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I forgot the mushrooms, but I have big tomatoes (Jasper)
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Fredrikke Mørk
Fredrikke Mørk
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
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Tw. Violence

Il est suivi depuis une quizaine de minutes.

Ça l’amuse. Il s’attarde volontairement aux stands du marché, prend le temps de comparer la grosseur de deux tomates, de palper les avocats, d’empoigner les saucissons. À quelques mètres de lui, l’homme qui attend sans doute le bon moment pour agir fait semblant d’examiner la fraîcheur des poissons et la queue des homards. Fredrikke a établi que ce type n’était pas doué pour les filatures ; il a la subtilité d’un âne en plein champ de blé. Ça l’arrange. Entre deux conversations avec les marchands, il peut l’observer à la dérobée. Il a noté ses cheveux noirs, sa tête baissée, sa cape bien brodée et l’étui à sa taille, à droite. Il a relevé le plis mauvais de sa bouche, la longueur exagérée de ses doigts, les cicatrices sur sa paume et sa démarche trop raide. Comme un militaire.

Dans cinq minutes, il passera à l’action et se chargera de lui. Il n’est pas pressé ; il lui reste encore à acheter de grosses olives et une belle pâte. Et puis, il doit décider ce qu’il lui fera, exactement.

L’homme qui vient de lui vendre du fromage lui redonne sa monnaie. Il l’empoche et place l’ingrédient avec le reste de ses emplettes, dans son petit sac en tissu. Il bifurque à droite, vers d’autres stands, et complète calmement ses courses. Dans son dos, son poursuivant malhabile feint de s’intéresser à un étalage de courgettes.

Ce n’est pas une ancienne victime. Il en est certain, sa mémoire est peut-être encore lacunaire, mais il se souvient des principaux visages. Celui-là ne lui dit rien. Ce qui laisse plusieurs possibilités, dont une lui plaît particulièrement : que ce soit peut-être un type associé à celui qui l’a brûlé, presque deux ans plus tôt. Depuis quelques semaines, il fait volontairement courir la rumeur qu’il veut retrouver le responsable. Il espère que ce dernier tentera d’agir de nouveau, probablement par le biais d’un autre, par crainte des conséquences. Et aujourd’hui, le poisson a peut-être mordu.

D’une démarche désinvolte, comme s’il rentrait simplement chez lui, le tireur d’élite s’éloigne du marché. Ses pas claquent contre les pavés, alors qu’il s’engouffre dans une ruelle peu fréquentée. Les fameuses ruelles peu fréquentées. Parfaites, pour des types comme lui. Il entend derrière lui un signe plus ténu, signe que l’autre tente d’être subtil. Un amateur. Engagé, probablement, par le vrai responsable des cicatrices dans son dos. Celui qui l’avait enflammé dans le passé avait été bien plus délicat, plus habile.

L’impatient attaque en premier, dès que les bruits du marché ne sont plus audibles. Le premier sort, qu’il dévie alors qu’il fait volte-face, atteint son sac de course ; une tomate roule au sol, lui arrachant un froncement de sourcils. Son dîner, merde. Il réplique aussitôt, persuadé que le novice n’a pas compris la difficulté de sa mission, avant de l’accepter. Il aurait presque pitié de lui. Presque.

Son sort, comme il l’avait prévu, rate sa cible. Le duelliste s’est défendu, mais il est trop lent ; le second sortilège de Fredrikke touche ses jambes, lui faisant pousser un glapissement de douleur. Le troisième sort, immédiat, lui fait heurter durement le mur. Le tireur d’élite est aussitôt auprès de lui, son poing agrippant son haut, tandis que sa baguette s’enfonce contre son abdomen. « Pour qui tu bosses…? » Voix calme, détachée. L’autre crache à ses pieds : « Va au diable. » « Drôle de nom pour un employeur. » L’envie de voir son sang couler fait rougir légèrement ses joues. Ses yeux d’un bleu normalement clairs se fait plus brillants, comme sous l’excitation. Il laisse ses désirs l’envahir, sans leur opposer la moindre résistance. Il sent l’agréable chaleur de la rage, qui glisse dans ses veines et étend ses ramifications jusqu’à son cœur. Il profite de cette douce sensation provoquée par le mépris, qui stimule ses sens et le met en alerte. Il se sent lui-même. Un lui-même qui serre ses doigts contre sa baguette dans une pression contrôlée, dans l’attente patiente de la suite, comme un prédateur devant sa proie. Un sort informulé est lancée ; au bout de sa baguette, des perles écarlates glissent lentement, puis se répandent sur le sol. Le visage de l’autre se tord, mais sa bouche demeure close. « Toujours aucun nom ? » Nul en filature, mais doué pour ne pas trahir les secrets. Sauf sous la torture, peut-être. La tentation d’aller plus loin est forte ; pourquoi résisterait-il ? Parce que. Il avait déclaré qu’il ne lutterait pas contre ses pulsions, face à certaines personnes. Il ne veut plus s’obliger à l’inaction.  « Dommage. » Un dernier avertissement, une dernière chance. Il appuie plus fort contre la plaie de l’homme ; celui-ci ne parle toujours pas. Alors, il s’autorise un dernier sort. Cette fois, son poursuivant laisse échapper un gémissement, avant de s’écrouler sur le sol, dès qu’il le relâche. « Évite de te retrouver à nouveau sur ma route. » Il a déjà été bien plus doux qu’à l’accoutumée.

* * *

Le couteau sectionne les dernières tranches de saucisson. Sur la plaque, la pâte à pizza forme déjà un rond parfait. Il ne lui reste plus qu’à rajouter les ingrédients – avec une tomate en moins. L’ambiance est chaleureuse. Ses chats se promènent allègrement dans le salon, en recherchant probablement la prochaine bêtise à faire. Roulée sur le canapé, sous sa forme de serpent, Ashes profite du calme de l’appartement. Tout est normal, comme si rien ne s’était passé. Et rien ne s’est passé : rien de plus qu’un vieux quotidien, rien de plus qu’une attaque – ou une défense – un peu animée. Il ne se sent pas coupable.

Vraiment pas coupable.

Pourtant, la lame dévie sur la dernière tranche. Il écarte son doigt au bon moment, retenant un juron. Il est Fredrikke. Pas Fred. Fredrikke. Un type qui n’est pas faible et qui peut se permettre quelques duels bien rythmés, même si c’était plutôt à sens unique, cette fois. Il n’a pas de remords. Non.

Lorsqu’il entend cogner, il ne se donne pas la peine de se déplacer. Ses mains sont trop occupées avec la cuisine ; il crie à Jasper de rentrer, tout en commençant à placer les ingrédients sur la pâte. Il lui désigne du menton en guise de salutation : « Pizza, ça te va ? » Il ne sait pas à quoi s’attendre de cette soirée, tout et rien, probablement.
Jasper Strandgaard
Jasper Strandgaard
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
« Est-ce que je dois prévenir quelqu'un que je vais là-bas, tu crois ?» La voix un brin nerveuse de Jasper résonne dans son appartement et le husky qui le considère avec beaucoup de curiosité se contente de pencher un peu la tête sur le côté, les oreilles bien droites.   « Pourquoi tu veux qu'on y aille, si tu flippes à ce point ?» La voix ennuyée de Vidar fait tiquer le sorcier qui jette un regard noir au singe, perché sur le comptoir de la cuisine. « Je ne flippe pas ! Je suis méfiant, c'est tout. j'ai mes raisons, et tu le sais. » Et c'était des raisons parfaitement légitimes. Fredrikke avait disparu de sa vie pendant, quoi, deux ans ? Plus ou moins ? Pendant un long moment, quoi. A part durant les quelques instants où il avait réussi à l'apercevoir parce que, lui, Jasper, faisait l'effort de lui courir après. Ce qu'il ne faisait vraiment qu'avec les personnes un minimum importantes pour lui. Et même là, il avait une impression… Étrange. L'homme ne semblait pas à l'aise avec lui, il semblait toujours vouloir … Couper court à leurs déjà brèves rencontres et ça avait été suffisamment blessant à chaque fois pour qu'il se méfie de cette invitation, de base. Et puis il y avait eu les allusions qui, au bout d'un moment, n'étaient même plus seulement des allusions. Jasper avait visiblement le chic pour s'entourer de personnes homophobes. Bien. Il s'y était plus ou moins fait, parce que comme la personne stupide qu'il est, il s'était attaché sincèrement à ces personnes. Et il ne s'attache qu'à peu de monde, au final - ou en tout cas peu de monde qui lui retourne vaguement cet attachement, quoi - donc il s'y était fait. Il avait de toute façon toujours pris le pli de dissimuler cette partie de lui. Ça avait toujours plutôt bien fonctionné, alors il ne comprenait vraiment pas comment Fred… Bordel. Avec Ozymandias en plus, sérieusement.
Et surtout pourquoi il semblait bien le vivre. Il n'était pas stupide, Jasper. Même s'il n'avait jamais vu Fredrikke faire, il sait que l'homme n'est pas particulièrement  stable. On va dire ça comme ça. Il y avait des rumeurs, des regards, des gens qui s'écartaient de son passage quand ils marchaient ensemble dans la rue. Il est observateur, il entendait et voyait tout ça. Et il ne pouvait pas non plus ignorer que certaines de ces personnes qui semblaient avoir eu à faire à lui étaient homosexuelles. Comme il ne pouvait pas ignorer les commentaires qu'il l'avait entendu faire à maintes reprises. Les menaces voilées - ou pas - aux personnes dont Jasper savait parfaitement qu'iels l'étaient. Et là, à travers les courriers échangés… Quoi ? Disparu, tout ça ? Et il était censé le croire …? Vraiment ? Il était censé ne pas se dire que Fredrikke avait découvert qu'il était bisexuel, et qu'il avait décidé de lui faire payer le fait d'avoir osé le côtoyer de près malgré ça ?

Et pourquoi même est-ce qu'il envisageait sérieusement de se rendre à ce dîner, hein ? Est-ce qu'il avait envie d'en finir avec la vie à ce point là?!   « Il m'a manqué, ce con. » Il marmonne en continuant de se déplacer nerveusement à travers son appartement. Vidar ne répond rien, se contentant de le regarder faire. « J'veux dire. Je sais que je lui étais utile, et je dis pas, il l'était aussi… Je sais que si j'avais un problème avec quelqu'un j'avais juste à lui filer son nom. Échange de bon procédés, tout ça. Mais je sais aussi que j'avais plus d'utilité pour lui que l'inverse. J'rencontrais pas des gens dont je pouvais pas m'occuper moi-même tous les jours non plus.» Il fronce un peu les sourcils, s'arrête devant le miroir de sa chambre pour étudier sa tenue. Il est nerveux et angoissé. Et quand il est nerveux et angoissé, il faut qu'il révise les moindres petits détails de son apparence. Il continue à parler, parce que ça lui permet de mettre de l'ordre dans ses idées. « Ou alors c'était l'inverse. J'veux dire. Ouais. Je suis un chef pour dénicher un truc dont il aurait eu besoin, mais on a pas forcément besoin de mes services tous les jours. Et là visiblement, il en a plus besoin. Mais il veut quand même me voir. Et je comprends pas pourquoi, si ce n'est pour.. Tu vois. » Il lâche, ses mains lissant soigneusement la chemise bleu sombre qu'il a choisie pour ce soir. Pris dans son stress, il a dû prendre le temps de se calmer un peu plus tôt et ranger le costume qu'il avait sorti. Fallait pas déconner non plus. A la place il avait sorti un jean clair plutôt classe, confortable qui allait parfaitement avec la chemise. Son long manteau suffirait à le protéger le temps du trajet.
Un grognement lui échappe quand Vidar utilise son dos comme échelle, se perchant sur une de ses épaules. Il ne le chasse pas, pourtant. Il a un peu trop besoin du réconfort de sa Fylgja pour ça, à cet instant. Mais il ne lui dira pas. Leur regard se croise dans le miroir en pied, « Peut-être qu'il veut vraiment juste t'expliquer le pourquoi du comment de sa disparition. Peut-être qu'il veut vraiment être ton ami… Sans service à rendre, sans que tu ais une utilité en particulier.»  Les sourcils légèrement froncés, Jasper réfléchit à ça tout en passant une main un peu fébrile dans ses mèches légèrement ondulées. Les cheveux d'un châtain chaud, ce soir, lui arrivent un peu plus bas que la nuque et sont épais et un peu foufou comme pour exprimer une excitation qu'il n'ose pas exprimer autrement. Parce que, ouais, cette explication-là lui plaît beaucoup. Mais il n'ose juste pas… S'y accrocher trop fort. Il lui a dit qu'il avait hâte. Et qu'il lui avait manqué aussi. Il aimerait beaucoup y croire. Il a juste peur d'être déçu. Et puis, il est tout de même en colère contre l'homme, de l'avoir laissé derrière comme ça, sans un mot, sans une explication. De réapparaître comme si de rien n'était - en le menaçant en plus, cette espèce de connard. Et il ne savait même pas s'il était légitime à l'être, en colère. Plusieurs fois il s'était dit qu'il n'avait simplement plus d'utilité pour Fred et que ce dernier avait décidé de rompre leur… amitié / échange / contrat ? à cause de ça. Et pouvait-il être en colère pour ça ? Il savait que c'était le genre de chose qui arrivait, dans ce genre de liens… «A quel point c'est triste pour moi et révélateur de ma vie sociale complètement vide, que je m'accroche comme ça à cette relation ?» Il finit par souffler, blasé de lui-même. En réponse, Vidar tire une de ses mèches de cheveux et finit par être éjecté de ses épaules.

Le craquement du transplanage termine de résonner dans la ruelle alors qu'il fait quelques pas, Vidar toujours sous la même forme avançant joyeusement devant lui. Sa main cherche l'étui habituel dans la poche intérieur du manteau sombre, et il en tire une cigarette. Celle-ci est rapidement allumée et il la fume tranquillement, en bas de l'immeuble de Fredrikke. Dans une autre poche, réduites, la fameuse bouteille de vin rouge - non empoisonnée - et quelques bières aussi. À portée de main, sa baguette. Et dissimulée mais à portée également, un certain coupe papier qu'il a volé il y a bien longtemps à un amant indélicat. Juste… au cas où. Il tient peut-être à cette relation, mais il n'est pas complètement con non plus.
Il rappelle sa Fylgja auprès de lui, et ils finissent par monter jusqu'à chez leur hôte. Faisant comme s'il n'angoissait pas du tout et qu'il n'envisageait pas des tas d'horribles scénarios pour lui, il frappe avec assurance contre le battant de bois, entendant le cri de son… Ami  ? Lui dire d'entrer. Il obéit, se glissant à l'intérieur tout en interdisant par un réflexe, acquis avec l'expérience récente de son chien, le passage à l'un des chats de Fred. Refermant derrière lui, il hausse un sourcil un peu surpris en voyant l'homme attelé à réellement préparer le repas. Il n'était pas sûr de l'avoir jamais vu faire. « Pizza, ça te va ? » Il cille, hésite puis finalement s'approche, déboutonnant distraitement le manteau en observant ladite pizza. «  Carrément. Ça fait dix milles ans que j'en ai pas mangé, j'crois.» Il extrait de ses poches ce qu'il a ramené puis les ramène à leur vrai taille, posant la bouteille de vin et les bouteilles de bières dans un coin qui ne gêneront pas le cuisinier, « Tadaam !» Il lâche joyeusement - et sincèrement, il se rend compte qu'il n'a pas à se forcer et ça le rassure, un peu. « Comme promis. Après, empoisonné ou pas… On verra.» Il continue d'un air faussement mystérieux, avant de se débarrasser de son manteau. Il peut déjà voir que Vidar est parti dire bonjour aux chats avant certainement d'aller voir Ashes. Sur le canapé. Ça lui rappelle immédiatement le contenu de la lettre et il détourne les yeux pour les reporter sur l'homme. Revenant s'appuyer contre le meuble où l'autre officie, il reprend, « Oublie pas, ça a intérêt à être super bon pour que je ne fasse ne serait-ce que songer à oublier ma rancune.» Sa voix est légère mais le regard qu'il fixe sur lui est intense de questionnement, de curiosité, d'une colère blessée qui macère depuis des mois, nourrissant sa rancune, et d'une joie enfantine de retrouver un ami… Peut-être ? « Un coup de main ?» Il n'a pas l'habitude de ne rien faire, et encore moins de ne pas être celui en cuisine.