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Poison, rhum et canard de bain
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Dax Tcherkassov
Dax Tcherkassov
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen
« Tu viens prendre un verre avec nous Dax? » Je ne me détourne même pas pour identifier la propriétaire de cette voix aiguë qui vient de me lancer cette invitation optimiste. Je l’imagine sans peine avec sa chevelure d’ange qui descend en cascades rousse sur ses épaules recouvertes d’une blouse blanche. Une moue boudeuse, des perles d’azur qui quémandent, des joues qui rosissent légèrement. Elle est probablement en train de mordiller son crayon, en feignant la nervosité et en attendant une réponse qui ne sera certainement pas positive. Je termine d’inscrire une note au dossier de mon petit patient, puis je fais volte-face. Je hausse les sourcils en voyant celle qui m’observe avec nonchalance, déjà débarrassée de son uniforme immaculé. Pas d’ailes d’ange, pas de boucles de feu et pas de yeux bleus : c’est plutôt Katelyn qui me dévisage, avec ses pupilles noisette, son nez un peu déformé et son chignon rose. Décidément, je ne suis pas doué ce soir pour identifier les voix de mes collègues. Je hoche la tête dans un signe de négation : « Je ne peux pas, j’ai prévu de m’empoisonner chez un ami. » Ma compatriote éclate de rire, avant de s’éloigner, jugeant la partie perdue. Je demeure toujours étonné de la capacité qu’ont certaines vérités à ressembler à des mensonges.

Je termine mon quart dans le silence, accrochant mon blouson à un crochet dans le vestiaire des stagiaires, avant de ramasser mon sac bien verrouillé dans un casier. Je ne suis pas d’humeur à festoyer, ce soir. Je n’ai pas envie de subir les conversations pathétiques de ceux qui veulent tuer le temps en éliminant celui des autres, je n’ai pas la patience adéquate pour tolérer les frôlements des danseurs, de celles qui ont trop bu et de ceux qui ne boivent jamais assez. J’aspire à oublier, à me perdre, mais pas dans une soirée trop animée, pas dans un groupe d’énergumènes qui à trop vouloir être originaux et festifs, se ressemblent tous.

Au fond, il n’y a qu’une personne qui convient actuellement à mon état d’esprit, à ce dont j’ai envie. Et malgré les apparences mensongères de ma réplique, il s’agissait bien d’une vérité. J’ai prévenu la veille Shandar que j’allais passer en fin de soirée et que je comptais bien squatter son canapé. Quand ai-je infligé à mon corps un nouveau poison pour la dernière fois? Il y a plus d’un mois, très certainement. La routine a repris trop vite à l’hôpital et les contrats qui m’attendaient en Russie après mon retour en Angleterre étaient trop nombreux pour que je prenne le risque que de potentiels effets dépassent les vingt-quatre heures. Mon quotidien est maintenant stabilisé, le boulot a repris, le travail des ruelles également. Il est temps de rappeler à mon corps que tout peut arriver et qu’il doit rester sur ses gardes; il est temps de m’habituer, encore, ce à quoi je suis trop exposé au quotidien.

Mes pas m’ont conduit naturellement dans un quartier connu, où loge celui chez qui je suis souvent venu. Je cogne d’une main ferme, m’imposant dans son entrée avec une politesse totalement absente aussitôt la porte ouverte, que je referme derrière moi. « Shandar. Je suis heureux de te revoir. » Mes traits ne le savent simplement pas encore : je suis fatigué, un brin excédé et seul un mince sourire s’étire sur mes lèvres. Comme salutation cordiale, j’ai clairement fait mieux. Je farfouille un instant dans mon sac, pour en tirer une bouteille de rhum, que je lui tends : « Pour t’aider à me supporter, si jamais je suis chiant. Tu pourrais faire ce machin…Le truc rose. » J’hausse les épaules, l’air de dire que je ne me souviens plus du nom. Je l’ai déjà vu mélanger cet alcool à d’autres éléments, lors d’une nuit un peu brouillée, mais j’ai oublié quels étaient les éléments en question et le nom de ce qu’il buvait. J’étais probablement trop occupé à survivre. Je dépose mon sac sur le sol, alors que je reprends : « Je suis en pleine forme, ce soir. » Et ça ne m’arrange pas. « Tu te souviens du truc un peu plus fort, qu’on avait décidé de remettre à plus tard? C’est probablement le bon moment. » Mon corps est intact, mon esprit n’est pas au diapason. Je suis las, trop irritable, trop impatient. J’ai besoin d’adrénaline, d’un peu d’actions, de nerfs, de reprendre le contrôle. J’ai besoin de me sentir vivant à travers l’aube de la mort.
Shandar Blomgren
Shandar Blomgren
LÆRERTEAM Den som talar mycket säger sällan vad som är bra
« Shandar. Je suis heureux de te revoir. » Il n’en a pas l’air, pourtant. Il a surtout l’air fatigué, ou blasé. Et Shandar suppose que le jeune homme n’est probablement pas là par pure curiosité scientifique, encore moins par bonté d’âme.
« Pour t’aider à me supporter, si jamais je suis chiant. Tu pourrais faire ce machin…Le truc rose. » Dax lui tend une bouteille de rhum et le professeur accueille l’offrande avec un sourire amusé. Connaissant Dax, et se connaissant lui-même encore mieux, il est certain que cette bouteille n’ira sans doute pas rejoindre sa large collection d’alcools divers et variés.
Mais il ne sera peut-être pas celui qui en profitera le plus ce soir. Après tout, il est censé rester assez lucide pour pouvoir administrer l’antidote à Dax, ce serait dommage que ce dernier meure aussi bêtement. Parce que ça ne court pas les rues, les personnes assez téméraires pour se faire empoisonner de leur plein gré, et il n’a pas envie de devoir en trouver une autre.
« Si peu de considération pour le pink mojito, soupire le maître des potions en secouant la tête, l’air faussement scandalisé. Mais je te remercie, j’apprécie cette attention. »
« Je suis en pleine forme, ce soir, continue Dax. Tu te souviens du truc un peu plus fort, qu’on avait décidé de remettre à plus tard ? C’est probablement le bon moment. »
Son visage s’éclaire aussitôt, comme si on venait de lui annoncer la meilleure nouvelle de la semaine – et c’est probablement le cas, elle n’a pas été passionnante. Il hoche la tête en guise de réponse. Évidemment qu’il s’en souvient, depuis le temps qu’il a envie de le tester.
Il fait signe à son invité de le suivre et le conduit jusqu’à une porte close, qu’il déverrouille à l’aide d’un sceau magique, ainsi que plusieurs sortilèges de sécurité – on n’est jamais trop prudent quand on travaille avec ce genre de substances.
« Installe-toi. » Il tire une chaise au milieu de la pièce préalablement rangée pour éviter tout accident, si jamais Dax venait à tomber dans les pommes ou convulser.
À l’aide d’un second sceau, il déverrouille l’imposant meuble de rangement qui trône contre le mur au fond de la pièce. Ses doigts frôlent les étiquettes de plusieurs des innombrables tiroirs, avant de finalement s’arrêter sur l’un d’entre eux et d’en sortir une petite fiole de verre.
« Ça ne va pas être joli à voir. J’espère pour toi que tu n’as pas une journée trop chargée demain. » Un sourire malicieux se dessine au coin de ses lèvres, tandis qu’il se retourne vers Dax et lève la minuscule fiole à hauteur de ses yeux pour observer le liquide pourpre qui ondoie doucement à l’intérieur.
Il se garde bien de lui demander une nouvelle fois s’il est sûr de lui, sûr de ne pas vouloir en choisir autre chose et remettre encore une fois cette expérience à plus tard. Il connaît assez Dax pour avoir la réponse sans même la poser. Et, surtout, dans le cas invraisemblable où le jeune homme aurait encore des doutes, il n’a pas envie de le faire changer d’avis. Lui, il a besoin des résultats.


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Dax Tcherkassov
Dax Tcherkassov
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« Si peu de considération pour le pink mojito. Mais je te remercie, j’apprécie cette attention. » Pink mojito. Clairement, je n’avais pas retenu ce nom et je doute qu’il marquera ma mémoire. Je ne suis pas porté à m’enivrer et les alcools que je consomme sont rarement incorporés à d’autres substances, même si je ne suis pas mauvais pour préparer des cocktails. Mélanger une potion ou mélanger des boissons sont des actes qui se ressemblent : il y a fusion et création. Je poursuis en parlant du truc un peu fort dont on avait déjà discuté dans le passé et un sourire amusé s’étire sur mes lèvres alors que le visage de Shandar s’éclaire. Rares sont les individus qui seraient aussi ravis à l’idée d’empoisonner quelqu’un. C’est probablement l’une des raisons qui me poussent à l’apprécier : cette absence de conscience trop prononcée face à un acte qui en ferait reculer plusieurs. Notre association étrange m’a toujours paru naturelle, dès le premier poison avalé. J’aime repousser les limites de mon corps, le préparer au pire et me donner la possibilité de m’accoutumer à certaines substances. J’apprécie toutefois que ces expérimentations soient faites sous une certaine supervision – une supervision qui n’implique pas un cadre trop rigide ou une légalité étouffante. Shandar m’a plu jadis comme maître des potions, mais je l’apprécie davantage dans ce cadre informel, où des discussions ont pu être échangées au fil du temps, entre deux intoxications.

Je le suis jusqu’à une porte close, qu’il déverrouille. Ailleurs qu’ici, j’aurais probablement inspecté la pièce à la recherche d’objets de valeur, de fioles intéressantes. J’aurais été intrigué par les nombreux sorts de sécurité, j’aurais cherché – vainement – une façon de les déjouer. La séduction et les menaces sont les meilleures méthodes, face aux systèmes de sécurité sorcier trop développés. Sauf que je ne suis pas ailleurs, je ne suis pas en contrat et ici, je me permets momentanément de baisser ma garde et de n’ébaucher aucun plan. Les défis m’attirent et survivre aux poisons de Shandar est un défi de taille, suffisamment stimulant pour que je n’en cherche pas d’autres dans la soirée. « Installe-toi. » J’obéis, m’installant sur la chaise au milieu de la pièce, alors qu’il déverrouille un meuble. Il faudrait que je l’interroge sur ses méthodes de protection, un jour. « Ça ne va pas être joli à voir. J’espère pour toi que tu n’as pas une journée trop chargée demain. » J’observe la fiole qu’il me montre et son sourire malicieux : le mien s’élargit, sincère. « J’adore que tu me balances ça de la même façon que si tu me disais que t’as mangé tous mes chocolats. » Je ne m’inquiète pas excessivement. Shandar ne me laisserait normalement pas crever – il en aurait eu l’occasion à plusieurs reprises, déjà – et tout ce qui peut m’arriver, c’est de passer un très mauvais moment. Ces moments, je ne les redoute pas, je ne les fuis pas. Ils sont nécessaires pour dompter le corps et augmenter la volonté, ils sont primordiaux pour survivre et apprendre à se maîtriser. Et ils sont marrants, parfois, selon le poison administré. Je retire ma veste, que je laisse tomber sur la chaise, avant de reprendre d’un ton moqueur : « J’espère que toi, tu n’as pas une journée trop chargée demain. Je compte bien t’embêter toute la nuit. » Si cette substance est aussi terrible que ce qu’il semble insinuer, je ne serai probablement pas dans un état remarquable. C’est le bon soir, pour l’essayer. Tous mes rares combats ne se sont dernièrement que bien terminés et mon corps, trop énergique, s’englue dans sa bonne santé. Je tends la main pour prendre la fiole qu’il a levé à la hauteur de mes yeux, observant les reflets pourpres. Mes sourcils se froncent alors que je questionne, plus curieux qu’inquiet : « Je dois m’attendre à quoi? » Autant savoir au minimum les effets prévus, même si rien ne me fera reculer.
Shandar Blomgren
Shandar Blomgren
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« J’adore que tu me balances ça de la même façon que si tu me disais que t’as mangé tous mes chocolats. »
Dax affiche aussitôt un large sourire, comme si la perspective de passer les prochaines heures à souffrir horriblement le mettait particulièrement en joie. Et le connaissant, c’est très certainement le cas.
Shandar n’est pas certain d’avoir déjà rencontré quelqu’un d’aussi tordu que lui. Il en viendrait même à s’inquiéter pour lui, parfois, si l’obsession du jeune homme pour les poisons et leurs effets sur son corps ne lui était pas aussi utile. Et puis, même s’il ne l’avouerait pas à voix haute, il y a quelque chose de terriblement satisfaisant dans le fait d’avoir (littéralement) entre ses mains la vie d’une personne et le pouvoir d’y mettre fin.
« J’espère que toi, tu n’as pas une journée trop chargée demain. Je compte bien t’embêter toute la nuit. » Le maître des potions se met à rire et lui tend la petite fiole. Il observe Dax sans rien dire, fasciné par la curiosité qu’il peut lire dans les yeux de son élève. Si seulement ils étaient tous comme ça.
« Je dois m’attendre à quoi ? » Il a l’air étrangement serein, pour quelqu’un qui s’apprête à passer l’une des pires nuits de sa vie. C’est aussi ça qui lui plaît, chez Dax. Il n’a pas froid aux yeux et il est ouvert à tout, c’est probablement le meilleur cobaye qu’il ait jamais eu. Et Shandar ne peut qu’espérer que ça va durer. Ce serait dommage qu’il finisse par se désister, ou bien qu’il meure, et qu’il doive recommencer le fastidieux processus de trouver quelqu’un d’autre qui accepte de faire ce genre d’expérience.
« Vomissements hémorragiques, vertiges, bouffées de chaleur et tachycardie, majoritairement. » Énumère Shandar, avec le ton jovial d’un chef étoilé présentant son menu du jour. Il n’y a bien qu’avec Dax qu’il peut parler de ce genre de choses aussi ouvertement et sans prendre de pincettes.
« C’est un nouveau mélange que je n’ai pas encore eu l’occasion de tester. Pas sur un humain, en tout cas. La graine de ricin et l’extrait de feuilles de khat se marient particulièrement bien. Mais la substance active contenue dans le khat est difficile à stabiliser, je n’ai pas encore réussi à obtenir le dosage parfait. » Explique le professeur, l’air pensif.
Lorsqu’il l’aura enfin achevé, ce mélange promet des résultats fulgurants. Il se vendra à prix d’or, il en est certain.
« J’ai tout préparé pour toi, ajoute-t-il en lui tendant un seau et une serviette. Ainsi que l’antidote, évidemment. » Il extirpe une seconde fiole d’un autre placard, au liquide parfaitement transparent cette fois-ci et la pose sur le bureau, à côté de son carnet de notes.
« Est-ce que tu es prêt ? »


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Dax Tcherkassov
Dax Tcherkassov
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« Vomissements hémorragiques, vertiges, bouffées de chaleur et tachycardie, majoritairement. » Je note mentalement les symptômes énumérés, hochant la tête sans anxiété. Les trois derniers ne m’effraient pas et sont de l’ordre des choses que je peux gérer ; le premier est un peu plus embêtant, pour son côté potentiellement dégradant. J’espère que mon corps me fera la bonne surprise de tolérer suffisamment ce poison pour ne pas dériver vers cette conséquence plus désagréable. Et sinon? Sinon, je passerai simplement un sale moment. J’y survivrai, comme d’habitude. « C’est un nouveau mélange que je n’ai pas encore eu l’occasion de tester. Pas sur un humain, en tout cas. La graine de ricin et l’extrait de feuilles de khat se marient particulièrement bien. Mais la substance active contenue dans le khat est difficile à stabiliser, je n’ai pas encore réussi à obtenir le dosage parfait. » Intéressant. Un large sourire amusé se peint sur mes lèvres à la mention des feuilles de khat. Ces feuilles sont réputées pour leur effet euphorisant et je m'interroge sur les conséquences de leur utilisation dans un poison. Si la substance active contenue dans le khat est mal dosée… Est-ce que le côté psychotrope peut faire oublier ce qui détruit le corps? Je suis décidément intrigué et je fixe la fiole avec davantage d’intérêt.

« J’ai tout préparé pour toi, ainsi que l’antidote, évidemment. » Je prends le seau et la serviette tendus, un peu moins enthousiaste en ce qui concerne cette partie. Je laisse la serviette sur mes genoux, déposant le seau à mes pieds, en espérant ne pas devoir m’en servir. « Est-ce que tu es prêt ? » Je n’ai aucune hésitation, et ma voix retentit dans la pièce, ironique et moqueuse: « Je suis toujours prêt pour des vomissements hémorragiques. » Je lève la fiole devant mes yeux, jetant un bref regard au carnet de Shandar posé sur le bureau et à l’antidote transparent : « Si te je dis des conneries, tu ne les notes pas hein. » Ce n’est pas un avertissement sérieux. La perspective d’essayer ce mélange, ce soir où j’ai particulièrement besoin de me divertir et de ne pas trop songer, est réjouissante. Mon corps, ankylosé dans sa routine, ne s’est pas suffisamment pris de coups dans les dernières semaines. Il s’habitue au confort, il devient trop peu méfiant ; je ne veux pas devenir un couard intolérant à la douleur. Je porte la fiole à mes lèvres, avalant son contenu en deux gorgées. Je ne sens d’abord rien et je fronce les sourcils ; sous ma peau, mon pouls bat plus vite, mais je ne le remarque pas.

Je me lève, afin de déposer la fiole vide sur le bureau. « Je ne sens r... » J’interrompt ma phrase. Ma tête, qui était immobile – je suis certain qu’elle était immobile – me semble soudainement plus lourde, plus détachée du reste de mon corps. Ma gorge est plus sèche et ma vue, momentanément, se brouille. Je fronce les sourcils, alors que le monde continue de tourner beaucoup trop ; par réflexe, j’appuie ma main sur le bureau, y jetant la fiole au passage. « Bon sang… » L’univers tourne. C’est ma seule certitude. Et j’ai chaud. Horriblement chaud. Pourquoi suis-je venu habillé? Pourquoi n’ai-je pas enlevé tous mes vêtements en même temps que ma veste? Et comment Shandar peut-il supporter une telle chaleur? « Tu n’as pas exagéré, avec les bouffées de chaleur. » Ma voix est moins nette. Je n’ai pas oublié pourquoi je suis dans cette pièce, mais j’ai complètement oublié les raisons qui m’ont poussé à me lever. Et cette chaleur, intolérable…J’agrippe la base de mon t-shirt, tout en toisant le professeur de potion, un sourire éclairant mon visage blafard : « Si je retire le mien, tu enlèves le tien? » Je n’attends pas sa réponse et je retire mon haut, que je jette dans un coin, indifférent aux cicatrices qui couvrent mon corps. Je ne pense actuellement qu’à une chose, primordiale : retirer aussi mon pantalon sans avoir l’air trop déplacé.

Shandar Blomgren
Shandar Blomgren
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« Je suis toujours prêt pour des vomissements hémorragiques. » Déclare le plus jeune, moqueur, sans une once d’hésitation dans la voix, et le maître des potions sourit largement. Il n’en attendait pas moins de son cobaye favoris. Après tout, c’est bien pour cette raison qu’ils collaborent, il y a bien peu de gens assez dérangés pour accepter un tel marché, ne serait-ce qu’une seule fois.
« Si te je dis des conneries, tu ne les notes pas hein. » ajoute Dax en plaisantant. À moins qu’il risque vraiment de dévoiler des choses qu’il risque de regretter, ce qui rendrait l’expérience d’autant plus intéressante.
« Tu me connais, ce qui se produit dans le labo reste dans le labo. » Ce qui ne veut absolument pas dire qu’il n’en prendra pas discrètement note, à des fins scientifiques bien entendu. Mais ça, Dax n’a pas forcément besoin de le savoir. Il se demande à chaque fois jusqu’où ce dernier serait prêt à aller, et lequel de ses précieux mélanges sonnera finalement la fin de leur petit arrangement.
« Je ne sens r⎯ » C’est parti. Shandar s’empare de son carnet, un petit sourire satisfait au coin des lèvres. S’il y a bien une chose dont il pourrait se vanter, c’est l’efficacité de ses produits. En théorie, en tout cas. En pratique, il évite de trop ébruiter ses exploits et la réelle nature de son business d’apothicaire.
« Bon sang… Tu n’as pas exagéré, avec les bouffées de chaleur. » Sa respiration se fait plus laborieuse et ses joues se colorent d’un rouge vif qu’il aurait pu trouver charmant dans un autre contexte, bientôt suivi par tout le reste de son visage.
Shandar l’observe comme on observerait un hamster en train de courir dans sa roue, notant méthodiquement chaque nouveau symptome qui fait son apparition, sans s’inquiéter une seconde de la rapidité à laquelle son état commence à se dégrader.
« Si je retire le mien, tu enlèves le tien? » Dax trouve encore le moyen de lui lancer un regard suggestif, tout sourire alors que son équilibre semble de plus en plus hasardeux. Il n’attend d’ailleurs aucune réponse pour retirer son t-shirt et le jeter à l’autre bout de la pièce.
« Ça risquerait d’influencer tes réactions, je ne voudrais pas fausser les résultats de l’expérience. » Glisse le professeur avec malice, ravi de noter que la ricine et la feuille de khat ne peuvent rien contre l’humour tordu de son “assistant”.


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Dax Tcherkassov
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« Ça risquerait d’influencer tes réactions, je ne voudrais pas fausser les résultats de l’expérience. » Injustice. Je ne songe pas au fait qu’il s’agit de mon ancien professeur de potions et que le voir sans t-shirt risquerait d’induire une certaine injustice au sein des relations avec les autres étudiants. Je ne songe pas non plus à la potentielle indécence d’une telle action ; au niveau de la décence, empoisonner un étudiant et noter ce qui arriver à son corps, c’est déjà à un stade supérieur. De toute façon, je n’ai jamais eu l’impression que ce type de questions s’appliquait à notre situation et dans l’immédiat, je m’en soucie très peu. Tout ce qui compte, c’est cette chaleur suffocante qui ne fait qu’empirer. « Tu t’es surpassé avec ce mélange. » Très efficace, sans aucun doute. Je sens mon pouls qui s’agite, véritable cheval de course prêt à remporter tous les paris. Ma tête tourne, tourne, tourne et je ferme brièvement les yeux. Il n’y aucun intérêt à ce type d’expériences si je ne tente pas de contrôler les symptômes, si je me laisse aller à tout subir, sans résister. « Imagine les dégâts que ça pourrait faire dans une s… » Je ne termine pas ma phrase. Mes lèvres se serrent, mes paupières s’ouvrent de nouveau, plus hagardes. Je cille à plusieurs reprises ; le visage de Shandar se dédouble et prend une drôle de teinte orangée. Je m’énumère les ingrédients utilisés, obligeant mon esprit à demeurer lucide, tandis que la chaleur continue de brûler mon corps.

J’appuie mes deux mains contre le bureau que j’avais délaissé, observant brièvement les doigts de l’homme dont je respecte l’expertise. Des doigts habiles à préparer des ingrédients et des potions. Un sourire espiègle s’étire sur mes lèvres : « J’espère que je suis le seul avec lequel tu tentes ce genre d’expérience. » Ce qui doit assurément être le cas. Je ne crois pas qu’il y ait beaucoup de personnes assez débiles pour avoir envie – et réellement envie – de servir de cobayes. C’est pourtant captivant et euphorisant, d’avoir l’occasion de tester les limites de son corps : à moins que le côté euphorisant, dans l’immédiat, ne provienne de la substance contenue dans le khat. Je reprends, très peu sérieux : « Je serais incroyablement jaloux sinon. » Je suis surtout en train de brûler. J’appuie plus fortement mes mains contre le bureau, tâchant de contrôler cette chaleur, ces battements trop précipités de mon cœur. Vainement. Et en parallèle, il y a cette envie de plus en plus forte de m’amuser, de dépenser cette énergie affolée qui vient réchauffer mes veines. Je relâche la prise que j’exerçais sur le bureau. Mes pupilles d’un bleu cendré se posent de nouveau sur Shandar, et je change de position, appuyant mon bassin contre la surface dure, pour ne pas que mon manque soudain de coordination ne joue contre moi. « On en est venu comment à ces arrangements déjà? » La même malice pétille dans les cercles vitreux. Le tissu de mon pantalon, contact agaçant contre mon épiderme, me semble affreusement brûlant. Je ramène mes yeux contre le bas de mon torse, sur cette peau recouverte des signes du passé, de ces cicatrices trop nombreuses qui forment des tatouages de chair. Je n’aime pas me déshabiller. Je n’aime pas en montrer trop, parce que je redoute le dégoût. Mais ici, rien à craindre. Rien, non, sauf cette chaleur agaçante, sauf cette chaleur accaparante, sauf cette impression d’être en train d’étouffer.

Je jure en russe, avant de détacher ma ceinture. Sans hésiter davantage, je retire mon pantalon. Je le laisse sur le sol, sans remarquer que mes gestes sont désordonnés. Ma tête tourne encore et la fraîcheur momentanée qui frôle mes jambes n’est que temporaire. Je reporte mon attention sur Shandar, affirmant : « Et puis merde pour la décence hein. T’as une douche? Parce que si tu ne me mets pas sous l’eau froide, clairement j’enlève tout dans les deux prochaines minutes. »   Et je suis sérieux.
Shandar Blomgren
Shandar Blomgren
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« Tu t’es surpassé avec ce mélange, marmonne Dax, difficilement. Imagine les dégâts que ça pourrait faire dans une s… » La douleur le plie en deux et il doit s'agripper à nouveau au bureau pour rester debout.
« Je sais. » Shandar sourit de toutes ses dents, avant de noter cette nouvelle réaction. Il est, lui aussi, particulièrement satisfait de ce nouveau mélange qui s’avère déjà bien plus efficace qu’il ne l’aurait espéré.
« J’espère que je suis le seul avec lequel tu tentes ce genre d’expérience. Je serais incroyablement jaloux sinon. »
Cette fois-ci, le maître des potions rit franchement. Il aurait bien aimé, réellement, que d’autres personnes se proposent, pour avoir un éventail de sujets plus varié. Mais ce n’est définitivement pas le genre d’expérience qui attire le plus de volontaires, même contre rémunération.
« On en est venu comment à ces arrangements déjà? » Dax lui rend son regard. Il peut toujours y lire la même détermination, la même curiosité, la même exaltation à relever le défi. Il l’aurait volontiers engagé, si Dax l’avait bien voulu.
« Trop de curiosité de ton côté et pas assez de déontologie du mien, je suppose. » Cette réponse aurait probablement glacé le sang de n'importe quelle personne équilibrée, mais Shandar sait qu'il ne risque rien à être franc avec Dax.
Non, vraiment, il n'aurait pas pu rêver mieux comme cobaye. S'il a pu s'inquiéter des conséquences de leurs expériences, à leurs débuts, il a très vite laissé ces doutes derrière lui. Parce que des deux, il est sans doute celui qui a le moins à perdre. Il n’a pas été assez inconscient pour se lancer là-dedans sans lui faire signer un contrat au préalable, histoire d'assurer ses arrières si jamais les choses venaient à mal tourner.
« Et puis merde pour la décence hein. T’as une douche? Parce que si tu ne me mets pas sous l’eau froide, clairement j’enlève tout dans les deux prochaines minutes. »
Il a à peine le temps de réagir que Dax est déjà en train de retirer son pantalon.
« Je n'ai pas de douche dans mon labo, non, mais j'ai de l’eau si tu v‒ ok, je vais te mettre sous le tuyau d'arrosage pour les plantes. Accroche-toi. »
Il lui tend son bras pour l'aider à tenir debout et le guide jusqu'à une petite alcôve pratiquée dans le mur. Il le fait asseoir sur le sol carrelé et ouvre en grand le robinet. De toute façon, il y a bien longtemps que leurs échanges n'ont plus rien de décent ou d'éthique.


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Dax Tcherkassov
Dax Tcherkassov
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen
« Trop de curiosité de ton côté et pas assez de déontologie du mien, je suppose. » Cette réponse m’apparaît parfaitement saine et logique. Elle est l’explication rationnelle de notre association, association plutôt fructueuse. Je veux pousser mon corps jusque dans ses derniers retranchements, je veux demeurer en contrôle des sensations éprouvées, ne pas être de ceux qui s’écroulent trop vite. Comment y parvenir de façon efficace, si ce n’est notamment en testant des poisons? Nul autre que Shandar ne pourrait m’offrir une telle opportunité, et je ne peux être qu’heureux que sa déontologie soit plus…douteuse.  La chaleur, toutefois, augmente à un point radical. Je fais tomber un énième morceau de vêtement, en énonçant clairement ce qu’il me faut : une douche, ou n’importe quoi qui peut refroidir ma peau. J’ai l’impression d’avoir passé des heures dans un sauna, d’y avoir dormi et d’avoir oublié d’en sortir. « Je n'ai pas de douche dans mon labo, non, mais j'ai de l’eau si tu v‒ ok, je vais te mettre sous le tuyau d'arrosage pour les plantes. Accroche-toi. » Un tuyau d’arrosage pour les plantes. L’idée m’apparaît extrêmement bonne, dans l’immédiat. Mon cœur bat abusivement vite contre mon torse et mes pensées sont moins claires  - je soupçonne encore les feuilles de khat. Shandar est plutôt drôle, quand il prend des notes. L’un fait le cobaye, l’autre le testeur, l’un crève de chaud, l’autre écrit tout. Si un étudiant rentrait chez Shandar à cet instant, outre le fait que ce serait excessivement étrange, il serait très certainement surpris de voir comment le maître de potions occupe son temps libre. Temps libre qui, d’ailleurs, me semble occupé de la meilleure des façons.

L'homme me tend son bras et je m'y appuie sans ménagement, sans orgueil. Ma tête tourne trop, les vertiges sont trop forts, et il se déshabiller de son orgueil à l'entrée avec le reste, lorsqu'on teste des poisons. Les résultats sont rarement glorieux, et cela fait partie du jeu. Il m'accompagne jusqu'à une petite alcôve, où je m'asseois sur le sol carrelé. La fraîcheur du sol me fait l'effet d'une glace sur une peau brûlante. Je fixe le robinet avec espoir, robinet qui est aussitôt ouvert par Shandar. « Par Thor, c’est terriblement satisfaisant. » Je jure normalement en russe, mais je peux faire une exception à la règle. L’eau coule sur ma peau et apaise cette chaleur envahissante, chaleur qui demeure présente, mais qui se fait moins pénible. «  Y’a moyen que j’échappe aux vomissements hémorragiques, tu crois? Parce que franchement, je suis pas trop tenté. »  Autant je veux bien tout supporter et apprendre à mon corps à ne pas se prélasser, autant j’aimerais bien ne pas passer une soirée trop dégueulasse.  J’oublie toutefois aussitôt ma réplique, alors que les vertiges s’accentuent. J’appuie ma tête contre le bord du mur, en sentant trop bien que je deviens de plus en plus euphorique, de plus en plus énergique. J’ai besoin de bouger, même si ce n’est pas une bonne idée, et je décide de me lever. « Je dois aller courir. » L’idée la plus brillante qui me vient, et qui me semble totalement logique sur le moment, est d’attraper la main de Shandar afin de m’en servir comme un levier. Sauf que les leviers fonctionnent plutôt mal, quand on les tire vers nous vers le bas. Et je tire fort, très fort, avec toutes ma musculature de fossoyeur qui ne songe pas au fait qu’il est en train de tenter accidentellement de faire chavirer le maître des potions de Durmstrang dans la douche des plantes.
Shandar Blomgren
Shandar Blomgren
LÆRERTEAM Den som talar mycket säger sällan vad som är bra
« Par Thor, c’est terriblement satisfaisant. » Le plus jeune se laisse tomber lourdement sur le carrelage avec un soulagement évident, dès que les premières gouttes d’eau s’abattent sur sa peau brûlante. Shandar aurait presque l’impression de voir de la vapeur s’en échapper tant son cobaye a l’air de souffrir de la chaleur.
« Y’a moyen que j’échappe aux vomissements hémorragiques, tu crois? Parce que franchement, je suis pas trop tenté. » Le professeur ne répond pas immédiatement, trop occupé à lui fourrer un thermomètre dans la bouche et à fixer le mercure qui monte en flèche pour noter le résultat. Dax tangue, à nouveau en proie au vertige.
« Je ne sais pas. Mais je pense qu'on ne va pas tarder à le découvrir. » répond Shandar, le ton enjoué comme s'il lui annonçait la meilleure nouvelle du monde. En vérité, ses sentiments sont partagés. D'un côté il a besoin (mais surtout envie) de savoir si Dax manifestera cet effet secondaire. De voir à quel point il en sera affecté et la manière dont son corps réagira. Mais de l'autre, c'est aussi le moment le plus délicat de l'expérience, où tout pourrait potentiellement dégénérer très vite. Et il n’a que moyennement envie de devoir gérer cet aspect-là, même si ce ne serait pas la première fois qu'il devrait nettoyer le sol couvert de sang et de bile de son laboratoire.
« Je dois aller courir. » Il fronce les sourcils. De toutes les choses insensées que la fièvre pourrait lui faire dire ou penser, pourquoi ça ? L’idée de devoir attraper un Dax couvert de vomi et de sang qui titube au hasard des rues ne le tente pas plus que ça.
« Et te vider de ton sang sur le chemin ? Ce serait une mort intéressante, je te l'accorde, soupire Shandar en roulant des yeux, les mains sur les hanches. Mais il est hors de question que je te courre après, alors je resterais sagement assis là si j'étais toi. »
Il n'avait pas prévu que Dax aurait encore la force de s'accrocher à lui et de le tirer vers lui. Violemment. Le potionniste se retrouve à son tour projeté sous le jet d’eau et trempé en quelques secondes.
« Tu ne vas nulle part, tu ne tiens même pas debout, Grogne-t-il en secouant la tête pour dégager une mèche de cheveux humide de son front. On peut toujours arrêter l'expérience maintenant, si tu en as assez. »


call me a snake, that makes you the prey - - i'll pour cholula on your heart and limbo like a sinner, you like me 'cause i'm not the kind of nothing you know
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