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girl I hate you (Winona)
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Calysta Byggvisson
Calysta Byggvisson
SKJERME Förtroende som beviljas utesluter inte uppmätt misstro
Elle s’ennuie. Pourquoi elle est venue avec eux déjà ? Ah oui, ce sont des collègues et ils s’aiment bien… Enfin, ils l’aiment bien. Elle, elle les tolère, c’est déjà bien. Mais de là à les « aimer », même les « apprécier », il y a tout un monde que Calysta a une flemme terrible de franchir. Ce n’est pas parce qu’il partage la même passion que cela suffit à en faire des amis ou des proches. Tout un paradoxe, même, mais elle n’aime guère se côtoyer à trop semblable à elle… Cela la met mal à l’aise, de voir chez les autres trop de similitudes. Elle n’aime pas spécialement partager ses passions solitaires, elle préfère découvrir des personnes différentes, des personnes que l’étude d’un vieux grimoire ne passionne pas tant que ça, ou alors des personnes plus manuelles qu’elle, à l’esprit plus pratique, aux passions peu courantes… Quelque part, elle ne veut peut-être pas de rivalité. Ou plus, sûrement, si elle se l’avouait, elle n’aime pas voir en un autre trop d’elle-même… parce qu’au fond, pour aimer cela, il faudrait réellement s’aimer soi-même. Et elle en est si loin.

Mais ce genre de sombres et sages pensées n’effleurent pas l’esprit de l’étudiante. Non, juste l’ennui, dénué de toute réflexion intelligente – qui lui ferait pourtant plus de bien que les pensées moqueuses qui lui viennent lorsqu’elle entend les autres vacataires disserter sur leurs lectures du moment. Son regard vagabonde, à droite, à gauche, ne s’arrête sur rien. Ses moues se tordent et changent, elle grimace, joue avec ses cheveux rebelles, tourne sur son tabouret, gratte le coin du bar, passe la main sur son verre de limonade – vide, et elle n’a pas l’argent pour s’en payer un second. Elle s’ennuie, s’ennuie, s’ennuie !

Peut-être devrait-elle sortir un livre. Mais non, ce serait la pire des idées en compagnie de rats de bibliothèque comme elle. Ils ne pourraient pas s’empêcher de tordre la tête pour apercevoir le titre de l’ouvrage, pire, serait capable de faire des commentaires dessus, qu’ils l’aient lu ou pas lu d’ailleurs. Et elle n’aime pas lire dans un endroit non « sécurisé » de toute façon. Elle connaît le Triskèle pour y être passé une ou deux dizaines de fois ces dernières années, mais pas assez pour se sentir… en sécurité. Après tout, il y a si peu de lieux où l’anxiété la laisse en paix. Preuve en est de son ongle, par exemple, qui se met à gratter avec fureur une toute petite tâche de sucre sur le comptoir, sans même qu’elle s’en rende compte.

C’est la douleur au bout de son doigt qui finit par l’arrêter. Un peu plus, le sang se mettait à couler. Révulsée, elle s’empresse de remonter ses manches, couvrant ses mains trop nerveuses de laine comme des gants improvisés, maigre protection pour se calmer. Il n’est pas question de perdre le contrôle sur ses nerfs devant ses collègues, surtout de cette manière. Frustrée, inquiète, les yeux bruns de la vacataire courent littéralement sur tout l’étage. Où est la sortie ? Non, elle ne peut pas sortir comme ça, elle doit attendre que quelqu’un commande à manger… Parce qu’au fond, c’est pour ça qu’elle est venue, grapiller dans les assiettes sans se faire remarquer : le loyer a englouti toutes ses maigres économies du mois, et si elle mange gratuitement à Durmstrang, dès que le week-end sonne, c’est la croix et la bannière pour se sustenter décemment.

Evidemment, elle ne parle de ça à personne. Mais elle se fait discrètement inviter, l’air de rien, accorde sa présence renfrognée à des gens qu’elle n’a pas le bonheur d’apprécier, juste histoire de chiper en paix. Elle ne vole que peu par nécessité, certes, preuve en est de la petite soucoupe qu’elle a subtilisé tantôt quand le serveur ne regardait pas… La kleptomanie n’a guère de raison tangible pour exister. A part peut-être pour lui donner un semblant de joie ou d’illusion de contrôle.

Contrôle, contrôle, contrôle. Elle a du mal à se contrôler ce soir et la présence de ses pairs devient étouffante. Ses yeux s’affolent, sa respiration aussi. Elle fuit l’ennui et ce qu’il apporte, vite, vite. Ah ! Acte manqué, ses iris ont bien trouvé la sortie. Mais mieux que la sortie, ils ont trouvé celle qui la garde, l’obstacle bienvenu qui la sauvera de la fuite, de l’ennui et de la crise de panique qui pourrait menacer.

Calysta saute de son siège sans hésiter, lâche un mot d’excuse, un « je reviens » soudainement plus enjoué et fonce sur celle dont elle a bien décidé de voler le temps, afin de combler le vide du sien. Pas guilleret et joyeux, elle se plante devant la videuse de l’endroit, lui décoche un grand sourire et, silencieusement, les mains s’animent, les mots se dessinent :

« Salut ‘Winnie’. Alors, toujours à faire le chien de garde ? Ça te va bien, tu devrais encore plus faire la gueule pour être au poil. »*

Etrange choix. Quitter des gens qu’elle tolère… pour tourmenter une personne qui l’insupporte. Et qu’elle insupporte. Curieuse décision. Mais l’ennui est un poison auquel elle préfère la franchise bons coups de poings assenés entre deux vieilles ennemies…
Dissemblables, elle s’en persuade.
Plus semblables qu’elle ne le pense.

*en langue des signes.

Winona Lund
Winona Lund
STYRKE I fara, behov och elände kräver det mod i bröstet
5 février 2023 - triskèle ✧ @Calysta Byggvisson

Elle aime cet endroit.
Un pied dehors et un pied dedans, libre et contrôlée. Elle a un but simple, et ce but lui permet à l’occasion de se défouler. Ses yeux sont toujours en mouvement, et sa fylgia peut l’alerter pour l’occasionnel verre qui se brise à l’intérieur. Elle aime ses collègues, l’ambiance, et bien évidemment, la consommation gratuite de temps en temps.
Son regard se pose sur tous les visages qui entrent, et tous les dos qui sortent. Et si elle rencontre souvent de bonnes connaissances, malheureusement pour elle, elle n’a pas la juridiction de bloquer le passage à ceux qu’elle méprise.

Ce soir n’est pas l’exception, et c’est avec une grimace non dissimulée qu’elle accueille l’étudiante qui se plante devant elle, avec un but visible en tête. Winona sait très bien que ni Calista ni elle aime la compagnie de l’autre, il y a donc forcément une explication logique à sa présence. Qu’est-ce qu’elle me veut?
L’insulter, c’est ce qu’elle veut faire, et au grand dam de la videuse, elle réussit bien. Si Winnie fait de son possible pour rester de marbre, ses yeux s’assombrissent.
“Tiens, tiens. Calista.” Winona sourit, mais elles savent toutes les deux que ce n’est pas par bonheur. “En sortie avec tes amis les rats?” signe-t-elle en retour, jetant un coup d'œil furtif à la table monotone que l’étudiante venait de quitter.

Le fait qu’elle parle sa langue l’écœure et l’énergise à la fois.
Une partie d’elle-même est heureuse de pouvoir déverser sa haine plus fluidement, mais une autre regrette qu’il n’y ait pas les barrières de l’interprète érigé par sa fylgia, une distance pour laquelle elle aurait été reconnaissante. Tout ce que Calista dit pénètre sous la peau de Winona comme des insectes, et elle aimerait tant pouvoir la mettre dehors.
Mais la Lund est coincée à son poste, et coincée à la côtoyer.

Rien que sa présence la met en rogne, la Skjerme dégage cette aura que Winona reconnaît, qui l’attire et la répugne. Un miroir misérable de ce que la Lund déteste d’elle-même: cette malédiction vélane, suffisante pour déclencher la colère de la sienne.

“Tu penses que venir au Triskèle va être suffisant pour te débarrasser de ta réputation de nerd?” Le visage de Winona est narquois, mais ses intentions sont pires.
Calysta Byggvisson
Calysta Byggvisson
SKJERME Förtroende som beviljas utesluter inte uppmätt misstro
La provocation est une façon de remettre la réalité sur pied, comme dirait l'autre auteur dont elle a oublié le nom. Dans tous les cas, elle abuse clairement de la formule pour venir emmerder une personne juste pour le plaisir de se distraire. Immature, elle ? Totalement, mais de là à lui en faire éprouver de la honte, il y a beaucoup de boulot à faire. De toute façon, elle ne s'attaque pas à une enfant de chœur, loin de là, elle s'attaque même à quelqu'un qui pourrait la propulser à l'autre bout de la pièce en deux temps trois mouvements si l'envie lui prenait. C'est encore plus stupide, le lecteur le remarquera, la rpgiste a déjà songé au fait que son personnage est stupide au fond (et pour une fois beaucoup plus stupide qu'elle) mais Cal', toute à son envie d'adrénaline, non.

C'est bien con.

Mais visiblement, il y a bien une interlocutrice à sa connerie, puisque Winona bondit sur l'occasion et répond aux hostilités dès la salutation. Pas que ça la vexe vraiment de voir ses "amis" traités de rats, elle les voit bien comme ça elle aussi. Par contre, la traiter, elle, de nerd... non, en vérité, si ce n'était pas Winona qui la désignait ainsi, elle s'en moquerait : elle est totalement une nerd. Mais elle n'aime pas l'expression méprisante que la Lund met derrière ce mot, elle n'aime pas l'impression désagréable d'avoir été percée à jour, elle n'aime vraiment pas... elle n'aime vraiment pas Winona.

Eh bien, il fallait l'éviter, dit une petite voix. Qui ressemble drôlement à celle de Persès, sa Fylgia qui la regarde, elle le sait, d'un air accablé et accusateur. Pourquoi elle n'y a pas pensé avant et pourquoi rejette-t-elle cette voix somme toute raisonnée ? Franchement, l'introspection n'a jamais été trop son fort, encore moins le fait de se remettre en question. Cela remettrait en perspective trop de dimensions de sa personne, bouleverserait sans doute son cadre, son équilibre déjà précaire... non non, Cal' et l'introspection, plutôt la jeter aux lions. Plutôt accuser l'autre d'être à l'origine de tous les maux. Plutôt contre-attaquer que d'ignorer.

- Qui a dit que je cherchais à m'en débarrasser ? Tout le monde n'a pas une triste réputation comme la tienne à faire oublier, Winnie.*

La réputation de la jeune femme n'est pas si catastrophique que ça, du moins pas plus que la sienne, mais le problème dans une dispute, c'est que l'on a tendance à perdre de vue le sens des réalités... enfin, "on" : surtout elle. Demandez-vous pourquoi elle passe la moitié dans sa vie dans un bouquin, la réponse est pas très difficile. En plus, si cela peut lui donner des dehors d'intellectuelle, elle ne s'en privera pas.

- Mais si t'es jalouse de la bande de rats et des nerds en général, je peux t'apprendre à lire, t'inquiète pas.*

Mais voilà le niveau de ses stupides provocations.
Qui a dit que les "intellectuels" étaient forcément intelligents ?
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