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Poison, rhum et canard de bain
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Dax Tcherkassov
Dax Tcherkassov
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen
J’ai plus ou moins noté le thermomètre dans ma bouche, trop concentré à gérer la chaleur, l’énergie, les vertiges et cette drôle d’euphorie, qui se superpose très étrangement au reste. Shandar a bien réussi son mélange, sans aucun doute possible, mais je ne suis pas pressé de découvrir si j’aurai aussi droit au dernier symptôme…Je pose la question à haute voix, tout en me disant que la douche est probablement l’endroit idéal pour quelque chose d’aussi écœurant que des vomissements hémorragiques. « Je ne sais pas. Mais je pense qu'on ne va pas tarder à le découvrir. » La découverte s’annonce plutôt crade, mais je suis en même temps intrigué par les réactions que mon corps aura. Il s’est trop endormi, ces jours-ci, et je juge nécessaire de le sortir un peu de sa torpeur. La souffrance fortifie, et il s’est clairement engourdi par la vie trop monotone que j’ai menée dans les derniers jours.

La chaleur s’accentue, tout comme l’énergie, et j’ai l’envie soudaine d’aller courir. « Et te vider de ton sang sur le chemin ? Ce serait une mort intéressante, je te l'accorde. Mais il est hors de question que je te courre après, alors je resterais sagement assis là si j'étais toi. » Je ne suis pas du genre très obéissant, même dans une situation où je devrais probablement l’être. Et cette énergie qui ne fait que prendre de l’ampleur, je dois absolument la canaliser quelque part. Qu’importe comment. De toute façon, je ne crèverais pas en chemin, je peux me contenter de courir un peu partout dans son appartement. Une idée brillante, vraiment, qui trahi probablement le fait que ma lucidité se barre au même rythme que les battements de mon cœur s’accélèrent. Je tente de me servir de Shandar pour me lever, mais ma tentative n'est pas une brillante réussite. Mon ancien professeur se trouve lui aussi sous le jet d’eau, ce qui m'arrache un sourire amusé. « Tu ne vas nulle part, tu ne tiens même pas debout. » Ni debout, ni assis, visiblement. « On peut toujours arrêter l'expérience maintenant, si tu en as assez. »  Je pousse un léger grognement faussement agacé : « Tu me prends pour qui Shandar ? » Un jeune adolescent incapable de tolérer des vertiges, des coups de chaleur, trop d’énergie et la perspective de vomir joyeusement du sang ? J’aurais pu supporter de tels symptômes même à quinze ans. Je secoue la tête, geste que je regrette alors que les vertiges m’oblige à la reposer de nouveau contre le mur de la douche, très brièvement. C’est avec les paupières momentanément fermées que je continue : « On va pas arrêter l’expérience maintenant, alors qu’on commence à peine à s’amuser. » Je ne sais plus très bien si j’ai chaud ou non. Le jet d’eau rafraîchit, mais mon corps me brûle encore, comme si j’étais sous le soleil depuis un trop long moment. Je rouvre les paupières, un sourire s’étirant ses mes lèvres alors que je rajoute : « Même si c’est plutôt relatif, comme amusement. » Je tends de nouveau la main vers lui, observant ses vêtements mouillés, le regard plus moqueur tandis que je poursuis : « Tu comptes rester sous la douche avec moi ? Si oui, tu devrais aussi retirer tes fringues, ce serait plus pratique. Si non, aide-moi plutôt à me relever, je doute d’y parvenir seul et je dois absolument bouger. » Quitte à faire des ronds dans la pièce. Ou à sauter. N’importe quoi, qui me permettrait de dépenser cette énergie dont je ne sais que faire, et qui se superpose très mal aux vertiges encore intenses.
Shandar Blomgren
Shandar Blomgren
LÆRERTEAM Den som talar mycket säger sällan vad som är bra
« Tu me prends pour qui Shandar ? murmure-t-il en fermant les yeux, on va pas arrêter l’expérience maintenant, alors qu’on commence à peine à s’amuser. »
Évidemment. Le maître des potions s'attendait à cette réponse. Dax n’a jamais accepté de stopper une seule de toutes les expériences qu’ils ont pu faire, même lorsque son corps est très visiblement en train de le lâcher. Perfectionniste ou simplement masochiste, Shandar ne saurait dire lequel de ces deux qualificatifs convient au jeune homme. Et peu lui importe, tant que ça lui permet de rédiger un compte-rendu complet.
« Même si c’est plutôt relatif, comme amusement. » Ajoute Dax en posant un regard vitreux sur son ancien professeur. Ce dernier ne peut s’empêcher de ricaner. Très relatif. Tellement relatif qu’absolument personne d’autre à part lui n’aurait l’idée de faire ça comme on ferait de la broderie ou du vélo sur son temps libre. Il n’y a que lui que ça amuse. Et Shandar, aussi, parfois, même s’il essaye de ne pas le laisser paraître.
« Tu comptes rester sous la douche avec moi ? Si oui, tu devrais aussi retirer tes fringues, ce serait plus pratique. Si non, aide-moi plutôt à me relever, je doute d’y parvenir seul et je dois absolument bouger. »
Vraiment ingérable, ce gamin.
« Tant que tu restes à l’intérieur… » Soupire Shandar en secouant la tête. Il profite que Dax soit occupé à dépenser son soudain trop-plein d’énergie pour retirer son t-shirt trempé et l’essorer au dessus du siphon.
« Il faut que je surveille ta température et ton rythme cardiaque, ajoute-t-il, tout en accrochant son vêtement sur l’un des crochets au mur pour lui appliquer un sortilège de séchage. Viens par ici. Comment tu te sens, maintenant ? Nausée ? Palpitations ? » Il lui tend à nouveau le thermomètre d’un geste impatient, espérant presque qu’il va faire un malaise rapidement pour enfin arrêter de bouger dans tous les sens.


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Dax Tcherkassov
Dax Tcherkassov
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Tw: Sang, vomissement.

Visiblement, je ne sortirai pas de cette douche tout de suite. Shandar ne prend pas la main que je lui tends, ce qui pourrait presque être vexant, si j’étais du genre à me vexer pour l’absence de contact. Et puis, je soupçonne surtout le professeur de potion de vouloir me laisser là. « Tant que tu restes à l’intérieur… » La phrase est trop vague pour mes sens enfiévrés. À l’intérieur de la douche, de la pièce, de l’appartement ou du pays ? Je présume que la première option est la bonne, même si c’est aussi la plus embêtante. Difficile de dépenser cette énergie trop encombrante, dans un espace aussi restreint. À moins que je ne fasse des pompes… ?  « Il faut que je surveille ta température et ton rythme cardiaque.» Je suis persuadé que mon rythme cardiaque va très bien. Je sens mon cœur qui fait un marathon contre ma poitrine, battements irréguliers, rapides. La sensation de chaleur, atténuée par la douche, mais encore présente, continue de glisser sur ma peau humide. Une peau marquée par toutes les luttes que j’ai menées dans ma vie ; des marques claires sur mon ventre et mon dos, dont je me fous entièrement dans l’immédiat, mais qui me font lever les yeux avec curiosité vers celui qui a enlevé son haut pour l’accrocher sur l’un des crochets au mur. Mes pupilles descendent sur son torse sans pudeur, comme un gosse qui regarde si son ami est fait comme lui. « Viens par ici. Comment tu te sens, maintenant ? Nausée ? Palpitations ? » Un mélange de tout ça, probablement. Mais je me sens surtout vivant, et c’est ce qui compte. Travailler au cimetière et à l’hôpital, c’est convivial et chaleureux, mais ça manquait gravement d’actions physiques dans les dernières semaines.

J’écarte d’un geste de la main le thermomètre qu’il tend vers moi, pointant son torse du menton : « Pas mal. Mais ça manque de cicatrices. » J’oublie presque, sur le coup, que tout le monde ne sont pas d’anciens gosses trop habitués aux rues, aux bastons et au reste. À moins que je n’aie pas regardé sa peau d’assez près…? Je suis peut-être en train de juger sans savoir, alors que ce n’est pas dans mon habitude de ne pas analyser une situation. Et maintenant que j’y pense, dans la mesure où j’y parviens encore vaguement à travers les effets de la chaleur et de tout le bordel, je ne sais pas grand-chose du passé de celui chez qui j’aime venir m’intoxiquer. « Quoique…J’ai peut-être juste pas regardé d’assez proche, attends. » D’un mouvement que je tente de faire fluide et assuré, je tente de me remettre totalement debout. Le geste réussit à moitié ; je me remets bien sur mes pieds, ruisselant, mais ma tête n’est pas certaine de vouloir suivre le mouvement. Un haut-le-cœur me soulève et par décence, ou par réflexe, parce que je ne suis plus certain de me soucier de la décence, je me penche vers le siphon, alors qu’un flot de sang jaillit de mes lèvres pour atterrir à mes pieds. «  T’as totalement réussi ta potion Shandar, félicitations… » De brefs mots, prononcés d’une voix hachée, avant que la bile rouge ne surgisse de nouveau, sans vouloir s’arrêter cette fois.

À peine glauque.  
Shandar Blomgren
Shandar Blomgren
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« Pas mal. Mais ça manque de cicatrices, déclare Dax en écartant d’un revers de main le thermomètre que lui tend son ancien professeur. Quoique… J’ai peut-être juste pas regardé d’assez proche, attends. »
Il titube en essayant de se remettre debout, et Shandar a un mouvement de recul en le voyant loucher sur son torse et tanguer un peu trop dans sa direction.
« Il n’y a rien à voir. Tout le monde n’a pas l’envie d’abîmer son corps avec autant de détermination que toi. » Soupire le maître des potions, tout en enfilant son haut à présent sec, quoiqu’un peu froissé.
Il conçoit parfaitement le désir de Dax de rendre son corps plus résistant, plus fiable. Lui-même fait usage de ses propres mélanges depuis longtemps pour habituer son corps aux poisons qu’il crée avec tant d’application. Mais en des quantités bien plus infimes et sur des périodes de temps beaucoup plus longues, pour éviter de subir les effets secondaires. Il ne s’infligerait jamais la violence que Dax impose à son système nerveux. Déjà parce qu’il n’a rien à prouver, pas à lui-même et encore moins aux autres, et surtout parce qu’il aime assez son corps pour vouloir le conserver en bon état de marche. Et de préférence sans cicatrices ni organes défaillants.
C’est pile ce moment que choisit Dax pour illustrer sa pensée et se plier en deux au-dessus du siphon pour vomir.
« T’as totalement réussi ta potion Shandar, félicitations… » Souffle le jeune homme entre deux respirations sifflantes, le menton couvert de sang, avant de vomir une nouvelle fois.
Le concerné se fend d’un sourire satisfait et s’empresse d’aller griffonner ses nouvelles observations dans son carnet, abandonnant momentanément son cobaye à ses régurgitations hémorragiques.
« Évidemment que je l’ai réussie. Tu en doutais ? Il me semble pourtant ne jamais avoir manqué à mes promesses sur ce point. Shandar l'interpelle depuis la pièce attenante, le ton moqueur, tandis qu’il récupère la fiole contenant l’antidote. Tiens, avale ça. Je pense que tu as perdu assez de sang pour aujourd’hui. »


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Dax Tcherkassov
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« Il n’y a rien à voir. Tout le monde n’a pas l’envie d’abîmer son corps avec autant de détermination que toi. » J’ai le temps d’ébaucher un mince sourire, avant que ça ne dérape. Je n’abime pas mon corps avec détermination. Je l’habitue simplement au pire, pour accentuer ses chances de survivre dans des situations pénibles. Et je n’ai pas choisi, dans le passé, de me retrouver avec autant de cicatrices. Je les ai amassées au fil de mon enfance et de mon adolescence, sans vouloir les collectionner. J’ai dû les accepter ; à défaut de les aimer, j’essaie de m’en accommoder, et je ne crains pas de les voir augmenter.  Mais je n’ai pas le temps d’affirmer quoi que ce soit de plus ou moins logique sur le sujet : les vomissements se rajoutent enfin à une liste déjà longue de symptômes. Je félicite le potionniste entre deux respirations, la peau toujours brûlantes, les pensées tournoyantes, les lèvres rougies. Un goût ferreux roule sur ma langue alors que je me plie de nouveau vers le syphon, tandis que l'autre griffonne des observations dans son carnet. « Évidemment que je l’ai réussie. Tu en doutais ? Il me semble pourtant ne jamais avoir manqué à mes promesses sur ce point. » J’hausse les épaules, trop occupé à contrôler mon corps pour répondre – et à tenter de demeure serein face à cet effet attendu mais malgré tout plutôt emmerdant. C’est plutôt morbide, comme résultat, et je me demande combien de minutes peuvent s’écouler avant l’administration d’un antidote, sans provoquer le décès.

Mes épaules tressaillent et je me plie davantage, sans chercher à enrayer un phénomène à lequel je ne peux rien. La sensation de légèreté précédente et l’excès d’énergie s’atténue en même temps que l’eau à mes pieds se teinte de rouge et je ferme brièvement les yeux pour calmer les battements de plus en plus précipités de mon cœur. Je ne suis pas en panique. L’un de mes buts, lorsque je participe aux essais de Shandar, c’est de ne pas perdre mon calme dans ce genre de situation. C’est vital, nécessaire. Et stimulant. J’essuie mon menton de mon poignet, retenant un nouveau haut-le-cœur, tandis que je l’entends m’interpeller de la pièce attenante : « Tiens, avale ça. Je pense que tu as perdu assez de sang pour aujourd’hui. » J’hoche très légèrement la tête dans un signe d’approbation, alors que j’abandonne la douche pour tanguer vers lui. Ma main tremblante s’empare de la fiole, que je décapsule avant d’avaler l’antidote. L’effet est immédiat : la nausée disparaît, l’effet d’euphorie aussi. Il ne me reste qu’une sensation de lassitude et de fatigue, qui m’oblige à appuyer mon bras contre un mur : « Franchement Shandar, t’as assuré. C’est l’une de tes meilleures jusqu’à présent. » Parmi celles que j’ai testées. Je baisse les yeux vers mon poignet rougi, cherchant mes fringues, que j’ai semées à trop d’endroits différents. Vraiment, pour distraire un ennemi, ce type de potions serait parfaite. Je reprends : « Tu me donneras une fiole gratuitement…? Je t’en achèterai probablement d’autres. Pour ma collection personnelle. » Un commentaire qu’il n’est pas obligé de croire, je ne le crois pas dupe sur certaines de mes occupations. Mais au moins, en la rajoutant, je peux lui donner de l’excuse de croire que je ne voudrais pas m’en servir sur autrui dans des buts…plus ou moins répréhensibles. Je me dirige vers mon pantalon, rajoutant : « T’as une serviette? » Drôle de soirée, mais ce n’est probablement pas la plus bizarre qu’on a passé. Un cobaye et un expérimentateur qui s’amusent avec des potions, c’est inévitablement particulier.
Shandar Blomgren
Shandar Blomgren
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« Franchement Shandar, t’as assuré. C’est l’une de tes meilleures jusqu’à présent, marmonne Dax après avoir avalé le contenu du flacon. Tu me donneras une fiole gratuitement…? Je t’en achèterai probablement d’autres. Pour ma collection personnelle. »
Shandar ricane. C'est qu'il a de l'audace, ce petit. Il aurait sans doute envoyé bouler n’importe qui d'autre lui demandant ça. Il a horreur des gens qui essayent de l’amadouer pour profiter de ses services sans payer. Mais Dax et lui en sont arrivés à un stade de respect mutuel et de confiance, voire d'appréciation, dans leur relation, qui le pousse à ne lui en tenir aucune rigueur.
« T’as une serviette? » Il hoche simplement la tête et retourne fouiller dans le placard de la pièce d'à côté.
« Merci, dit-il avec un sourire satisfait, comme si Dax venait de complimenter son apparence ou ses compétences en cuisine, et non sa capacité à créer des armes particulièrement létales. Gratuitement ? Eh, comment crois-tu que je gagne ma vie ? Cela dit, je peux te la faire à moitié prix, après tout tu as donné beaucoup de ta personne pour la finalisation du produit. »
Son sourire se fait plus malicieux. Pas question de lui céder quelque chose d’une telle valeur sans contrepartie, quand bien même il a tout juste manqué de rendre ses tripes pour en tester l'efficacité. Mais il accepte tout de même de lui faire une fleur, en dédommagement, et parce que rares sont les gens qui acceptent de se soumettre à de telles épreuves physiques. Il serait bien embêté si le jeune homme finissait par vouloir mettre fin à leur collaboration.
« Tiens, ajoute le maître des potions en lui tendant finalement une serviette aux couleurs passées. Tu veux boire ou manger quelque chose ? Dax doit être à bout de forces, autant physiquement que mentalement, après ce que son corps vient de subir. J'ai de la citronnade et des gâteaux. » Qu'on ne vienne pas dire qu'il s’occupe mal de ses cobayes.


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Dax Tcherkassov
Dax Tcherkassov
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« Merci. » Mes doigts glissent sur mon pantalon, dont j’extirpe ma longue baguette. Je lance aussitôt un sort sur mon caleçon, pour le sécher. La magie utilisée est simple : première ou deuxième année. Pourtant, je sens qu’elle me coûte énormément en énergie. Les paupières papillonnent et une vague de fatigue me submerge, me signalant que je ne pourrai aller beaucoup plus loin en sorts, ce soir. « Gratuitement ? Eh, comment crois-tu que je gagne ma vie ? Cela dit, je peux te la faire à moitié prix, après tout tu as donné beaucoup de ta personne pour la finalisation du produit. » Je souris, sans rétorquer immédiatement, trop habitué à combattre l’immense fatigue qui continue de s’abattre sur moi. J’ai toujours apprécié les gens qui savent bien négocier, qui ne sont pas trop généreux et qui n’hésitent pas à demander le juste prix pour des services ou des objets qui le méritent. Encore un point que j’apprécie, chez ce type. « Tiens » J’attrape de ma main libre la serviette qu’il me tend – il l’a achetée il y a de cela cinquante ans ou quoi ? – que je glisse autour de mon cou, contre lequel ruisselle doucement les gouttelettes issues de mes cheveux.

J’enfile lentement mon pantalon, dans lequel j’ai replacé ma baguette. Ma tête continue de tourner et mes mouvements sont plus lents. Je ne me mettrais jamais dans une telle position de faiblesse, chez quelqu’un. Pas sans avoir totalement confiance en la personne chez qui je me trouve. Ça en dit peut-être long sur cette relation étrange entre mon ancien maître de potions et moi. Je sais qu’ici, je ne risque rien. La confiance, c’est pourtant très loin d’être mon truc et je ne saurais pas dire de quand exactement date ce sentiment, depuis qu’on se connaît. « Tu veux boire ou manger quelque chose. » J’hoche la tête faiblement, tout en renonçant à mettre mon haut, qui traîne encore quelque part dans la pièce. Même si je n’ai plus aussi chaud que tout à l’heure, je ne me suis pas encore entièrement débarrassé de cette chaleur, qui ne peut rien donner de bon dans mon état. « J'ai de la citronnade et des gâteaux. » Je me sers de la serviette pour éponger mes cheveux, tout en affirmant : « J’aime pas le citron. Sauf dans de la vodka. De l’eau, ça m’irait. Et je dis pas non aux gâteaux. » J’ai besoin de me remettre d’aplomb, même si je ne suis pas pressé. Je savais très bien en venant ici que mon corps serait repoussé dans ses retranchements ; je le voulais. Trop de confort ou de tranquillité risque de m’engourdir dans un bien-être qui peut devenir un danger, dans mon quotidien: « Moitié prix, c’est honnête. T’as qu’à me donner ton prix. » Je ne compte pas négocier, pas avec lui. Je respecte son travail et toute potion ou poison bien conçue mérite un paiement convenable. L’argent n’est pas un problème pour moi, de toute façon. J’en gagne davantage que ce que je dépense. J’essuie mon torse, ainsi que mon visage, avant de déposer la serviette sur la chaise : « J’espère que t’es pas embêté par la vision d’un peu de peau, parce qu’il est hors de question que je me rhabille immédiatement. J’ai encore trop chaud. » S’il était encore mon enseignant, je ferais peut-être l’effort de remettre mon haut. Ou pas. La décence, je la respecte dans les lieux où elle est obligatoire. Pour le reste, j’ai tendance à agir comme je le veux, en me foutant totalement d’emmerder les autres. Un léger sourire s’étire sur mes lèvres alors que je rajoute : « On se déplace au canapé ? C’est pas que cette salle est devenue un peu crade, mais c’est un peu que cette salle est maintenant crade, ouais. » Surtout vu les vomissements finaux. On peut certainement mieux trouver comme ambiance, maintenant que la partie poison est passée.
Shandar Blomgren
Shandar Blomgren
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« J’aime pas le citron. Sauf dans de la vodka. De l’eau, ça m’irait. Et je dis pas non aux gâteaux. » Marmonne Dax, la tête dans la serviette de bain. Moitié prix, c’est honnête. T’as qu’à me donner ton prix. »
Bien. Shandar sourit, satisfait. Il n’aime pas les gens qui essaient de marchander avec lui, comme s’il n’était qu’un vulgaire vendeur de poisson au marché. Il lui semble, bien trop souvent à son goût, que certains de ses clients ne réalisent pas les heures de travail et de recherches minutieuses contenues dans les petites fioles qu’ils lui achètent.
« J’espère que t’es pas embêté par la vision d’un peu de peau, parce qu’il est hors de question que je me rhabille immédiatement. J’ai encore trop chaud. »
Il se contente de hausser les épaules. Non, ça ne le dérange pas. Il a l‘habitude, et puis Dax n’est pas non plus désagréable à regarder, alors il peut bien faire ce qu’il veut.
« J’ai aussi de la vodka, mais dans ton état, je ne te recommande pas d’en boire. De l’eau, c’est bien. » L’ombre d’un sourire narquois étire le coin de ses lèvres. Il se demande à quel point les effets de l’alcool pourraient empirer les symptômes du poison et accélérer la mort. Une pensée intrigante, qu’il note dans un coin de sa tête pour y songer plus tard.
« Quinze gallions, parce que c’est toi. » Un vrai prix d’ami, qu’il juge ridiculement bas par rapport à ce qu’il avait initialement prévu. Mais Dax le mérite, il ne peut pas le nier. Sa participation aux tests des produits lui est précieuse et il sait se montrer reconnaissant. Du moins, assez pour ne pas faire fuir trop vite son principal cobaye.
« On se déplace au canapé ? C’est pas que cette salle est devenue un peu crade, mais c’est un peu que cette salle est maintenant crade, ouais. »
Le maître des potions hoche la tête avec un sourire entendu. Cette salle a tendance à avoir une atmosphère particulièrement glaçante, une fois les expériences terminées. Le sol maculé de sang et d’autres fluides corporels peu ragoûtants n’aide définitivement pas.
« Bien sûr, je te rejoins dans une minute. » Il ouvre la porte du laboratoire et lui indique le salon d’un geste de la main. Pendant que Dax s’installe, il en profite pour lancer un rapide sortilège de nettoyage, avant de refermer derrière lui et de réactiver les verrous magiques qui scellent l’endroit.
« Merci pour ton aide, une fois de plus. » Il dépose devant lui un grand verre d’eau glacée sur la petite table, à côté d’une assiette remplie de cookies, avant de s'asseoir à l’autre extrémité du canapé.


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