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I'm riding up the heights, of shame • Jasper
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Ying Yue Amundsen
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GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
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A soldier on my own, I don't know the ways
I'm riding up the heights, of shame
 

@Jasper Strandgaard • 26 juin 2024 - petit matin


Le loup hume, plaqué au sol, les odeurs boisées de la tourbe humide. Mêlées à celles de la nature, une trace infime attire son attention. Millimètre par millimètre, il cherche, renifle renâcle, éternue quand le pollen des basses fleurs entrave ses recherches. Loin, quelque part dans ses entrailles, l'appel se fait plus pressant. Le manque de la meute hurle dans les os meurtris. Mais la honte retient sa gueule de s'ouvrir aux éclats d'argent qui se reflètent dans l'océan qui l'entoure. Depuis quand as-tu cessé d'observer ton image dans le miroir que t'offre cette pleine lune océanique, Ying Yue. Qui te fait oublier jusqu'à la fierté de ton prénom ? As-tu perdu ta trace ?

Le loup n'écoute rien, plonge sa truffe un peu plus loin dans la tourbe, pistant l'odeur que l'homme cherchait depuis cinq jours.

--

Dissimulé dans un coin de roche, entre une crique et une falaise, percuté par l'embrun incessant de l'océan, je note avec un scrupule acharné le moindre détail de la cachette repérée. Huit jours de traque silencieuse, d'observation des ridules sur les abords des étendues d'eau consécutives à plusieurs jours de tempête venue du large. À étudier les écoulements naturels, et ceux qui le sont moins, indiquant une présence humaine qu'aucun sort ne peut effacer. Un trou dans la roche, une fissure sous une racine, une percée dans le sable épais de la rive. Un ingénieux et discret système d'écoute de haute précision. Un mouchard intelligemment installé à l'abri de tout soupçon. Un fonctionnement autonome qui ne nécessite la présence que temporairement et épisodique d'une personne pour renouveler les sorts et récupérer les données stockées. Habile, trop habile. L'agacement se peint sur mon visage marqué de fatigue. Un nez plissé, des sourcils froncés en une ligne sombre. Les relevés que j'ai pu récupérer remonte à plusieurs mois en arrière, qui sait depuis combien de temps le système est actif. La haine pulse dans le trou de la canine, la langue passe sur la pointe qui a percé la gencive dans la nuit de pleine lune. Filet de bave rouge avidement léché avant qu'il n'imprègne la tourbe brune d'une trace d'ADN facilement traçable. Le but n'est pas de désarmer, ni de trahir notre découverte. Ma découverte. Mais de la garder active, de contrôler les informations volées, de les détourner, d'induire en erreur, lentement, sûrement, placer le poison du mensonge et rétablir le brouillard autour de nos communications secrètes.

Le dernier point ajusté, mes yeux quittent la cartographie pour se poser sur la crête des vagues qui se fracasse en contrebas sur les rochers. Intervalles réguliers et rassurant qui laisse mes pensées filer vers d'autres batailles. La mer me fait toujours penser à Jasper, malgré moi. Cet amour réfractaire qu'il lui accorde, entre peur, fascination et rancœur. Je lui ai promis un concours de natation, un jour. Ce serait con de ne pas le faire juste pour ça. Le dos bouge, cherche un nouvel appui, plus profond, calant la tête en arrière dans une aspérité rocheuse. Ce ça que j'ai pris le temps de décortiquer dans tous les sens, calmé par la solitude de l'océan, par la navigation en solitaire plus intense que celle à plusieurs. User le corps aux gestes répétés par cœur, aux mains brûlées des cordes trop serrées ou échappées dans une poussée de vent contraire, les lèvres gercées du sel, le corps trempé d'écume. Jasper qui avoue à demi-mot avoir usé de son corps comme gagne pain, usant de son don pour revêtir les traits féminins de ceux qui en cherchent les courbes. Ceux. Tout tient dans cette infime variation. Ce flou entre deux réalités que je ne peux accepter sans frémir sur mes propres rochers. Et la question, ressac cruel qui martèle mes côtes depuis : Est-ce que je peux passer outre, pour lui ?
Les paupières se ferme, les premières heures, les premiers jours, avec honte aujourd'hui, j'ai songé non. J'ai claqué des portes, rugit dans mon estomac comme pour arracher cette place, cet honneur donné, de compter parmi les miens. J'ai honte, non pas de lui et ses mots balbutiés dans une lettre qui sentait l'angoisse de son recul en arrière. Non, j'ai honte de ne pas arriver, moi, à seulement accepter de me confronter à cette réalité. De songer à fuir, une fois de plus. Honte de ne pas parvenir à laisser mon esprit chercher les souvenirs des corps sans se forcer à s'en rendre malade. Cet échec me coûte, jour après jour, écueil après écueil, au point d'en être résolu à laisser de côté l'un des hommes dont l'amitié compte tant pour moi.

Le corps chaud de la boule de poils se love contre mon torse et ma tête se laisse aller à se glisser dedans. Le visage entièrement enfouie dans sa chaleur douce, je respire, ravalant les larmes brûlante de rage qui manquaient de rajouter du sel sur les rochers qui m'abritent.

J'en ai assez, foutrement assez de perdre des potes à cause de ça.

J'inspire, profondément, relève la tête, la bête rôdant au bord des iris. Mes yeux tombent sur un coquillage trouvé plus tôt et ramassé sans trop savoir pourquoi et mes doigts l'agrippe soudainement. Le poing se serre autour des bords ciselés par l'océan, imposant une pensée unique et profonde à l'objet comme pour le charger de toute cette rage impossible à démêler. Un jour, un jour, je trouverai la réponse. En attendant, garde cette énigme pour toi.
D'une impulsion je me redresse, le bras se tend et jette le coquillage au loin de toute la force du loup, offrant à Rán une des pierres de ce secret trop bien gardé.

--

Il fait à peine jour, quand je quitte le bureau du Kommandør après avoir déposé mon rapport et informé mes supérieurs de la découverte et des premières informations modifiées. Il faudra retourner sur place prochainement pour établir le protocole de surveillance sur le long terme, mais cela ne nécessitera pas un départ long. Ni immédiat. Alors l'immédiat est ailleurs. Dans cette promesse faite à un ami avant de partir, sans y croire totalement. Je passerai. Quelque chose dans ce goût-là. Pour qu'il puisse tester mon aura de loup, et l'effet de l'alerte dans ses entrailles. J'ai transplané juste devant la porte de son immeuble par plaisir de la surprise matinale, vêtu d'un simple costume de coton bleu et d'une chemise blanche fluide. Des cheveux longs recouvrent les cicatrices du crâne encore visible, la dent a entièrement repoussée désormais, trop blanche par rapport aux autres. Trop neuve. Étrangère. La langue passe trop souvent dessus, pour vérifier sa présence comme pour lui reprocher l'ancienne. Je laisse mon aura s'étendre entièrement, avec ce goût intense d'urgence qui, s'il dort encore, pourrait le saisir dans un battement affolé. Une main dans la poche, l'autre portant un paquet de viennoiseries, je monte quatre à quatre les escaliers avant d'ouvrir la porte de son appartement, comme je l'aurais fait en n'importe circonstance. Le battant se referme derrière moi sans un bruit, jouant sur la discrétion de ma presence pour accentuer le sentiment potentiellement étrange pour quelqu'un qui ne l'a jamais senti auparavant, de présence, bien présente, dans son environnement très proche. En quelques enjambées je suis dans sa petite cuisine, cherchant avec les gestes de l'habitué, son café tandis que Bølga est resté assis dans un coin de l'entrée, yeux clairs et perçants dans l'obscurité matinale des volets encore fermés.



I remеmber how I'd find you, fingers tearing through the ground. Were you digging something up or did you bury something down? In your soul, I found a thirst with only salt inside your cup.
Jasper Strandgaard
Jasper Strandgaard
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25 Juin 2024, soirée

Les clefs atterrissent dans le petit bol décoré d'étoiles de mer de toutes les couleurs - cadeau de Aksel - posé sur le meuble, juste à l'entrée de son appartement, le cliquetis résonnant dans l'appartement presque vide. Entièrement vide de bipède - outre lui-même - en tout cas. Quelques pas supplémentaires ne font que lui confirmer ce qu'il sentait déjà au fond de lui : Ça n'était pas ce soir qu'il allait retrouver un certain loup-garou, nonchalamment appuyé sur son comptoir, en train de tartiner du pain pour un futur sandwich. Ça aurait pu. Combien de fois était-ce arrivé, ces dernières années ? Ça s'était même largement multiplié ces derniers mois. Il ne le disait pas à Ying Yue, mais c'était une évolution de leur amitié qui lui plaisait en réalité énormément. Dans sa tête, une voix murmure vicieusement que ça n'arrivera certainement plus jamais et qu'il faut qu'il arrête d'espérer, à chaque fois qu'il ouvre sa porte, qu'il trouvera autre chose que son chien derrière cette dernière.
Un jappement le rappelle d'ailleurs à l'ordre et il offre un sourire à l'animal, se baissant pour le caresser et répondre à son salut enthousiaste.
Dans sa tête, la voix murmure toujours, et il a de plus en plus de mal à l'ignorer.

La balade à travers les rues de Göteborg lui fait du bien, un peu. Ça le distrait. Le husky gambade joyeusement au bout de la laisse, Vidar sous forme lupine à ses côtés, et le trio renvoie une image plutôt amusante alors qu'ils se dirigent vers l'un des parcs proche de chez lui pour permettre à son chien de se dégourdir les pattes et de courir un bon coup, sans la laisse. Et à Vidar, aussi. Il adore ça, courir avec le canidé, se rouler dans l'herbe sans aucune entrave. Son sourire s'étire sur un ricanement amusé alors qu'il pense à la réaction de son meilleur ami lycanthrope à chaque fois qu'il voit la fameuse laisse, le regard qu'il lance à l'objet fait systématiquement penser que celui-ci l'a gravement outragé d'une façon ou d'une autre et Jasper doit se retenir de rire à chaque fois.
Ça non plus ça n'arrivera plus.
Une pierre tombe dans son estomac au murmure moqueur et il déglutit un peu. Il essaie de la chasser, mais ça marche de moins en moins bien. Il essaie de se raccrocher à la promesse du Loup, au fait qu'il lui a dit qu'il viendrait le voir dès son retour. Qu'il ne serait pas parti longtemps. Il n'ose même pas demander aux membres de son régiment s'il est rentré ou pas, trop effrayé de la réponse et de sa signification. Trop effrayé de se rendre compte pour de bon que, ça y est, il a rejoint la liste. La fameuse liste de ces quelques personnes qui, du jour au lendemain, n'ont plus compté, n'ont plus existé aux yeux de Ying Yue, cette liste noire dont il a pu constater l'existence en priant pour ne jamais la rejoindre alors qu'il savait qu'il avait toutes les caractéristiques qu'il fallait pour ça. La pierre se fait plus lourde dans son estomac. La voix continue de murmurer, reflet vicieux de ses angoisses, de son anxiété constante vis à vis de ses amitiés, de ses relations. Elle a toujours été là, rôdant déjà dans l'esprit d'un adolescent qui savait parfaitement que les amitiés pouvaient se défaire si facilement, surtout lorsque l'on porte le mauvais nom de famille, lorsque l'on regarde les mauvaises personnes, lorsque l'on rougit face au mauvais genre. Elle s'était accentuée à la mort de Daegan. A la disparition d'Arsinoe. Avait distillé son poison face à son incapacité notoire à réussir à se lier réellement aux gens, depuis lors. Avait murmuré, mauvaise, à chacune de ses intéractions avec Fred, quand leur amitié était plus un contrat vacillant qu'une réelle amitié. Avait exulté quand tout s'était effondré avec Ina, quand son propre meilleur ami, s'il était resté à ses côtés, lui avait bien fait comprendre ce qu'il pensait de tout ça, la déception au fond du regard. Elle avait toujours été là, elle et ces sentiments qui lui tordaient le ventre et le rendaient persuadé de ne pas mériter de réelles amitiés.
Il essaie de l'ignorer de son mieux, essaie de se raccrocher aux paroles d'un Fred qui a tenté de se faire rassurant, qui a tenté de l'aider.
Mais c'est de plus en plus dur.

Le parc a fait du bien, ils y sont restés longtemps, mais ils sont de retour à l'appartement, maintenant.
Après avoir croisé son voisin. Une engueulade et des insultes - venant de lui - et des menaces - venant de l'autre - plus tard et il est chez lui, soufflant lourdement, véritablement pas d'humeur à gérer ce genre de conflit actuellement. Les clefs tintent à nouveau et il se frotte lourdement les yeux du talon de ses mains. Un coup d'œil au frigo lui confirme qu'il n'a pas vraiment faim, à peine s'il rajuste soigneusement les tupperwares bien rangés sur le premier étage. Il s'en détourne, finalement, s'appuie sur le comptoir et contemple l'appartement d'un air vide. Il n'est pas d'humeur, ce soir. La voix est trop présente, les certitudes trop mauvaises, le coeur trop lourd. Pendant une seconde, il envisage d'envoyer un message à Ozymandias, juste comme ça, pas forcément pour  se voir, juste pour parler un peu, peut-être ? Mais il n'ose pas, encore trop maladroit avec tout ça, trop incertain.
Trop honteux, aussi. Ça n'est pas très agréable, comme sentiment. S'il a toujours été persuadé qu'il pouvait parfaitement ne pas vivre pleinement son orientation et en être très heureux malgré tout, il n'en a jamais eu honte. Il était simplement… Réaliste. Et il aimait aussi les femmes, alors il ne pouvait pas non plus se plaindre par rapport à certains autres sorciers ou sorcières. Il avait juste à… Ignorer le reste. Ou bien le dissimuler. Et voilà. Ça n'était pas si grave, du moins le pensait-il.
Mais là, tout de suite, il se rendait compte avec une horreure certaine de cette honte qui gonflait doucement en lui., et il n'arrivait pas à s'en dépétrer. Est-ce que c'était dû à ses derniers échanges avec Ying Yue ? Un ricanement lui échappe à cette pensée, tirant un regard inquiet à Vidar. Comme si la question se posait. Bien sûr que c'était dû à ça. Pourquoi par tous les Dieux avait-il cru que ça serait une bonne idée ? De lui parler de son passé, de la façon dont il avait pu s'utiliser lui-même ? Et avec qui il l'avait fait ? Bon sang, même Almar ne savait pas ça ! Et pourquoi avait-il tenté de trouver conseil auprès de lui par rapport à Ozymandias ? Est-ce qu'il était désespéré à ce point ?
Oui. Au vu de son état, de ses angoisses et de son stress pendant tout le mois dernier, oui. Oui, il l'était. Mais il n'aurait pas dû faire ça malgré tout, parce qu'à cause de ça, à cause de sa stupidité, il avait tout gâché. Encore une fois. Et maintenant, il était désespéré d'un moyen de revenir en arrière, de ratrapper les mots et de les brûler jusqu'à ce qu'il ne reste que des cendres de ses aveux chuchotés d'une écriture tremblante.
Sa main frottant son coeur douloureux, il abandonne finalement l'idée de faire quoique ce soit de productif et se dirige vers sa chambre, priant pour un sommeil sans rêves ou au moins, sans cauchemars.

26 Juin, à l'aube.

Roulé en boule au milieu du lit, accroché fermement à son oreiller avec Vidar et le husky lui servant de couverture, Jasper dormait tranquillement. Plus pour très longtemps, mais il dormait, au moins.
Un tressaillement agite ses muscles à un moment donné, lui fait froncer les sourcils, dérangé par quelque chose. Appelé par quelque chose. Il grogne doucement, se retourne et déloge le singe de sur lui, tirant un bougonnement à ce dernier. L'appel étrange est toujours là, petit crochet fermement planté quelque part en lui et tirant doucement. C'est étrange, mais pas douloureux. C'est juste… là.
Et puis ça tire plus fort, plus violemment, tout à coup, de nul part. Un sentiment d'urgence, intense, vibre brusquement en lui, lui tirant un hoquet paniqué alors qu'il se redresse brutalement, le cœur battant la chamade, le regard hagard parcourant la chambre silencieuse sans rien trouver expliquant cette sensation trop intense. Il se rend compte après coup que sa main est partie à la recherche de sa baguette et il contemple le bois entre ses doigts avec un air un peu incrédule.   « Trop tôôôôt. Dodo.» Boude Vidar en lui tournant le dos. Le husky, lui, le fixe d'un air alerte, les oreilles bien droites tiquant doucement. « Je ne… Bordel…» Le sorcier marmonne, sa main libre se posant distraitement sur son cœur pour masser l'emplacement, comme si ça pouvait diminuer son rythme cardiaque. Et le sentiment est toujours là. Un peu moins brutal, mais clairement présent. Comme un signal à l'arrière de son crâne qui clignoterait sans cesse - et aurait aussi le pouvoir de faire paniquer son muscle cardiaque. Il lâche son torse, passe la main sur sa nuque et soupire, se glissant sur le bord de son lit pour en sortir. Le rush d'adrénaline a été trop brutal pour qu'il puisse ne serait-ce qu'imaginer pouvoir se rendormir alors autant commencer sa journée plus tôt que prévu. Debout près du meuble, pourtant, il reste immobile, confus. Il y a… Quelque chose d'étrange. Il n'arrive pas à comprendre quoi. Cette… Sensation. Cette traction, ce petit crochet planté en lui, c'est comme… Son regard fait le tour de la pièce sans trouver quoique ce soit qui pourrait expliquer la chose, expliquer l'impression grandissante qu'il n'est pas tout seul. C'est comme une information floue à la lisière de son esprit, juste hors de portée. Est-ce qu'il a définitivement pété les plombs ? Manquerait plus que ça. Se secouant, il se dirige vers la porte de sa chambre, négligeant de remettre un tee-shirt par-dessus le short qu'il a utilisé pour la nuit, trop concentré sur la sensation qui l'intrigue. C'est comme un… Non, il n'arrive pas à le décrire. Juste… Merde. Vraiment, il a juste l'impression que quelqu'un…
La main sur la porte, il se fige brutalement, réalisant lentement. Quelqu'un. Qu'il pourrait… Sentir. Non… Non, non, c'est juste sa tête, c'est juste lui qui déconne, qui espère et qui commence à halluciner. C'est juste ça. Rien d'autre. Stupide, stupide Jasper. Il baisse la clenche, pousse le battant et rentre dans son salon, se morigénant en boucle pour s'être permis de divaguer ainsi. Il fait quelque pas dans l'air plus frais de la pièce non utilisée pendant la nuit, réenclenche distraitement un sort de chaleur léger sur la zone, lève les yeux vers l'entrée par réflexe, passe sur la silhouette bien connu d'un félin massif, ouvre les volets d'un geste tout aussi réflexe puis se fige à nouveau, son regard écarquillé revenant en arrière, un hoquet surpris lui échappant. Bølga. Bølga est là. Assis, silencieux, et proprement terrifiant si on ne le connaissait pas, mais il est là. Les yeux toujours fixés sur le tigre se remplissent d'un espoir vif, d'une joie sincère et un sourire ourle lentement ses lèvres alors qu'il se retourne vers la cuisine, tombant sur le sorcier qu'il n'attendait presque plus. Vraiment, il a plus de retenue que ça normalement - un peu - mais là, pour le coup, il laisse échapper une exclamation de joie, se dirigeant vers la petite cuisine d'un pas vif. « Putain de merde, espèce de sale con !»  Il lâche, et si sa voix a un peu vacillé, il ne l'admettra certainement pas. Arrivé près de Ying et sans demander aucune permission, il l'attrape dans une accolade serrée qui détend ses muscles et retourne son estomac de joie. Il n'a pas pu s'en empêcher, n'a pas cherché à le faire non plus, c'était à la fois comme un besoin intense de contact après de trop longues semaines sans l'avoir vu, et une volonté de s'assurer qu'il était bien là, dans sa putain de cuisine, et que ça n'était pas juste une foutue hallucination.
Puis il réalise qu'il n'a peut-être pas envie d'un contact comme ça avec lui et le relâche, reculant d'un pas nerveux, son regard se fixant directement dans celui du militaire dans un mélange d'inquiétude nerveuse et de soulagement intense, «  Désolé, j'ai pas pu… M'en empêcher. » Il plisse soudain les yeux et son poing vient frapper le bras de l'autre dans un autre mouvement incontrôlé, «  Tu m'as foutu la trouille bordel, espèce de connard ! J'me suis demandé si on m'attaquait où si mon appartement était hanté, sérieux !» Et a nouveau un changement de ton incrédule, « Putain, t'es venu.» Il vacille entre des émotions un peu trop intenses qu'il n'arrive pas à contrôler, qui le font passer du coq à l'âne, de la joie à l'angoisse, à l'excitation, à l'inquiétude. Mais il est là, il est venu. Et même si elle continue à murmurer que ça n'est peut-être que pour mettre un terme à tout ça, pour une fois, il arrive vraiment à ne pas écouter cette petite voix dans sa tête.
Codage par Libella sur Graphiorum
Ying Yue Amundsen
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@Jasper Strandgaard • 26 juin 2024 - petit matin



Quelque part un premier son m'alerte du réveil des occupants de la chambre fermée. Sans m'en inquiéter, je continue de préparer le café, noir, dans une succession de gestes calmes et doux. Un léger sourire amusé flotte doucement sur mes lèvres tant j'ai conscience de jouer avec plusieurs cordes différentes. L'absence, en premier lieu, prolongée après mon retour du mois en mission hostile. Le retour court qui n'avait pas trouvé l'occasion de croiser la route de Jasper. Qui devait. Le nouveau départ rapide - précipité - et la promesse tirée d'une lettre qui oscillait entre fraîcheur d'une nuit sans lumière et chant d'angoisse des drames sans solutions. Un battement de paupières chasse le souvenir brumeux d'une nuit jetée dans le cœur de l'océan avec le reste. L'absence, donc, depuis plus d'un mois, et la promesse de revenir le voir quand je serai rentré pour qu'il puisse sentir l'effet du loup dans sa vie. De cette appartenance devenue tacite malgré nous, à cette meute qui compose mes plus proches compagnons. Des bruits de pas me font imaginer qu'il s'est levé, pas si alerte que cela, les minutes s'écoulent, lentes et nombreuses. Un pincement croque un bout du cœur. Peut-être bien, qu'à force se débattre dans mes entrailles la bête a fini par arracher un bout de ce lien invisible qui nous lie. La manche passe sur les lèvres qui se pincent, dos au salon quand la porte s'ouvre. Le masque tient moins bien qu'il le devrait dans le tonnerre assourdissante des tamboures en échos dans ma poitrine. J'ai joué sur l'absence, sur l'effet de l'aura et de cette sensation de présence si singulière quand on apprend à la découvrir. Mais j'ai refusé de prendre en compte le reste. Je prends une seconde le temps de me poser la question du point de vue du Strandgraad, de ce qu'il pourrait avoir envie de me faire de me découvrir, une fois de plus, dans sa cuisine sans avertissement. Mes souvenirs s'arrêtent volontairement aux lettres échangées au sujet de ma dernière mission. Rien ne me garanti que les siens ce soient disciplinés sur la même longueur d'onde.

Il s'avance sans me voir, je le constate quand je me retourne enfin avant de lancer la machine à café. Je savoure ce court instant de flottement où je peux observer son visage encore plissé de nuit qui avance sans même voir ce qui l'entoure, dans un univers familier qu'il maîtrise par cœur. Quelque chose de lourd perce sous les cils froissés, quelque chose qui se fracasse contre les rochers de mes fortifications. Un quelque chose aux allures de coquillage. Traite de coquillage, que les vagues de Rán ont déjà commencé à rejeter ? Non. Il a disparu dans l'écume. Il ne reste que ce sourire joyeux sur mes lèvres quand ses yeux se posent sur moi. « Putain de merde, espèce de sale con !» Une appellation juste, bien que peu a propos ce matin considérant que je suis en train de préparer un café, avec assez d'eau pour deux, et que j'ai même fait l'effort de ramener le petit-déjeuner. Mais je peux accepter malgré tout le titre honorifique de sale con si on considère que je l'ai tiré du lit avec un morceau d'urgence au creux du ventre. Je n'ai rien le temps de dire, ni de faire le moindre argumentaire, qu'il continue son élan pour se jeter sur moi. Une étreinte forte, puissante qui me prend de court, froisse le dos de ma veste de coton pourtant soigneusement lissée avant de venir. Mais ce détail ne compte pas ce matin. Seule la chaleur de cette étreinte profondément juste et sincère. Ce manque de ces derniers mois qui me renvoient une fraction de seconde dans le trou d'une grotte à cracher du sang. Le seul élément marquant dans notre relation depuis la dernière fois. Le seul élément qui manqua de craquer l'amitié en deux, si je n'avais pas été foutu de ramener mes fesses en vie jusqu'ici. Mes bras restés bloqués le long de mon corps s'apprêtent à lui rendre l'étreinte quand il s'écarte soudainement, mettant un terme à ma tentative de lui faire sentir la même émotion que celle qui traversait sa voix quelques instants auparavant. «  Désolé, j'ai pas pu… M'en empêcher. » Le sourire se fait moqueur tandis que je me retourne vers la machine à café pour l'allumer enfin, et non pour dissimuler l'éclair sombre qui a enflammé mon regard sous l'expression nerveuse et gênée de Jasper quand il s'est reculé. Sa peur s'infiltre et trouve des réponses ailleurs que dans la réalité sciemment occultée. L'effort n'en reste pas moins important. Il gonfle de ces regrets détrempés de honte qui encombrent ma gorge. Une seconde, tourné vers le comptoir, avant de recevoir un coup sur le bras et de reporter un œil moqueur, et fier de moi, sur le Strandgraad torse nu.  «  Tu m'as foutu la trouille bordel, espèce de connard ! J'me suis demandé si on m'attaquait où si mon appartement était hanté, sérieux !» Le rire roule, sourd, amusé, lourd. « Putain, t'es venu. » Derrière moi, le son caractéristique de la cafetière comble le léger silence que je lui offre, regard intense planté dans le sien, avant de laisser le rire filer et de combler la distance qui me sépare de lui. Une main attrape son bras, tire dessus pour le rapprocher et claquer nos corps l'un contre l'autre dans une nouvelle étreinte chargée du manque créé par l'absence. « Jasper, sale petit con toi même. C'est comme ça que t'accueille un pote qui revient après plus d'un mois d'absence ? Dire que je t'ai préparé une tasse avec du miel. Connard va. Évidemment que je suis venu, tu me prends pour qui ? Un traître qui respecte pas sa parole ? » La voix rit dans son oreille. Le bras serré un peu plus fort le corps contre le mien sans prêter attention à la légère douleur résiduelle qui transperce mon flanc. Une cicatrisation encore instable qui nécessite toujours des soins réguliers, rien d'autre. Une preuve d'une mission passée, qui me paraît presque lointaine, mais qui ne l'est pas, en réalité. « J'ai hésité à venir plus tard. Mais te réveiller avec mon aura de loup alpha terrifiant était bien plus tentant. » La pression de l'étreinte se desserre, les mains agrippent les deux épaules dans une tape amicale avant de lui jeter un clin d'œil et de reculer pour aller attraper le paquet et le lui jeter droit sur le torse. « Fais pas cette gueule de gamin, j'ai apporté le petit-déjeuner. Et il est même pas si tôt. Presque sûr qu'on est proche des six heures du matin. Qui est d'ailleurs l'heure de l'application de ma dose de crème pour la matinée. Sans rien changer aux attitudes qui sont les miennes - les nôtres - depuis ces deux ou trois dernières années, je me hisse sur son plan de travail, les fesses presque dans la cafetière, tirant un pot de ma poche avant de soulever ma chemise dévoilant le torse encore légèrement abîmé. Chemise bloquée sous le menton, j'entreprends de badigeonner rapidement la fine ligne toujours tuméfiée de rouge, noire et violet sombre, qui barre allègrement mon flanc. « Tu as mis du temps à sortir de ta chambre. T'es pas le plus vif du bocal mon p'tit poisson clown. » Une petite pique pour remplacer la boutade qui m'était venue plus naturellement sur les raisons de sa lenteur à quitter son lit. Le déni à ses limites, occasionner si tôt un moment de malaise en évoquant un coup d'un soir sous les draps de Jasper n'est pas une bonne option. La pommade en place, je replace ma chemise, range le pot et retourne sur le sol dans bond souple, prêt à partir à la recherche des deux tasses laissées de l'autre côté dea cafetière. Des gestes simples, comme je l'aurais fait n'importe quand. Parce que nous ne sommes nulle part ailleurs, que dans ce n'importe quand. Parce qu'il le faut. Malgré cette boule qui ne cesse de gonfler dans ma gorge, et qui me fait désespérément chercher à avaler une tasse de café le plus rapidement possible.


I remеmber how I'd find you, fingers tearing through the ground. Were you digging something up or did you bury something down? In your soul, I found a thirst with only salt inside your cup.
Jasper Strandgaard
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I'm riding up the heights, of shame

Il le serre fort contre lui sans y penser à deux fois, sans réfléchir plus loin, obéissant juste à un besoin presque primaire, à une envie au moins aussi intense. Le voir là, au milieu de sa cuisine comme si de rien n'était… Comme si des choses n'avaient pas été dites à demi-mots, comme s'il ne regrettait pas intensément d'avoir laissé échappé tout ça, comme si Ying Yue n'avait pas mal réagi, comme si, comme si… Il le serre juste contre lui parce qu'il lui a manqué. Parce que ça fait des semaines qu'il n'a pas vu son meilleur pote, parce qu'il a ressenti de sa souffrance à travers ce tout nouveau lien entre eux, sans pouvoir ne serait-ce que l'apercevoir pour calmer les angoisses de son cœur. Parce que, pendant quelques instants peut-être, il a cru qu'il était mort ou trop mal en point pour pouvoir revenir. Il le serre fort, la gorge nouée de joie, l'estomac retourné par cette situation qu'il commençait à ne plus envisager comme simplement possible, réalisable. Il le serre fort et se sent mieux immédiatement, le vide se comblant doucement, l'inquiétude diminuant lentement.
Jusqu'à ce que, malgré lui, il se rappelle des lettres, et des mots, et de tout le reste. De l'écriture tremblante et de celle, plus piquante, plus acérée de Ying. De ce qu'il s'est passé à peine 7 jours auparavant. A peine une semaine qui a semblé une éternité mais qui revient le frapper en pleine figure, le forçant à reculer, le lâcher, l'inquiétude au fond des yeux malgré tout en minorité face à son soulagement. Mais il ne veut pas le rendre mal à l'aise. Il ne veut pas le faire fuir… Encore. Et si jusque-là les accolades n'ont jamais posé problème - même s'il ne s'était jamais jeté sur lui comme ça auparavant - peut-être que maintenant… Peut-être que maintenant ça pourrait lui en poser un. Après tout, il ne la lui avait pas retournée, n'est-ce pas ?  Alors il s'écarte juste, s'excusant maladroitement, se retenant presque de lever un peu les mains dans un signe universel de paix. Mais il n'y a pas de colère en Ying. Pas d'écart, pas de recul, juste un sourire moqueur et lui qui se retourne vers sa cafetière comme si de rien n'était et les épaules de Jasper se relâchent doucement, évacuant une petite partie de cette tension nerveuse qui court un peu trop dans son corps depuis la semaine précédente. Pas tout, mais juste assez pour lui permettre de respirer un peu plus facilement.

Juste assez pour lui permettre d'enchaîner, sautant sur une autre émotion comme lui il a sauté dessus à peine quelques instants auparavant. Elles sont trop nombreuses, ses émotions. Pas confuses, mais intenses, trop présentes dans son torse, le gonflant et se bousculant pour prendre le pas, pour s'exprimer toutes en même temps sans que Jasper n'arrive vraiment à les contrôler. Et cet imbécile qui le fixe d'un air moqueur, visiblement très satisfait d'avoir réussi à lui foutre la trouille avec sa fameuse aura de loup terrifiant, comme il le disait si bien il n'y a pas si longtemps. Et il rit, ce connard. Le son roule autour d'eux, emplissant joyeusement la cuisine qu'il trouvait si vide la veille encore. Ça attire irrémédiablement un sourire sur ses propres lèvres alors qu'il râle, mourant d'envie de juste le bousculer joyeusement en guise de punition pour son comportement de sale gosse sans pour autant oser le faire, ne sachant pas, ne sachant plus comment il se situe sur les contacts entre eux, désormais. Non au lieu de ça, il marque juste l'évidence, soulignant à nouveau sa présence dans un souffle de joie incrédule, les émotions lui tournant la tête à force de s'enchaîner si vite, sans prévenir, sans rien.
Le silence s'étire quelques instants, mais il n'est pas lourd, pas pesant. C'est un silence qui lui fait autant de bien que ce que le rire du loup a pu lui faire, à peine perturbé par le son de sa cafetière qui travaille dur pour leur offrir leur premier café. Il soutient son regard, simplement satisfait d'avoir la chance de pouvoir le faire encore une fois et son sourire s'étire en entendant son rire filer à nouveau, avant d'écarquiller franchement les yeux quand il s'avance vers lui, attrape son bras et l'attire vers lui à nouveau dans un mouvement fluide, dans une étreinte serrée et au moins aussi puissante que celle qu'il lui a donné juste avant, peut-être même plus parce qu'elle est pleinement partagée cette fois. Parce qu'il ne lui faut pas attendre longtemps avant de la lui rendre, fermement, la gorge un peu nouée - beaucoup, beaucoup nouée - de constater que, non, ça ne le dérange pas. Qu'il accepte le contact. Qu'il l'initie lui-même. Qu'il y participe et ne le rejette juste pas au loin à cause de… A cause de tout ça. « Jasper, sale petit con toi même. C'est comme ça que t'accueille un pote qui revient après plus d'un mois d'absence ? Dire que je t'ai préparé une tasse avec du miel. Connard va. Évidemment que je suis venu, tu me prends pour qui ? Un traître qui respecte pas sa parole ? » Il rit à l'insulte qu'il lui renvoie, le cœur gonflé, heureux. L'étreinte se resserre, il s'y adapte sans problème, la lui rendant au moins aussi fort - du moins à son niveau de simple petit humain non boosté par un loup terrifiant, bien sûr. Oh non, il ne le prenait pas pour un traître. Certainement pas. Ying Yue a toujours respecté sa parole, toujours. Mais… Il ne savait simplement pas si… Peut-être qu'il aurait pu considérer que cette parole n'était plus… Plus d'actualité au vu de ce qu'était la personne a qui il l'avait donnée, finalement. Aux vues de ces raisons… Eh bien… Que Jasper pense évidentes. Il se doute… Il sait qu'il sait. Et apparemment, malgré ça…
« J'ai hésité à venir plus tard. Mais te réveiller avec mon aura de loup alpha terrifiant était bien plus tentant. » Cette fois, c'est un ricanement qui lui échappe alors qu'il lui envoie une légère bourrade, juste avant que Ying ne finisse par desserrer sa prise, claquant ses épaules avec une amitié qu'il avait eu si peur de voir dissoute. Il y a bien l'espace d'une seconde durant laquelle Jasper ne semble pas décidé à se reculer, mais il finit malgré tout par le faire. Cette fois, pourtant, pas de regard nerveux ou angoissé. Juste des pupilles pétillantes de doré et des mèches bien plus claires qu'elles n'ont pu l'être ces derniers jours. L'angoisse est toujours là, mais elle n'est simplement pas assez forte à cet instant. Il roule des yeux à son clin d'œil, attrapant par réflexe le paquet qu'il lui envoie après s'être reculé pour de bon. Curieux et baisse les yeux et ne peut pas s'empêcher de rire légèrement en constatant que cet imbécile avait amené réellement le petit déjeuner, « Fais pas cette gueule de gamin, j'ai apporté le petit-déjeuner. Et il est même pas si tôt. Presque sûr qu'on est proche des six heures du matin. Dans un pur réflexe amical, il balance un « Je t'emmerde, connard, certaines personnes ne sont pas des machines et ont besoin d'un certain nombre d'heures de sommeil pour être fonctionnel.» Certain nombre d'heures qu'il n'a tristement pas beaucoup eu ces derniers jours - dernières semaines, même. Mais ça, il n'allait pas le dire. « Un mois d'absence ou pas, j'aurais pu choisir le coup de poing dans la gueule plutôt que le câlin, fait pas le malin. »  
Un reniflement moqueur lui échappe quand il se hisse sur son comptoir, bousculant la pauvre cafetière au passage. Quelque part, la scène lui réchauffe le cœur, ancré dans une habitude qui n'a pas disparu, loin de là. Il se détourne brièvement, attrapant une assiette dans l'un des placards derrière lui pour y déposer les viennoiseries et quand il lui fait face à nouveau, ses yeux se baissent automatiquement vers la peau découverte. Son regard s'assombrit nettement et il échappe un sifflement mi impressionné par les couleurs qui s'étalent sur son torse, mi colériques pour le principe même qu'il ait été blessé à ce point ; la magie étant ce qu'elle est, quand certaines traces restent, on sait que c'était du sérieux ; relevant finalement les yeux vers lui alors qu'il termine son soin. Il se souvient des lettres d'Arsinoe, des insinuations faites sans qu'elle ne dise rien de très clair, lui intimant seulement d'en parler au loup s'il voulait des réponses précises. C'était ce qui était prévu, avant… Eh bien, avant quoi.  « Tu as mis du temps à sortir de ta chambre. T'es pas le plus vif du bocal mon p'tit poisson clown. » Immédiatement, il plisse les yeux et lui renvoie un regard noir et vaguement outré alors qu'il descend de son perchoir, recommençant à s'agiter dans sa cuisine, « Il se trouve que ta charmante aura de loup aimable comme une porte de prison m'a frappée alors que je dormais joyeusement enfoui sous les deux bestioles qui vivent avec moi, il m'a fallu un certain temps pour m'en dépêtrer et me convaincre que je n'étais pas juste en train de faire un rêve chelou.» Il lâche, hautain, ne mentionnant soigneusement pas le fait qu'il pensait surtout être en train de rêver à une situation qui n'arriverait sans doute jamais. Il est presque sûr que s'il n'avait pas été aussi persuadé que c'était impossible, il aurait réagit bien plus vivement. « Sans compter que tu n'es pas le plus respectueux des limites de temps, ma petite souris hurleuse. Avec toi une mission "courte" et un "je reviens vite" aurait tout aussi bien pu vouloir dire que tu ne te serais pointé que dans un mois.» Se disant, il pose l'assiette là où se trouvait les fesses de Ying Yue juste avant, appuyant son flanc contre le comptoir en contemplant l'autre homme d'un regard plissé, un léger sourire revenant habiter ses lèvres, « C'était assez incroyable en fait. Outre le côté flippant en premier lieu et l'impression de danger imminent que ça a fait naître. L'impression… La certitude de savoir qu'il y avait quelqu'un… Que je n'étais pas tout seul, que ça n'était pas une présence menaçante mais plus... plus... Complémentaire ? » Et que c'était toi. Il renifle, amusé. « J'me demande si je peux te sentir aussi si tu ne fais pas ta diva des auras.» Son sourire se fait sarcastique alors qu'il tend les mains, impatient. « Eh bien, Monsieur Je t'ai préparé une tasse avec du miel. Il est où mon café ? J'attends.» Il agite les doigts comme un gamin avant de baisser les mains et de rajouter d'un ton plus sérieux, « J'suis content que tu sois là, sincèrement.» Il fallait qu'il le dise, qu'il le précise. Même s'ils n'en parlent pas, même s'ils ne disent rien sur le sujet, s'il tombe dans l'oubli, si Jasper fait de son mieux pour faire comme si cette partie de lui n'est pas importante et n'existe pas assez pour en parler, il a besoin de lui dire ça. De lui faire comprendre qu'il pensait réellement qu'il aurait pu ne pas venir. Ne plus venir. « Ils t'ont pas raté.» Il enchaîne soudain, l'air de rien, son regard assombrit cherchant le sien avec sérieux, « J'avais jamais vu de souris avec de telles couleurs.» Ok, presque sérieux. Il s'appuie un peu plus contre le comptoir et rajoute malgré tout, « Ça va ? Tu veux en parler ?» La proposition est juste posée là, comme ça. Il peut l'attraper ou non. Il peut en profiter, ou non. Jasper veut juste lui faire savoir qu'au cas où… Il est là.
Codage par Libella sur Graphiorum
Ying Yue Amundsen
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I'm riding up the heights, of shame
 

@Jasper Strandgaard • 26 juin 2024 - petit matin


Peu confortablement installé contre la falaise, hier, j'avais cherché les réponses dans mes souvenirs avec lui. Depuis les débuts, réalisant que je ne pouvais même pas établir une date précise de notre première véritable rencontre. Avais-je agis comme un connard d'amundsen ce jour-là ? Probablement. Même si nos familles sont alliées, facilement, il n'était pas demi-triton. Et c'était le genre de choses qui comptaient dans mon classement des autres. Un Strandgraad, non héritier du don ancestrale. Un simple humain, un simple sorcier de sang-mêlé. Ces choses comptent toujours, si la personne en face ne se montre pas plus intéressante que ce palmarès. Je n'ai pas le souvenir de notre première interaction, ni du jour où les choses changèrent, si elles changèrent. Avait-il trouvé de quoi m'intéresser suffisamment dès cette première rencontre ? Sa particularité de métamorphomage aurait pu. S'en souvient-il, lui ? Et puis il y a avait quelques conversations, plus tard, à Durmstrang principalement, des rires, cette façon de faire un peu connard qui me faisait marrer. Cette envie presque mordante d'en découdre, de se battre, d'avoir l'ego que Rán lui avait refusé à la naissance. Plein de honte, contre la paroi, j'avais réalisé que je ne savais pas tant de choses de l'enfance de Jasper Strandgraad. Probablement exécrable, comme les nôtres, celles des Douze, bien souvent. Et d'autres, probablement. Des enfances mangées par des espoirs de parents perchés sur des berceaux, guettant les premiers signes d'une nature qui ferait de chacun des fiertés à hisser en porte-drapeau pour se moquer des autres. Les déceptions sont des pièces de monnaie qu'on s'échange les uns et les autres, qu'on maquille de haine hautaine pour mieux paraître. Nous avons tous nos torts, nos histoires à faire rougir lors des soirées alcoolisées où les reproches fusent, piques de feu, de table en table. Les uns trop aux régences jugées sombres et meurtrières, les autres aux alliances avec les mauvaises idées, d'autres encore aux sang mêlé de celui de créatures magiques, d'autre au sang dépouillé de sa pureté. Nos enfances ne sont pas douces, elles ne sont pas faites pour l'être. De nombreux oncles et cousins de Jasper sont des cons finis. Je juge, quand l'alpha de ma propre meute à manqué de m'arracher trois côtes pour le manque de respect de trop. Une pierre plantée dans les épaules, sur ma falaise, j'avais questionné tout ça, et beaucoup d'autres choses, aussi.

J'avais cherché, les souvenirs de Jasper jeune majeur, luttant pour maintenir ses études à flot. Était-ce à ce moment-là que la nécessité, à tout prix, l'avait poussé à errer aux coins des ports ? Façon de parler. Des trottoirs, il en existe dans tous les recoins des villes. Les souvenirs sont flous, encore, de cette époque. Trop centré sur moi, je ne suis pas capable de prêter cette attention à ceux qui ne sont pas dans mon cercle proche. Pourtant, lentement, cette amitié avait fini par faire partie de celle que j'appréciais, trouvant dans les moments d'absences des pensées pour lui. Des choses à lui rapporter de mes cours de marine en sachant que cela le ferait rire. Trouvant, avec les années, le chemin de son appartement, de son frigo, de nos rituels. Oui elle compte cette amitié. « Je t'emmerde, connard, certaines personnes ne sont pas des machines et ont besoin d'un certain nombre d'heures de sommeil pour être fonctionnel. Un mois d'absence ou pas, j'aurais pu choisir le coup de poing dans la gueule plutôt que le câlin, fait pas le malin. »   Pour ce genre de réplique amicale, vive, jetée en réponse à mes propres paroles. Pour l'éclat doré de ses yeux qui me regardent avec ce qui ressemble presque à une lueur de soulagement. Un coup de poing aurait fait l'affaire aussi, j'aurais trouvé la force de réagir comme s'il me frappait pour l'absence, sans comprendre qu'il puisse y avoir d'autres raisons.

La paroi a laissé place à une cuisine aménagée tant bien que mal malgré son étroitesse. Pourtant le sentiment d'inconfort est toujours là, dardant une pointe sensible entre les omoplates. Je n'avais pas voulu songer à la réaction qu'il aurait. Je n'avais pas voulu penser qu'elle puisse autre que celle actuelle, des moqueries, des étreintes de deux amis qui se retrouvent au port, et des putains d'efforts de ma part pour lui faire garder ce sourire sur les lèvres. Parce que même si je ne peux pas revenir dessus, chaque mot de ses lettres a fait briller avec intensité les couleurs de la reconnaissance qui illuminent son image dans mon âme. Une reconnaissance d'autant plus difficile à regarder en face, que je sais pertinemment ne pas être à la hauteur de cette confiance. Ma réaction première en témoigne. Tiraillé entre tout cela, je voudrais qu'il sage pour tant, à quel point cette confiance à compté. Qu'elle compte encore. Qu'elle a été une des clés de voûte de ce chemin de pierre nimbée de honte vers mes résolutions. Je compte à présent sur sa connaissance de mon propre fonctionnement pour saisir l'immensité du sous-texte que je porte dans mes attentions pour lui.

Quand il siffle, découvrant la blessure de mon flanc, je ne réagis pas. Je ne sais plus ce que je lui ai dis exactement, ou non, dans mes lettres. J'avais parlé de dent en moins, c'est sûr, mais de quoi d'autre ? Des ongles, de mémoire. Des trucs chiants, quand on me connaît, mais que des trucs qui repoussent. Peut-être que j'avais rien dit sur le crâne, les douleurs, le flanc et son hémorragie incessante. Pas parce que j'en ai honte, mes blessures m'ont toujours apportées une sorte de fierté après coup. Mais pour ménager ses inquiétudes. Je suis un connard, mais j'oublie pas - sauf exception - ce qu'un pote me dit.  

A nouveau debout dans sa cuisine, j'observe ses réactions avec une attention que je me force à paraître décontractée, habituelle et non appuyée quand il reprend la parole. « Il se trouve que ta charmante aura de loup aimable comme une porte de prison m'a frappée alors que je dormais joyeusement enfoui sous les deux bestioles qui vivent avec moi, il m'a fallu un certain temps pour m'en dépêtrer et me convaincre que je n'étais pas juste en train de faire un rêve chelou.» Bien sûr, l'excuse des bêtes qui m'empêchent de se lever. Trop facile. Il faudra d'ailleurs questionner le propre instinct de son chien, visiblement peu habitué à sentir ses congénères arriver. Lui n'a même pas bougé, encore assoupi sur le lit sans doute ? Décevant pour l'intelligence de cet animal à fourrure. Même si, au vu des émotions qui me viennent de Bølga, j'ai la bonne intuition de croire que le tigre ne s'est pas gêné pour aller rejoindre la dite bête et l'autre fylgia, sur le lit de Jasper. « Sans compter que tu n'es pas le plus respectueux des limites de temps, ma petite souris hurleuse. Avec toi une mission "courte" et un "je reviens vite" aurait tout aussi bien pu vouloir dire que tu ne te serais pointé que dans un mois.» Ce n'est pas entièrement faux. Un mois de mission reste un délai court quand on est habitué à partir plusieurs mois de suite. Je me contente de sourire d'un rictus plus narquois, me déplaçant de côté quand il vient poser l'assiette pleine des viennoiseries que j'ai acheté avant de venir, juste à côté de la cafetière. « C'était assez incroyable en fait. Outre le côté flippant en premier lieu et l'impression de danger imminent que ça a fait naître. L'impression… La certitude de savoir qu'il y avait quelqu'un… Que je n'étais pas tout seul, que ça n'était pas une présence menaçante mais plus... plus... Complémentaire ? J'me demande si je peux te sentir aussi si tu ne fais pas ta diva des auras.» La lèvre se retrousse sur la dent neuve, obligeant la langue à passer dessus dans une sensation d'étrangeté toujours présente. Dans la poche dans le pantalon, la canine d'origine semble pulser en réponse. Mais la main tendue de Jasper occulte les sensations, mes yeux tombent sur les doigts qui bougent avec un sourcil qui se dresse, rapide, avant de retomber dans un regard qui se fait dur. « Eh bien, Monsieur Je t'ai préparé une tasse avec du miel. Il est où mon café ? J'attends. » Un deuxième rictus, plus carnassier celui-ci, dévoile la canine dans un léger grognement sourd qui s'arrête net, casser sur le rebord de la phrase suivante de Jasper. « J'suis content que tu sois là, sincèrement.» Une phrase à l'arrivée goût amer et acide d'un soulagement que j'accroche immédiatement aux souvenirs de la mission, aux rêves étranges qu'il a fait, à son inquiétude liée à ces événements. Rien d'autre. Aucun regard mordant à lui rendre, juste un éclat narquois, amusé qui vient effleurer la surface de la réalité redessinée par mes soins. Habile tissage de camouflage dont je suis le meilleur exécuteur du Sjøbjørn. « Ils t'ont pas raté. J'avais jamais vu de souris avec de telles couleurs.» Lui-même enchaîne sur la blessure, sur la mission, la torture dont il ne sait rien. J'imagine qu'il a dû parler à Arsinoe depuis. Peut-être. Ils avaient l'air de commencer à renouer avant nos départs respectifs. Mais je doute que la Kaptajn lui ait fait le récit détaillé de ce qui s'est passé. A croire leur expérience commune de...Deagan, elle du genre mutisme en ce qui concerne leurs potes communs. « Ça va ? Tu veux en parler ?» Le ricanement perce, tandis que je claque les tasse près de l'assiette de viennoiseries, attrapant la cafetière pleine, qui a fini de couler pendant la discussion. « Ils m'ont raté, tu veux dire. Sinon je serai pas là. » Le rire se fait plus sombre, presque carnassier, vénéneux à la limite de la gourmandise sourde. Je peux encore entendre le craquement des os dans la mâchoire de la bête. Ma mâchoire. Avec un frisson de satisfaction. « Y a rien à en dire, si ce n'est raconter les détails pour se marrer. Mais j'suis pas sûr que ta sensibilité aime ce genre d'histoire. » Tout en parlant, je rempli la première tasse presque à ras bord, ma tasse, poussant l'autre, tapissé de miel, du coude faussement distraitement. « Arrête de dire que t'es content de me voir, je vais finir par croire que tu en doutais vraiment. » Je ne devrais pas, mais la tête se tourne vers lui, regard en coin, palpitant, cœur qui cogne, une fraction de seconde, avant de retourner se ficher dans le fond noir du café fumant. « J'ai peut-être exagéré l'effet, pour que tu sentes bien ce que ça fait. Je le reconnais. A toi de voir si tu as vraiment envie de ressentir tout ça même sans mon côté diva. » Je souffle sur ma tasse avalant de façon largement insolente une gorgée de café trop chaud juste pour le plaisir de lui faire sentir cette petite pointe de gaminerie partagée, avant de me tourner une nouvelle fois pour attraper la cafetière, en verser dans sa tasse, et de venir la lui caler dans les côtes marmonnant un joyeux : « Abuse pas trop de ma joie d'être rentré en vie pour te réveiller en sursaut dans ton sommeil. Ma sociabilité lupine à ses limites. » Avant de reculer, non sans lui adresser un léger coup d'épaule dans la sienne, manquant au passage de renverser un peu du café de la tasse transmise. « Tiens au fait, elle a enfin repoussée, pendant la pleine lune. T'en penses quoi ? » D'un doigt je soulève dévoile largement la nouvelle canine, trop blanche, avant de sortir l'ancienne de ma poche, m'adossant à son comptoir, juste à côté de lui. « J'ai pas encore eu le temps de trouver un bijoutier pour le faire quelque chose sympa d'elle. Toi qui t'y connais en runes, qu'est-ce que je pourrais y mettre de sympa ? Tu crois je peux en faire un artefact ? Ou ses propriétés magiques risquent d'altérer les sorts que je voudrais y placer ? » Tenue entre mon pouce et mon indexe, je la lève à hauteur de mes yeux, la faisant doucement tourner, pointe dans la pulpe du doigt, toujours aussi fasciné par sa présence et son absence. Une partie de moi à jamais manquante, mais qui ne cesse de rester en connexion, sans que je ne parvienne à l'expliquer. « C'est Arsinoe qui a pensé à me l'a garder de côté quand elle est tombée dessus. Elle sait avoir un sens tactique intéressant. » Une indication comme une autre, sans valeur. Un constat de militaire de terrain envers une autre militaire de terrain.



I remеmber how I'd find you, fingers tearing through the ground. Were you digging something up or did you bury something down? In your soul, I found a thirst with only salt inside your cup.
Jasper Strandgaard
Jasper Strandgaard
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C'est confortable de le voir chez lui, comme ça. Confortable. C'est le terme. Le confort, comme cette sensation que tu ressens quand tu es chez toi, au chaud, en sécurité. Quand tu es avec des amis proches, quand tu es avec une personne chère. Quand tu es au fond de ton lit, dans la position parfaite, celle qui te donne l'impression de flotter. Eh bien voir Ying Yue chez lui, en train de naviguer dans sa cuisine comme si c'était la sienne, ça lui apporte le même genre de ressenti. La même sensation de confort. C'est rassurant, apaisant… Reposant, quelque part. Ça chasse peu à peu le stress des derniers jours. L'angoisse de ne pas savoir s'il va jamais revenir ici. L'angoisse de ne pas savoir s'il va revenir tout court. Au vu de son avant dernière mission, la question pouvait se poser.
Il n'est pas vraiment sur de ce que ça veut dire, de le voir ici. Par rapport à … Tout ce qu'ils ont pu se dire. Tout ce qu'il a pu lui dire. Est-ce qu'il a décidé d'oublier ? De ne pas en tenir compte ? De faire comme s'il ne connaissait pas cette information précise sur Jasper ?  Est-ce qu'il a décidé que ça n'était pas important ? Que malgré son propre… Avis sur la question, il peut passer au dessus… Pour lui ? Il n'ose pas se montrer si arrogant, mais... L'archéomage n'en sait rien. Il s'en moque. Il pense s'en moquer. Ying Yue est là. C'est suffisamment significatif pour qu'il ne veuille pas creuser plus, pour qu'il refoule à nouveau tout le reste et que ça ne rentre plus jamais en compte. Pour lui, le militaire à fait un pas en avant, un grand pas en avant au vu de ce que Jasper sait, au vu de ce à quoi il a pu assister ces dernières années, et ça lui suffit. Actuellement, la chaleur que ça lui apporte lui suffit largement. Il pense… Suffisamment connaître l'autre homme pour savoir qu'il fait vraiment un effort après tout ça. Il ne peut pas demander plus. Il ne veut pas demander plus.

A la place, il joue le chaud et le froid. Taquinerie mêlée de sérieux, mêlé à nouveau de douce moquerie. Le léger grognement que le loup émet est parfaitement perçu par l'humain qui se contente de sourire un peu plus largement, insolent dans sa réclamation enfantine de son café. Il le mérite bien. Il a frôlé l'attaque cardiaque, après tout, ça mérite compensation. A sa proposition finale et sans trop de surprise, il se met à ricaner en posant les tasses sur le comptoir,  « Ils m'ont raté, tu veux dire. Sinon je serai pas là. » Roulant fortement des yeux, Jasper marmonne un T'as très bien compris ce que je voulais dire.  sans pour autant l'interrompre, sans pour autant ciller face au rire sombre qui s'écoule des lèvres de l'autre homme. Ça ne l'inquiète pas, ça n'est pas pour lui ce rire. Ça pourrait sonner menaçant, mais il ne le ressent pas comme ça. Il a le sentiment que c'est plutôt par rapport à ce qui s'est produit durant cette mission.  « Y a rien à en dire, si ce n'est raconter les détails pour se marrer. Mais j'suis pas sûr que ta sensibilité aime ce genre d'histoire. » Cette fois Jasper grogne franchement, autant parce qu'il commence à en avoir marre que ses potes décident à sa place de ce que sa sensibilité peut supporter que parce qu'il  voit très bien le manège de Ying Yue avec sa tasse, son regard se plissant légèrement et ses lèvres commençant déjà à former une moue boudeuse face à l'outrage qui se prépare.
« Arrête de dire que t'es content de me voir, je vais finir par croire que tu en doutais vraiment. » Ça ne dure qu'un instant, juste une fraction de temps, mais son regard s'assombrit, la lueur dorée se ternit, prends des teintes grisâtres, ses cheveux perdent un peu de volume puis dans un clignement de paupière ça a disparu, tout est redevenu exactement comme avant. Il n'a pas détourné les yeux, a croisé le bref coup d'œil du loup, n'a pas cherché à dissimuler les émotions qui venaient de le traverser. Ouais, il en doutait, il a eu peur. Non, il n'en parlera pas. En parler signifie parler de pourquoi il a eu ce doute. Il ne veut pas prendre d'autres risques. Il a déjà enterré tout ça, à nouveau, tout au fond de lui. « J'ai peut-être exagéré l'effet, pour que tu sentes bien ce que ça fait. Je le reconnais. A toi de voir si tu as vraiment envie de ressentir tout ça même sans mon côté diva. » Il renifle dédaigneusement, se doutant parfaitement que l'autre homme avait clairement fait exprès de faire son arrivée en fanfare. Son regard plissé est braqué sur la tasse fumante bien trop attirante et dont Ying Yue prend volontairement - sans aucun doute là aussi - une longue gorgée pourtant sans doute brûlante. Quel sale petit… Avant qu'il n'ait pu finir cette pensée, son ami se tourne à nouveau vers la cafetière et s'emploie enfin à remplir sa tasse, lui faisant échapper un murmure de satisfaction par avance. Sitôt celle-ci contre son torse, il enroule ses doigts autour, un grognement d'appréciation lui échappant à l'odeur de café qui lui monte aux narines. « Abuse pas trop de ma joie d'être rentré en vie pour te réveiller en sursaut dans ton sommeil. Ma sociabilité lupine à ses limites. » Un ricanement lui échappe aux mots et au coup de coude, son regard pétillant croisant le sien avant qu'il ne plonge finalement dans la tasse, savourant les premières gorgées bien trop chaudes mais revigorantes à souhaits. Pile poile ce dont il avait besoin.

« Tiens au fait, elle a enfin repoussée, pendant la pleine lune. T'en penses quoi ? » Quittant le Saint Graal des yeux, il relève un regard curieux vers lui, haussant un sourcil intéressé en voyant la toute nouvelle dent bien en place dans la mâchoire du Lojtnant. « Avant même de pouvoir croquer tes ennemis tu vas pouvoir les éblouir, c'est parfait.» Il lâche, sans pouvoir s'en empêcher, mais son sourire est sincèrement content pour lui de voir qu'il a enfin pu retrouver cette partie de lui certainement absente depuis trop longtemps à ses yeux. Il s'adosse au comptoir à ses côtés et Jasper suit le mouvement distraitement, glissant plus proche de la chaleur émise par le corps du lycan, sans vraiment y réfléchir.  « J'ai pas encore eu le temps de trouver un bijoutier pour le faire quelque chose sympa d'elle. Toi qui t'y connais en runes, qu'est-ce que je pourrais y mettre de sympa ? Tu crois que je peux en faire un artefact ? Ou ses propriétés magiques risquent d'altérer les sorts que je voudrais y placer ? » Immédiatement il se redresse un peu, les bons mots ayant été prononcés pour capter intensément son intérêt. Son regard évaluateur mesure la canine solitaire et son esprit commence déjà à réfléchir à quelques possibilités sympas. Ça serait du travail minutieux à effectuer, mais il y a sans doute des possibilités… « C'est Arsinoe qui a pensé à me l'a garder de côté quand elle est tombée dessus. Elle sait avoir un sens tactique intéressant. » Son sourcil se hausse à nouveau à ces mots, et il émet un mhmh contemplateur, murmurant seulement, « Elle a dû comprendre que ça serait important pour toi. » Et elle avait donc à cœur, quelque part, de… mmh… L'aider, dans cette situation particulière. Mais il ne va pas dire ça à voix haute, aucun des deux militaires ne sont câblés pour ce genre de réflexion ça il le sait d'avance.
Il s'apprête à repartir sur le sujet de la dent quand un bruit sourd provient de sa chambre et que la porte claque brusquement sur le mur, dévoilant une boule de poils hystérique qui se jette dans leur direction en jappant tout ce qu'il peut. Un rire lui échappe alors qu'il aperçoit la tête canine de Vidar dans l'entrebâillement. « Oups. Désolé. On a essayé de lui dire de retourner se coucher, mais il voulait trop voir son tonton je crois.» Son rire se transforme en ricanement alors qu'il met à nouveau le nez dans sa tasse, contemplant avec amusement Loke en train de tourner dans les jambes de son meilleur ami, le bousculant et cherchant clairement son attention. « On voit qui est le préféré, hein.» Il commente, faussement râleur. Au passage, il pique une pâtisserie qu'il commence immédiatement à grignoter, berçant la tasse tout contre lui avant de venir à son tour coller son épaule sèchement contre l'homme, le bousculant et restant appuyé après coup, « Et j'aimerais que vous arrêtiez de choisir à ma place ce que ma sensibilité peu ou pas supporter, vous êtes pénibles. J'ai été barman dans un bar où mes potes militaires et leurs propres potes militaires venaient se saouler la gueule. Et quand ils étaient bourrés, crois moi que j'avais tous les détails. » Il n'était pas stupide, il n'y avait pas le pire de ce qu'ils avaient pu faire, dans ces histoires racontées au plus fort de l'alcool… Mais il y avait du gratiné malgré tout. Il plisse un peu les yeux et lui jette un coup d'œil par en dessous, s'appuyant un peu plus sur lui, « Et j'abuse si je veux, qu'est ce que tu vas faire ? Tu m'aime trop, on le sait tous les deux, la preuve à peine rentré tu viens jouer les divas chez moi. D'ailleurs, elle est stupide ta question. Ouais, j'ai vraiment envie de continuer à ressentir ça. » Il glisse les derniers mots l'air de rien, puis sans se redresser, il temps à nouveau une main quémandeuse vers lui, ayant englouti la première pâtisserie en trop peu de temps pour le dire, « Tu me la passerais quelques secondes ? Ta dent, je veux dire. Je ne vais rien lui faire, je veux juste sentir la magie qui reste encore en elle. Je n'ai pas l'habitude de travailler ce genre d'élément mais je pense que je pourrais peut être te proposer quelques trucs sympas.» Il penche un peu la tête, sourire moqueur aux lèvres, « Du genre, imiter le cri de la souris hurleuse pour faire diversion, tu vois ?»
Ying Yue Amundsen
Ying Yue Amundsen
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
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A soldier on my own, I don't know the ways
I'm riding up the heights, of shame
 
Tw : détails explicites de blessures et tortures.

@Jasper Strandgaard • 26 juin 2024 - petit matin


Le café chaud s'enroule dans ma gorge, électrisant mes nerfs d'un regain d'énergie. Malgré la fatigue et la nervosité, les épaules se détendent peu à peu dans cette cuisine si commune. User des gestes normaux, habituels, presque du quotidien pour chasser les ombres menaçantes du changement. Rien n'a changé, je suis le même Ying Yue qu'hier. Il est le même Jasper que le mois dernier. Rien n'a changé, à l'image du court passage terne de ses yeux qui croisèrent les miens. Rien n'a changé, à peine une variation l'espace d'une seconde dissimulée par un battement de cils. Un ombre terne vite oubliée par la force des choses, et les choix pris sous la coque qu navire lancé sur le flot de notre conversation presque anodine. La canine se dévoile, sa remarque claque, parfaitement ajustée à l'humeur que je suis venu trouver : « Avant même de pouvoir croquer tes ennemis tu vas pouvoir les éblouir, c'est parfait. » Si je ne rebondit pas dessus, la remarque me fait rire autant qu'elle m'agace. Je déteste cette teinte trop blanche qui souligne encore son étrangeté. Il faut dire qu'on a pas encore eu le temps, elle et moi, de travailler ensemble. Comme toujours, une certaine défiance me lie aux nouveaux camarades de régiment. Cette dent, au même titre que tout nouvel élément, doit faire ses preuves. La métaphore me fait ricaner de l'intérieur, le loup se moque de lui-même, tout en sachant qu'une petite partie de vérité liée à l'angoisse de la sentir bouger au moment de la morsure. Comme une dent faible, non formée aux années de déchirements des chairs, au craquement des os contre son email. La première, la précédente, n'avait jamais été canine lupine de lait. Elle avait poussée large et solide avant même que la nature profonde du loup s'éveille à la pleine lune. La peur est infondée, viscérale. Elle appartient plus à la bête qu'à l'homme. Et pourtant elle brille doucement quelque part, dans les flots de mes émotions refoulées.

La conversation dérive sur les souvenirs voraces de la mission et de la genèse de toute cette affaire de dent à laquelle on s'accroche, lui et moi, comme deux mâchoires serrées obstinément sur une proie, refusant de voir les ombres qui rodent autour. Il n'y a pas d'ombre autour de nous. Rien d'autre que l'habituel rituel de mes retours de missions. Compter les blessures, et conter leurs aventures. « Elle a dû comprendre que ça serait important pour toi. » Ou sa propre sensibilité de louve s'est dit que ce serait un gâchis de la laisser trainer dans une marre de sang. La remarque de Jasper me fait simplement hausser des épaules avant de boire une autre gorgée de café chaud, le corps sensiblement attiré par la proximité que le Strandgraad prend naturellement à mes côtés. Sa présence, cette scène, de deux potes accoudés à sa cuisine, café en main, au petit matin. Cette scène toute particulière réchauffe mes os encore pris du froid glacé de la roche humide de l'île perdue au milieu des tempêtes. Foutue île où mes pensées se sont fracassées contre les roches de mes convictions ébréchées. Malgré mes tentatives pour d'évier les yeux des écueils marins, il m'est difficile d'ignorer les silhouettes qui se dessinent dans les contours, dans nos silences pleins de jeux de mots sur le fil du rasoir. Heureusement la meilleure distraction possible déboule soudain à grand coups d'aboiements heureux. La voix de Vidar traverse les pièces depuis la porte de la chambre jusqu'à nous, par-dessus le rire traînant de Bølga en arrière plan. « On voit qui est le préféré, hein.» Lâche Jasper tandis que le husky se jette dans mes jambes pour réclamer l'attention que je ne tarde pas à lui donner après avoir déposé ma tasse de café. D'un tapotement sur mes cuisses je l'autorise à se dresser dessus et lui gratouiller allègrement la tête dans un léger grognement doux qui ronfle dans mon ventre, avant de murmurer un : « Salut Loke. Toujours en pleine forme toi. » Qui le fait lécher mes doigts en réponse. Le coup d'épaule du Strandgraad transforme le grondement en rire lourd et rapide. « Et j'aimerais que vous arrêtiez de choisir à ma place ce que ma sensibilité peu ou pas supporter, vous êtes pénibles. J'ai été barman dans un bar où mes potes militaires et leurs propres potes militaires venaient se saouler la gueule. Et quand ils étaient bourrés, crois moi que j'avais tous les détails. » J'ai des doutes sur le tous les détails à moins que ses potes militaires ne soient pas les plus fines baguettes de l'armée. Mais ma remarque concernait plus sa sensibilité concernant l'état de santé de ses potes, moi en l'occurrence, que des détails sanglants que je pourrais lui faire. Continuant de frotter le poil presque duveteux de Loke de ma main libre, l'autre serrant toujours la canine dans le poing, je me laisse aller à mon tour contre l'épaule de Jasper, apposant une force contraire à la sienne, sincèrement heureux de ce simple contact amical sans prétention. « Et j'abuse si je veux, qu'est ce que tu vas faire ? Tu m'aime trop, on le sait tous les deux, la preuve à peine rentré tu viens jouer les divas chez moi. D'ailleurs, elle est stupide ta question. Ouais, j'ai vraiment envie de continuer à ressentir ça. » Une lueur amusée glisse dans mes yeux sombres, avant de me décider à retirer ma main de la tête du chien pour me pencher sur le côté et attraper à mon tour une viennoiserie que je dévore en quelques coups de dents rapides. Au moins, pour ce genre de repas, elle tient bon, cette nouvelle dent. Sa dernière phrase chasse encore plus loins les ombres des silhouettes menaçantes des écueils. Il a envie de continuer à sentir ce lien. A faire partie de la meute. Malgré tout. Malgré mon incapacité à revenir sur ce qui a été dit. Malgré mon incapacité à accepter, simplement, et ne pas en faire toute une histoire d'Etat. Ça me ferait chier, qu'il décide que je ne mérite pas qu'il tolère mes défauts. Ça me ferait chier qu'il décide de m'envoyer bouler pour ça. Pour me faire payer tous ceux que j'ai rayé de ma vie pour cette même raison. Il aurait raison de le faire, pourtant.  « Tu me la passerais quelques secondes ? Ta dent, je veux dire. Je ne vais rien lui faire, je veux juste sentir la magie qui reste encore en elle. Je n'ai pas l'habitude de travailler ce genre d'élément mais je pense que je pourrais peut être te proposer quelques trucs sympas. Du genre, imiter le cri de la souris hurleuse pour faire diversion, tu vois ?» Sa voix raillleuse me ramène une fois de plus au calme faussement serein de sa cuisine, gratouillant une fois de plus les oreilles de Loke avant de faire ressortir ma dent de mon poing pour la faire tourner devant mes yeux comme précédemment, avant l'arrivée du chien dans mes jambes. « T'as pas intérêt à faire de la merde avec Strandgraad, sinon je pourrais avoir envie de te planter sa remplaçante dans la jugulaire. Ca me fera une bonne occasion de la tester. » Le ton est tranchant, dur, faussement menaçant. La canine sur le pouce, je la fais soudain sauter en l'air avant de la rattraper d'un geste vif et de la tendre au creux de la paume de ma main, vers Jasper. « Je te dois bien quelques détails, après tout je t'aime trop pour pas te partager quelques bons souvenirs. Et j'suis pas mort. Ta sensibilité sera pas trop mise à mal, normalement ? » Je hausse un sourcil interrogateur et tournant ma tête vers lui, narquois avant de me pencher pour prendre ma tasse et avaler une gorgée de café chaud dans un soupir grondant satisfait. « Tout ça parce que Frisk a pas été foutue de me faire confiance comme convenu. Je mérite une promotion pour lui avoir sauvé les fesses malgré tout. » Ma voix perd sa neutralité, quelques instants, glissant vers l'acide mauvais du dégoût avant de ricaner, froid, et de reprendre : « C'était un putain de piège pour nous. Toute la mission était un piège qui nous était destiné. Au Sjøbjørn je veux dire. Autant te dire que ça nous a sauvé la vie. Ils avaient intérêt à nous faire parler et pas nous achever sur place. Un coup de chance. Sauf pour Frisk, elle était trop neuve dans le régiment elle avait pas les infos qu'ils cherchaient. J'ai vite compris quand on s'est retrouvé dans leur cellule de pacotille, qu'elle allait crever rapidement quand ils s'en rendraient compte. Je dois reconnaître qu'elle a mis du temps à craquer et leurs cracher mon nom de rage. Ma demande de la bouffer a eu raison de ses dernières forces mentales. Elle a dû potentiel. » La discussion ne fait peut-être pas de sens pour Jasper qui n'a qu'une partie des informations. Ma voix elle a repris un ton plus neutre, plus enjoué aussi, trop heureux de raconter une bonne histoire. « Tu sais que quand on te perce le crâne, derrière là, ça fait un petit son de gaufrette qui croustille dans l'arrière de la mâchoire ? » Tout en parlant, ma tête se penche légèrement, les doigts passent sur les cicatrices recouvertes par les cheveux longs, avant un léger rire : « Ils manquaient un peu de créativité, si tu veux mon avis. Même si leur truc dans mes côtes a continué de saigner pendant plusieurs jours. Ça m'a fait penser au maléfice que t'avais mis sur la dague de Tcherkassov. Leur truc réagissait pas comme ils voulaient, je crois que ça entrait en conflit avec les propriétés magique de mon sang une connerie du genre. Ça les faisait chier et moi ça me faisait marrer. C'est là qu'ils ont commencé à y foutre n'importe quoi et qu'ils ont perdu en crédibilité. Ils ont surtout réussi à me filer une bonne infection ridicule. » Allongeant une fois de plus le bras, j'attrape une deuxième viennoiserie qui fini dans mon estomac aussi rapidement que la première dans un grognement satisfait. « On se marrait bien, mais mon manque de coopération a fini par les agacer et ils ont sorti les tenailles. Un vrai régal. Autant je comprends l'idée, autant vouloir le faire manuellement, à l'ancienne comme il a dit, c'était une connerie. Mettre sa main dans ma gueule. Délicieusement stupide. Son poignet s'est détaché en un seul claquement de mâchoire. C'était satisfaisant. » A nouveau, le même rire sombre et gourmand résonne, les mêmes sensations de fer sur la langue. Même si j'occulte la réalité physique dans laquelle j'étais, pour le moment, le sursaut du loup, la semie-trasnformation lupine de la bête au bord du gouffre, je ne doute pas qu'au vu de ces éléments Jasper soit capable de saisir que l'état général était loin d'être aussi vantard que ce que je peux laisser entendre en racontant tout ça.



I remеmber how I'd find you, fingers tearing through the ground. Were you digging something up or did you bury something down? In your soul, I found a thirst with only salt inside your cup.
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