste là, au bord de ses yeux, au bord de ses lèvres. Elle entend encore sa voix, ses mots. Elle n'arrive pas à arrêter de lui en vouloir. « Je fais ce qu’on me demande de faire pour la famille, je l’ai toujours fait, que tu le comprennes ou non. »  Il oublie qu’elle aussi, c’est ce qu’elle a toujours fait, jusqu’à ce qu’elle se rende compte que toute son existence, que sa place dans cette famille qu’elle se tuait à défendre, étaient construites sur mensonges et secrets. « T’avais le choix aussi, Ina. T’aurais pu rester en découvrant la vérité, t’aurais pu ne pas risquer de foutre en l’air notre réputation. Dans la mesure où tu t’exprimes à d’autres sur le sujet, ce n’est plus privé, c’est public. » Elle baisse les yeux, ayant presque oublié que c’est elle, qui a fait éclater le secret au grand jour, que c’est elle qui a parlé en premier. Mais elle, au moins, n’a pas menti. « Tu as pris ta décision, une décision que je respecte, mais dès le début, je ne t’ai pas caché ce que j’allais faire: faire passer les Falkenberg d’abord. » Elle secoue la tête, ne relève pas les yeux. « Je vais toujours te soutenir et être là pour toi. Mais tant que tu continueras à dire aux autres la vérité sur la nature de ton sang…Je pourrai pas faire autrement. Même si ça me dégoûte aussi, de te faire du mal. » Elle le regarde enfin, commence à douter pouvoir le convaincre de voir les choses autrement, alors qu’il a passé une décennie de plus qu’elle à suivre ce modèle, à répéter ces paroles, à croire à tout cela. « Je comprends Markus. Plus que tu ne le penses. » Son ton est plus bas, résigné. Elle ne sait pas si elle a encore la force de s’énerver, après avoir passé tant de jours déjà dans une colère constante. « C’est toi qui ne comprends pas, je crois. » Elle hésite, avant de dire ces mots. Mais elle n’a pas encore eu l’occasion de décrire exactement son ressenti à son frère, de lui partager tout ce qu’elle a sur le cœur. « Tu ne comprends pas ce que ça fait, de te rendre compte que tu es leur enfant juste pour ton don. Que sans cela, ils ne t’auraient pas adopté et ils ne t’auraient jamais aimé. Ils t’auraient méprisé. » Les paroles de ses parents avaient été assez claires pour qu’elle comprenne exactement ce qui avait motivé son adoption, ce qui avait permis de fermer les yeux sur son sang. « Tu ne comprends pas ce que ça fait de te rendre compte qu’on t’a menti toute ta vie et que non seulement t’es pas Falkenberg, t’es pire. T’es née-moldue. » Une distinction qui l’inquiète, qu’elle ne comprend pas, en pratique. Qu’est-ce que cela veut dire, que son sang soit sale, qu’il soit capable d’en souiller un autre ? Tout ce qu'elle sait c'est qu'il a suffit à faire fuir son fiancé, à ce qu'il rejette l'entièreté de leur relation. Il a suffit à ce que sa mère comment à la désigner comme une sang-de-bourbe, incapable de masquer le dégoût qui est ancré en elle. « Alors ne me dis pas que j’ai eu le choix, entre m’en aller et rester sans en parler, pour mieux passer ma vie à me demander s’ils m’aiment vraiment. » Eldrid a rejoint ses genoux, la forçant enfin à décroiser les bras, à enfoncer ses doigts dans sa fourrure. Elle a toujours été habituée au mensonge, à l’utiliser pour protéger les siens, pour se protéger elle, pour arriver à ses fins. Mais celui-là est le mensonge de trop. Il est personnel. A présent, tout ce qu’elle voit sont des parents opportunistes, qui n’ont d’amour que pour leur réputation et non pour leurs enfants. Elle le voit aussi dans la manière dont iels ont toujours traité Markus. Les yeux toujours plantés dans les siens, elle se pince les lèvres, regrette presque d'avance ce qu'elle s'apprête à dire. Ses cheveux ternissent, rejoignent un brun foncé eux aussi, avant même qu'elle ouvre la bouche. « Tu sais... peut-être que c’est pas possible, que tu les soutiennes, et que tu me soutiennes moi aussi. » Elle cligne des yeux, n’arrive pas à rattraper la larme qui bloque sa gorge depuis quelques minutes. Elle réalise qu’elle aura beau lui dire ce qu’elle a sur le cœur, quelque part, il est déjà trop tard. Elle a l'impression de l'avoir déjà perdu, lui aussi.


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Markus Falkenberg
Markus Falkenberg
LÆRERTEAM Den som talar mycket säger sällan vad som är bra
« Je comprends Markus. Plus que tu ne le penses. » Il n’est pas certain de vouloir qu’elle comprenne. Parce qu’il n’y a pas grand-chose de logique, dans sa façon de fonctionner. Ce n’est pas cohérent, d’accorder une si grande place à une famille qui a toujours étouffé sa personnalité. Ce n’est pas cohérent, à son âge, de continuer à céder à leurs demandes, de toujours faire passer ce foutu nom d’abord, du moins en ce qui le concerne directement lui et ses sœurs. Il n’a pas le même souci en ce qui a trait à ses relations proches et éloignées. C’est sa limite personnelle, la seule qu’il a vraiment posée. Il a toujours fait comprendre à ses parents qu’ils n’avaient pas leur mot à dire sur le sujet et que s’il était prêt à respecter leurs demandes et la majorité des exigences de son nom, il n’irait jamais jusqu’à sacrifier ses amitiés et ses fréquentations. De beaux principes…pourtant, il sacrifie sa sœur. Parce que ce n’est pas une amie, parce que ce n’est pas semblable, parce qu’elle expose le nom en lui-même, d’une façon trop directe. Il aimerait pouvoir agir différemment, réellement.

« C’est toi qui ne comprends pas, je crois. » Très fort probablement, parce qu’il se sait en tort. C’est sa façon de penser qui est tordue, c’est sa vision de cette réalité qui est mauvaise. Il n’a pas le choix de l’entretenir, de la conserver, parce que céder à ses véritables réflexions n’amènera rien de bon. Il doit se contrôler, se limiter, comme d’habitude, pour être celui qu’il est supposé être. Le seul fils de la famille. Celui qui ment, si c’est nécessaire, pour ne pas que le nom soit terni – même si, à son avis, il se terni tout seul. « Tu ne comprends pas ce que ça fait, de te rendre compte que tu es leur enfant juste pour ton don. Que sans cela, ils ne t’auraient pas adopté et ils ne t’auraient jamais aimé. Ils t’auraient méprisé. » Il se crispe légèrement, baissant les yeux. Sa main plonge dans la poche de sa veste, dont il tire distraitement une pièce d’un gallion. Il la fait rouler dans sa paume, simplement par nécessité de tenir quelques choses entre ses doigts pour faire passer sa nervosité. Est-ce que réellement il ne comprend pas ce que ça fait, de réaliser qu’il n’est leur enfant que pour son don et que sans ça, ils l’auraient méprisé? Il n’a pas été adopté comme Ina, il n’a pas eu ce choc, mais il n’est pas naïf sur la vision que ses parents ont de lui. Il joue au fils parfait, tout en sachant ne pas l’être, pas suffisamment. Il a toujours été une déception, celui qui n’est pas assez, malgré toutes ses tentatives pour ne pas être moins. Il a appris à étouffer ses émotions, il a appris à mettre leur nom sur un piédestal, il a appris à renier ses idéaux et ses rêves et à contrôler son don. Ce n’était pas suffisant, ce ne l’était jamais, parce qu’il est incroyablement maladroit et que sa jovialité, son enthousiasme et son amour des gens a toujours trop transparu sous ses faux sourires glacés. Alors non, il n’a pas été adopté. Mais sans ce sang qui coule dans ses veines, sans ce don, sans ce rôle de premier fils de la famille, il aurait aussi été très certainement méprisé.

« Tu ne comprends pas ce que ça fait de te rendre compte qu’on t’a menti toute ta vie et que non seulement t’es pas Falkenberg, t’es pire. T’es née-moldue. » Il se crispe en entendant ses derniers mots, tolérant mal que le nom de née-moldue soit mise en corrélation avec le terme pire. Est-ce sa vision de ceux qui ne sont pas sang-purs? Il réalise qu’il n’a jamais creusé avec elle le sujet en profondeur dans le passé, qu’il n’a jamais trop cherché à savoir ce qu’elle pensait de ceux qui avaient un autre sang. C’était probablement plus facile de n’aborder le sujet qu’en surface.  « Alors ne me dis pas que j’ai eu le choix, entre m’en aller et rester sans en parler, pour mieux passer ma vie à me demander s’ils m’aiment vraiment. » Il continue de penser qu’elle avait le choix. Elle aurait pu le savoir, mais garder le silence, ne pas exposer inutilement un nom qu’elle porte malgré tout. Elle aurait pu rester auprès de ses sœurs, auprès de lui, en acceptant qu’il n’y a rien de bon à tirer de leurs parents. Ses yeux ne quittent pas ceux d’Ina et il voit ses cheveux ternir, jusqu’à devenir brun foncé. Sa machoîre se serre :  « Tu sais... peut-être que c’est pas possible, que tu les soutiennes, et que tu me soutiennes moi aussi. » La phrase fait mal, horriblement. Tout comme la larme, qu’il préfèrerait ne pas voir. Lui offre-t-elle un ultimatum, un faux dilemme ? Il décide d’ignorer brièvement ce choix, au moins pour quelques secondes.

Le gallion passe distraitement de ses doigts au dessus de sa main. Pile ou face… Et si aucune des deux options n’est satisfaisante? Il ne regarde pas le résultat et glisse la pièce et sa main dans sa poche, incapable de tenir trop longtemps tranquille. « Être née-moldue n’est pas pire qu’être Falkenberg. C’est peut-être même mieux. » Sa voix est douce. Il sait qu’il ne la convaincra pas, qu’ils se dirigent probablement vers une impasse. Parce qu’elle a raison, et qu’il ne peut pas entièrement la contredire. Il fait un pas, puis un second. L’ours le suit, bousculant un objet au passage, qui racle les sol. Markus l’ignore et sans retirer ses chaussures, se rapproche davantage du divan, sans oser s’asseoir proche de sa sœur, comme quelqu’un qui peut partir à tout moment : « Le sang…Ça n’a aucune valeur, Ina. Et je ne te le dis pas parce que je suis encore sang-pur et que c’est facile à affirmer sans être dans ta situation, je te le dis parce que je l’ai toujours pensé. » Il est ferme, sur ce sujet. Née-moldue, sang-mêlé, sang-pur…Il n’est jamais parvenu à faire une distinction entre tous les sorciers, malgré les idées qu’on tentait de lui inculquer. Être un Falkenberg, c’est très certainement bien pire que d’avoir eu la chance de naître de deux parents moldus. Il reprend : « Ils ne t'auraient pas adoptée, non, sans ce don. Ils sont trop imbus d'eux, ils tiennent trop au pouvoir, au prestige et ils espéraient probablement tomber sur quelqu'un de moins décevant que moi. » Il est probablement trop sincère sur ce coup, il en a conscience, mais il ne cherche pas à lui raconter des conneries.  Il a toujours tenté d’être honnête avec sa sœur, même si auprès d’elle comme auprès des autres, il essayait plus ou moins efficacement de camoufler ce qu’il pouvait ressentir. Ses yeux brillent d’un étrange éclat émeraude alors qu’il continue : « Mais même s’ils t’ont adoptée pour de mauvaises raisons, ils ont sûrement appris à t’aimer pour de bonnes, pour ce que tu es, pas seulement pour ton don. » Des foutaises. Des foutues foutaises. Il en est trop conscient en cet instant où ses paupières se ferment et où un soupir glisse entre ses lèvres. Et merde. Ses yeux se rouvrent sur sa sœur, de nouveau bleu : « Non, je te raconte des conneries. Nos parents sont des connards, clairement, ils ne devaient t’apprécier que pour ce que tu pouvais leur apporter. Ils s’en tapent, de ce que nous sommes. » Et ce n’est pas forcément plus soulageant de l’admettre. Il ne lui fera très certainement pas comprendre ainsi qu’il vaut mieux ne pas ternir leur nom, tout comme il ne pourra pas se justifier de raconter des mensonges, pour protéger des individus qui n’en ont strictement rien à faire d’eux. Sauf qu’il ne veut pas forcément la convaincre…Il veut être là pour elle, même si elle semble vouloir lui imposer une décision qu’il ne veut pas prendre. Il se mord la lèvre supérieure, perturbé, alors qu’il conclut : « Mais tu serais perdante malgré tout Ina, si tu me faisais choisir entre les soutenir eux ou te soutenir toi. Je peux faire les deux, mais je ne me dresserai pas contre eux. Et tu aurais pu rester, ne serait-ce que pour les emmerder et pour profiter des privilèges qui vient avec ton nom. » Même s’il ne comprend pas toujours lui-même pourquoi il s’acharne à défendre avec un tel acharnement quelque chose qui ne lui tient que partiellement à cœur, alors que les relations humaines comptent bien plus à ses yeux.
Ina Falkenberg
Ina Falkenberg
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
« Être née-moldue n’est pas pire qu’être Falkenberg. C’est peut-être même mieux. Le sang…Ça n’a aucune valeur, Ina. Et je ne te le dis pas parce que je suis encore sang-pur et que c’est facile à affirmer sans être dans ta situation, je te le dis parce que je l’ai toujours pensé. » Elle le regarde s’avancer, secoue la tête, comprend qu’il interprète mal ses paroles. Elle ne s’est jamais dressée pour l’égalité des sangs, a toujours suivi la volonté de ses parents à ce qu’elle entretienne la majorité de ses relations avec des sorcier.es de son statut. Pourtant, elle n’a jamais ressenti la haine ou le rejet que ressent la plupart de ses proches. Et maintenant qu’elle est de l’autre côté, elle se rend compte à quel point c’est injuste. « Ils ne t'auraient pas adoptée, non, sans ce don. Ils sont trop imbus d'eux, ils tiennent trop au pouvoir, au prestige et ils espéraient probablement tomber sur quelqu'un de moins décevant que moi. » Elle pince les lèvres, peinée de réaliser qu’il a pris conscience de ce dont elle se doute depuis qu’elle a découvert son adoption. Elle a toujours su qu’iels avaient eu du mal à concevoir, avant qu’elle naisse, iels lui ont toujours dit à quel point elle avait été désirée et elle a toujours cru au miracle qu’iels ont cherché à lui vendre. Il ne lui a pas été difficile de comprendre où son adoption est intervenue, dans ce contexte. Mais elle s’est demandé alors pourquoi adopter à tout prix un bébé, pourquoi adopter une métamorphomage, malgré son sang. La réponse n’a pas été dure à trouver, leur attitude avec Markus l’ayant toujours dérangée, sans jamais qu’elle n’ose les opposer directement à ce sujet. Elle a été un remplacement, une roue de secours. Et elle a joué le jeu à la perfection, sans comprendre à quel point sa vie, son attitude, ont été planifiés pour redorer leur blason. « Mais même s’ils t’ont adoptée pour de mauvaises raisons, ils ont sûrement appris à t’aimer pour de bonnes, pour ce que tu es, pas seulement pour ton don. » Elle a envie de le croire, mais elle baisse les yeux, pousse un soupire. A-t-elle été trop dure ? A-t-elle réagit de manière trop excessive ? Est-ce vraiment grave, qu’iels ne lui aient rien dit, qu’iels veulent le cacher, pour continuer à vivre comme iels l’ont toujours fait ? Markus plante le doute dans son esprit, avant de l’arracher en revenant sur ses paroles. « Non, je te raconte des conneries. Nos parents sont des connards, clairement, ils ne devaient t’apprécier que pour ce que tu pouvais leur apporter. Ils s’en tapent, de ce que nous sommes. » Elle se crispe, peu soulagée d’entendre la vérité qu’elle se répète depuis des semaines. Elle n’a jamais été véritablement une enfant désirée, à leurs yeux. Juste un outil pour soigner leur image, déçu.es de leurs ainé.es. « Mais tu serais perdante malgré tout Ina, si tu me faisais choisir entre les soutenir eux ou te soutenir toi. Je peux faire les deux, mais je ne me dresserai pas contre eux. Et tu aurais pu rester, ne serait-ce que pour les emmerder et pour profiter des privilèges qui vient avec ton nom. »  Elle tourne finalement la tête vers lui, alors qu’il se tient plus proche d’elle. Elle note cependant qu’il conserve une distance. Elle sait qu’elle l’a imposée, avec ses mots, avec son attitude mais elle ne s’en sent pas moins blessée. « Je n’en veux plus, » souffle-t-elle finalement. Elle aurait pu jouer la carte de l’ignorance, conserver son statut et les privilèges que la société continue à lui accorder tacitement. Mais le cirque de leur famille, des Douze, commence à la dégoûter, maintenant qu’elle sent qu’il s’est retourné contre elle et qu'elle réalise le mépris qu'iels jettent sur celleux qui ne sont pas dans leur cercle. Elle commence à avoir honte d’y avoir autant participé, avec autant de volonté. Ses cheveux, ses yeux, n’ont pas quitté leur teinte ébène, et elle ne cherche plus à reprendre le contrôle, laisse l’émotion, la peine, la submerger. « Je me fiche d’être née-moldue. Si ça tenait qu’à moi, ça ne changerait rien, » déclare-t-elle finalement. « Mais ce n’est pas la réalité. Jasper a rompu nos fiançailles, parce que je suis née-moldue. Nos parents veulent continuer de le cacher, parce qu’ils ont honte que je sois née-moldue. » Elle serre les dents, sent la colère bouillir doucement sous sa peau, à présent étouffée par tout le reste. Elle a préféré, jusqu’à maintenant, se concentrer sur cette hargne, plutôt que sur son désespoir, bien trop dévastateur, après avoir perdu son fiancé, ses parents, sa famille. Mais sentir que Markus n’est pas réellement de son côté après tout, qu’elle peut le perdre aussi, finit par déséquilibrer toutes les émotions qu’elle a essayé de contrôler jusqu’à présent. « Ça a de la valeur pour eux. Pour tout notre entourage, pour tous nos proches. » Son cercle s’est réduit de moitié, depuis que les choses ont éclatées et elle commence à réaliser que d’autres personnes prennent leurs distances, également, plus discrètement. « Je n’ai pas envie de rester, si c’est pour cacher ça à jamais, prétendre que j’ai ma place dans cette famille et cracher sur le reste des né-moldus dès qu’on me le demande. » Continuer de jouer le jeu, avec cette nouvelle perspective, lui est impensable. Pourtant elle a appris à mentir, à manipuler, à dissimuler, depuis son plus jeune âge. Elle a appris à faire exactement ce que ses parents auraient attendu d’elle dans cette situation. Elle ne sait pas pourquoi, c’est le mensonge de trop. Elle ne sait pas pourquoi, celui-là, elle ne le supporte pas. « Je veux pas t’obliger à choisir, » reprend-t-elle, hésitante. « J’en ai juste marre d’être rejetée. » Elle secoue la tête, observe ses mains, ses bras à présent décroisés. Le café qu’il lui a apporté continue de refroidir, sur la table. « Je sais que si j'étais restée, ça ne serait pas arrivé. Mais ça voudrait dire enterrer la honte que j'inspire, avec mes origines. » Elle prend une inspiration, ayant du mal à formuler avec précision ce qu'elle ressent à ce sujet. « J'ai pas envie de mentir là-dessus, personnellement. J'ai pas envie d'avoir honte ni de leur donner raison. Tu le dis toi-même, le sang n'a aucune valeur. Sauf que pour la famille et pour Jasper, il en a. Alors je suis mieux sans eux. » Elle hésite, sent l'émotion la prendre encore à la gorge. « Mais je serais pas mieux sans toi, » ajoute-t-elle, plus bas. Elle se mord les lèvres, empêche plus de larmes de couler. « C’est juste blessant, d’entendre ça. Et de savoir que c’est ce que tu dis, sur moi. » C’est plus douloureux, finalement, venant de lui qui ne le pense pas, que de ses parents qui en pensent chaque mot.


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Markus Falkenberg
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[color:e955= #c46565] « Je n’en veux plus » Il ne soupire pas de lassitude, mais sa nuque se tend, alors que sa machoîre se crispe. Bien sûr qu’elle n’en veut plus, ça aurait été trop simple, sinon. Parce que dans un monde idéal, sa sœur aurait appris la vérité, l’aurait digéré plus ou moins bien, mais l’aurait acceptée et serait restée dans le giron familial ; sauf que le monde idéal n’existe pas. « Je me fiche d’être née-moldue. Si ça tenait qu’à moi, ça ne changerait rien. Mais ce n’est pas la réalité. Jasper a rompu nos fiançailles, parce que je suis née-moldue. Nos parents veulent continuer de le cacher, parce qu’ils ont honte que je sois née-moldue. » Son poing se serre à la mention de Jasper, tandis que ses iris s’assombrissent. Ce qu’il a fait était salaud, mais peut-il vraiment affirmer qu’il fait mieux que lui ? Il trahit sa sœur à chaque fois qu’il prend la parole à son sujet, il la fait passer pour quelqu’un qui devrait être interné, tout en sachant que ce n’est pas la vérité. Parce qu’on lui a demandé. Il est intraitable en ce qui concerne le nom de sa famille, même si c’est absurde, parce que tout son univers est construit autour de ce château de cartes qui menace trop clairement de s’écrouler.

« Ça a de la valeur pour eux. Pour tout notre entourage, pour tous nos proches. » Une valeur totalement absurde. Il a peut-être appris à contrôler partiellement ses émotions comme on lui a montré, il a appris à exécuter ce qu’on attend de lui, à garder la tête froide, les traits neutres, les sentiments bien loin. Sauf qu’il n’a jamais voulu faire sienne ces valeurs débiles, il n’a jamais pu les accepter. Tout son être s’y est toujours opposé avec trop de force. Il a pu vieillir en enterrant ses propres rêves et ses désirs, mais il n’a pas enseveli ses convictions. Que sa sœur soit finalement née-moldue ne change strictement rien à ses yeux ; le problème est ailleurs. « Je n’ai pas envie de rester, si c’est pour cacher ça à jamais, prétendre que j’ai ma place dans cette famille et cracher sur le reste des né-moldus dès qu’on me le demande. » Sauf que ce dernier point, elle ne serait pas obligée de le faire. Il n'a jamais donné le change sur ce sujet de son côté, il n’a jamais feint de détester ceux qui n’avaient pas le sang-pur. Ses parents, qui lui ont pris toutes ses autres illusions, avaient lâché prise sur le sang en comprenant qu’il ne céderait pas. Par hypocrisie aussi, peut-être. Ça aurait été foutage de gueule, de trop insister pour qu’il tienne un discours d’intolérance, alors qu’ils savaient très bien que sa sœur ne partageait pas sa génétique. « Je veux pas t’obliger à choisir.   J’en ai juste marre d’être rejetée. » Les mots font mal. Il est trop conscient d’être en train de merder, trop conscient qu’il devra inévitablement la décevoir. Il ne veut pas la rejeter, mais il ne peut pas attester en public de la véracité de son histoire. « Je sais que si j'étais restée, ça ne serait pas arrivé. Mais ça voudrait dire enterrer la honte que j'inspire, avec mes origines. » Une option qui n’est pas davantage acceptable. Il le comprend, il aimerait la soutenir, être avec elle, envoyer balader tous les connards comme lui qui racontent des histoires sur elle. Sauf qu’il ne peut pas le faire ; quand sa famille est impliquée, il écoute rarement ses envies. « J'ai pas envie de mentir là-dessus, personnellement. J'ai pas envie d'avoir honte ni de leur donner raison. Tu le dis toi-même, le sang n'a aucune valeur. Sauf que pour la famille et pour Jasper, il en a. Alors je suis mieux sans eux. » Assurément. Mais lui, il n’est pas mieux sans elle, et qu’elle ne puisse pas au moins taire cette histoire familiale, famille à laquelle elle appartient encore, l’oblige à prendre des décisions dont il ne veut pas. Le choix qu’il a est factice, parce qu’outre sur certains sujets, il n’a jamais respecté ses volontés dès que les Falkenberg étaient impliqués. Eux d’abord, lui ensuite.  Est-elle parvenue à s'émanciper totalement de ces principes ? Il sent l'émotion lorsqu'elle parle et son coeur se serre, alors qu'il se maudit de ne pas pouvoir faire davantage. « Mais je serais pas mieux sans toi, » Il ne parvient pas à sourire, pas même un peu. Ses pupilles sont fixés sur ses yeux, sur la lèvre qu’elle mort, sur la douleur qu’il perçoit trop clairement.

« C’est juste blessant, d’entendre ça. Et de savoir que c’est ce que tu dis, sur moi. » Et ce qu’il dira encore. Parce que malgré cette discussion, malgré son cœur qui bat trop vite et cette souffrance qu’il éprouve face à celle d’Ina, il sait qu’il prononcerait les mêmes paroles face à la même question. Et il s’haït pour cette obéissance dont il ne parvient pas à se défaire, pour toutes les préférences qu’il a dû annihiler.   « J’aimerais ne pas avoir à le dire. J’aimerais te faire passer d’abord, avant eux. » Elle le mérite. C’est sa sœur, il ferait tout pour elle, indubitablement. Tout, sauf ça, sauf trahir son nom, sa famille, son histoire, tout ce sur quoi il s’est bâti. Sa machoîre se serre davantage alors qu’il poursuit : « Et si j’étais un bon frère…c’est ce que je ferais. » A-t-il besoin d’énoncer la suite ? Elle est inscrite dans le court silence qu’il laisse prendre place entre eux, alors qu’il prend une respiration trop profonde, comme s’il devait y puiser un courage qui n’est pas nécessaire. Sa voix laisse percer cette tristesse qu’il ne cherche pas à camoufler et qui se mélange à son sentiment d’impuissance : « Sauf que tu salis le nom de la famille, en racontant cette histoire à tout le monde et protéger notre nom, jusqu’à une certaine limite, c’est ce que j’ai toujours fait. Je t’aime Ina, mais je peux pas te laisser attaquer notre réputation. » Un soupir glisse entre ses lèvres. Elle sait comment il est, à quel point il a toujours cherché à ne pas décevoir les attentes de leurs parents – même si ce fût un échec. Le gosse qu’il était et qui recherchait l’approbation des siens n’est toujours pas loin, même s’il est plus âgé et qu’il est conscient des problèmes de sa mère et de son père. Deux égocentriques qui se foutent entièrement d’eux, et à qui il a sacrifié son existence. Une belle connerie. Ses yeux cherchent de sa sœur alors qu’il poursuit d’un ton plus doux : « Je m’en fous, que tu sois née-moldue. T’es ma sœur, peu importe ce qui coule dans tes veines. Ce n’est pas à toi que je m’oppose, dans mes mensonges. C’est à cette vérité que t’as le droit de dire, mais que je n’ai pas le droit de laisser aller trop loin. » Deux droits qui s’opposent. La seule qui agit correctement dans cette histoire, c’est elle, et il espère qu’elle sait qu’il n’en doute pas. Il est conscient de ne prendre ni la bonne voie, ni les bonnes décisions sur ce sujet. Il rajoute : « Et j’en suis désolé. Je sais que je ne suis pas à la hauteur. Mais j’ai un rôle à jouer et…Je peux pas faire autrement. » Même s’il doit la blesser au passage et que ça lui brise le cœur.
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