Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility
Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €


Besoin d’aide ? Ou peut-être d’une boussole… [Ft. Nyx et Markus]
Asgeir Mørk
Asgeir Mørk
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden


Besoin d’aide ? Ou peut-être d’une boussole…



Asgeir était exténué après une longue journée de cours. Il avait beau s’habituer jour après jours à gérer sa petite tribu d’élèves, il n’en restait pas moins épuisé après une journée bien remplie.

Lui qui était habitué depuis des années à de petites journées tranquilles derrière son bureau à écrire sur toutes sortes de sujets ou à rencontrer les protagonistes de ses articles, son emploi du temps avait radicalement changé depuis l’année dernière. Et s’il n’y avait pas eu sa fille qu’il ne voulait pas laisser livrée à elle-même, dans ce monde qu’elle connaissait à peine, il ne se serait probablement jamais découvert un intérêt quelconque pour l’enseignement.

Mais maintenant qu’il était là, il ne pouvait pas dire qu’il le regrettait, bien au contraire. Il entamait un nouveau chapitre de sa vie, bien différent et pourtant tout aussi palpitant. Des rencontres qu’il n'aurait jamais pensé faire, de nouvelles amitiés, un rythme de vie plus mouvementé. Finalement, il pourrait presque dire que la décision qu’il avait prise avait été une des meilleures de sa vie - restait à savoir pour combien de temps encore il garderait cet état d’esprit.

Mais pour le moment, l’heure n’était pas aux questionnements existentiels mais à l’heure d’un repos bien mérité. Après avoir terminé la correction de son prochain cours - tout n’était pas encore au point et il revenait souvent sur ce qu’il avait l’intention d’enseigner à ses élèves - Asgeir était à deux doigts de s’endormir sur son bureau. Il avait d’ailleurs longuement hésité à invoquer un lit de camp pour ne pas avoir à parcourir les trop nombreux étages et couloirs qui le séparaient de son lit douillet.

Mais l’idée d’un lit bien chaud et d’un coussin moelleux lui avaient rendus suffisamment d’énergie, pour bouger son corps somnolent jusqu’aux étages supérieurs. C’est donc fatigué et dans un état second, qu’Asgeir avait gravi les marches et descendu les escaliers menant à l’étage des appartements destinés aux professeurs.

Il eut l’impression de s’être perdu quelques fois, mais finit par arriver dans la partie de l’école réservée aux enseignants. Enfin ! Le saint graal tant attendu ! Un lit et une pièce chaude et réconfortante !

Asgeir regarda autour de lui. Tout était très calme. Trop calme ? Il ne pouvait pas dire que l’étage était spécialement agité en temps normal mais… le silence n’était-il pas plus pesant que paisible ? Non, cette sensation était certainement due à sa trop grande fatigue. Il avait l’esprit brumeux, les oreilles légèrement bourdonnantes ce qui devait donner cette impression de lourd silence, comme si aucune âme vivante ne se trouvait dans les parages.

Il secoua imperceptiblement la tête et avança péniblement dans le couloir, longeant les différentes portes jusqu’à s’arrêter devant celle qui devait être la sienne. La porte ne lui semblait pas familière mais, une fois encore, il mit cette impression sur le compte de la fatigue. Elle avait bon dos ce soir, la fatigue.

Il tenta d’ouvrir la porte qui resta hermétiquement close lorsqu’il actionna la poignée. Quand avait-il verrouillé sa porte ? Ce matin en partant ? Il n’en avait aucun souvenir mais soit… sortant sa baguette de sa robe de sorcier, il entreprit de déverrouiller la serrure d’un “ alohomora “  prononcé d’une faible voix. Les astres s’étaient-ils alignés ce soir pour lui jouer un mauvais tour ? Un cliquetis dans la serrure lui indiqua qu’il pouvait enfin rejoindre l’objet de ses désirs du soir.

Il ouvrit la porte et s’apprêta à en franchir l’encadrement lorsqu’il s’arrêta net. Qu’est-ce qu’il se passait encore ? Pourquoi sa chambre s’était-elle transformée en cette immense pièce réservée aux… entraînements ?

Il cligna deux fois des yeux pour être sûr que son esprit ne lui jouait pas des tours. Mais non, la pièce n’avait pas bougé, tout comme le contenu de celle-ci. Mais si ce qui était censé être sa chambre se trouvait ici, où se trouvait donc sa véritable chambre ? Au rez-de-chaussée ? Qui donc avait eu l’idée - hautement agaçante - de lui faire une telle blague et de déplacer l’emplacement de ses appartements ?

Était-ce une forme de bizutage réservé par un groupe d’élèves mécontents ? Ou bien par quelques collègues mués par l’envie de le tourner en ridicule ? En d’autres circonstances, il aurait pu trouver ça drôle, mais pas ce soir. Il était épuisé, bien trop pour prendre cette blague pour ce qu’elle était, une simple blague.

Et l’idée de devoir traverser à nouveau les dédales de couloirs de l’école le décourageait d’avance. Son idée de lit de camp lui revint et traînant des pieds, dépité, il se décida à entrer dans ce qui serait sa chambre pour la nuit.

D’un coup de baguette, il invoqua un couchage complet, assez inconfortable mais qui ferait l’affaire le temps qu’il prenne un repos bien mérité. S’il attrapait celui qui lui avait fait cette blague…  il aimerait dire qu’il lui ferait passer un sale quart d’heure, mais il savait qu’il en était incapable. Il se contenterait donc de lui demander pourquoi.

Il se déshabilla lentement - n’ayant pas de pyjama il devrait se contenter de dormir en caleçon - et contempla son pauvre sac de couchage aussi épais qu’une planche à pain et son coussin déplumé. Il n’avait jamais été très doué en invocation et aujourd’hui ne dérogeait pas à la règle.

“Eh ben, bonne nuit mon vieux…”

Et il commença à ouvrir la fermeture éclair de son duvet.
Nyx Adelsköld, Markus Falkenberg & Asgeir Mork ❥
❥ code by kimlee