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What hath night to do with sleep? - Jove
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Venceslas Lund
Venceslas Lund
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
Les parchemins volent autour de lui alors qu'il farfouille autant qu'il peut, à la recherche de sa plume fétiche. Il est sans doute un peu tard pour ce qu'il est en train de faire, mais il n'est pas exactement en état de dormir, de toute façon. Et puis, c'est une telle perte de temps, de dormir, non ? Les cernes sous ses yeux et la pâleur encore plus prononcée de sa peau dirait certainement le contraire, mais peu importe. Il y a tellement de choses à faire durant ces moments où l'on est stupidement allongé sur une surface plane – la plupart du temps – les yeux fermés, désespérément immobile. Non, non, non, dormir ça ne sert à rien.
De fait, cela fait trois ou quatre jours – ou plus ? - que Venceslas n'a fermé l’œil que lorsque son corps ne lui laissait plus le choix, le laissant affalé là où il se trouvait à l'instant où ce dernier lui disait merde. Il est frénétique, le Né Moldu, comme à chaque fois qu'il se met une idée en tête.  Frénétique, passionné et complètement oublieux de lui-même. Mais il est persuadé d'être sur la bonne voie ! Il est sur que le mélange précis de ces plantes peut clairement lui offrir les effets recherchés, il a juste besoin de quelque chose pour le stabiliser.  Quelque chose qui empêchera le mélange de partir dans une fumée nocive et irritante et... « Où se trouve cette fichu plume ? » Il râle à voix haute, comme si l'appartement vide pouvait lui offrir une réponse. « Celle coincée derrière ton oreille... ? »  … Uh ? Lâchant le dessous du vieux canapé du regard, il porte ses doigts à l'emplacement indiqué et hausse un sourcil en en sortant une plume. Levant les yeux, il les plisse en considérant l'espace autour de lui, espace vaguement floutée par une présence dont il ne peut pas distinguer la forme exacte. « Est-ce que tu es seulement réel où... » Il s'arrête, fronce le nez puis hausse les épaules, indifférent.  «  Peu importe, merci pour la plume ! » Il lâche à la cantonade, satisfait, attrapant le reste d'une roulée pour l'allumer d'un informulé distrait. « Il faudra quand même que je pense à demander à Seraph si quelqu'un est mort dans le coin, que je sache. » Il babille dans le vide, attrapant les parchemins gribouillés de formules en tout genre, de schéma et de tentative d'association foireuse. Sa roulée coincée entre les lèvres, il tire dessus sans vraiment faire attention, pas vraiment perturbé par le fait que cela faisait quelques temps qu'il n'était pas redescendu les pieds sur terre. « Pas que ça me dérange, je t'assure, j'aime la compagnie, c'est cool d'avoir quelqu'un à qui parler et tout. » Il hoche la tête fermement, sourire un peu flou aux lèvres alors qu'il complète ses formules. L'hallucination – ou le fantôme, peu importe – ne répond pas vraiment mais ça ne lui importe que peu.

Il en est là de ses errances quand on frappe à la porte, lui faisant relever la tête avec perplexité. Son regard tombe sur une horloge posée dans un coin et ses sourcils montent d'un étage supplémentaire. 3H du matin, vraiment ?  Il considère l'idée d'ignorer cette intrusion quand le bruit résonne à nouveau, le faisant bougonner. La clope à la bouche, la baguette coincée dans sa ceinture et une tasse à la main – on sait jamais il pourra toujours balancer l'un de ces trucs à la tronche de l'intrus si jamais il lui veut du mal – il se dirige vers la porte, l'ouvrant d'un geste vif. Aussitôt aperçoit-il le nouveau venu, aussitôt sa mine s'éclaire, un large sourire lui venant,  « Jove ! » Il salue joyeusement, attrapant son frère dans une de ses embrassades serrées habituelle, plus vraiment perturbé par l'heure. Il lui faut une poignée de seconde avant de réaliser que quelque chose cloche, et lorsque ça fait tilt, il recule légèrement, attrapant son cadet par les épaules. « …T'as oublié de te sécher en sortant de la douche ou... ? » Son regard glisse vers la fenêtre où il peut apercevoir des flocons tomber serrés et ses sourcils se froncent un peu plus alors qu'il tire son frère vers l'intérieur de l'appartement. « Hé mais t'es gelé !  T'as perdu ta veste ou bien ? C'est quoi, un nouveau défi de Durmstrang en mode qui survivra le plus longtemps sans veste, à moins 8000 ?  Tiens ça ! » Il lui fourre d'autorité sa tasse entre les mains, avant de réaliser que son contenu est froid depuis longtemps. D'un sort il réchauffe le tout, satisfait de sa réaction avant de tourner les talons vers l'intérieur de l'appartement.  « Entre mon chat, on va trouver un truc pour te réchauffer ! Je dois bien avoir un truc qui traîne dans le coin... » Il termine en marmonnant pour lui même, collant les parchemins au sol alors qu'il tente de dénicher l'un des plaids qu'il traîne partout avec lui, son frère derrière lui en train de goutter sur le sol.


Spoiler:
Jove Lund
Jove Lund
STYRKE I fara, behov och elände kräver det mod i bröstet
What hath night to do with sleep ?
*** vendredi 3 décembre, milieu de la nuit
Il l’avait foutu à la porte, sans une once de décence, sans un semblant de remord. Un « dégage ! » balancé à la volée et une injure bien sentie l’avaient précédé sur les pavés de l’avenue. Celui-ci avait été particulièrement rustre il est vrai, à tel point qu’il ne lui avait même pas laissé le temps de récupéré toutes ses affaires. Passablement brutal même, une pointe de rage avait subitement gagné le fond de son regard azur au milieu de l’étreinte, lui pourtant si doux encore quelques instants auparavant. Ça arrivait souvent. Que ses amants basculent du tout au rien en réalisant où leur pulsion les avaient menés. Mais à quoi bon s’épancher, cela faisait des années que Jove ne relevait plus les mots durs de ses amants pressés. Après tout il avait eu ce qu’il était venu chercher, quelques brefs instants de chaleur dans une nuit glacée.

La neige fond sur ses joues rougies et ses cheveux détrempent sur ses épaules dénudées. Ciel cotonneux et nuages glacés. La peau frissonne tandis que le tissu restant se noie. Jove relève la tête comme s’il attendait une réaction divine, un mot, un signe, n’importe quoi. Un ultime flocon vient s’échouer sur son nez. Le regard retombe au sol. Bizarre ces gouttes au goût salé…

Alors comme à chaque fois que Jove ne sait pas où aller, il se retrouve devant la même porte, sur le même pallier. Ultime forteresse à ses déboires brûlants, sauveuse de tant de soirs affligeants. Cette porte c’est un peu la sienne après tout. Sa main tremblante se risque à frapper quelques coups. Le froid et la tristesse qui l’assaillent tout à coup, le rendent peu patient. Deuxième série. La porte s’ouvre enfin, sur un visage ravi aux yeux lointains.

« Jove ! » son prénom prononcé dans un sourire sincère lui réchauffe le cœur sur le champ. Jove n’a pas le temps de répondre que déjà son frère le plaque contre lui dans une étreinte chaleureuse, de celles dont ils sont coutumiers. Il s’élance à son tour, le visage pressé contre son épaule « Ven… ». Les mots qui peinent à sortir, sont déjà rattrapés par ceux de son aîné tandis que celui-ci se dégage pour mieux le regarder « T’as oublié de te sécher en sortant de la douche… ? » « Pardon… Y’a plus sympa comme câlin, je sais ».

A mesure qu’il est aspiré à l’intérieur de l’appartement, que les lieux qui l’entourent lui redeviennent familiers et la présence réconfortante, la mine se décompose. Visage fermé, lèvres tremblantes. « Hé mais t’es gelé ! T’as perdu ta veste ou bien ? C’est quoi, un nouveau défi de Durmstrang en mode qui survivra le plus longtemps sans veste, à moins 8000 ? Tiens ça ! » Jove saisit la tasse que Ven lui fourre entre les mains sans autre choix. Il sent le liquide se réchauffer entre ses doigts, un timide sourire étire alors ses lèvres et ses yeux remontent jusqu’à ceux de son aîné pour s’y plonger brièvement. Trop brièvement.

« Je suis désolé Ven… V-vraiment désolé. » assène-t-il, hésitant, en même temps que Ven continue de le choyer. « Entre mon chat, on va trouver un truc pour te réchauffer ! Je dois bien avoir un truc qui traîne dans le coin… »

Cet appartement avait toujours été un joyeux foutoir, débordant de bazar et noyé sous les expériences bizarres, mais Jove avait toujours adoré ça, rassuré par ces élans de vie et ce trop plein d’exaltation. Toutefois cette fois-ci les yeux ne perçoivent rien, voilés d’une brume humide. Jove tente de détourner l’attention avant que son frère ne s’en aperçoive.

« Il est pas là Raph ? » Une gorgée brûlante. « Je veux pas te déranger hein, donne-moi juste une vielle couverture, un bout de canapé et je ferai pas de bruit ». Une deuxième. « J’espère que je t’ai pas réveillé, ou que t’étais pas en train de faire des trucs super importants et sérieux… » Une troisième.

Jove fuit Venceslas du regard, parcourant les lieux à la recherche de la vieille couverture.

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Venceslas Lund
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GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
La vision des longs cheveux trempés ne le perturbe pas sur le moment – il est parti trop loin pour que ce genre de considération ne le frappe immédiatement, de toute façon – et il ne réagit à l'humidité de son frère uniquement quand celui-ci commence à la lui transmettre à travers ses vêtements. Et même là, ça ne le convainc pas vraiment de rompre l'étreinte – il est comme ça, il adore les câlins et adore encore plus les distribuer à ses adelphes et Jove en a reçu plus que sa part, il faut bien l'avouer. « Pardon… Y’a plus sympa comme câlin, je sais » Pas perturbé pour deux noises, il chasse le commentaire d'un mouvement d'épaule peu concerné. A partir du moment où cela implique une personne qu'il aime, le câlin ne peut être que sympa, de toute façon.
Il est, pour le moment, trop occupé à vouloir réchauffer son adelphe autrement que par la chaleur humaine pour se poser les questions qu'il faudrait à cet instant et il enchaîne, V. Fébrile et agité, au débit de parole important, il babille, fourrant la tasse entre les doigts de Jove, la réchauffant dans la foulée, parlant et parlant encore, déterminé à lui trouver quelque chose pour qu'il soit au sec, déterminé à le mettre le plus à l'aise et confortable possible. Ses pensées sautent d'un point à un autre sans vraiment se fixer, cherchant simplement à faire au mieux pour l'autre homme. Son propre sourire brille un peu plus fort en apercevant celui, léger, du plus jeune et il s'agite d'autant plus dans l'appartement, ravi. « Je suis désolé Ven… V-vraiment désolé. » Les mots volent jusqu'à lui mais ne l'effleurent qu'à peine, trop pris dans sa frénésie de mouvements, dans le but qu'il s'est donné, pour réussir à s'arrêter maintenant. Il va bien trouver ce fichu plaid n'est-ce pas ? Il ne peut décemment pas laisser Jove dégouliner comme ça, il va finir par attraper froid n'est-ce pas ? Peut-être qu'il pourrait aussi lui donner un peu de pimentine, en prévision ? On ne sait jamais, les rhumes sont mauvais cette année, il faut prévoir ce genre de chose. Il n'est pas très doué pour s'occuper des gens, mais il est doué pour les plantes et les potions, il doit bien lui rester de la pimentine quelque part, n'est-ce pas ? Mais d'abord, songe-t-il en tirant à nouveau sur la roulée, le plaid !

« Il est pas là Raph ? » Il émet un marmonnement qui ressemble vaguement à une négation si l'on y prête pas trop attention, la fumée s'échappant de sa bouche alors qu'il dégage des pots de sur le bord de la fenêtre pour vérifier – quoi ? On sait jamais ! Même lui sait que dans cet état il abandonne les objets à des endroits étrange. « Je veux pas te déranger hein, donne-moi juste une vielle couverture, un bout de canapé et je ferai pas de bruit » Ses sourcils se froncent et il ralentit un peu le mouvement, penchant légèrement la tête sur le côté, essayant de faire taire la frénésie dans sa tête et dans son corps rempli de fourmillements.  « Il a pas l'air en forme le petit. » Nouveau marmonnement pour acquiescer au fantôme/hallucination, regard fixe sur un point du mur, il essaie vraiment de trier ses pensées et d'éclaircir un peu la brume. « J’espère que je t’ai pas réveillé, ou que t’étais pas en train de faire des trucs super importants et sérieux… » Plissant franchement les yeux, il se redresse et se tourne vers Jove, « J'faisais des expériences en fait. Mais je tournais en rond. Alors je m'en moque. » Les phrases sont courtes, il a appris que c'était mieux pour éviter de partir en digression en plein milieu de l'une d'elle. « Raph il fait son Raph, il est occupé je ne sais où. Il me l'a peut être dit, j'sais pas. J'me souviens pas. » Il s'en souviendra plus tard, quand il redescendra. Peut-être. Il se rapproche finalement de son frère, agrippant doucement ses bras pour le tirer vers le canapé – il a tendance à oublier que les gens peuvent bouger par eux même, aimant juste garder le contact avec eux « Assis-toi au lieu de raconter des bêtises, tu veux ? Mon frère mérite mieux qu'une couverture usée et un bout de canapé. Tu mérite au moins le canapé entier. Et mon meilleur plaid. » Il plaisante doucement. Se souvenant finalement de sa nature de sorcier, il attrape sa baguette et, d'un accio plaid rouge il attire à eux un large plaid duveteux, d'un rouge chaud. Il n'a aucune idée de où il peut provenir, par contre. D'autorité, il enroule son frère dedans, le fixant finalement droit dans les yeux sans lui laisser le choix, ses pupilles dilatées scrutant le regard fuyard, humide, ses mains venant naturellement rejeter les mèches trempées en arrière. Distraitement, il se dit qu'il devrait se débarrasser de ces vêtements humide avant de chopper la mort, mais ça n'est pas ce qu'il dit, récupérant le tube d'entre ses lèvres pour pouvoir parler correctement,  « Tu vas bien ? Tu es malade ? Tu... T'as l'air triste ? Tu veux un chocolat chaud ? Faut que je te ramène une serviette aussi, tes cheveux sont trempés... » Les paroles sortent avec hésitation, s’enchaînant sans qu'il y pense, trop conscient qu'il n'est sans doute pas le meilleur confident, mais le cœur serré de voir l'humidité dans ses yeux en plus de sur le reste de son corps, donnant  à son frère l'apparence d'un chaton triste et trempé. Son frère ne devrait jamais avoir l'apparence d'un chaton triste et trempé. Son frère doit être heureux, point, c'est la règle.
Jove Lund
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*** vendredi 3 décembre, milieu de la nuit
Ven tourbillonne dans tous les sens. Une succession d’actions qui le mènent à faire les cent pas, s’arrêter, se déplacer jusqu’à la fenêtre, en revenir, chercher une couverture, marmonner quelques mots incompréhensibles, incliner la tête, de nouveau chercher la couverture, froncer les sourcils, fixer le mur. Finalement stopper net. Son cerveau semble aller à aussi vive allure que ses actions. Une parole suivie d’un geste, un mouvement précédé par un mot. Jove regarde son frère. Il connaît bien cet état qui l’habite, car il l’a trop souvent vu se perdre dans cette frénésie. Aujourd’hui s’il ne s’en alarme plus vraiment, il continue à lui déplaire. Le voir ainsi suscite toujours chez le cadet une forme d’inquiétude, la peur qu’il lui arrive quelque chose, qu’un drame se produise. Ven connaît suffisamment bien l’objet de sa perdition. Mais on ne sait jamais. On ne peut jamais vraiment savoir.

« J’faisais des expériences en fait. Mais je tournais en rond. Alors je m’en moque. » Les grandes billes noires de Jove restent rivées vers le sol. Entre deux tremblements provoqués par le froid et la déroute, il joint ses mains pour se redonner un peu de consistance. Il demeure pleinement attentif aux réponses de son frère qu’il écoute avec une grande dévotion.  « Raph il fait son Raph, il est occupé je ne sais où. Il me l'a peut-être dit, j'sais pas. J'me souviens pas. » Et puis tout d’un coup, Ven avance jusqu’à lui, l’agrippe par les bras jusqu’au canapé. « Assis-toi au lieu de raconter des bêtises, tu veux ? Mon frère mérite mieux qu'une couverture usée et un bout de canapé. Tu mérites au moins le canapé entier. Et mon meilleur plaid. » Jove laisse naître un sourire timide sur ses lèvres, tandis que son hôte énonce un accio qui attire jusqu’à eux un épais plaid douillet. Il se retrouve alors enroulé dedans, tandis que Ven plante son regard dans le sien sans lui laisser d’échappatoire. D’un geste plein d’affection, il dégage son visage d’une mèche trempée.

« Tu vas bien ? Tu es malade ? Tu... T'as l'air triste ? Tu veux un chocolat chaud ? Faut que je te ramène une serviette aussi, tes cheveux sont trempés... » lui demande-t-il d’un ton hésitant mais plein d’empathie.

« Je-je sais pas… » Il hésite un bref instant, le temps de ravaler un sanglot qu’il essaye de dissimuler maladroitement. « Je crois que non Ven. » De nouveau il baisse la tête, emporté par un flot d’émotions qui le dépassent. Il s’accroche à ton tour au bras de son frère, ses doigts s’enroulant délicatement autour de son poignet. Il voudrait lui crier de rester, que ses cheveux trempés peuvent attendre, et qu’il boira le chocolat froid.

« Je crois que j’en ai marre de tout ça. Pourquoi ils me traitent tous mal… Qu’est ce que j’ai fait de mal. » finit-il par lâcher, comme la dernière goutte d’un flux d’eau qu’on vient de couper. « Pourquoi ils m’abandonnent tous. » Il relâche sa prise et vient enfouir son visage dans les bras de son frère.  

Il a besoin de quelqu’un. Mais plus encore, c’est de son frère dont il a besoin.  

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@Venceslas Lund


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Venceslas Lund
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Son frère fermement enroulé dans un plaid qui semble réchauffer la pièce à lui tout seul, Venceslas essaie de faire de son mieux pour focus sur lui, pour ne pas se laisser distraire par la présence floue dans le salon, ou par les expériences sur la table basse, ou juste par les pensées qui s'enchaînent à la volée dans son esprit.
C'est dur, vraiment, parce que lorsqu'il se décide à fumer plus que de raison, lorsqu'il se décide à faire des mélange plus ou moins correct à mettre au creux des fines feuilles de papier qu'il fume, c'est bien pour ne pas que son esprit reste fixé sur une seule idée. C'est bien pour ne pas se laisser atteindre par les problèmes de la vie, par la tristesse, par la colère, par l'angoisse ou par les souvenirs. C'est bien pour que tout ce qu'il reste ne soit que du positif, du futile, ou simplement de l'utile pour ses recherches. Mais là, même lui parvient à voir, à comprendre que Jove ne va pas bien. Son petit frère adoré n'est vraiment pas en forme, il est trempé, il tremble, et il semble tellement... Tellement triste que ça lui arrache le cœur et lui donne envie de le garder enfermé dans ses bras pour le protéger de ce foutu monde qui met sans cesse ses adelphes à terre. Ou d'aller se défouler sur celui ou celle qui a osé lui faire du mal. « Je-je sais pas… » Il pince doucement les lèvres, Venceslas, gardant son regard sur lui, l'étudiant avec attention, le cœur serré en le voyant baisser la tête comme s'il avait fait une quelconque faute, une quelconque erreur alors que, non, pas du tout, il en est sûr et certain de ça. « Je crois que non Ven. » Il écarquille les yeux, horrifié. Donc il ne va vraiment pas bien ! Il le savait bien, qu'il n'était pas dans son état normal. Il le savait bien que quelque chose clochait. Il le laisse s'accrocher à lui sans problème, oubliant presqu'immédiatement sa volonté de se relever pour aller lui chercher quelque chose de chaud à avaler. Il s'assied à côté de lui, pressant son flan contre le sien à travers le plaid, accrochant ses mains avec ses mains pour les lui serrer fort, lui faire comprendre qu'il n'est pas seul. Qu'il est là, lui, qu'il le sera toujours. « Je crois que j’en ai marre de tout ça. Pourquoi ils me traitent tous mal… Qu’est ce que j’ai fait de mal. » Ses lèvres se pincent, à V. Fort. Son regard flou s'assombrit. On lui a donc fait du mal. Et Jove se sent coupable. Il ne devrait jamais se sentir coupable. De quoique ce soit. « Pourquoi ils m’abandonnent tous. » Jove le relâche, mais pas longtemps, venant s'enfouir dans ses bras, se dissimulant au monde. Le plus vieux tire un peu plus le plaid, l'enroulant plus serré autour de son cadet, puis resserre sa prise sur lui, le tenant fermement, une main courant à travers les cheveux trempés, l'autre essayant de l'apaiser par des caresses maladroites sur le dos. Il a peur de mal faire, Venceslas, à travers la brume qui l'entoure. Il aime si fort son petit frère, mais il a si peur de ne pas savoir l'apaiser. Après tout, il est incapable de s'occuper de quique ce soit, c'est bien connu... « Tu n'as rien fait de mal mon chat. Rien du tout. » Il serre ses bras un peu plus fort. Pour la première fois depuis que l'autre homme a mis les pieds dans l'appartement, sa voix est lente et mesurée, il pèse ses mots, essaie de trouver les mieux, refuse de tomber dans les clichés. Et il se concentre très fort pour rester avec lui, aussi. « Ils te traitent mal parce que ce sont des connards. Tu n'es pas responsable, dans cette histoire. » Il secoue doucement la tête, intérieurement furieux, « Qui a osé te foutre dehors sans même une veste ? Parce que c'est ce qu'il s'est passé, n'est-ce pas ? » Il secoue un peu plus fort la tête. Il lui faut un nom. Une petite vengeance pour avoir osé agir comme un muffle... Lentement il entoure le visage de Jove de ses deux mains, le forçant doucement à le regarder, « Tu es formidable, Jove, tu sais ? » Il lui sourit, doucement, sincèrement,  « Tu es drôle, tu es intelligent, tu es beau. Il est évident que quelqu'un, quelque part, n'attend que toi, et te traitera comme le trésor que tu es. » Il hoche la tête, convaincu de ses paroles, « Ceux qui ne le font pas, ceux qui te font du mal, ils passent à côté d'une personne formidable. Clairement, à leur place, je vivrais avec ces regrets toute ma vie et je me flagellerais pour avoir osé agir ainsi. Pour t'avoir laissé partir. » Nouvel hochement de tête, il dévie un peu, la brume toujours présente, «  Comme celui ou celle qui t'a fait ça ce soir. C'est quoi son nom déjà ? » Esprit brumeux, certes, mais qui n'a pas complètement perdu le nord malgré tout.
La Fratrie Lund est sacrée pour chacun d'entre eux, et même s'il n'est qu'un drogué incapable de s'occuper de ses proches, il peut au moins faire en sorte que ceux qui leur font du mal ne le referont plus jamais.
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