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Eg ska meg alltids klara | Alfhild
2 participants
Rine Smerdyakov
Rine Smerdyakov
LÆRERTEAM Den som talar mycket säger sällan vad som är bra
Eg e'kje redd for verda
Eg ska meg alltids klara


“Juste” se dégourdir les jambes. C’était dans l’idée, grosso modo. Smerdyakov marchait sans trop regarder où il posait les pieds ni où il se dirigeait, en plein coeur de la forêt. Il se doutait bien qu’il n’y avait que deux raisons qui pouvaient pousser les gens à déroger au strict réglement. Første : le goût de l’aventure Andre : le besoin d’air frais. Dans la plupart des cas, il parierait sur un bon mélange des deux comme c’était son cas justement. Il avait peu dormit ou mal, la tête inondée de pensées rageuses à l’encontre de l’étudiant dont il avait ramassé le vomit dans la salle d’entraînement. Depuis la veille il avait un goût d’injustice et d’amertume qui planait sur son palais, au delà du goût de vomit évidemment. Il était pas vraiment du genre à penser au futur, à vrai dire ça ne l’avait jamais vraiment tracassé. Mais son collègue du matin cure les chiottes depuis qu’il a 19 ans (il en a 57) et sa collègue de l’après midi fait la lessive depuis si longtemps que ses mains ont blanchit. Et ça commence à le faire réfléchir, Smerdyakov. Il se demande s’il va finir comme eux. S’il est vraiment aussi nul que ce qu’il entend dire dans les couloirs. Il soupira et tira dans une pomme de pin. Quand bien même il aurait des ambitions, il n’aurait pas le talent pour les justifier - et ça, ça l’étouffait comme une main qui empoigne le coeur. Mais ça lui fit peu d’effet car son coeur bondit comme un ressort lorsqu’il aperçut une forme humanoïde au bord du lac. “что за черт” souffla t-il. Il s’était retenu de hurler, mais il l’aurait bien crié  dans toutes les langues s’il n’avait pas manqué de souffle. Rine pose une main sur son palpitant qui bat à la chamade, comme s’il avait peur qu’il s’échappe de son corps et détale à toute vitesse comme son âme avait bien manqué de le faire. Il calme ses émoits et se reprend. Encore, (plus calmement), hva i helvete?  

La chose, la personne, la jeune fille - se tenant au bord du lac n’était juste une apparation. D’ailleurs un autre coup d’oeil suffit à l’informer qu’elle était toujours bien là. Mais elle avait l’air familière. Rine plisse des yeux, suspicieux, troquant sa frayeur pour un air plus méfiant.

_ Alfhild ?? ça faisait une paye. Incroyable. Ses lèvres tirent un sourire alors qu’il hâte de pas.

_ Dis donc, c’est pas totalement interdit de venir ici à cette heure là ?
dit-il en s’exclaffant de rire.

code by solosands


ah, l'idiot.
Alfhild Mørk
Alfhild Mørk
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen

Eg e'kje redd for verda
Eg ska meg alltids klara

  @Rine Smerdyakov  - mars - Aube




La fraîcheur de l'aurore est douce sur la peau nue de ses bras. Ses pieds, tout aussi peu vêtus,effleurent l'herbe humide d'une rosée qui tombe encore des brumes blanches qui courent depuis le lac jusqu'aux bords touffus alentours. Derrière sa chemise entre-ouverte, les runes marquées à l'encre noire luisent encore sur poitrine, longeant la courbe des omoplates dans un enchaînement précis. A ses pieds, son sac de cuir habituel est accompagné d'un autre, plus rond, en toile d'un vert sombre fait pour se fondre dans la couleur des pins alentours. Elle sort d'une énième partie de camping dans la forêt Alfhild, une habitude prise dernièrement qui revient de plus en plus maintenant que les nuits s'adoucissent. Ici, au moins, dans le silence des arbres, elle ne dérange personne de ses cris terrorisés lorsque les cauchemars s'entremêlent dans ses rêves. Son sommeil n'a jamais été un fleuve paisible, tout le monde le sait dans le dortoir. Mais les nuits calmes sont presque devenues inexistantes ces derniers mois. Depuis décembre précisément, depuis la lecture de ce journal, depuis Fredrikke et la description de ses crimes envers des gens qu'elle ne connait que trop bien. Si elle donne le change Alfhild, si elle se donne l'illusion de supporter cette vérité avec détachement, sa conscience ne lui laisse pas le même répit la nuit. Le déni se déchire comme le voile de l'entre-monde, et avec les murmures perfides des morts, se mêlent les récits des atrocités perpétrées par les Mørk. Il lui semble même entendre la voix d'un de leur ancêtre, abjecte, qui rigole avec froideur, se délectant de images qui fleurissent dans l'esprit de la sorcière, comme s'il était fier de sa descendance. Sauf que ce ne sont que des chimères. Parce que cet ancêtre elle ne l'entend que lorsqu'elle passe chez Gunnar dans la demeure ancestrale. Là où le vieil homme est décédé, exécuté par un fils avide. Et quand bien même elle pourrait l'entendre jusqu'ici, il ne pourrait pas avoir accès à ses souvenirs à elle. C'est bien donc son imagination, distordue et fébrile, qui monte ces enchaînements de toute pièce. Ses angoisses nocturnes n'en sont pas moins fortes. Elle a cette fâcheuse tendance à mélanger chimères et réalités tout en sachant qu'elle est dans le faux. Mais Alfhild est prisonnière de ses mécanismes de défense. Et si elle fait tout pour s'en extirper jour après jour, les batailles l'épuisent. Les nuits trop noires d'être blanches aussi. Le silence de Fred lui tire sur les nerfs, et pourtant chacune de ses nouvelles lettres la plonge dans une tourmente d'angoisses. Peur de le perdre à nouveau. Peur de ne pouvoir trouver de solution pour le sauver lui. Peur de ne servir à rien. A personne. Comme toujours. Comme à chaque fois. N'être qu'un poids, une âme brisée, qui ne sait que décevoir, manquer le coche, manquer de tact. Toujours à la mauvaise place. Au mauvais endroit. Même quand elle fait tout pour être ancrée dans la réalité.

Il lui tarde de quitter Durmstrang, Alfhild. Elle redoute la rentrée prochaine comme rarement elle a redouté une rentrée. Des amis qui ne reviendront pas, des arbres qui changent de forêt. Elle sait qu'ils ne disparaissent pas. Qu'elle pourra voir Jove tous les weekends à la colocation. Mais le quotidien ici lui pèse de plus en plus. Elle rêve de la vie en dehors Alfhild. Elle rêve de sa liberté de mouvement sans cesse surveillée ici. Elle rêve d'un quotidien sans la menace d'un isolement où elle se retrouve trop souvent dernièrement. Qu'on cesse, une bonne fois pour toute, de l'enfermer partout et nulle part.

Un soupire soulève sa poitrine alors qu'elle se penche pour attraper les lanières de ses deux sacs ainsi que ses chaussures. Elle n'a pas conscience de l'heure qu'il est, juste que les couleurs grises de l'aube laisse peu à peu place aux couleurs plus chaudes d'un jour ensoleillé. Elle doit rentrer Alfhild, si elle ne veut pas risquer de croiser encore un professeur pour lui mettre une retenue. Nyx par exemple, vient un peu trop gambader dans la forêt à son goût et elle commence à sentir que l'isolement n'est pas loin de tomber également de son côté. Mais elle n'a pas le temps de pousser plus loin sa réflexion qu'une question file dans l'air vaporeux derrière elle. Un prénom qui lui fait tourner la tête en direction de la voix, trop jeune pour être celle de l'assistant de Falkenberg. Son regard surpris se pose sur le visage juvénile d'un jeune garçon qu'elle reconnait immédiatement sous une explosion de joie dans son cœur. Rine. Un sourire éclatant perce sur le visage pâle, chassant les ombres passives qui s'accumulaient sur ses traits tirés. Parce que si elle vient camper dans la forêt pour chercher le silence, et offrir, surtout, celui-ci à ses camarades de dortoir, elle n'en trouve pas moins un sommeil fuyant et des nuits trop courtes. «Dis donc, c’est pas totalement interdit de venir ici à cette heure là ? » Un rire doux s'échappe de ses lèvres alors qu'elle réalise que Rine pourrait, à juste titre, lui mettre une retenue, ou la présenter devant une autorité compétente pour le faire. Ce serait bien sa veine. Il faudra qu'elle songe, à se protéger un peu plus les prochaines fois. Peut-être au moyen d'un sort de désillusion. Mais il faudrait qu'elle trouve quelqu'un pour l'entrainer à celui-ci, car sa propre maitrise du sortilège en question laisse à désirer. A moins qu'elle ne trouve une rune qui pourrait lui octroyer un peu de répit. Une rune de repousse personne peut-être ? Elle songe qu'il faudra qu'elle note cette idée dans son cahier et, y pensant, elle est déjà en train de fouiller dans son sac à sa recherche, tout en gardant un visage enthousiaste tourné vers le jeune garçon.
« Oh ! Rine, c'est un plaisir de te voir ! Comment tu vas ? J'adore le lac à cette heure-là. Regarde la brume, on dirait qu'elle va avaler la terre alentour. » Et c'est vrai que le spectacle est beau, enfin selon son propre avis qui n'engage que elle. Puis, haussant les épaules en réponse à la question de son interlocuteur, elle lâche un léger « Ah, le voilà. » en tirant le carnet de son sac pour y inscrire rapidement son idée de rune de repousse humain, avant de replonger le tout dans son sac et de reporter son attention sur lui. « A dire vrai j'étais pas en train de venir mais plutôt de rentrer. Est-ce que ça compte quand même comme interdit ? Totalement ? » Elle grimace Alfhild, sachant très bien qu'elle joue avec les mots. Elle se sait en tort, on le lui a suffisamment répété et répété à coup de encore vous Mørk qu'elle est même étonnée qu'un sortilège à son nom n'ai pas encore été posé pour former une barrière invisible à l'orée du bois. « Mais qu'est-ce que tu fais ici toi aussi si tôt ? C'est pas plutôt le domaine du garde-chasse ? » Véritable curiosité animée par le plaisir simple de croiser celui dont elle porte une amitié toute particulière. Presque comme un petit frère qu'elle aurait aimé pouvoir s'occuper avec plus de force. Et non l'abandonner aux mains d'Oda comme elle l'avait fait. Dreymir profite de cette réflexion déplacée pour sortir, luisante de rosée, des herbes folles qui entourent le lac, et venir se frotter contre les jambes de sa sorcière.