Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal


On va brûler le feu (Àsa)
2 participants
Dax Tcherkassov
Dax Tcherkassov
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen
Tw. T-shirt enlevé plein de sueur regarde ailleurs Ozy + blessures.
Suite d'ici.

Il essuie nonchalamment sa dague contre son pantalon, avant de la plonger dans son fourreau. L’homme dont la jambe dénudée est maintenant couverte d’une mince estafilade rougeâtre jure, même s’il n’a pas vraiment mal, et se barre en courant. Ses pieds nus laissent des traces nettes dans le sable mouillé. Dax le regarde un moment, observant sa silhouette qui disparaît au loin, puis s’en désintéresse totalement.  Il plie en quatre le papier qu’il a récupéré, papier qu’il devait obtenir et pour lequel on l’a payé, et le glisse dans sa poche. Il replace son sac sur son épaule et s’éloigne, suivant le chemin inverse que celui que le type a pris.

Le soleil brille fort au-dessus de lui, un peu trop fort pour sa peau trop blême. Il n’aime pas venir à la plage. Il n’aime pas assister à la mascarade à laquelle les baigneurs participent, il n’aime pas voir les jeux de regards, les tentatives de séduction malhabiles, les corps étendus de façon grotesque et les parents désintéressés de leurs enfants, qui les laissent crapahuter dans l’eau sans s’en soucier. Sauf qu’il avait un contrat à effectuer aujourd’hui et sa source avait été extrêmement précise, sur l’endroit où il devait aller pour croiser l’homme seul.

Il s’apprête à rentrer chez lui. Il n’a rien de plus à faire ici et il n’apprécie pas particulièrement l’endroit. Pourtant, il continue de marcher, sans transplaner immédiatement, perdu dans ses pensées. Il songe au marché de ce soir, à ce qu’il devra porter, et à sa sœur, qui ne lui a pas écrit depuis plusieurs jours. Il est si plongé dans ses réflexions que lorsqu’il parvient à une petite crique isolée, il ne remarque pas immédiatement la silhouette étendue dans le sable.  Il voit un homme qui se relève et son regard croise le sien ; un rictus de mépris étire instinctivement ses lèvres, aussitôt qu’il reconnaît cet ancien élève de Durmstrang qu’il n’apprécie pas. Et c’est un euphémisme.

Sa présence ici n’est pas un bon signe, il le sait pertinemment. Sa main glisse contre le manche de son arme, par ce réflexe con qui le pousse à se défendre d’abord en moldu plutôt qu’en sorcier, mais l’autre transplane aussitôt. Il fronce les sourcils et s’avance rapidement là où il l’a vu. Ses pupilles s’agrandissent lorsqu’il aperçoit le corps, lorsqu’il fait trop vite les liens entre la personne vue et celle qui est étendue sur le sol. Il s’y précipite sans tergiverser, sans hésiter, déjà en mode réflexe, déjà en mode médecine, déjà en mode adrénaline. Ses yeux glissent sur celle qu’il reconnaît et qui n’est pas une proche, mais qui n’est pas une anonyme. Ses lèvres se pincent de dégoût, alors qu’il voit les cloques et l’état de la peau, alors qu’il comprend vaguement ce qui a dû se passer. Cet enfoiré mérite de crever. Il s’assoit dans le sable, à l’intérieur d’un étrange cercle, et dépose ses doigts contre le poignet d’Àsa pour prendre son pouls, mais interrompt soudainement son geste. Là, sous la peau, sur l’avant-bras…Il ne frissonne pas, ne tremble, ne bouge pas davantage, trop habitué à la souffrance et aux découvertes macabres. Mais sa mâchoire se serre et il se fait la promesse de retrouver ce connard, bientôt, et de lui faire goûter à ses propres vices. Il calcule le pouls de l’étudiante, tout en observant les traits noirs, qui sont partiellement cachés par les brûlures. Ses pupilles se posent sur le visage de celle dont il tient le poignet, et qui respire encore. Qu’a-t-elle subi exactement dans les dernières minutes? Ou heures? Et que songera-t-elle de cette ultime marque, infligée avant son réveil…? Il détache ses doigts de sa peau, puis glisse l’un de ses bras sous ses jambes, l’autre sous son dos. Il la soulève du sol et la serre contre lui, en cherchant un lieu moins exposé ; il trouve un petit coin plus à l’ombre, proche d’un amas rocheux et d’un palmier et il la dépose délicatement, même s’il est pressé d’intervenir. Qu’est-ce qui s’est passé? Il ne peut pas le savoir avec précision en observant les blessures, tout comme il ne sait pas s’il doit l’amener à l’hôpital ou non. Que préfèrerait-elle? Il fouille dans son sac et en extirpe deux fioles, puis cherche ses bandages. Il ne va jamais nulle part sans tout ce qu’il lui faut pour soigner. On lui reproche souvent ses tendances moldues, et les situations d’urgence n’y échappent même, même s’il utilise aussi la magie. Il fouille en vitesse, puis fronce les sourcils en réalisant une évidence : ses bandages ne s’y trouvent pas. Il jure, tout en fixant la jeune femme. Il ne peut assurément pas la soigner totalement sur cette place, mais l’amener à l’hôpital, avec cette marque…? Le voudrait-elle? Il ne peut pas davantage laisser ses blessures ainsi exposées, à la merci du sable, des éléments, des frottements directs. Sa mâchoire se serre, avant qu’il ne retire finalement son t-shirt. Il le pose sur ses genoux, puis lui lance un sort afin de l’aseptiser, avant de le découper en plusieurs bandes. Il en chiffonne une dans sa main, qu’il imbibe de l’entièreté du contenu de la première fiole. Il jette un nouveau regard à Àsa, regrettant de ne pas pouvoir lui faire boire la seconde avant son réveil.  Il aurait ainsi pu lui éviter la douleur, tant en au niveau de ce qu’elle a subi que de ce que les soins risquent de provoquer. Parce que ce réveil, il risque d’être brutal, bien malgré lui. Il passe le chiffon improvisé sur son visage, puis son cou, avant de descendre sans hésitation sur son bras. Il le tient délicatement d’une main, le chiffon-t-shirt dans l’autre, en maudissant l’être suffisamment dérangé pour avoir pu lui infliger une telle chose, lorsqu’il aperçoit les paupières de l’étudiante qui s’entrouvre. Il interrompt brièvement son geste, mais ne tente pas de sourire. Ses pupilles se font moins dures, ses traits se font moins brutaux, alors qu’il presse doucement la main  de la femme : « C’est Dax. T’es en sécurité, je m’occupe de toi. Et je te jure que cet enfoiré va souffrir. » Parce qu’il est peut-être lui-même un con, mais il ne tolère pas la douleur infligée sans raison.  
Ása Strandgaard
Ása Strandgaard
SKJERME Förtroende som beviljas utesluter inte uppmätt misstro
and with every beat
of my heart, it spread


été 2019 - fire was my unseen twin, my cradle, my birthmate. and i suspect fire will be my deathbed, too.
@DAX TCHERKASSOV (sarasvati)


(tw) brûlures, angoisse, état de douleur intense


Elle ne sait pas à quel moment elle glisse dans l’inconscience. Elle ne sait pas quelle est la dernière image qu’elle voit, ni quelle est sa dernière pensée. Elle ne sent plus la douleur, oublie ce qui vient de lui arriver. Elle ignore combien de temps ça dure, cette paix qui lui est imposée, cet état dans lequel elle aurait préféré rester. Elle ne se rend même pas compte du répit qui lui est accordé. Elle flotte simplement dans l’inconscience, son esprit vide et détendu, son corps évaporé. Elle flotte pendant une éternité, sans savoir ce qu’il y avait avant, ce qu’il se passe maintenant. Elle pourrait se laisser flotter ainsi à jamais.
Quelque part, ailleurs, elle sent un contact sur sa peau, quelque chose d’humide. Quelque chose de désagréable et à la même fois frais, apaisant. Son esprit est ramené brutalement à la réalité, le répit prend fin violemment. La sensation apaisante dure un instant, en réveille une autre.
La douleur, endormie, contenue jusque là.
La douleur, vive, soudaine.
Foudroyante
Déchirante.
Infernale.
Ses paupières s’ouvrent, alors que son corps se tord malgré elle, intensifie sa peine par endroits. Entre ses côtes, son cœur s’emballe et l’angoisse se réveille à son tour, l’engouffre tout entière.
Elle est en train de brûler.
Des doigts agrippent les siens et elle a mal, elle veut s’en défaire, elle veut s’enfuir, mais elle est allongée et ses membres refusent de bouger correctement, de l’écouter, de se coordonner. Quelqu’un lui parle alors, et elle aperçoit enfin le visage penché vers elle, jusque là occulté par le reste.  « C’est Dax. T’es en sécurité, je m’occupe de toi. Et je te jure que cet enfoiré va souffrir. »  Une plainte s’échappe de ses lèvres pour toute réponse, alors qu’elle se raccroche finalement aux doigts de celui qui lui est finalement familier. Son autre main trouve son bras, et elle essaye de se redresser, peine à rester en place. Elle le reconnaît, Dax, passe de meilleurs moments en cours depuis qu’iels se parlent. Iels ne se connaissent pas bien, pourtant, et elle ne sait pas ce qu’il fait là. Elle ne sait pas ce qu’elle fait là. Pendant un instant, elle se sait pas ce qui lui arrive.
Puis ça lui revient.
Le cercle.
Le soleil.
Rune.
Freddrike.
« Ça brûle, » parvient-elle à souffler, les larmes sur ses joues ne faisant finalement que faire flamber d’avantage ses blessures. « Tu peux... Il faut que tu m’aides. » La question n’est pas posée, la demande imposée.


i have made oceans out of my sadness
and still i drown
Dax Tcherkassov
Dax Tcherkassov
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen
Tw. Blessures, brûlures.

Les souffrances que je ne peux pas soulager, et dont je ne suis pas responsable, m’agacent prodigieusement. Je ne supporte pas l’impuissance, je ne tolère pas la douleur inutile et vaine. Lorsque je vois son corps se tordre, lorsque ses doigts s’agrippent aux miens, j’ai cette vive envie de lui faire avaler aussitôt la potion. Je lui parle et une plainte s’échappe de ses lèvres ; je me crispe, alors que sa main cherche mon bras, juste avant qu’elle ne se redresse. Mauvaise idée. Très mauvaise idée. Elle ne pouvait pas demeurer couchée? Ma mâchoire se serre, mon regard se fait sévère, alors que mes pupilles glissent sur son corps pour évaluer de nouveau les dégâts, mais en analysant cette fois ses réactions. Elle a mal, c’est visible, et même si c’est agaçant, c’est aussi soulageant. Si elle n’avait rien ressenti, si ses membres n’avaient plus réagi, les pronostics n’auraient pas été encourageants.

« Ça brûle ». J’aperçois les larmes sur ses joues, sans me détourner, mais sans m’en émouvoir. Je fronce les sourcils, en espérant qu’elle cessera bientôt de pleurer, même si je considère que les dites larmes peuvent être justifiées dans la situation actuelle. Je ne sais pas quoi faire de ces gouttes salées, je ne sais pas comment les gérer, et elles ne parviennent globalement qu’à m’exaspérer. « Tu peux... Il faut que tu m’aides. » J’hoche la tête dans un signe d’approbation, tout en me retenant pour ne l’amener directement à l’hôpital. Je peux la soigner, mais je ne suis assurément pas aussi efficace qu’une équipe entière de médicomages, formée pour ce type d’urgence. Sauf qu’elle doit savoir pour la marque, avant que je ne l’amène là-bas. Elle doit savoir et pouvoir prendre une décision éclairée, pas seulement provoquée par la souffrance. Je ne presse pas davantage sa main dans la mienne, pour ne pas la blesser. Je pose mes pupilles sur son visage, affirmant d’un ton calme : « Je ne t’abandonnerai pas, tu peux compter sur moi. » Je ne laisse pas des blessés derrière moi, sauf si j’en suis l’origine. J’aurais aidé Àsa même si elle ne me l’avait pas demandé. Il est impensable, totalement impensable, que je puisse la laisser à son propre sort sur cette plage : surtout avec cet enfoiré qui est peut-être encore dans les parages.

J’attrape la fiole que j’avais mise de côté, que je lui désigne d’un signe de menton : « Tu peux boire? Ça atténuera la douleur. » Je ne le dis pas ouvertement, mais ce n’est pas une véritable demande. Elle doit boire cette potion anesthésiante, absolument. Je ne supporte pas de voir une souffrance qui pourrait être atténuée, et qui ne l’est pas. Lorsque tout a été fait, lorsque la douleur est inévitable…Je l’accepte, chez mes patients. Mais pas si elle peut être enlevée, pas si elle peut être réduite.  Je rajoute : « Je pourrais t’endormir, mais…Ce ne serait pas l’idéal, pour te soigner. » Je l’ai déjà fait en pleine nature, dans des cas extrêmes où je ne pouvais intervenir correctement si la personne était consciente. Sauf que ce n’est pas la meilleure option, dans des cas comme celui-ci, où les questions et les réponses sont nécessaires pour avoir une meilleure vision globale de la situation.  Et je doute qu’elle rêve à ce point de sombrer dans l’inconscience, en présence d’un collègue de classe qu’elle ne connait pas, après ce que l’autre enfoiré lui a fait.

Je reprends mon chiffon improvisé, non sans jeter un regard en direction de la sang-pur pour guetter un signe quelconque de désapprobation, avant de poursuivre ce que je faisais. Je passe le tissu sur son autre bras, délicatement, sans grimacer devant l’ampleur des blessures. Une blessure n’est jamais belle ; elle existe, tout simplement, et il faut les traiter, point final. Ma voix est douce, même si mes traits demeurent neutres, alors que je poursuis : « Je peux t’amener à l’hôpital, si tu le désires. Je peux te soigner un peu avant, puis transplaner avec toi. Mais avant, faut que tu vois ça. » J’ai pointé la marque du menton, tout en guettant sa réaction. Était-elle conscience, lorsque s’est arrivé? Le savait-elle…? Je n’ai pas pris de détours pour annoncer son existence, parce que les détours ne font que retarder inutilement le moment de l’arrivée.
Ása Strandgaard
Ása Strandgaard
SKJERME Förtroende som beviljas utesluter inte uppmätt misstro
(tw) brûlures (graphique)


« Je ne t’abandonnerai pas, tu peux compter sur moi. »  Son ton calme l’aide à se concentrer d’avantage, à se raccrocher à quelque chose. A lui, puisqu’elle n’a rien d’autre, si ce n’est la douleur, omniprésente. La douleur qui continue de la dévorer, de ravager sa peau. Elle remarque enfin qu’elle est à l’ombre mais elle sent pourtant toujours le chaleur ardente du soleil sur son corps. Elle essaye de contrôler sa respiration, de le croire, de se dire qu’elle peut véritablement compter sur lui. Elle essaye de s’immobiliser, puisque s’agiter comme elle le fait ne fait qu’empirer les choses. « Tu peux boire? Ça atténuera la douleur. »  Il lui tend un fiole et elle l’attrape doucement entre ses doigts, l’approche de sa bouche. « Je pourrais t’endormir, mais…Ce ne serait pas l’idéal, pour te soigner. » Elle n’est presque plus en train de l’écouter, ne réfléchit pas, commence à verser le contenu entre ses lèvres. Ce n’est qu’à ce moment qu’elle réalise qu’elle devrait être plus prudente. Elle vient seulement d’échapper à un premier piège, elle est probablement en train de tomber dans un second. Elle pourrait même parier, alors qu’elle réfléchit d’avantage, que c’est Freddrike à ses côtés, qu'il a bu du polynectar avant de la réveiller. Mais la réalisation arrive trop tard, le liquide est déjà dans sa gorge, l’idée d’échapper à son calvaire l’ayant poussé à agir impulsivement. Elle se redresse en position complètement assise malgré tout, interrompt sa gorgée avant de finir la fiole, plante son regard dans celui de Dax. Il est trop tard, de toute façon, alors elle finit le récipient, attend nerveusement après bu les dernières gouttes. L’effet de tarde pas à l’engourdir, à lui arracher un soupire de soulagement. En deux minutes, la douleur s’estompe intégralement et elle respire plus facilement, le doute quittant peu à peu son esprit alors qu’elle reporte son attention sur celui qui s’occupe d’elle. Si c’est véritablement Freddrike sous un masque, il joue à un jeu bien plus malsain que le précédent. « Merci, » lui dit-elle finalement. Les idées plus claires, elle parvient à mieux prendre en compte ce qui est autour d’elle. Au loin, dans le sable, elle devine une courbe brisée et détourne immédiatement le regard. Dax, devant elle, est inexplicablement torse nu. Elle remarque ensuite les lambeaux de t-shirt dans une de ses mains, imbibés, probablement ce avec quoi il avait commencé à la soigner. Il recommence d’ailleurs à passer ce qu’elle devine être une autre potion sur son bras et elle le laisse faire. Elle ne sent presque rien, sent à peine ses doigts, comme une pression vague, lointaine. Elle baisse les yeux, découvre sa peau écorchée, rouge, cloquée. Certaines se sont rompues, par endroits, lui arrachent un frisson de dégoût. Elle a l’impression que ce bras ne lui appartient pas, parce qu’elle ne le sent pas, pourtant elle sait que c'est le sien, que c'est sa peau qui est abîmée. On lui a bien trop souvent dit quels dégâts le soleil pouvait lui faire, mais jusqu’à présent, elle avait échappé au pire. Elle se sent déconnectée, déphasée, alors que Dax continue de lui passer le tissu sur le bras. Elle ne devrait pas lui faire confiance, elle le sait, pas après avoir été aussi facilement trompée. Mais le simple fait qu’il ait réussi à mettre fin à sa peine lui donne envie d’essayer, au moins. Elle baisse le regard, plus bas, voit que sa baguette est toujours là. A portée de main. Elle note également qu'autour d’elleux, il n’y a pas de cercle. « Je peux t’amener à l’hôpital, si tu le désires. Je peux te soigner un peu avant, puis transplaner avec toi. Mais avant, faut que tu vois ça. » Il lui montre son autre bras, du menton, et elle porte le regard sur des traits noirs, qui ornent à présent sa peau. Un dessin, qui prend un tiers de l’intérieur de son avant bras. « Je ne sais pas ce que c’est, » dit-elle tout de suite, sans prendre le temps encore de l’observer de plus près. Elle défait son bras droit de la prise de Dax, approche ses doigts, se penche d’un peu plus près. Sous l’épiderme boursouflé, elle distingue finalement le dessin, net, propre, professionel. Une silhouette féminine, une main devant le visage. Des vagues sur sa peau. Un cube qui l’emprisonne. C’est elle, réalise-t-elle avec effroi. Elle pose ses doigts dessus, ne sent presque pas le contact et essaye de frotter. Elle passe la main sur une cloque, qui cède, répand son liquide sur ses doigts, alors elle arrête, réalise que rien ne bouge, si ce n’est ses brûlures. « Je ne sais pas ce que c’est, » répète-t-elle, en secouant la tête et en relevant le regard vers Dax. Elle posé sa paume dessus, préfère l’ignorer pour l’instant, ne peut même pas concevoir qu’elle est probablement marquée de manière indélébile. Elle pourra se laver, quand elle aura accès à une douche, se dit-elle. Elle repense à la question initiale du sorcier, à sa proposition de l’emmener à l’hôpital et elle s’apprête à accepter. Mais son regard se reporte sur le sable, sur le creux qu’elle voit là où elle était probablement encore allongée quelques minutes plus tôt. « Il était parti, quand tu es arrivé ? Comment tu m’as sortie de là ? » Elle répond par des questions, redoute les réponses, qui pourraient lui affirmer que son bourreau ne s’était probablement pas attendu à ce que quelqu’un la trouve. Puis, une autre réalisation. « Il a mon frère, » annonce-t-elle alors. « Tu l’as vu partir ? Il est peut-être encore là. » Elle commence à se remettre debout, scanne la plage et les alentours des yeux, constate avec horreur qu'elle a probablement réellement manqué l'opportunité de trouver Rune. De le sauver.


i have made oceans out of my sadness
and still i drown
Dax Tcherkassov
Dax Tcherkassov
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen
« Je ne sais pas ce que c’est, » Je m’en doutais, même si j’espérais une autre affirmation. J’aurais aimé qu’elle dise que ce tatouage est plutôt vieux, qu’elle avait des goûts plutôt glauques et qu’elle l’avait fait faire elle-même bien des mois auparavant. J’aurais aimé que ce ne soit pas lié à cet enfoiré que je ne peux décidément pas supporter. Elle défait son bras de ma prise, se penchant davantage, avant de poser ses doigts dessus. Je l'observe tenter de frotter le dessin, sans que les lignes ne disparaissent. Je ne me crispe pas, je ne bronche pas, je ne fronce pas les sourcils. Je demeure totalement neutre, mais j’ai cette envie tenace de retrouver ce type pour le marquer moi-même, à ma façon. « Je ne sais pas ce que c’est, » Et moi j’en ai une idée trop précise, même si je ne lui mentionnerai pas, parce que je préfèrerais avoir tort sur ce sujet. J’ai déjà observé ce type de procédés à d’autres moments dans ma vie, sur des personnes variées. Je sais que certains sorciers peuvent utiliser une encre indélébile, vendue parfois sur le marché noir, et je ne doute pas que son persécuteur ne soit pas du genre à utiliser l’option la plus simple à effacer. Sauf qu’à ce stade, ça ne me concerne pas vraiment. Mon rôle actuel n’est que de m’assurer qu’elle reçoive les soins appropriés. Pour le reste, elle devra gérer seule, avec ses proches, sa famille, n’importe qui. Pas besoin de trop me soucier des éventuels traumatismes psychologiques, donc.  

Je la vois regarder vers le sable, là où je l’ai trouvée et je me demande si j’aurai des explications sur ce qui s’est passé. Parce qu’outre ses brûlures évidentes et la présence de l’autre connard, je suis plutôt dans le néant. « Il était parti, quand tu es arrivé ? Comment tu m’as sortie de là ? » Sortie de là…? L’étonnement et l’incompréhension valsent brièvement dans mes iris bleutés, alors que je tente comprendre de quoi elle parle. Il y avait un cercle, dans le sable, mais l’éloigner de la forme géométrique était simple. Quel est l'élément manquant pour que je puisse saisir totalement la situation ? Je ne compte pas lui poser trop de questions sur le sujet, si elles ne me servent pas à mieux cerner ses blessures, parce que je ne veux pas la replonger trop dans ces événements choquants qui viennent de survenir. Si elle a certaines réactions émotionnelles, je ne suis assurément pas le mieux placé pour la réconforter. « Il a mon frère, » Cette rencontre est décidément pleine de surprise. Je fronce les sourcils, en tentant de replacer le frère en question ; peine perdue. Je ne me suis pas suffisamment intéressé à cette famille de sang-purs pour parvenir à m’en rappeler les membres. Le Mørk pourrait-il vraiment détenir l’un d’entre eux? Il était prompt à déraper à l’époque de Durmstrang, mais je doute que même lui ait pu risquer à ce point sa carrière ; une attaque sur une plage sans témoins est peut-être camouflable, un enlèvement l’est assurément moins. « Tu l’as vu partir ? Il est peut-être encore là. » Ce que je vois surtout, c’est qu’elle commence à se remettre debout, alors qu’elle devrait se tenir tranquille. Un rictus de désapprobation passe brièvement sur mes lèvres alors que j’affirme : « Fais gaffe dans tes mouvements. La potion anesthésie la douleur, mais t’es pas guérie, les brûlures sont encore là et je préfèrerais que tu n’empires rien. » Même si je peux comprendre l’inquiétude pour son frère et cette peur que l’autre ne soit encore dans les parages. Je songe à l’arme dans son fourreau, accroché à ma cuisse, et à Fredrikke. Comme tous les sorciers trop imbus de leur magie, il serait probablement pris au dépourvu, lors d’un combat au corps à corps.

Je me redresse à mon tour, sans lâcher mon chiffon improvisé. Mes pupilles se fixent sur Ása alors que je réponds à ses questions : « Il a transplané. Je l’ai vu et il s’est barré...Mais j’sais pas où. Tu veux dire quoi par comment j’ai fait pour te sortir de là? T’étais dans un cercle quand je t’ai trouvée, mais je n’ai rien eu à faire de particulier. » Rien à part l’entraîner ici. Je baisse les yeux sur son cou, ses bras, puis ses jambes, plutôt exaspéré de ne pouvoir continuer de la soigner. Prendre soin de quelqu’un sur le lieu où elle s’est blessée n’est pas le meilleur endroit et je peux probablement comprendre ses réactions, en théorie. En pratique, je n’éprouve pas les mêmes inquiétudes et je suis surtout partagé entre ma hargne contre l’autre type et mon désir de gérer ses brûlures, avant que la douleur ne se réveille. Elle n’a même pas répondu, concernant l’hôpital, et je serai obligé de réitérer ma proposition. Je reprends, sans froideur : « Il t’a dit qu’il avait ton frère…?  » Ce point semble important pour elle et j’imagine que si quelqu’un me disait qu’il avait Ana, je réagirais probablement très fortement. Par la violence, assurément. Je rajoute : « Il raconte souvent des mensonges, pour attirer les gens. S’il t’a piégée, je crois pas que ce soit vrai. » J’essaie de la rassurer, mais même si je suis quasi certain qu’il n’aurait pas fait une telle chose, je n’en suis pas entièrement convaincu. Tout est possible, avec les individus qui ne trouvent de la satisfaction que dans la souffrance des autres.  
Ása Strandgaard
Ása Strandgaard
SKJERME Förtroende som beviljas utesluter inte uppmätt misstro
(tw) mention de brûlures


Elle s’est relevée, ignorant l’état de son corps et les potentiels dégâts qu’elle pourrait causer à ses blessures. « Fais gaffe dans tes mouvements. La potion anesthésie la douleur, mais t’es pas guérie, les brûlures sont encore là et je préfèrerais que tu n’empires rien. » Elle fronce les sourcils, ne comprenant pas pourquoi il lui rappelle quelque chose qu’elle sait déjà. « Je sais, » répond-elle simplement. Mais elle l’oublie vite, cherchant vainement une trace de Fredrikke. Elle avait voulu lui échapper, mais pas sans en savoir plus sur son frère, sur son état, sur où il le retenait. Elle sent la panique la gagner, alors qu’elle imagine qu’il a tenu parole, qu’il est rentré lui faire subir pire encore. « Il a transplané. Je l’ai vu et il s’est barré...Mais j’sais pas où. Tu veux dire quoi par comment j’ai fait pour te sortir de là? T’étais dans un cercle quand je t’ai trouvée, mais je n’ai rien eu à faire de particulier. » Elle fixe le cercle, à peine visible de là où elle se tient. Elle n’a pas envie de se rapprocher d’avantage, les rayons du soleil brûlant encore l’air en dehors de leur carré d’ombre. Elle essaye de comprendre, comment il a pu l’en sortir sans rien faire, son esprit allant trop vite pour former une pensée cohérente. A nouveau, elle baisse les yeux sur son bras, sur le dessin qu’elle devine sous les brûlures. Elle l’a déjà observé, quelques secondes plus tôt mais soudain, la réalisation la frappe. Il a dû lever l’enchantement, pour pouvoir appliquer ce dessin sur sa peau. Elle l’observe à nouveau avec attention, n’ose plus le toucher. Elle n’a pas envie de s’en occuper pour le moment, pourtant la simple idée qu'il puisse être indélébile lui retourne l’estomac. « Il t’a dit qu’il avait ton frère…?  »  Elle hoche la tête, passant encore son regard du dessin sur son bras au cercle dans le sable. Comptait-il la laisser pour morte, une fois son travail achevé ? Elle regarde à nouveau autour d’elleux, note que les alentours sont toujours déserts. Elle ne peut pas imaginer qu’il l’aurait sorti du soleil. « Il raconte souvent des mensonges, pour attirer les gens. S’il t’a piégée, je crois pas que ce soit vrai. »  Elle secoue la tête, peu convaincue par ses mots. « Tu le connais ? » demande-t-elle, surprise. Elle pense encore à la marque sur son bras, au fait qu’il l’ait laissée avec quelque chose d’autre pour se rappeler de leur rencontre. Il avait dû être interrompu par Dax, n’avait sûrement pas prévu que quelqu’un les surprenne. Il aurait sans doute préféré l’abandonner, sans témoin. Elle reporte son regard sur l'homme à ses côtés, le doute regagnant subitement son esprit. Instinctivement, elle fait un pas en arrière, met de la distance entre elleux. Elle pose sa main à sa taille, sent sa baguette toujours là, rangée dans sa ceinture. Elle ne la sort pas mais ne bouge pas sa main, alors qu’elle regarde Dax avec plus d’intérêt, essaye de déceler si elle remarque quelque chose d’inhabituel, chez lui. Iels ne se connaissent que rapidement, alors elle a du mal à cerner si c’est vraiment lui, ou si c'est Fredrikke qui a un très bon jeu d’acteur. « Comment m’as-tu trouvée ? » Elle ne sait pas comment se prouver que c’est bien lui. Elle ne sait pas comment démasquer Fredrikke, s’il a pris l’apparence de son camarade. Finalement, elle retire sa baguette de sa ceinture mais la garde baissée pour le moment, faisant un pas de plus en arrière. « C’est désert, ici. C'est une coïncidence, que tu sois arrivé au moment où il est parti ? » Elle réalise qu’elle l’a laissé lui appliquer quelque chose sur la peau, qu’elle a bu sa potion, sans réfléchir. La douleur a disparu, comme promis, mais elle n’écarte pas la possibilité qu’il veuille lui donner un faux sentiment de sureté avant de reprendre le plan qu’il a probablement en tête. Finalement, elle pose la question qu'elle a en tête. « Comment je peux être sure que t’es pas juste Fredrikke qui a pris du polynectar avant de me réveiller ? » Elle ne se sent pas l’esprit suffisamment clair pour parvenir à se défendre, son corps éprouvé. Mais la paranoïa la gagne rapidement, alors qu’elle constate qu’elle est en train de faire confiance aveuglément à quelqu’un d’autre.


i have made oceans out of my sadness
and still i drown
Dax Tcherkassov
Dax Tcherkassov
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen
« Tu le connais ? » Une question simple, à laquelle je réponds par un haussement d’épaules. Est-ce que je le connais personnellement, comme une ancienne victime, quelqu’un qui a aussi souffert de ses sorts et de son sadisme ? Non. Je me serais vengé en conséquence et j’ai toujours été persuadé, pendant notre scolarité à Durmstrang, qu’il avait compris qu’il ne trouverait qu’une mince satisfaction à s’en prendre à moi. Je ne lui aurais jamais donné la satisfaction d’entrevoir mes émotions et je ne l’aurais pas laissé gagner ; victoire il y avait eu, je l’aurais inévitablement retournée contre lui. Mais le mépris entre nous deux a toujours été visible et partagé. J’ai eu conscience de trop de ses méfaits, sur certaines connaissances. Des cibles parfois aléatoires, parfois moins, souvent du mauvais sang. Je n’ai jamais levé ni la dague ni la baguette à son égard, jusqu’à maintenant. J’avais cru, naïvement peut-être, que son départ de l’école avait pu l’assagir. Visiblement non.

Je la vois faire soudainement un pas en arrière, sa main se posant sur sa taille, là où se trouve sa baguette. Mes sourcils se froncent, alors que je crois comprendre le cours de ses réflexions. « Comment m’as-tu trouvée ? » Un mince sourire narquois s’étire sur mes lèvres, avant de disparaître. Je doute que la réponse sincère ne puisse la rassurer. Parce que si je l’ai trouvée par hasard, ma présence ici n’était pas accidentelle. Et j’étais loin d’être en train de faire une activité pacifique ou de cueillir des fleurs ; j’ai laissé derrière moi un homme bien pressé de partir, et dont les sillons rouges qui coulaient sur ses jambes laissaient des empreintes claires sur le sable. Quelque chose que je pourrais mettre sur la faute de Fredrikke, d’ailleurs, si ma cible du contrat de ce matin osait me dénoncer. Sauf qu’il ne le ferait pas, ce n’est ni dans son intérêt, ni dans celui de ceux qui m’ont engagé.

Ása retire sa baguette de sa ceinture, faisant un nouveau pas en arrière, et je me dis que décidément, rien ne va au cours de la dernière heure. Vais-je devoir la convaincre que je suis vraiment là pour l’aider ? Je comprends ses réactions, mais je manque d’enthousiasme pour jouer au bon samaritain qui veut absolument pouvoir lui apporter son soutien. Si elle ne veut pas de moi, je n’insisterai pas, même si j’ai cette inquiètude plutôt chiante qui prend de plus en plus de place, alors que j’observe ses brûlures, que j’aimerais sincèrement soigner. « C’est désert, ici. C'est une coïncidence, que tu sois arrivé au moment où il est parti ? » Je fronce les sourcils, sans comprendre tout à fait où elle veut en venir avec cette affirmation. Elle craint que je sois moi aussi dangereux ou autre chose…? La première crainte serait légitime, vu que le métier que j’exerce dans mon temps libre, mais personne ne le sait à Durmstrang. Et la seconde…? « Comment je peux être sure que t’es pas juste Fredrikke qui a pris du polynectar avant de me réveiller ? » Je lui suis presque gré d’avoir énoncé explicitement ce qu’elle avait en tête. Et je ne peux m’empêcher de me dire qu’au fond, son hypothèse est crédible. Ce serait le genre de ce connard, de pousser le jeu à ce point. Pendant un infime seconde, mon cœur se serre presque, à l’idée de ce qu’elle peut éprouver en cet instant où son corps est souffrant et où sa tête doit tenter de la défendre encore ; vainement, probablement, parce qu’il m’apparaît clair que si j’étais vraiment l’autre enfoiré avec du polynectar, elle ne pourrait rien faire de bien grandiose dans cet état.

Je ne fais pas le moindre pas vers elle. Je me contente de répondre : « Fredrikke a des compétences médicales…? » Pas à ma connaissance. Je l’imagine très peu soucieux d’un domaine qui implique de faire souffrir moins les autres. Un rictus s’étire sur mes lèvres, alors que je rajoute :   « Le seul truc dont ce type sait prendre soin, c’est de son égo. »  Une phrase qui au fond, ne peut pas l’assurer que je suis bien qui je prétends être. Sauf que je ne suis pas naturellement très doué, pour rassurer les autres, excepté lorsque je tiens un rôle et que je veux en obtenir quelque chose. Ce qui n’est pas le cas actuellement. Mon sourire s’étire, à mi-chemin entre la moquerie et la dégoût que ce type m’inspire, alors que je poursuis : « Il est vicieux, mais même lui aurait probablement préféré prendre une autre apparence que la mienne pour piéger quelqu’un. » Parce que je suis un né-moldu, après tout, et que je suis plutôt persuadé que mon existence l’écoeure. Je me penche pour ramasser les bandes restantes de mon t-shirt, les glissant dans mon sac. Je ne songe pas à ramasser les fioles, ce qui provoquerait très certainement le courroux de ma sœur devant cette insouciance environnementale. Reportant mon attention sur Ása, je reprends, la voix morne : « Je t’ai trouvée par hasard, mais je te dirai pas ce que je faisais dans ce lieu désert, ça m’obligerait à te mentir. Mais oui, je le connais. » J’aurais pu lui raconter des conneries sur ma présence, quelque chose qui aurait pu l’apaiser. Je ne l’ai pas fait, alors que je n’ai jamais de remords à ne pas dire la vérité. Sauf qu’en cet instant…J’ai l’impression qu’elle a justement besoin de vérités, et je ne veux pas rajouter un mensonge de plus sur ce qu’elle a déjà vécu. Fixant de nouveau ses brûlures, le front plus plissé par une mince inquiétude, je questionne : « Est-ce qu’il avait une raison particulière de t’en vouloir ? Est-ce qu’il pourrait vouloir…achever le boulot ? » Est-ce mon réflexe de mercenaire qui provoque cette interrogation ou de stagiaire en médicomagie ? Les deux, peut-être. Ce que je sais, c’est qu’avec le Mørk, tout est possible.
Ása Strandgaard
Ása Strandgaard
SKJERME Förtroende som beviljas utesluter inte uppmätt misstro
L’esprit encore embrumé et confus, Ása dévisage l’homme devant elle, essayant de déceler la moindre inconsistance dans son attitude, le moindre signe qui lui prouverait que ce n’est pas vraiment Dax. Iels n’ont jamais formé de relation plus proche que celle de camarades de classe, si bien qu’elle n’est même pas certaine d’être capable de reconnaître un geste ou une parole qui ne lui soit pas caractéristique. Il s’exprime toujours de la manière à laquelle elle s’est habituée, utilise le même genre de vocabulaire qu’elle l'a déjà entendu utiliser. Elle note ses manières, reconnaît avoir déjà observé ce genre d’attitude, tente de se concentrer là dessus. Mais essayer de se calmer est difficile, son cœur n’ayant pas vraiment pris le temps de ralentir, s’accélérant encore lorsqu’elle sent le doute et la panique la gagner à nouveau. « Fredrikke a des compétences médicales…? » demande-t-il simplement, comme une évidence. « Le seul truc dont ce type sait prendre soin, c’est de son égo. »  Elle secoue la tête, incapable d’en savoir autant sur celui qu’elle vient seulement de rencontrer le matin même. Il semble certain mais rien ne lui dit que Freddrike n’ait aucune compétence médicale. « Il est vicieux, mais même lui aurait probablement préféré prendre une autre apparence que la mienne pour piéger quelqu’un. » Elle plisse les yeux, avant de comprendre qu’il fait probablement référence au fait qu’il soit né-moldu. « Je t’ai trouvée par hasard, mais je te dirai pas ce que je faisais dans ce lieu désert, ça m’obligerait à te mentir. Mais oui, je le connais. » reprend-il, abandonnant de lui même le sujet et elle essaye de se détendre, sans pour autant se rapprocher ni ranger sa baguette. Il ne lui donne indication de ne pas être lui-même, alors elle décide de ne pas chercher à s’en aller, du moins pas tout de suite. « Est-ce qu’il avait une raison particulière de t’en vouloir ? Est-ce qu’il pourrait vouloir…achever le boulot ? » Elle secoue la tête, regarde encore autour d’elle, craignant de le voir revenir, alors qu’elle sait déjà de Dax qu’il a transplané. « Je ne sais pas, il a juste dit qu’il voulait voir ce qu’il se passait quand... une créature de mon genre restait au soleil, » dit-elle avec une grimace de dégoût. Elle baisse à nouveau les yeux sur ses bras, sur la peau brûlée qu’elle ne sent plus, pour l’instant. Elle a peur du moment où la douleur la frappera à nouveau. « Peut-être que l’as interrompu. » Ses yeux se posent sur le dessin qu’elle devine toujours sous ses cloques, au creux de son avant-bras. « Je ne sais pas s’il cherchera à me retrouver mais... Il faut que je le retrouve, moi. Il faut que je trouve mon frère, s’il l’a vraiment. » Elle relève les yeux vers Dax, sentant un sentiment d’impuissance la submerger. Elle a besoin d’aide en cet instant, incapable de savoir comment se soigner elle-même ou comment même regagner un endroit plus sécurisé. Elle regarde à nouveau autour d’elleux, cherche la moindre silhouette suspecte. « Je ne sais pas si c’est une bonne idée de rester ici. Mais je n'ai pas l'impression que ce serait une bonne idée de transplaner, dans cet état. Je pense que je vais encore avoir besoin de ton aide, si tu es d’accord. » Elle se sent presque gênée de lui demander cela de manière aussi directe. Mais elle sait que s’il se contente de ce qu’il a déjà fait et décide de la laisser maintenant se débrouiller seule, elle aura du mal à s’en sortir. Elle repense à la proposition qu’il lui a faite plus tôt. « S’il me cherche vraiment, peut-être qu’aller à l’hôpital est trop risqué. Et je ne peux pas rentrer chez moi comme ça. Tu sais où on peut aller ? Tu sais comment soigner ce genre de brûlures ? » tente-t-elle, espérant qu’il ait étudié de son côté un peu plus que ce qu’iels avaient vu en cours. Elle se rend compte qu'elle l'accable peut-être de questions, laissant l'urgence de la situation contrôler son ton et lui sourit d'un air désolé. Elle finit par ranger sa baguette, décide que si elle demande son aide, elle devra lui faire entièrement confiance.


i have made oceans out of my sadness
and still i drown
Dax Tcherkassov
Dax Tcherkassov
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen
« Je ne sais pas, il a juste dit qu’il voulait voir ce qu’il se passait quand... une créature de mon genre restait au soleil ». Le mépris courbe mes sourcils et serre mes lèvres, alors que je la fixe sans sourire. Une créature dans son genre…? Je ne sais pas à quoi elle fait spécifiquement allusion, ne la connaissant pas suffisamment, mais cela rend le motif de l’attaque assez clair : l’intolérance. Ou la folie de ce connard. Un mélange des deux, peut-être. Dans tous les cas, ça ne fait qu’augmenter ma hargne à son égard, et mon envie de lui faire ravaler son stupide sourire suffisant. Quel genre de dingue fait subir une telle chose à quelqu’un, juste pour voir ce qu’il se passe ? Je baisse les yeux sur la peau brûlée de ses bras, avec une idée de vengeance que je ne mettrai pas en application ; mais je pourrais peut-être la suggérer à  Ása, plus tard. « Peut-être que l’as interrompu. » Pour une fois que c’est moi qui interromprais quelqu’un, plutôt que ce soit quelqu’un qui m’interrompt. Je déteste les dommages collatéraux. « Je ne sais pas s’il cherchera à me retrouver mais... Il faut que je le retrouve, moi. Il faut que je trouve mon frère, s’il l’a vraiment. » L’idée me semble tellement stupide que je ne peux pas m’empêcher de rouler ouvertement des yeux. Je peux comprendre le désir de retrouver son frère, qui doit compter beaucoup pour elle. Par contre, tenter de retrouver Fredrikke Mørk  – vu à quel point il semble l’apprécier – me semble totalement débile.. Je le considère trop fourbe, trop néfaste, pour conseiller à quelqu’un d’aller le confronter seul, à moins d’avoir un plan. Les aurors, par contre…Peut-être pourrait-il intervenir sur cette histoire, si elle portait plainte ? Je n’ai pas une grande confiance en eux, je ne pense rien de bon de la justice, mais c’est tout de même une option. « Je ne sais pas si c’est une bonne idée de rester ici. Mais je n'ai pas l'impression que ce serait une bonne idée de transplaner, dans cet état. Je pense que je vais encore avoir besoin de ton aide, si tu es d’accord. » J’hoche la tête dans un signe d’approbation. Je ne suis peut-être pas le meilleur des bons samaritains, mais je ne laisse pas de blessés derrière moi, pas quand je peux aider et que je ne suis pas le responsable. Et il me semble aussi plus sage qu’elle ne transplane pas, tant qu’elle ne sera pas mieux soignée. Si je peux au moins stabiliser un peu mieux la situation…. « S’il me cherche vraiment, peut-être qu’aller à l’hôpital est trop risqué. Et je ne peux pas rentrer chez moi comme ça. Tu sais où on peut aller ? Tu sais comment soigner ce genre de brûlures ? » J’aurais aussi été en mesure de la soigner si elle avait eu une blessure un peu plus…coupante, mais je ne juge pas nécessaire de le préciser. J’ai acquis des connaissances pratiques dans mes études, mais j’en ai aussi d’autres qui me viennent de ce milieu trop violent auquel j’ai été habitué.

Je rajuste la bandoulière de mon sac sur mon épaule, répondant : « C’est dans mes compétences. Je vais m’occuper de tes blessures et m’assurer que tu sois en sécurité…Après j’irai vérifier s’il tient vraiment ton frère. Et peut-être lui casser quelques côtes au passage. » Un rictus s’étire sur mes lèvres, un demi-sourire qui pourrait presque paraître moqueur. Parce qu’en soi, l’idée de taper sur Fredrikke est quand même très enthousiasmante. Sauf que je ne le ferais pas sans avoir préparer quelque chose : pour ne pas perdre aux échecs, il faut savoir y jouer. Par contre, je peux trouver le moyen de m’introduire chez lui et obtenir les informations dont j’ai besoin ; s’il tient son frère, je le saurai. Je poursuis, la voix un peu plus douce : « J’ai une sœur, alors je comprends que… Je ferais tout pour elle. Compte sur moi, s’il l’a vraiment, ce dont je doute, tu le sauras. Y’a aussi la possibilité de porter plainte aux aurors. Je peux les faire venir après t’avoir mise à l’abri, si tu veux. » En ne leur disant certainement pas que j’ai gentiment blessé un mec à la jambe juste avant. De toute façon, cette histoire est une histoire de rue, qui ne concernent personne d’autre que moi, lui, et le client. Je poursuis, sans tenter d’être délicat ou subtil : « C’est comme ça qu’il est parvenu à t’attirer dans le cercle ? Tu veux dire quoi par une créature dans ton genre ? T’es du genre à hurler à la lune ou t’as des dents un peu trop pointue ? »   Mon sourire cette fois s’élargit, sincère. J’en connais peu sur les créatures du monde magique, mais je sais que certains sorciers les tolère tout aussi peu qu’ils tolèrent les nés-moldus. Et si Ása n’est pas une simple sorcière sang-pur…Peut-être qu’elle est moins emmerdante que ce que j’ai présumé. Je pointe un endroit du menton, au-dessus de la crique, à lequel on peut accéder après avoir emprunté un escalier. « Il y a un petit auberge, pas trop loin, à environ six cents mètres. Tu peux te déplacer ?  Je peux te porter, si tu en as besoin. Sinon…Je peux glisser un bras autour de ta taille, pour te donner un appui. »   J’appuie le geste à la parole, tendant mon bras. Mon ton neutre, ma proposition est sans arrière-pensées. Je ne pense qu’au côté pratique de la chose et au meilleur moyen pour l’amener là-bas, sans accentuer ses blessures. Qu’elle se déplace n’est pas l’idéal, je préfèrerais nettement qu’elle reste tranquille, mais…C’est inévitable, pour l’éloigner définitivement du soleil et la mettre à l’abri.
Contenu sponsorisé