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Rencontre fortuite et café de retrouvailles - Ft Angelo
2 participants
Asgeir Mørk
Asgeir Mørk
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden


Rencontre fortuite et café de retrouvailles

Jeudi 6 juillet 2023


Asgeir,

Pourrais-tu te rendre au Nordstjernen dans la semaine ? C’est un café qui fait de plus en plus parler de lui, tenu par un homme des plus respectable de ce que l’on m’en a dit. Une petite place dans notre rubrique pourrait être intéressante. J’aurais besoin que tu ailles jauger de la qualité des lieux ainsi que de l'ambiance générale.

Avec toute mon affection,
Lars.


Asgeir replia la lettre et la glissa dans sa poche avant de lever la tête vers la bâtisse élégante qui se dressait devant lui. Le Nordstjernen semblait fidèle à la réputation qu’on lui faisait. Un bel établissement sur deux étages, un ensemble accueillant incitant quiconque passerait dans le coin à prendre une petite pause bien méritée. Une douce odeur de parchemin neuf effleura ses narines tandis qu’il s’avançait sous une après-midi radieuse en direction de l’entrée du café.

Lars, son directeur éditorial, lui avait envoyé un hibou dimanche dernier. Après avoir repoussé, pour diverses raisons, cette sortie jusqu’à aujourd’hui, il avait fini par transplaner dans la rue bordant l’établissement et notait mentalement tous les petits détails qui le saisissaient en marchant.

L’agréable sensation qui l’envahit lorsqu’il franchit les portes du café le mit immédiatement à l’aise. L’endroit était lumineux - certes le soleil brillait de mille feux en cette belle après-midi, mais Asgeir était sûr que la lumière était tout aussi présente un jour plus nuageux - et chaleureux.

Les fauteuils qui s’étendaient sous ses yeux avaient l’air extrêmement confortable et, comme un enfant, il avait envie de s’asseoir sur chacun d’eux pour savoir lequel serait le plus douillet. Plus jeune, il aurait été ravi de se rendre ici pour étudier en toute tranquillité.

Une douce odeur de café remplaça celle du parchemin neuf qui planait depuis qu’il avait transplané à proximité de la boutique. Était-ce une simple illusion olfactive ou un des aspects qui faisait la réputation du café ? Il n’aurait su le dire mais pour le moment, tout ce qu’il avait vu ou expérimenté lui faisait grande impression. Il était de plus en plus curieux de découvrir l’identité de celui ou celle qui avait décidé d’ouvrir cet endroit enchanteur.

Faisant comme la plupart des clients qui étaient entrés avant lui, Asgeir prit place dans un des fauteuils et attrapa une carte posée sur la table basse face à lui. Le café semblait calme pour le moment mais de plus en plus de sorciers franchissaient les portes de l’établissement. Les uns pour rejoindre des amis, les autres pour réviser tranquillement près de l’immense bibliothèque qui s’étendait jusqu’au plafond. Certains, comme lui, semblaient juste là pour profiter de la plaisante ambiance du lieu.

Reportant son attention sur la carte, Asgeir vit soudain passer Liv’, sa fylgia, qui voletait d’un côté et de l’autre pour observer tout ce qui l’entourait. Elle lui avait promis de se tenir correctement s’il ne l’obligeait pas à prendre sa apparence informelle. Chose qu’il avait accepté sans mal, ne supportant pas de sentir la tristesse profonde et sincère qui émanait de la petite luciole à chaque fois qu’elle devait effacer son existence.

Silencieuse comme une ombre et aussi agitée qu’une mouche, elle volait d’un côté et de l’autre, attentive à tout ce qui l’entourait et curieuse de tout découvrir.

“Liv’, je compte sur toi pour mémoriser un maximum de choses, histoire de pallier à ce que je pourrais oublier. Fais bien attention au moindre petit détail. Moi je m’occupe de goûter la qualité des produits qui ont déjà l’air plus qu’appétissants de là où je suis.”

Il sourit au moment où la fylgia répondait à son oreille un “à vos ordre chef !” plein d’ardeur. Il savait que rien ne ferait plus plaisir à la petite luciole que de se rendre utile. Après avoir fait son choix conformément à la carte qui s’étendait sous ses yeux, Asgeir prit la direction du bar comme il avait vu faire d’autres clients, pour passer commande.
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Angelo Borghese
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Trois raisons peuvent me pousser à travailler derrière le comptoir un jeudi après-midi : l’envie de discuter avec des gens, l’ennui ou l’absence d’un employé. Aujourd’hui, c’est un mélange des trois. L’un des baristas s’est cassé le bras en rempotant son cactus. Enfin, c’est ce qu’il a affirmé. Je suis encore circonspect sur la dureté de la dite plante et les mouvements effectués ; comment fichtre s’y est-il pris pour se blesser ? En attendant la réponse à cette énigme, j’ai décidé de ne faire venir aucun serveur supplémentaire pour terminer la journée et de tenir le café avec ceux qui sont déjà en place. Les commandes s’enchaînent rapidement, la porte claque et se rouvre à un rythme régulier. Une odeur de rose et d’encre flotte dans l’air ; je perçois aussi de subtiles effluves de menthe, qui se mélange au parfum des grains fraîchement moulus. Les conversations résonnent dans cet endroit que j’ai voulu chaleureux, mélange de rires et de mots, dans des voix variées. Je ne me concentre que sur celles qui retentissent à proximité de moi, pour passer commande ou me parler. Les secondes passent, les minutes aussi et je prépare les boissons par automatisme, tout en songeant aux gens que je dois voir ce soir, dans la rue. L’une de ces personnes m’inquiète et j’espère que l’intervention se déroulera correctement. Un ton moqueur m’extirpe de mes réflexions, tout en m’arrachant un sourire :« Ton chat a encore mis sa queue dans mon latte. » Je n’essaie même pas de retenir ma réplique, qui s’échappe dans un mélange de norvégien et de français : « Ça te fera un chaï-latte. Mon jeu de mots ne fait rire que moi. Le dit chaï miaule alors que j’appuie mes mains sur le comptoir, et je sens ses pattes sur mes jointures, tandis qu’il gambade probablement jusqu’à l’autre extrémité. La coupable est sûrement Lily. Tous les chats aiment bien se promener dans le café, à l’exception d’Asmodée, mais il n’y a qu’elle qui s’approche à ce point des tasses. Je souris avant de rajouter : Je vais t’en préparer un autre. » Même si ça ne me semble pas si dramatique, comme événement. J’ai dû boire bien plus que quelques poils de chat, depuis que je suis aveugle.

Je m’empare d’une nouvelle tasse, alors qu’un nouveau bruit au comptoir me signale qu’un client vient de s’approcher. Je désigne du menton la machine à café – du moins, là où je sais qu’elle se trouve - , tout en affirmant avec un sourire : « Donnez-moi deux minutes et je suis à vous. Enfin, façon de parler. » Je suis très certainement trop jovial, aujourd’hui. Hope laisse échapper un gloussement quelque part au niveau du sol, sans daigner se déplacer. Elle ne m’accompagne que rarement dans le café, si ce n’est pour me jouer des coups. Je connais bien mon environnement, le nombre de pas que je dois faire et ici, elle n’a pas besoin de me guider. Mes mains reprennent leurs gestes habituels, ma baguette s’agite, l’espresso coule, le lait mousse et la tasse est rapidement remplie. Je l’envoie d’un sort en direction du client, avant de m’avancer là où doit se trouver l’autre. J’appuie mes deux mains contre le comptoir, l’œil vide, mais espiègle, le sourire bien large, l’air clairement joyeux : « Je vous sers quoi ? Le café du jour, c’est un cappuccino aromatisé à la potion apaisante. »   Et malgré les apparences, je n’en ai consommé aucun.
Asgeir Mørk
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Rencontre fortuite et café de retrouvailles

Jeudi 6 juillet 2023


“ Ça te fera un chaï-latte.”

Alors qu’il s’approchait du comptoir, une bribe de conversation lui parvint. Asgeir ne put s’empêcher de rire discrètement du jeu de mot de l’homme qui devait se trouver derrière le comptoir.

Il ne pouvait le voir de là où il se trouvait, son champ de vision obstrué par la personne qui se trouvait déjà devant ce qui devait être le serveur. Il contourna les clients qui se pressaient pour trouver une table et vint se placer près du bar.

Un chat passa près de lui. Asgeir tendit la main pour lui donner une caresse sur le haut de la tête, mais le chat l’esquiva magistralement avant de descendre du comptoir et d’aller - probablement - transformer d’autres breuvages en “chaï-latte”, comme l’avait si drôlement répertorié le serveur.

Il jeta un œil vers l’homme, plutôt grand et doté d’une certaine carrure, qui lui tournait à moitié le dos, tandis qu’il parlait toujours avec le client affublé d’une malheureux latté poilu. Son profil lui donna l’impression de le connaître, toutefois il aurait été incapable de dire d’où.

Mais ce n’était peut-être qu’une simple impression de déjà-vu. Après-tout, il n’avait encore jamais mis les pieds dans le coin et il était peu probable qu’ils aient pu se croiser dans les environs. Surtout que l’ouverture du café était assez récente. De plus, avec son nouveau poste de professeur à l’école Durmstrang, il n’avait pas eu beaucoup d’occasions de se déplacer à droite à gauche ces derniers temps. Oui, il devait simplement avoir un air de ressemblance avec une de ses connaissances.

Plus pour patienter qu’autre chose, Asgeir jeta un regard autour de lui. L’endroit était bien entretenu et toujours aussi lumineux peu importe l’endroit où l’on se trouvait.Il nota également les chats qui se promenaient par-ci par-là. Il ne leur avait pas prêté plus d’attention, mais après l’incident du chaï-latte il avait l’impression de jouer au jeu du Où est Merlin, livre pour enfants sorciers, doté d’un petit Merlin miniature qui passait son temps à se cacher dans diverses illustrations et que les enfants avaient généralement un mal fou à repérer. Ceci générant plus de frustration que d’amusement.

« Donnez-moi deux minutes et je suis à vous. Enfin, façon de parler. »

Asgeir, perdu dans ses observations, se tourna vers son interlocuteur avec un temps de retard pour lui répondre qu’il avait tout son temps. Mais une nouvelle fois, il se retrouva face au dos de ce dernier, qui était à présent affairé à préparer une nouvelle boisson chaude. Asgeir reprit son investigation le temps que vienne son tour.

« Je vous sers quoi ? Le café du jour, c’est un cappuccino aromatisé à la potion apaisante. »

Cette voix… relevant brusquement la tête Asgeir contempla avec stupéfaction l’homme qui lui souriait. Ce sourire, ce regard - aujourd’hui malheureusement vide mais qui gardait cette espièglerie qu’il avait connu en d’autres temps - cette présence et cette bienveillance.

Comment était-ce possible ? Depuis combien de temps ? Quand ? Des questions sans queue ni tête se bousculaient dans son esprit. Angelo. Il était là, devant lui. La dernière image qu’il gardait de l’homme brisé qu’il était alors, lui revint aussitôt en mémoire. Asgeir était si ému de le voir ici, dans ce café. Liv’ sentit immédiatement son trouble et lui murmura à l’oreille un “tout va bien Asgy-chou ?” auquel Asgeir ne prêta pas d’attention, trop pétrifié pour émettre ne serait-ce qu’un son.

Il était si heureux de revoir son ami de longue date. Il avait envie de lui sauter dans les bras, de le féliciter d’être parvenu à surmonter toutes ces épreuves et à reprendre du poil de la bête - puisqu’il était indéniable, au vu de l’immense sourire qu’il lui offrait, qu’il était parvenu à triompher des malheurs qui l’avaient accablés bien des années plus tôt.

Mais comment se rappeler à son bon souvenir ? Comment l’aborder sans prendre le risque qu’il se braque ? Il se souvenait de la susceptibilité d’Angelo quant à sa récente cécité. Il avait peut-être réussi à l’accepter, mais est-ce qu’un souvenir venu de ce sombre passé serait le bienvenu ? Rien n’était moins sûr.

Asgeir restait planté là, sans parvenir à prononcer un mot. S’il faisait comme si de rien n’était, Angelo reconnaîtrait-il tout de même sa voix ? Dans ce cas-là, il serait grillé avant même d’avoir pu feindre de ne pas le connaître.

Du mouvement près de lui lui indiqua que certains clients commençaient à s’impatienter. Engager maintenant une conversation sur leur ancienne amitié n’était peut-être pas le meilleur moment. Il opta donc pour la solution de facilité, comme il l’avait toujours fait dans tous les choix qui l’avaient opposé à un dilemme, et répondit simplement d’une voix rendue rauque pas l’émotion.

“Je… je prends le café du jour. S’il-te… s'il-vous-plaît”.

Une potion apaisante, c’était exactement ce qu’il lui fallait dans l’immédiat. Il mourrait d’envie de lui dire qu’il était là, face à lui, mais il craignait que son ami - ancien ami ? - l’ignore, le rejette ou ait même simplement oublié son existence.

“Votre café est vraiment… exceptionnel. Félicitations. Je n’en ai entendu que de bonnes choses”.

S’il ne pouvait se résoudre à lui dire que c’était lui, Asgeir, qui se trouvait face à lui, il pouvait au moins le féliciter sur ce café à l’ambiance fantastiquement agréable qui lui ressemblait tant.

Et si Angelo le reconnaissait à son tour, peut-être engagerait-il la conversation de lui-même ? Oui bien, ferait-il comme lui et feindrait-il l'ignorance pour ne pas retomber dans les méandres d’un passé dont il ne voulait probablement pas se souvenir.
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Angelo Borghese
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J’ai normalement une bonne mémoire auditive. Elle m’est nécessaire pour reconnaître les sons associés à des dangers, comme le crissement des pneus sur une chaussée, les pas trop saccadés dans une ruelle nocturne, les baguettes tirées vivement de leur fourreau. Il y a aussi des dangers plus secondaires, bénins, mais tout aussi important à identifier : une tasse trop proche du bord du comptoir, un sol mouillé, des joues trempées. L’ambiance du café ne me permet jamais de déceler tous les bruits. Je dois me résoudre à en capter la moitié, à en prioriser certains et en délaisser d’autres.  Lorsque je prends la commande de mon nouveau client, son silence ne m’échappe pas. Je le mets sur le compte de l’indécision : qui ne s’est jamais présenté pour commander, avant de finalement changer d’idée ? Mais lorsqu’il prend finalement la parole, je fige. Mon sourire, si jovial et lumineux, se paralyse brièvement et mes yeux se plissent, comme pour mieux voir, même si c’est inutile. « Je… je prends le café du jour. S’il-te… s'il-vous-plaît » . La voix est rauque et se perd dans les autres bruits ambiants, mais elle éveille malgré tout des souvenirs. Celle d’un ami que j’appréciais énormément jadis, à cette époque où j’étais un psychomage optimiste qui faisait bien son taf. Asgeir. J’ai l’impression que le temps s’est momentanément arrêté, alors que je calcule les possibilités que ce soit bien lui, en face de moi. Elles sont probablement moindres. Il ne viendrait pas me voir, ni me parler, après ce que je lui ai fait. Impossible. « Votre café est vraiment… exceptionnel. Félicitations. Je n’en ai entendu que de bonnes choses. » Des mots ordinaires, qui ne trahissent pas la seule information que je voudrais connaître. Est-il un client ordinaire, qui a la même voix que mon ancien ami, ou est-il ce pote que j’ai abandonné pendant cette période peu glorieuse de mon existence, où je rejetais tous ceux que j’avais autrefois côtoyés ?

J’ignore comment je gérerai la seconde option, si elle s’avère la bonne. Mais mon orgueil et ma honte ne m’ont jamais empêché d’avoir une grande gueule. J’ai toujours préféré foncer pour savoir, plutôt que de rester dans le néant et le doute. J’en ai déjà assez sur ce plan avec l’obscurité de mon quotidien. « Votre voix… » Je marque une pause, alors que je cherche la meilleure approcher. Y aller directement, quitte à me prendre une déception ou un vent, ou opter pour une subtilité que je ne maîtrise qu’à moitié ? Je penche pour la seconde option. Je tends la main à ma droite, pour attraper une tasse en porcelaine, comme si j’allais amorcer la commande de cet inconnu peut-être connu, alors que ma seule intention est d’occuper mes mains. Un sourire, doux et nostalgique, s’étire sur mes lèvres : « Elle me rappelle celle d’un ami. » S’il s’agit bien de lui, il peut toujours reculer. Ne pas m’aider à confirmer mes soupçons, juste se barrer. Il a un avantage que je n’ai pas : des yeux. Je reprends, plus nonchalamment : « Puis-je avoir votre nom ? C’est pour l’inscrire sur la tasse.  » Même si personne dans ce café a son nom sur sa tasse.
Asgeir Mørk
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Rencontre fortuite et café de retrouvailles

Jeudi 6 juillet 2023


« Votre voix… »

Son estomac se contracta. L’avait-il reconnu ? Son interlocuteur pouvait tout aussi bien se demander s’il avait besoin d’une cuillère de miel pour calmer un éventuel mal de gorge. Il avait peut-être une ouïe suffisamment aiguisée pour faire la différence entre une voix rendue rauque par la douleur ou l’émotion et une voix naturellement éraillée.

« Elle me rappelle celle d’un ami. »

L’émotion à l’évocation de ce mot, “ami”, lui fit monter les larmes aux yeux. Sans aller jusqu’à verser la larmette, il avait tout de même les yeux brillants et la gorge nouée. Angelo aurait pu se contenter de parler de connaissance, ou même employer un mot impersonnel comme “quelqu’un”, mais il avait choisi d’employer le mot “ami”, ce qui, pour Asgeir voulait dire beaucoup.

Lui qui était habitué depuis de si nombreuses années à manier les mots avec précision, de part son métier et sa passion, prêtait une attention toute particulière aux termes et tournures de phrases utilisées par ses interlocuteurs.

Et il y avait également ce sourire, qui s’était doucement dessiné sur les lèvres d’Angelo à la fin de sa phrase. Il n’avait donc pas oublié, n’avait pas complètement tiré un trait sur cette précieuse complicité qu’ils avaient autrefois partagée.

« Puis-je avoir votre nom ? C’est pour l’inscrire sur la tasse.  »

Asgeir arqua un sourcil, surpris par cette question. Ne l’avait-il pas reconnu ? Aurait-il mal interprété ses précédentes paroles ? A nouveau, il hésita. Mais Angelo avait tout de même parlé d’ami.

Peut-être se trouvait-il simplement dans la même situation que lui, à se demander si oui ou non leur amitié était toujours d’actualité. Mais avant d’avoir pu réfléchir à lui donner son nom ou à se présenter directement, une petite voix fluette s’éleva entre eux.

“C’est Asgeir Mork”

Liv avait pris les devant. Beaucoup moins prévenante que les deux hommes à ses côtés. Asgeir semblait perturbé par cette rencontre, et ne paraissait pas disposé à dire à sa fylgia qui était cet homme. Son impatience trop grande pour un si petit corps, l’avait poussée à lâcher la bombe sans même s’en rendre compte.

Asgeir resta muet quelques instants, mal à l’aise. Il ne voulait pas qu’Angelo pense qu’il avait préféré demander à Liv de donner son nom plutôt que de le lui donner directement. Ou même qu’il ai hésité à lui donner son nom, même si c’était plus ou moins le cas.

Il finit tout de même par reprendre ses esprits en jetant un regard noir à Liv’ qui n’eut pas l’air de comprendre le message. Une main derrière la tête en signe de gêne, il se décida enfin à faire usage de sa propre voix.

”Euh Salut Angelo. Désolé ma fylgia a été plus rapide que moi.”

Il lâcha un petit rire gêné avant de reprendre d’une voix un peu plus assurée.

”Tu vas bien ? Je suis vraiment heureux de te voir. Je n’aurais jamais pensé te croiser par ici.”

Il éprouvait de plus en plus de difficulté à contenir sa joie à mesure qu’une foule de souvenirs refaisaient surface. Ce n’était que maintenant qu’il l’avait face à lui qu’il se rendait compte à quel point il lui avait manqué.

“T’as l’air en forme, ça fait plaisir.”

Puis se tournant vers Liv qui tournoyait autour de lui d’impatience.

“Liv je te présente un de mes plus vieux amis, Angelo Borghese.”

“Je savais pas que t’avais des amis Asg’, tu m’en parle jamais. Enchanté monsieur Angelo.” Répondit la petite luciole d’une voix fluette.

Il s'apprêtait à rétorquer puis se rappela qu’il monopolisait l’attention du barman. Une petite queue commençait à se former derrière lui.

“Mes excuses, je te monopolise alors que tu as du travail.”

De plus, il n’était pas sûr qu’Angelo ait envie de replonger dans certains souvenirs que sa présence risquait de faire remonter.

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