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a party that ends with somebody's head on a spike (yazhu)
Nayir Forslöf
Nayir Forslöf
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen
a party that ends
with somebody's head on a spike
fin février 2024 ft. @Yazhu Amundsen

Party time.
Dans le miroir, Nayir s'essaie à sourire. Ce n'est pas tout à fait juste ; la mèche qui tombe de sa crinière faussement négligée n'est pas au bon endroit, elle n'accentue pas bien le rictus de ses lèvres. Il la replace précautionneusement, juste au-dessus de son sourcil. L'équilibre est parfait et un véritable sourire lui fend les joues, laissant apparaître ses canines. Faisant briller ses yeux bruns. Il fait rouler ses épaules pour les détendre, ajuste au passage le bout de sa manche pour qu'elle dépasse parfaitement de sa veste, à peine plus d'un centimètre du tissus azuré pour illuminer le costume bleu nuit qu'il a choisi d'enfiler. Le bouton de manchette brille à la lumière à chaque mouvement qu'il fait, hypnotisant. Il est fin prêt, il ne manque que la touche finale de sa tenue.
Il tend le bras d'un geste délicat, pose une main parfaitement manucurée sur sa commode et laisse Nur grimper paresseusement jusqu'à son épaule. Elle s'y love et il ajuste son corps dans sa nuque, répartit le poids et dessine un motif avec ses écailles blanches. Sa tête est posée sur l'épaule droite du garçon, son corps l'entoure deux fois, plus s'étend dans son dos. Sa queue pend nonchalamment du côté gauche du thorax de Nayir, non sans prendre garde à dessiner des arabesques le long de son biceps. Vaniteux, le duo s'observe plusieurs secondes avant que le sorcier ne se décide à rejoindre le feu des projecteurs. Solitaire, le duo profite de son intimité sincère avant d'affronter l'hypocrisie des soirées de famille. Nayir inspire, Nur siffle, sirupeuse.
Party time.
Il ne sait pas quel est le prétexte, ce soir ; il n'a pas vraiment cherché à le savoir, trop habitué à être convié (ou convoqué) à de tels événements. On lui a dit ce qui était attendu de lui, c'est tout ce dont il a besoin : cocktail attire et ta meilleure attitude. Nayir passe la langue sur ses lèvres maquillées d'une teinte naturelle – naturellement mises en valeur. Ses pas sont mesurés, élégants, sophistiqués ; il pose la main sur la rambarde quand il la descend, régalien. Tout est performance. Seule Nur connait la vérité, l'humain derrière le tableau, et elle s'en régale. « Dousssement. Ralentis. Regarde, ils sssont là. » Effectivement, Nayir devine les silhouettes des invité.e.s du jour. Son sourire lui revient, naturel – naturellement calculé, dessiné, répété.
Les Amundsen font partie de ses invité.e.s préféré.e.s. Leurs dos droits, leurs regards sérieux, leurs postures martiales. La dureté dans leurs paroles et leurs attitudes. La douleur, aussi, qu'il devine parfois derrière la rigidité guerrière de celleux qui sont allé sur le terrain récemment. La douleur, une autre, qu'il aperçoit quand la pleine lune est récente, que le corps céleste décroit lentement au zénith du ciel nocturne. Ils sont si belleaux, ces Amundsen, et pourtant si laids dans leur cruauté, si laids dans leurs idéaux vieillots. Ils sont si distrayants dans leur bizarrerie. « Qui crois-tu qu'on ait, ssse sssoir ? » Nayir penche légèrement la tête. « Nur ! Je crois reconnaître Yazhu ! Tu ne l'as pas encore rencontrée, mais tu vas l'adorer. Elle est... différente. Encore une autre couleur de douleur. Plus rouge que bleue, la sienne. »
Son pas s'accélère et il va au devant des corps qui s'éparpillent déjà dans la demeure des Forslöf. Iels sont presque hors de propos, ces Amundsen qui semblent pour beaucoup appartenir à un passé révolu dans lequel iels seraient resté.e.s figé.e.s. C'est comme s'iels avaient oublié d'avancer avec leur temps, comme s'iels avaient choisi de ne pas sauter dans le train en marche – dans la voiture en vol. La maison est si moderne autour d'elleux. Et ses couleurs chaudes tranchent avec les tenues sobres de ses militaires hors terrain. « Bonsoir, très chère. » Nayir salue la plus vieille des femmes présentes. Puis il évolue, fort de ses connaissances sociétales, vers la plus jeune, qu'il laisse pour la fin – léger écart dans les règles, il salue les hommes avant de se tourner vers Yazhu.
Avant qu'il n'ait le temps de l'attraper, elle est invitée par il ne sait qui à rejoindre la salle à manger. Après elle, toustes les Amundsen quittent le salon d'apparat. Iels sont placé.e.s autour de l'immense table de chêne et de verre ; et les Forslöf se mêlent à elleux. Nayir constate, avec un léger froncement de sourcils mais sans s'en offusquer, qu'il n'a pas sa place habituelle. Au lieu d'être à gauche de cellui qui préside, il se retrouve à droite, tout en face. Et c'est @Yazhu Amundsen qui règne en bout de table, côté invité.e.s. Il s'assoit à côté d'elle et croise le regard de sa sœur, Alyia, qui lui sourit comme une reine à son page. Il pourrait s'inquiéter, mais ce n'est pas dans sa nature. Il lui sourit et se tourne vers leur invitée. « Yazhu. Quel plaisir de te revoir, après toutes ces années. Quel plaisir d'être à tes côtés pour le repas. »