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Run boy run! Beauty lays behind the hills • Jasper
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Ying Yue Amundsen
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Run boy run! Beauty lays behind the hills  

@Jasper Strandgaard • 10 mai 2024



« Lena m’a dit que tu venais tous les jours, elle a pas menti alors. J’y croyais pas. » La voix railleuse de Jens est la même qu’avant. Les mêmes accents solides et chaleureux. La même vigueur, prête à tout pour se foutre de ma gueule et titiller ma sensibilité. Seul son regard est différent aujourd’hui. Inquiet et fatigué, il reflète la réalité qui l’a prise au vol à son réveil. Un mois de coma et une impossibilité à prendre la mer avec nous dans cinq jours. De l’autre côté de la chambre, Thullen me fixe de ses yeux assombris par une absence que rien ne pourra plus jamais remplacer. On sait tous les deux qu’il a encore un mois pour rendre sa décision, pourtant je le soupçonne de l’avoir déjà prise. On ne perd pas un frère sans ressentir la cruelle injustice de la vie. Sa mère semble peu réceptive à l’idée de le voir continuer, je sens son regard lourd dans ma nuque depuis qu’ils se sont réveillés. Elle ne m’a pas encore demandé de lui parler, de lui faire entendre raison. Elle le fera, ou peut-être pas. Je ne sais pas à quel point elle me connait ou non. Ce n’est surement pas moi le mieux placé pour un tel discours. « Je voulais pas manquer le réveil de ta seule gueule. J’avais l’espoir que tu te réveilles à temps pour te botter les fesses avant de partir. » Il ricane avant de me faire un clin d’œil faussement détaché. Hier déjà, je lui ai vaguement raconté nos déboires avec les recrues et leur manque de préparation pour la mission à venir. Il n’a pas apprécié l’idée, forcément, de voir le Sjøbjørn partir sans lui. Sans eux. « Toi, fais gaffe à tes fesses. T’as pas intérêt à revenir les pieds en avant sinon je te bouffe les orteils. » Je hausse les épaules, moqueur, avant de me tourner vers Thullen qui ne perd rien de notre conversation. « Je compte sur vous pour revenir à votre meilleur niveau. Vous avez quinze jours pour retrouver votre forme de matelot. » Le ton est officiel, mais l’intention est loin de l’être. Elle n’est que destinée à couvrir la réalité de phrases inutiles pour éviter de prononcer les autres. Celles qui se taisent entre les lignes. Dans la pièce, la mère de Thullen s’est redressée vivement pour fondre sur moi, le regard brillant de larmes à peine contenues : « Tu n’as pas le droit de lui demander de revenir, pas après ce qui est arrivé à… » La voix se brise, se sanglot roule et se heurte au roc de mes iris froides. Je comprends ses motivations, sa réticence, mais elle frappe à la mauvaise porte pour trouver le soutien qu’elle espère. « Je ne lui demande rien, Madame. Je connais mes hommes, vous connaissez votre fils. Vous devez déjà savoir quelle est sa décision, Madame. » Le genre de phrase sans contenance que l’on lance à la tête des civils qui ne comprennent pas. Le genre de phrase que tout le monde prononce sans se soucier réellement de savoir comment l’autre la reçoit. Je devrais avoir l’air de m’en soucier, mais je n’ai pas envie de faire des efforts. Pas aujourd’hui. Trop de choses tournent dans ma tête, leur situation, la mission, les recrues non prêtes, Sebastian empoisonné, Arsinoe et sa gestion exemplaire de l’autre soir et mon pseudo manque d’intérêt pour sa personne, et Jasper en boule dans son appartement à se bourrer la gueule entre deux lignes de lettres sur des bouts de parchemin. La mère de Thullen me regarde avec toute la douleur de ses yeux qui pleurent un fils perdu sans pouvoir envisager de perdre le deuxième. Faussement distraitement je fais glisser un de mes doigts le long de l’unique boucle pendante accrochée à mon oreille, avant d’ajouter d’une voix plus douce que précédemment : « Ce n’est pas moi que vous devez convaincre de quoi que ce soit. Maans nous avait fait savoir depuis longtemps ses espoirs si une telle situation devait arriver. Thullen est assez grand pour faire son propre choix en connaissance de cause, Madame. Vous n’aviez peut-être pas assez évoqué la possibilité entre vous de son vivant. J’en suis navré. Mais cela ne changera rien à ma position sur la question. » Il n’en n’est pas beaucoup pour qui je prendrais la peine de faire des discours plus construit. Mais ceux du Sjøbjørn en font partie. Même si ça me fait intérieurement chier de le faire, mes années de discipline et de travail en société me permettent de jouer ce rôle avec une aisance qui gomme dans mon regard l’agacement qui fait très légèrement frémir la queue de Bølga derrière moi. « C’est bon maman laisse le tranquille bordel. J’ai pas quinze ans, Tu m’fous la honte. » Jens rigole doucement, de son rire chaud qui transperce les nuages de glace, et Thullen rigole lui aussi, plus sarcastique que rieur, avant de se murer à nouveau dans son silence lourd. Et la mère se retire, moins agitée, mais non calmée. Elle reviendra à la charge, parce que c’est le rôle qu’elle s’est donnée, peut-être. Je m’en fous de ses raisons. Egoïstement je ne veux pas à avoir à me passer Thullen aussi.
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L’hôpital délaissé derrière moi, je transplane sans m’attarder dans les rues alentour, soudainement pressé par le temps. Celui de rentrer me changer pour la deuxième fois de la soirée, choisir de nouvelles boucles d’oreilles, et agrémenter mes ongles de quelques références drôles à l’attention spécifiques de Jasper. Après tout il s’agit de ma dernière soirée de permission avant notre prochain départ en mission, il serait stupide de ne pas en profiter pleinement.
A peine la porte d’entrée refermée, j’ôte mes chaussures et mes chaussettes pour filer, pieds-nus, vers le sol herbeux de ma chambre et me jeter allègrement sur le lit qui hume l’odeur d’une forêt humide. D’un geste trop souvent répété je m’empare de ma vieille trousse à pinceaux pour choisir une encre irisée. Un rose de nacre qui oscille vers le blanc selon la lumière qui tombe dessus, parfait pour dessiner quelques écailles de poisson sur chacun de mes ongles. Une base de fond délicate sur laquelle je viens ensuite écrire løp ungen d’une encre irisée aux reflets d’un bleu océan profond. Une œuvre loin d’être exceptionnelle de technicité, mais qui à le mérite de dessiner un sourire joyeux sur mes lèvres contre lesquelles je pose une cigarette allumée. Je me laisse renverser sur mon lit, savourant la nicotine tout en jouant avec les couleurs de mes ongles dans la lumière tamisée de ma chambre aménagée en tanière ronde et chaude. Un coin secret, un havre de solitude et de paix, où rien d’autre ne compte que le silence opaque des sorts jetés tout autour. « Jasper va nous attendre. » La loutre roule de mon ventre pour venir me frotter les joues de ses pattes poilues avec un air plein d’entrain qui me fait grogner. « Mouais, j’ai faim en plus. » Argument ultime, et inutile, qui me fait pourtant me redresser d’un coup d’épaule. « Je dois remplir son frigo pour pouvoir le vider ensuite. -. Tu crois vraiment qu’il aura déjà fini tout ce que tu as mis l’autre jour quand on est passé ? - Il a intérêt. Ce serait con de sa part de pas l’avoir fait. » Une légère moue boudeuse vient compléter ma dernière phrase. Je doute sincèrement que ce soit le cas, mais tant pis. Me ramener avec d’autres trucs drôles à mettre dans son frigo me fait bien trop rire pour me retenir de le faire, sous prétexte qu’il pourrait ne plus y avoir de place dedans.

Il est à peine dix sept heures passées de trois minutes quand je frappe à la porte de Jasper Strandgraad, un petit sac de cuir en bandoulière sur l'épaule, un sourire joyeux sur les lèvres, et une tenue implacable. Profitant de la douceur des températures printanière, j'ai agrémenté ma chemise manche courte d'une veste coupée aux coudes et d'un short d'un bleu sombre qui n'est pas sans rappeler la couleur des lettres qui accrochent doucement les couleurs sur mes ongles. Sans attendre de réponse, j'ouvre la porte d'un geste calme, refermant le battant derrière moi avant d'entrer d'un pas décidé vers la cuisine tout en lançant à la cantonade : « Salut Jasper. Je mets la tequila au frais si jamais t'es plutôt tenté pour un round two dans ton appart qu'en ville. » Comme si j'avais besoin de préciser où je suis en train de me rendre en toute décontraction. Le frigo s'ouvre, trop plein, plissant mon nez d'un air déçu. Liant le geste à ma parole précédente, je tire une bouteille du sac de cuir, ainsi que quelques citrons, mais également une botte de carottes, trois concombre, un pot de fromage frais et enfin, plusieurs petites souris de sucre qui, gueule ouverte, ont vaguement l'air d'hurler à une lune fictive, que je dissimule un peu partout dans son frigo. Attrapant ensuite un morceau de jambon avisé précédemment, je me redresse pour tirer une miche de pain frais de mon sac et me faire un sandwich improvisé en attendant que Jasper ou son chien daignent montrer le bout de leurs truffes.

*Løp ungen : cours gamin


I remеmber how I'd find you, fingers tearing through the ground. Were you digging something up or did you bury something down? In your soul, I found a thirst with only salt inside your cup.
Jasper Strandgaard
Jasper Strandgaard
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Installé confortablement contre la porte du placard de sa chambre - mais hors de celui-ci, cette fois - Jasper appuie son crâne contre cette dernière, les yeux fixés sur le courrier reçu un peu plus tôt dans la journée. De la part d'Arsinoe. Il a déjà répondu à celui-ci, mais il ne peut pas s'empêcher de le relire, gravant chacun des mots, chacune des semblants d'explication dans son esprit. Et au-delà des mots, des phrases qui s'enchaînent avec plus ou moins de fluidité, c'est l'écriture qui l'intéresse. Qui lui fait chaud au cœur. Qui lui fait un bien qu'il n'aurait jamais soupçonné avant, surtout considérant que seulement quelques jours plus tôt, il pensait avoir mis un point final à cette amitié. Il ne l'avait pas fait de gaieté de cœur, bien au contraire. Il l'avait fait contre sa propre volonté, contre chaque fibre de son corps qui lui hurlait d'arrêter ses conneries, qu'il n'avait pas fait tout ceci, qu'il n'avait pas tenu toutes ces années malgré l'ignorance, malgré les fuites de la militaire les rares fois où ils se trouvaient en présence l'un de l'autre, pour abandonner maintenant. Pour l'abandonner maintenant. Faisant taire l'égoïsme qui le caractérise pourtant si bien en temps normal, il avait décidé d'arrêter les frais, d'arrêter de la poursuivre alors qu'il semblait si évident qu'elle ne ne le voulait plus dans sa vie.
Et pourtant, ses lettres sont là. Quatre jours après son propre courrier, elle lui en avait renvoyé un. Un qui contenait autre chose que simplement ok. Un qui semblait ne pas accepter ce point pas si final que ça. Un faible sourire effleure ses lèvres alors qu'il change légèrement de position, se calant un peu plus confortablement dans le pouf sombre qu'il a trainé jusqu'à cet endroit précis. Pour résister à l'envie de se cacher, tout en se sentant quand même un peu à l'abri. Ses pensées sont moins chaotiques que le week-end précédent. Et il n'a pas d'alcool dans le sang, cette fois. Ça n'est pas la joie qui l'habite, parce qu'iels n'ont rien réglé encore. Parce qu'iels sont toujours sur cette dangereuse pente qui pourrait finir droit dans un mur aux pierres acérées. Parce qu'iels ont encore des choses à tirer au clair. Peut-être ?  Il aurait aimé lui dire qu'il n'avait pas besoin de ces réponses, vraiment. Il en a parlé avec Ying Yue, il a essayé de s'en convaincre mais systématiquement quand il se disait que ça ne l'avancerait à rien… A chaque fois, son coeur se tordait, son estomac se révoltait, rien n'allait. Il en avait besoin. Peu importe qu'elles ne changent rien, qu'elles ne le ramènent pas, qu'elles n'annulent pas les années passés loin l'un de l'autre… Il en a besoin. Et il voudrait s'en excuser. Peut-être l'a-t-il fait, d'ailleurs, il n'est plus très sûr. Son esprit est un peu trop perturbé par toutes les questions qu'il lui a balancé. Plus d'une dizaine, peut-être ?  Il ne sait plus très bien. Un certain nombre, clairement. Il les a soigneusement en tête. Et les réponses arrivent, peu à peu. Plus ou moins. Elles ne sont pas toutes agréables à lire… En réalité, il n'y en a aucune qui est agréable à lire et il sait très bien que le pire est à venir, que le pire se trouve dans ces réponses qu'elle n'arrive pas à écrire aujourd'hui et qu'elle va lui transmettre… Autrement. Mais de manière un peu incompréhensible pour lui, elles remplissent peu à peu un vide qu'il n'avait pas réellement conscience d'avoir jusqu'à présent.

Alors, non, ça n'est pas la joie qui l'habite. Mais c'est tout de même une douce chaleur, un peu sûre, un peu amère, qui palpite en lui faiblement. Il n'en n'est pas encore rendu à espérer, à croire que les choses vont s'arranger, non. Mais au moins, il se passe quelque chose. Et c'est tellement plus que ces dernières années qu'il peut s'en contenter au moins pour le moment.
Reposant la lettre, il laisse ses doigts courir doucement dans le pelage des deux squatteurs qu'il a avec lui sur le pouf. Le husky bouge à peine une oreille, ronflotant doucement sur ses genoux, mais Vidar s'étire largement sous ses doigts, lui tirant un sourire un peu plus franc. Il s'endormirait bien ici pour tenter de ratrapper un peu le manque de sommeil qui commence à s'accumuler lourdement sur ses épaules, mais il sait que s'il fait ça son invité va débarquer ici et il ne sera absolument pas prêt pour l'accueillir. Malgré tout, il laisse ses pensées dériver doucement, piégé par la chaleur prodiguée par ses deux peluches vivantes. Il les laisse dériver sur ces derniers jours. Sur le travail qu'il se souvient à peine avoir fait, dans un état un peu second, lointain. Clairement pas concentré. Heureusement qu'il n'y avait rien de trop technique, il n'est pas sûr qu'il aurait réussi à le faire sans provoquer une catastrophe quelconque. Et avec ce qu'ils manipulent, ça aurait pu vraiment faire quelque chose de très, très moche. Il y avait un peu trop de vide en lui pour réussir à agir normalement. Pour réussir à faire comme si de rien n'était, pour réussir à faire illusion.
La honte grignote doucement son ventre quand il repense à Lundi. Quand il repense à son attitude alors qu'il venait d'envoyer ce fameux hibou. Effondré, quelque chose s'était brisé en lui - quelque chose qui n'est pas reconstruit aujourd'hui, malgré l'échange qui se met timidement en place - et il n'y arrivait simplement plus, c'était trop. Beaucoup trop. Il n'avait pas les épaules pour ça. Il n'était pas particulièrement fort, comme personne. Il n'avait pas supporté ce qu'il s'était pourtant infligé à lui-même. Et il avait été vu dans cet état. Pas par n'importe qui, en plus. Ozymandias l'avait vu. Caché sous son bureau comme un enfant terrifié par le monde extérieur, les joues irritées par les larmes, les yeux gonflés. Entre toutes les personnes qui pouvaient travailler dans ce musée, c'était son rival, celui avec qui il aimait tant s'engueuler, celui avec qui il pouvait passionnément parler d'un quelconque artefact, tandis que la seconde d'après ils se retrouvaient à s'insulter comme jamais, celui qui l'avait embrassé pile poil une semaine avant, justement au beau milieu d'une de leurs fameuses engueulades… C'était lui qui l'avait trouvé ainsi.  La dernière pensée lui ramène immédiatement les images en tête, les images de la réserve, les images de son bureau et il ferme fort les yeux, trop conscient de ses joues rougies - par la honte - et si peu conscient, par contre, des nuances prises par ses cheveux, par ses yeux. Sous ses doigts, le pelage devient plus duveteux et il baisse le regard sur Vidar, considérant le lapin au pelage long et doux qui l'observe avec une curiosité amusée.   « Est-ce que j'ai envie de savoir à quoi tu penses…?» Murmure sa Fylgja, gloussant doucement au grognement que lui offre son sorcier en guise de réponse. « Je ne pense à rien du tout. Et d'abord, entre tous les animaux possibles et imaginables, pourquoi est-ce que tu … Pourquoi ?» Il marmonne en réponse, et le petit animal se redresse, s'étirant et agitant doucement les longues oreilles. « Aucune idée, très cher. Mais peut-être que si tu me détaillais tes pensées je pourrais trouver une bonne explication…» En réponse, il se fait pousser des genoux de Jasper, son rire roulant dans la chambre sous les râleries de l'homme. Il bougonne qu'il préférait clairement quand il ne prenait pas d'autre formes que ses trois favorites, mais au fond ils savent tous les deux que c'est entièrement faux. Cette forme à quelque chose de réconfortant, quelque chose qui lui apporte une chaleur certaine, qui lui fait du bien.
Et le rire de la créature, chaud et grave, lui en fait tout autant. Il aide à disperser les silences seulement entrecoupés de ses larmes de ces derniers jours.

Avisant l'heure qui tourne, il se redresse finalement, dérangeant en douceur le Husky qui bougonne vaguement, roulant des yeux en constatant que Vidar conserve sa forme et s'amuse à bondir à travers la chambre. Il se décide à l'ignorer tout comme il ignore fermement ses pensées qui tournent un peu trop à son goût autour de celui qui a fait de son mieux pour le consoler et le faire se sentir mieux, alors que rien ne l'y obligeait. Non vraiment, il fait tout sauf s'arrêter sur ces pensées la. Il essaie même d'écarter les lettres d'Arsinoe du devant de son esprit, même si cela s'avère bien plus compliqué. A croire que la fratrie Adelsköld s'était donné le mot pour lui mettre la tête à l'envers, franchement.
Secouant fermement la tête, il commence enfin à se préparer pour leur petite ballade, avec Ying Yue, les fylgjurs et le chien. Dont le parrain est… «Arrrrrgh mais sort de ma tête espèce de sale petit con !» Il jure à voix haute, brutalement, faisant sursauter les deux autres êtres vivants dans la pièce, ces derniers lui jetant exactement le même regard abasourdie. Leur tournant résolument le dos, il commence à fouiller dans ses tiroirs en bougonnant. Décidé à profiter de la chaleur qui s'installe doucement dans la région, il opte pour un bermuda noir et un t-shirt choisi avec beaucoup de soin. La majeure partie du t-shirt est bleue, mais sur le devant se trouve une souris dans un joli dégradé violet. Debout sur ses petites pattes arrière, le museau levé, elle lui semblait bien trop être en train de hurler à la lune pour qu'il puisse passer à côté d'une telle tentation de taquinerie. Les vêtements enfilés, il observe le rendu dans le miroir, ne pouvant retenir un léger gloussement de rire en posant les yeux sur la petite créature. Pourquoi il avait ça dans son armoire, il n'en n'avait aucune idée, mais ça tombait à merveille. Le rire de Vidar lui tire un sourire encore plus grand alors qu'il croise le regard du lapin dans son reflet.   « Merveilleux. Tu peux être sûr qu'avec ça sur le dos, il te fait courir dix bornes.» Haussant négligemment une épaule , il réplique immédiatement , « J'aimerais bien le voir essayer tiens. » Il lâche, une faible grimace lui échappant cependant alors qu'il constate que certaines mèches de cheveux ne sont pas revenues à leur couleur habituelle malgré tous ses efforts dans ce sens.
Il ne faut pas longtemps avant qu'il n'entende frapper, la porte s'ouvrant dans la foulée. Sans surprise. Levant un doigt vers le chien qui a bondi sur ses pattes, il intime un Non! ferme qui, à sa grande surprise, fonctionne, le chien se stoppant net dans son mouvement. Un coup d'œil a Vidar lui confirme qu'il s'est changé en loup, trépignant joyeusement sur place. « Salut Jasper. Je mets la tequila au frais si jamais t'es plutôt tenté pour un round two dans ton appart qu'en ville. » La voix de son ami résonne avant qu'il ait le temps de rejoindre la porte de sa chambre et cette fois-ci, aucun de ses ordres ne fonctionnent et il ne peut que voir son chien filer ventre à terre vers sa cuisine suivi de près par sa Fylgja au moins aussi enthousiaste que le canidé. Une série de jappement et d'aboiement de joie lui fait lever les yeux au ciel, mais il ne peut pas s'empêcher de sourire doucement, franchissant la porte et contemplant son ami et les trois autres créatures squatter son appartement. Un reniflement désabusé mais peu surpris lui échappe alors qu'il constate que Ying Yue s'est déjà enquit de la santé de son frigo et il finit par s'avancer vers le petit groupe , « Ça va, il se porte bien mon frigo ? Cela dit, comme tu t'es donné pour mission de le remplir apparemment, je peux sans doute dire que c'est à moitié le tiens, maintenant. » il lâche, moqueur, le regard posé avec amusement sur le sandwich en préparation. Il pousse légèrement et sans façon le lycan pour accéder audit frigo, l'ouvrant pour constater exactement de ce que lui a fait subir Ying Yue. Et aussi parce que le jambon lui a donné faim, un peu. Piochant une tranche pour lui-même et y ajoutant une tranche de fromage, il noté l'alcool avec amusement et ricane quelque peu en voyant les nouveaux ajouts. « Honnêtement Ying, je ne sais même pas si je vais être capable de le vider tout seul sans que rien ne s'abîme entre temps, tu sais ? A moins d'enchaîner les recettes et de tout congeler. » Inconscient des nouveaux habitants de sucre de son garde-manger, il le ferme et se retourne vers son ami, depiautant le jambon et le fromage pour les manger morceau par morceau, clairement peu motivé pour en faire un sandwich correct à son tour. Son regard se pose sur le loup garou, pupilles caramel douce et taquines, « Je suis content de te voir, Ying Yue. Et toi aussi, Bølga. Vraiment. J'avais hâte. » Il est sincère. Malgré ce qu'il a pu dire dans ses dernières lettres aux accents désabusés et un peu alcoolisés, dans les faits, il est vraiment content. Son passage au musée, dimanche, avait été trop court et lui avait été bien trop au fond du trou pour réellement profiter de sa présence, alors pouvoir profiter d'encore un peu de temps avec lui avant qu'il ne s'en aille à nouveau en mission lui faisait profondément plaisir.
Il avait gardé de son amitié avec Noe et Daegan l'envie et le besoin de profiter de chaque instant qui lui est offert en leur compagnie… parce qu'il s'agira peut-être des derniers. Même si c'est inconcevable pour son esprit de le perdre lui aussi - rien que d'y penser, c'est douloureux - il sait que c'est malheureusement possible, et il refuse de vivre encore une fois avec des regrets si le pire devait arriver. Il en avait déjà trop. Coupant court à ses pensées qui prenaient un tournant bien peu joyeux, le husky pousse un aboiement caractéristique - comprendre par là quelque chose qui ressemblait à un bref hurlement de loup, ou à une tentative de pousser la chansonnette comme ont trop l'habitude de faire les chiens de cette race - bondissant autour des deux sorciers, visiblement frustré d'être ignoré ainsi. « Même si je crois qu'il était beaucoup plus impatient que moi, en vrai… » il rajoute, un peu moqueur, beaucoup amusé.
Sans grande surprise, cependant, trois coups secs sont vivement frappés contre le mur de sa cuisine et Jasper roule seulement des yeux, blasé.
Ying Yue Amundsen
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@Jasper Strandgaard • 10 mai 2024


Le martèlement des pattes griffues d'un canidé courant dans l'appartement m'arrache un sourire en coin. Je reste néanmoins de marbre dans un premier temps, occupé à dévorer mon sandwich sous le regard amusé de Bølga qui s'écarte un peu plus loin pour laisser passer le husky talonné du loup-Vidar dans un concert de jappements qui me fait ricaner doucement. Rire légèrement grondant, qui roule dans la gorge. Le rire du loup qui accueille d'autres amis. Le chien se jette sur mes jambes, me faisant lever la main en hauteur pour éviter de le voir disparaître dans un coup de langue aventureux. Je n'ai pas l'air, dans l'immédiat, mais je suis heureux de le voir. Comme toujours. J'aime les chiens, leur énergie vive et puissante qui ne se soucie pas de savoir si l'autre en face est sensible ou non à sa présence. Cette façon si intense de vivre leurs relations envers leurs congénères, et les êtres humains. Souvent un peu stupides, mais foncièrement amicaux. Peut-être bien que je suis jaloux de Jasper d'avoir eu l'opportunité de prendre un chien dans son minuscule appartement. Peut-être bien, que j'aimerais avoir le mien, un jour, mais que mes trop longues et nombreuses absences me retiennent foncièrement de passer le pas. Je ne supporterais pas l'idée de le laisser seul. Un reniflement désabusé accompagne l'arrivée du maître des lieux, me faisant relever des iris faussement innocents vers Jasper :  « Ça va, il se porte bien mon frigo ? Cela dit, comme tu t'es donné pour mission de le remplir apparemment, je peux sans doute dire que c'est à moitié le tiens, maintenant. » Un constat véridique qui n'a rien de nouveau. Le frigo des autres à toujours été un peu le mien et de mon insolence à les considérer comme tel. Mais ce n'est pas ce qui retient le plus mon attention. Mes yeux en remontant de ma fourrure du chien croise le haut de Jasper et son étonnante représentation de souris sur un fond de crépuscule lisiblement parlant. Sorti du contexte, ce n'est probablement qu'un t-shirt représentant une souris curieuse, dans notre contexte je comprends l'allusion à peine voilée qui me fait ricaner intérieurement. Mais le visage se ferme un instant, les iris se durcissent en rencontrant celle de l'aechéomage. Illusion d'agacement que Bølga ne traduit pourtant pas. Allongé à quelques centimètres de Vidar et du chien, il tente d'attraper une patte ou une queue qui passe devant lui de ses lourdes pattes aux griffes rétractées . L'œil revient ensuite caresser les mâchoires inhabituellement lisses de l'homme qui me pousse sans ménagement pour accéder à son propre frigo. « Honnêtement Ying, je ne sais même pas si je vais être capable de le vider tout seul sans que rien ne s'abîme entre temps, tu sais ? A moins d'enchaîner les recettes et de tout congeler. » Je hausse les épaules dans un froncement de nez. Son argumente semble peu pertinent. Il existe plein de façons différentes de vider un frigo. Comme inviter son ami loup-garou à venir boire des verres, ou prévoir en effet des plats d'avance pour les grandes vacances d'Aksel qui arrivent dans moins de deux mois, ou inviter d'autres potes à manger, ou penser à manger au moins trois repas par jours. Jasper se redresse, fromage et jambon en main qu'il commence à manger comme ça, sans même prendre la décence d'un sandwich, petit morceau par petit morceau. Mais mon attention est trop captée par ses joues juvéniles sans poils pour m'en offusquer trop longtemps. Je termine mon propre casse-croûte quand il reprend la parole, parvenant à dériver une nouvelle fois mon attention vers le chien dont le chant caractéristique retenti entre nos jambes : « Même si je crois qu'il était beaucoup plus impatient que moi, en vrai…» En effet, aussi impatient que son maître. Et j'espère qu'ils sont tous les deux prêts à se dégourdir les pattes. Quelques coups résonnent derrière nous, venus probablement de ses chers voisins agacés par le bruit et ma lèvre se soulève dans un rapide rictus narquois avant de me décider à m'accroupir pour saluer l'animal. A peine posté à sa hauteur, le chien s'élance et mes bras s'entourent autour de son cou pour lui flatter allègrement le flanc avant de remonter vers ses oreilles dans un léger grondement sourd qui ronfle dans mon ventre. Le genre de son d'un lupin content de croiser un cousin et qui accepte l'autre tout en rappelant immédiatement la hiérarchie établie. Le husky grogne à son tour avant de lancer un autre hurlement caractéristique qui me fait rire, cette fois, avant d'affirmer d'un ton plus ferme. « Salut toi. J'vois que t'es en pleine forme. On va vite aller faire un tour avant que tu ne rameute tout l'immeuble. » Une dernière gratouille derrière ses oreilles et je me redresse, un sourire éclatant sur les lèvres. « T'as presque meilleure mine que lundi. C'est fait exprès tes mèches ? Ça te va bien. Avec la barbe en moins, t'as vraiment l'air d'un ado en pleine crise essentialiste. Manque plus qu'un collier avec des piques pour ton chien et t'aura l'air d'un terrifiant gamin un peu gotique. » Le ton est foncièrement moqueur mais le regard trop amusé pour être totalement salé. Ne pouvant résister à l'appel de cette mâchoire lisse, je fais glisser les doigts sur sa peau, un geste simple qui vient effleurer sa joue avant de finir dans un rire moqueur. « Une vraie peau de bébé. » D'un coup de bassin je me détache du bord du comptoir contre lequel j'étais allé me poser après avoir été dégagé du frigo et viens me planter plus franchement face à Jasper, droit et soudain plutôt dans une posture fermée. « Ça, en revanche, c'est de très mauvais goût. T'es qu'un con. » Le nez se plisse de dégoût simulé en pointant un doigt agressif sur son torse et la souris qui semble hurler dans la nuit. « La souris va te mordre les fesses pour te faire courir trois kilomètres, on va voir si elle est si adorable que ça. » Le rictus se fait plus acide avant de tirer à l'amusement juste au moment où je me détourne de lui pour faire quelques pas dans sa cuisine. « Tu paieras cher cet affront Strandgraad. Très très cher. Je vais peut-être considérer l'idée de faire venir quelqu'un chez toi régulièrement pendant mon absence pour te faire parvenir des petits mots doux en guise de piqûre de rappel de ta traîtrise. » De dos, je ne lui présente rien d'autre qu'un demi regard en coin, et mes mains serrées dont des ongles vernis tapotent distraitement le revers le dos de l'autre. « Jens est réveillé au fait. Il pourrait se charger de cette tâche. Et de t'aider à vider ton frigo. Ça te fera un doux souvenir de ma charmante personne. » Cette fois mon sourire se fait plus doux, et visible, avant de me pencher pour gratter la tête du husky qui ne cesse de bouger de tous les côtés. « Hormis si tu comptes changer cet horrible t-shirt, tu es prêt à y aller ? ». Moi aussi, je suis content de le voir. Moi aussi, j'avais besoin de cette soirée. Peut-être que je lui dirai toute à l'heure. Peut-être pas. Les déclarations du genre, c'est pas mes habitudes.



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