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PRIS DE NOSTALGIE ✿ JUN
Bo Ellingboe
Bo Ellingboe
LÆRERTEAM Den som talar mycket säger sällan vad som är bra
nostalgie
1er octobre 2020, 4h du matin il s'extirpe d'un sommeil agité. son corps est couvert de sueurs froides, sa respiration haletante résonne dans le silence de la chambre. ses yeux restent ouverts, fixes, immobiles et ses poings serrés sur la couette qui le protège du froid.
il inspire profondément. chasse les visions d'horreur qu'il remplace par l'obscurité de l'aube scandinave. durmstrang est si haut, si loin de l'équateur, si proche du pôle nord, si bien que les lumières ne parviennent à l'île que de manière partielle à cette heure. il aperçoit un rayon de lune par la fenêtre, là où les lourds rideaux laissent apparaître une fente de ciel. il reste immobile un long moment, bo, pris au piège d'élans contraires. il veut seulement fuir les visions qui hantent ses cauchemars. mais la chambre est trop calme pour qu'il les oublie simplement alors il se résoud à commettre l'irréparable.
il repousse la couette, la plie en deux au pied de son lit dans le silence de la nuit, seulement rythmé par les respirations de ses camarades endormis. il trouve son manteau à tatons, la fourrure synthétique d'un rouge sombre qui lui évoque beaucoup trop de choses - le carmin du sang, les lèvres de vigga quand elle les mordille trop, les fleurs qu'il a déposé sur la table de chevet de sa mère avant de quitter ljóssvægher pour sa dernière rentrée... il s'enroule dans le vêtement sans y réfléchir, un réflexe qu'il conserve farouchement, celui de se protéger des températures du royaume en dépit de ses capacités naturelles à ne pas en souffrir. il glisse ses pieds nus dans ses chaussures et se glisse hors du dortoir dans un silence que seul sa nature haïe rend possible.
il s'installe dans l'un des fauteuils d'un blanc immaculé et observe la nuit par les hautes fenêtres. il attrape un journal qu'il illumine d'un bref lumos et sourit en reconnaissant son hebdomadaire préféré. rapidement, il tourne les pages et retrouve la page dédiée au courier des lectaires. il sait parfaitement ce qu'il cherche et son regard tombe immédiatement sur les lignes qu'il a déjà lu des dizaines de fois. il les relit encore en espérant qu'ils aideront à chasser ses mauvais rêves.
il croit presque y parvenir quand un frisson se répand le long de sa colonne vertébrale. la soif s'installe dans son organisme et il esquisse une grimace de dégoût. la soif s'empare de lui d'une manière toute particulière les nuits de pleine lune, un effet qu'il tend à oublier lorsque son cycle de sommeil lui offre ce répit. mais ce soir, les cauchemars et la malédiction se sont donné rendez-vous. sa gorge se serre et il ne parvient rapidement plus à rester en place. il pourrait retourner dans sa chambre, fouiller sa valise, trouver une poche de sang, la vider sur place... mais il risquerait de réveiller l'un de ses camarades et de réaliser sa plus grande peur : qu'ils le voient tel qu'il est vraiment, monstre assoiffé de sang. il ne peut pas prendre le risque et il ne fait pas confiance à son contrôle de lui-même dans ces moments.
alors il sort de la salle commune. il est trop tôt et il a peur, mais l'instinct animal le dirige vers l'extérieur sans qu'il ne réalise tout à fait. il est trop tard et il s'inquiète, mais la peur le pousse en avant pour qu'il aille loin, loin des autres étudiants. il ne se rend même pas compte qu'il a descendu les escaliers et qu'il est passé par une fenêtre pour rejoindre l'extérieur. il sent seulement l'herbe du parc chatouiller ses chevilles avant de disparaitre dans l'obscurité de la forêt. là seulement, il se sent plus à l'aise. il connaît ces odeurs par coeur, sait comment s'emmêlent les arbres et les formations rocheuses, devine la vie qui grouille, végétale, animale, minérale. magique, aussi, comme lui ce soir. il sent l'énergie pulser dans ses veines et s'oublie.

@jun lim PRIS DE NOSTALGIE ✿ JUN 1809789749


- - to me where the wild things are is a place that exists in our minds ; it's a place of liberty and shamelessness. it can take a split second or a lifetime to find it but once you do, you'll be free
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Pris de nostalgie


There is this monster inside of me. That is trying to be the real me. But I won't let it win. I will fight. Unless. Unless we start to understand each other.
@Bo Ellingboe (sarasvati)


Jun iel en a marre. De se battre. De se battre avec lae-même. Iel était fatigué. Tellement fatigué. De se battre avec son monstre, et sa bête. Alors aujourd’hui, alors que la lune se lève avec une presque forme de flemmardise, iel décide de ne pas se battre. De laisser le monstre et la bête venir à lae et de les laisser se battre entre eux. Parce qu’iel était épuisé. Tellement épuisé. Iel était si fatigué que ce soir iel en avait les larmes aux yeux alors qu’iel se dirigeait vers l’endroit où iel se cachait habituellement. Mais en arrivant devant la porte iel s’arrêta. S’iel laissait la bête plus libre cette nuit, pourquoi s’attacher. Pourquoi s’enfermer. Pourquoi la restreindre dans cette pauvre cachette qu’elle détestait tant. Pourquoi ne pas la libérer pour de bon. Alors iel fit demi-tour et se dirigea vers la sortie du château. Il était temps de laisser les choses suivre le libre cours de la vie, le vrai cours de la vie ; celui où les bêtes étaient libres de courir, celui où personne ne pourrait l’empêcher d’être ce qu’iel était vraiment ; partie humain, partie monstre, partie bête. Sentant cette dernière venir, Jun se mit à courir à travers les couloirs, sa vitesse dépassant déjà tout ce qui pouvait ressembler à un zeste d’humanité. Heureusement le château était plongé dans le noir et dans la nuit. Iel courut, courut et courut encore jusqu’à terminer dans la plaine entourant le château. Iel s’arrêta quelques instants pour regarder la lune. Cette fameuse lune. Amie ou ennemie. Iel ne pouvait le savoir vraiment. Elle l’avait tant aidé pendant ses années perdues, à être le monstre qui sommeillait maintenant en lae. Elle l’avait aidé à se remettre, à se ressaisir, à oublier le sang sur ses mains, sur son visage, sur le sol. Elle l’avait guidé pendant ses marches indécises, et esseulées. Ses marches sans véritable but. Elle l’avait toujours aidé pendant ses pires moments. Parce qu’elle était comme lui. Avec sa face cachée, jamais découverte. Ses cratères, ses cicatrices. Sa face découverte, redécouverte. Son alliance à la vie comme à la mort. Elle l’avait toujours aidé parce que finalement, iels se ressemblaient beaucoup, elle et lae. N’était-ce pas ça la magie ? Se trouver, se retrouver, dans un astre si lointain et pourtant si proche. Cet astre qui connaissait ses faces cachées aussi bien que la sienne. Qui les ensommeillait comme elle les réveillait. N’était ce pas ça la magie ? Que d’avoir une relation aussi intrinsèque, aussi sensible, aussi intime, avec l’un des astres les plus aimés de la planète. N’était ce pas ça la magie, alors que ses dents plates s’allongeaient pour devenir crocs, que ses ongles ronds s’aiguisaient pour devenir griffes, que ses os trop courts grandissaient dans son corps qui se recroquevillait sur lui-même. Pour mieux ressentir les changements. Pour mieux prendre son élan. Pour mieux sauter et courir vers la forêt. Pour mieux se laisser aller à la bestialité. A la corporalité de la bête. Qui étira tout son corps entre chaque moment où ses pattes retombaient sur le sol. La course s’accéléra encore. Encore et encore. Jusqu’à ce qu’iel ne devienne plus qu’une ombre floue sur le sol, alors qu’iel naviguait, se faufilait, entre les arbres. Jun s’étonnait d’être encore clair d’esprit alors qu’iel laissait la bête courir, courir puis courir encore. Pouvaient-iels vivre en harmonie, en la laissant ainsi, prendre les rênes de temps à autre ?

C’est sur cette question qu’iels s’arrêtèrent d’un seul mouvement, arrachant herbe et écorce, s’accrochant au sol et aux arbres à l’aide de ses mains et pieds défigurés. Iels avaient senti quelque chose. Un humain. Non. Pas un humain. Un corps qui ne sentait pas la vie. Un corps qui sentait le sang froid. Devenant prédateurs, iels se recroquevillèrent à nouveau et se mirent à avancer tout doucement. Jusqu’à voir la forme humaine sans l’être. Iels avancèrent encore, faisant exprès de marcher sur une branche sèche qui craque d’un coup d’un seul sous leurs poids.




Désolae pour l'attente PRIS DE NOSTALGIE ✿ JUN 2689336249
Bo Ellingboe
Bo Ellingboe
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1er octobre 2020, 4h du matin Une silhouette solitaire dans l’obscurité de la nuit scandinave : voilà à quoi ressemblait Bo dans la forêt de Durmstrang. Cette image donnait l’impression qu’il avait peur, froid, mal. La réalité était pourtant tout autre. S’il tenait la fourrure de son manteau tout contre lui, c’était pour profiter de la caresse du tissu synthétique sur la peau sensible de ses joues. S’il marchait lentement, s’il hésitait quant à la direction à prendre, c’était parce qu’il écoutait chaque bruit, repérait chaque mouvement, et qu’il choisissait sa route à partir de ces informations. S’il fermait les yeux et inspirait profondément, ce n’était pas pour calmer les angoisses qui criblaient son quotidien mais pour s’imbiber des odeurs de la nature gorgée de lumière lunaire.
Totalement connecté à sa nature profonde : voilà l’état dans lequel se trouvait Bo, un état qu’il ne s’autorisait que rarement. Presque animal… totalement créature. Dès lors que son cerveau rationnel reprendrait le dessus, il aurait honte, infiniment honte, il se ferait petit, rentrerait à toute vitesse au château où l’attendait la cage de normalité qu’il avait construit au fil des ans, cachot douillet et sécurisant. Mais pour l’instant, il se laissait aller. La Soif et la Lune exacerbaient le vampire en lui et la Forêt lui donnait l’autorisation d’embrasser sa nature. Lorsqu’il entendit une branche craquer, c’est ainsi l’instinct seul qui le fit se retourner vivement. Ses yeux noirs s’ouvrirent et scrutèrent les environs avec curiosité.
Il finit par identifier l’origine du bruit, celui qui troublait le calme de la Forêt : une bête mi-louve mi-humaine l’observait, babines retroussées, muscles bandés. Sans s’en rendre compte, Bo arbora un sourire prédateur, reflet de celui de l’Autre. Il n’avait jamais laissé le Vampire prendre le contrôle à ce point. Il n’avait jamais réagi ainsi face à une menace : avec délice, empressement, malice, cruauté. Ses doigts se crispèrent dans l’air, lâchant le manteau qui glissa au sol, parmi les feuilles et les herbes. D’un pas fluide et menaçant, le jeune homme s’avança vers le loup-garou. Lentement, il montra les dents, ses canines totalement sorties. Un rayon de Lune les embrassa, les faisant briller, blanches contre le noir qui les entourait.
Deux monstres se faisaient face.

@jun lim  PRIS DE NOSTALGIE ✿ JUN 1518344292


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Pris de nostalgie


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@Bo Ellingboe (sarasvati)


Iels ne s’étonnèrent pas du sourire prédateur que l’autre monstre dessina sur son visage. Iels faisaient face à un monstre aussi redoutable qu’eux. Et ce monstre semblait être comme eux. Sorti dans la nuit pour se laisser aller. Sorti dans la nuit pour embrasser sa monstrueuse face. Sorti dans la nuit faire face à la lune pour se montrer à elle tels qu’iels étaient vraiment. Il était un élu de la lune aussi alors que sa lumière se reflétait contre ses crocs. Alors iels se mirent à sourire aussi. Un sourire ô combien monstrueux. Etirant sa gueule jusqu’à leurs oreilles déformées. Montrant leurs quatre rangées de crocs puissants et longs. Puis, doucement, lentement, iels s’avancèrent un peu plus. Vers ce monstre qui leurs faisaient face. Iels tournèrent la tête, sentant, reniflant. Non. Il n’y avait rien d’autre. Aucun autre monstre qu’eux deux.

Qu’allait-il se passer alors ? Qu’allaient-ils faire ainsi, face à face. Riant soudainement, iels renifla un bon coup, l’odeur de mort, de sang qui venait de l’autre monstre. Oui. Il y avait la menace. La menace d’un corps qui n’avait pas peur. Mais il n’y avait rien de plus. Pas de sombre envie de sang. De bataille. Le monstre se contentait de se tenir là, prêt à tout et pourtant prêt à rien. Jun, Ji, la bête, ria un peu plus avant de se mettre à hurler à la lune. Iels rejetèrent leur gueule vers l’arrière et hurlèrent. Leur amusement. Leur étonnement. Leur ravissement. D’avoir enfin trouvé quelqu’un comme eux.

Alors iels s’assirent. Faisant craquer les branches en dessous d’eux, ainsi que leurs os devenus trop grands, trop puissants pour un geste aussi simple. Les muscles sont toujours bandés. Iels sont toujours prêt à bondir. Toujours prêt à porter leurs crocs à la gorge de l’autre monstre. Mais iels sont prêt à attendre un peu. Iels sont prêt à tout. Iels sont curieux. De voir, de savoir, ce que l’autre pourrait bien faire.

Car ce soir, iels ne cherchaient pas forcément la bagarre. Iels ne voulaient pas forcément sentir la chair se déchirer sous leurs crocs. Iels ne voulaient pas forcément sentir le sang couler le long de leur gorge. Non, ce soir iels étaient curieux. Curieux de savoir, d’en connaitre un peu plus. Sur ce monde qui les entourait. Mais surtout, sur ce monstre qui se tenait là. Cruel. Menaçant. Mais tout aussi seul qu’eux.




Bo Ellingboe
Bo Ellingboe
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1er octobre 2020, 4h du matin Ses pupilles dilatées dans l'obscurité nocturne suivent chaque mouvement de l'Autre. Aux aguets, Bo ne baisse pas la garde. Il observe le Monstre qui lui fait face tandis qu'il tourne et se retourne sur place, jusqu'à s'assoir dans l'humidité de la Forêt. Un grondement monte du plus profond de l'être du Vampire, bouillonne dans sa gorge et s'échappe d'entre ses lèvres, glisse entre ses dents serrées. Il exprime sa suspicion mais, malgré tout, il s'approche d'un pas félin. L'Humain s'est entièrement laissé aller et la Bête seule s'exprime désormais, sous la lueur pâle de la Lune pleine.
Elle fait un pas de plus et se fige quand le Loup se met à hurler à la Nuit. Ses yeux noirs scrutent les environs, elle n'oublie pas que les Garous tendent à vivre en meute. Elle n'a pas peur, la Bête, mais elle n'est pas bête non plus. Seule face à un groupe d'alliés, elle risque trop pour s'y laisser aller. Mais ses sens aiguisés l'informent que le Monstre qui lui fait face est seul. Aussi seul qu'elle. Alors elle sourit à nouveau, sourire en coin, un croc seul qui dépasse du seuil de ses lèvres entrouvertes. Elle s'approche encore, et encore. Elle s'arrête à deux mètres environ du Loup, qui l'observe avec curiosité et délice.
De nouveau, les Monstres se toisent, les Bêtes se jaugent. Bo finit par s'adosser à un large tronc d'arbre. Dressé de toute sa hauteur, il ne domine pourtant pas le Loup assis, aux os déformés, aux membres démesurés. Il penche la tête, prédateur, et fixe les yeux brillants qui lui font face. Il essaie d'analyser la situation, tapi sous les instincts carnassiers de la Bête en lui. Mais seule la curiosité de cette dernière parvient à s'exprimer, miroir à ce que l'Autre exprime. Un grognement franchit à nouveau ses lèvres, moins agressif, moins conflictuel. En lui résonne une proposition.
Jouer ?

@jun lim  PRIS DE NOSTALGIE ✿ JUN 3732602093


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There is this monster inside of me. That is trying to be the real me. But I won't let it win. I will fight. Unless. Unless we start to understand each other.
@Bo Ellingboe (sarasvati)


Iels attendent. Presque sagement. Iels regardent. Attentivement. Iels entendent. Presque comme un hurlement. Ce que l’autre monstre leurs proposent. Iels sourirent de plus belle. Iels ricanèrent pour finir par partir dans un grand éclat de rire, gorge velue déployée, comme une proposition, une avance. Iels se calmèrent difficilement, secouant la tête avec un rire alliant vrombissement des cordes vocales, sifflement nasal et aboiements sourds d’un vieux chien. Doucement, le monstre se déplie, déplie ses jambes, déplie ses bras, se tient de toute sa hauteur face à la bête qui lui fait face, toujours adossée au pauvre petit arbre. Iels hochent alors leur museau. Iels s’avancent. Doucement. Lentement. Surement. Et d’un doigt velu, pointu, du bout de la griffe, vient toucher le torse de la bête aux dents aiguisées. Et d’une voix monstrueuse, alliant grognement, feulement, et légères intonations humaines, dit :

« C’est toi le chat. »

Iels rirent. Rirent encore. Avant de faire claquer les quatre rangées de crocs, violemment, tout proche du visage de l’autre monstre. Puis, d’un bond, passèrent au-dessus de la tête, du corps, de l’autre. Puis, partit en courant, les échos de leur rire les suivant de près.

Jouer. Oui. Pourquoi pas jouer. Après tant d’années à être cloitrés dans un endroit trop petit pour eux. Après tant d’années à être révulsés en se voyant dans la glace. Pourquoi pas jouir de ce corps puissant. De ce corps déformé mais ô combien agile. Pourquoi pas jouer avec un autre monstre, qui, peut-être, ressent la même chose qu’eux. Alors, iels courent. A toute vitesse. En rond. Tout autour de l’arbre où est toujours adossé l’autre monstre.

Iels ne veulent pas le connaitre. Iels ne veulent pas aller prendre le thé. Iels ne veulent pas parler. A quoi bon ? Iels sont tout les deux des monstres. Assoiffés de sang. Déformés. Vengeurs. Colériques. Et joueurs. Alors pourquoi pas jouer ? Oui. Jouons. Jouons ensemble.

Iels veulent jouer.


@bo ellingboe PRIS DE NOSTALGIE ✿ JUN 1616949337



Bo Ellingboe
Bo Ellingboe
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1er octobre 2020, 4h du matin Il ne comprend pas le rire ; mouvement de recul. Les dents du Loup brillent à la lueur de la Lune, sa fourrure semble refléter la Nuit. Et Bo n'est qu'une silhouette, haute et longiligne, happée par l'ombre de l'arbre massif où il s'est adossé. Déjà ses mains se crispent sur le tronc noueux, mais il se refuse à bouger, à céder. Il sent son pouls accélérer avec chaque pas du monstre vers lui, adrénaline née du mélange entre crainte et excitation. Son regard noir ne quitte pas le doigt du Loup, qui l'approche, le touche, le pointe. C'est toi le chat. Le puissant cocktail d'hormones se déchaine, tout son corps se met à vibrer et ça explose dans un rire qui, cette fois, se joint à celui de l'Autre. Ils tremblent à l'unisson, un instant en suspension, il n'y a plus rien que leurs énergies qui flottent dans l'air glacial. Puis le mouvement reprend, se refait maitre de ces deux créatures ; le mouvement, nécessité absolue pour répondre au bouillonnement du sang, seule façon d'évacuer un tant soit peu l'agressivité au cœur de leurs moteurs.
C'est le claquement de dent de l'Adversaire qui lance le départ de la course poursuite. Bo reste immobile, en tension, tandis que le Vampire prend totale possession de lui. Son corps se tend, ses muscles se bandent, ses sens s'aiguisent. Il est tout entier tourné vers l'Autre. Le bruit des pas du Loup dans les feuilles s'insinuent dans ses conduits auditifs ; l'odeur exaltée de sa fourrure envahit ses narines ; la vitesse de ses mouvements fait réagir les poils dressés sur les bras. D'une immobilité parfaite (cadavérique) la Bête se met en mouvement, brusquement. On a à peine le temps de distinguer Bo et l'arbre où il était dissimulé, à peine le temps de distinguer les jambes qui l'envoient à toute vitesse vers l'Autre. Il se précipite, laissant sa nature vampirique s'exprimer pleinement, prendre le dessus. Il lui laisse : tout contrôle. Ils ne font plus qu'un, peut-être pour la première fois de sa vie. A la suite du Loup, le Vampire court parmi les arbres. Des branches craquent sous leurs pieds, tombent sous l'assaut des bras qui s'y accrochent parfois pour négocier un virage particulièrement serré. Les autres créatures qui vivent dans la Forêt s'écartent sur leur passage : deux éclairs exaltés.
Au bout de quelques minutes de course effrénée, Bo repère un schéma dans les déplacements erratiques du Chien. Sa concentration ne l'empêche pas de sourire, carnassier, les dents blanches dans l'obscurité autant de perles brillantes au fond de l'océan. Un appui fort sur le talon le propulse soudainement ; il atterrit, agile, accroupi sur une branche, recalibre sa trajectoire face à la réaction du Loup, et bondit. Il atterrit sur la Créature poilue, les pieds autour de sa taille, les mains agrippées à ses épaules. Un instant, la Bête hésite : les crocs sortis pourraient si facilement s'enfoncer dans l'énorme cou pulsant d'adrénaline ; mais il résiste à l'attrait du sang (qu'il devine aigre, de toute façon). Il prend son Adversaire en clé de bras et rit, rit, rit, de plus en plus fort, jusqu'à ce que le bruit résonne à travers toute la Forêt, peut-être toute l'Île.
Gotcha.

@Jun Lim PRIS DE NOSTALGIE ✿ JUN 4243518508  


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@Bo Ellingboe (sarasvati)


Iels s’amusent. S’amusent tellement. A courir ainsi, de manière presque abstraite, peu commune, le haut du corps avancé pour que ses pattes de devant puissent toucher le sol, le museau levé, les babines retroussées sur ses crocs blancs, les pattes arrières s’enfonçant un peu plus dans le sol à chaque fois. Iels se rendent compte que ce retroussement de babines est un sourire. Un sourire fou, un sourire fauve. Et ce grondement, ce grondement qui résonne en eux, sans s’arrêter vraiment, est un rire. Un rire presque hystérique. Un rire d’enfant sauvage. Qui découvre le jeu. Le jeu, oui le jeu. Entre deux (trois ?) monstres. Tout deux animés d’une soudaine joie de vivre, joie de jouer, joie de courir. Deux monstres, qui ne s’arrêtent plus. Qui se laissent aller. A leur monstruosité.

Dieux, que cela fait un bien fou, de laisser la Bête en lae prendre total contrôle sur lae. Car, oui, Jun, n’est plus. Iel n’est plus qu’une petite case ouverte dans la tête de cette Bête. C’est le Loup, qui a pris la place. Et le Loup, s’amuse. Dieux, qu’il s’amuse.

Soudain, un poids sur ses épaules. Soudain, des jambes entourent sa taille. Soudain, un léger raclement de crocs pointus dans sa nuque. Qui ne craquent pourtant pas la peau. Non, les crocs restent en suspend au-dessus de lui. La toute aussi soudaine clé de bras le laisse haletant. Ses pupilles fendues s’étrécissent alors que l’adrénaline ressurgit, encore plus forte, encore plus belle. Le Loup rit avec le Vampire. Il rit, fort, un son rauque, haletant, presque divin, sort de sa gorge retenue par des bras qui devraient pourtant être bien trop frêles pour le tenir ainsi.

Puis, le Loup se détend. Il se laisse aller contre le corps du deuxième Monstre ; il souffle, il halète encore un peu. Le sourire plein de crocs est toujours là. Le rire aussi.

Puis, le Loup se tend. Il propulse tout le haut de son corps vers l’avant, faisant lâcher l’Autre, qui se voit être envoyé à plusieurs mètres de là. Le Loup se dresse de toute sa hauteur, se tenant sur ses deux pattes arrières. Le rire se fait ténu, mais le sourire est toujours là.

« Essaie encore. »

Et le voilà repartit. Dans sa course effrénée. Il n’en a pas eu assez.

En lui, Jun rit, lae aussi. Iel aime voir sa Bête s’amuser ainsi. Iel aime cette soirée.



@bo ellingboe  j'aihonte PRIS DE NOSTALGIE ✿ JUN 2174914367 PRIS DE NOSTALGIE ✿ JUN 2174914367



Bo Ellingboe
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1er octobre 2020, 4h du matin L'odeur du hummus de la forêt remué sous leurs pattes. La rosée sur les feuilles secouées qui leur tombe dessus. La lueur des yeux des animaux nocturnes qui les observent. Surtout, la présence de l'Autre, qui agit comme une ancre dans la nuit, magnétique, puissante, exaltante.

Le Monstre se précipite à l'assaut de l'Adversaire, se laissant aller à sa nature profonde. L'agressivité monte en Bo comme un ouragan dans l'océan : l’œil du cyclone se situe au niveau du cœur de l'adolescent. Pourtant, nulle place ici pour la crainte qui le paralyse éternellement. C'est le Monstre lui-même qui décide qu'il n'est pas l'heure de s'abreuver au creux des veines d'un Ennemi-Ami, d'un partenaire de jeu si rare et bienvenu, d'une clé qui ouvre la porte où Bo l'enferme habituellement. Alors il se contente de resserrer la prise sur le Loup, une tentative qui ne les convainc pas tout à fait, ni l'un ni l'autre, tous deux conscients que leurs gabarits font que cette tactique-là n'est pas une réelle attaque.

C'est un challenge. Un défi. Une bravade. Et le Loup l'a bien compris, qui rit, rit, rit ; et cela fait trembler son corps ; et cela fait trembler le Monstre accroché à son dos. Le rire fait vibrer le ventre de Bo, gargouiller le peu de Sang qu'il s'est autorisé à boire un peu plus tôt, danser la magie de sa nature vampirique. Le rire le berce, le masse, le détend. Le rire le berne : car le Loup a profité de ce que la prise s'est desserrée. Il entreprend un geste duquel le Monstre aurait pu se soustraire : se laisser glisser au sol dès qu'il a compris l'intention, rejoindre l'abri des arbres. Mais quel intérêt aurait-il à mettre fin au Jeu, alors qu'il commence à peine ?

« Essaie encore. »

Il observe les sensations dans son corps, Bo observateur lointain du Monstre et de la Bête, Bo incapable de comprendre ce qui se joue à cet instant. Tout ce qu'il sait, c'est que soudainement son corps se tend sous l'assaut de la vitesse, l'air lui siffle aux oreilles, ses bras ne lui appartiennent plus tout à fait. Puis il s'écrase dans les feuilles mortes, face contre un rocher qui lui ébrèche la peau. Quelques gouttes de sang se répandent qui rendent fou le Monstre en lui, qui l'excitent un peu plus, et trop vite pour que l’œil humain ne puisse comprendre ce qu'il s'est passé, le voilà debout sur son rocher, la bouche ouverte, hurlante d'un rire glacial.

Il se relance à l'assaut, ses yeux désormais aussi noirs que le ciel qui les protège. Le vent s'engouffre dans sa bouche ouverte, entre ses dents alignées en un sourire un peu dérangeant. Il s'éloigne circulairement pour relancer le Jeu : viens par ici. Il n'a pas de plan, rien de stratégique. Rien qu'une envie de rouler dans l'herbe en déployant la force monstrueuse de ses muscles. Il dessine une spirale autour de la Bête et lance des hurlements railleurs, l'incitant à revenir vers lui. Chacun son tour. En attendant, il profite de ses jambes qui le portent hors du temps, de ses bras qui s'accrochent aux éléments du décor pour qu'il se relance, de ses poumons qui brûlent des parfums de la nuit ; du Sang qui se mêle à son sang et sinue joyeusement dans ses veines.

« Come find me. »

@Jun Lim PRIS DE NOSTALGIE ✿ JUN 4274857050  


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