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deuil, étape 4 : la négociation (ying yue)
2 participants
Nayir Forslöf
Nayir Forslöf
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen
deuil, étape 4
la négociation
mi mars 2024 ft. @Ying Yue Amundsen

Le choc avait suivi l'annonce des fiançailles, toutes ces semaines auparavant. Nayir n'avait su que répondre. Il n'avait pas fait preuve de son impertinence caractéristique, n'avait été qu'un fantôme de lui-même. Il n'avait pu rassurer @Yazhu Amundsen sur son innocence dans la manœuvre et faisait désormais les frais de son silence à elle aussi, au milieu de cette tempête face à laquelle iels auraient pu au moins se tenir main dans la main. Il n'aurait de toute façon su que dire à la jeune femme tant la sidération s'était installée avec une force surprenante dans sa cage thoracique.
Le déni avait cependant réussi à reprendre ses droits après quelques jours et Nayir avait enchaîné les fêtes et les grands projets sans cœur. Des voyages à l'internationale chaque week-end, des parades aux salons automobiles magiques, des apparitions auprès des grandes familles du monde entier, quelques nuits anonymes dans le monde moldu, le nez dans la poudre blanche dont les Sans-Magie avaient le secret. Avec son art de la décadence, le jeune homme avait réussi à ignorer le problème pendant plusieurs semaines, avant de croiser le regard noir de Yazhu, au hasard d'une soirée réunissant Douze et Ministère.
La colère qu'il y avait lu lui avait fait l'effet d'un électrochoc. Sous son masque d'affabilité, son sourire d'apparat, sa propre colère avait repris du poil de la bête (lupine ?) (serpentine ?) (l'un des deux, peut-être les deux, peut-être l’œuf à éclore d'une véritable union – non) et avait craquelé son indifférence précautionneusement modelée. Il avait mal dormi ce soir-là, les poings serrés contre son corps enroulé dans des draps de satin luxueux. Il avait eu mal au crâne les jours qui avaient suivi, la mâchoire serrée sur ses repas cuisinés avec goût. Il avait marché, le corps tendu, à travers Göteborg, sans but apparent, sans but conscient.
La négociation s'était entamée presque malgré lui, alors que ses chaussures cirées claquaient sur le pavé de la vieille ville, puis sur les trottoirs propres du quartier des affaires. Une balade innocente, mais un espoir latent qui se trouva bientôt confirmé lorsque Nayir repéra une silhouette familière non loin de la base militaire. C'était son jour de chance, sourit-il en caressant le crâne reptilien de Nur, sur son épaule. La vipère glissait frénétiquement le long de ses bras, ne cessant ses allers-retours nerveux. Elle interrogeait : « Est-ssse sssérieux ? Est-ssse utile ? Est-ssse bienvenu ? Est-ssse.... » Mais le garçon n'écoutait plus.
En @Ying Yue Amundsen il retrouvait les traits de sa cousine Yazhu, et il ne pouvait décemment pas accepter de ne plus jamais y voir danser un sourire sincère à son égard. Elle était trop belle pour cela, et la beauté avait toujours été le point faible de Nayir. il épousseta donc sa veste noir, parfaitement taillée sur ses épaules, et intima à sa fylgia de se calmer. Elle s'entortilla donc le long de son bras et déposa sa tête dans le creux de la paume du sorcier, où il pouvait faire danser son pouce sur les écailles rassurantes. Show time, comme toujours, rien de nouveau. Nayir maitrisait le rôle.
Il s'approcha d'un pas sûr et accosta le jeune militaire : « Ying Yue, quel plaisir de te croiser ! Hors des formalités habituelles, qui plus est. » Il lui adressa un regard entendu, tentant d'établir une connivence autour de leur attitude similaire face aux événements où ils avaient d'abord fait connaissance. « J'imagine que tu es... occupé, » continua-t-il avec un sourire et un signe de tête, un regard, vers le bâtiment imposant du Kunglig Militärbas, « mais si tu as quelques minutes à m'accorder, il me ferait plaisir de profiter de cette rencontre impromptue ! » Regard d'acier figé sur les yeux gris du marin : Nayir est d'une intense attention, rare de sa part, portée toute entière sur Ying Yue. Car il attend d'y lire quelque chose, quoi que ce soit, qui révèlerait s'il est au courant, et ce qu'il pense, des fiançailles.


Ying Yue Amundsen
Ying Yue Amundsen
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
deuil, étape 4 : la négociation

@Nayir Forslöf  • 16 mars 2024


L'air sec de la ville est déconcertant par sa richesse et ses odeurs trop mêlées, devenues ternes et fades par le manque de piquant que seule l'eau sait relever. Après un mois passé en mer, au milieu de l'océan arctique, dans le froid Svalbard, à la lisière du cercle polaire, marcher sur le pavé gris de Göteborg est une expérience qui oscille sans cesse entre sensation désagréable et douce sensation de bonheur. La vie active, les corps qui filent avec l'audace des éclats de voix qui ne se soucient pas de rester silencieux dans les brumes de la discrétion. Les odeurs alléchantes de nourritures, les coups d’œils défait de la moindre aigreur, sans personne pour se retourner sur votre passage après un salut militaire contrit. La liberté de faire des pas de côté sans risquer de heurter un marin en exercice, ou de se prendre les murs étroits des coursives. J'ai attendu de retrouver la terre avec tant d'acharnement agacé, bête prise au piège de sa mission sans intérêt, de sa punition amplement méritée, mais exécutée avec aigreur. Et pourtant, déjà, oui, déjà l'océan me manque. La ligne blanche d'un horizon sans fin, et les embruns chargés d'informations plus lisibles que dans le brouhaha de la ville. Une dualité de vie qui m'amuse autant qu'elle m'agace. J'y songe, avec une pointe d'irritation, en tirant sur la fin de ma cigarette. Sans doute que la mission du mois était trop neutre, trop passive, pour répondre à ma frustration des longes semaines passées à terre avant ce départ précipité. Une mission de surveillance d'une ligne de trafic de livraison. Il avait dû être bien piqué dans son foutu orgueil de Kommandør pour nous envoyer aussi longtemps faire le travail des autres. L'ambiance électrique entre les deux régiments avait amené quelques divertissements inattendus, et bienvenus, rapidement sublimé par la présence d'un civil sur le navire. Un bien beau gaspillage du temps et d'énergie pour tout le monde, si on me demandait mon avis sur la question. D'un geste sec, je tire la missive reçue ce matin-même, à peine débarqué de notre voyage de retour. Convocation immédiate, Kunglig Militärbas, rapport de mission confidentiel - Et høne. La signature du Orlogskaptajn bien visible ne laisse que peu de doute sur les raisons qui le poussent à nous convoquer au pied lever. N'ayant pas participé à notre petite démonstration contre le Kommandor, il n'avait pas subit le même traitement que nous, et n'aurait de toute façon, pas eu sa place. Je fronce du nez, avant de faire disparaître mon mégot dans un rapide sort. Les mains dans les poches, la casquette de l'habit officielle vissée sur la tête, je reprends ma route vers la bâtisse militaire, stature droite et parfaitement balancée. Le rythme est calme, sans être lent. Les traits fermés sont ceux du masque officiel qui ne cherche pas à croiser le regard des autres. Il se pourrait même que je sois en avance, pour me laisser le temps de recroiser ceux du régiment qui ont été convoqués au même titre que moi. Pas pour accorder nos violons, qui n'ont pas besoin de l'être, mais pour tâter la température, tous ensemble, de la teneur réelle de cette entretien qui ne veut pas attendre les rapports écrits. L'heure du rendez-vous n'est que dans une trentaine de minutes, si je me débrouille bien, je pourrais même passer par la cantine du bâtiment, aller voir s'il ne resterait un bout de pain qui traine.

Pourtant, du coin de l’œil, je vois nettement une silhouette se diriger droit sur moi. Je ne fais pas le moindre mouvement pour arrêter ma trajectoire, ni tourner le visage vers celui qui semble soit déterminé à m'intercepter, soit à me couper la route aveuglément. Le tigre ne bouge pas plus, continuant sa lente marche posée à mes côtés, laissant libre-court à l'autre de venir jusqu'à moi et trouver, s'il le souhaite, le courage de s'imposer. « Ying Yue, quel plaisir de te croiser ! Hors des formalités habituelles, qui plus est. » A l'annonce de mon prénom, je m'arrête enfin, lentement, de cette posture trop droite et rigide, qui ne laisse filer qu'un regard en coin vers l'interlocuteur qui plante un regard entendu sur moi. « J'imagine que tu es... occupé, mais si tu as quelques minutes à m'accorder, il me ferait plaisir de profiter de cette rencontre impromptue ! » Je ne suis pas son regard qui se lève vers l'imposant bâtiment militaire vers lequel ma trajectoire mène en effet, assez clairement. De même que ma tenue officielle de la marine royale le laisse aisément deviner. Enfin, seulement, je me tourne vers lui, détaillant l'expression concentré qu'il observe envers moi. Un regard présent qui lui ressemble peu. Mais n'est-on pas tous un peu différent loin des soirées des Douze ? J'use moins des codes et des manières délicates de la mondanité dans les rues de Göteborg, aussi propres et officielles soient-elles. « Nayir, quel heureux hasard en effet. On me parlait de toi au petit-déjeuner de ce matin. » Un sourire déchire le masque du Løjtnant pour laisser percevoir l'homme derrière l'officiel de la tenue. Une expression qui glisse un amusement réel derrière le cocasse de la situation. Comme après chaque mission longue, j'avais été prendre mon café de nouvelles auprès du grand-frère Amundsen. Une habitude prise depuis de nombreuses années, qui n'a jamais terni, malgré les différents qui peuvent parfois nous éloignés. Un bain de nouvelles où le nom de Forslöf avait eu son lot de remous. « J'ai dix minutes, quinze si nécessaire. Une cigarette ? » Je lui tends le paquet de ma poche, glissant déjà l'une d'elles entre mes lèvres avant de reprendre : « Qu'est-ce que je peux faire pour toi ? Cousin. » La subtilité et moi peuvent parfois être deux choses aussi éloignées que la proue et la poupe d'un navire. Mon sourire se fait plus espiègle que mauvais, en réalité je n'ai pas encore totalement digéré la nouvelle que je viens d'apprendre entre un toast et un café chaud. Est-ce que ça me concerne réellement ? Je ne sais pas trop, j'apprécie Yazhu et son tempérament acide et ferme. J'apprécie Nayir aussi, et les deux se connaissent depuis longtemps. Je ne peux que saisir le choix de leurs parents d'en faire des fiancés idéaux l'un pour l'autre. Mais l'idée me gêne, parce qu'elle me rappelle trop le propre ultimatum qui menace au-dessus de ma tête. Et c'est le genre de chose auxquelles je n'aime pas penser trop profondément. C'était pas si mal, finalement, ce mois loin de ces questions de mariage qui avaient pris trop de place dans mon quotidien en février.


I remеmber how I'd find you, fingers tearing through the ground. Were you digging something up or did you bury something down? In your soul, I found a thirst with only salt inside your cup.