Ses ancêtres les plus reconnus l’observent depuis les hauts plafonds du manoir. Leurs divers exploits sont gravés dans le bois sombre de la bâtisse,  pour la postérité . Un rappel constant des moments de grâce des Falkenbergs. Un standard difficilement atteignable que chaque membre de la famille doit aspirer à surpasser. Des scènes épiques que Satine avait passées des heures à fixer. Tout est grand chez eux, les fenêtres, les pièces, le jardin, jusqu’au mobilier et aux arbres. À l’image de l’importance de leur famille, tout est fait pour impressionner. Une histoire d’image qui donne une idée claire du rang de l’ancienne famille royale.
Tout est très vieux, très chic, même si l’arrivée de sa mère a mis à mal la décoration de feu les grand-parents. (La grand-mère de Satine avait été très clairement choquée et le sujet revient régulièrement à chaque réunion de famille.)
Si les appartements de la famille mettaient plus d’un mal à l’aise, Satine avait oublié à quel point elle trouvait du réconfort entre ses murs. Entourée par ses ancêtres et soulevée par l’entièreté de sa famille. Et elle avait bien besoin de tout ça Satine. Prise entre les feuilles d’un ouvrage, elle en oublierait presque l’atmosphère étouffante qui avait fini par la pousser à prendre son propre appartement. Assise confortablement dans la galerie des portraits de sa famille, sous les centaines de regards de ses ancêtres. À l’époque Satine pensait qu’ils veillaient sur elle, aujourd’hui elle se demande si ses choix de vie récents ne les auraient pas enragé. Peut-être qu’elle devrait demander à Alfhi son avis.
Le calme de la maison familiale Falkenberg est brisé par des portes qui claquent. Des bruits violents, un scandale en devenir (comme la famille en avait étouffé plus d’un). Rapidement des voix s’élèvent et avancent. Satine essaye de se concentrer sur son livre, elle est ici pour prendre un repos bien mérité et n’avait pas vraiment envie de s’en mêler.Mais malgré sa volonté de rester en dehors de toute cette histoire, les principaux intéressés font irruption dans la pièce. « Je vous prie de vous calmer, nous avons envoyé un mot à monsieur— ». Birger arrive en folie, Hedvig sur ses talons et lui coupe la parole « Pas la peine, nous serons rapides, nous …. » Satine n’arrive pas à entendre la suite étant mélangée avec la voix de sa mère, mais elle n’aime pas le ton pris.
Elle n’a pas toutes les informations et pourtant un sentiment d’angoisse vient remplacer son agacement. Satine se relève et rejoint la conversation. Comme elle s’y attendait, cette dernière ne lui plaît pas du tout. « Ce n’est pas la question ! Elle a rejeté cette famille ! Nous ne faisons que respecter sa volonté ! » Beaucoup trop de mots que Satine refusait de croire. Elle n’était pas nécessairement proche du couple, Iseline , c’était une autre histoire. Les deux jeunes femmes se connaissaient depuis son enfance, elles avaient appris à utiliser leur capacité ensemble. Lina l’avait supporté depuis le début, quoi qu’il en coûte, elle était sa famille. Satine ne les accepte pas, ses accusations. Birger tente de se justifier face au regard froid de la jeune adulte qui fait maintenant blocage de son corps et de sa fylgia dans l'entrebâillement de la porte.« Son sang n’a jamais eu d’importance et ça ne changera pas aujourd’hui. » Son ton étonne l’assistance, son opposition ferme également « Nous sommes les seuls à avoir cette information, aux yeux du public, elle est aussi légitime que n’importe quel membre de la famille. Lina est une Falkenberg, il est hors de question que l’on se retourne contre elle. » Elle s’agace face à de telles banalités après toutes ses années avait-elle vraiment besoin de rabâcher cette règle d’unité qui les a maintenues au sommet. Satine aperçoit son oncle arriver et le voit acquiescer. Un poids est enlevé de ses épaules, mais trop rapidement Birger reprend la parole et Satine manque d’exploser. Lars intervient et propose aux parents de régler la situation dans son bureau, Satine refuse d’attendre et décide de la régler sur-le-champ. D’une démarche faussement assurée que la métamorphomage se dirige vers le moyen de locomotion le plus proche.
C’est comme ça qu’elle se retrouve devant l’appartement de sa cousine à une heure avancée, un bouquet et une bouteille en main.(Les Falkenbergs savaient comment arriver chez les gens). Elle toque à la porte de sa cousine Satine, Athéna sous sa forme de panthère se rapproche d’elle. Elle esquisse un rictus en entendant la clé tourner dans la porte, sourit complètement à la vue de sa cousine. « Excuse moi d’être arrivée sans prévenir, j’ose espérer  que tu ne laisserais pas ta cousine préférée à la porte ? ». Les offrandes sur la table et Satine au milieu de l’appartement, elle prend vraiment le temps de regarder Iseline  de haut en bas et son coeur se sert un peu plus. Elle tente de la réconforter par sa présence avant de lui annoncer la nouvelle « Ne t’en fait pas, les choses vont rapidement s’arranger. Lars est en train de leur parler et après quelques excuses et compromis tout redeviendra comme avant. ». Satine se rapproche un peu plus de sa cousine. Elle se veut rassurante Satine, les Falkenbergs avaient vu pire et ils se débrouillent ensemble.