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The trapped hunter - Dax
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Sebastian Prince Amundsen
Sebastian Prince Amundsen
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen
Honnêtement, il plaide non coupable pour tout ce qu'il se passe depuis cette malheureuse rencontre avec un banc rouillé qui n'avait définitivement rien à faire là. Sur le moment la douleur à été immonde, puis était peu à peu devenu sourde et lancinante, impossible à oublier, impossible à remiser en arrière plan. Il avait parfaitement compris que quelque chose qui n'aurait pas du être coupé l'avait été, d'où la perte de sang un peu trop importante, d'où les engourdissements et d'où son esprit qui s'embrouillait de plus en plus. Il s'accrochait seulement à sa répartie des deux mains. La potion aide, vraiment. La douleur est nettement moins présente même s'il n'arrive toujours pas vraiment à penser... Ou à s'exprimer clairement. « Faudra que tu m’expliques comment tu comptes me tomber dans les bras, alors que je suis penché au-dessus de toi. » Il entrouvre la bouche pour répondre mais s'arrête sans avoir rien dit, les sourcils froncés, l'air intensément concentré. C'est une très bonne question, et il n'en a pas encore la réponse, mais ça va venir, vraiment, ça va venir.

Mais avant qu'il ait pu vraiment éclaircir ce mystère, une autre réflexion lui vint et il ne peut évidemment pas s'empêcher de la partager avec son camarade de soirée.  Parce qu'après tout, c'était la réalité. On avait beau dire, beau crier à l'inclusion, beau intégrer les nés moldus partout où c'était possible actuellement, il y avait dans les hautes sphères beaucoup de famille à qui ça ne plaisait pas du tout. Alors, pour sûr, si le pire devait se produire ici rien de bon n'en sortirait. Sans compter les implications avec la politique étrangère au vue de son propre statut d'Héritier. Oh, vraiment, c'était presqu'hilarant comme situation et son sourire moqueur montrait bien ce qu'il en pensait à cet instant, peu conscient du caractère menaçant de ses propres paroles. L'immobilisme soudain de l'autre homme le fait ciller et il recentre du mieux qu'il peut son attention sur celui-ci, l'observant avec curiosité alors qu'il garde la main en l'air, visiblement près à faire... Eh bien... Il ne savait pas quoi exactement. « Ce n’est pas le genre de choses à dire à quelqu’un qui s’apprête à te soigner. »  Plissant un peu le nez, il penche la tête sur le côté, songeur, réfléchissant visiblement à ses mots. Qu'à-t-il dit qui pourrait... ? Le mouvement soudain de Tcherkassov le fait se tendre par pur réflexe et il écarquille un peu le regard lorsqu'un poignard sorti d'il ne sait pas exactement où se retrouve soudainement planté un peu trop proche de leur position. « Juste au cas. Si t’as vraiment envie de compléter le travail lorsque tu seras en meilleur état, je te déchire l’autre jambe. » Il échappe un juron dans sa langue natale, louchant légèrement sur l'arme blanche d'un air méfiant absolument normal au vu des circonstances actuelles. Bizarrement, la vue de la lame venait de provoquer comme un shot d'adrénaline dans ses veines, le rendant d'un seul coup nettement plus alerte.
«  Ceci dit, t’as l’air plutôt cool. Je me demande t’es comment, quand t’es pas aussi dans le brouillard. Faudrait aller prendre un véritable verre un jour. » Il plisse un peu les yeux en l'entendant reprendre la parole et lui jette un coup d’œil en biais, cherchant visiblement à savoir à quel point il était sincère, et à quel point il avait exactement envie de se servir de cette arme sur lui, au juste. C'est qu'il tenait vraiment à ses jambes, vous savez ? Et à sa carotide d'autant plus. « Si je ne te bute pas. » Sans pouvoir s'en empêcher, il renifle un rire mi-amusé, mi nerveux, s’affaissant à nouveau quelque peu en arrière. L'adrénaline est toujours bien présente, mais il semble avoir décidé que l'autre n'a pas vraiment envie de l'exécuter. Honnêtement, ça serait tout simplement beaucoup plus simple de juste le laisser seul dans le parc, pour en arriver à ce résultat. Même pas besoin de se salir les mains. Dax continue, reprenant également ses gestes alors qu'il manipule son matériel dans le but de commencer sérieusement ses soins. « Plus sérieusement… Je ne sais pas à quel point ce que t’as bu pourra t’éviter d’avoir mal. Si j’appuie trop fort, si c’est difficile à supporter, préviens-moi, je tenterai de trouver une solution ou d’augmenter la dose. Il souffle légèrement et se force à inspirer profondément, hochant la tête en marmonnant. « Pour l'instant ça va. On verra au fur et à mesure, je... Te tiendrais au courant. » Il n'aime pas particulièrement souffrir pour rien, alors si une solution peut-être trouvée, il prend, évidemment. Se raclant un peu la gorge, il reprend, ses muscles se crispant instinctivement alors qu'il le voit se pencher au dessus de sa blessure, « Sinon, je crois que l'on s'est mal compris. Genre... J'ai pas vraiment l'intention de te tuer, tu vois ? Déjà parce que tuer des gens, franchement, c'est pas mon truc. C'est salissant, faut cacher le corps, ça te hante la nuit parait-il... Bref, vraiment pas attirant comme projet de vie... » Il pince les lèvres et retient le sifflement qui lui vient quand l'autre commence à éponger le sang, prenant seulement conscience à cet instant d'à quel point la peau près de la blessure est sensible. « Je me faisais seulement la réflexion d'à quel point il suffirait d'une issue dramatique à notre situation pour que tout parte en vrille dans notre monde. » Il hausse une épaule et rajuste sa position, les yeux baissés sur les mains qui entreprennent de désinfecter la plaie. Est-ce qu'il est à jour dans ses vaccins ? Il a comme un doute d'une seul coup. « Du coup, si ça ne te fais rien, j'apprécierais que tu ne me tue pas en retour. Et puis, ça serait un peu du gâchis de matériel tout de même. » C'est vrai  quoi, ça serait dommage de le soigner pour l'abattre juste après. Contre productif, tout ça, tout ça.
Cette fois, le sifflement de douleur lui échappe et il sent sa jambe tressauter d'elle-même, lui tirant un grognement encore plus douloureux. Il clos fermement les paupières, s'obligeant à respirer le plus calmement possible pour gérer les messages que lui envoient ses nerfs, les uns après les autres.  « Okay. Cette zone là était... Ouais. Ça pique. » Brillant diagnostique, Sebastian. « Au fait, c'est pas que... Ça n'est pas que je m'en inquiète seulement maintenant, mais … Tu sais ce que tu fais, au moins? » Il souffle et rouvre les yeux, les braquant sur lui, vaguement suspicieux. « Non, mais, en vrai, tu as parfaitement l'air de savoir ce que tu fais, mais t''es quoi au juste ? Parce que ça n'est déjà pas courant de croiser quelqu'un dans un parc comme celui-ci, à cette heure alors quelqu'un qui sait gérer ce genre de situation.... » Il penche la tête sur le côté, en pleine réflexion , et surtout, ayant visiblement envie de balancer tout et n'importe quoi tant que ça le distraie de ce qui est en train de se produire. « … Tu fais du trafic d'organes c'est ça ? Avoue tout ! Merde, c'est vraiment dommage, j'y tenais à ce verre moi. Si tu pouvais me laisser au moins un reins, ce serait sympa de ta part, quand même. Que je puisse te montrer comment je suis quand je ne me vide pas de mon sang. » C'était toujours utile, un reins sur les deux. Il pourrait encore purger l'alcool de son sang, ce serait moins efficace mais hey, il ne fallait pas trop en demander n'est-ce pas ? Non, puis ça piquait quand même drôlement tout ça hein.
Dax Tcherkassov
Dax Tcherkassov
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« Pour l'instant ça va. On verra au fur et à mesure, je... Te tiendrais au courant. » Ça semble aller, vraiment. Je hausse un sourcil ironique, clairement peu convaincu, tout en continuant mes soins. S’il veut jouer la carte de l’orgueil, c’est son affaire, mais il risque de craquer, si la potion ne suffit pas. Je n’ai jamais eu à doser pour un animagus et je suis très incertain de son entière efficacité dans ce type de situation. « Sinon, je crois que l'on s'est mal compris. Genre... J'ai pas vraiment l'intention de te tuer, tu vois ? Déjà parce que tuer des gens, franchement, c'est pas mon truc. C'est salissant, faut cacher le corps, ça te hante la nuit parait-il... Bref, vraiment pas attirant comme projet de vie... » Il est réellement marrant ce type, lorsqu’il est à moitié présent. Je laisse un léger sourire s’étirer sur mes lèvres, tout en poursuivant de désinfecter sa plaie. Ses propos me rassurent sur ses intentions, mais je ne compte pas malgré tout éloigner mon arme. Mon flanc me rappelle qu’en cas de douleur, les réactions de certains peuvent être…excessives, et très peu amicales. Je préfèrerais éviter, dans la mesure du possible, qu’il m’achève par inadvertance. J’observe ses lèvres qui se pincent, irrité tout de même de constater que le contenu de ma fiole a eu un impact aussi limité. « Je me faisais seulement la réflexion d'à quel point il suffirait d'une issue dramatique à notre situation pour que tout parte en vrille dans notre monde. » Tout part déjà en vrille dans notre monde de toute façon, issue dramatique ou non. Mais ouais, il a raison, ce ne serait probablement pas bon pour les relations cordiales au sein du monde magique.

« Du coup, si ça ne te fais rien, j'apprécierais que tu ne me tue pas en retour. Et puis, ça serait un peu du gâchis de matériel tout de même. » Il lâche un sifflement de douleur, suivi d’un grognement. Je serre les dents, levant les yeux vers lui alors qu’il ferme ses paupières. J’envisage très sérieusement de l’assommer. Il ne tiendra pas, c’est une évidence. La potion n’était pas assez force, probablement ajustée peu adéquatement pour quelqu’un de son espèce. Je n’ai pas le temps de jouer à l’anesthésiste parfait, jusqu’à trouver le bon dosage, qui lui permettrait de rester conscient et paisible. J’ai peut-être arrêté brièvement les saignements, mais je dois tout de même agir vite. Autant pour lui que pour moi : j’aimerais bien me traiter aussi, idéalement, avant de choper une infection. « Okay. Cette zone là était... Ouais. Ça pique. »   Je lève les yeux au ciel, de plus en plus agacé. Foutu orgueil. « Au fait, c'est pas que... Ça n'est pas que je m'en inquiète seulement maintenant, mais … Tu sais ce que tu fais, au moins? » Un léger rire m’échappe, alors que l’autre rouvre les paupières. Je soutiens son regard, clairement moqueur. « Non, mais, en vrai, tu as parfaitement l'air de savoir ce que tu fais, mais t''es quoi au juste ? Parce que ça n'est déjà pas courant de croiser quelqu'un dans un parc comme celui-ci, à cette heure alors quelqu'un qui sait gérer ce genre de situation.... » T’es quoi au juste. Plusieurs répliques mordantes me viennent en tête, mais je termine d’abord de désinfecter doucement la plaie avant de répondre, soucieux de ne pas abimer davantage les bords déchirés et de ne pas y faire entrer d’agents contaminants. « … Tu fais du trafic d'organes c'est ça ? Avoue tout ! Merde, c'est vraiment dommage, j'y tenais à ce verre moi. Si tu pouvais me laisser au moins un reins, ce serait sympa de ta part, quand même. Que je puisse te montrer comment je suis quand je ne me vide pas de mon sang. » Il est réellement divertissant, je dois lui concéder ce point. Je dépose sur le sol mon tissu en coton imbibé et poisseux, avant de relever ma baguette au-dessus de sa jambe, murmurant un nouveau sort.  Satisfait, je la repose à proximité de mon sac, avant de relever les yeux vers Sebastian, sérieux :   « Je suis fossoyeur. J’en profite pour effectivement voler des organes à quelques morts à l’occasion. C’est un travail d’ouf, mais je te jure, le trafic, tout ça, ça paie bien. » J’attends quelques secondes avant de sourire, clairement moqueur. Je corrige : « Je suis stagiaire de dernière année à Sindri Sjukhus. Je bosse auprès des gamins. Mais c’est quand même vrai, pour le côté cadavre. Par contre, je les laisse entier. »   Autant ne pas le laisser avec l’impression que je pique réellement des reins, il ne me le laisserait plus le toucher, ce qui serait embêtant pour la suite. « J’ai vraiment la tronche d’un meurtrier? Non parce que si je voulais te tuer… Je t’aurais donné un poison, plutôt qu’un anti-douleur. »

Je lui jette un nouveau coup d’œil, avant de fouiller de nouveau dans mon sac : j’en tire une nouvelle fiole blanchâtre, une autre plus foncée et une seringue.   « À ce sujet… »   Il ne sera probablement pas d’accord, mais à ce stade, j’envisage réellement de le cogner au bon endroit pour le faire sombrer, s’il proteste. Ou le piquer contre son gré. Ma voix se fait plus sérieuse, alors que je le dévisage : « Ça va pas le faire. » Il tente peut-être de camoufler sa douleur, mais ça ne suffit pas. Je ne veux pas bosser en face d’un individu qui gémit, qui grogne ou qui doit fermer les yeux pour ne pas montrer qu’il a mal. Je suis un futur médicomage, pas un boucher qui se fout de ce qu’il inflige. Je reprends : « Je n’ai pas même commencé à coudre encore, j’ai seulement désinfecté. Je dois encore réparer les nerfs, vérifier tes muscles et instaurer une procédure de reconstruction des tissus. Et ça va faire mal, beaucoup plus que présentement. Si la potion agit peu… Faudrait que t’envisage l’option deux. » Parce que ça m’emmerde, de voir quelqu’un souffrir inutilement. Ce serait très certainement moins pratique pour vérifier si j’ai bien reconstitué ses nerfs et ses muscles, mais les vérifications pourront être faites ensuite. Je continue :   « Je vais te réveiller, lorsque ce sera terminé. » Autant ne pas le laisser dans un parc un peu miteux, où n’importe quel con pourrait décider de le fouiller. Je mélange le contenu des deux fioles ensemble, les observant prendre une teinte noire. Vachement rassurant, j’avais oublié la couleur. Moins brutal, espérant sincèrement qu’il se range à mes arguments, je rajoute : « Tu peux me faire confiance. J’ai mieux à faire que d’assassiner des sangs purs pendant la nuit et honnêtement, c’est plus moi qui a des raisons de s’inquiéter, vu tes propos et ton coup de crocs. » Pas besoin de lui dire qu’il n’a pas tant le choix et que s’il refuse, je risque quand même de lui infliger la potion.
Sebastian Prince Amundsen
Sebastian Prince Amundsen
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Le né moldu s'affaire depuis quelques instants déjà à désinfecter la plaie de Sebastian lorsqu'un mouvement fait vivement réagir ce dernier, son corps se tendant et sa jambe tressautant de douleur. Elle n'avait pas disparu totalement et semblait tout à coup être revenu au plus fort, voir même encore plus fort que quelques instants auparavant, quant il n'avait pas encore pris cette potion. Il regrette presque de ne pas avoir accepté l'autre solution, pourtant il oublie rapidement cette pensée lorsque la douleur reflue de nouveau, lui permettant de nier l'évidence : Se faire soigner en étant conscient allait être un véritable enfer. C'est un mélange de déni de la réalité, de fierté et de méfiance qui le font réagir ainsi, prétendant de manière peu convaincante que ça n'était pas si grave que ça, que ça piquait un peu mais sans plus.
Et c'est ce même mélange qui le pousse à essayer de distraire un peu son esprit de ce qui se passe un peu plus bas, son regard fixant celui de l'autre sorcier sans dévier vers sa blessure. Bizarrement, il n'a plus tant envie que ça d'observer ses moindres faits et gestes et il retrouve avec un vrai soulagement le côté brumeux induit par la potion, ce côté qui permet à son esprit de s'éloigner un peu de ça tout en balançant tout ce qui lui passe par la tête. Dax rit à ses mots, tirant un sourire amusé au Sang Pur qui continue sa tirade, sincèrement curieux – et quand même un brin suspicieux, on ne se refait pas après tout et il tient vraiment à ses reins. Et au moins, il a réussi à survivre à la désinfection de la plaie qui à l'air un tout petit peu moins moche, maintenant. De ce qu'il peut apercevoir du coin de l'oeil, en tout cas. Enfin, il suppose. Il est pas guérisseur. Il fronce légèrement le nez en le voyant déposer son matériel pour attraper sa baguette et malgré son ouïe particulièrement bonne il ne comprend pas le sort qu'il jette. Cela dit, étant donné qu'il n'est toujours pas mort et pas en plus mauvais état qu'avant, il peut plus ou moins supposer que ça n'est pas néfaste... N'est-ce pas ?  
« Je suis fossoyeur. J’en profite pour effectivement voler des organes à quelques morts à l’occasion. C’est un travail d’ouf, mais je te jure, le trafic, tout ça, ça paie bien. »  … Il cligne des yeux, hésitant vraiment sur la réaction à avoir. Confusément, il sent bien qu'il se fout de sa gueule parce qu'après tout, il ne peut pas vraiment voler des organes ? Est-ce qu'il y a même du trafic d'organe humain dans le monde sorcier ? Ha merde. Il est à moitié moldu... Discrètement, sa main se rapproche tout de même de sa poche où sa baguette est glissée quand le né moldu reprend la parole, un sourire moqueur aux lèvres,   « Je suis stagiaire de dernière année à Sindri Sjukhus. Je bosse auprès des gamins. Mais c’est quand même vrai, pour le côté cadavre. Par contre, je les laisse entier. »   Un grognement lui échappe et il le fusille des yeux sans pouvoir s'empêcher de sourire parce que, sérieusement,  okay, c'était bien joué il devait l'avouer. « J’ai vraiment la tronche d’un meurtrier? Non parce que si je voulais te tuer… Je t’aurais donné un poison, plutôt qu’un anti-douleur. » Il renifle seulement, secouant légèrement la tête. « Honnêtement ? Va savoir. J'en ai jamais rencontré aux dernières nouvelles, si ça se trouve, c'est ton genre de tronche qu'ils ont hein ! » Il hausse une épaule et continue, « Et puis, en matière de meurtre, tu étais à deux doigts de me  coller une attaque avec tes histoires de vols d'organes. Ce qui aurait expliqué que tu ne me donne pas de poison, je te signale, parce qu'il paraît que c'est quand même plus utile de les prendre quand la victime est vivante ! » Quoi ? L'information lui était passée sous les yeux, un beau jour, voilà tout.

La dessus, l'autre enchaîne tout en fouillant dans son sac, attirant une nouvelle mine curieuse du jeune Héritier. Les fioles qu'il sort, suivit d'une seringue, le fait légèrement tiquer et il éloigne un peu le haut de son corps, à défaut de pouvoir s'éloigner complètement. « Ça va pas le faire. »  Ses sourcils se froncent un peu plus et il lui adresse un regard franchement perplexe. Quoi qui n'allait pas le faire ? Sa survie ? Ses organes ne sont pas suffisamment bien pour lui, finalement ? « Je n’ai pas même commencé à coudre encore, j’ai seulement désinfecté. Je dois encore réparer les nerfs, vérifier tes muscles et instaurer une procédure de reconstruction des tissus. Et ça va faire mal, beaucoup plus que présentement. Si la potion agit peu… Faudrait que t’envisage l’option deux. » Le truc bien quant une partie de ton sang n'est déjà plus dans ton corps, c'est que c'est particulièrement compliqué de déterminer si oui, ou non, il a vraiment pâlit à l’énoncé de son guérisseur de terrain. Dans le doute, toujours nier. Ses lèvres se pincent fermement et il secoue fermement la tête, refusant directement la suggestion. Non, il ne le laissera pas le rendre inconscient c'était hors de question. Il avait beau avoir l'air sympathique, il ne le connaît pas, il a faillit le bouffer, il reste un né moldu – qu'il ne connaît pas, encore une fois, – et outre le meurtre il y a des dizaines de choses à faire avec un héritier, riche, de sang pur inconscient. Des centaines. Non, hors de question.
  « Je vais te réveiller, lorsque ce sera terminé. »  Nouvelle négation silencieuse, son regard s'est fait un chouia plus dure. Et nettement plus inquiet lorsqu'il le voit mélanger le contenu des deux fioles, la teinte noire qui se révèle alors étant tout sauf rassurante et réconfortante. Magnifique. Et il est censé boire ça ? Bien sur oui. « Tu peux me faire confiance. J’ai mieux à faire que d’assassiner des sangs purs pendant la nuit et honnêtement, c’est plus moi qui a des raisons de s’inquiéter, vu tes propos et ton coup de crocs. » Lentement, il expire profondément, ses sourcils refusant de se défroncer et ses muscles s'étant nettement tendus durant l'échange. « Non. Je peux tenir, ne te fais pas de soucis pour moi. » Est-ce l'effet d'avoir grandit dans le Pays qui a vu éclater une des guerres les plus meurtrières de ces dernières années ? Est-ce une paranoïa commune chez tous les sang pur, cette crainte de voir quelque chose arriver à leurs héritiers – trop rares pour beaucoup de familles grandement affaiblit par la guerre passée – crainte transmise à ces derniers ? Il ne sait pas vraiment, mais il sait par contre très bien qu'il n'acceptera pas cette solution. Il essaie néanmoins d'adoucir sa décision, quittant la fiole des yeux pour le regarder à nouveau. « Ça n'est pas tant un manque de confiance... » Si peu...  « Je supporte encore moins l'idée d'être inconscient que l'idée d'avoir mal. L'idée de n'avoir plus aucun champ d'action possible ce qui se passera... Tu peux me promettre tout ce que tu veux, au final je ne te connais pas, sans offense je t'assure - même si je te connaissais je ne suis pas sûr que j'aurais accepté -  je te suis reconnaissant de ce que tu fais pour moi surtout vu... La blessure que tu as toi-même à cause de moi... Mais ... Vraiment... Non. Ça ne va pas être possible. » Il est peut-être paranoïaque, et masochiste mais il est presque sûr que ça le fera survivre plus longtemps que l'inverse. Il continue, fermement.   « Continue, c'est bon, ça ira pour moi."
Dax Tcherkassov
Dax Tcherkassov
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Tw : Piqûre/kit de couture.

Je lui demande si j’ai une tronche de meurtrier, plus par rhétorique pour obtenir une véritable réponse.   « Honnêtement ? Va savoir. J'en ai jamais rencontré aux dernières nouvelles, si ça se trouve, c'est ton genre de tronche qu'ils ont hein ! » Je souris, amusé. Peut-être bien, ouais. Je peux accomplir mes contrats par que je n’ai la tronche de rien : pas celle d’un bon type, pas celle d’un mauvais, ni prince ni brigand, ni criminel ni innocent. Je n’attire pas l’attention et ça me va, de passer inaperçu dans l’ombre.   « Et puis, en matière de meurtre, tu étais à deux doigts de me  coller une attaque avec tes histoires de vols d'organes. Ce qui aurait expliqué que tu ne me donne pas de poison, je te signale, parce qu'il paraît que c'est quand même plus utile de les prendre quand la victime est vivante ! » Je hausse les sourcils, me demandant comment il a obtenu cette information, sans vraiment insister sur le sujet. Assurément, si je voulais vraiment le buter, je me soignerais d’abord, il n’ira pas très loin dans son état.

J’enchaîne, lui proposant l’option deux et je lève les yeux sur le ciel trop noir en le voyant secouer fermement la tête pour refuser ma suggestion – aimable et bienveillante. J’insiste, alors que les sourcils de l’autre demeurent froncés. Clairement, il n’est pas d’accord, mais qu’est-ce que j’en ai à foutre en final? Il n’est pas un véritable patient, je n’ai pas à obtenir son consentement et je ne le laisserai pas se tordre de douleur sur une terre humide, parce qu’il aura mal mesuré sa tolérance à la douleur.   « Non. Je peux tenir, ne te fais pas de soucis pour moi. » Je ne me fais pas de soucis pour lui, mais pour moi : j’éprouve un agacement phénoménal devant la souffrance des autres lorsqu’elle ne peut pas être soulagée et j’aurai envie de le cogner aux trente secondes, si je le vois trop clairement avoir mal. Et puis, je ne suis pas un bourreau, merde. Je soigne les gens, je ne m’amuse pas à voir les résultats d’une opération sur un type bien vivant, bien réveillé et bien sensible.

« Je supporte encore moins l'idée d'être inconscient que l'idée d'avoir mal. L'idée de n'avoir plus aucun champ d'action possible ce qui se passera... Tu peux me promettre tout ce que tu veux, au final je ne te connais pas, sans offense je t'assure - même si je te connaissais je ne suis pas sûr que j'aurais accepté -  je te suis reconnaissant de ce que tu fais pour moi surtout vu... La blessure que tu as toi-même à cause de moi... Mais ... Vraiment... Non. Ça ne va pas être possible. » Je ne peux que comprendre sa réaction, au fond. Je n’autoriserais jamais un type lambda à m’endormir pour qu’il prenne soin de moi, encore moins un type qui serait mon ennemi naturel par le sang. Je comprends, mais je ne peux respecter ni cette compréhension ni sa décision. Je ne traiterai pas sa blessure plus en profondeur, pas si l’antidouleur initial ne fonctionne pas mieux, pas si j’ai impression grandissante qu’il ne pourra qu’avoir de plus en plus mal. « Continue, c'est bon, ça ira pour moi. » Je soupire, excédé : « Je peux pas soigner un type qui geint et je suis pas mal certain que tu surestime ta capacité à résister à la suite. » Il ne geint pas dans l’immédiat et il sera certainement talentueux pour tenter de me camoufler ce qu’il ressent, mais certains signes sont trop clairs. Je ne peux pas augmenter sciemment sa souffrance, simplement parce qu’il refuse de voir qu’il ne pourra pas gérer jusqu’au bout. Je poursuis : « Je crois que je t’aime bien, Sebastian. Vraiment. Mais présentement, t’es pas très raisonnable, et ça va pas le faire. » Je ne lui laisse pas le temps d’assimiler mes paroles. Je pointe brusquement ma baguette sur lui, lançant d’une voix froide : « Stupefix. » J’aurais peut-être des regrets, si l’acte n’était pas nécessaire. Je préfère généralement respecter les décisions individuelles. J’attrape une seringue, que je plonge dans ma fiole, calculant une dose un peu plus élevée que pour un adulte ordinaire, avant de faire mon vide d’air. Les potions sont pratiques, mais elles n’ont pas toutes la même efficacité et certains décoctions injectées de façon sous-cutanée sont bien plus rapides. Il me tuera après, s’il le veut. Je pique au niveau de son avant-bras, affirmant : « Tu te réveilleras, soigné et vivant. Promis. » Et je respecte généralement mes serments. J’attends deux minutes, le temps de m’assurer qu’il a bien sombré, avant de lever mon sort et d’enfin commencer à traiter adéquatement sa jambe.

***

Une heure s’est écoulée, lorsque je verse une nouvelle fiole entre ses lèvres closes. Le réveil sera graduel, mais devrait se faire dans la prochaine demi-heure. J’ai désinfecté encore, reconstitué les nerfs et les muscles atteints et recousu les abords de sa plaie. Un travail fait bien moins précautionneusement que si j’avais mon matos d’hôpital, mais qui est assez satisfaisant pour que je n’aie plus à craindre pour sa vie. J’ai aussi pu mettre en place un bandage de fortune, qui sera sûrement à changer dans quelques jours. Sauf s’il retourne faire une balade dans un parc abandonné et qu’il se déchire encore un truc. D’ailleurs, il se passe quoi avec le bandage, s’il reprend sa forme de panthère? Je range mes affaires, sans constater que j’ai oublié un élément important dans la dernière heure, trop focusé sur ce que je faisais, trop concentré sur un autre que moi. Mes tempes sont humides, mes traits sont plus blêmes, mais je ne m’en aperçois pas.

Je ne comprends que trop tard que le sort que j’avais lancé pour limiter l’influx sanguin dans la zone atteinte ne fonctionne plus. Mon regard se trouble et vacille, mes mains s’affaiblissent, alors que je refermais mon sac. Instinctivement, je glisse mes doigts sur mon flanc, jurant en sentant l’humidité trop récente de mon t-shirt. Je m’assois maladroitement sur le sol, alors que ma tête tourne de plus en plus. Mes lèvres se pincent, mes paupières se ferment d’elles-mêmes. Quelle connerie. Je lutte contre l’engourdissement et le sommeil, cherchant ma baguette sur le sol. Je serre finalement ma main sur le long bois, murmurant le même sort prononcé précédemment. Je sens le saignement diminuer, sans toutefois me sentir mieux. J’ai trop attendu et j’ai oublié trop longuement cette blessure, qui n’est peut-être pas mortelle, mais qui devait être traitée. Je glisse mes doigts contre mes tempes, tentant de reprendre mes esprits. D’abord désinfecter, puis recoudre… Je tâtonne dans mon sac, pour trouver ce qu’il faut et je parviens à accomplir la première étape. Mes pensées s’échappent à la seconde et mes mains tremblent trop, alors que j’approche l’aiguille de ma peau. Je me mords violemment la lèvre inférieure, tâchant de reprendre pied avec la réalité. À mes côtés, du bruit commence à se faire entendre : « Réveillé? » Ma voix est faible, même si narquoise. J’aimerais pouvoir m’assurer que Sebastian va bien, j’aimerais aussi lui faire des tests au niveau moteur pour être certain que tout a été reconstitué correctement, mais je ne le peux pas dans l’immédiatement. Je tourne la tête vers le sang pur, un très bref sourire s’étirant sur mes traits crispés : « Avant de me buter parce que j’ai préféré t’endormir pour te soigner, tu voudrais bien me donner un coup de main? » À moins qu’il ne veuille vraiment m’achever, maintenant qu’il est soigné. C’est une possibilité. Je lui tends nonchalamment l’aiguille, les doigts trop agités, précisant : « Je me fous totalement de tes talents de couturiers. Je veux seulement que ce soit refermé. Tu peux même broder une connerie, si t’en as envie. » Il peut diriger l’outil à la baguette s’il le veut, je suis simplement vieille école et trop habitué au monde des moldus. Ou il peut m’abandonner là : je lui ai promis qu’il allait se réveiller vivant et soigné, pas qu’il aurait un réveil en douceur et en fleurs.
Sebastian Prince Amundsen
Sebastian Prince Amundsen
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen
Il est têtu, Sebastian. Têtu et obstiné. Ces deux là font certainement partis de ses plus gros défauts mais aussi, il se plaît à y croire en tout cas, de ses plus grandes qualités. Et c'est également quelque chose qui peut le maintenir en vie plus longtemps. Ce qui n'est pas négligeable. Le problème est qu'il a également beaucoup d'imagination. Il sait parfaitement qu'accepter la proposition du Né Moldu apaiserait les souffrances et permettrait à l'autre de le soigner plus efficacement, aussi. Mais il ne peut pas s'empêcher d'imaginer en même temps les dizaines d'autres scenarii qui pourraient se dérouler alors qu'il serait dans l'incapacité complète de se défendre, et aucun d'entre eux n'est plaisant, à aucun niveau. Alors il refuse, obstiné, la voie de l'inconscience. Il n'y aucun moyen qu'il accepte sciemment de le quitter des yeux ne serait-ce qu'une seconde – aussi charmant et agréable à l’œil fut-il. Il l'affirme à voix haute, son timbre aussi ferme que lui permet sa perte de sang, son regard dur et les muscles tendus. Le soupire de l'autre lui prouve qu'il n'approuve certainement pas sa décision, mais pour être sincère l'Animagus s'en contre fout à cette instant. Il lui demande son avis, le voici. Fait avec. « Je peux pas soigner un type qui geint et je suis pas mal certain que tu surestime ta capacité à résister à la suite. » Il plisse les yeux immédiatement, sifflant à voix basse « Je ne geins pas. » Et oui, il est outré, et oui il a parfaitement conscience que ça n'était pas l'information la plus importante à relever ici, merci beaucoup.
Il se vide de son sang, soyez compréhensif.
« Je crois que je t’aime bien, Sebastian. Vraiment. Mais présentement, t’es pas très raisonnable, et ça va pas le faire. » Méfiant, il se contente de l'observer avec attention, la blessure le lançant malgré l'anti douleur pris juste avant. Comme une piqûre de rappel pour lui prouver qu'il prend la mauvaise décision. Il entrouvre les lèvres dans le but de répondre, de lui dire qu'il est le seul à pouvoir dire si oui ou non il est raisonnable et qu'il n'a pas intérêt à faire quoique ce soit contre ça, mais il n'a simplement pas le temps. D'un geste bien plus vif qu'aurait pu suggérer sa blessure, il attrape sa propre baguette et le stupefixie dans la foulée. L'Héritier à a peine eu le temps de plonger sa main dans sa poche que c'est déjà trop tard : Son corps se raidit des pieds à la tête. Il n'est plus capable de quoique ce soit, juste de le fusiller du regard, ses pupilles soudain bien trop dilatées, la situation faisant naître en lui une peur qu'il ne peut pas contrôler : Un sentiment entièrement dirigé par l'instinct qui déteste présentement ce qui est en train de se produire. La panique gonfle en lui alors qu'il essaie de lutter contre le sort, l'impression de se débattre à l'intérieur même de son propre corps étant vraiment ignoble et réveillant par la même une forme extrêmement étrange de sa claustrophobie. Il est bloqué, incapable de se défendre, incapable de fuir, incapable. Incapable. Son cœur accélère ses battements – et il est presque sur que ça n'est pas bon quand le sang n'est plus en circuit fermé – sa respiration ne peut pas suivre le mouvement puisque le sort l'empêche de prendre de trop grande inspiration et la tête lui tourne rapidement. Il va le tuer. C'est ce qui tourne en boucle dans sa tête. Si cet imbécile est sincère et fait en sorte de le soigner, lui s'occupera de l'étriper lorsqu'il sera libre. C'est du moins ce que son cerveau surchargé d'émotions provenant de tous les côtés lui affirme.
C'est une douleur à l'avant-bras qui le fait brièvement revenir à la situation, lui faisant comprendre que l'autre sorcier s'est activé pendant sa panique intérieure et il constate avec une horreur fascinée qu'il est effectivement en train de lui injecter quelque chose dans le corps.
Okay. D'abord il le torture, après il le tue.   « Tu te réveilleras, soigné et vivant. Promis. »  Va te faire foutre. Semble seulement hurler son regard alors que la conscience le quitte, malgré tous ses efforts pour résister.

***

Le réveil est plus qu'étrange. Il ne se rend pas vraiment compte qu'il se réveille, tout d'abord. L'esprit lourd et cotonneux, ses pensées vont à deux à l'heure, comme si elles étaient sous un sort de confusion particulièrement efficace. Elles voguent mollement au milieu d'un brouillard épais qui, peu à peu, semble se déliter, désentravant ses réflexions. Mais il n'arrive pour autant pas à penser clairement. Chaque fois qu'il tente, la pensée s'enfuie sous ses doigts, fuyant plus loin, l'empêchant de mettre des mots sur ce qu'il ressent. Merlin que c'est frustrant. Et en même temps apaisant. Ce mélange des deux est un peu angoissant, d'ailleurs.
Les mots en -ant, c'est quand même drôlement moche. Il songe, et cette pensée la ne s'enfuie pas, cette traîtresse. Et puis peu à peu, il semble que son champ de conscience s'élargisse. Il se rend alors compte qu'il n'est pas simplement limité à ce brouillard encore trop présent dans son crâne, mais qu'il y a bien d'autre chose autour : Son corps, en premier lieu. Un bref vent de panique le prend, un flash back d'il y a un instant – ou est-ce que ça fait plus longtemps qu'un seul instant ? - et il test inconsciemment ses muscles, le soulagement le frappant de plein fouet quand il comprend qu'il est parfaitement capable de les bouger. Il n'est plus bloqué, plus enfermé dans lui-même. Il est presque noyé par le sentiment positif que ça lui apporte, mais il se force à se concentrer. Le contrôle de son corps revient, il peut bouger, il peut respirer librement. Le reste fait son chemin, aussi. L'odorat fonctionne toujours : L'herbe humide se mélange au sang... Frais ? Étrange. Le toucher, en suite, sous ses doigts la terre meuble d'un côté, le bois de la baguette qu'il n'a pu qu'effleurer de l'autre. L'ouïe... L'ouïe lui apporte un murmure plus faible que dans son souvenir. Des bruissements de vêtements et d'autre chose. Qu'est ce qu'il se passe, encore ? Il lui reste... Il lui reste quoi d'autre à tester... ? Ah. Oui. La vue. Il se force à inspirer profondément, encore trop cotonneux pour ne serait-ce que songer à faire semblant d'être toujours inconscient, et fini par ouvrir les yeux. Opération couronnée de succès. Ses pupilles se braquent d'abord sur le ciel toujours aussi sombre, au dessus de sa tête. Puis du mouvement à la périphérie de sa vision le force à bouger le regard, ce dernier se posant sur son compagnon de galère. Le sale petit... Le souvenir du sort, de la peur panique qui a violemment balayé son sang froid en l'espace d'une seule seconde, la brève douleur de la piqûre, tout ça le frappe brusquement. Sa main gauche se crispe sur le bois sombre de sa baguette et il se redresse le plus vivement qu'il peut – et ça n'est pas vraiment glorieux, l'anesthésie courant encore un peu dans ses veines. Un grognement mêlant frustration et colère lui échappe mais avant qu'il ne puisse l'invectiver, l'autre prend la parole : « Réveillé? » Il inspire seulement, brièvement, sèchement, son regard se plissant. Encore cette odeur de sang frais qui vient envahir ses narines sensibles. La faiblesse de sa voix lui parvient, aussi, et il hésite, sa colère légitime refluant faiblement.
Sa tête se tourne vers lui, un sourire narquois jouant sur ses lèvres, sourire qui ne peut cependant pas dissimuler sa crispation. « Avant de me buter parce que j’ai préféré t’endormir pour te soigner, tu voudrais bien me donner un coup de main? » Il grogne, méfiant. Visiblement son côté Animagus n'a pas vraiment envie de lui faire grâce de vraies paroles.  Encore moins lorsqu'il lui tend soudainement une aiguille qu'il tient d'une poigne... Tremblante ? « Je me fous totalement de tes talents de couturiers. Je veux seulement que ce soit refermé. Tu peux même broder une connerie, si t’en as envie. » Silencieusement, il louche sur la petite pointe de métal, peu sûr de ce qu'on est en train de lui demander. Pardon quoi ? Est-il encore anesthésié ? Ouais, ça doit être ça. Il est encore inconscient et son esprit à visiblement de très étranges fantasmes. Presque persuadé de ses propres pensées, il bouge lentement, cherchant à se mettre dans une position plus confortable, et c'est un grognement de douleur qui lui échappe quand un flash douloureux lui traverse subitement la cuisse. D'accord, pas un rêve, donc. Maladroitement, il réussi à s’asseoir correctement, sa baguette crispée dans sa main, son regard méfiant le quittant finalement brièvement pour venir examiner sa blessure... Ou tout de moins ce qu'il en voit : Rien, dissimulé sous un bandage soigneusement installé. Il passe sa main libre dessus, une curiosité un peu morbide le faisant légèrement appuyer là où se trouvait la plaie quelques temps auparavant. Évidemment, il a mal. Bizarrement, ça le soulage quelque peu. « T'es qu'un putain de connard. » Lâche-t-il de but en blanc, lui qui ne jure pratiquement jamais. « On ne t'a jamais parlé du consentement, dans ton foutu métier ? » Il gronde, braquant à nouveau ses yeux sur lui, yeux qui glissent finalement vers l'aiguille qu'il lui tend depuis quelques secondes. Ses sourcils se froncent un peu plus et il baisse le regard, grimaçant franchement en voyant la blessure de l'autre. Merde. « Merde. » Sa voix fait écho à ses pensées. Visiblement, il n'a pas encore l'esprit très clair. « Est-ce que tu n'as même pas pensé à te soigner toi, avant de terminer avec moi ? J'allais pas m'enfuir hein. De toute évidence. » Pour la gratitude, on repasserait, il était la rancune incarnée sur terre et il comptait attendre encore un peu avant de le remercier. Fallait pas déconner. Il hésite, relève les yeux vers son visage puis grimace à nouveau, transférant sa baguette dans sa main secondaire avant d'attraper l'aiguille. « Est-ce utile de signaler que je n'ai aucun talent de couturier, justement ? Ou même que j'ai encore l'esprit embrumé par la merde que tu m'as injectée ? » Quoi ? C'est pas son boulot, de dire des paroles gentilles.
Glissant à genoux – bordel ça fait mal – il se rapproche un peu plus de la plaie, se penchant vers lui, ses sourcils se fronçant. Il sait qu'il y a un sort pour le faire de façon magique. Simplement il ne le connaît pas : Il n'a pas fait médicomagie, par les douze. Alors... Eh bien, il va certainement falloir y aller à l'ancienne, n'est-ce pas ?  « Sans rire, tu seras gentil de ne pas me claquer dans les bras. Je veux pouvoir te tuer moi-même, de façon consciente, merci bien. » Il grogne – encore. La rancune est toujours présente – il n'arrive pas à oublier l'intense sentiment de panique quand il a compris qu'il était coincé, sans défense. Seulement, et peut-être qu'il peut remercier l'anesthésie pour ça : Il n'est pas complètement sorti du brouillard, ses émotions et ressentis sont encore flous et même si sa main tremble, il n'hésite pas cent sept ans avant de la piquer une première fois dans la peau, le long de la plaie. Il n'a simplement pas encore retrouvé la capacité de réfléchir intelligemment à la situation. « Est-ce que Tête de con. Ça t'ira, comme broderie ? Non, vu la taille, c'est trop court. Merde. Je ne t'ai vraiment pas raté. »Et sa voix sonne un peu coupable sans qu'il ne le contrôle, ses yeux restant obstinément fixés sur l'aiguille pour éviter de contempler la plaie, bien trop proche de lui.
Dax Tcherkassov
Dax Tcherkassov
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« T'es qu'un putain de connard. » J’en conclus qu’il est bien réveillé, avec ses souvenirs intacts. Je sourirais davantage de la situation si je n’avais pas la tête ailleurs à ce point, si je ne me sentais pas sur une ligne fragile, qui peut me faire basculer trop vite. « On ne t'a jamais parlé du consentement, dans ton foutu métier ? » On m’a surtout parlé des patients problématiques, ceux qui croient pouvoir gérer une douleur qui ne peut que leur être insupportable. Même sans être aussi excédé par la souffrance des autres, je serais conscient des difficultés que peut provoquer un malade trop agité. Je ne suis pas, de toute façon, le soigneur idéal. J’agis correctement avec mes petits protégés, je suis d’une froideur exemplaire lors de mes stages avec les adultes, mais j’ai bien envie de fracturer davantage quelques mâchoires à l’occasion, selon les situations.

« Merde. » Ça résume bien le problème. J’espère qu’il ne tergiversera pas longtemps et que son envie de me buter après avoir été endormi ne sera pas ce qui prédominera : si j’ai de nouveau arrêté le saignement, je n’ai pas retrouvé mes forces. Je n’apprécie pas particulièrement cette vulnérabilité, mais la vue de la dague que j’ai planté précédemment dans la terre proche de nous a un côté apaisant. « Est-ce que tu n'as même pas pensé à te soigner toi, avant de terminer avec moi ? J'allais pas m'enfuir hein. De toute évidence. » Les répliques de l’homme me plaisent énormément et cette fois, je ne peux contenir un sourire moqueur. Il prend l’aiguille – enfin – et je me demande s’il va la planter plus haut que là où est située la blessure, simplement pour m’embêter. « Est-ce utile de signaler que je n'ai aucun talent de couturier, justement ? Ou même que j'ai encore l'esprit embrumé par la merde que tu m'as injectée ? » Est-ce utile de préciser que je n’ai pas d’attentes élevées? Je veux éviter de perdre davantage de sang, lorsque le sort cessera de nouveau de fonctionner, et être en mesure de transplaner. Je n’en demande pas plus. Pour parvenir à ce résultat, il peut me dessiner une fleur ou une obscénité, je m’en fous totalement. Ma peau n’est plus, depuis longtemps, autre chose qu’un chantier. « Sans rire, tu seras gentil de ne pas me claquer dans les bras. Je veux pouvoir te tuer moi-même, de façon consciente, merci bien. » Il grogne et cette fois, un léger rire file entre mes lèvres. Ma tête tourne encore ; j’ai cette envie de la déposer sur la terre humide, pour une courte sieste. Visiblement, ce type va s’en tirer. J’ai confiance en mon bandage et aux soins prodigués. J’aimerais encore vérifier si tout est fonctionnel au niveau moteur, mais cette vérification devra attendre. Mes pensées, plutôt lucides quelques minutes auparavant, rejoignent graduellement les étourdissements. Foutue blessure. Elle est bien banale pourtant – si on oublie qu’elle a été faite par une panthère qui n’était pas une panthère. Pas si banale, en fait. L’aiguille s’enfonce dans ma peau et je n’ai qu’un léger et très bref rictus, ne grimaçant pas, malgré la douleur. Celle-ci est nettement atténuée par la potion prise un peu plus tôt et si elle est malgré tout présente, elle est bien moins perturbante que cette brume qui veut s’emparer de mon esprit que je préfère clair. « Est-ce que Tête de con. Ça t'ira, comme broderie ? Non, vu la taille, c'est trop court. Merde. Je ne t'ai vraiment pas raté. » Ce type est décidément une perle. Je me demande quels genres de commentaires il pourrait me balancer, s’il m’accompagnait un soir pour enterrer des morts.

Dommage qu’il soit un sang-pur et qu’il ait essayé de me bouffer.

Je réplique, appuyant ma phrase d’un clin d’œil : « Malheureusement pour toi, je n’applique le consentement que dans ma vie sexuelle. Mais on pourra en reparler. » Il ne m’aurait probablement jamais donné la permission de l’immobiliser de façon temporaire, même si j’avais insisté. Et je n’avais pas envie de perdre davantage de temps, pas alors que je devais aussi me soigner moi-même ensuite. Une étape que j’ai toutefois oublié au fil des minutes, trop concentré sur la cuisse de cet intrus nocturne. Je jette un coup d’œil à ses mains, rajoutant : « T’as de la chance hein. Je ne laisse jamais personne me recoudre, même les médicomages. » Une phrase moqueuse qui est toutefois vraie. Ce n’est pas parce que je ne fais pas confiance au professionnalisme des autres, c’est plutôt parce que j’ai l’habitude de me soigner moi-même et que je n’aime pas exposer mes blessures. Je suis en mesure de m’occuper de moi, en règle générale, et je n’aime pas lorsque je perds cette indépendance. Je poursuis, moqueur :   « C’est signe que tu me plais, même si t’es un ouvrier plutôt médiocre en couture. » C’est surtout le signe que je n'avais plus beaucoup d’options, même si je ne lui dis pas. C’était lui demander de me recoudre ou dormir dans le parc. La seconde option n’est pas embêtante, mais la perspective de ne peut-être pas me réveiller – pour un truc aussi con – est un peu moins enthousiasmante.

Je pointe du menton sa cuisse, reprenant : « Je suis effectivement un connard, mais un connard qui sait faire de beaux bandages. » Et qui espère qu’il a bien remis tout en ordre. Ça m’agace, décidemment, de ne pas pouvoir faire immédiatement mes vérifications. Je ferme brièvement les paupières, espérant calmer les étourdissements. Mes mains tremblent encore et je les dépose à plat derrière moi, sur la terre froide. « La merde que je t’ai injectée sera bientôt évacuée de ton organisme. Et honnêtement, je pense que si je t’avais soigné conscient, tu m’aurais achevé. » J’ai envisagé l’option. Est-ce qu’il y aurait eu un risque qu’il reprenne sa forme d’animagus si la douleur avait été trop intense? Je ne m’y connais pas suffisamment sur le sujet. Je rajoute, plus sérieux, une lueur navrée glissant brièvement dans mes prunelles claires : « J’aurais procédé autrement si j’avais pu. Je sais que ce n’est pas agréable d’être coincé dans son propre corps, surtout pour quelqu’un comme toi qui doit apprécier la liberté. » Est-ce que je m’adresse à la panthère ou à l’homme? Peut-être aux deux. Et si ça se trouve, je me plante complètement dans mes suppositions.
Sebastian Prince Amundsen
Sebastian Prince Amundsen
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Les sensations qui traversent Sebastian sont vraiment les pires, à cet instant. Ce qui ressort le plus pour le moment – même si ça tend à décroître peu à peu – c'est le côté nauséeux, flou. Charmant effet de sa perte de sang récente et relativement importante, même si endiguée Merlin merci, ainsi que de la potion anesthésique additionnée avec ce qu'il lui a injecté pour le forcer à perdre conscience. Ça rend ses membres lourds, son esprit cotonneux et ses réflexes moindre. Sa réflexion, aussi, n'est visiblement pas très présente puisqu'il a préféré changer sa baguette de main pour attraper l'aiguille plutôt que lui faire payer comme il s'est juré de le faire avec tellement de conviction avant de s'enfoncer dans le noir. Il y a aussi cette sensation de culpabilité mais celle-ci il l'a met directement en lien avec la première sensation. Il ne serait pas nauséeux qu'il aurait laissé la culpabilité de côté pour essayer d'étrangler lui-même cet imbécile devant lui. Évidemment. Mais comme il se sent nauséeux, la culpabilité parvient à passer ses barrières, et donc il se sent mal pour l'autre abruti qui se vide de son sang et...
bref.
L'aiguille, la plaie.   « Malheureusement pour toi, je n’applique le consentement que dans ma vie sexuelle. Mais on pourra en reparler. » Il ne peut pas s'en empêcher, vraiment il a essayé, pourtant, de se concentrer sur sa colère et sa rancœur, mais actuellement ça semble le fuir plutôt efficacement et il se retrouve à ricaner à ses mots. Evidemment, il met sa réaction aussi sur les sensations floues que traversent son esprit. Bien entendu. « Eh bien, j'imagine que c'est déjà une très bonne chose, n'est-ce pas ? » Il lâche finalement, décidant de juste arrêter d'essayer de retenir les mots. Ça lui a plutôt bien réussi depuis le début de cette histoire, de toute façon, de passer outre le filtre cerveau-bouche, alors... « Mais ça me ferait grandement plaisir d'en reparler, quelque soit le domaine concerné, mh ? » Il continue, levant brièvement les yeux vers en haussant un sourcil suggestif et moqueur avant de laisser ses pupilles retourner sur le travail qu'il va s'apprêter à accomplir. « T’as de la chance hein. Je ne laisse jamais personne me recoudre, même les médicomages. » Il se contente de renifler de façon exagérée, peu dupe sur la raison pour laquelle il est celui qui se retrouve avec l'aiguille entre les mains. Honnêtement ? Vu son état actuel il se demande même comment il a réussi à finir ses soins à lui, alors se soigner lui-même... Uuuh. Nope.   « C’est signe que tu me plais, même si t’es un ouvrier plutôt médiocre en couture. » Il souffle fortement, brièvement, mais amusé malgré lui. « Je me sens tellement honoré, je t'assure. Être la cible d'une telle appréciation. Ceci n'ayant rien à voir avec tes propres mains tremblantes et la teinte de ta peau qui rivalise avec tes plus charmants cadavres n'est-ce pas ? » Ce qui ne l'empêche pourtant pas de s'appliquer, sourcils froncés et tentant de rendre sa poigne la plus ferme possible malgré les circonstances. L'aiguille a déjà progressé un peu et l'aspect de la plaie est un peu moins...Terrifiante. Un peu. « Cela dit, je ne sais pas vraiment c'que je dois penser du fait que je te plaise actuellement au vue de tout ce qu'il s'est passé ce soir. Un brin masochiste, peut-être ? Mmmh. Ou alors, ce sont les hormones dûent à la douleur et tout ça. » Sa voix est teintée d'ironie mais il ne le regarde plus, vraiment concentré désormais.

« Je suis effectivement un connard, mais un connard qui sait faire de beaux bandages. » Il glousse un peu à ces mots, repensant au fameux bandage parfaitement placé sur sa cuisse, immaculé et bien serré. Effectivement, oui. Il peut lui accorder ça. Il le sent bouger et se redresse lui-même quelque peu, arrêtant les mouvements de l'aiguille le temps qu'il se replace dans une position plus confortable pour lui, ses mains partant supporter son corps derrière lui. Le sang pur fronce les sourcils en le voyant trembler, un peu inquiet à l'idée que, peut-être, il pourrait tourner de l'œil avant qu'il n'ait pu terminer la suture. « La merde que je t’ai injectée sera bientôt évacuée de ton organisme. Et honnêtement, je pense que si je t’avais soigné conscient, tu m’aurais achevé. » Il grimace faiblement en réfléchissant à ses mots. Repenser à ça semble d'ailleurs réveiller quelque peu la douleur – alors ça s'évacue effectivement – et il grogne légèrement, essayant de prendre une position qui fera moins pression sur les tissus déchirés. Sa réflexion le fait s'interroger, d'ailleurs. L'esprit saturé de douleur, aurait-il été capable de l'agresser ? De se transformer et de lui sauter à la gorge pour de bon ? La question peut se poser. Sebastian a déjà entendu parlé de transformation inconsciente, du sorcier qui switch de forme sans vraiment le vouloir. Mais il s'agit  de situation exceptionnelle... Un peu comme celle-ci, n'est ce pas? Uuuuh. Ça l'emm- ennuie vraiment de ne serait-ce que penser qu'il aurait pu avoir raison de le shooter ainsi.   « J’aurais procédé autrement si j’avais pu. Je sais que ce n’est pas agréable d’être coincé dans son propre corps, surtout pour quelqu’un comme toi qui doit apprécier la liberté. » Inconsciemment, ses épaules se détendent un peu en entendant ses mots et il baisse à nouveau les yeux vers la blessure sans rien rajouter pour le moment. Ça ne sont pas des excuses, et quelque part il sait qu'il n'en n'aura certainement pas. L'autre est persuadé d'avoir fait ce qu'il fallait pour le soigner et lui sauver, peut-être, la vie. Et pour se protéger par la même occasion, alors ça semble évident qu'il ne s'excusera pas. Mais il apprécie les mots. Vraiment. Ça résonne un peu en lui, lui donne l'impression d'avoir été  compris. Un peu. Il n'a pas un Animagus Panthère pour son amour des feux de cheminée mais évidemment pour son désir, oh tellement intense, de liberté. Toute forme de contrainte est frustrante et angoissante, à ses yeux, et il en vit bien trop dans sa vie courante pour l'accepter dans ses rares moments de liberté qu'il s’accorde à lui-même. « Ça ne l'était pas. Agréable. Pas du tout. Ça avait quelque chose de vraiment... Terrifiant. Et angoissant. Et avec le félin toujours au frontière de mon esprit c'était... » Ses sourcils se froncent et il fait légèrement la moue, continuant son travail, « Le stupefix et la potion... Honnêtement, tu sais charmer un homme n'est-ce pas ? » L'ironie suinte de son ton et il laisse un faible sourire flotter sur ses lèvres, « Bravo, je crois que je haïs définitivement toute forme d'anesthésie générale, désormais. Tu te démerderas avec mes futurs chirurgiens si jamais il m'arrive un problème. » Commente-t-il, docte, avant de reprendre d'un ton plus lent, « Cela dit... Tu n'as peut-être – et je dis bien peut-être, ne t'emballe pas – pas eu tort. Je ne sais pas vraiment comment j'aurais réagis sous le coup d'une douleur vraiment intense, alors.... » Qu'il prenne ça comme une affirmation comme quoi il n'essaiera pas de lui faire la peau dans un proche avenir s'il le veut, après tout. Il lui doit bien ça quelque part. "J'imagine que tu réfléchiras à deux fois à l'idée de te repromener dans un parc glauque en pleine nuit, maintenant, mh ?"

Dax Tcherkassov
Dax Tcherkassov
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Je lui renvoie sa phrase sur le consentement, disant ne l’appliquer que dans ma vie sexuelle. « Eh bien, j'imagine que c'est déjà une très bonne chose, n'est-ce pas ? » C’est surtout une connerie. Lorsqu’il s’agit de soins, je préfère idéalement respecter les décisions des patients – qu’ils soient officiels ou non. Mais ma présence dans les rues et mes expériences m’ont souvent conduit à devoir me foutre un peu de l’avis des principaux intéressés, lorsque venait le moment d’intervenir. Et jusqu’à maintenant, je n’ai jamais eu de remords sur le sujet. Je fais ce que je dois faire et tant que les vies sont sauvées…Ils n’ont qu’à aller se plaindre à la personne ou à l’objet responsable de leur état, pas à moi. « Mais ça me ferait grandement plaisir d'en reparler, quelque soit le domaine concerné, mh ? » Le sourcil suggestif ne m’échappe pas et m’arrache un léger rire. Je doute fortement que nous en reparlerons un jour, sauf s’il revient s’éclater quelque chose à proximité de mon cimetière ou qu’il décide un jour de se venger, parce qu’il aurait décidé à retardement que non, vraiment, ça ne se faisait pas de l’immobiliser, même pour l’aider. Je poursuis en mentionnant que je laisse rarement d’autres personnes me recoudre, tout en haïssant la véracité de cette phrase. Je suis loin d’être enthousiasmé par le fait de devoir me faire soigner par un autre que moi. « Je me sens tellement honoré, je t'assure. Être la cible d'une telle appréciation. Ceci n'ayant rien à voir avec tes propres mains tremblantes et la teinte de ta peau qui rivalise avec tes plus charmants cadavres n'est-ce pas ? » La teinte de ma peau est naturellement aussi colorée que celle de mes morts préférés, mais je ne le précise pas. Mes mains tremblantes, toutefois…C’est excessivement chiant, tant pour l’homme de contrats que je suis que pour le futur médicomage. « Cela dit, je ne sais pas vraiment c'que je dois penser du fait que je te plaise actuellement au vue de tout ce qu'il s'est passé ce soir. Un brin masochiste, peut-être ? Mmmh. Ou alors, ce sont les hormones dûent à la douleur et tout ça. » J’hausse les épaules, geste qui n’était probablement le plus stratégique. Je réponds en même temps que les étourdissements reviennent avec plus de force, m’obligeant à fermer brièvement les paupières. Je ne suis pas masochiste, non, mais j’adore les joutes verbales, les combats intellectuels, les personnes qui ont suffisamment de mordant pour me répondre. Et je sens que de ce côté, je pourrais probablement bien m’amuser, avec ce type que je n’aurais normalement pas dû rencontrer.

Je continue de parler, sincère, sans aller jusqu’aux excuses. Je ne lui en donnerai pas, je ne regrette rien. J’ai fait ce que je devais faire, faut pas abuser sur ma bonne volonté. « Ça ne l'était pas. Agréable. Pas du tout. Ça avait quelque chose de vraiment... Terrifiant. Et angoissant. Et avec le félin toujours au frontière de mon esprit c'était... » Je me fous généralement des émotions des autres et de ce qu’ils peuvent ressentir. Chacun pour soi, moi d’abord. En théorie. Parce qu’en pratique, certains individus réussissent à me sortir de ma neutralité ; Sebastian y parvient brièvement, alors qu’il mentionne que c’était angoissant. Je peux comprendre ce qu’il a pu ressentir, même si je n’en ai jamais été effrayé, même si je n’ai jamais craint ce qui pouvait m’arriver, en étant immobilisé. Mais je me rappelle bien d’un épisode désagréable, excessivement, qui s’était terminé avec mon visage sur le sol et un métal trop précisément enfoncé entre mes omoplates. Coincé par la haine, forcé de savoir que ma sœur souffrirait, sans rien pouvoir faire. L’impuissance est difficilement tolérable pour les êtres actifs.

« Bravo, je crois que je haïs définitivement toute forme d'anesthésie générale, désormais. Tu te démerderas avec mes futurs chirurgiens si jamais il m'arrive un problème. » Je lèvre les yeux vers le ciel à peine étoilé, faussement exaspéré. Ces autres futurs médicomages – il se blesse si souvent que ça? – seront probablement mieux équipés qu’un fossoyeur qui terminait son quart de travail et ils seront aussi certainement plus éthiques que moi. Ils ne se seront aussi probablement pas fait croquer par leur patient au préalable. « Cela dit... Tu n'as peut-être – et je dis bien peut-être, ne t'emballe pas – pas eu tort. Je ne sais pas vraiment comment j'aurais réagis sous le coup d'une douleur vraiment intense, alors.... » Alors j’ai fait la bonne chose. Je souris d’un air entendu, sans m’attendre à ce qu’il complète davantage sa phrase. Je n’ai pas besoin de son approbation, de toute façon. Je réagirais pareil, dans une situation similaire. « J'imagine que tu réfléchiras à deux fois à l'idée de te repromener dans un parc glauque en pleine nuit, maintenant, mh ? Je me demande momentanément s’il est sérieux ou s’il plaisante encore. Ou entre les deux. Mon orgueil n’est pas entièrement piqué, mais je fronce légèrement les sourcils. Mon sourire s’élargit, mi-moqueur, mi-froid : « Si tu me connaissais mieux, tu n’affirmerais jamais une telle chose. » Et c’est probablement mieux qu’on ne se connaisse pas davantage. Il est un sang-pur, je suis un né-moldu, je n’avais pas forcément une bonne vision de lui et la réciproque est trop probablement vraie. Je poursuis pourtant, sans me défaire de mon amusement : « Je fais bien pire que de me promener quotidiennement dans un charmant parc la nuit. Et j’ai aussi croisé des dents plus acérées que les tiennes. »  Un clin d’œil ponctue ma réplique. En réalité, ce ne sont pas des dents, que j’ai déjà croisé. Ce sont plutôt des lames, variées dans leur déclinaison, parce que j’ai été un moldu actif, bien avant de savoir que j’étais un sorcier. Et s’il s’attarde un peu trop à observer ma peau, malgré les ténèbres, il remarquera probablement que les cicatrices y sont trop nombreuses et un peu naturelles. Je rajoute, volontairement provocateur : « Mais peut-être que toi, tu y réfléchiras à deux fois avant de te promener dans les parages? » J’en doute, je le crois plutôt téméraire. J’espère malgré tout qu’il choisira un autre lieu que ce parc, qui est trop en mauvais état pour qu’une balade y soit sécuritaire. Du menton, je désigne ses mains, poursuivant : «  Quoique maintenant, tu seras devenu un pro des aiguilles, tu seras peut-être en mesure de te soigner seul, si tu t’éclates encore la cuisse. Mais sinon… Je suis souvent dans le coin, si jamais t’as envie d’enlever encore ton pantalon devant un quasi étranger. Ou si t’as envie de m’assassiner, au choix, mais j’ai tendance à me défendre.  » Cuisse dont je n’ai toujours pas vérifié si les soins avaient été bien effectués. Ça m’agace, surtout maintenant que les étourdissements s’éloignent. Je n’aime pas l’idée de n’avoir terminé le travail qu’au trois quart. J’ai hâte qu’il dépose cette foutue aiguille, pour que je puisse faire les dernières vérifications qui le concernent. Je tourne légèrement la tête de côté, sans parvenir à voir précisément ce qu’il fait, avant de lâcher un soupir blasé. Mes pupilles reviennent se poser sur lui, alors que je précise d’un ton moins froid : « S’il y avait eu un choix moins angoissant qu’un stupefix et cette potion…Vraiment, je l’aurais fait. Je ne supporte personnellement pas d’être immobilisé, alors je comprends. J’espère que tu n’en seras pas réellement traumatisé.»  Comme pour effacer la douceur de mes propos, je reprends aussitôt : « C’est bon, t’as terminé de me faire une cicatrice un peu trop longue? Si oui, j’aimerais te voir debout, pour être certain d’avoir bien réparé les muscles.» J’en suis au stade où je me dis que s’il n’a toujours pas donné le dernier coup d’aiguille, je pourrai m’en charger moi-même. Je me sens mieux, même si mes mains tremblent encore, et je préfèrerais m’assurer que de son côté, tout est bien partiellement réglé.
Sebastian Prince Amundsen
Sebastian Prince Amundsen
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Ça n'est pas exactement dans ses habitudes de confier son ressenti à quelqu'un d'autre que lui-même, mais il suppose que la situation n'est pas banale, et que ça ne risque pas de se reproduire de si tôt... Mais tout de même. C'est presqu'avouer une faiblesse. C'est complètement ça, en fait. Il vient de lui avouer une de ses faiblesses. Peut-être ne l'a-t-il pas interprété ainsi mais au fond... La sensation d'impuissance lorsque l'on est immobilisé, la sensation d'être restreint, prisonnier qui va violemment contre son désir de liberté. La phobie de l'enfermement, sa claustrophobie qui s'est brutalement réveillée également, faisant remonter quelques souvenirs très peu agréable et qu'il aimerait vraiment pouvoir oublier pour de bon, désormais.
Mais c'est trop tard, de toute façon, il lui a dit et l'on ne peut pas reprendre des mots comme ça. Pas sans un bon sortilège d'Oubliette, en tout cas, et pour le moment cela va s'avérer compliqué, il faut bien l'avouer. Alors il se concentre sur le travail qu'il lui a confié, il suture comme il peut la blessure qu'il a lui-même provoqué, laissant les mots couler sans trop y réfléchir. Sans trop savoir s'il cherche à détendre un peu l'atmosphère ou à faire passer d'autres messages à travers ses paroles. Du coin de l’œil il le voit lever les yeux au ciel – ça le fait sourire – puis sourire en coin – ça le fait clairement grimacer et il doit se retenir de bouder – il n'a même plus l'excuse d'être shooté à la potion anti-douleur puisque celle-ci commence vraiment à se dissiper.

L'autre sourit un peu plus à ses derniers mots, un peu plus froidement aussi, « Si tu me connaissais mieux, tu n’affirmerais jamais une telle chose. » Il hausse un sourcil à ses paroles et le scrute avec une curiosité et un intérêt certain. C'est ennuyant mais le rush d'adrénaline commençant à retomber, la douleur commençant à revenir de façon sourde mais beaucoup moins fulgurante qu'auparavant, son esprit n'est plus occupé à complètement dériver et à sortir tout et n'importe quoi pour ne pas penser à ce qui venait de se produire. Au contraire, maintenant, sa curiosité naturelle revient au galop et il commence à être un peu trop intéressé par cet apprenti médicomage qui traîne dans des parcs sombres la nuit et qui, en plus, ne semble pas plus inquiet que ça à l'idée de recommencer.   « Je fais bien pire que de me promener quotidiennement dans un charmant parc la nuit. Et j’ai aussi croisé des dents plus acérées que les tiennes. » Un reniflement amusé lui échappe mais il ne relève que brièvement les yeux, juste le temps de croiser son clin d'œil : Il a presque fini et son côté maniaque aimerait bien que ça ressemble à quelque chose d'à peu près correct. Cela dit, cela ne fait que nourrir sa curiosité.   « Mais peut-être que toi, tu y réfléchiras à deux fois avant de te promener dans les parages? » Cette fois, c'est clairement un rire qui s'échappe d'entre ses lèvres. Lui, y réfléchir à deux fois avant de recommencer ? C'est l'endroit le plus proche qu'il ait trouvé de son lieu de stage ce qui lui permet largement d'en profiter quand il n'est pas à Durmstrang, et lui évite des problèmes de transplanage quand il s'agit de rentrer. Absolument hors de question qu'il arrête. Bien sûr, il va falloir qu'il se calme sur les transformations jusqu'à ce que ça soit complètement guéri, mais à part ça …   «  Quoique maintenant, tu seras devenu un pro des aiguilles, tu seras peut-être en mesure de te soigner seul, si tu t’éclates encore la cuisse. Mais sinon… Je suis souvent dans le coin, si jamais t’as envie d’enlever encore ton pantalon devant un quasi étranger. Ou si t’as envie de m’assassiner, au choix, mais j’ai tendance à me défendre.  » Il secoue légèrement la tête en l'écoutant attentivement, un sourire au coin des lèvres. Imbécile. Lui aussi en est un d'ailleurs. Il faut vraiment qu'il arrête de trouver des nés moldu amusant et / ou intéressant, ça va devenir compliqué à justifier tout ceci. Se redressant légèrement pour observer son travail, il se force à bouger sa jambe blessée pour faire cesser les tressautements de douleur qui commençait à la prendre depuis une poignée de secondes. Un grimace traverse son visage, mais il contient la douleur, répliquant à ses mots cette fois-ci. « C'est vrai qu'au moins je sais globalement comment ça fonctionne, maintenant. On manque un peu d’entraînement au premier secours, là où je suis en stage, alors ça ne fait que rajouter une corde à mon arc, n'est-ce pas ? »Ça lui fait penser qu'il va devoir y aller doucement dans les prochains jours, avec cette fichu cuisse.
A aucun moment il n'envisage de parler de sa blessure à qui que ce soit du bureau, ayant très peu envie de faire face à un sermon par rapport aux accidents bêtes et au risque des transformations dans des endroits dangereux, et blablabla. Non merci. «  Pour ce qui est de mon pantalon ou de t'assassiner... » Il lui offre un clin d'oeil faussement séducteur, « Je réfléchis encore à l'option qui m'attire le plus. » Même si aucune des deux ne se produira, dans les faits. Mais c'est amusant de prétendre et de taquiner. Il bouge un peu et soupire et le Sang Pur ne peut pas s'empêcher de ricaner. Il est presque sûr que l'autre commence à en avoir marre de le voir trifouiller dans sa blessure.   « S’il y avait eu un choix moins angoissant qu’un stupefix et cette potion…Vraiment, je l’aurais fait. Je ne supporte personnellement pas d’être immobilisé, alors je comprends. J’espère que tu n’en seras pas réellement traumatisé.» Sa main s'est figée une brève seconde et il pince légèrement les lèvres, hésitant. Il apprécie les mots, vraiment. Il sait que ce qu'il lui a dit a été pris en compte, c'est tout ce qu'il demande puisqu'il est de toute façon trop tard pour revenir en arrière. Quant au traumatisme... C'est trop tard de toute façon. Il est là depuis plus d'un an, maintenant. Même s'il refuse d'en parler, et qu'il refuse de placer ce mot précisément la-dessus. Il n'a pas plus le temps que ça d'y penser puisque l'autre reprend immédiatement après, « C’est bon, t’as terminé de me faire une cicatrice un peu trop longue? Si oui, j’aimerais te voir debout, pour être certain d’avoir bien réparé les muscles.» Il ricane et baisse définitivement la main, relevant les yeux vers lui pour de bon. « C'est bon, c'est fini. Pas besoin de m'arracher l'aiguille des mains. Et elle n'est pas trop longue, elle est parfaite. Avec quelques vagues et tout. Ça va faire super jolie, je t'assure. » Il jette un dernier coup d’œil pour vérifier que le fil est correctement noué et que les points ne sauteront pas sitôt que l'autre fera un mouvement, avant de finalement lui rendre son matériel, sans pour autant faire mine de se lever tout de suite. Il n'a pas fait tant de vagues que ça, en plus.  « Pour ce qui est du traumatisme... Écoute, je pense que je vais désormais être surtout phobique des bancs, si tu veux tout savoir. Et cela ne fait que confirmer que le BDSM, ça n'est pas mon truc. » Plaisanter et détourner le cœur du sujet, esquiver le réel traumatisme comme il l'a toujours fait. Il est devenu un pro, pour ça. Son regard se détourne pour se poser sur Hooligan, la caracal étant toujours allongée sur le flan, silencieuse, ses yeux améthyste si semblable à ceux de son sorcier les observant attentivement. La fylgja est tombée inconsciente très vite, certainement secouée par la douleur et par l'angoisse de son sorcier face à l'immobilisation, et une fois réveillé tous les deux, elle n'a pas chercher à attaquer, se montrant simplement excessivement attentive. Une preuve en soit qu'elle faisait un minimum confiance à l'autre homme pour ne pas plus abîmer son sorcier qu'il ne l'était déjà. Ou en tout cas, qu'elle était parfaitement prête à lui sauter à la gorge au moindre faux pas. Sebastian fini par grimacer avant de bouger un peu, prenant appui sur le sol pour réussir à se redresser. C'est laborieux, c'est long et il doit faire une ou deux pauses en cours de route, mais il ne demande pas d'aide, il en a suffisamment eut ce soir. Lorsque la jambe blessée fini par supporter son poids, la douleur flash à travers son corps, faisant légèrement fléchir son genou et pâlir un peu sa peau. Il ne dit rien, pourtant, écartant les bras, faussement arrogant, une fois bien campé sur ses deux jambes. « Tadam ! Debout et en pleine forme. Ou presque. » Ou presque, oui. Les papillons dorés devant ses yeux ne sont pas tout à fait d'accord avec lui, mais passons. « Tu as l'air de t'être très bien débrouillé, malgré le fait que tu étais toi aussi en train de te vider de ton sang. Plutôt impressionnant. » Il l'observe d'en haut, ignorant le vertige de se retrouver à nouveau debout après un long moment allongé, avec pas mal de sang en moins dans son corps. « Mais j'imagine que pour quelqu'un qui a croisé des dents plus acérées que les miennes, ça n'est pas si surprenant, n'est-ce pas ? Je ne savais pas que le double métier de Médicomage et de Fossoyeur était si dangereux. » Sa voix sonne amusée, à cet instant, mais dans les faits il est surtout excessivement curieux. Curiosity killed the cat, il ferait tout de même bien de s'en souvenir, de celle-ci.
Dax Tcherkassov
Dax Tcherkassov
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Je note la grimace qui traverse son visage, signe que la douleur recommence probablement à se faire sentir. C’est inévitable. Les potions ont une durée limitée et c’est déjà bien que celles que je lui aie administrées m’aient permis d’intervenir sur sa blessure sans le tirer trop rapidement de son sommeil artificiel. « C'est vrai qu'au moins je sais globalement comment ça fonctionne, maintenant. On manque un peu d’entraînement au premier secours, là où je suis en stage, alors ça ne fait que rajouter une corde à mon arc, n'est-ce pas ? » En stage de quoi déjà ? Me l’a-t-il seulement dit ? Je n’ignorais pas son existence jusqu’à ce soir, mais mon mépris était suffisant pour que je ne cherche pas à connaître son domaine d’études. J’ai tendance à imaginer les sangs purs comme lui dans des boulots qui impliquent peu de risques, comme les trucs de bureaux ou dans un ministère. Quelque chose qui garde leurs fesses d’intolérants à l’abri du vrai danger. «  Pour ce qui est de mon pantalon ou de t'assassiner... » Quand on parle de fesses, justement. Il me fait un clin d’œil, tandis que je me dis que j’aurais déjà terminé de me recoudre, si j’avais pu m’en charger. « Je réfléchis encore à l'option qui m'attire le plus. » [/color] Moi je n’aurais pas besoin de réfléchir. La seconde, d’un point de vue hypothétique, est très certainement la plus stimulante. Le danger, l’adrénaline, les plans à ébaucher et les défenses à élaborer sont de puissantes drogues dont je ne peux plus me passer. Il y a longtemps que je n’accorde plus qu’une importance éphémère à ma vie : la seule qui compte, c’est celle de ma sœur. Je survis pour m’amuser, au gré de mes envies, et pour veiller sur elle.

Je me tourne légèrement pour voir ce que l’homme fait, avant de relancer le sujet sur son immobilisation. Je sens sa main qui s’arrête brièvement lorsque je termine ma phrase et j’espère, avec un soucis sincère mais que je nierais, que mon sortilège ne provoquera aucun traumatisme. Je connais trop leur puissance dévastatrice et leurs effets emmerdants. Et même si je me fous de ce que peuvent vivre les autres, je ne cherche pas à détruire psychologiquement des personnes qui n’ont rien fait. Je parviens rarement à voir quelqu’un souffrir sans chercher – par devoir  - à lui porter assistance ; de la même façon, j’assiste aux fortes souffrances psychologiques avec dépit, et j’interviens parfois, tout en étant blasé de le faire.  Je coupe court à mes réflexions en demandant aimablement à mon nouveau couturier s’il a terminé et je l’entends ricaner, alors que sa main s’abaisse. « C'est bon, c'est fini. Pas besoin de m'arracher l'aiguille des mains. Et elle n'est pas trop longue, elle est parfaite. Avec quelques vagues et tout. Ça va faire super jolie, je t'assure. »   Un demi-sourire m’échappe, alors que j’abaisse la tête de côté pour observer le résultat et la solidité des points, en même temps qu’il semble faire la même révision. Pas mal, pour une première fois. Ça devrait convenir pour le moment. Je range le matériel qu’il me tend dans mon sac, tandis que Styx, qui s’était tenue curieusement tranquille jusqu’à maintenant, lève vers moi un regard espiègle. Qu’est-ce qu’elle a en tête…? « Pour ce qui est du traumatisme... Écoute, je pense que je vais désormais être surtout phobique des bancs, si tu veux tout savoir. Et cela ne fait que confirmer que le BDSM, ça n'est pas mon truc. » Mon sourire s’accentue avec sincérité, sans que je ne soupçonne que la plaisanterie cache un changement de sujet. L’humour de ce type me fait marrer, c’est indéniable. J’apprécie les personnes qui sont capables de me renvoyer les répliques, sans se dégonfler. Je lève les yeux vers celui qui prend appui sur le sol, puis se redresse. Le mouvement est long et semble laborieux, mais ce n'est pas étonnant ni inquiétant. La blessure est récente. Par contre, lorsque son genou fléchi légèrement et que sa peau pâli un peu, je fronce les sourcils. L'autre écarte les bras : « Tadam ! Debout et en pleine forme. Ou presque. » Je préfère un orgueilleux à un pleurnichard. J’hoche la tête dans un signe d’appréciation, tout en réajustant mon t-shirt par-dessus ma propre blessure. Je ferai les derniers ajustements plus tard. « Tu as l'air de t'être très bien débrouillé, malgré le fait que tu étais toi aussi en train de te vider de ton sang. Plutôt impressionnant. » Je me suis mal débrouillé, au contraire. J’ai peut-être agi selon une gestion des priorités en m’occupant du cas le plus urgent d’abord, mais j’aurais dû ne pas oublier de mieux stabiliser la situation de mon côté. C’était une erreur de débutant. « Mais j'imagine que pour quelqu'un qui a croisé des dents plus acérées que les miennes, ça n'est pas si surprenant, n'est-ce pas ? Je ne savais pas que le double métier de Médicomage et de Fossoyeur était si dangereux. » Si ma méfiance s’était partiellement endormie, elle se réveille instantanément, même si sa voix est amusée. Mes paupières se plissent et je le dévisage silencieusement, sans répondre tout de suite. Mes doigts glissent contre le poignard que j’avais figé dans la terre et je le déloge de sa position.  Je le replace dans son étui à ma ceinture, tout en affirmant d’un ton neutre :   « Les gens aiment bien errer dans les cimetières. J’ai trop souvent des visiteurs » Ce n’est pas entièrement faux. Dans les derniers mois, certaines soirées ont été moins tranquilles qu’elles ne l’auraient dû l’être. Ça ne me dérange pas particulièrement, mais ça m’emmerde quand le calme du lieu est trop bouleversé. Je reprends : « Bouge pas. Je dois vérifier que tout est bien en place. » Une légère grimace m’échappe alors que je me redresse, pour m’accroupir face à lui dans une position qui n’est clairement pas ma préférée. Je déteste une telle attitude d’infériorité, même pour des soins. Mes gestes sont donc expéditifs lorsque je murmure un sortilège face à sa jambe, devant laquelle je passe ma baguette pour faire mes dernières vérifications. Satisfait, je me redresse face à lui, reculant d’un pas : « Ça devrait tenir, j’crois pas que t’auras besoin de passer à l’infirmerie, sauf peut-être pour refaire ton bandage. » S’il n’est pas en mesure de s’en charger lui-même. Je glisse ma baguette dans ma poche, avant de me pencher pour prendre mon sac. La douleur, même si atténuée, pulse encore sous ma peau et je l’ignore, serrant simplement un peu les dents alors que je me redresse. ] « T’as besoin d’une dernière potion pour la douleur pour cette nuit avant que je me casse ? » Il est réparé, moi aussi, et je ne vois plus aucune raison de m’attarder davantage ici. Je n’ai clairement pas l’intention de sympathiser davantage comme si je voulais me faire un ami. Pensant à un dernier détail, je rajoute: « Vaut peut-être mieux que t’évite de transplaner pour ce soir. T’habite pas loin ? Sinon, je peux te proposerai un caveau confortable pour la nuit. » Dans l’obscurité, les commissures de mes lèvres s’étirent légèrement en un sourire moqueur.
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