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You turned the corner right on time • Jasper (FB)
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Ying Yue Amundsen
Ying Yue Amundsen
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
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You turned the corner right on time

@Jasper Strandgaard • 9 novembre 2022 - soirée


« Ca va Ying Yue, fait pas cette tête, la soirée n'était pas si exceptionnelle. Promis on te laissera la priorité sur les filles ce soir. » Mon bras passé par-dessus l’épaule de Jens, je le repousse d’un coup de poing pourtant non armé qui l'envoie tituber contre le mur. Le rire des camarades du régiment accompagne le juron qui m'est destiné en réponse. La lune pleine de la nuit précédente illumine notre sortie nocturne après plusieurs semaines passées en mer. La deuxième sortie en ville les concernant, car mes activités nocturnes de la nuit passées avaient été bien différentes des leurs. Jens avait fini dans un sale état, comme souvent, et s'était réveillé dans une chambre envahie de chats. Il s'était lancé dans la description approximative de sa conquête d'une nuit lorsqu'il m'avait jeter sa boutade qui lui vaudra peut-être un bleu demain matin. On pas, j'en sais rien, je m'en contre-fiche et lui aussi.

La porte du bar s'ouvre dans une cacophonie de bruits et d'odeurs diverses. On est nombreux pas tout le régiment heureusement, seulement quelques uns du noyau central, les huit pépites du huitième régiment Sjøbjørn. Le lieu est déjà bien rempli mais on a la prestance pour nous et surtout le volume sonore du rire de Torstenn et les blagues de Jens qui déclenchent des séries de bousculades agrémentées de coup de poings dans nos rangs. C'est bruyant des marines qui reviennent d'une longue mission en pleine mer. Une mission sans escale, sans trace visible sur les cartes marines, sans écrit dans les registres civils. Le genre de mission aux dossiers scellés de sceaux magiques « secret défense » qui laissent présager une floppée de nouveaux regards vitreux quand la fatigue et les images auront déchirées le voile d'euphorie de l'alcool. Nos ennemis ne sont pas toujours humains, j'en sais forcément quelque chose, mais les batailles ne sont pas moins difficiles à traverser. La cruauté de certaines créatures peuvent être plus difficile à passer outre par leurs côtés spectaculaires. Je voudrais dire que ça me touche moins que les autres. Que je fais pas de cauchemars, et c'est vrai que j'en fais moins que certains aidé par la sauvagerie du loup qui transforme plus facilement certaines situations en instinct de jeu et de chasse. Je leur fait croire souvent que je rien ne m'atteint vraiment. Quand iels sont trop fatigués, c'est mon rôle de leur vider la tête. De tourner les situations en décision, de recréer l'énergie du chaos qui libère le rire et l'endorphine qui va avec. C'est important. Alors je ne manque pas d'idées pour ce soir et je paye la première tournée avant de m'installer confortablement à une table libérée magiquement - presque de force - par Thullen et Fridha qui n'ont pas leur pareil pour pousser les autres vers la sortie sans avoir l'air de le faire. Un peu de pression par leur aura autoritaire, quelques coups de coudes mal placés par inadvertance, et une conversation animée un peu trop forte sur leur dernière expérience d'un corps déchiqueté par les griffes d'un kappa.

« Évidemment qu'on prend les paris ! Je mets Amundsen Løjtnant sans hésitation. » La voix grave de Torstenn éclate comme un coup de tonnerre tandis qu'il pose sa pinte vide théâtralement sur la table. Les conversations se coupent dans notre petit groupe pour porter leur total attention sur lui et Fridha qui semblent s'être lancés dans une discussion sur les conséquences possibles de cette mission réussie et de nos faits de guerre qui devraient être remontés jusqu'aux oreilles du Kommandør. « Très bien, à vos paris les gars. Moi je mise sur Jens et son incroyable tour de passe-passe pour nous sortir de la mélasse le canot trois qui s'était embourbé. » J'écoute, attentif, note chaque prise de risque et inscrit les montants correspondant avant de sortir rapidement la valeur des cotes de chacun pour qu'ils puissent réajuster leurs dons s'ils le souhaitent. Si on me posait réellement la question, je prendrais évidemment les paris pour moi-même, je connais les défauts de chacun, ils ont tous individuellement fait des choses intéressantes, mais les ordres d'urgence et la tactique, c'est moi qui l'est insufflée. Cette promotion je l'attends depuis trois mois, elle m'agace parce qu'elle a déjà été délayée la dernière fois pour des raisons qui ne nous ont pas été communiquées. Si elle devait me passer sous le nez une deuxième fois, tout le monde autour de cette table sait que le régiment en pâtirait forcément. « Bon, la deuxième est pour moi. » Jens se lève et je le suis du regard, un sourire narquois sur les lèvres. Mon regard se déploie légèrement vers le reste de la salle toujours aussi vivante avant de tomber sur un visage connu. Les yeux s'accrochent au visage passablement joyeux, et mes traits s'illuminent. Sans trop réfléchir je me lève d'un bond sous les regards surpris des camarades. « Je reviens, je vais saluer un pote. » Une seule explication avant de filer entre les tables et les chaises, jusqu'à celle de Jasper. Sans me poser la question de savoir s'il est seul ou non ou s'il attend quelqu'un je me glisse sur la banquette à ses côtés trop enthousiaste avant de claquer une main sur son épaule comme j'ai l'habitude de le faire avec pas mal de gens : « Jasper ! Comment tu vas ? Ça fait longtemps non ? J'ai l'impression que ça fait six mois depuis la dernière fois. Qu'est-ce-que tu deviens ? » Je détaille rapidement sa tête tout en espérant qu'il va bien, parce que je n'ai pas entièrement envie d'entendre des états d'âmes trop éloignés de mon propre besoin de railleries et de bonne humeur. « J'ai appris ce matin que tu avais fait parler de toi chez les Douze. Enfin plutôt ta fiancée. Ex-fiancée j'imagine ? Incroyable cette histoire. C'est vrai ou ce sont que des ragots des vieux patriarches en manque de thé à déverser ? » Trop enthousiaste peut-être, mais l'histoire avait l'air croustillante quand Père en avait parlé au café après notre retour au manoir. Et après une énième remarque de Capella sur la difficulté pour moi de trouver du temps pour le chercher un bon parti en étant tous les trois mois parti sur les flots.

Jasper Strandgaard
Jasper Strandgaard
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You turned the corner right on time
C'est le deuxième bar qu'il fait. Il avait tenté sa chance au Sorcier Errant, son point de chute habituel et préféré en temps normal mais le regard aigu du patron braqué sur sa nuque durant tout le début de la soirée l'avait poussé à partir. Il savait que l'être ne pouvait pas être au courant de toute la situation. Pas encore. C'était trop tôt. Il ne savait même pas si Ina allait vraiment décider de tout ébruiter à la face du monde ou pas. Mais le fait était qu'il le fixait quand même. Alors, attiré par l'aura sombre, colérique et malheureuse qu'il dégageait ? Ou juste… Un peu plus dans les confidences des grands que ce qu'il laissait entendre ou soupçonner ? Son ancien patron avait toujours eu cette aura un peu mystérieuse autour de lui - dû à sa nature vampirique, déjà, mais également par son attitude, sa manière de parler, de sembler tout savoir, tout le temps… Il ne connaissait même pas son nom de famille, pour autant qu'il sache il pourrait lui-même être des Douze. Ça expliquerait beaucoup.
Bref. Dans tous les cas, il n'avait pas la moindre envie de lui parler, même s'il l'appréciait beaucoup. Parler tout court, d'ailleurs, n'était vraiment pas dans ses plans. Boire jusqu'à rouler pathétiquement sous la première table venue, ça, oui, avec plaisir. Oublier les dix derniers jours dans les fonds de verre qu'il ne prend plus la peine de compter, comme il s'emploie à le faire chaque fois depuis cette fameuse date, évidemment. Parler ? Non. Non, il ne veut pas faire ça. Vraiment pas. Il veut que son esprit se floute, que son regard ne soit plus capable de se fixer sur quoique ce soit, qu'il ne sache plus épeler son propre prénom et qu'il oublie jusqu'au nom de famille qu'il aurait dû accoler à ce dernier, un jour.
Un jour qui n'arriverait plus.
Le verre est vidé d'une traite, et d'un geste sec, sans un mot, il en demande un autre. Le serveur le voit, le verre est apporté rapidement. Ses yeux gris ternes contemplent, songeur, le liquide ambré. Whisky ? Peut-être. Il ne sait plus ce qu'il a commandé. Peu importe.  Ça brûle la gorge et ça brume la tête. C'est tout ce qu'il demande.
Mais ça ne lui cache pas encore les yeux d'Ina. Ils apparaissent toujours dans sa tête, tristes, inquiets. Amoureux. Emplis de larmes. En colère. Trahis.
Mais c'est lui qui a été trahi, dans l'histoire. Elle n'a putain de pas le droit de le fixer comme s'il était celui qui venait d'apporter cette nouvelle donnée dans la putain d'équation de leur vie, merde ! Ses poings se serrent à lui faire mal alors qu'il fusille le fond du verre comme s'il était responsable. La colère toujours présente au fond de son ventre depuis le 30 Octobre se remet à brûler sourdement, douloureusement, enflant jusque dans sa poitrine comme si elle cherchait un nouvel exutoire. Une nouvelle possibilité d'exploser et de tout brûler à nouveau sur son passage… Comme s'il restait quelque chose à brûler. Les mèches sombres prennent une teinte acier, mais les yeux restent ternes. Même la colère n'est pas suffisante pour réduire la peine en cendre.

Ses doigts tremblant de trop de sentiments violents attrapent le verre pour en boire la moitié d'une traite, et quand il le repose dans un bruit sourd, une silhouette se glisse sur la banquette près de lui et une main claque sur son épaule, le faisant se raidir sèchement, les contacts humains ayant été… Très limités, ces derniers jours.
Le seul dont il se souvient, c'est le poing de Markus dans sa gueule, c'est dire. Il en a toujours la marque, d'ailleurs.
Prêt à mordre, il redresse la tête pour toiser l'intrus avec une colère sourde mais se fige en constatant de qui il s'agit, « Jasper ! Comment tu vas ? Ça fait longtemps non ? J'ai l'impression que ça fait six mois depuis la dernière fois. Qu'est-ce-que tu deviens ? » Ying Yue ?   « Ying Yue.» Il répète à voix haute en guise de salutation, un peu surpris, beaucoup confus. Ça faisait… Un sacré moment, effectivement. Ying et lui se voyait souvent avec Fred, et puis.. Eh bien, Fred… Bref. Eux deux se voyaient de temps en temps, Jasper en était toujours réellement heureux mais c'est vrai que la dernière fois remontait à un sacré moment maintenant. Un rictus étire ses lèvres à ses derniers mots. Qu'est ce que je deviens ? Oh. Une épave alcoolique rongée de colère semble être le chemin qu'il prenait avec le plus d'enthousiasme, actuellement. « J'ai appris ce matin que tu avais fait parler de toi chez les Douze. Enfin plutôt ta fiancée. Ex-fiancée j'imagine ? Incroyable cette histoire. C'est vrai ou ce sont que des ragots des vieux patriarches en manque de thé à déverser ? » Et apparemment Ying Yue était plus ou moins au courant de ce qui venait de lancer sa nouvelle carrière à succès.  Il ne peut pas s'en empêcher, l'enthousiasme et la bonne humeur du loup résonnent juste tellement bizarrement avec sa propre humeur, avec la situation, avec le champ de ruines qu'est devenue sa vie actuellement qu'il rit. Un rire rauque, un peu amusé, beaucoup teinté d'amertume. Cela répondait donc à sa question : L'histoire se répandait. Ça ne le surprenait pas réellement. « Salut, Ying. Je suis heureux de te voir.» Il lâche, le rire éteint aussi vite qu'il a gonflé dans sa gorge, « J'sais pas si ça fait six mois, mais ça fait trop longtemps à mon goût. » Son regard est faussement réprobateur avant de se détourner vers son verre, le contemplant une seconde puis se décidant à en boire une longue gorgée, « J'crois que je risque plus de faire beaucoup parler de moi chez les Douze, tu sais.» Le ton est docte, neutre. Comme si ça ne lui faisait rien. Mais rien n'était plus faux que ça. C'est quelque chose qu'il commence lentement à réaliser et ça ne fait que gonfler l'amertume acide et la colère brûlante qui le rongent en tandem. « Parce que, ouais, t'as bien entendu. J'imagine que les vieux enveniment joyeusement le truc entre eux parce que sinon les pauses cafés seraient trop courtes, mais… Ouais.» Il hausse une épaule, « In- Mes ex-beaux parents ont joyeusement adopté une née moldue sans rien dire à personne et ont été visiblement suffisamment stupides pour garder les papiers à portée de main.» Parce qu'en plus de la colère trahie qu'il a envers elle, c'est de la fureur qu'il tourne contre ses beaux-parents - ex, putain, ex beau parents - une fureur qui teinte brièvement sa voix. Une rage presque haineuse. Une part de lui ne peut s'empêcher de se dire que s'il n'avait pas su, si elle n'avait pas su, alors il n'aurait pas été obligé de rompre, il n'aurait pas été obligé de choisir entre elle, les sentiments qu'il lui porte - portait - et ses principes, son éducation, ses désirs pour son futur. Personne n'aurait su. Ni lui, ni elle, ni personne. Et tout aurait pu continuer comme si de rien n'était. Iels seraient toujours ensemble, planifiant leur vie, leur futur famille qu'iels espéraient bien agrandir, leur... « Et toi ? Tu traîne dans les bars pour faire le plein de ragots, c'est ça ?» Son rictus disparaît derrière son verre qu'il vide à nouveau comme s'il pouvait faire disparaître ses pensées en même temps que l'alcool, levant ensuite une main pour appeler le serveur. Il gratifie son ami d'un haussement de sourcil interrogatif pendant que, sous une table derrière lui, Vidar se roule en une boule de poils un peu plus étroite et silencieuse.
Codage par Libella sur Graphiorum
Ying Yue Amundsen
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@Jasper Strandgaard • 9 novembre 2022 - soirée


« Ying Yue. » Au ton presque incrédule avec lequel Jasper prononce mon prénom je peux en déduire que son état d'ébriété est aussi élevé que l'odeur de son souffle épicé le laisse supposer. Un court instant je regrette d'avoir saisi l'opportunité de sa presence dans le bar pour venir prendre de ses nouvelles, mais une étude plus approfondie de son air, de la couleur de ses cheveux, et de son attitude générale me fait étrangement rester et continuer sur ma lancée. Est-ce que j'aurais agi de la même façon pour lui si la situation s'était déroulée une année en arrière ? Probablement pas. Mais il faut bien reconnaître que depuis que ce connard de Mørk nous a rayé de ses fréquentations sans même un mot d'explication, le Strandgraad est devenu une personne plus qu'intéressante. Si au départ je m'étais surtout rapproché de lui pour savoir si, de son côté, il avait plus d'informations quant à l'attitude de Fredrikke, et pour pouvoir l'insulter copieusement avec une personne partageant ma rancœur, au fil des semaines et désormais des mois, j'avais peu à peu délaissé cette envie première pour apprécier la compagnie de Jasper dans son unicité et sa singularité. Il m'avait toujours été sympathique, et utile à sa façon, aujourd'hui il m'est devenu amical, je dois bien le reconnaître à la façon qu'ont les nerfs de vibrer avec un pincement de cœur dans l'éclat de rire aussi bien amusé qu'amer et déchirant. J'ai tapé juste avec mes questions, faut croire. Li-Zhu n'est pas du genre à colporter de fausses rumeurs de salon. Je n'ai pas douté une seconde que les nouvelles apportées étaient nimbées d'une vérité blanche.  « Salut, Ying. Je suis heureux de te voir. J'sais pas si ça fait six mois, mais ça fait trop longtemps à mon goût. » Je claque une nouvelle fois ma main sur son épaule, partageant ce constat sur la longueur exagérée depuis notre dernière rencontre. Une distance temporelle dont je suis le seul responsable considérant les nombreuses semaines en mer que je viens de passer. C'est le jeu quand on fréquente un marine, on s'expose à le voir par intermittence, en pointillés. Parfois trop présent et encombrant, parfois trop distant. « J'crois que je risque plus de faire beaucoup parler de moi chez les Douze, tu sais.» Mon sourire s'étiole lentement, glissant vers une expression plus neutre, bien qu'encore foncièrement plein d'une énergie enthousiaste je ne peux que saisir la réalité de cette considération. Sans mariage à venir avec une des autres familles de Douze, le Strandgraad ne redevient plus que ça, un de nom exclu des soirées importantes de la haute société. Bien regrettable à mon avis, passer ces soirées en bonne compagnie comme celle de Jasper est toujours un plaisir. Il va me falloir me trouver d'autres sources d'inspirations pour les prochaines fois. L'occasion, peut-être, de mettre doucement en place le plan qui avait germé dans ma tête ces derniers temps concernant une possible prétendue prétendante au épousailles avec Ying Yue Amundsen. « Parce que, ouais, t'as bien entendu. J'imagine que les vieux enveniment joyeusement le truc entre eux parce que sinon les pauses cafés seraient trop courtes, mais… Ouais. In- Mes ex-beaux parents ont joyeusement adopté une née moldue sans rien dire à personne et ont été visiblement suffisamment stupides pour garder les papiers à portée de main.» De l'histoire je n'ai eu que la version officielle, les grandes lignes pleines de conséquences tranchantes et factuelles : “les Falkenberg ont adopté une née moldue métamorphomage, Ina l'a découvert récemment et en à fait esclandre en tapant du pied dans la fourmilière. Les Strandgraad sont plus remontés que jamais face à cette humiliation. Connaissant la fourberie des Falkenberg on peut croire facilement que cela visait à salir un peu plus le sang des Strandgraad.” Sous-entendu, en tant que familles alliées, on se doit de soutenir les Strandgraad dans cette idée et ne montrer aucune complaisance envers les autres pour les prochains mois, voire année. De quoi ajouter un peu de sel pour les prochaines rencontres des Douze. Il me tarde d'observer par moi-même toutes ces jolies nouvelles tensions, et d'y apporter ma propre contribution. « Et toi ? Tu traîne dans les bars pour faire le plein de ragots, c'est ça ? » Un sourcil se dresse, désagréablement surpris. Exagéré et aussi faux que le regard dédaigneux qui l'accompagne. « Moi ? Soupçonné de chercher les ragots de comptoir. Outrageant, Strandgraad. » L'enthousiasme perce toujours derrière l'écran de ma fausse remontrance. Avisant le serveur qui se dirige vers nous je prends les devants sans la moindre gêne commandant d'un ton autoritaire et sans appel « Deux London Mule » tandis que Bølga s'éloigne en silence de la table pour aller retrouver les autres dont les rires nous parviennent facilement. Il est sans doute parti prévenir Jens que ma petite éclipse sera plus longue que prévue. En effet, mon attention déjà entièrement reportée vers Jasper ma main attrape sa mâchoire aux allures pâteuse dans un sourire en coin. « Je suis très curieux de savoir comment la révélation a eu lieu. Li-Zhu n'a été que chaleureux envers les Falkenberg et leurs coups tordus. Crois-moi vaut mieux ne pas faire parler de toi dans les Douze pour les prochains mois, plutôt que de faire parler de toi comme celui qui a tiré un peu plus les Strandgraad vers le fond. Mais avant, rassure-moi tu tires pas cette tronche à cause d'elle ? » D'un geste de poignet je fais tourner doucement sa tête sur le côté comme pour mieux le contempler avant de laisser ma main retomber sur son torse dans un claquement doux, posant finalement mon coude sur son épaule et me rapprochant de lui d'un bond discret sur le côté. « Elle était sympa, mais quand même faut pas être que fine dans sa tête pour faire voler en éclat un tel secret sur ses origines dans notre société. C'était quoi ses arguments pour lancer un tel chaos ? Presque déçu d'avoir loupé ça. Mais ma mission valait le détour aussi. Avec les copains on était en train de faire les paris pour savoir qui aurait le promotion de Løjtant. Ma côte est à 78, si tu veux ajouter ta contribution. » Sourire en coin qui perce, la tête qui se rejette en arrière dans un rire lourd de loup qui avale le bâillement de fatigue qui voulait décrocher ma mâchoire. La pleine lune survenue juste après mon retour à terre a achevé de vider mes réserves de fatigue, mais j'avais besoin de cette soirée de détente. Grandement besoin. Pour oublier la fatigue du corps, les blessures, la tension, les images de corps déchirés dans les bulles d'écumes rougeâtres. Un mouvement sous la table m'indique le retour du tigre qui ne demande à personne l'autorisation de s'allonger tout contre Vidar, la tête sur la boule de poils qu'il forme.



I remеmber how I'd find you, fingers tearing through the ground. Were you digging something up or did you bury something down? In your soul, I found a thirst with only salt inside your cup.
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