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overgrown (Jove)
2 participants
Calysta Byggvisson
Calysta Byggvisson
SKJERME Förtroende som beviljas utesluter inte uppmätt misstro
18 décembre 2017, nuit.
Jove - 22 ans (1e année de VISON à l'institut martial) & Calysta - 20 ans (8e année, service militaire obligatoire).

Elle s'est glissée hors du dortoir des filles de huitième année sans le moindre bruit. Son sort de désillusion trompe admirablement bien les sorts de détection et les cerbères de Durmstrang. Très tôt, elle a appris ce sort pour se promener à sa guise. Aller à la bibliothèque hors des horaires d'ouverture. Profiter d’un Durmstrang calme et silencieux. Visiter ses quelques amis ne partageant pas les mêmes quartiers qu’elle – plus âgée de deux ans par rapport à ses condisciples, la jeune fille s’était très vite rapprochée des membres d’années supérieures. C’est ce dernier projet qu’elle met à exécution cette nuit.

Pas félin sur la pierre froide, elle n’a que peu de chemin à faire pour rejoindre les dortoirs des futurs membres de l’armée terrestre. Un jeu d’enfant. Elle ne craint même pas trop de se faire surprendre : le livre de runes qu’elle tient sous le bras lui servirait de demi-alibi, tout comme la moue contrite qu’elle simule à la perfection pour ce genre d’occasions. Même les surveillants les plus stricts de Durmstrang ne peuvent rester totalement insensible à ce combo, accompagné d’explications désolées sur sa difficulté à dormir, héritage d’une maladie infantile dont tous ont connaissance. Il faut bien que ses faiblesses aient un versant positif.

Elles lui pourrissent bien assez la vie comme ça, cette année.

L’heure du service militaire a finalement sonné. Même si elle avait essayé, elle n’aurait pu y échapper. Le système sclérosé scandinave, pétri de traditions, ne l’aurait pas toléré. Et malgré les séquelles, essentiellement psychologiques, laissée par son enfance alitée, elle a passé la visite médicale et a été déclarée apte. Elle n’a pas protesté : elle a sa fierté. Elle s’y accroche comme un marin à une planche en plein naufrage, même si souvent elle se prend à regretter de ne pas avoir trouvé une parade… Pour elle qui n’a jamais été très attirée par les affrontements ou la dépense physique, ces mois passés et à venir sont presqu’un enfer.

Elle a beaucoup maigri en quatre mois et les rondeurs de l’enfance ont disparu de ses joues pour laisser place à un profil plus adulte. Ses cheveux sont encore plus indomptables qu’à l’ordinaire, les douches froides minutées et imposées ne l’aident pas à remédier leur état. Elle est loin d’être la pire de la classe, parce que, Sif merci, elle a toujours été excellente élève et qu’experte en théorie, elle parvient à exercer la pratique sans trop de peine. Mais elle est loin d’être la meilleure, et cela la frustre, habituée qu’elle est à caracoler en tête de classe. C’est encore plus vexant que tous ses camarades sont plus jeunes qu’elles et que certains prennent un malin plaisir à lui rabattre enfin le caquet, après des années à constater leur retard académique par rapport à elle, petit rat de bibliothèque n’ayant même pas la « décence » d’être timide ou réservée.

Calysta ne dirait pas qu’elle en souffre, il lui en faudrait davantage, mais l’ambiance demeure pesante.

Elle a donc bien mérité un écart dans cette routine militaire : c’est tout juste la troisième fois en réalité qu’elle se permet de sortir des dortoirs depuis la rentrée. La première était en septembre, pour la bibliothèque. La seconde était pour échapper aux regards indiscrets, lors d’une violente crise d’angoisse. La troisième, est pour un ami, la troisième est pour Jove. Jove et elle.

Enfin, le dortoir des garçons de première année vison est face à elle. Elle veille à ne pas faire grincer la porte, se glisse en silence entre les lits, le regard plissé dans l’obscurité pour reconnaître la silhouette qu’elle recherche : il a les cheveux longs, c’est déjà plus facile, parmi tous ces crânes plus ou moins rasés. Très vite, elle le repère. Elle ne l’a pas prévenu et est toujours invisible. Il risque d’être surpris. La jeune Skjerme murmure un sort du bout des lèvres, qui empêchera les sons de sortir du périmètre autour du lit et de déranger les dormeurs voisins. Puis, accroupie à la tête de lit, elle retire la désillusion et dans le même temps, pose une main ferme sur la bouche du soldat.

- Jove. Ne panique pas, c’est moi.

Un remous. Un grognement, derrière elle. Elle ne peut pas se permettre d’incanter de la brume autour du lit pour les dissimuler, ce serait trop étrange. Vite, elle grimpe en bout de matelas et se recroqueville, genoux sous menton, immobile, espérant que le grogneur à côté se rendormira. Quelques secondes plus tard, le danger semble passé. Elle pousse un soupir de soulagement.

- Putain. C’est vraiment chiant ici, on est à deux doigts de dormir tous dans le même lit. Y a même pas une longueur de bras entre toi et les autres !

Détournant ses yeux bruns dans la semi-pénombre, elle rapporte son attention sur le Lund.

- Ça va ? Désolée de débarquer sans prévenir.
Jove Lund
Jove Lund
STYRKE I fara, behov och elände kräver det mod i bröstet
OVERGROWN
*** 18 décembre 2017, milieu de la nuit, dortoirs
Jove est au pays des songes, plongé dans un sommeil profond, loin des turpitudes du jour. Dans quelques heures à peine, il devra se lever, affronter le froid glacial de ce mois de décembre et la nuit austère durablement installée. Mais pour le moment, Jove dort. Visage enfoncé dans les draps, emporté par des rêves enchanteurs, tandis qu’un épais filet de bave s’écoule patiemment le long de son menton jusqu’à son oreiller.

Flic flac.

Brutalement, on l’arrache à Morphée. Réveil en sursaut, suée d’effroi. Il encaisse une main contre sa bouche et se sent suffoquer. Le regard hagard, aveugle de toute cette obscurité, il tente de se redresser mais les doigts sont fermes. Décidés.

« Jove. Ne panique pas, c’est moi. »

Il reconnait cette voix. Une voix qu’il ne devrait certainement pas entendre ici, et encore moins à cette heure-là.

Un grognement surgit depuis l’opposé de la pièce. Aussitôt l’emprise se relâche et il sent l’infiltrée grimper sur le lit. Jove ne la voit pas mais il peut la sentir. Il se retient de crier. « Bordel tu veux me faire virer ou quoi ! »

Le temps d’un instant elle ne bouge plus. Jove, malgré son état semi conscient, comprend qu’il doit l’imiter, que peut-être ils ont fait trop de bruit, ou que quelqu’un l’a vu. Un instant bref, rien de plus qu’un amas de secondes, qui lui donne pourtant envie de franchir à nouveau les portes du sommeil réouvertes devant lui. Un espoir piétiné, car déjà la voilà qui recommence, visiblement pas vaccinée.

« Putain. C’est vraiment chiant ici, on est à deux doigts de dormir tous dans le même lit. Y’a même pas une longueur de bras entre toi et les autres ! »

L’expression de Jove se tord d’impatience. Quand est-ce pense-t-elle se taire au juste. Il se jure intérieurement de lui faire payer ça. Une vendetta en bonne et due forme. Il hésite encore. L’étouffer dans sa purée au grand réfectoire ou l’enfermer toute une nuit dans les serres botaniques.

De manière inintelligible, la bouche collée contre le matelas, il réplique. « Je suis sûr que ça ne serait pas pour te déplaire… » Ses sourcils ondulent dans une expression corrompue qu’elle ne pourra malheureusement pas voir.

À nouveau, elle marque un temps de latence, comme si elle vérifiait quelque chose.

« Ça va ? Désolée de débarquer sans prévenir. »

Désolée, désolée. Il n’en avait que faire de ses désolés. Ce qu’il voulait c’était dormir. Et durant un instant il eut envie de l’ignorer. Se noyer à nouveau dans la torpeur, faire comme si elle ne s’était jamais invitée.

« Mmmh. J’ai sommeil moi. Tu sais à quelle heure je dois me lever pour l’entrainement demain… J’ai aucune envie de disserter sur comment je me sens. Accouche. Qu’est-ce’tu veux. »

Dans quelques heures à peine, il faudra se hâter. Ses pieds rencontreront le sol polaire de son dortoir, il lui faudra braver l’eau glaciale de la douche matinale, et se rendre plein d’entrain à son entrainement de vol sur balai. Une perspective plutôt déplaisante, un avenir rude, pénible, sans la moindre récréation. Mais Jove aimait ça. Du moins il avait appris à l’aimer. Les premiers temps dans les rangs de l’Institut Martial avaient été plein de craintes et de doutes. Mais petit à petit il y avait trouvé ses marques, apprenant à aimer cette discipline austère et ces manières rustiques.  

« Roh et puis viens sous la couette, tu vas finir par te faire repérer sinon. »

code by solosands
@Calysta Byggvisson


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Calysta Byggvisson
Calysta Byggvisson
SKJERME Förtroende som beviljas utesluter inte uppmätt misstro
Bien sûr que non, elle ne veut pas le faire virer ! Qu’est-ce qu’elle ferait, sans Jove, Cal’ ? Elle ne veut même pas y penser. Elle jouit peut-être d’une certaine popularité, mais ses véritables amis ne sont pas si nombreux. Ça fait si longtemps qu’ils se connaissent, presque depuis sa première rentrée, rencontre chanceuse au détour d’un couloir, soulagement incrédule d’être appréciée par plus âgé, lien tissé au fil des épreuves d’adolescence, malgré leurs différences. Oh non, elle ne veut pas le faire virer. Mais c’est vrai qu’elle n’a peut-être pas pensé à toutes les conséquences, Cal’, en se glissant dans les dortoirs masculins. Est-ce qu’elle a vraiment envie d’y penser, de toute façon ? Définitivement, non. Comme souvent, elle n’en a fait qu’à sa tête, a suivi son envie et impulsion du moment, guidé par son propre règlement : cela fait des semaines qu’elle n’a pas fait d’écart, alors ce soir, elle a bien le droit d’en faire un…

Et tant pis si ça empêche un peu Jove de dormir. Est-ce sa condition de benjamine sans responsabilité, son passé d’enfant à la fois couvée et sentie délaissée, Calysta ne brille pas par son altruisme, plutôt par un égocentrisme pas méchant mais naïf, insupportable et touchant malgré tout. Si le visage de son ami se tord pour interpréter une fatigue certainement réelle, elle fait comme si elle ne le voyait pas, parce que ça ne l’arrange pas. Quoi, elle a fait tout ce chemin jusque-là, elle ne va pas faire demi-tour maintenant… ? Puis en plus, s’il a l’énergie de la vanner, il a bien celle de discuter un moment.

- Yerk. Est-ce que t’as conscience de l’odeur qui flotte ici ? Toi, ça va, mais les autres, une douche ne serait pas de trop…

- Mmmh. J’ai sommeil moi. Tu sais à quelle heure je dois me lever pour l’entrainement demain… J’ai aucune envie de disserter sur comment je me sens. Accouche. Qu’est-ce’tu veux.

Elle lève les yeux au ciel : c’était bien la peine qu’elle lâche un « désolée » juste avant hein, Monsieur est pas très aimable, Monsieur a décidé d’être ronchon, comme si elle aussi elle devait pas se lever demain hein. Puis bon, elle lui demande pas une dissertation, tout le monde sait que c’est elle qui disserte le mieux entre les deux. Même si, là, tout de suite maintenant, un peu prise de court par les paroles abruptes, elle se rend compte qu’elle ne sait même pas trop comment aborder le sujet qui l’amène… même si elle n’est même pas certaine du sujet ou de la raison d’ailleurs. Elle n’a pas encore décidé si elle voulait parler, en fait. C’est malin. Se pointer en prenant les risques et se trouver comme un Scroutt à Pétard frit, incapable d’introduire la bonne conversation.

- Roh et puis viens sous la couette, tu vas finir par te faire repérer sinon.

Distraction bienvenue. Sans hésiter et sans y voir la moindre intention déplacée – car il n’y en a pas, elle connaît trop Jove et lui il la connaît trop bien – elle profite de la faiblesse du garçon – bah s’il l’invite, ils auront bien le temps de discuter et il la chassera pas de suite à coup d’oreiller – et saute sur l’occasion, quasi-littéralement, félin silencieux qui passe au bout de la couette, rampe et griffe le matelas et se hisse jusqu’à la hauteur de Jove. Vraiment, la chance qu’il ne schlingue pas comme les autres et que son nez ne se rebelle pas de la proximité, parce qu’ils sont extrêmement proches et que les lits de l’armée n’ont pas pour office de faire king size. Jove a une odeur douce, rassurante, quasi féminine en fait, même si elle n’est pas sûre que ce soit un compliment. Et en plus il tient chaud.

Satisfaite comme un chat qui a trouvé le meilleur coin du lit, elle pose sa tête ébouriffée à côté du coussin et croise les yeux du jeune homme :

- … Merci.

Silence relativement confortable avant qu’elle repose une question, parce que décidemment, la conversation n’est pas simple. Mais finalement, elle finit par cracher le morceau, petite voix soudain moins assurée, le nez presque cachée dans l’obscurité.

- … Est-ce que tu rentres chez toi pour les vacances de Yule… ?

Comme un air de défi, pour compenser cette fragilité à moitié avouée.

- T’as pas intérêt à me laisser ici toute seule.
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