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Un de perdu, dix de retrouvés (Alfhi & Fen)
2 participants
Jove Lund
Jove Lund
STYRKE I fara, behov och elände kräver det mod i bröstet
Un de perdu, dix de retrouvés
*** novembre 2022, milieu de la nuit, coloc
Un samedi soir, dans une maison trop calme de Völva Havegang, un drôle de manège est à l’œuvre. Au beau milieu de l’escalier de la maison, dans une obscurité totale, un jeune sorcier – quelque peu éméché, s’accroche désespérément à la rambarde afin que ce curieux silence demeure. Prenant grand soin de gravir chaque marche aussi délicatement que si elle était faite de porcelaine, le jeune homme sait que bientôt cette ascension à l’aveugle le mènera vers une nuit bien moins calme. Derrière lui, une ombre s’applique à le suivre à la trace, et ensemble ils progressent à pas feutrés. La respiration de Jove est forte, saccadée, résultat d’un savant mélange d’excitation et de peur.

« On y est presque, prend ma main. » chuchote-il tout bas.

Pas de réponse. À la place seulement, la sensation des doigts de son invité qui cavalent le long de sa cuisse, pour remonter jusqu’à sa fesse où ils s’arrêtent pour l’empoigner. Jove étouffe le cri de surprise prêt à les trahir. Personne ne peut le voir, mais il ferme les yeux un bref instant, le temps de retrouver toute sa concentration. Après ce qui lui a semblé une éternité, les voilà parvenus au seuil. Il fait toujours aussi noir, et il peine à distinguer sa silhouette, son visage. Il sent toutefois le regard qui, plus tôt dans la nuit, l’avait englouti tout entier.

Accoudé au bar, il avait croisé ce regard dans la foule. Un regard sans couleur. Sombre, hypnotique, ensorceleur. Un regard tout à fait avisé de son empire, de son emprise, et qui ne semblait pas décidé à lâcher sa prise, proie éprise. Le souffle ôté, Jove avait plongé, aspiré sur la piste comme par l’abîme de ces yeux merveilleux. Et comme une évidence, leurs corps s’étaient naturellement trouvés, à unisson, sur le refrain d’une chanson. L’ombre avait posé ses lèvres sur sa peau, au creux de son cou. Et instantanément Jove était tombé, épris de ces yeux bien trop noirs pour être immaculés.

Cette fois-ci il ne lui laisse pas le choix, et s’empare de sa main crûment. Ils s’engouffrent l’un derrière l’autre dans le couloir, essoufflés de désir. Brusquement, le temps d’un baiser, l’invité retient Jove. Adossé contre le mur, il sent l’ombre qui l’enveloppe tout entier. Sous le coton, il peut presque sentir les battements de son cœur, sa peau brulante et ses poils hérissés. Jove prend l’initiative d’ôter sa chemise et vient de nouveau coller sa bouche contre la sienne à la façon d’amants sur grand écran. Un large sourire vient s’étirer sur les lèvres embrassées.

Jove tend le bras jusqu’à sa rencontre avec une poignet qu’il enveloppe de sa paume. Délicatement, il la fait tourner et s’engouffre dans la pièce elle aussi plongée dans le noir. Sa main dans la sienne, il tâtonne, se cogne à un meuble, puis un autre. Bizarre. Qui a bien pu changer la disposition de sa chambre ? Peu importe, c’est bien le dernier de ses tourments pour le moment. Finalement, un amas mou lui fait comprendre qu’il est parvenu jusqu’au lit. Il attire le garçon contre lui et ensemble ils se laissent tomber dans les draps.

Tout va très vite. D’abord ce matelas. Etrange ce matelas. Le voilà tout à coup bien dur, et comble de l’inconfort, il bouge. Puis un cri aigue retenti. Mais par Brunhilde, pourquoi son matelas se met-il à hurler, que quelqu’un le fasse taire et vite, ou ils vont bientôt tous rappliquer. Et puis dans un éclair de raison, Jove se saisit de sa baguette, coincée dans sa poche arrière de pantalon, et lance le plus beau des « Lumos » qu’il n'ait jamais eu à invoquer.

« Ohh putainnnn ! »

Son matelas s’appelle Alfhild.

« Alfhild bordel ! Qu’est-ce que tu fous dans ma chambre… le regard noir et la bouche ouverte de frayeur il rétorque, irrité, Qu’est-ce que tu fous dans mon lit ?! »

Et à en juger par la tête de cette dernière, Jove aurait pu se risquer à déduire qu’elle dormait.  

code by solosands
@Alfhild Mørk @Fenrir Helson


...
Alfhild Mørk
Alfhild Mørk
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen

Un de perdu, dix de retrouvés

      @Jove Lund  @Fenrir Helson     - novembre 2022, milieu de la nuit



Au chaud sous sa couverture, Alfhild met du temps à s'endormir. Elle a tournée dans sa tête, encore et encore, son dernier devoir d'Histoires des langues. C'est pourtant une des matières dans lesquelles elle se plait beaucoup, mais elle avait eu du mal à rester attentive au dernier cours, épuisée par une nuit précédemment dénuée de sommeil. La faute à Fred et son dernier hibou. D'ailleurs ce hibou avait occupé une bonne partie de son attention toute cette semaine, la rendant plus difficilement concentrée pendant ses heures de cours. Si bien que son devoir d'Histoire des langues était bancal. Elle le sent bien Alfhild, parce que d'ordinaire ils ne viennent pas tournoyer dans sa tête pendant des heures, alors qu'elle devrait dormir un peu. Pourtant la journée au Musée a été longue, riche et passionnante. Elle est fatiguée, véritablement fatiguée. Son corps réclame du sommeil, qui malheureusement ne vient pas. Sous les draps, elle a changé de position, roulé de l'autre côté, serrant Dreymir contre son ventre comme une bouillotte. Mais sous la coupole de ses paupières fermées, les yeux revoient les lignes, les phrases et les conclusions de son devoir. Insatisfaisant. Cela la gêne. Il faudra qu'elle y travaille demain. Un soupire soulève sa poitrine, elle ferme ses paupières avec plus de force comme pour forcer le sommeil à s'en emparer. Enfin.
Si elle n'était pas aussi épuisée, si elle n'avait pas déjà manqué trop de nuit cette semaine, elle se serait relevée Alfhild. Elle aurait pris sa plume et aurait tout repris le devoir depuis le début. Mais c'est au-dessus de ses forces. Et cela l'énerve encore plus, parce que c'est stupide de rester éveillée pour un devoir qu'on n'a pas la force de modifier sur le moment même. Reprenant ses exercices empruntés à l'occlumentie, elle essaie de fermer ses pensées Alfhild, de compartimenter, de penser à autre chose. Alors elle se force à mettre d'autres images dans sa tête, à dériver vers des sujets diverses. Elle repense à ce cours de combat magique qui avait eu lieu quelques temps auparavant. Voilà un chouette moment à se rappeler. Un cours avec Jove en plus. Elle sent qu'elle commence à se détendre. Elle se revoit tirer cette fameuse bouteille de vin du sac du Professeur. Mais elle réalise trop tard qu'elle a choisit le mauvais souvenir, parce qu'il contient Seb. Elle ouvre les yeux dans la pénombre de sa chambre, stoppant net l'afflux de souvenirs. Non, elle ne doit pas y repenser. Pas encore. Stupide lettre. Stupide journal. Stupide Fredrikke. Ses paupières se referment. Un soupire soulève sa poitrine.

Elle avait tourné longtemps comme cela Alfhild, avant de finalement, trouver le sommeil. Un sommeil troublé de rêves étranges, brumeux, inquiétants. Elle ne dort pas très bien, mais au moins, elle dort, et elle espère que ce sera le plus longtemps possible. Elle n'a pas besoin de se lever demain matin. Pourvu que son sommeil dur jusqu'à des heures indécentes.

C'était sans compter sur la masse, trop lourde, qui lui tombe dessus au beau milieu du début de sa nuit.

Elle hurle Alfhild, sous l'effet de surprise de recevoir un corps sur le sien. Elle hurle sous la douleur d'un corps étranger qui se pose sur la queue touffue de Dreymir qui avait fini par aller dormir sur la couette. Elle hurle d'effroi sous l'attaque sauvage dont elle est la victime. Soudain la lumière se fait, cet halo éblouissant qui ne l'aide pas à comprendre ce qu'il se passe, mais qui à le mérite de faire mourir son cri dans sa gorge. « Ohh putainnnn ! » Elle connait trop bien cette voix Alfhild, elle commence même à discerner les traits de Jove derrière la lumière dirigée droit sur elle et qui continue à l'éblouir. « Alfhild bordel ! Qu’est-ce que tu fous dans ma chambre...Qu’est-ce que tu fous dans mon lit ?! » Complètement tétanisée par la situation, Alfhild ne réagit pas tout de suite. Elle tremble presque, encore perturbée par le contact non désiré qu'il y a eu sur la renarde qui s'est précipitée sous le lit pour éviter tout autre accident du genre. Elle met du temps à réveiller son cerveau, lui qui était pourtant si peu enclin à dormir précédemment, et à connecter les informations. Elle doit déjà essayer de calmer les battements de son cœur affolé. « Mais c'est ma chambre qu'est-ce que tu racontes Jove ? » Elle parvient enfin à articuler quelques mots d'une voix pâteuse. Ses yeux papillonnent toujours sous la lumière trop proche de ses yeux et à tâtons elle cherche sa propre baguette sous son oreiller. Elle parvient non sans mal à la trouver et allume sa lampe de chevet d'un geste. Immédiatement, la lumière se fait plus douce, moins brutale, et plus complète aussi. C'est alors qu'elle remarque une chose Alfhild. Une chose qui lui fait écarquiller les yeux en très grand. Des yeux trop bleus qui se figent dans une expression d'effroi glacé. Jove,car c'est bien lui, est assis sur jambes, à l'odeur, visiblement alcoolisé, torse nu, à quelques centimètres de son propre visage, car sous la peur, la surprise et l'angoisse elle s'était elle-même redressée dans son lit. Cette vision la perturbe beaucoup Alfhild, et elle ne sait pas quoi faire de l'information qui vient à son cerveau. Parce qu'elle n'a jamais vu Jove torse nu, du moins elle n'a jamais réellement regardé. Et jamais, jamais, d'aussi près. « Oh wow ». Sa voix est comme déconnectée soudain. Et c'est tout ce qu'elle arrive à dire. Parce qu'elle n'a rien d'autre à dire. Parce que la panique s'enroule autour de son être tout entier, et qu'elle ne peut même pas toucher ce qui est actuellement assis sur elle pour rompre le contact. Parce que jamais, jamais, elle n'oserait toucher comme ça, à main nu, ce torse nu présenté si proche d'elle. Le malaise grandit. Immense. Son rythme cardiaque repart en trombe et sa respiration devient plus hachée. Heureusement, un mouvement sur sa gauche la sort de sa torpeur. Un mouvement d'un autre corps qui lui arrache un nouveau cri de surprise. Et là, là seulement Alfhild comprend, ce que Jove faisait, torse nu, alcoolisé, à se jeter sur un lit. Si son être était déjà glacé par l'effroi, la prise de conscience vient briser ses pensées et elle rougit, brasier dans ses joues, tout en blêmissant jusqu'à devenir plus livide que livide sur tout le reste du visage. Que quelqu'un vienne la sortir de ce cauchemar...