Il se souvient, Viktor, alors qu’il déambule dans le jardin des Brynjolf. Il se souvient de ce fameux soir. De ce faisceau lumineux, trop lumineux. Il avait fait parti des rares personnes qui l’avait senti venir, qui avait senti comme une onde de magie, juste avant que la lumière aveuglante n’apparaisse. Cette onde l’avait particulièrement mis mal à l’aise, même des heures après. Il avait eu les poils hérissés, la nuque froide mais le front chaud, pendant plusieurs heures suivant ce moment…

Il se souvient, Viktor, alors qu’il s’arrête en voyant la silhouette de son enfant, au loin, marcher vers lui tout doucement, prenant le temps de passer la main dans les buissons, de trainer les pieds dans l’herbe, de cueillir une fleur pour la mettre à son oreille. Il se souvient de son geste, ce fameux geste, protecteur, trop protecteur peut-être, qu’il avait eu envers Vanja. Il savait pourtant qu’al était grand.e assez pour se protéger al-même. Mais il n’avait pu s’en empêcher, cela avait été clairement instinctif.

Pendant un court instant, ce fameux soir, à cet instant t, Vanja était redevenu tout.e petit.e. Soudainement, al était redevenu.e une frêle petite chose qu’il se devait de protéger, par tout les moyens, même en mettant sa propre vie en danger.

Passant doucement sa main sur son visage puis dans sa barbe, il regarda Vanja, sa fierté, apparaître lentement en face de lui. Ce n’était pas prémédité, mais au vu de la réaction de son enfant après son geste de protection, il savait qu’iels devaient en parler. Vanja, avait eu des gestes envers lui, des paroles envers lui. Des gestes, des paroles, de protestations. Qu’il n’avait pas compris sur le moment.

Maintenant, leurs deux regards bleutés étaient plongés l’un dans l’autre, dans un silence confortable. Ses lèvres finirent par sourire, en miroir à celles de Vanja. Doucement, il posa la main sur le haut du crâne de son enfant et ébouriffa ses cheveux et d’un signe de tête, demanda à Chandler d’apparaitre. Chose qu’il fit avec plaisir, sa Fylgja ours.
Parce qu’il savait, que l’ours, tout comme son patronus, calmait Vanja. Sa vue, son toucher, sa chaleur, tout en cet ours, apaisait la jeune personne qui se tenait face à lui.

« Bonsoir très chèr.e »