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I guess the hardest part of getting old is that some people that you love don't (Freyda)
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Markus Falkenberg
Markus Falkenberg
LÆRERTEAM Den som talar mycket säger sällan vad som är bra
25 juillet 2022 - Cimetière de Hayrtøy

Les visages se succèdent, les phrases vides aussi et il ne retient rien, non rien, si ce n’est que la cravate sur son veston est mal nouée. Il s’attache à ce détail trivial comme à une corde, l’esprit vide, le cœur brûlé, l’âme noyée. « Mes condoléances, Markus. » Il a envie de foutre son poing au visage du type qui vient de lui adresser la parole, mais il ne le fait pas, parce qu’il paraît que ce serait indécent de frapper le petit-ami d’Elsa juste avant son enterrement. Ou plutôt l’ex petit-ami. Il ne s’habitue pas à penser à elle au passé. À faire des plans dans lesquels elle ne figure plus, à former des phrases à son sujet qu’il ne peut conjuguer au futur. Est-ce que l’homme note la menace qui plane dans ses yeux d’un bleu trop sombre et dans sa machoîre momentanément crispée ? Peut-être. Il ébauche un mince rictus, secoue la tête, puis se dirige dans une autre direction. À droite ou à gauche, il n’a pas remarqué. Et il s’en fout éperdument, tant qu’il se barre avec ses sympathies creuses et sa gueule de connard.

D’autres mains viennent serrer la sienne. Ses doigts, ni trop moites, ni trop chauds, ne fuient pas l’agaçant protocole. Combien de gens lui ont parlé ? Il n’a pas compté. Combien sont venus ? Il a déjà oublié leur existence. Tout ce dont il se rappelle et tout ce qui compte, c’est qu’elle n’est plus là. Tout le reste est secondaire.

Et pourtant, il se refuse de penser à elle. À son horrible fin. Il ne s’oblige pas à garder un air neutre : c’est naturel. Son corps est engourdi, sa conscience aussi. Sa douleur est glacée, anesthésiée. Elle éclate seulement par vagues violentes, d’un coup, de temps à autre, avant que son esprit ne replonge dans la torpeur, dans le voile du déni et dans l’engourdissement des sens.

Il a conscience d’avoir porté son cercueil. La cérémonie était moldue, vu la famille d’Elsa ; tout est effectué sans magie, en raison de la présence dans l’assistance de personnes qui ne savent rien de leur monde. Mais même si tout avait été fait selon les convenances sorcières…Il aurait quand même voulu porter son cercueil, sans utiliser sa baguette. Parce que tenir ces foutues poignées, pour l’amener dans son ultime demeure, c’est être là pour elle. C’est la soutenir une dernière fois. C’est avoir un moment de plus à ses côtés.

Les gens se sont rassemblés autour du trou, en bavardant. Son cœur se serre, sa tête aussi et tous les sons se mélangent : le moindre éclat de rire lui semble incroyablement énervant. Il voudrait tous les faire taire. Leur crier de fermer leur gueule. Leur demander de foutre le camp, s’ils se souciaient aussi peu d’Elsa. Et en même temps, il les comprend. De parler d’autre chose. De sourire, même. De faire comme s’ils se trouvaient dans un café, plutôt que dans un cimetière. Un lieu bordé d’arbres, sur une petite falaise, avec une vue magnifique en contrebas, mais un cimetière tout de même. Chacun gère comme il peut.  Il n’a simplement pas la patience pour supporter leurs stratégies d’adaptation. Ou leur insouciance. Parce qu’il y a aussi dans ces gens ceux qui ne sont venus que parce que, dans l’indifférence la plus totale.  Ces personnes à qui il voudrait hurler en quoi Elsa était merveilleuse et tout ce qu’ils ont manqué, à ne pas la côtoyer.

Le cercueil descend, soutenu par des cordes, et il sent le bras de Magni se resserrer autour de lui. Depuis combien de temps est-il à ses côtés ? Depuis toujours, peut-être. Il n’a pas remarqué. Il ne remarque plus rien. Il vit, il respire, il parle, écoute, mais par réflexe. Il n’assimile pas. Et lorsque les dernières paroles d’aurevoir sont prononcées, lorsqu’une grue – bordel une grue ? foutu moldu – commence à mettre de la terre sur celle qui a été une partie de sa vie, il émerge brusquement. C’est lui qu’on enterre, avec elle. Et toute la scène lui semble incroyablement grotesque : l’appareil moldu, les gens qui s’éloignent déjà pour la courte réception qui a lieu après, et le soleil qui brille, comme s’il en avait encore le droit. Pas de pluie, d’atmosphère triste ou de silence. Trop de sons, des couleurs, des fleurs. La vie continue, même si sa meilleure amie n’est plus là.

On dit adieu ou à bientôt ? On crie pourquoi ou tu me manques déjà? On choisit la colère ou la tristesse ? La rancœur ou la détresse ? L’incompréhension ou l’acceptation ?  Et on porte quel masque ? Celui du type en deuil, avec des yeux cernées de lignes mauves ? Ou celui de l’indifférent, au visage clos et à la poignée de main trop ferme ? Le temps joue à la roulette. Tout tourne trop vite ou trop lentement, dès qu’il y a beaucoup à perdre. Les bras qui l’entouraient se sont éloignés. Magni aussi. Il n’a pas relevé son excuse pour son court départ, ne se souvient même plus de ce qu’il a répondu. Un haussement d’épaules ou un hochement de tête ? Peut-être les deux. Il a profité de sa nouvelle solitude pour échapper à la vue du trou qui se remplit. La grue l’écoeure. C’est trop mécanique, trop réel, trop concret. Trop ridicule. Parce que sa tête s’oppose encore à ce que ce soit Elsa, sous la terre. Elsa tellement vivante une semaine plus tôt. Elsa qui lui racontait ses déboires amoureux, Elsa dont il nouait patiemment les cheveux, parce qu’ils le font depuis qu’ils sont gosses, Elsa qui prévoyait partir bientôt en expédition, Elsa éclatante de lumière.

Sa meilleure amie. Une partie de lui, un fragment de sa vie. Éteinte, pour toujours.

Les yeux de Markus s’obscurcissent et il glisse une main sur ses paupières, distraitement, tout en se dirigeant lentement vers le bord de la falaise. Il ne remarque pas une silhouette qu’il connaît bien, qu’il a vue plus tôt sans réussir à s’y attarder. Il s’arrête à quelques mètres du bord, jetant un œil en contrebas, où l’on peut apercevoir un petit lac, entouré d’arbres. Il retient un frisson, plongeant les mains dans les poches de son smoking.

Il la voit à la fois partout et nulle part.

Il la voit dans le gémissement des arbres à Änggårdsbergen. Il la voit dans l’odeur de caramel salé qui embaume leur boulangerie préféré. Il la voit dans le fleurissement des plantes dont elle s’occupait et qui continuent d’exhaler la vie, sans se soucier de la mort. Maintenant, ce sont les adultes qui gémissent, c’est son corps qu’on embaume, c’est son cercueil qu’on fleurit.

Il la voit dans ses rêves.

Dans l’absence de ses moqueries lorsqu’il prend son café. Dans l’absence de son rire le soir, l’absence de son hibou le matin, l’absence de sa main lorsqu’ils reconstruisent aujourd’hui et demain. L’absence de sa voix. L’absence de ses mots. L’absence de son amitié. L’absence de sa présence. L’absence de sa bienveillance.

L’absence. Partout. Dans chaque geste qu’il faisait sans y penser, mais qui est maintenant lourd d’une présence inexistante. S’habiller ; songer aux commentaires moqueurs qu’elle aurait fait sur sa chemise. Signer son courrier ; réfléchir à cette fois où elle avait analysé espièglement son écriture. Préparer un repas : avoir le réflexe de lui demander de goûter, pour s’amuser de son rictus de dégoût devant ses mélanges. Se doucher : l’entendre tambouriner contre la porte, comme lorsqu’elle râlait qu’il prenait trop de temps.

Il est seul, maintenant. Il n’entendra plus jamais son rire de fin de soirée. Il ne recevra plus jamais de lettres de sa part. Il ne verra plus son sourire taquin, lorsqu’elle s’apprête à critiquer la quantité de lait qu’il met dans son espresso. Elle ne sera plus là pour s’amuser de son amour des chemises à carreaux. Il n’y aura plus personne qui cognera pour le faire sortir de la douche, personne pour dire qu’il ne doit pas mettre une courgette dans un gâteau. Seul et en même temps, si plein d’elle. Envahi par leurs réminiscences communes, figé par leur amitié qui a survécu aux années, mais qui a oublié de la faire survivre en parallèle.

Une larme coule sur sa joue. Il l’essuie d’un geste agacé, n’entendant qu’à ce moment des pas non loin de lui. « J’suis pas d’humeur à discuter. » Voix rauque, phrase adressée à n’importe qui. Parce que n’importe qui, qui n’est pas elle, n’a aucune importance actuellement.
Freyda Stavanger
Freyda Stavanger
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
      
Si il y avait bien une chose dont se targuait Freyda, c'était d'être chez elle partout, confortable, en terrain connu même en terre inconnue. Qu'elle soit la bienvenue ou non, elle faisait de l'endroit dans lequel elle se trouvait son chez soi provisoire, occupant l'espace avec une assurance désinvolte, partant toujours du principe que sa présence, au pire, ne changeait rien du tout et, au mieux, apportait une sacrée amélioration au petit coin de monde qui devenait sa terre d'accueil provisoire.
Et si, malgré tout ce qu'elle essayait de s'en convaincre, elle se sentait un peu décalée, elle n'oubliait jamais que tout était dans l'apparence, levant alors le menton un peu plus haut et dévoilant un sourire encore un peu plus éclatant. Jamais au grand jamais il ne lui fallait laisser apparaître une quelconque faiblesse.

Comme à toute règle, il y avait des exceptions. Elle qui était d'ordinaire ravie d'être sur le devant de la scène essayait aujourd'hui de passer inaperçue. Il y avait des jours et des endroits où avoir le sentiment de ne pas être la bienvenue pouvait vous broyer à vous en laisser des séquelles éternelles.
Le sourire en berne, les yeux voilés par une émotion qu'elle n'aurait su définir avec précision, Freyda n'était ce jour-là qu'une parodie d'elle-même, imaginée par quelqu'un qui ne la connaissait définitivement pas. Ses habits bariolés et fantasques avaient laissé la place à une tenue sobre et sombre, quand, dans sa poche, gisait, froissée, une enveloppe bordée de noir.
Si la sensation d'irréel, à la lecture de la courte lettre, avait laissé ne serait-ce qu'un peu d'espace à ses pensées, peut-être la jeune femme se serait-elle posée la question du qui ou du comment. Qui avait songé, dans un moment pareil, à lui envoyer la nouvelle ? Comment cet·te inconnu·e avait-iel seulement réussi à joindre la nomade qu'elle était ? Mais ces questions étaient d'une vacuité sans nom face au poids dont ces quelques mots avaient lesté sa poitrine.

Comment une douzaine de mots, rédigée d'une écriture hachée, pouvait-elle mettre un point final, aussi brutal et soudain, à l'existence de quelqu'un ?
Il y avait des questions, dont les réponses, aux abonnées absentes, ne faisaient que tournoyer sans fin jusqu'à perdre toute signification.

Digne et discrète, Freyda s'était tenue en retrait de la foule, témointe d'un cérémonial auquel son esprit avait du mal à accorder le moindre sens. Elle avait éhontément nié la boule qui lui obstruait la gorge, lui refusant le droit de déborder jusqu'à ses yeux.
Oui c'était exactement cela : tout ceci n'avait strictement aucun sens.
Comment le souvenir de quelqu'une d'aussi solaire et lumineuse pouvait-il s'être métamorphosé en une foule tout de noir vêtue venue lui rendre un dernier hommage ? Il y avait quelque chose de foncièrement bancal dans cette péripétie du destin. Bancal et insensé.

Il lui sembla soudain, s'extraire la réalité, comme si une bulle l'entourait amoindrissant toutes ses sensations. Elle regardait mais ne voyait pas, elle écoutait mais n'entendait rien. Ce détachement soudain lui donnait l'impression d'assister en spectatrice à la scène d'une mauvaise pièce, où chaque chose se trouvait à un demi-pas de là où elle devait être. Une discordance à grande échelle qui l'empêchait d'être pleinement là.
Elle s'en voulait de ne pas réussir à s'ancrer dans l'ici et maintenant, de ne pas joindre ses émotions exacerbées à celles de la foule. Un enterrement était fait pour les vivants, pour exorciser ensemble un peu de la peine que tou·te·s ressentait après la disparition d'un être cher. Pour transcender en une seule voix dotée de mille nuances la douleur et le manque.
Un bourdonnement semblait siffler à ses oreilles, faisant obstacle à sa perception de la réalité. Peut-être l'annonce était-elle trop fraîche pour être réelle ? Sa tête avait enregistré l'information : Elsa avait cessé d'exister. Mais le message n'était pas parvenu jusqu'à son cœur. C'était un trop grand blasphème de l'existence d'envisager, seulement un instant, qu'elle ne chemine plus dans le même monde que Freyda. Ça n'avait aucun sens.
Cela faisait un moment que leurs routes ne se croisaient plus que rarement, et pourtant, c'était une constante dans son existence de savoir qu'Elsa était là, quelque part, à illuminer la vie de quiconque avait la chance de croiser sa route.
Cela paraissait juste inconcevable que le monde ait ainsi basculé sans qu'elle n'en sache rien.

Et puis, brusquement, son cœur se prit l'information en pleine face. Le réel lui tomba dessus, sans crier gare. Ses yeux venaient d'accrocher une silhouette qu'elle ne pouvait ignorer. La personnification de ce que sa tête lui criait depuis qu'elle avait ouvert cette enveloppe maudite.
Markus.
Son cœur se brisa. La réalité l'emporta.
La boule dans sa gorge se transforma en éruption lacrymale.

Le filtre qui s'était étiré entre elle et le monde disparut, la brume qui s'était emparée de ses sens se dissipa et Freyda ressentit tout en un clin d'œil. Sa sensibilité sembla imploser et son empathie absorber la douleur qui l'entourait. Non, ce n'était pas vraiment ça. Elle avait l'impression que quelque chose avait fait transplaner la peine immense de Markus en plein dans sa poitrine. Eut-elle été capable de nourrir une pensée sensée qu'elle aurait deviné être bien loin du compte.

Quand le premier sanglot la secoua,  elle s'écarta encore un peu plus de la foule. Des autres.
Elle avait toujours détesté pleurer devant des inconnus et ne souhaitait pas offrir le spectacle d'une anonyme éplorée...encore devoir justifier en mots sa présence et sa peine.

Loin des regards, ses larmes inondaient son visage en vagues successives.
C'étaient tous les petits deuils de la vie qui trouvaient également là leur exutoire. La peur qui lui tenaillait les entrailles quand Sierra disparaissait quinze jours ou un mois sans donner signe de vie, les petites vexations de l'inconnu, charmant, qui refusait ses avances sans y regarder à deux fois, l'angoisse de ne plus savoir subvenir aux besoins de sa troupe, l'incertitude qui collait à ses basques mieux qu'une ombre...toutes les petites piques de l'existence qui ne méritaient pas de larmes mais qui, à chaque fois, venait marquer son cœur d'une petite entaille.
Mais surtout, elle pleurait la perte de quelqu'un qui lui avait été un jour très chère, qui avait une place un peu à part dans ses souvenirs lointains et plus récents...et l'idée que ce feu de joie qu'était Elsa n'illuminerait plus jamais ses jours. C'était cela, le deuil, une liste de souvenirs dont la liste, tronquée,  ne s'allongerait jamais plus.


Ses glandes lacrymales finirent par s'assécher.
La cérémonie touchait à sa fin.

La tentation de s'éclipser rapidement était grande. Un besoin trop impératif pour ne pas l'effrayer un peu.
Mais Freyda se faisait l'effet d'une intruse.
Elle esquissa quelques pas encore un peu plus à l'écart.
Sortie de nulle part, une voix familière brisa doucement le silence dont elle s'était entourée.

« Freyda. »

Un œil non averti aurait été bien en peine de trouver l'origine de ce timbre aux accents chauds. Il fallut à Freyda une demi-seconde pour repérer une forme aux contours floues qui se fondait dans le paysage. Peu désireuse d'expliquer la présence d'un perroquet des montagnes à ses côtés, elle avait soumis Goldsworthy, son fylgia, à un sortilège de désillusion (avec son consentement, cela allait sans dire).

« Va le voir. »

Comme souvent, son fylgia s'était fait l'écho des secrets de son cœur.
Il y avait longtemps qu'elle ne s'effrayait plus qu'il la perce si bien à jour.
Goldsworthy se révélait bien souvent être l'impulsion qui lui manquait pour être pleinement elle-même.

Son regard se tourna vers Markus, sans avoir besoin de le chercher plus de quelques secondes.
Elle qui était si à l'aise en société se sentait soudainement gauche et empotée.

« Et arrête de réfléchir ! »


Les mots qu'il lui adressa, alors qu'elle approchait, aurait pu passer pour une rebuffade. Une autre qu'elle aurait probablement tourné les talons. Diable ! La version d'elle-même quinze minutes plus tôt aurait probablement tourné les talons !
Ces quelques mots lui firent faire deux pas en avant.
En silence.
Elle qu'il fallait museler face à un public se trouvait muette.
Mais un geste valait parfois un millier de paroles. Et le silence valait autant d'hommages.

Freyda s'approcha jusqu'à être à une distance raisonnable de Markus. Tendit un poing qui se retourna lentement, avec les doigts qui s'ouvraient comme des pétales. Dans la paume de sa main, offerte, quelques graines luisaient de l'aura bleutée des portoloins.
Des graines à planter avec une offre vers un ailleurs.

La mort défaisait. C'était à eux, vivants de faire. De construire, créer, de continuer à nourrir la roue du temps. en parsemant, ça et là, des fragments de souvenirs pour que les disparus continuent à cheminer à leurs côtés.
Planter la vie était son rituel à chaque fois que la mort s'invitait dans son paysage personnel. Elle ignorait si c'était son esprit de contradiction ou sa volonté farouche de se sentir vivante, mais c'était sa manière de réagir à tout.

La jeune femme refusa de réfléchir. Échoua.
Le creux de sa main lui sembla alors futile.
Mais qu'offrait-on, en vérité, à quelqu'un qui voyait son monde s'écrouler ? Une poignée d'espoir ? L'assurance qu'il y avait un demain ?