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Mångata · Viktor
2 participants
Sol Yoonir
Sol Yoonir
LÆRERTEAM Den som talar mycket säger sällan vad som är bra
Mångata

Le mardi 12 décembre 2023 - Fin d'après-midi  
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Dans sa tête une musique ne la pas quittée depuis son réveil. La nuit, courte comme toujours, avait été assombrie par une succession de rêves dont Sol se serait bien passée. Des souvenirs mêlées de projections mentales d'un inconscient désireux de se rappeler à elle par ce biais incontrôlable. Au son d'un des morceaux qu'elle préférait interpréter au violoncelle, la femme avait arpenté les pièces de son ancien complexe scientifique russe de la Cité des étoiles. De nombreuses portes fermées lui avaient bloquées le passage, et pourtant elle s'était acharnée à pousser toujours plus loin dans les couloirs et les pièces en enfilades - complètement fantasmées par l'occasion onirique - fuyant la silhouette d'un Artiome infatigable. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas fait de rêve aussi irrationnel et Sol s'était réveillée de gênée par le souvenir latent de celui-ci. La sorcière n'aime pas quand sa tête se laisse ainsi aller à quelques nostalgies versant dans la culpabilité d'actions passées. Elle aime encore moins sentir le tiraillement que le manque d'Artiome dans sa vie fait parfois vibrer dans son être. Alors pour oublier la peine de Sedna, Sol avait fermé son esprit en prenant sa tasse matinale de café noir.

Mais ses exercices mentaux légèrement moins rigoureux qu'avant avait laissé filtré cette délicieuse et vibrante partition pleine d'envolée et de chutes graves de cordes frottées. Mince filet lumineux pour murmurer à son oreille interne la délicate amertume d'une vie volontairement laissée de côté. Non pas pour le mieux, mais pour le bien commun. Son sourire de convenance sur les lèvres, elle observe son étudiant qui la jauge avec cette expression narquois que la sorcière connait trop bien. C'est le regard de celui qui se pense supérieur et qui considère avec condescendance celle à qui il accorde un droit de parole que certains jugeraient de généreux. Sol ne se formalise pas des sentiments qu'elle inspire chez les autres. Elle n'a pas besoin de leur validation pour connaître sa valeur, et son sourire fait plus d'effets que l'amertume d'une réponse cinglante. Son implacable bienséance et sa droiture finissent par ronger bien des nerfs des sorciers les plus réticents, et une fois n'est pas coutume, elle laisse le jeune imprudent étirer un sourire narquois, presque dégoûté, sur ses lèvres avant de reprendre la parole. « J'entends vos doutes cher étudiant. Doutes que je partage. Mon enseignement ne semble pas être adapté à vos besoins, en effet. Au vu de vos résultats ce dernier semestre, il est peut probable que vous passiez les examens de la semaine prochaine. Aussi si vous souhaitiez présenter un bulletin honorable à vos parents, je vous invite à prendre quelques cours de rattrapage cette semaine. Mon cher collègue de premier cycle acceptera aisément de se charger de cette tâche si j'appuie votre demande. Je ne doute pas que vous puissiez y trouver votre compte. » L'étudiant plisse des yeux et Sol ne bouge pas d'un millimètre son sourire doux et lumineux à la fois. Neb, comme à son habitude, entreprend de grimper d'un pas lent, les cheveux tressés de sa coiffure. Tout autour d'eux les cliquetis de ses outils de mesures rythmes les pensées du jeune homme qui tente de décortiquer la critique de la proposition de sa professeure. Il n'est pas entièrement stupide, il a bien saisit que celle-ci a purement et simplement insinué qu'il avait le niveau d'un premier cycle en astronomie. Mais il se refuse à attaquer frontalement son enseignante. Il désavoue sa position en raison de son origine, mais il sait qu'elle à une certaine forme d'intelligence à sa disposition et que d'autres de ses camarades ce sont déjà retrouvés dans des positions similaires, portés au ridicule dans une rhétorique qu'elle gagne toujours. Alors il cherche ses mots, tente de tourner des phrases dans sa tête pour prendre l'ascendant verbal sur celle qui devrait se montrer humble en sa présence. Lui, l'un des fils des Douze. Un descendant des Dieux. Sol de son point de vue ressasse ses phrases et finit par convenir qu'elle s'est montrée légèrement injuste envers son étudiant en raison cette musique agaçante qui refuse d'arrêter son écoulement dans son cerveau. Cela fait presque quatre années entières qu'elle n'a pas touché à un violoncelle. Son corps a besoin de sentir la résonance des sons vibrant contre sa poitrine, ses doigts de pincer les cordes, son esprit de s'évader dans les envolées musicales. Et son corps se moque bien de savoir ce que sa tête voudrait. Le silence continue de s'étirer, de plus en plus amère. Sol peut presque sentir les épines s'allonger dans l'âme de son étudiant, et des deux, c'est elle l'adulte responsable. Sa posture se doit d'être impeccable quand bien même les attaques viennent de l'autre partie. Intransigeante oui, elle l'est, mais pas stérile aux défauts des autres. « Je vous laisse réfléchir à cette proposition et nous en reparlerons demain. L'astronomie, comme toutes vos autres matières, nécessite de chercher des changements de point de vue et de perspectives. Confronter vos idées avec un professeur que vous semblez juger plus légitime vous aiderait à avancer sur votre point noir de conscience. » Sol n'a jamais cherché à nier la réalité de sa condition et de son appréciation de celle-ci vis-à-vis des autres. Il est rare cependant qu'elle le souligne aussi clairement à un étudiant réticent. Mais son rôle éducatif prend le pas, à l'aube des examens de fin de semestre qui se profilent avant les vacances de Noël. De Yule. Une infime pression de ses dents dénote l'agacement personnel de la scientifique face à sa propre erreur lacunaire. Elle déteste se trouver à utiliser ses vieux automatismes plutôt que le vocabulaire approprié.

Après les dernières phrases de politesse habituelle, l'étudiant avait pris congé de Sol, avec en poche un rendez-vous dans son bureau pour le lendemain soir. De son côté, la professeure avait pris le chemin de la salle réservée pour elle et ses collègues, dans l'espoir d'y trouver un peu de distraction et une boisson chaude pour désaltérer sa gorge sèche. Son tailleur d'un bleu de nuit profonde est aussi sobre que son rouge à lèvre est lumineux. Les bras chargés des copies du dernier travail qu'elle avait demandé à ses étudiants en prévision des examens arrivant à grand pas, elle pousse avec fermeté la porte de la salle avec satisfaction. L'endroit n'est pas désert comme elle aurait pu le craindre. D'un geste fluide et contrôlé, Sol Yoonir dépose son paquet de parchemins face à une chaise vide en prenant soin de laisser une place entre son collègue et elle. Une protection protocolaire hérité de ses propres envies et habitudes avec ses anciens collègues scientifiques de la Cité des étoiles. Même si ses documents sont toujours parfaitement alignés, il n'est pas rare qu'elle accumule plusieurs piles différentes l'obligeant à empiéter sur les espaces de ses voisins. Ajouter à cela, que cette infime distance permet de garantir à l'autre un retrait poli dans le cas où il n'aurait pas envie d'engager la conversation outre mesure. Elle est toujours aussi prévoyante dans ses interactions sociales car la scientifique à appris depuis son plus jeune âge à ne pas froisser les espaces personnels des autres et à pourvoir les nécessités qui pourraient germer dans les sensibilités d'autrui. Tant de raisons qui la font juger froide par de nombreuses personnes. Socialement factice. « Bonsoir cher collègue, j'espère que cela ne vous dérange pas si je viens m'installer ici pour corriger mes copies du jour ? J'ai quelque réticence à aller m'enfermer si tôt dans mon bureau aujourd'hui. » Elle explique, comme une excuse, car elle sait qu'il est inhabituel de la voir se mettre dans un lieu qu'elle juge public et passant pour effectuer une telle tâche. Cela arrive, de temps en temps, et les plus observateurs pourraient remarquer que c'est toujours quand Neb prend sa forme de chien-loup noir aux déplacements silencieux que cela arrive. Autrement dit, quand l'ombre d'une émotion négative éclipse la lueur du soleil. Mais cela, il faudrait être un bien fin détective pour le savoir. La fylgia en question est allée s'asseoir dans un coin de la pièce, statue noire au regard d'or immobile. Dans une série de gestes calmes et précis comme un métronome, Sol extirpe la copie de l'étudiant qu'elle vient de quitter pour la poser au-dessus de la pile. Elle tient particulièrement à corriger celle-ci en première pour être certaine de l'avoir en sa possession demain comme point d'appuis.  « Dites-moi Viktor, est-ce que vous étudiants sont aussi nerveux que les miens à l'approche des examens de fin de semestre ? Ou bien est-ce que je ne dois leur intolérance qu'à leur petit jeu favori qui est de faire perdre patience à leurs professeurs ? J'ai cru entendre plusieurs d'entre eux parler d'une liste qu'ils tiendraient à jour. Si j'en crois leurs murmures peu discrets, ce cher Nyx Adelsköld a été le premier à y être inscrit. » Elle hausse un sourcil interrogateur afin de poser une question muette, Viktor a-t-il eu vent lui aussi de cette fameuse liste ? Bien qu'iels partagent peu d'étudiants en commun, la professeure doute que ce soit un défi spécifique à son groupe classe.




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A cette nébuleuse une autre nébuleuse
Succède, puis une autre en la mère onduleuse.
De l'impalpable éther, océan sans milieu
Dont blanchissent au loin les archipels en feu...
Viktor Brynjolf
Viktor Brynjolf
LÆRERTEAM Den som talar mycket säger sällan vad som är bra

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MANGATA
Quand la fatigue se fait sentir, sur tout les fronts
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Viktor était fourbu. Il se tenait bien droit, debout, devant des élèves, depuis très tôt ce matin. Il était debout depuis plus tôt encore, n’ayant pas réussi à trouver le sommeil de la nuit. Il s’était alors faufilé dans le cimetière d’animaux qu’il préférait, celui qui n’était pas trop loin de la maison des Brynjolf. Il s’était laissé à marcher dans tout le cimetière, en en faisant plusieurs fois le tour, écoutant attentivement les aboiements, miaulements, hululements, de tout ces animaux autrefois adorés. Il aimait ce cimetière animalier, parce qu’aucun de feu ces animaux domestiques, n’avait été auparavant maltraité. Il n’entendait alors aucune plainte, que des bruits, de gueule et de bec, heureux. L’apaisement avait voyagé dans tout son corps grâce à ça. Malheureusement, le sommeil n’était toujours pas venu, il avait donc marché toute la nuit.

Il était arrivé à l’aube à Durmstrang, arpentant les couloirs d’un pas lent et posé, Chandler, sous sa forme de fumée, virevoltant à ses côtés. Ils avaient croisé quelques fantômes, mais ne s’étaient pas attardés pour discuter. Viktor marchait. Sans but réel. Attendant tout simplement que les premières cloches des premiers cours sonnent. Il était dans sa salle bien avant tout les élèves, certains murmurant en le voyant, étonnés de le voir ainsi, sans sourire, le dos bien droit, la main posé sur l’ours Chandler, l’air presque grave. Les élèves s’attendaient au pire. Mais il était juste fatigué, Viktor. Il entreprit de ne pas le montrer durant son cours, mais les élèves le voyaient bien : il était moins enjoué que d’habitude.

Certains en profitèrent pour bavarder, pensant que sa fatigue l’empêcherait de les entendre, mais ils furent bien vite remis à leur place ; l’ours brun venait s’asseoir à leurs côtés, n’hésitant pas à poser son museau sur leurs nez, leurs soufflant son haleine fétide, dans les bronches. Bizarrement, cela avait le don de calmer une salle entière. Car tous savaient qu’une Fylgja reflétait l’humeur de son compagnon. Ce qu’ils ne savaient pas : Chandler en rajoutait. Pour que les élèves laissent tranquille Viktor, qui n’était clairement pas en état de gérer tout pas de travers.

Classe après classe, heure après heure, Viktor gardait le dos bien droit, et la position debout. Car il savait, qu’au moment où il allait s’asseoir, ce serait fini pour lui. Il sentait pourtant, ton son corps vibrer de fatigue. Et pourtant, son esprit était plus vif que jamais. Il répondait à toutes les questions de manière rapide et efficace, même les plus difficiles, notamment celles sur les examens qu’ils allaient bientôt avoir. Il avait profité de son insomnie pour revoir les tenants et aboutissants de ces examens, sachant très bien que ses élèves allaient lui poser toutes sortes de questions, des plus bêtas aux plus pointues.  

Enfin, la dernière cloche de la journée sonna. Il laissa ses élèves partirent, Chandler redevenant fumée après avoir laissé certains élèves lui caresser le museau et gratouiller le menton. Puis enfin, il arriva dans la salle de travail des professeurs. Et c’est dans un soupir assourdissant qu’il se laisse aller sur une chaise, tout son corps s’affaissant, les avant-bras pesant sur le bureau, sa tête lourde, tellement lourde…

Puis arriva une de ses collègues qu’il appréciait le plus. Mais qu’il savait bavarde quand elle s’y mettait. D’un soupir intérieur, il s’arma de patience, Chandler ricanant dans son oreille. Il laissa bavasser Sol avant de se reprendre, s’ébrouant comme un animal mouillé, puis souriant de son sourire le plus sincère.

« De mon côté, leur nervosité, à part celle donnée par la présence seule de Chandler, vient surtout des examens. Il n’y a pas eu un seul cours de la journée qui ne se soit terminé sur un grand et long débat sur l’utilité des examens… Mais je vois de quoi tu parles, j’ai entendu les fantômes en parler ce matin. Et oui, je connais Nyx… et cela ne m’étonne pas vraiment de lui, il adore toujours autant embêter le monde. »
MADE BY @ICE AND FIRE.

crédit gifs: swainlake (tumblr)


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Sol Yoonir
Sol Yoonir
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Mångata

Le mardi 12 décembre 2023 - Fin d'après-midi  
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Le professeur s'ébroue comme un ours après un long hiver et Sol arque un sourcil consterné. Elle a l'étrange impression de réveiller l'homme près duquel elle s'est installée avec peut-être trop de familiarité, considérant ce nouvel élément. Dormait-il les yeux ouverts ? Engourdi dans des pensées desquelles elle l'a tiré sans ménagement ? Possible, cela la trouble et ses doigts se croisent avec lenteur au-dessus de sa pile de copie. La femme lui rend son sourire, et si celui de Viktor est sincère, celui de Sol est plus factice. Un simple trait aux commissures des lèvres, réponse polie qui masque l'agacement qu'elle éprouve envers elle-même de s'être laissée aller à une telle largesse de comportement sans prendre le temps de lire l'atmosphère de la pièce et les états d'âmes de son collègue et ami. « De mon côté, leur nervosité, à part celle donnée par la présence seule de Chandler, vient surtout des examens. Il n’y a pas eu un seul cours de la journée qui ne se soit terminé sur un grand et long débat sur l’utilité des examens… Mais je vois de quoi tu parles, j’ai entendu les fantômes en parler ce matin. Et oui, je connais Nyx… et cela ne m’étonne pas vraiment de lui, il adore toujours autant embêter le monde. » La française l'écoute parler, son regard se fait doux quand elle entend le timbre lourd d'une voix qui porte la fatigue d'une longue journée sur ses épaules. Ne s'agit-il que de cela ? Ou bien d'autres éléments sont-ils venus appesantir l'éther de son âme ? A la mention de la Fylgia ursidé son regard glisse vers le dénommé Chandler pour contempler sa silhouette massive. Au passage, elle s'attarde sur le regard de velours du chien-loup qui l'observe avec douceur. Trou noir dans le coin de la pièce, Neb tente d'aspirer toute l'énergie négative qui pulse sous le crâne de sa sorcière, sans y parvenir. A dire vrai, la fylgia aimerait que Sol se laisse aller à son envie de musique. Elle est convaincue que cela ne peut lui faire que du bien de décharger le trop plein de sentiments qu'elle tient fermement enfermés dans un coin de son cerveau verrouillé par l'occlumencie. Mais la scientifique se refuse encore à aller trouver quelconque réconfort dans les complaintes énergiques de quelques partitions. Elle estime qu'elle n'a pas encore gagné le droit de retrouver cette part-là d'elle-même. Pas tant que sa voix n'est encore que si peu entendue par ses nouveaux pairs. Une illusion, sans doute, mais à laquelle elle s'accroche encore, par peur de regretter ses choix. Tout simplement. « Excusez-moi Viktor, je n'avais pas réalisé que ma fatigue personnelle pouvait être partagée par d'autre, et ma présence être un poids supplémentaire dans une journée déjà trop lourde. » Ses yeux se parent de lueurs plus douces en se posant sur le visage fatigué de son collègue. Une partie d'elle ne peut s'empêcher de songer que si l'homme avait tant besoin de repos, et de silence, il aurait sans doute mieux faut d'aller dans ses appartements que dans la salle des professeurs. Mais elle n'exprime pas cette pensée rigide et se laisse aller à la politesse de supprimer plutôt la sienne et lui redonner accès à sa bulle de torpeur : « Je peux vous laisser à vos pensées si vous préférez pour ce soir. Nous aurons d'autres occasions de parler de nos élèves, de l'utilité des examens et de leurs jeux puérils, ou de nos collègues aux humeurs trop sensibles. » La courbure subtile de ses lèvres s'accentue dans un sourire amusé et légèrement taquin pour le dénommé Nyx auquel elle fait à nouveau illusion sans le nommer. « Tout cela pour dire que mon besoin de distraction ne doit pas venir heurter vos propres besoins de sommeil. Vous avez l'air épuisé. » La fin de sa voix plonge vers une considération réelle et posée, qui roule dans un ton de velours plus chaud.




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A cette nébuleuse une autre nébuleuse
Succède, puis une autre en la mère onduleuse.
De l'impalpable éther, océan sans milieu
Dont blanchissent au loin les archipels en feu...
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