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through the eyes of no one else (félix)
Ásvaldr Baardsen
Ásvaldr Baardsen
LÆRERTEAM Den som talar mycket säger sällan vad som är bra

“through the eyes of no one” Ásvaldr ouvre difficilement les yeux alors que le soleil se lève à peine sur Göteborg. Il étouffe un grommellement, il n’aurait pas craché sur quelques heures de sommeil en plus, surtout vu l’heure à laquelle ils se sont couchés. Mais c’est toujours comme ça, lorsqu’il dort dans un autre lit que le sien, il dort mal, et finit toujours par se réveiller beaucoup trop tôt. Son sommeil ne peut être réparateur que lorsqu’il est chez lui, seul, lorsqu’il ne peut entendre aucun bruit. Ce n’est pas pour autant qu’il regrette, ou qu’il aurait préféré dormir ailleurs. Il reste quelques minutes sans bouger, les yeux fixés sur le plafond de la chambre de Félix. Il  y a toujours quelque chose de particulier, à dormir chez quelqu’un d’autre. Quelqu’un qui vous ouvre la porte de chez lui, qui vous permet de dormir à ses côtés, pendant que toutes ses défenses sont baissées. Félix est encore endormi, il le sait à ses respirations, lentes, régulières. C’est toujours étrange, de pénétrer dans la chambre de quelqu’un d’autre, de quelqu’un qu’on ne connaît pas beaucoup. C’est le repaire de cette personne, son intimité. Ásvaldr se demande si ça compte comme une intrusion, même si on l’a invité à entrer. Il en a l’impression, en tout cas. Tout ici lui rappelle qu’il n’est pas chez lui. Ça ne le met pas mal à l’aise, cela dit. Il se demande juste pourquoi il pense à ça, maintenant. Ça n’a aucun intérêt.

Sachant qu’il ne se rendormirait pas et n’en ayant pas vraiment envie, Ásvaldr repousse la couverture, aussi doucement que possible pour ne pas réveiller Félix, et sort du lit. Il récupère ses vêtements, toujours sur le sol, là où il les a laissé hier soir, et enfile au moins son pantalon et son t-shirt, posant le reste sur une chaise. Il se dirige vers le salon, n’ayant jamais été ce genre de personnes incapables de faire quoi que ce soit tant que leur hôte n’était pas levé. Il aurait pu fixer le plafond pendant de longues minutes, voire des heures, en attendant que Félix se réveille à son tour, mais quel intérêt ? Il n’allait pas non plus juste partir sans rien dire, sinon il ne se serait pas embêté à passer la nuit ici et aurait simplement transplané chez lui. Et puis, il n’a pas de raison de faire une chose pareille. Il apprécie Félix, et ils ont passé une bonne soirée ensemble. Il ne s’était pas vraiment attendu à ça la veille, en réalité. Les deux sorciers se sont tournés autour quelques temps, lorsque Ásvaldr l'a croisé au Triskèle, mais lorsque les choses s’accélèrent, il ne semble jamais le remarquer avant qu’une des deux parties se retrouvent à retirer son pantalon. Il ne sait même pas s’il a dit au revoir à Titus avant de partir, mais celui-ci a bien du se douter de quelque chose. Ce ne serait pas la première fois, après tout. Ásvaldr espère juste qu’il n’a aucun problème à le voir partir avec son patron.

Il espère aussi que ledit patron n’a rien à cacher dans ses placards, parce que Ásvaldr a désespérément besoin de café. Il finit par en trouver et fait chauffer de l’eau d’un coup de baguette. Une fois la cafetière remplie, il finit par entendre du bruit venant de la chambre et Félix en sort quelques minutes plus tard. Attiré par l’odeur du café, peut-être, se dit Ásvaldr avec un sourire amusé. « Bien dormi ? Je me suis servi, j’espère que c’est pas un problème. » Ce ne serait pas le premier qui le prendrait mal, et sûrement qu’Ásvaldr est un peu hypocrite, parce qu’il n’apprécierait pas trop qu’un inconnu fasse la même chose chez lui. Mais c’est aussi pour ça qu’il se débrouille pour se faire inviter, en général. Il n’a rien à cacher chez lui, mais il préfère que personne ne touche à rien. Ce qui ne l’empêche pas de prendre ses aises chez les autres. « Au moins le café est déjà prêt. » Dit-il en poussant une tasse pleine du bout des doigts. Il ne sait pas comment Félix prend son café, et il n’a pas l’habitude de faire le petit déjeuner des autres. Mais il n’est pas non plus complètement déconnecté du monde au point de se servir chez ses hôtes sans être un tant soit peu serviable au passage. Félix n’a aucune idée à se faire ; Ásvaldr est juste souvent insupportable avant sa première tasse de café. Il l’est souvent après, également, mais il n’a plus l’excuse du manque de caféine derrière laquelle se réfugier.
 
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I tear apart. If brokenness is a form of art, I must be a poster child prodigy. Thread by thread I come apart. If brokenness is a work of art, surely this must be my m a s t e r p i e c e.
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through the eyes of no one there is no lie possible. only truth. so let it shine through our words and our bodies as we try to make a connection.
Il rêvait Félix. Ou n’était-ce que réminiscence ? Rêve mêlé de réalité. Rêve mélangé de souvenirs et d’espérance. Il rêvait à sa vie d’avant, à sa vie de maintenant, aux vies qu’il avait pu mener entre deux. Il rêvait à sa vie qu’il menée en ce moment même, peut-être la meilleure vie qu’il avait pu mener jusqu’à maintenant. Une vie tranquille, faites de rencontres sur rencontres, de personnes complexes, heureuses et malheureuses, qu’il pouvait aider ou alors faisait de son mieux pour venir en aide. Il rêvait Félix. Il rêvait de tout et de rien. Puis vint la réminiscence du soir même ; d’une rencontre pas tout à fait comme les autres. D’une rencontre qui devint un peu plus qu’un simple bonjour, qu’un simple aspect d’une personnalité donné, que simple façade. Une rencontre où une personne s’engouffra dans une faille pour mieux finir dans ses bras, dans son cou, dans ses mains. C’est quelque chose de presque extravagant de laisser quelqu’un, un inconnu, un presque inconnu, s’infiltrer chez soi, s’infiltrer en soi, dans son corps, son esprit, son âme mise à nue pendant un court mais intense instant. Il y a quelque chose d’inexorable dans cette manière de se dénuder ainsi en face d’une personne connue depuis quelques heures seulement. Et c’est sur cette pensée que Félix cesse de rêver. Pour se rappeler que toutes ses questions ne sont pas hypothétique, mais bien réelles, alors qu’il sent un corps, connu dans ses moindres détails, qui sort du lit doucement, essayant de ne pas le réveiller. Il ouvre un oeil, Félix, pour regarder les angles et les formes de l’homme qui a partagé sa piaule. Il regarde les cheveux noirs, dans lesquels il a passé les mains sans vergogne, retomber sur le visage qui se penche. Il regarde, Félix, le dos qui se plie et se déplie alors que les vêtement sont ramassés. Il remarque le grain de beauté qu’il a embrassé inlassablement. Il regarde les mains qui ont laissés quelques bleus sur sa peau mate, laisser le reste des vêtements sur une chaise. Et il regarde ce corps qu’il a porté,posé, plaqué contre le sien, s’éloigner lentement du lit jusqu’à sortir complètement de la chambre. C’est seulement à ce moment-là que Félix, il réouvre pleinement les yeux,regarde les rayons du soleil s’infiltrer dans la pièce. Et c’est seulement à ce moment-là que Félix, il laisse les réminiscences prendre totalement possession de son esprit.

Et il se rappelle Félix, de la rencontre. Une rencontre en douceur, faites par Titus. Un habitué du Triskèle, sur lequel Félix, il avait déjà posé les yeux. Un homme qu’il avait déjà remarqué Félix, mais qu’il n’avait pas osé approcher à cause de l’aura qu’il pouvait dégager. Un homme grand et charmant, au sourire carnassier de séducteur. Il n’en fallait pas plus pour faire craquer Félix. Il avait fait des pieds et des mains, des tours et des retours pour charmer à son tour. Et par presque miracle, cela avait fonctionné. Ils avaient parlés, parlés, discutés, bus, bus, et encore discutés ; puis Félix avait osé, inviter. Et ça avait fini là où se trouvait encore Félix. Dans une nuit chaude et belle.

Maintenant il fallait affronter la réalité. Découvrir la véritable facette du coup d’hier soir. C’était souvent ainsi que cela se passait. Un presque rêve, anéanti complètement par l’arrivée du matin et un lit redevenu froid. Mais ce matin là, pour Félix, s’annonçait plutôt bon, alors que le parfum du café embaumait la pièce. Alors Félix, il se lève ; mettant pantalon de pyjama et chemise de la veille. Et se dirige doucement mais surement vers la pièce d’où venait le café. Son air endormi cachant son esprit déjà bouillonnant, alors qu’il repère le sourire amusé de sa muse d’un soir. ll se met à sourire aussi Félix, le coeur déjà allégé par l’odeur du café. “Aucun problème, au dernières nouvelles je n’ai pas de cadavres cachés dans mes armoires, donc tout va bien”. Il s’approcha de l’autre homme en prenant sa tasse. “C’est toujours bien d’avoir du café le matin.” Il le regarda par dessus sa tasse tout en buvant, laissant un silence confortable s’installer. Il n’aimait pas trop parler pour ne rien dire, surtout dès le matin. Il laissa les cartes en main à l’autre, à son coup d’un seul soir, peut-être.
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Ásvaldr Baardsen
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“through the eyes of no one” Il n’a jamais réellement su décrire cette ambiance si particulière, celle qui suit ce genre de nuit. Deux inconnus, précipités dans une intimité rarement partagée, ou qui est normalement réservée à une personne privilégiée. Ça dépend des gens bien sûr, et il y a autant de types de relations que de couples, qu’ils soient d’un soir ou d’une vie. Mais à chaque fois, Ásvaldr a presque l’impression d’être de trop – presque. Il ne va pas non plus se sentir mal à l’aise alors qu’on l’a invité, mais il trouve ça intéressant, de voir comment les autres vivent. Tout le monde a ses petites habitudes, auxquelles on ne pense même pas forcément, et personne n’a vraiment les mêmes. Il trouve ça intéressant, et c’est sûrement pour ça qu’il préfère se faire inviter plutôt que de terminer la soirée dans son appartement à Göteborg. Il est bien trop pudique, bien plus avec ses émotions et son chez lui qu’avec son corps.
Felix finit par se lever, probablement attiré dans le salon par l’odeur du café chaud. « Aucun problème, au dernières nouvelles je n’ai pas de cadavres cachés dans mes armoires, donc tout va bien, » lui répond-il en prenant la tasse qu’Ásvaldr lui tend. Ce dernier sourit en réponse tout en prenant une gorgée de café. « J’imagine qu’ils ne sont pas cachés à côté du café, en tout cas, » répond-il, plaisantant simplement à moitié. Il n’a jamais connu personne qui cacherait ses secrets dans sa cuisine, mais on ne sait jamais. Il n’est pas du genre fouineur, si Félix a des choses à cacher, ça ne le regarde pas et ça ne l’intéresse pas, d’ailleurs. Lui, tout ce qu’il voulait, c’était du café. « C’est toujours bien d’avoir du café le matin. » Et il ne peut qu’approuver. Il ne rajoute rien, appréciant le silence, attendant que la caféine le réveille un tant soit peu. Pendant ces quelques minutes, il observe Félix, sans vraiment se cacher. Les gens paraissent si différents, au réveil, en plein jour, une fois que l’adrénaline est redescendue. Ásvaldr n’a pu le voir que sous les néons du Triskèle d’abord, et ce n’est pas comme s’ils avaient vraiment eu le temps de se poser ensuite. Il y a toujours cette sorte de révélation, cette pensée qui s’insinue dans son esprit : on ne se connaît pas. Les premières fois, ça avait pu suffire à ressentir un tas d’émotions parfois contradictoires, une angoisse mêlée d’un certain émerveillement. Il a l’habitude, désormais, mais il apprécie toujours autant. Ça ne l’a certainement pas empêché quelques mauvaises surprises, mais il les oublie bien assez vite.
Il n’est pas bavard, d’habitude. Ça lui est déjà arrivé de simplement prendre ses affaires et de repartir. Mais il est intrigué, cette fois. Peut-être parce que c’est le patron de Titus, peut-être à cause d’autre chose. Il repose sa tasse. « Je vois que tu ne m’as toujours pas mis dehors, » dit-il, toujours en souriant. Il ne plaisante qu’à moitié. « En espérant que tu ne le fasses pas si je me mets à trop parler... » Non pas qu’il le prenne mal, ou qu’il n’arriverait pas à s’en remettre. Mais il est curieux. Et il préfère lui parler plutôt que de fouiller dans ses placards. « Tu ramènes souvent des inconnus chez toi ? Que je sache si je suis spécial. » Autant que Félix s’habitue à l’ironie, avec Ásvaldr. Il ne sait pas où la conversation va le mener, il ne sait même pas s’il recherche une information précise. Non, il veut juste en savoir plus, ne pas laisser leur rencontre s’arrêter là.

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Invité
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Félix ne connaissait que trop bien ces moments de torpeur entre deux inconnus, qui doivent décider si oui ou non ils allaient apprendre à se connaitre un peu plus autour d’une boisson matinale. Et pour ceux qui prenaient le temps d’essayer, il fallait se tourner autour, tels deux chiens qui veulent s’apprivoiser. Alors Félix apprécie lorsqu’une petite blague est doucement enroulée autour de sa réponse. Alors Félix il sourit doucement, derrière sa tasse de café. Il s’assoit doucement sur une des chaises du bar de la cuisine, posant une fesse dessus. Prêt à se poser, prêt à se lever. Prêt à tout. Comme il aimait l’être. Surtout dans ces moments-là, pleins de vulnérabilité. C’était ça, laisser quelqu’un entrer chez soi, sous ses draps, fouiller dans ses placards, c’était se laisser aller à cette vulnérabilité chère à son cœur. Lui qui essayait d’être maître de lui-même toute la journée, toute la soirée, il tendait vers ces moments-là. Ces moments où il était fragile et où tout pouvait arriver. Il se laissait aller, sans pour autant garder un semblant de contrôle de la situation. Cela restait chez lui, son chez soi, ses murs, sa boite. Et l’autre, était, avant toute chose, un invité.

Il laisse le presque connu commencer à prendre la parole, hésiter entre les mots à utiliser. Non effectivement, il ne l’avait toujours pas mis dehors, et Félix s’en étonnait. Mais il y avait comme une curiosité qui s’emparait de lui. Il était curieux, Félix, curieux d’en connaitre un tout petit peu plus, sur Asvaldr. Alors, Félix, il se permet de le dévisager, sans répondre tout de suite. Espérant trouver des réponses à des questions qui n’existaient pas encore, dans le pli des yeux, dans les retroussements des lèvres, dans la parure blanche des dents. Montrez-moi votre corps tout entier, et je dirai qui vous êtes. Et tout ce qu’il voyait, Félix, était sérénité. Dans les plis presque invisibles des yeux verts, dans le sourire léger et sans rides apparentes, dans la dentition parfaite et éblouissante. Dans la posture nonchalante, sans trop l’être vraiment, il restait un corps dévoilé dans un endroit inconnu.

« J’aime les gens qui parlent ; ça aide à mieux les discerner, tu ne crois pas ? Et puis, nous avons déjà bien parlé hier soir, je sais déjà combien tu peux être bavard. » La légère allusion à la soirée d’hier ne l’est pas tant que ça, il essaie de mesurer combien son interlocuteur peut peut-être regretter d’avoir tant dis. Non pas qu’il s’est réellement dévoilé la veille. Ils avaient plus parlé affaires qu’autres choses. Mais des choses plus personnelles avaient été laissées tombées au gré de la conversation. Se levant parce qu’il commençait à avoir faim, il frôla délibérément Asvaldr avant d’atteindre les placards, y cherchant pain et confitures.

« Ça m’arrive, même s’ils se font plus rares qu’il y a 10 ans. Cela doit être l’âge, je ne suis plus aussi charmant qu’il y a 10 ans. » Petite pique lancée à leur écart d’âge, non que cela le dérangeait vraiment. Ils étaient deux adultes qui savaient ce qu’ils faisaient de leurs corps en se laissant aller dans les bras d’un inconnu pour une soirée. « Donc on peut dire que tu es un peu spécial, vu que tu es le premier depuis que je suis arrivé ici. Il y a eu quelques presques, mais rien de bien concluant. » Il lui fait un bref sourire, posant du pain et de la confiture devant lui avant de retourner s’asseoir à sa place, commençant à tartiner ses propres tartines. Il espérait qu’Asvaldr accepterait l’invitation muette, ne voulant pas que leur discussion s’arrête là.

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Ásvaldr Baardsen
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“through the eyes of no one” Il ne sait pas pourquoi il apprécie autant cette atmosphère si particulière. C’est spécial, c’est quelque chose qui ne se produit que rarement. Et ça ne peut jamais arriver deux fois avec la même personne. À partir de deux fois, ça commence à devenir une habitude. Et ça n’est définitivement plus le même sentiment. S’il revenait chez Félix une deuxième fois, il saurait directement où trouver les tasses et le café. Et il ne dit pas qu’il n’apprécierait pas, non. Mais ça ne serait définitivement pas pareil.
« J’aime les gens qui parlent ; ça aide à mieux les discerner, tu ne crois pas ? Et puis, nous avons déjà bien parlé hier soir, je sais déjà combien tu peux être bavard. »
Bavard… Il fait tourner sa cuillère dans sa tasse de café d’un air pensif. L’a-t-il réellement été ? Apparemment. Ça lui arrive, même s’il a plutôt tendance à ne pas perdre du temps en palabres. Mais ils ont trouvé un réel terrain d’entente avec Félix, et il n’a littéralement pas vu le temps passer. Il gardera un bon souvenir de cette soirée, c’est certain. Ásvaldr, lui, en général, n’aime pas les gens qui parlent, parce qu’ils n’ont souvent rien d’intéressant à dire. Cela dit, Félix a un bon point : ça aide à discerner les gens. « C’est vrai, c’est compliqué de savoir à qui on a affaire si la personne ne dit rien. Cela dit, tu peux t’estimer chanceux, je connais certaines personnes qui seraient très surprises de me voir être qualifié de ‘‘bavard,’’ » dit-il avec un petit rire. Ses collègues, principalement, ne le croirait probablement pas. Ásvaldr n’a pas forcément honte de son comportement de la veille, il est juste… surpris de ne pas s’être rendu compte qu’il parlait autant. Mais il n’est pas du genre à regretter quoi que ce soit, de toute façon, et il sait qu’il n’a rien dit de compromettant. Il sait se tenir, tout de même.
Lorsque Félix se lève pour se diriger vers ses placards, il frôle son hôte, ce qui le fait sourire. Aucun risque que ce soit un accident, et ça l’intrigue. Il se demande ce qui se passe, dans la tête de Félix, ce qu’il veut vraiment. En tout cas, il semble clair qu’il ne le chassera pas ce matin. Pas tout de suite, en tout cas. Alors il s’amuse, il lui pose une question, un peu par amusement, un peu par curiosité sincère.
« Ça m’arrive, même s’ils se font plus rares qu’il y a 10 ans. Cela doit être l’âge, je ne suis plus aussi charmant qu’il y a 10 ans. » Ásvaldr esquisse un autre sourire. Il n’en croit pas un mot, Félix semble être de ceux dont le physique ne fait que s’améliorer avec l’âge. Il n’est d’ailleurs pas indifférent à ses cheveux poivre et sel, à ce regard si particulier qui l’a attiré la veille.
« Ne sois pas si modeste, je n’en crois pas un mot, » dit-il en prenant une gorgée de café. Ásvaldr en tout cas, tombe plus facilement sous le charme des hommes plus âgés que plus jeunes. Son commentaire pourra être pris pour une plaisanterie, mais pour une fois, il est sérieux. Il ne doute pas de la sincérité de son hôte, cela dit.
« Donc on peut dire que tu es un peu spécial, vu que tu es le premier depuis que je suis arrivé ici. Il y a eu quelques presques, mais rien de bien concluant. » Il lui a répondu, en toute honnêteté. Ásvaldr ne s’attendait pas à cela, pas à autant. Pourquoi, en fait ? Ils ont beaucoup discuté hier, comme Félix l’a fait remarqué, et il n’a jamais semblé lui dissimuler quoi que ce soit.
« J’imagine que je dois me sentir flatté, » dit-il en commençant à se servir dans les tartines que Félix a ramené sur la table, étalant de la confiture sur son toast. « Qu’est-ce qui fait que je n’ai pas été un presque, moi aussi ? » La réponse l’intéresse sincèrement. Pas par vanité, mais par réelle curiosité de savoir ce qui peut faire de lui quelqu’un de particulier. « Cela dit, tu es un peu spécial aussi pour moi. Je reste rarement prendre le petit déjeuner. » Et il prépare encore moins souvent le café de ses amants d’un soir.
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Félix le regarde à travers ses cils, ne manquant aucun mouvement, les discernant les uns après les autres, les calculant, les analysant, pour être sûr d’avoir dit les bons mots, les bons gestes. Le frôlement avait eu l’air d’être apprécié, du moins n’y avait-il pas eu mouvement de recul, c’était déjà ça. Il était à l’aise, Félix, extrêmement à l’aise, et c’était rare pour lui. Lui qui aimait contrôler les situations, qui aimait avoir un regard extérieur aux échanges, objectif ; le voilà qui apprécie d’être mis à nu, au sens propre comme au sens figuré. Il hausse un sourcil à la réponse de Asvaldr mais ne dit mot, ne voulant pas aller trop loin dans le territoire miné de son compagnon d’un soir. Miné ? Peut-être pas autant qu’il le pense, au vu de la deuxième réponse donnée. « Ne me flatte pas, si tu m’avais connu il y a 10 ans, tu comprendrais peut-être mieux. » car effectivement, il y a 10 ans, il n’était réellement pas le même homme. Charmeur, il l’avait été, excessivement, à en dépasser les limites, les lignes données, pour avoir son dû, ou du moins ce qu’il déclarait être son dû. Il avait été un charmeur poussif et intrusif, le genre de charmeur qui arrive à avoir ce qu’il veut en faisant croire à la personne que c’était elle qui gagnait du terrain, alors qu’elle en perdait un peu plus à chaque mot.

Il ne comprend pas Félix, pourquoi il parle autant, et il s’en mord un peu les doigts après cette révélation, sur le fait qu’Asvaldr était un peu spécial. Trop tard pourtant, voilà que son partenaire rebondit dessus en tartinant son pain. Il réfléchit à toute vitesse, Félix. Quelque chose, vite, pour le tirer de ce mauvais pas. Mais, encore une fois, c’était trop tard pour se rattraper. Il avait déjà avoué, il ne pouvait décemment pas faire marche arrière en faisant croire à une blague qui serait mal passée. Alors, Félix, il décide de s’ouvrir un peu. Quel mal il y a à ça. Et puis, qu’est ce qui lui dit qu’il reverrait Asvaldr un jour, en tout cas, avec autant de familiarité, d’agréabilité et d’atmosphère aussi relaxante ? Félix se ragaillardit à la dernière phrase de son invité. La spécialité allait dans les deux sens, et Félix aurait eu alors raison de s’ouvrir ainsi. Peut-être bien.

Tout en croquant dans ses tartines, Félix continue de réfléchir à la meilleure manière de répondre, laissant un silence – confortable ? – s’installer entre eux. Que pouvait-il bien dire. Que la jeunesse d’Asvaldr lui avait plu ? Qu’un homme aussi jeune, aussi bien dans sa peau, s’était intéressé à lui, lui avait donné des ailes aux chevilles ? Que sa manière de parler, de bouger, même de croquer dans les amuse-gueules qui avaient été servis à ce moment-là lui avait plu ? Félix soupira intérieurement, décidant que non, il ne pouvait convenablement pas dire quelque chose comme, à moins que.  

« Tu m’as tout simplement séduit comme il y avait longtemps que je n’avais pas été séduit. Il est rare que j’aille vers les plus jeunes que moi, encore moins quand on parle de dizaines d’années de différence. Mais quelque chose en toi m’a beaucoup plu. »

Voilà. C’était dit. Il ne pouvait plus faire marche arrière. Il croqua le dernier morceau de pain, et se leva pour aller ranger le pot de confiture, se mettant dans le dos de son compagnon, dos à lui, comme pour ne pas voir sa réaction.


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