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Looks like an ill wind that blows no good • Seb (fb)
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Ying Yue Amundsen
Ying Yue Amundsen
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
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Looks like an ill wind that blows no good

@Sebastian Prince Amundsen • 30 janvier 2024 - Soir


Une simple mission d'escorte. Ce n'est qu'une simple mission d'escorte parce que ces connards de civils savent pas manœuvrer des bateaux tout en faisant leur travail d'aurors. Parce que mobiliser tout trois navires militaires pour sécuriser la zone autour de l'île balnéaire c'est tellement plus facile que de s'en remettre à ses seuls collègues. Trois foutus navires, et il avait fallut que ce soit le nôtre qui se retrouve à faire le taxi pour eux. Et de tout le régiment, il avait fallut que je perde à la courte paille pour déterminer qui s'occuperait de la dernière recrue, du gamin de leur équipe. Sebastian Prince. Le dos calé contre la coque, les bras croisés contre mon torse, je grogne de frustration pour moi-même. Bølga, trop heureux de pouvoir aller nager tranquillement a pris sa terrible forme de loutre de mer et je sens sa joie si opposée à mes sentiments agacés humidifier mes nerfs de tâche de couleur irisées. Ma fylgia est partie jouer dans les vagues, rouler dans leurs courants, et plonger à intervalles régulier pour aller se chercher des coquillages et autre mollusques à croquer dans les rochers de la côte à quelques mètres du sloop que je garde en faction pour récupérer mon civil quand il en aura fini de s'amuser avec sa baguette. Les bras se resserrent un peu plus contre le torse tandis que je me force à rester assis dans l'embarcation. Il est hors de question que je me mette à faire les cents pas dans les trois mètres carrés du fond de coque en attendant qu'il daigne remonter. Il est hors de question que je laisse parler les lourds tambours qui palpitent contre mes côtes. Il est hors de question que j'écoute ne serait qu'une once de l'inquiétude qui voudrait ramper jusqu'à mon cœur. S'ils ont envoyé un gamin lâche faire ce travail, c'est qu'il n'y a aucun danger réel pour sa survie. Ils auraient envoyé un auror plus âgé, plus expérimenté, moins sujet à des crises d'angoisses stupides pour tout et rien. Et quand bien même il risquerait d'y laisser un bras, c'est son choix de carrière, son choix de vie, je n'interviendrai pas. Ca ne me ferait rien. Qu'il crève dans sa grotte, ça ne ferait que le faire passer dans la catégorie de ceux qui sont morts, et qui n'ont plus la moindre importance. De toute façon, il n'a pas d'importance. « Il y a du mouvement. Celui sans importance devrait bientôt revenir. Prépare-toi. » La loutre s'est suspendue au bord de l'embarcation pour me glisser ses observations d'une voix rieuse. Je sais bien qu'elle profite de ses plongées à la recherche de coquillages pour surveiller discrètement l'entrée de la grotte dans laquelle avait disparu le petit-fr...Sebastian. « Il peut bien rester encore trois ou quatre heures s'il veut. Ou même ne jamais revenir. Ca le changera pas de ses habitudes. » Un éclair sombre traverse mes iris sous le rire narquois de la loutre qui se laisse retomber en arrière dans une discrète éclaboussure d'eau salée. Dans un soupire mes yeux se relèvent vers le ciel noir de la nuit. Chargé de nuage, aucune lueur ne provient des astres célestes et l'absence de lune à observer rajoute de l'agacement à ce tableau désagréable. Pourquoi avait-il fallut que je perde à cette foutue courte paille ? Ais-je réellement perdu ? Qu'avais-dis Jens déjà ? « Heureusement que ça tombe sur toi. Personne aurait pris le risque de le faire à ta place. » Je suis presque sûr qu'ils l'ont fait exprès. Qu'ils ont triché. Qu'ils ont fait une réunion au sommet derrière les rideaux d'une couchette des matelots pour décider d'un commun accord que la meilleure façon de se prémunir de toute conséquences, c'était de me laisser seul dans la merde. C'était la seule conclusion plausible pour expliquer ce hasard trop peu réel. Ils se sont ligués contre moi. L'idée acide dessinent des contours secs et amers sur les traits fermés de mon visage piqué par le sel marin. J'ai déjà imaginé mille façons de leur faire payer cette mutinerie de bas étage contre leur supérieur. Sous le vent du large, la voile claque comme les menaces qui croulent dans ma tête, masquant le murmure du clapotis des vagues contre la coque qui voudrait insinuer qu'ils avaient raison. J'ai perdu à la courte paille dit le cerveau qui haïs Sebastian Prince et sa lâcheté de traître. J'ai gagné à la courte paille dit le cœur du grand-frère qui n'aurait pas toléré qu'un autre risque de rater sa mission. Jens sait lui, que j'aurais sans doute réussi à faire dégager du régiment celui ou celle qui aurait manqué à sa mission. Si la moindre petite chose avait dû se produire, sous la supervision d'un autre militaire. Mais des deux voix, c'est le cerveau qui gagne. C'est toujours lui, qui gagne. Le plus logique, rationnel, exercé à ne pas prendre la pratique en considération et ne se fier qu'à la théorie inculquée depuis l'enfance. Les autres ne comptent pas. Seuls la meute est importante. Seuls les Amundsen sont essentiels. Et Prince a fait son choix. Le lâche.

Les minutes s'écoulent à nouveau, longues et solitaires, au son du vent du large, des oiseaux de mer qui nichent dans les falaises alentours, et du clapotis contre le sloop où je suis toujours enfoncé, refusant de regarder trop clairement le point fixe des rochers où quelque chose est en train de se dérouler. Hors de ma portée. Le son d'un craquement de coquille me fait grogner une nouvelle fois, trop proche de la bête agacée pour avoir envie de réfréner mes instincts de communication animaliers. « Ca à l'air agité, j'en sais pas plus. Je pensais qu'ils étaient sur la fin. Peut-être pas. - J'ai faim, ramène moi un poisson. » Il repart, sans ajouter un mot, devinant mieux que moi l'inquiétude qui perce derrière ma demande. Il sait que le poisson n'est qu'une excuse pour l'envoyer à nouveau explorer les fonds marins et s'approcher plus près de la grotte qui accapare toutes mes pensées depuis qu'il a disparu dans son obscurité. Ma poitrine sous soulève dans un nouveau soupir chargé d'une chaleur de rage, quand la flamme enfermée devant moi se met à frémir. Un message. En une fraction de seconde mes doigts ont ouvert le bocal pour attraper le morceau de parchemin qui se matérialise au-dessus de la flamme qui retrouve ses couleurs orangées dans un frisson. MLD 10SE/-45NO / NVS 10SE/-30NO A RDG SEC Immédiatement mon attitude change, retrouvant les allures du Løjtnant sous les ordres d'un commandement militaire explicite. Ma baguette appose une marque sur le parchemin avant de le renvoyer à l'envoyeur et de refermer le bocal d'un geste sec. D'une pensée concentrée je rappelle ma fylgia avant de prendre immédiatement les commandes du sloop pour en lever l'amarre et gonfler les voiles de la rapide embarcation. Sans attendre le retour de la loutre, je prends la direction indiquée, à quelques nœuds seulement de ma position pour aller intercepter l'embarcation sorcière repérée par notre veilleur. Le vent magique tire la voile en avant, tirant sur le lien qui me lie à Bølga d'une façon de plus en plus douloureuse, m'arrachant finalement un grognement de douleur quand la sensation devient insupportable. Quelques secondes pendant lesquelles ma vision se trouble, la main serrée contre la poitrine, je maintiens tant bien que mal le cap avant de sentir la douleur s'estomper peu à peu au fur et à mesure que le nuage de particules luminescent revient vers moi à la surface des vagues. Devant moi, la silhouette bruyant et lumineux du bateau insouciant émerge de l'obscurité nocturne et j'adapte immédiatement ma vitesse et ma trajectoire pour éviter la collision. D'un mouvement de poignet je lance le signal lumineux intimant un arrêt avant de lancer un premier sortilège de contre-vent pour freiner la progression de leur voilier. Ce n'est qu'une fois arrivé à portée de voix que lance, sans prendre le risque d'un sonorus qui pourrait se faire entendre jusqu'à la rive, porté par les vents maritimes : « Marine Royale, faites demi-tour. » Mon sloop plus léger et rapide que leur voilier n'a aucun mal à les dépasser avant de décrire une courbe sèche à tribord pour revenir les coller et me permettre de jeter un sort d’arrimage qui force leur propre course à se ralentir. « Vous ne pouvez pas passer. L'archipel est bloqué jusqu'à demain matin. Une embarcation moldue navigue dans votre sillage, voici vos coordonnées pour les éviter. » D'un accio je fais venir leur carte de navigation jusqu'à moi pour y inscrire une succession de directions et d'ordres sur lesquels j'appose un sort de certification marqué de mon identification militaire au cas où ils auraient l'idée de ne pas les suivre et de s'exposer à des poursuites s'ils devaient entrer en collision avec le bateau moldu, ou montrer trop clairement l'usage de magie dans leur champ de vision. « Maintenant dites-moi lequel d'entre-vous ne connait pas ses codes basiques de navigation et a forcé les sortilèges de barrage ? » Je déteste les civils qui se croient tout permis. Je déteste encore plus les civils navigateurs qui respectent pas les codes strictes de la mer. Je déteste encore bien plus les civils navigateurs irrespectueux et inconscients qui me font perdre mon temps. La dureté de mon regard n'a d'égal que la dureté de mes traits et des dents du tigre qui luisent doucement dans la pénombre de la nuit.

L'embarcation des civils est repartie, dans le bon sens, et je suis déjà en train de retourner me placer à ma position après avoir averti le Kommandørk de l'interpellation effectuée et de l'amende posée pour intrusion volontaire dans un périmètre militaire fermé. La loutre accrochée au bord du navire se laisse chatouiller par les vagues qui giclent de tous les côtés sur le passage rapide de la coque qui file à vive-allure vers mon point d'amarrage. Elle plonge à peine arrivés sur place, sans dire un seul mot, sans se moquer de l'inquiétude qui me serre les entrailles. Une simple inquiétude d'avoir manqué ma mission à cause de connards de civils qui se croient au dessus de tout. Une inquiétude purement professionnelle. Et non une inquiétude de n'avoir pas été présent au cas où un sort de demande d'assistance aurait été exécuté en mon absence. « Ils sont encore là, il arrive, pour de bon cette fois. » D'un geste sec, je pose l'échelle sur le bord de la coque tandis que le tigre reprend forme pour délaisser celle plus intime de la loutre afin de se préparer au retour de Sebastian à bord de mon navire. Une fois à bord, je n'aurais qu'à l'escorter jusqu'au navire principal. On ne sera même pas obligé de parler. Comme on l'avait fait à l'aller. Un trajet simple d'une dizaine de minutes avant de le faire remonter et être officiellement déchargé de toute obligation à son encontre. Et être libre de préparer ma vengeance envers mon équipage.



I remеmber how I'd find you, fingers tearing through the ground. Were you digging something up or did you bury something down? In your soul, I found a thirst with only salt inside your cup.
Sebastian Prince Amundsen
Sebastian Prince Amundsen
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen
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« Tu es sûr de toi ?» Sebastian relève un regard ferme vers son actuel coéquipier, un Auror senior du bureau - Pavlov - et acquiesce. Rien dans son apparence ou sa façon de réagir ne pourrait laisser deviner l'angoisse diffuse qui lui ronge doucement le ventre à l'idée de se trouver là où ils se trouvent actuellement. Une grotte semi sous-marine. Entre tous les endroits possibles et imaginables où aurait pu se trouver l'une des zones de transition particulièrement importantes d'un trafic d'artefacts illégaux, il avait fallu que cela soit une grotte semi-sous marine. L'entrée principale se trouvait au-dessus de la surface, sur un îlot relativement difficile d'accès pour quiconque ne connaissait pas son emplacement. Une entrée secondaire se situait sous l'eau, et l'une des hypothèses les plus probables était que le trafic impliquait un clan de sirènes qui récupérait des artefacts dans des lieux où elleux seuls pouvaient accéder - d'ancienne ruines sous marines ou des grottes entièrement submergées, par exemple - et qu'ielles venaient les amener ici, négociant avec les Mages noirs impliqués pour en tirer le meilleur profit pour tout le monde.
On parlait ici d'artefacts anciens, dangereux et parfois instables mais également du trafic d'ingrédients interdits qui - encore une fois - voyaient leur origine naître dans les eaux agitées de la région. C'était un gros coup, c'était quelque chose d'important… Et c'était Sebastian - et Pavlov - qui était envoyé pour appréhender les sorciers présents et piéger les lieux pour pouvoir récupérer les complices qui viendraient un peu plus tard déposer une cargaison à revendre. C'était Sebastian qui avait réussi, à force de recherche, à dénicher les sources et à les convaincre de parler pour avoir le lieu de cette cache, pour avoir le nombre de sorcier qui y circulait, pour avoir le genre d'artefacts qui pouvait s'y trouver et les possibles pièges qu'ils pourraient rencontrer. C'était lui qui s'était démené ces dernières semaines pour monter un dossier solide - son premier - afin de pouvoir mettre en place cette opération. Avec, bien sûr, l'aide de ses coéquipiers favoris, mais c'était lui qui avait fait le plus gros, s'aidant de leurs coups de pouces silencieux pour se rediriger dans la bonne direction quand il était un peu perdu.

Alors même s'ils étaient à cet instant au cœur d'une grotte trop sombre et étroite pour son propre bien, Sebastian n'arrivait pas à regretter ce fait. Parce qu'il était fier de ce qu'il avait accompli et encore plus fier qu'on l'ait choisi pour faire cette interpellation. Il savait que Pavlov était là pour vérifier comment il s'en sortait - il n'était après tout que Junior encore - mais ça n'était pas grave, bien au contraire. Il voulait faire son maximum pour l'impressionner et lui montrer qu'il avait appris, ces derniers mois. Et qu'il savait mettre en pratique. « J'en suis sûr. Les informations récupérées concordent avec les résultats des sortilèges de repérages.» Il murmure, ses doigts serrés autour de la baguette d'ébène qui vient de tracer une zone d'isolement pour leur permettre de discuter discrètement, inaudible et invisible. « Ils sont quatre, comme prévu. Pas de trace du clan de triton, leur arrivée n'est prévu que pour dans deux jours, ça laissera suffisamment de temps aux effluves magiques de se dissiper pour qu'iels ne se doutent de rien.» Il inspire et lève les yeux jusqu'au bout du boyau de pierre ou Hooligan est plaquée au sol, sous forme de caracal. Elle surveille les tunnels faussement labyrinthiques. « Bien. Les buts de cette opération ?» Le jeune auror en apprentissage répond sans hésiter, « Interpeller les 4 cibles sans faire de victimes, utilisation de la force autorisée, à un niveau non léthal. Au vu du lieu où nous nous trouvons, tous les sortilèges de destruction ou d'explosion sont prohibés.» Il récite avec attention, retenant l'agacement au fond de lui. Il connaissait les objectifs par cœur, et bien avant que Pavlov ne s'amuse à les lui faire répéter. C'était la troisième fois, déjà, « Récupérer les artefacts et les ingrédients impliqués dans le trafic sans les abîmer, les mettre sous scellés et les rapatrier au Département pour examen. Mettre en place les pièges destinés à intercepter le clan renégat ainsi que les alarmes servant à nous prévenir de leur arrivée.Ah, et accessoirement se sortir de là en vie. C'est bon, j'ai tout bon ?» Les derniers mots sont prononcés avec une ironie et un sarcasme qui ne semble pas atteindre le plus vieux. « Et n'oublie pas que nous avons aussi la possibilité de faire appel aux militaires qui nous attendent à l'extérieur en cas de problème.» Sebastian hausse une épaule à ça en hmhmant un bruit qui pourrait, avec de l'imagination, passer pour un accord. Pavlov avait beaucoup d'imagination.

Pour Sebastian, il était clair qu'il ne lancerait ce signal que si, vraiment, il était dos au mur. Littéralement parlant. Il n'était déjà pas ravi d'être babysitté par son demi- par Ying-Yue, ça n'était pas pour l'appeler à l'aide en cas de soucis. Ça ne ferait qu'amener un peu plus d'eau à son moulin, et il n'y tenait vraiment pas. Se redressant de la position accroupie dans laquelle il était, il s'étira légèrement, effaçant du pied les tracés qu'il venait de faire au sol pour illustrer la façon dont ils allaient intervenir. « On y va. Si on attend trop longtemps, ils vont repartir et je ne sais pas dans combien de temps ils seront de retour tous les quatre ici.» Sans laisser le temps à son coéquipier de lui demander une quatrième fois de réciter les objectifs de la mission, il brise le sortilège qui les entoure, forçant l'homme à garder le silence. Les grottes avaient ça de problématique qu'elles réverbèrent un peu trop bien le son, alors le silence était une nécessité absolue. Rejoignant l'entrée du boyau dans lequel ils s'étaient dissimulés, il fit une légère pression entre les omoplates de sa Fylgja et celle-ci se mit en route, se faufilant en avant, en éclaireuse. Il lui faisait entièrement confiance pour les mener au bon endroit, elle était celle qui possédait le sens de l'orientation dans leur duo, clairement. Arrivés à une intersection, il se tourna vers Pavlov qui fit lui-même un signe à sa propre Fylgja. L'animal, une chauve-souris discrète, s'engagea dans l'un des deux tunnels et ils restèrent silencieux, en attente, pendant une poignée de longue seconde. Si tout se passait bien… Les pensées du jeune homme se faisaient nettement stressées quand la petite chauve souris revint, communiquant silencieusement avec son sorcier qui fit un signe vers Sebastian, visiblement à contre coeur. Un sourire satisfait étira alors les lèvres du sang pur et après quelques gestes précis - et insistant de sa part parce que l'autre n'était toujours pas d'accord - ils se séparèrent. Chacun dans un tunnel.
Hooligan se pressa contre les jambes de l'humain, communiquant tout son soutien alors qu'iels se retrouvaient seul.es. Il se forçait à prendre de profondes inspirations et à se concentrer uniquement sur son but, sur le plan. Les deux tunnels menaient à la même pièce principale. Les sorciers étaient trop sûrs d'eux, c'était visible dans leur façon d'agir de manière générale et ils ne devaient leur liberté actuelle qu'au fait qu'ils étaient rapides et bien organisés sur le terrain,. Sebastian n'avait pas été surpris de constater qu'iels n'avaient pas pris la peine de piéger les lieux, ou de fermer l'un des tunnels d'accès. Le but était de chacun d'en prendre un afin de les bloquer et de les forcer à rester au même endroit, stratégie classique mais efficace face aux sorciers arrogants. Arrivant au bout du sien - la grotte n'était pas si grande, ça ne prit pas longtemps - il s'accroupit et hocha la tête pour lui-même. Comme il le pensait, le couloir le menait légèrement en hauteur par rapport au reste de la pièce, assez large au sol étrangement lisse et égal. Clairement modifié par sortilège. Des caisses étaient entassées ici et là, soigneusement scellées et une large table au bois massif trônait au milieu, entourée de chaises en plus ou moins bon état. Leurs cibles étaient là, et il déglutit, sentant la nervosité augmenter encore d'un cran, l'adrénaline commençant à coller abondamment dans ses veines.  Un sortilège informulé discret lui permit de constater qu'encore une fois, aucune protection n'était en place et il échangea un regard blasé avec la féline. Même pas un sortilège pour les avertir d'une intrusion, c'était un peu pitoyable.
Il nota les stalactites au plafond, un tunnel au fond qui menait à la partie submergée, les murs irréguliers et luisants et enfin l'entrée où devait désormais se situer Pavlov. Un geste vers Hooligan et elle se déplaça, fixant son attention sur les différentes fylgja, notant leur présence et leur façon d'agir. Lui-même profita du sortilège de désillusion encore actif sur lui pour commencer à tisser un sortilège de filet sur l'entrée du tunnel d'où il venait. Quand se dernier se mit en place d'un discret clac qui se répercuta pourtant dans toute la pièce, ce fut le signal. Les cibles se retournèrent, surpris, vers l'entrée en hauteur sans le voir et l'un d'entre eux fut directement fauché par un sortilège qui l'envoya dans le pays de Morphée, Pavlov ayant profité de la distraction attendue pour frapper. Désormais au courant de la présence de l'un d'entre eux, les trois restants commencèrent à se crier des instructions, les Fylgjurs se précipitant vers l'entrée pour être repoussée par un sortilège de vent violent. Un bouclier fut levé, contrant la rafale de sort envoyée par le plus vieux, et Sebastian sortit finalement de sa cachette, Hooligan bondissant en rugissant sur une Fylgja lionne. Celle de Pavlov étant restée hors de vue, personne ne soupçonna que ça n'était pas la créature liée au sorcier qui avait mis l'un d'entre eux hors d'état de nuire. Profitant de la panique que le caracal venait de causer, il glissa jusqu'au sol pour passer dans leur dos. Le stupefix informulé passa derrière le bouclier et faucha la sorcière liée à la lionne, rendant furieuse cette dernière. Sebastian ne put retenir le gémissement de douleur quand le félin réussit à coincer Hooligan, sa mâchoire se resserrant furieusement sur l'épaule de la créature qui feula de colère et de douleur mêlée. Le gémissement le fit repérer par le sorcier le plus proche et le sort de Désillusion sauta.
Jurant, il eut juste le temps de plonger derrière l'une des caisses pour sortir de sa ligne de mire, le sort frappant durement l'une des parois de la grotte. Il ne savait pas ce qu'il était censé faire, mais au vu des éclats rocheux qui s'éparpillèrent partout, ça n'était clairement pas un truc sympa. Les stalactites tremblèrent au-dessus d'eux et Sebastian serra les dents. La douleur avait disparu et il aperçut le corps inconscient de la lionne ainsi que les particules lumineuses associée à la forme intangible d'Hooligan. Un sortilège heurta la caisse et il préféra changer de planque plutôt que de risquer qu'un artefact inconnu soit exposé à la magie d'un imbécile. Son prochain sort aurait sans doute rendu perplexe n'importe qui, mais il jeta quand même l'aguamenti maxima sur son adversaire, profitant que l'autre était brièvement aveuglé par les trombes d'eau lui dégringolant dessus pour détaler derrière un amas rocheux. Le sort suivant gela l'ensemble et l'homme paniqua largement, tentant de se débarrasser de la glace qui montait lentement sur son corps, au fur et à mesure de l'avancée du sort de gel. Son agitation le fit glisser sur le sol déjà congelé et il tomba, grognant de douleur. Les cordes qui l'entourèrent ensuite ne purent être esquivées et sa baguette fut accioté dans la foulée. Le sort de mutisme conclut son duel. « Jolie combinaison. » Un peu haletant, le jeune homme se redressa pour jeter un œil vers Pavlov. Son deuxième adversaire était au sol, pas encore ligoté. « Et jolie plan, ça a parfaitement fonctionné ils n'ont même pas eu le temps de chercher à s'enfuir. » Il ne put s'en empêcher et se redressa fièrement sous le compliment, tirant un léger ricanement à son collègue. Il ne chercha pas à savoir s'il était moqueur ou non. Il avait réussi sa mission et c'était bien tout ce qui lui importait.   « Il est conscient !» Lâcha soudain la voix furieuse de la caracal, à nouveau matérialisée, et Sebastian baissa les yeux vers l'homme au sol, l'adversaire de Pavlov qu'il n'avait pas pris la peine d'entraver. Il pointait sa baguette vers le plafond et un sort en parti, frappant les stalactites. Et évidemment, plusieurs se détachèrent, dont une paire au-dessus de lui. Il avait un sort de protection au bout des lèvres quand il se fit violemment faucher par un sortilège d'expulsion. La seconde d'après, tous les bruits devinrent étouffés et il se retrouva englouti par une eau glaciale, le sort l'ayant éjecté dans le tunnel submergé.
Toussant et crachant l'eau salée, il réussit à passer quelques jurons - un étrange mélange d'anglais et d'espagnol à cet instant - les mains agrippées au pelage d'Hooligan pour ne pas montrer qu'elles tremblaient de la brève terreur ressentie. Sorti de la presque aussi vite qu'il n'y avait pénétré, il devait les deux actions à son coéquipier qui avait visiblement pensé que l'éjecter plus loin était le meilleur moyen de lui éviter une rencontre malencontreuse avec les pierres tombant du plafond. « C'est moi l'apprenti dans l'histoire bordel !» Il crache finalement, « Pourquoi tu ne l'as pas entravé sérieusement ?!» Tout cela ponctué des grondement colérique de sa fylgja qui lui tournait autour et le bousculait légèrement pour être sûr que tout allait bien et des excuses de Pavlov qui lui assurait avoir agi instinctivement. Il était gelé, entièrement trempé et le cœur battant  à toute allure, et ils avaient encore un peu de boulot mais… Au final, la chaleur qu'il ressentait au fond de lui était bien la preuve qu'il était à sa place, ici. En tant qu'auror.

Plus tard,

Il émergea de la grotte avec quelques boites maintenues en l'air par un sort de lévitation, son corps entier frémissant sous l'air glacial saturé de sel. S'ébrouant distraitement, il esquissa un léger sourire en voyant la silhouette du hibou noir s'élever immédiatement dans les airs. La sensation de liberté et de soulagement qui émanait d'elle le fit se sentir beaucoup mieux, apaisant ses nerfs tendus et démêlant la boule angoissée au creux de son ventre. Iels étaient sortis. Pavlov était chargé de rapatrier les Sorciers et le reste des artefacts, il en avait encore pour quelques instants là-dedans. Bien fait. Lui, par contre, était parfaitement libre de s'en aller et c'est d'un pas presqu'allègre qu'il se dirigeait vers l'endroit que lui désignait la balise dont il a été gratifié afin de pouvoir retrouver le bateau censé le ramener sur le bâtiment principal. Presque, puisque juste après il se souvint qui exactement barrait ce bateau, lui tirant une faible grimace alors qu'il apercevait clairement ce dernier, amarré non loin de lui Le hibou fendit les airs au-dessus de lui, faisant silencieusement le tour du mat avant de venir se poser sur la rambarde du sloop. Retenant la grimace et comprenant qu'elle ne lui laissait pas le choix de traîner un peu avant de remonter à bord, il s'approcha de l'échelle qu'il aperçu rapidement et s'éclaircit la gorge, prenant le ton le plus neutre qu'il put,   «Løjtnant Amundsen, mission terminée ici, permission de monter à bord avec une cargaison d'artefacts saisies ? Ils sont scellés et stabilisés. Pas de danger pour la navigation. » Il lâcha, incitant d'un mouvement du poignet ladite cargaison à s'élever légèrement dans les airs pour que Ying-Yue puisse les voir de lui-même. Les caisses avaient été soigneusement enveloppées de divers sorts de protection pour éviter les problèmes, mais Sebastian ne prendrait certainement pas le risque de juste débarquer sur le bateau avec la cargaison au bout de la baguette sans prendre la peine de demander l'autorisation. Il aimerait rentrer, et ne pas être abandonné ici par un certain Lieutenant en colère merci bien. Les pieds dans l'eau lui rappelèrent sa mésaventure un peu plus tôt et il roula légèrement des épaules pour décoller le tissu de sa chemise, sous sa couche de vêtements. La plupart de ceux-ci étaient plus ou moins secs mais il avait encore quelques mèches humides et sa baguette, après ce genre d'action, avait souvent du mal à accepter de faire des sorts basiques comme ceux-ci l'obligeant à subir une humidité des plus désagréables. Finalement, il avait un peu hâte de remonter à bord.
Ying Yue Amundsen
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@Sebastian Prince Amundsen • 30 janvier 2024 - Soir


Attentif et alerte au moindre bruit de la nuit océanique, j'entends clairement le brouhaha de l'eau qui bouillonne sous des brassées humaines désordonnées. Un corps, visiblement peu habitué à se déplacer en milieu aquatique, avance lentement dans le courant marin. A en juger par la régularité malgré tout effective, le corps en question semble entier. Aucun gémissements de douleur ne surplombe la crête des vagues. On peut estimer raisonnablement à cette première analyse qu'il n'est pas blessé outre mesure. Dommage. Debout droit face à l'échelle, mes yeux distingue rapidement la masse sombre qui se dirige vers moi. Je n'ai pas mis mes lunettes de vision nocturne, je ne compte pas venir l'aider de quelque manière que ce soit. Sauf s'il me le demande. Qu'il se débrouille tout seul, vu que c'est ce qu'il veut. Et que je crois qu'il vaut mieux qu'il se prouve à lui-même qu'il est capable de le faire. Que tout lâche et faible qu'il est, Sebastian est capable de finir sa mission sans solliciter une aide extérieure. La situation me rappelle un de mes nombreux exercices avec Père, enfant, lorsqu'il nous apprenait à ne compter que que nos propres forces. A avoir l'ego trop dur pour accepter la main tendue même quand les glaces du Svalbard se refermaient lentement au-dessus de nos têtes et du trou percé dans la mer gelée. Je me souviens, nettement à cet instant, de ce bras qu'il tendait vers nous, l'envie profonde de s'y agripper pour retrouver une chaleur corporelle vivante, et la conscience incisive de la déception et des conséquences qui seraient celles du paternel si j'osais ne serait-ce qu'entamer un moindre mouvement vers cette main. Non, je ne ferai aucun geste envers Sebastian, il mérite mieux que ce genre d'humiliation. Et, surtout, je n'ai pas l'âme d'un altruiste qui se proposerait d'aider une autre personne qui traine derrière lui des caisses sombres dans un environnement hostile. Et c'est surtout cette pensée qui domine quand je pose un regard perçant sur le visage de l'auror que je distingue désormais de mieux en mieux. Une chouette fend la nuit, je sens les vibrations de son vol dans mon environnement proche sans pour autant l'entendre. Bølga se redresse, jette une patte en l'air quand elle fait le tour du mât dans une fausse tentative de l'attraper avant de s'asseoir à nouveau, pupilles luisantes dans la nuit, posées avec gourmandise sur le volatile sombre qui s'est posé sur la rambarde à quelques dizaines de centimètres de lui.  « Løjtnant Amundsen, mission terminée ici, permission de monter à bord avec une cargaison d'artefacts saisies ? Ils sont scellés et stabilisés. Pas de danger pour la navigation. » L'avantage d'avoir Prince à gérer, c'est qu'il me connait. Et visiblement il a choisi d'utiliser cette connaissance à bon escient, jouant sur les codes officiels, demandant une permission que je lui aurais refusé s'il ne l'avait pas demandé de prime abord, et appuyant sur les précautions qu'il a prises en amont. Une triple informations qui est satisfaisante, peut-être même appréciable. Fière ? D'un pas de côté je me décale de l'échelle avec un signe de tête rigide.  « Accordée. La cargaison est sous votre responsabilité, Monsieur, vous serez tenu responsable du moindre incident à ce sujet. » Je voudrais lui laisser croire que je ne lui fait pas entièrement confiance, je voudrais lui faire comprendre que je le juge incompétent pour cette nouvelle tâche et que je compte bien lui attribuer toutes les responsabilités sur le dos en cas de problème qui surviendrait pendant la dizaine de minutes de traversée. Mais je ne parviens pas totalement à me convaincre moi-même de cette connerie. Je crois, au contraire, qu'il a sûrement pris plus de précautions que nécessaire.  « Installez-les à la proue, arrimez les correctement ce serait dommage de devoir les perdre dans un virage serré. » Un coin de sourire narquois s'étire à travers le masque du Løjtnant. Avec n'importe qui d'autre j'aurais gardé mon professionnalisme neutre et imperturbable. Mais Prince n'est pas un auror ordinaire. Je n'ai pas envie qu'il sente que je le traité comme tel. Je veux qu'il sache qu'il n'est toujours à mes yeux que le gamin incompétent et faible qu'il a montré être cet été. Je sens une pointe d'ironie sarcastique émaner du tigre qui s'est décalé pour se poser plus près de barre, le bout de la queue trempant doucement dans l'eau froide. A moins que tu sois juste incapable d'agir avec indifférence avec lui malgré tout ce qu'il t'a fait, Ying Yue. La pensée colle trop bien avec l'émotion balancée par ma fylgia, et je la repousse d'un léger froncement de nez que l'obscurité et le dos tourné à Sebastian me permet de garder pour moi. Toujours dans l'optique de garder ma ligne de conduite du ”démerdes-toi tout seul”, je me suis détourné de l'échelle et de sa cargaison d'artefacts pour aller m'installer à ma place, prêt à défaire l'amarrage. J'attrape un bout de parchemin vierge pour y inscrire que ma propre cargaison a bien été récupérée, en vie, et à première vue sans autre dommage que des vêtements humides et la bêtise d'avoir mal ensorcelé sa tenue pour la rendre entièrement imperméable. Un coup d'œil à ma montre m'indique l'heure que j'inscris immédiatement à la suite de mon message, notant également le nombre de caisses et leur contenu avant de jeter le papier dans la flamme qui s'est teintée de bleu après y avoir déposé quelques poussières crépitantes.

Le message envoyé au Ståltann, je reporte mon attention sur Prince à présent à bord, détaillant une nouvelle fois avec un regard d'inspection plus profond, l'ensemble de son état physique. Ses gestes ne montrent aucun frémissement de douleur, sa tenue aucune déchirure notoire, aucune gêne occasionnée par une douleur qu'il tenterait de me cacher. Il n'est pas blessé. Simple constat, qui n'apporte aucune chaleur rassurante dans l'estomac qui se dénoue lentement. Non, je n'avais aucune inquiétude le concernant. C'était, de route façon, une mission d'une simplicité enfantine. Il ne risquait rien. Sinon ils ne l'auraient pas envoyé. Il ne risquait rien, et même si c'était effectivement dangereux, je m'en contre-fiche comme de savoir combien de coquillages Bølga a manger pendant notre attente. « Pense à remonter l'échelle. Monsieur. » Je me reprends, réajustement le protocole officiel au son d'un monsieur qui sonne plus narquois que sérieux. Je me moque de lui, de sa qualité de petit-frère, qu'il n'a d'ailleurs plus. Je me moque de cette prétendue neutralité à laquelle il joue, et qu'on joue. J'ai presque l'envie de faire disparaitre ce léger rayonnement fier de lui qui illumine son fond d'allure. Parce que je la trouve ridicule, cette fierté, pour une mission probablement pas si compliquée. A moins que. Au contraire, je partage cette fierté ? Et que mon manque de capacité à garder mon rôle de Løjtnant vient de là. De ce sentiment trop vif et trop sincère qui a éclos comme une fleur sous un soleil de printemps dans le fond de mon âme. Cette fierté presque émue de le voir revenir, intact, vainqueur, sûr de lui et foutrement bien dans sa tête malgré l'endroit dans lequel sa mission se déroulait. Peut-être. Mais l'avouer ne sera jamais une possibilité. Pas quand toutes émotions positives le concernant est troué des traces des coups de couteau qu'il planté dans mon dos en juin dernier. Cette facilité avec laquelle il a déchiré les liens fraternels que j'avais essayé de tisser, jour après jour. Connard de Prince. La moquerie mauvaise est définitivement la plus adaptée à la situation, que la moindre reconnaissance du moindre mérite. D'un geste souple sous l'éclat d'un regard narquois, je défait les amarres sans prendre la peine de l'en avertir, gonflant le foc d'un souffle magique qui fait immédiatement tendre les bouts et tourner le mât droit sur lui. D'une main je serre ma prise sur la corde, stoppant net celui-ci à quelques millimètres du visage de Sebastian. « Asseyez-vous, Monsieur. Ce serait bête que ce soit vous qui tombiez à l'eau. On dit que la baie est hantée par un animal marin amateur de chaton, à la nuit tombée. Ce serait dommage de finir votre première mission réussie dans le ventre d'un monstre, après tout le mal que vous vous êtes donnés pour ne pas en devenir un. » Mon ton est toujours celui calme et posé du Løjtnant, le rictus est celui moqueur de l'Amundsen, le regard peut-être trop sincère de la fierté de Ying Yue.



I remеmber how I'd find you, fingers tearing through the ground. Were you digging something up or did you bury something down? In your soul, I found a thirst with only salt inside your cup.
Sebastian Prince Amundsen
Sebastian Prince Amundsen
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen
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Il était fier, l'auror. Peut-être était-ce de la fierté mal placée, peut-être était-ce l'expression de l'arrogance qui avait tendance à tellement agacer son père quand il avait le malheur d'en faire preuve devant lui. Peut-être … Mais peu importait, parce qu'à cet instant il était fier. Il n'arrivait même pas à se sortir les arguments habituels pour se calmer un petit peu - du genre : Oui mais ça n'était pas une mission compliquée / Oui mais il n'y avait aucun danger / Oui mais tu es maintenant auror, c'est normal que tu arrives à mener à bien cette opération, le contraire aurait surtout été pitoyable. Ils ne faisaient pas mouche, pas cette fois. Nop. Il était fier. Il n'avait même pas été blessé, aucun sorts ne l'avaient ne serait-ce que frôlé - bon, il en avait pris un en plein torse mais c'était un tir ami, ça ne comptait pas… En quelques sortes. Et, à sa grande surprise, son plan avait merveilleusement fonctionné.
Alors, zut, il avait toutes les raisons du monde de rayonner de fierté. Oui monsieur.
Ceci dit, lorsqu'il arriva près du sloop il essaya malgré tout de diminuer cette fameuse aura, de rendre à nouveau son visage neutre à l'image de la voix qui s'éleva pour le prévenir de sa cargaison et des précautions qu'il avait prise pour que ça ne pose pas de problème durant le bref voyage. Ferme mais respectueuse, quiconque l'aurait entendu n'aurait jamais pensé que quelques mois auparavant, il se faisait mettre au tapis avec rudesse par le lieutenant auquel il parlait. Un battement d'aile et il jeta un coup d'oeil vers Hooligan, celle-ci ne lui accordant aucune attention, la tête baissée vers l'intérieur du bateau. Au-dessus de lui, devant l'échelle, Ying-Yue le considérait froidement et Sebastian s'employa plus ardemment encore à ne rien laisser paraître. Ce qu'il ressentait maintenant était quelque peu … Confus, et contraire surtout. Une part de lui voudrait presque parader devant le loup-garou, lui montrer combien il était fier de ce qu'il venait d'accomplir, agir sans aucune retenue et sans aucun maintien, comme lorsqu'il était transformé et qu'il bondissait dans tous les sens, chassant des choses invisibles, mais s'il ne savait pas vraiment dans quel but il ferait ça… L'autre part, la plus forte à cet instant, préférait enfermer du mieux qu'elle pouvait toutes ces pensées, tous ces sentiments de peur de se les faire renvoyer en pleine figure. Et puis, pourquoi est-ce qu'il partagerait quelque chose avec lui, mh ? Il n'était plus rien pour lui, après tout. A partir du moment où il était parti, à partir du moment où Ying-Yue l'avait suivi, l'avait humilié, les ersatz de soi-disant lien qu'il y avait entre eux s'étaient dissous. Ce qu'il ressentait ne le concernait donc certainement pas. Son père l'avait prévenu, à l'époque. Il n'y a pas de place pour les étrangers dans une meute, et de toute façon  Sebastian avait déjà une famille, n'est-ce pas ? Son père pouvait être un enfoiré, mais il avait tristement raison.

Il lui fait un signe, se décale, sa voix répliquant  « Accordée. La cargaison est sous votre responsabilité, Monsieur, vous serez tenu responsable du moindre incident à ce sujet. » L'auror avance alors dans l'eau glaciale - il n'est plus à ça près, honnêtement. A se demander pourquoi il a pris la peine, toute à l'heure, de tenter de sécher ses vêtements. « Bien Løjtnant, » Il répond, presque comme un réflexe, comme il a pris l'habitude de répondre à ses supérieurs au département. Il plisse un peu le nez à cette constatation, « Je ne voyais pas les choses autrement. Je ne voudrais pas vous embarrasser avec trop de responsabilité, après tout. » Il enchaîne, comme pour casser le côté trop obéissant. Intérieurement, il grimace et se donne une tape derrière la tête. Il n'avait pas pu s'en empêcher alors qu'il partait si bien, franchement… Presqu'à portée de l'échelle, il l'entendit reprendre,  « Installez-les à la proue, arrimez les correctement ce serait dommage de devoir les perdre dans un virage serré. »  Il pouvait presque entendre le sourire narquois du plus vieux. Il aurait pu le parier, il était sûr qu'il aurait gagné. Il lève les yeux au ciel et commence à manoeuvrer la cargaison de manière à ce qu'elles soient bien positionnées pour arriver sur le pont sans problèmes. « Ce sera fait, Løjtnant.» Il claque, reprenant pour lui même, « Quelle dommage ça serait qu'il s'en prenne une en pleine figure, mh ?» Se secouant, le nez plissé, il finit par commencer à grimper, la baguette stable. Sitôt qu'il le peut, il dépose la cargaison sur le pont et relâche le sortilège de lévitation. Il sent presque sa magie s'étirer à l'intérieur de lui, visiblement satisfaite d'arrêter de maintenir ces choses encombrantes et il doit retenir le sourire qui lui vient, terminant plutôt de monter lui-même sur le sloop.
Il s'étire distraitement, inspirant profondément et se rendant enfin compte qu'il était réellement sorti de cette fichu grotte. Il doit vraiment prendre sur lui à cet instant pour ne pas juste sourire largement et, à la place, il se retourne vers ses caisses, reprenant son sortilège de lévitation pour aller les installer là où on lui avait indiqué. Sa baguette n'en n'est pas ravi mais obtempère malgré tout - il peut presque la sentir bouder et il est presque sûr que ça ne sera pas la peine pour lui de retenter un sort pour se sécher. Les caisses installées, il s'applique à les arrimer du mieux qu'il peut, les fixant de manière à ce qu'elles ne bougent pas d'un iota, peu importe ce qui pourra se passer. Mieux vaut prévenir que guérir, c'est son adage préféré pour ce genre de chose. Après une brève hésitation, il renforce les parois d'un nouveau sortilège. Et en rajoute un autre de balise pour être capable de les retrouver en cas de problèmes. Il n'y en aura pas mais… Voilà. Au moins, il est sûr. Il hésite à en mettre encore une couche mais arrive à se contenir, s'écartant de la cargaison. Maintenant qu'elle est en place, qu'il est lui-même sur le bateau censé le ramener sur le bâtiment principal, il sent l'adrénaline retomber doucement. Et c'est là qu'il commence à sentir la douleur. Tiquant doucement, il tourne le dos à la position de Ying Yue, posant discrètement la main sur son torse, palpant soigneusement la zone. La douleur est aiguë quand il appuie et pulse sourdement autrement, avec des pics s'il respire trop fort. Roulant très fort des yeux, il insulte intérieurement Pavlov. Ça n'est pas cassé - il se souvient de la douleur des côtes cassées - mais il faudra que quelqu'un jette un œil là-dessus, et il craint déjà la taille du bleu qui s'étendra à cet endroit sous peu. Foutu Pavlov.

Retenant le soupir d'agacement au fond de sa gorge, et sans rien dire de sa découverte, il garde sa position et fixe Hooligan qui s'est déplacée dans l'intervalle. Non loin de Bølga, il ne rate pas le moment où elle se penche pour pincer l'une des oreilles duveteuse de la tigresse, sautant ensuite prestement sur le côté dans un battement d'ailes sec. Décidant d'ignorer la scène à laquelle il vient d'assister, il s'apprête à retourner son attention sur celui chargé de le ramener à bon port quand ce dernier l'interpelle en premier,  « Pense à remonter l'échelle. Monsieur. » Un sursaut face à la voix qu'il n'attendait pas, un haussement de sourcil face à sa reprise, il s'exécute cependant rapidement, remontant l'échelle et la rangeant là où il se souvenait avoir vu le loup la prendre lorsqu'il l'a déposé ici, quelques heures auparavant. « C'est fait. » Il lâche, ravalant le désolé réflexe qui a voulu sortir pour ne pas y avoir pensé par lui-même. Il se retourne enfin, repose ses yeux sur lui et, à nouveau, il a du mal à garder en lui tous les sentiments trop positifs et trop… Extravagant pour quelqu'un comme lui, qui remuent à l'intérieur de lui. Il muselle brusquement cette petite voix qui voudrait lui raconter en détail ce qui s'est produit, agacé. Il n'est pas de sa famille. C'est quelque chose qu'il ferait avec Lyra, ça. L'évocation de sa jumelle - dont il essaie d'éviter d'y penser depuis début Novembre - amène dans son sillage une anxiété, un malaise et une tristesse qui s'apprête à faire ras-de-marée sur son mental… Du moins, s'il ne venait pas de manquer mourir, ou en tout cas, finir assommé. Le cœur douloureux d'avoir raté au moins quatre ou cinq battements, le visage soudain un peu trop pâle et le regard braqué sur le mât à quelques millimètres de son visage, il ne bouge pas d'un poil. Non loin il entend le hululement agacé d'Hooligan et il se permet finalement de déglutir, la voix du militaire résonnant à ses oreilles, « Asseyez-vous, Monsieur. Ce serait bête que ce soit vous qui tombiez à l'eau. On dit que la baie est hantée par un animal marin amateur de chaton, à la nuit tombée. Ce serait dommage de finir votre première mission réussie dans le ventre d'un monstre, après tout le mal que vous vous êtes donné pour ne pas en devenir un. » Ses mots le font tiquer : L'ordre l'ennui par principe. La mention de son animagus faite de façon aussi peu respectueuse - chaton, vraiment ? - lui tire un claquement de langue agacé, et la fin de la tirade… Il vaut mieux ne pas en parler. Il ne va pas en parler. Il ne veut pas d'une redite de ce qui s'est produit dans l'appartement de Dax. Non, non, non. Rien que l'idée lui tord le ventre désagréablement et lui donne envie de sortir les griffes.
Il se décale pour ne plus être sur le chemin, dardant un regard noir sur le responsable de sa presqu'attaque. Et il devrait juste se taire, vraiment. Il devrait se taire, faire comme à l'allée, s'asseoir dans un coin et commencer son rapport jusqu'à ce qu'ils arrivent. Il devrait. Il était de moins en moins doué pour faire ce que l'on attend de lui, cependant, il fallait bien l'avouer. Et il y avait quelque chose dans le regard de l'autre, une lueur, qui l'attirait et lui donnait envie de lui donner la réplique et de ne pas retomber dans ce silence trop lourd. « C'est vrai, ça serait terriblement dommage. Surtout que j'ai bien peur que cette créature fasse une mauvaise affaire avec moi, il n'y a pas grand chose à manger. » Il commence, avançant vers la position de Ying Yue d'une démarche qui s'adapte de façon étonnante au roulement du bateau. « Si je me fais attraper par elle, je ne manquerai pas de lui signaler qu'il y a un louveteau alléchant, à la surface, et que ça serait certainement un repas bien plus satisfaisant. Bon, il couine beaucoup mais…» Il hausse une épaule l'air de dire Que sont quelques couinements contre un bon repas? Oui tout ça dans un haussement d'épaule. Il ajoute dans un murmure, ne pouvant s'en empêcher et ayant encore un peu de mal à y croire, « Mais c'est vrai, c'est la première mission dont j'ai la charge que je réussi…» Se secouant et évacuant rapidement le sourire trop franc qui commençait à éclore, il fait en sorte de ne pas se mettre sur le chemin et se tourne vers la chouette, les sourcils froncés, « Montre moi ton épaule, toi, au fait ?» Immédiatement, elle râle, « C'est bon, je n'ai rien ! Si tu crois que cette lionne ridicule a pu m'abîmer réellement… » L'arrogance, c'est de famille, il songe alors que ses doigts palpent prudemment l'aile concernée, ne repérant rien de grave et finissant par céder et relâcher sa Fylgja a force de coup de bec sur les mains. En tout cas, rien de plus sérieux que quelques côtes abîmées, mh… A force de remuer sans pouvoir s'en empêcher, elles commençaient à piquer sérieusement, d'ailleurs. « Je ne sais pas comment ça se passera pour cette partie là, mais normalement dans deux jours, d'autres Aurors viendront récupérer les membres d'un clan de sirène renégats qui participaient au trafic. Tu... Vous serez peut-être à nouveau sollicité, Løjtnant. » Il lâche, autant pour se distraire de sa douleur que pour s'empêcher de partir dans une description détaillée de ce qui s'est passé dans cette grotte.  Il jette un bref coup d'œil vers Ying Yue avant de le détourner immédiatement, levant sa baguette vers lui-même pour tenter un nouveau sortilège de séchage. Le succès est mitigé et il ne peut retenir sa moue peu convaincue. Foutue baguette.
Ying Yue Amundsen
Ying Yue Amundsen
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Looks like an ill wind that blows no good

@Sebastian Prince Amundsen • 30 janvier 2024 - Soir


Son claquement de langue agacé m'arrache une satisfaction profonde. Je n'ai rien manqué de ses petites piques précédentes, et une partie de moi ne peut s'empêcher d'apprécier ces échanges simples mais efficaces. Ces petites piques, qui ne sont pour l'instant que de douces gouttes de sel. Comme avant Ce dernier constat est plus amer, en revanche, goutte acide qui transperce les couches d'insensibilité pour échouer dans les vastes cavernes souterraines des regrets. Mes yeux suivent ses mouvements rapidement avant de se reporter vers mes gestes liés à la mise en mouvement de sloop et de la navigation associée. « C'est vrai, ça serait terriblement dommage. Surtout que j'ai bien peur que cette créature fasse une mauvaise affaire avec moi, il n'y a pas grand chose à manger. » Occupé à gérer la force du vent que j'insuffle dans la voile avec ma baguette magique, je ne détourne pas le regard vers lui, mais un léger sourire commence à se peindre sur mes lèvres, amusé par sa réponse et son envie, évidente et irrésistible de répondre à mes provocations. Une deuxième petite victoire que je compte pour moi sans hésitation. Peut-être a-t-il réussi sa mission, mais il lui reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour être capable d'avoir l'ascendant sur moi en terme de qualité de provocation. Je n'ai pas oublié la facilité agressive avec laquelle j'avais activé sa colère aveuglante lors de notre dernière discussion dans le salon de son...sauveur ? Peut-être a-t-il gagné en assurance en tant qu'auror, mais en tant que Sebastian Prince, il reste le même. Le lâche qui n'a même pas répondu à mon dernier hibou. A moins que ce soit moi qui n'ai pas répondu ? Je ne sais plus. Cette histoire de peluche ridicule avait tout occulté. « Si je me fais attraper par elle, je ne manquerai pas de lui signaler qu'il y a un louveteau alléchant, à la surface, et que ça serait certainement un repas bien plus satisfaisant. Bon, il couine beaucoup mais…» Je ricane tout en ajustant la barre qui vibre de tension contre le courant contraire que l'on remonte. Les sloop sont faciles à manœuvrer en solitaire, légers et rapides, ils sont aussi fragiles et facilement déstabilisés par des vents contraire, aussi je réduis rapidement la magie pour ne laisser que le vent marin s'engouffrer dans la voilure et réduire la sensation de lutte que l'embarcation commençait à marquer. Les courants sont plus ardus ici, chargés de tourbillons au fur et à mesure que l'on longe l'île vers l'ouest avant de virer au nord vers la lointaine et invisible silhouette du bâtiment principal. La passe de rochers qui se dresse à tribord nécessite une certaine dextérité que mes gestes ont largement acquis depuis mes nombreuses années de pratique. Cela n’empêche pas la concentration de se porter plus largement sur la gestion des bouts, la surveillance du mouvement de l’enrouleur et le flottement du foc, plus susceptible de perdre le vent tournant insulaire.« Mais c'est vrai, c'est la première mission dont j'ai la charge que je réussi…» Le regard ajusté sur le tracé de la courbe que je suis en train d’imposer au navire pour contourner le dernier rocher et nous sortir de la zone de bas fonds, je ne tourne pas mon visage vers Sébastian pour confirmer l’impression du sourire que j’entends dans son murmure. Bølga en revanche, ne rate rien de l’attitude du Prince et d’un bond souple se glisse sous le mât de la grande voile pour se rapprocher de la chouette tout en observant de plus près l’attitude de son sorcier. Il tique quand Sebastian se penche vers sa fylgia pour en tâter les plumes non sans une protestation véhémente de celle-ci. Bien que toujours concentré, l’information me parvient en même temps que le pincement inquiet du tigre et je profite du relâchement de la tension quand le sloop s'extirpe enfin des courants contraires pour glisser un rapide coup d'oeil vers le duo en train de se chamailler. Il y a donc eu un combat, malgré tout. Est-ce qu’il a lui aussi été blessé ? Est-ce que je suis passé à côté de quelque chose dans mon examen rapide de son état tout à l'heure ? Les interrogations m’agacent autant qu’elles ne m’intéressent pas. S’il juge que ne pas mentionner de blessure est pertinent, je n'irai pas le contredire. De toute façon, sa côtes cassés de juin a eu le temps de se reconstruire depuis longtemps et n'être plus qu'un doux souvenir en commun à évoquer entre deux gorgées de sel. Mon acte passé n’a aucune conséquence sur le présent. S’il s’est fait mal ce soir, il ne le doit qu'à lui-même.

A nouveau tourné vers l’exécution de ma manœuvre, je me redresse, debout sur le bastingage pour ajouter momentané un poids à bâbord et accentuer le virement de bord d’un mouvement plus simple et rapide que le ferait un sortilège. L’avantage de mon propre corps c’est que je peux en moduler la pression d’un coup de bassin qui tire sur les cordages et contrebalance le poids de la cargaison de Sebastian arrimée à la proue. « Je ne sais pas comment ça se passera pour cette partie là, mais normalement dans deux jours, d'autres Aurors viendront récupérer les membres d'un clan de sirène renégats qui participaient au trafic. Tu... Vous serez peut-être à nouveau sollicité, Løjtnant. » Un froncement de sourcils tranche la neutralité de mon visage. Un clan de sirène est impliqué dans le trafic ? Je n’avais pas eu cette information, parce que ma mission n'était que de l’escorte, appelée en renfort pour prêter main forte aux deux autres régiments déployés. Le Ståltann avait été mis en sortie exceptionnelle, la première depuis notre retour de décembre. Un bien fou de revenir en mer après ces semaines d’assignation à la base maritime à préparer des manœuvres complexes et épuisantes de répétition. On n'avait eu que les informations de base : une intervention des aurors sur un îlot rocheux de l'archipel. Pas de danger maritime attendu, plan de sécurité maximum, interdiction de passage dans un périmètre de trois cent nœuds en raison de la présence de marchandises instables liées à la magie noire. Zéro mention de sirène dans le rapport qu'on m’avait transmis. Moi, en revanche, je connais bien cet archipel. Cartographié par mes soins en long, en large, et en travers j’avais étudié les possibilités d’en faire un lieu de nuitée au clair de lune régulier quand on avait été déployés dans le coin il y a cinq ans de cela. A l'époque la station balnéaire adjacente était calme et sans histoire. Cette histoire de monstre marin lancée à Sebastian est tirée de rumeurs réelles, qui, depuis quelques mois, perturbent la sérénité des lieux. Je n’y avais pas vraiment porté crédit, des histoires de marins qui se racontent sur les ports pour amuser les civils et les faire frissonner tout en suscitant l’admiration des autres face à nos récits vantards. Le genre de récits dont Jens raffole pour s’attirer les regards papillonnants de quelques unes. Sauf que les clans de sirènes et tritons, je maîtrise pas mal leurs façons de faire. Je sais ce qu'iels ont l’habitude de mettre en place pour sécuriser leurs activités. Et soudain, cette histoire de monstre des profondeurs me semble beaucoup plus crédible. « Des sirènes ? Ça date de quand qu'elles seraient impliquées dans le trafic ? » Ma voix claque en même temps que l’enrouleur qui s’agite d’un seul coup, détournant mon attention de Sebastian qui semble s'être décidé à se sécher. Une bien belle action inutile sur un sloop s’il voulait mon avis. Mais il ne le souhaite probablement pas. D’un bond souple, je repasse dans le bateau, glisse sous le mât, analyse les données, referme mes traits sous les informations anormales qui me sautent aux yeux avant de corriger la tension des cordes, bloquer l’enrouleur d'un coup de baguette avant de revenir à la barre pour redresser la ligne de pointe. « Dans tous les cas, ce sera pas moi non. On est en plein entraînement pour une manœuvre complexe à la base. On a juste été appelé en renfort pour ce soir. C’est le neuvième régiment qui est de mission dans le secteur ce mois-ci. » Des informations inutiles, qui laissent percer peut-être, une pointe d’agacement face à cette assignation terrestre qui m'énerve parce qu'elle s’éternise un peu trop à mon goût. Je m’apprête à répliquer quelque chose quand une nouvelle pression sur l’enrouleur fait grincer les gréements qui, bloqués par la magie, ne laisse aucune marge de souplesse aux cordes sous tension. Quelque chose cloche. On est censé avoir passé les nasses aquatiques depuis trois minutes, délaissant les tourbillons des rochers pour des profondeurs plus hautes et des risques de syphon nuls pour la région. D’un coup de poignet sec je débloque l'enrouleur avant de risquer la cassure du mât, retrouvant la proximité du mécanisme pour gérer manuellement la longueur de corde qui s'en échappe. D’un coup d’œil sur la ligne de flottaison, j’analyse rapidement la situation sous la coque. Les ridules arrondies qu’elle fend annonce bien un syphon, impossible ici, et à en juger par leurs largeurs et leur vitesse de propagation, la spirale n'est pas naturelle, et nécessite une réaction rapide.

Bølga, qui s'était approché de millimètres en millimètres, de l'oiseau de nuit, s'arrête net, la tête à quelques centimètres de l’aile sombre. Il souffle, air chaud et doux sur les plumes blessées par une lionne d'après leurs dires, avant de sauter d’un bond souple et mat sur le bastingage. Nos regards se croisent, le mien dur et intense suffit à lui faire comprendre l’ordre que je lui donne. Une fraction de seconde plus tard, il a changé de forme et s’est jeté dans l'eau, en espérant probablement secrètement que ni Seb, ni Hooligan, n’ont eu le temps de l’apercevoir.

De mon côté, je reprends mon observation du syphon en préparation, analyse la portée du vent et calculant nos meilleures portes de sortie, avant de faire mon choix. Une enjambée plus tard je suis à nouveau à la barre, bloquant momentanément sa direction vers le cap choisi, avant de retourner vers mes cordages. Debout sur le bastingage de tribord, cette fois, je claque quelques ordres rapides d’une voix autoritaire : « Seb, à tribord. Maintenant. Arrime toi, debout pour faire contrepoids avec moi. Garde du lest pour pouvoir t’asseoir. J'espère que t’as bien accroché ta foutue cargaison. » Sans attendre de voir s’il exécute mes ordres ou s’il préfère jouer les héros téméraires, je m’empresse de préparer les deux voiles du sloop pour une prise au vent optimale, étarquant l’écoute pour laisser la grand-voile se gonfler sous le vent adonnant. La secousse du bateau qui s'ébroue pour se tirer de la spirale est sèche et fait tourner la traverse dans un claquement de drisse et de toile. D’un coup d’œil je prends le temps de vérifier, malgré moi, que Sebastian est en position, avant de jeter un nouveau sort de vent pour coupler à celui naturel. Le son caractéristique du syphon se fait désormais entendre contre la coque. Un bruit de succion associé à celui de l'eau qui coule en chute vertigineuse qui me fait grogner d'un son animal. La barre, toujours bloquée, vibre sous la tension contraire que le sort lui impose contre les courants arrière. « On va devoir décoller. » Les mots sont secs, je n’ai pas le temps de lui expliquer la manœuvre. Une enjambée de plus et je me retrouve à ses côtés, les bottes sur le bastingage à vérifier l’attache du Prince avant de grogner une nouvelle fois, pointant ma baguette sur lui pour faire apparaître un baudrier de cordage. « Assis-toi là-dedans. De tout ton poids dès que je hurle “lof”. Possible d'alléger tes caisses d'un sort sans les décrocher ? Ou trop risqué pour leur stabilité ? Je vais devoir enfourner pour assurer notre fuite. Ce serait dommage de gâcher la réussite de ta mission si près du but. » Remarque narquoise impossible à contenir pour relâcher la pression de l’urgence. C’est ce que je fais de mieux pour le Sjøbjørn, dédramatiser les situations pour prévenir le blocage mental de la sidération.

Retournant sur le pont, je reprends l'écoute en main, tire également sur le bout du foc pour gérer la manœuvre, rangeant ma baguette en sécurité dans son étui pour le moment après m'être assuré que la barre tenait toujours le coup. Une nouvelle secousse plus forte fait grogner les cordes vocales en même temps que le craquement du mât et d’un bond en arrière je rejoins ma position sur le bord du navire, accroché au haban à trois pas de Sebastian avant de hurler dans le vent un « Lof » qui se meurt dans un grognement de douleur clairement perceptible. Le muscle de mon bras gauche se contracte violemment, les dents se serrent, la sensation intense me fait fermer les paupières trois secondes le temps d'endiguer l’information de douleur. Bølga. La pensée est assourdissante d’inquiétude mais je ne lâche pas les prises. Malgré le lancement fulgurant qui déchire mes muscles, le bras reste solidement serré. Les voiles gonflées parviennent à tirer vers l’avant le sloop qui décolle au-dessus de l'onde bouillonnante. La coque de bâbord se soulève et l’embarcation prise au vent qui adonne, se dresse presque à la verticale sur son tribord, manquant de nous faire tremper les fesses dans l'eau salée qui gicle tout autour de nous.

Ce n'est que lorsque je vois la dernière ridule concentrique s'étirer devant la proue que je relâche les cordes, saute sur le pont, raccroche l’écoute à l'enrouleur avant de retourner à la barre, reprendre ma baguette, lever le sort de blocage avant de louvoyer sèchement, droit vers la sortie, plongeant la proue allègrement dans l’eau comme annoncé, pour nous sortir une bonne fois pour toute du syphon. Je laisse le sloop poursuivre sa fuite pendant quelques miles avant de stopper net l'embarcation après un dernier changement de cap significatif.

Seulement, alors, je remarque que Bølga n’est pas revenu sur le pont, que la barre s’est légèrement abîmée dans la force du courant et du sort imposé pour la maintenir droite, et que l’enrouleur semble grippé. Rien de grave, le plus important étant la suite et l’attente nécessaire pour savoir si oui ou non, le léviathan nous a pris en chasse. Pointant une nouvelle fois ma baguette sur l'autor, je défait les cordes que j’avais précédemment installées, avant de lui intimer le silence d’un doigt sur mes lèvres, puis de lui faire signe de me rejoindre à la barre d'un signe de tête. J'attrape ensuite une paire de lunettes dans la poche de mon habit militaire pour les passer sur mes yeux et détailler au moyen des sortilèges thermiques, les vagues sombres qui roulent autour de nous dans un calme presque oppressant. « On attend cinq minutes avant de repartir. Pas un bruit. Si c'est bien un léviathan comme je le pense, un juvénile probablement vu la taille du syphon, il nous trouvera à la moindre reprise de navigation. Si tu entends le moindre bruit d'eau suspect fais-moi signe. Pas d’attaque directe autorisée. » Ma voix est un murmure linéaire à peine audible qui glisse jusqu'à Sebastian. Ma respiration s’est faite elle-même plus ténue sous le contrôle imposé pour ne pas être perturbé par mes propres sons internes. En temps normal, j'aurais déjà repris la navigation, mais en temps normal, je n'ai pas la vie d’un auror sous ma responsabilité qui m’interdit de prendre des risques aussi importants. En temps normal, les personnes que j'escorte, ou les membres de mon équipage sont capables de se débrouiller. Non, connerie. En temps normal, ils comptent moins. C'est tout. La douleur dans mon épaule s’estompe légèrement, ce qui est rassurant : Bølga n’a pas été mordu, et le poison n’a pas été déversé dans son organisme. Ou alors le juvénile n’a pas encore atteint la maturité nécessaire pour produire le dit poison. Dans tous les cas, ça nous évitera des déconvenues ultérieures.




I remеmber how I'd find you, fingers tearing through the ground. Were you digging something up or did you bury something down? In your soul, I found a thirst with only salt inside your cup.
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