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Don't forget that I'm right next to you, okay? (ft. Rine)
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Leonin Lund
Leonin Lund
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen

Plantée devant son parchemin, Leonin était en pleine réflexion. Ces derniers temps, elle s’était clairement laissée envahir par la masse de travail qu’elle avait à faire et désormais elle se retrouvait là, installée dans le petit lieu de vie de Rine, à tenter de trouver ne serait-ce qu’une phrase d’accroche pour son devoir de Soins et Guérison. Elle se sentait bien ici. Ce n’était pas exactement la même sensation que quand elle était avec le reste de sa fratrie. Ce n’était pas mieux ou moins bien. C’était juste différent. C’était comme essayer de comparer un mouton et une orque. C’était peut-être deux animaux, mais la liste de leurs points communs s’arrêtait à peu près là. Elle tenta de se concentrer de nouveau sur son parchemin désespérément vide, mais après plus de trois heures à tenter de rattraper son retard scolaire, son cerveau commençait à saturer. Elle jeta un œil sur Rine de l’autre côté de la table, ses pensées repartant déjà vers d’autres horizons. Un petit sourire orna ses lèvres. Il était adorable dans sa volonté de bien faire, de lui venir en aide, malgré son manque de connaissances dans le sujet. Il s’était attelé avec enthousiasme à son devoir de Potions, mais Leonin ne parvenait pas à savoir s’il s’en sortait vraiment. Elle le voyait parfois écrire, mais, étant à l’envers, elle n’avait aucune idée de ce qu’il rédigeait ou même de s’il prenait des notes ou autre.

Elle resta ainsi à l’observer quelques instants de plus, ses pensées vagabondant avant de finalement se décider à l’interroger « -Tu t’en sors ? ». Ce n’était pas vraiment plus simple de se concentrer ici qu’à la bibliothèque, essentiellement parce que malgré les mois passés depuis leurs retrouvailles, Leonin gardait fréquemment les yeux fixés sur Rine, ses prunelles revenant toujours à celles si réconfortantes de son frère, comme si elle avait peur qu’il s’envole, qu’il disparaisse pendant plus de dix ans une nouvelle fois. Son retour lui faisait du bien mais l’angoissait dans le même temps et c’était pour cela qu’elle n’avait encore rien dit au reste des Lund… Elle avait peur de faire entrer ces deux mondes en collision. Son jumeau était tellement fantastique et le reste de sa fratrie tellement merveilleuse… Elle voulait qu’ils se rencontrent tous et s’entendent bien, mais elle avait peur d’être effacée dans le même temps. Qu’avait elle de spécial comparé à eux tous ? Elle se força à se sortir de ses pensées d’auto-apitoiement pour reporter son attention sur son frère et la réponse qu’il lui donnait.
Rine Smerdyakov
Rine Smerdyakov
LÆRERTEAM Den som talar mycket säger sällan vad som är bra

Mais quel idiot, mais quel idiot, mais quel idiot, mais quel idiot… se répétait sans cesse l’idiot en question. La tête prise entre ses deux mains dont les doigts tiraient légèrement ses paupières révélant le rouge de ses yeux, ses lèvres s’étaient étirées dans une moue assommée. Mais quel idiot… et quelle idée. Rine soupira encore une fois, accablé par sa misère et y en pensant jeta un coup d’œil à sa sœur par peur d’avoir brisé sa concentration. Il s’en voudrait sûrement mais visiblement pas assez pour s’empêcher de gigoter comme une anguille. Il exécuta un énième passage dans la kitchenette pour se faire couler un énième café, bourré de sucre évidemment. Attendant que l’eau chauffe, il s’adossait à la gazinière croisant les bras. Son regard s’attarda sur Seri, le nez dans son parchemin avec u… ah non on l’appelle Leonin. Uh… à cette pensée sa main s’envola gratter sa nuque tandis que sa bouche esquissait une moue peu convaincue. C’était dur de s’y faire, plus dur qu’il avait imaginé - il s’était sermonné devant le miroir le premier soir après leur retrouvailles se prescrivant l’attitude relaxée du frère cool et trop détendu pour se prendre la tête sur des trucs aussi mondain qu’un prénom. En parlant de prénom. Silencieux, ses yeux se plissèrent au dessus de sa tasse à café - à travers la vapeur comme un félin à travers les hautes herbes, fixé sur la boule de poil. Rine Numero Dos. Du coup ça ferait de qui le numéro deux ?  Errr.

Silencieusement il vint poser une tasse devant elle avant de se rasseoir au bout de la table. Il était temps de s’y remettre. Le concierge voulait faire de son mieux. Sa fierté insistait sur l’importance d’impressionner sa sœur, d’être le frangin fiable et solide qui lui fasse pas trop honte. Mais la vérité c’était que le norvégien de Rine était toujours pas folichon. Qu’il débutait dans le monde sorcier par adapté aux cracmols comme lui. Que son éducation s’était arrêtée avant que ce ne soit vraiment légal pour un gamin de son âge. Oui, il était street-smart, mais quelle importance est ce que ça avait dans une institution académique ? C’est pas comme si savoir comment revendre des baguettes magiques douteuses depuis le coffre d’une voiture cabossée à prix exorbitant pouvait l’aider à décoder Soins & Guérison. Mais bon, pour elle il pouvait au moins faire semblant d’être utile. Alors il y mit du sien, jusqu’à ce qu’il oublie le monde autour - où se fasse un autre café.

_Hm ? Uh ouais, (clairement non), trop facile.

C’était du charabia. Chez lui on dirait que c’est du chinois, mais pour être honnête Rine s’y connaissait plus en chinois que dans le jargon de Merlin. Il consulta sa montre.

_T’as faim ? Je peux faire à manger.


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ah, l'idiot.
Leonin Lund
Leonin Lund
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Leonin sourit doucement lorsque la tasse de café se pose devant son nez, tenue par la main de son frère. Elle trouve ça toujours aussi merveilleux même s’ils sont parfois encore gênés l’un par rapport à l’autre, ne sachant comment agir. Mais ce n’est pas si important. Parce que Rine est devant elle. Devant elle et en vie. C’est tout ce qui compte, tout ce qui la fait sourire. Elle finit par l’interroger, curieuse, ne voulant pas le mettre mal. Il lui avait proposé son aide. Elle avait été surprise mais n’avait pas refusé. Elle se demandait s’il regrettait et désirait lui offrir une porte de sortie. Mais clairement, il n’avait jamais su lui mentir. Peut-être qu’avec les autres ça passait, mais avec elle ce n’était pas le cas. Malgré les années passées loin de l’autre, elle pouvait toujours dit quand il lui racontait des bêtises. Alors elle saisit l’occasion pour lui faire faire autre chose, pour ne pas le garder focus sur quelque chose qui n’avance pas et qui peut-être lui fait du mal ? Depuis qu’ils se sont retrouvés, Leonin s’est plusieurs fois interrogée sur pourquoi la magie circulait dans ses veines et pas dans celles de son frère. Elle a culpabilisé plus d’une fois également. L’absence de magie de Rine… Était-ce lié au décès de leur mère ? Au fait qu’elle-même était une sorcière ? Elle l’ignorait mais ça ne l’empêchait en rien de se sentir coupable bien que personne, pas même Rine ne le savait. Son regard s’attarda un instant sur la fylgia blottie dans un coin… Il allait être temps de lui trouver un autre nom… Enfin si lui-même était d’accord ce dont Leonin doutait. Mais ça commençait à devenir franchement étrange.

Elle finit par revenir à la réalité et adressa un sourire à son frère « -Proposé si gentiment comment pourrais-je refuser ? ». Elle baissa de nouveau les yeux vers son parchemin de rédaction toujours aussi vide, alors que celui-ci contenant ses notes était bien plein. Mais elle n’arrivait pas à commencer. En désespoir, elle finit par tendre la main vers ses devoirs de Potions, espérant que l’inspiration pour ce dernier serait plus soudaine. Il n’en fût rien et un lourd soupir retentit dans l’espace clos de l’appartement. Leonin finit par repousser ses parchemins et se leva pour rejoindre Rine qui s’agitait devant la kitchenette. « -Qu’est ce que tu prépares ? ». Elle l’observa pendant un temps, suivant des yeux ses gestes expérimentés. Intérieurement, elle avait abandonné le combat contre ses devoirs. Ces deux rédactions n’étaient à rendre que dans une semaine et de toute façon, à ce stade, son cerveau n’était pas capable de faire plus. Alors autant partager ces instants avec son frère plutôt que de se prendre la tête sur des devoirs qui n’avançaient, de toute façon, plus. « -Je peux t’aider ? ».
Rine Smerdyakov
Rine Smerdyakov
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Il ouvre son placard avec le même air vide qu’on a lors d’un réveil mal luné. Ses pensées étaient loin de considérer les boîtes et condiments exposés plutôt… qu’est ce qu’on va manger ce soir ? Italien ? Français ? Anglais ? (non je déconne). Rine connaissait une variété de recettes plus ou moins élaborées - et s’en sortait avec plus ou moins de succès. Plus que moins pour être correct. Pour preuve, au beau milieu des cuisines de la famille Mork, il avait une poutre en bois aussi large que ridée, un peu comme la vieille Ingrid, sur laquelle elle mesurait la taille du morveux tous les ans sans faute. Quant-au reste de l’année, Rine se tenait contre cette poutre le dos tellement droit qu’il en finissait tout ankylosé - puni, sûrement pour avoir laissé ses doigts gourmands traîner dans les tartelettes au citron.
Bref, il était toujours là, planté comme un extravagant pensif devant son garde-manger - toujours à considérer quoi piocher. Sa tête dodeline de droite à gauche avant de coulisser un regard vers sa soeur. Ok, peut-être que j’ai une idée.

On coupe les oignons en anneaux. On émince trois quarts d’une gousse d’aïl. On coupe en lamelles la pâte de poisson. Un peu de sucre, de sauce, de pâte de piment, poudre de piment, huile de sésame, graine de sésame….

“넌 한식 오랜만에 먹는 거지?” répondit-il les yeux fixés sur son couteau et ses ingrédients. Vaguement, la pensée lui effleura l’esprit que Seri avait oublié leur langue maternelle. Ce qui était probable considéré les circonstances, mais tout de même inconcevable pour l’esprit du jumeau, lequel s’accrochait éperdument aux morceaux de leur enfance commune.
“Tiens t’as qu’à couper les oignons nouveaux en petits morceaux. Tu peux les mettre de côtés après. C’est pour les mettre au dessus à la fin.” dit-il en lui tendant les légumes et son couteau.

Il remuait sa poêle étrangement pensif. Bientôt, l’odeur familière vint chatouiller ses narines et lui arracha un sourire nostalgique. “J’sais pas si tu te souviens… quand on sortait de la maison, en tournant à gauche, il avait un stand qui vendait ça dans la rue. On s’abritait sous la tente rouge pour picorer des tteokbokki comme ceux-là dans ses marmites carrées avec un cure-dent.” Quand il en parlait, c’était comme s’il était de retour là bas. Il se souvenait de la condensation qui prenait des drôles de formes sur la tente et s'échappait en fumée dans l'hiver. Il se souvenait de la vieille grand mère qui leur faisait une remise à chaque fois. Le ton qu'elle prenait en leur disant qu'il faut bien manger. Il se souvient qu'à l'époque tout avait l'air si grand et imposant. Sous la neige, à l’époque, quand ça rimait avec plus avec Fun qu’avec Froid. “C’était toujours trop chaud et on barbouillait de la sauce plein partout sur notre tronche - autour de la bouche avec du 고춧가루 coincés entre les dents….” Quand ils rentraient à la maison, papa riait et demandait s’ils avaient fait exprès d’en garder pour plus tard.
“C’est prêt.”


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ah, l'idiot.
Leonin Lund
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Son cerveau n’a pas trop de mal à comprendre la phrase de Rine, heureusement qu’elle avait continué à travailler son coréen en compagnie de son frère. Elle en était vraiment heureuse maintenant que son jumeau était de retour. Elle avait l’impression de partager quelque chose avec lui et cette sensation était précieuse au vu de la gêne qui subsistait parfois entre eux. Elle tente d’aller au plus simple dans sa réponse pour ne pas faire d’erreur ; c’est stupidement important à ses yeux « 어우리 집엔... 그냥 한식이 먹어 싶으면 식당에 가야돼 뭐. ». Malgré tout, elle ne peux s’empêcher d’être un peu soulagée lorsqu’il repasse à la langue qu’elle maîtrise le mieux, au moins elle n’a pas à se demander si elle a fait une erreur de conjugaison, de grammaire ou Merlin sait quoi. Elle se contente d’attraper légumes et couteau avec un remerciement et de se mettre au travail.

Elle travaille quelques instants en silence, savourant les bruits de la cuisine qu’elle partage à son frère. Tous ces moments qu’ils n’ont pas pu partager dans le passé, mais qu’ils peuvent enfin se réapproprier. Le destin est parfois joueur, voire cruel. Mais Leonin ne veut plus penser aux longues années passées loin de son frère. Tout ce qui l’intéresse désormais c’est de passer ce genre d’instants en sa compagnie. Elle se fiche d’être plus lente que lui, que ses morceaux ne soient pas très réguliers parce qu’à terme, elle va partager un en-cas avec Rine et que c’est bien plus que tout ce qu’elle aurait pu rêver il y a quelques mois. Lorsqu’il reprend la parole, les images sont floues dans la tête de Leonin. Elle a l’impression d’en avoir des flashs de visions, des éclats de sensations ramenés par les mots de son jumeau et l’odeur de la cuisine. Elle hoche la tête avec un petit sourire, son couteau arrêtant de trancher les oignons pour quelques instants « -Fallait toujours que je fasse un compromis entre les doigts ou la langue, l’un des deux était forcément brûlé à la fin. ». La coordination c’était pas forcément son truc à l’époque et elle avait fini plus d’une fois avec les doigts brulés par la sauce qui gouttait ou glissait le long de son cure dent alors qu’elle soufflait pour tenter de le refroidir. Elle avait l’impression de sentir de nouveau ses doigts picoter. Malgré tout, elle n’en avait jamais fait tomber un seul à terre, c’était trop précieux pour être gaspillé.

La voix de Rine la sort finalement de ses souvenirs et elle se hâte de finir de couper les oignons pour qu’ils puissent les mettre par dessus le plat « -C’est bon pour moi ! ». Elle se dirige rapidement vers la table et repousse ses affaires scolaires pour laisser de la place afin qu’ils puissent manger sans risquer de tâcher les parchemins. Le plat lui fait envie, les circonstances dans lesquelles il a été préparé aident sans doute pas mal aussi. Pourtant, l’adolescente est consciente qu’elle va sûrement se mettre à cracher du feu dans moins de deux minutes, mais elle s’en fiche. Les années passant, elle a perdu l’habitude de manger très épicé et elle sait pertinemment que ce plat est fait pour te déchirer le palais. Mais encore une fois, elle s’en fiche. Après tout elle est là, avec Rine et c’est tout ce qui compte. Et en parlant de Rine, c’est un autre porteur du nom qui se rapproche de la table lorsque la pitance arrive « -Qu’est ce que c’est ? Je peux en avoir ? ». Elle sourit et se tourne vers son frère « -Ah ça, il faut demander au chef, moi je ne suis que la commis ! ».
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