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A light house in a thick night | Andres
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Magni Hammarskjöld
Magni Hammarskjöld
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden

A light house in a thick night.

@Andres Hammarskjöld | 03 mars 2023 - Fin de soirée - Ríkrfjǫrðr



Le corps trébuche à l'arrivée, pris dans un malaise qui fait chanceler les repères et je manque de m'étaler de tout mon long dans l'herbe grasse. Dans un grognement je parviens à garder un semblant d'équilibre, les bras brassent l'air, déployant les muscles des épaules qui ravivent la douleur déchirante du dos. Et merde. C'est peut-être plus sérieux que je ne le pensais. Peut-être bien que j'aurais dû aller à l'hôpital comme on me l'avait conseillé. A moins que c'était mon intention à la base d'ailleurs ? A bien y réfléchir, et ce n'est pas une chose si facile au son du tintement désagréable qui continu de résonner dans mon crâne, c'était l'hôpital que je cherchais à atteindre. A cette idée la main vient frotter la barbe poussiéreuse, libérant quelques grains de terre coincés dedans. Mes yeux se posent sur la maison doucement éclairée qui se dresse devant moi avec une expression perplexe. Ce n'est clairement pas l'hôpital de Göteborg, mais au moins la personne qui y habite pourra toujours, au pire, faire les premiers soins sur cette stupide blessure à la tête, et au mieux la guérir complètement et on pourra ensuite s'ouvrir une bière bien méritée et profiter de cette fin de soirée pour la rendre moins déplaisante qu'elle n'avait commencé.

Comment avait-elle commencé d'ailleurs ? Ah oui, par ce hibou qui annonçait le lancement de l'opération l'arrestation du couple du dossier RUS3490D. Étonnante histoire que celle de ce dossier RUS3490D. Peut-être que mon état de légère désorientation vient de là, si on essaie de former des liens logiques dans les réflexions. Les pensées directes ne sont pas très claires en effet, mais les éléments antérieurs le sont un peu plus. Or il se trouve que les sortilèges de confusion sont la spécialité de ce couple aux activités illicites. Pourtant, l'effet du sort aurait dû cessé depuis longtemps. Logiquement ? Non ? Les doigts gratte un peu plus le menton alors que le pas lourd du corps fatigué me rapproche du porche de la maison familière. Le front se plisse et le cerveau essaie de se défaire des brumes qui entourent ma mémoire immédiate. C'est extrêmement désagréable de devoir faire tous ces efforts pour se rappeler des évènements de ces deux dernières heures. Très désagréable. « Tu veux pas m'aider un peu Mjöll ? Pourquoi on est encore dans cet état ? » Le lézard respire calmement contre la peau de la poitrine, je le sens légèrement perdu lui aussi, et ses doigts collants se soulèvent délicatement sans pour autant tenter le moindre déplacement. « Ce doit être leur potion de confusion. On a dû en respirer un peu dans leur labo quand on récoltait les preuves. » Je hausse les épaules, me rappelant en effet vaguement la fin de l'intervention, les regards soulagés d'avoir réussi à arrêter le couple sans trop de dégâts si ce n'est c'est foutue blessure au crâne qui ruine le col de ma veste en cuir. Lentement le voile obstruant la mémoire de déchire laissant entrevoir une bribe de conversation « Eh Hammarskjöld, tu devrais aller à l'hôpital tu saignes de la tête. Tu vas finir par attirer les vampires du coin. » Un fin sourire étire mes lèvres tandis que je m'arrête, l'épaule heurte dans un nouveau grognement de douleur, le mur longeant la porte d'entrée. La blague m'avait fait ricaner, je me souviens, notamment parce que ce fameux couple du dossier RUS3490D trafiquait du faux plasma, plus communément appelé vrai hémoglobine, et s'adonnait à toute sorte d'études étranges sur leurs clients. En somme la blague était simple, mais efficace. Pourtant elle m'évoque autre chose, moins agréable et un frisson parcourt mon dos dans un éclat de douleur qui me rappelle soudain que je n'ai peut-être pas qu'une simple blessure à la tête. Le cœur s'accélère sous la poitrine, les sensations se collent à d'autres souvenirs, plus lointains, j'ai déjà connu cette sensation de souvenirs étranges, manquants, modifiés. Et la similitude est loin de me laisser indifférent. « Mjöll, je crois qu'on a vraiment fini par attirer un foutu vampire. » La Fylgia s'aplatit complètement contre l'épiderme recouvrant le cœur. Mince couverture qui se veut rassurante, et qui cherche à adoucir l'angoisse du sorcier qui s'est enroulé dans ses entrailles.  « Par Thor, manquait plus que ça. » La main quitte la barbe pour frotter le visage complet, étalant au passage un peu plus de rouge sur les tempes. Évidemment. La blessure à la tête. Un soupire exaspéré soulève ma poitrine. Stupide soirée. « C'était peut-être qu'un demi-vampire. » Sans doute, sinon je serai probablement plus là pour me poser la question. Mais comment j'ai pu me faire attaquer en marge de cette arrestation et repartir entier, et seul ? Où étaient les autres ? Qu'est devenu mon agresseur ? Tant de questions qui devront attendre d'avoir retrouvé une lucidité entière et probablement quelques centilitres d'hémoglobine en plus. L'épaule toujours lourdement posée contre le mur, je frappe quelques coups de le battant de la porte, je n'ai même pas songé à regarder l'heure, ni à essayer de nettoyer un minimum mon visage pour rendre mon apparition surprise plus présentable. L'idée ne me traverse même pas l'esprit, ce dernier étant trop occupé à recoudre la toile delicate des souvenirs à l'aide d'une aiguille émoussée. Le son de pas se fait entendre et au même moment un souvenir flash dans ma mémoire et fait bondir le lézard contre ma poitrine. « Eh merde mon balai ! » J'étais parti avec mon balai. Pour la surveillance aérienne. Une pointe de douleur lance l'arrière du crâne sous l'afflux de la mémoire qui se réactive de plus en plus vite signifiant que le charme cesse peu à peu d'agir. Dans un éclair glacé je revois l'éclat des sorts qui fusent dans la nuit, le vent humide de l'océan qui ravageait la falaise où on se trouvait rendant mon maintient en vol compliqué. La course-poursuite dans les airs, le fracas du bois qui se brise sous mes mains, et la chute, vertigineuse, pour atterrir sur le sol rocheux. Peut-être que ma perte de mémoire vient aussi de là. En tout cas le sang qui poisse mes cheveux et ruine le col de ma veste vient définitivement de là. La porte s'ouvre et j'ai juste le temps de faire apparaitre un sourire enthousiaste sur mon visage très probablement trop pâle avant que mes iris ne se posent sur celui d'Andres. « Hola hermano mio. J'espère que je ne te dérange pas, je passais dans le coin et je me suis dis que c'était l'occasion de venir égayer ta soirée avec un peu d'aventure. » Mon sourire tente de se faire rieur mais la douleur ne parvient qu'à former une grimace peu convaincante. « J'aurais bien apporté des bières mais j'en ai pas trouvé sur la route. En revanche je ne serai pas contre une petite potion contre le mal de crâne si tu as ça en stock. » D'un geste naturel d'épaule je cherche à me repousser du mur, mais c'était sans compter sur la douleur du dos - définitivement pas dans une intégrité physique complète - qui fait danser quelques lucioles devant mes yeux m'obligeant à agripper l'épaule visiblement plus stable de mon frère.



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Andres Hammarskjöld
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A LIGHT HOUSE IN A THICK NIGHT

3 mars 2023 - Ríkrfjǫrðr ✧  @Magni Hammarskjöld   
CW: sang, blessures, procédures médicales

Andres n’avait jamais été du genre suspicieux, même dans sa carrière militaire, il avait toujours cette tendance à s’attendre au mieux des autres. C’est peut-être pourquoi il ne se souciait rarement des sons qu’il entendait à l’extérieur de sa maison. Des ratons ou le vent dans les branches, l’idée de voleurs ou d’intrus lui parvenait très rarement à l’esprit, ce qui fait qu’il était rarement sur ses gardes, en tout cas, pas lorsqu’il était seul. Et il était souvent seul.
Eut-il été un peu plus nerveux pour sa personne, il aurait peut-être pu entendre son frère boîter maladroitement jusqu’à sa porte.

C’est pourquoi, lorsqu’on cogna, la surprise d’Andres est évidente. Il partagea un regard avec sa fylgia, un regard d’inquiétude profond. L’infirmier avait eu un certain temps déjà pour s’adapter à la sobriété de Vigga et l’indépendance nouvelle de Thora, mais il avait toujours du mal à se déprogrammer de cette peur viscérale que quelque chose leur soit arrivé à toutes les deux. Et si tard dans la nuit, cela ne pouvait augurer rien de bon.

Il fit son possible pour marcher la distance le séparant de sa porte de la manière la plus détendue possible, essayant, en quelque sorte, de donner crédits aux femmes de sa vie. Il ne voulait pas douter d’elles, même lorsqu’elles étaient loin.

La vision qui s’offrit à lui lorsqu’il ouvrit la porte le stupéfia. Il ne s'était pas attendu à son frère. Ils avaient passé tellement de temps séparés, il avait perdu l'habitude de s'attendre à le voir au pas de sa porte, du moins, certainement pas à cette heure. “Magni?” Andres ne pu s’empêcher de demander, confus, avant de remarquer la quantité de sang sur son col, son front. Ses yeux s'écarquillèrent comme des soucoupes, alors que Pax, perchée sur son épaule, secoua ses plumes.

“Au nom de Thor, mais qu’est-ce qui t’es arrivé?” demanda-t-il, ignorant volontairement les plaisanteries de son frère. Ils discuteraient de sa nonchalance plus tard, pour l’instant, Andres devait l'ausculter. L’aîné recula pour laisser son frère entrer. “Une potion contre le mal de crâne…” répéta Andres, incrédule, alors qu’il dirigeait son frère jusqu’à l’une des chaises de cuisine. Sous la lumière, l’ampleur des dégâts firent grimacer Andres.
No puedo creerlo, pourquoi tu t’es pas rendu directement à l’hôpital?” pesta Andres, même si son ton était doux, déchiré entre son rôle de grand frère et d’infirmier. D’un coup de baguette, divers objets volèrent des armoires et des pièces avoisinantes, amassant une pile de pansements, serviettes et onguents sur la table.

Il plia une serviette et la posa sur la blessure. “Donne-moi ta main.” ordonna-t-il. Il agrippa le poignet de Magni sans attendre et posa sa main sur la serviette. “Maintiens ça en place.”

Pax changea de forme, rôdant sur la table alors qu’Andres contournait Magni pour se positionner devant lui. L’infirmier se pencha devant l’auror, brandissant sa baguette illuminée en alternance dans les yeux de son frère pour y observer ses pupilles. “Comment tu te sens?”

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A light house in a thick night.

@Andres Hammarskjöld | 03 mars 2023 - Fin de soirée - Ríkrfjǫrðr



Il a l'air tout aussi perplexe que moi de me trouver sur le pas de sa porte. Je tente un nouveau sourire en coin, qui se termine dans la même grimace qui tire sur un morceau de sang séché qui a commencé à former une première croûte le long de la mâchoire. Ca fait si longtemps que ça coule ? L'idée me paraît déplaisante, même légèrement inquiétante, mais je dissimule cette dernier sensation derrière une vague expression amusée qui finit par tirer vers l'excuse muette de celui qui s'en veut de faire agrandir les yeux de son frère aussi largement. Je m'en veux, de l'inquiéter, c'est con. Parce que malgré l'éloignement qui s'est créé entre nous depuis la fin de l'adolescence, je sais qu'il ne peut s'empêcher de s'inquiéter. Cela doit forcément lui faire une drôle d'impression de me voir débarquer ainsi chez lui, la tête en morceau et le col imbibé de sang. Sans parler des autres sources de douleur dont je ne mesure pas encore totalement l'importance. « Au nom de Thor, mais qu’est-ce qui t’es arrivé? » Une question plus que légitime au vu de mon état, que mes propres pensées ne cessent de tourner en boucle depuis mon atterrissage dans son jardin plutôt que dans la cour de l'hôpital. Il recule pour me laisser entrer, répétant mes paroles avec un ton qui me fait briller un douce lumière espiègle dans mes iris légèrement fiévreuses de douleurs. D'un pas chancelant le corps de remet en mouvement, muscles après muscles, forçant une marche lourde. Chaque pas pèse comme le centuple du précédent, j'ai vaguement conscience de m'enfoncer dans un univers de plus en plus cotonneux. Sous la peau froide du lézard toujours immobile, les battements du coeur se sont fait plus percutant, plus sonore. Ce qui n'annonce rien de bon en général. J'ai cumulé trop de blessures ces derniers temps pour ne pas savoir ce qui risque de m'arriver si je ne m'assois pas rapidement. «No puedo creerlo, pourquoi tu t’es pas rendu directement à l’hôpital? » Je me sens hausser les épaules plus que d'avoir réellement conscience de le faire tout en me laissant guider par Andres vers une chaise de sa cuisine. Bienvenue et confortable chaise de cuisine sur laquelle je me laisse tomber sans plus de cérémonie, cillant à de trop nombreuses reprises, pour chasser inutilement les points lumineux qui parasitent ma vision du monde. La tension est basse, trop basse, je le sais à chaque son interne que j'entends se répercuter avec une surdité inaccoutumée. Battement cardiaque, frottement des poumons qui inspirent en accéléré, tempes qui palpitent et ces foutues douleurs lancinantes qui me lacèrent le dos. Qu'est-ce qui m'est encore arrivé ? Je ne peux m'empêcher de songer à Markus, dans un rictus narquois qui étire la courbe de mes lèvres. Il va encore se foutre de ma gueule celui-ci.

Autour de moi les objets s'animent sous la magie de mon frère qui prend son rôle très au sérieux. Derrière un rideau de cils à demi-clos, j'observe ses gestes, les plis soucieux de son front, et les gestes précis, sans doute trop souvent répété à l'hôpital. Des mains qui savent quoi chercher, que faire, et irrémédiablement, ma propre angoisse s'adoucit. Que peut-il m'arrive de trop grave entre ses mains ? Comme si on leur en avait donné l'autorisation, les épaules s'affaissent légèrement et Mjöll quitte son refuge pour tenter une première sortie hors de sa cachette. Quelques pas rapide sur une peau où roule quelques suées froides, avant d'aller se glisser dans la chevelure dans une tentative tout à fait appropriée d'aller lui-même évaluer les dégâts. Au même moment la voix autoritaire d'Andres résonne, et je tends ma main sans réfléchir. Sans être en capacité de résister de toute façon. Je réagis néanmoins tournant la tête vers lui quand il attrape mon poignet, encore légèrement sensible suite à une précédente rencontre avec une brique dont il n'est pas censé avoir connaissance. Le corps répond avec l'instinct de celui qui a été trop récemment attaqué par un autre et qui se défend d'un infime mouvement de recule. « Maintiens ça en place. » J'aime le voir dans ce rôle-là, ça lui va bien. Je pourrais peut-être tenter de lui faire croire que je suis venu là à propos pour le voir s'occuper de moi et profiter des bons soins de mon grand-frère plutôt que d'un autre infirmier inconnu de Göteborg. Mais je ne suis pas certain qu'il soit tellement disposer à écouter mes blagues ce soir. Au vu du regard toujours aussi soucieux qu'il m'adresse, baguette allumée devant mes yeux. « Comment tu te sens? » Merveilleusement bien, c'est ce que j'aurais envie de répondre, mais l'éclat trop brûlant de la lumière qu'il fait danser devant mes yeux me donnent presque le tournis, ou la nausée, ou les deux à fois, et je crois que ça suffit à faire taire mes envies de faire des blagues sur tout ça. « Perplexe. » Je lève un sourcil circonspect avant de m'essuyer les yeux encore gênés par la lumière d'un revers de manche du la main sensée garder la serviette plaquée sur un coin de tête. A peine je m'en rends compte, que la serviette se replace là où elle devrait être dans un léger grognement qui roule dans ma gorge. « J'ai connu mieux. » Une nouvelle grimace perce sur mes lèvres tandis que je plonge dans son regard. Avec lui, souvent c'est plus simple qu'avec les autres. Plus facile de faire tomber le masque de l'auror trop habitué à prendre des coups. Une légère flamme de lassitude perce dans mes iris avant de s'éteindre, rapidement étouffée par la culpabilité de lui faire subir des inquiétudes injustifiées. « A la base, c'est l'hôpital que je visais, mais va savoir comment je me suis retrouvé ici. J'ai transplané trois fois avant de me résigner à venir toquer. J'ai les pensées un peu embrumées. L'impression de tenir un magnifico guayabo . » Machinalement, la main gauche veut aller gratter la barbe, mais je retiens le geste au dernier moment, resserrant plutôt ma pression contre la blessure. Le lézard, qui a terminé son exploration physique, en profite pour courir le long de mon bras et se poser sur la main fautive. « Tu devrais lui montrer ton dos. C'est pas très joli. Je dirais un Diffindo, centré sur un élément en particulier. » Long frisson qui roule dans la colonne vertébrale. Le sourire se fige, tremble légèrement, avant de s'effacer totalement. Mes mâchoires se serrent sous la pression mentale qui s'exerce sous les insinuations de ma fylgia. Je n'ai pas besoin de plus de commentaire pour deviner à quel élément il fait allusion, et cette perspective annonce trop de conséquences en chaîne pour que je puisse m'y pencher dans l'immédiat. « Mjöll, des traces de... » « Non. » Sa réponse claque comme un coup de langue sec et mes sourcils se froncent dans un excès de réflexion qui ne fait toujours pas sens. Un message envoyé par la Mano ? Javier ? Gacha en personne ? Non, si ça avait été lui, le message aurait été plus clair, plus marquant. Javier alors ? Tout en songeant aux possibilités, je me défais le plus naturellement possible de ma veste, sous un déferlement de douleurs diverses qui viennent faire rouler d'autre grognements dans ma gorge sans que je songe une seconde à chercher l'aide d'Andres. « Tu as une autre serviette sous la main ? Je crois bien que ça coule un peu derrière aussi. » J'ai nettement conscience de lui apporter que des questions et une atmosphère lourde au lieu de réponse simple et d'une soirée détente. Alors je tente de retrouver un éclat de sourire derrière l'écran d'obscurité qui s'est emparé de mon regard orageux. « Pour ta question de toute à l'heure, j'étais en mission c'est tout, j'ai dû respirer des vapeurs de potions de confusion je crois bien. Ou alors c'est le coup sur la tête ? Je suis tombé de balai. D'un tout petit peu haut. Après tout c'est toi l'expert et moi j'ai plus que des fragments de mémoire flou sur tout ça. » Je ricane doucement, faussement amusé, en réalité très perdu, avec la sensation de mener une conversation étrangement décousue.



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A LIGHT HOUSE IN A THICK NIGHT

3 mars 2023 | Ríkrfjǫrðr | @Magni Hammarskjöld


CW: sang, blessures, anxiété, procédures médicales

Le cœur d’Andres sauta un battement lorsque son frère avoua avoir transplanné, et il faillit perdre pied lorsqu’il ajouta trois fois. Blessure à la tête et transplannage ne faisaient jamais bon ménage. L’inquiétude de l’infirmier se changea en une colère de grand frère. “Si tu étais pas déjà aussi amoché je te donnerais une nouvelle raison d’être confus.” siffla Andres alors qu’il soulevait délicatement la serviette pour observer la blessure, étirant le cou pour laisser plus de place à la lumière. Son éclairage de cuisine n’était pas conçu pour ce genre d'auscultation.

“Tu devrais lui montrer ton dos. C'est pas très joli. Je dirais un Diffindo, centré sur un élément en particulier.”
“Son dos?” répéta Andres, ses yeux passant de la fylgia à son propriétaire. La gorge de l’homme se resserra. Il n’eut pas besoin d’ordonner quoique ce soit que déjà son frère s’activait à retirer sa veste. Andres, d’un coup de baguette, dévissa le dossier de la chaise pour se permettre un meilleur accès, envoyant les morceaux de bois valser au fond de la pièce, sans réelle pensée pour son mobilier.

L’ainé Hammarskjöld jeta un coup d'œil au regard de son frère, alors que celui-ci tentait d’alléger la situation avec un éclat de rire que Andres ne reconnaissait pas, une histoire de mission qu’Andres n’écouta qu’à moitié. Magni était en mauvais état. Sur la table, Pax rodait entre les serviettes propres comme un animal en cage, son regard fixé sur celui de son sorcier. “Andres.” Interpellation sèche, sans appel, que seul le sorcier pouvait comprendre. Elle savait ce qui se préparait.

“J’ai besoin d’onguents pour tes plaies. Et une potion pour stabiliser ton état. Reste assis.” déclara Andres avec fermeté, en contrôle de la situation. Alors que sa fylgia s’apprêtait à descendre de la table pour le suivre, le sorcier l’arrêta dans sa lancée. “Non, tu restes avec lui. J’ai besoin que tu gardes un oeil sur son état.”
L’ancien sergent se pressa jusqu’à la salle de bain en ignorant les battements de queue de Paxamena, ouvrant armoires et pharmacies à la recherche de tous les items médicaux accumulés au fil des ans.

“Où sont tes confrères, tes consoeurs?” demanda Andres, haussant la voix pour qu’elle porte jusqu’à Magni dans la pièce d’à côté. “Il n’y a personne pour veiller à ce que tout le monde rentre à bon port?” Même si les accusations trahissaient sa colère, ses paroles étaient calmes et vides, un vieux truc appris à Sindri Sjukhus, une conversation active pour garder les patients apaisés, mais aussi réveillés. “Vous êtes en équipe pour une raison.”

Alors que son ton était détendu et contrôlée, ses mains, elles, parcouraient les ingrédients en pots avec une frénésie anxieuse. L’homme avait bandages et aspirines, mais il n’était pas équipé pour traiter des blessures par sorts, des commotions cérébrales, des aurors en service. C’était le travail d’un département hospitalier complet. Il n’était pas suffisant, pas lorsque c’était son petit frère qui était en jeu.

Entraîné à garder un air stoïque malgré la gravité des blessures de ses patients, Andres était réputé pour sa capacité à réconforter les angoisses et calmer les esprits même lorsque la quantité de sang au sol avait de quoi effrayer les médicomages. Il était un grand frère, un père et un époux qui avait appris l’art du réconfort en dépit de la vie dont il avait hérité.

Mais peut-être était-ce l’âge qui rongeait son assurance, ou les dernières années difficiles, Andres avait de plus en plus de mal à se rassurer lui-même, lorsqu’il était question de ses proches. La guérison périlleuse de Vigga, l’indépendance de Thora, et finalement Magni et son fils… Andres ne pouvait pas supporter l’idée de perdre, la pression venant souvent l’affecter sous forme de peur anxieuse.

Profitant de sa position à l’abri des regards, Andres agrippa les bords de l’évier, avalant une bouffée d’air saccadée. Il devait se raisonner, il ne pouvait pas se permettre de paniquer, il avait du travail. Une grande inspiration. Une expiration.
Deux ou trois clignements des paupières.

Il serra les dents, s’empara d’une paire de gants et d’une panoplie de pots entamés avant de revenir au chevet de son frère. “Je n’ai pas tout ce qu’il faut pour te traiter ici. À peine de quoi te stabiliser, vraiment. Il faudra que tu sois vu par un médicomage.” déclara-t-il avec un sang-froid et professionnalisme impeccable, camouflant sa propre angoisse momentanée avec l’aise qui n’est acquise qu’avec l’expérience.

Il ajouta ses trouvailles à la table jonchée de serviettes. Sa fylgia changea de forme une nouvelle fois, libérant la surface de travail pour s'envoler jusqu'à l'épaule de son sorcier. D’une main habile, il changea la serviette imbibée de sang que Magni maintenait toujours sur son front pour une propre. “Continue de maintenir la pression là-dessus.” Il dévissa une petite bouteille en vitre, quémandant l'autre main de son frère. “Et bois ça.” ordonna-t-il en lui tendant le flacon. “Ça devrait contrer les effets de potion de confusion si c’est ce dont tu souffres. Je n’ai rien pour soigner une commotion à cause d’une chute, alors on va souhaiter que ce soit la première option.” Il lui offrit une seconde bouteille. “Et ça. C’est un antidouleur, ça devrait aider.”
Il s’assura que son frère vide les deux contenants avec un hochement d’approbation, avant de se positionner dans son dos.

“Voyant les grimaces que tu as tiré en retirant ta veste, je vais m’occuper de t’enlever ton chandail.” Celui-ci était déjà taché et lacéré par le sort qui l’avait frappé. Andres posa la pointe de sa baguette sur l’épaule de Magni. Silencieusement, le tissu devint gazeux, s’évaporant dans l’air aussi délicatement qu’un filet de vapeur.
“J’espère que tu n'y tenais pas trop.”

La vision du tatouage serra la gorge d’Andres. “Depuis quand les aurors se déplacent à balais?” se força-t-il à demander, alors qu’il imbibait une serviette avec de l’alcool.
Magni Hammarskjöld
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@Andres Hammarskjöld | 03 mars 2023 - Fin de soirée - Ríkrfjǫrðr



Sous les regards inquisiteurs et inquiet d'Andres, sous ses gestes précis et délicat, je me laisse entièrement aller. Les muscles se relâchent et la pression retombe petit à petit dans cette cuisine douce et silencieuse. Ce port aux eaux calmes et à l'ambiance chaleureuse d'un foyer. Sous les soucis qui grondent dans sa voix, les serments qu'il fait à son idiot de petit frère qui n'a pas réfléchi une seule seconde à la dangerosité de transplaner, trois fois, malgré une plaie manifeste à la tête, je sens la culpabilité qui déploie ses branches. Pourquoi je ne passe pas le voir ici plus souvent ? Et pourquoi, quand je le fais, c'est ouvert de tous les côtés avec rien d'autre à offrir que des gouttes de sang. Les sourires amusés me servent d'excuse pour ne pas laisser paraître que je me trouve foutrement décevant comme adelphe ce soir.
« J’ai besoin d’onguents pour tes plaies. Et une potion pour stabiliser ton état. Reste assis. » Sa voix me tire de mes réflexions sporadiques et je tente de focaliser mon regard flou sur sa silhouette. Les paupières papillonnent fébrilement et les iris cherchent à peine à s'illuminer d'un quelconque éclat. A dire vrai c'est plutôt une certaine lourdeur qui engourdi mes yeux et la tentation de les fermer quelques secondes me chatouille. Je ne devrais pas, pourtant. Malgré les brumes de mon esprit je garde quelques réflexes et je sais pertinemment que je dois rester éveillé. Tant que les soins ne sont pas finis. Je dois rester conscient et lui raconter comment j'ai fini dans cet état. N'est-ce pas ce qu'il m'a demandé toute à l'heure ? Il est parti avant que j'ai eu le temps de répondre il me semble. Non ? Je fronce les sourcils, mes dents mordent l'intérieur de la joue sous l'effort mental du cerveau qui essaye de remonter les fils mais ne trouve que des sections coupées. Marica. Ça sent mauvais cette histoire. Je ne suis pas qu'un manche de marteau, je connais bien les commotions et les symptômes, et tout pointe dans cette direction. Les nausées qui me donnent l'illusion qu'Andres a déménagé sa maison sur un bateau en pleine mer, la difficulté à remonter le fil d'une conversation simple, ma perte de repère temporels et les souvenirs flous des dernières heures. Beaucoup trop d'indices pour une seule et même tête blessée.

« Où sont tes confrères, tes consoeurs ? » Je sursaute sous l'éclat de sa voix lointaine qui résonne jusqu'à moi. Mes yeux se rouvrent, et je manque de tomber de mon tabouret dans la décharge musculaire du corps qui se rend compte qu'il était en train de s'engourdir. Mes mains agrippent le bord de la table, un éclair de douleur traverse mon dos de part en part me forçant à serrer les dents dans un grognement. La respiration s'emballe légèrement, et je tente d'en reprendre le contrôle avant le retour d'Andres tout en jetant un regard en coin à sa fylgia qui m'observe la queue battante. « Il n’y a personne pour veiller à ce que tout le monde rentre à bon port ? Vous êtes en équipe pour une raison. » Je grogne rapidement une réponse inaudible avant de me redresser sur mon assise, qui était bien une chaise dans ma mémoire ? Avec un dossier ? Mais où passé celui-ci ? Que gonorrea de mierda. Mon regard croise à nouveau celui de Paxamena comme pour y chercher des réponses avant de hausser les épaules et de remettre machinalement le tissu contre ma tempe. J'ai vaguement conscience que ce geste réveille une multitude de piqûres acides dans mes veines. « Mes derniers souvenirs c'est Pavlov qui se moque de toi et te dis qu'il veut bien se porter volontaire pour rentrer dormir avec toi pour être sûr que tu t'accorde une vraie nuit. » Ce souvenir, assez vif dans ma mémoire également fait naître un sourire narquois sur mes lèvres. Il avait l'air sérieux, et il l'est toujours dans ces propositions-là. Malgré le ton railleur, le soucis de mon coéquipier du jour était sincère. Il faut dire qu'il est aux premières loges de ma lente descente mentale depuis le refus de Markus et mes conneries de sentiments avoués. Cela ne fait que quelques jours, deux semaines, et pourtant les cernes qui creusent mes yeux sont déjà trop sombres pour n'être que les conséquences des heures supplémentaires que j'enchaîne pour fuir une réalité qui m'étouffe. Markus qui ne m'accorde plus sa sincérité, qui rejette mes invitations. Markus qui rit avec moi, vit en face de moi, mais qui ne me touche plus, ne croise plus mon regard. Moi qui joue le même rôle, la même partition discordante dans un fracas de pierres qui s'effondrent. Une montagne d'amitié, plus de trente années en perditions. A cause de moi et mes foutus incapacités à gérer mes émotions. « Alors on se reparle maintenant ? - J'te fais la conversation pour que tu restes conscient vu que visiblement t'y arrives pas tout seul. » La langue froide claque contre mon cou. Une fausse rancœur qui ne traduit que son inquiétude. La tête du lézard se colle à la peau fine, dans le creux formé par l'omoplate, et s'y roule en boule.

« Je n’ai pas tout ce qu’il faut pour te traiter ici. À peine de quoi te stabiliser, vraiment. Il faudra que tu sois vu par un médicomage. » Andres revient tandis que je suis plongé dans mes souvenirs avec une force qui se lit sur mon visage. J'essaie, vraiment, de remonter jusqu'aux dernières bribes d'images, et les noirs omniprésents m’oppressent bien plus que les douleurs physiques qui irradie mon nerfs. « Continue de maintenir la pression là-dessus. Et bois ça. Ça devrait contrer les effets de potion de confusion si c’est ce dont tu souffres. Je n’ai rien pour soigner une commotion à cause d’une chute, alors on va souhaiter que ce soit la première option. » Docilement j'attrape les différents objets qu'il me tend sans songer à protester. Andres n'est pas n'importe quel autre soignant, et nous ne sommes pas dans les salles de consultation de l'hôpital, un double facteur qui contribue à me rendre bien plus coopératif qu'en de nombreuses autres occasions. Je regarde néanmoins la potion avec un air suspicieux, un rictus de dégoût et une lueur acide dans le regard. Je me force néanmoins à la boire dans un frisson, insultant mentalement mes stupides angoisses paranoïaques qui refusent de se défaire de leurs traumatismes. Machinalement j'attrape la deuxième potion tendue, le fameux anti-douleur que je ne connais que trop bien. Avec les mêmes rictus que précédemment, j'avale le contenu dans un grognement digne de l'ours Mjöll avant de pousser un soupir agacé. « Voyant les grimaces que tu as tiré en retirant ta veste, je vais m’occuper de t’enlever ton chandail. » Je ricane légèrement et Andres fait disparaitre mon vêtements d'un coup de baguette sans plus de cérémonie, dévoilant ma peau nue et probablement bien amochée à ses yeux d'experts. « J’espère que tu n'y tenais pas trop. » Heureusement non, les seuls vêtements qui me tiennent à cœur sont mes vestes de cuir, et savoir que celle qui traine au sol doit être dans un état lamentable suffit à me rendre le cœur. « Depuis quand les aurors se déplacent à balais? » Je hausse les épaules dans une grimace de douleur, les inquiétudes de l'ancien militaire en lui sont touchantes, et légèrement amusantes. A croire qu'il n'a jamais pris de risque sur son propre balai quand il était dans l'armée de l'air. « Ok, stop sur les questions je vais essayer de les refaire dans l'ordre. » Mon ton est rieur mais mon front soucieux. Je me donne des airs de joueur de Quidditch qui veut balayer d'un revers de main une rencontre un peu trop frontale avec cognard. Mais en réalité je sens déjà que le test ne sera pas concluant car j'ai l'impression d'avoir oublié les trois quart de ses questions. « Hum....J'étais avec Pavlov on formait la dernière équipe pour fermer l'intervention. J'espère d'ailleurs que lui a pu rentrer au bureau. » Une ride d'inquiétude vient barrer mon front alors qu'une fumée noire d'alerte encrasse mes pensées. Et si lui aussi c'était retrouvé pris dans ce dernier assaut venu de nulle part ? « On devait transplaner ensemble. Mais j'ai voulu récupérer les restes de mon balai et il est parti avant moi. » Un éclair déchire ma mémoire, je revois sa claque sur mon dos encore entier, sa fameuse phrase qui claque dans le silence retrouvé de la nuit avant le craquement de son transplanage. On avait vérifié, il n'y avait plus personne. Ma mâchoire se contracte avant que je ne reprenne la parole d'une voix qui tente de se faire plus moqueuse et moins emprunte d'inquiétude. « Je me déplace pas à balai tu sais bien que je préfère la moto. Mais même si j'ai pas fais carrière comme toi, Sergent, j'ai encore quelques aisances que mes collègues n'ont pas en combat sur balai. Je me coltine souvent ma surveillance aérienne dans des interventions difficiles. Bon, soyons honnête, c'est souvent moi qui demande à avoir ce rôle. » Est-ce qu'Andres a conscience que cette fameuse carrière non réalisée a toujours été une pointe d'amertume dans mon parcours ? Un regret de jeunesse de n'avoir pas été capable de trouver les ressources nécessaire pour le sérieux de l'armée ? Je n'en sais rien. Peut-être pas. Ce n'est pas quelque chose dont je parle souvent. Je ne parle pas souvent, de mes échecs. Je suis bien plus habile à enfermer mes deuils sous les couches de glace de mon âme, qu'à les porter en drapeau claquant au vent. « Et...C'est tout ? Non. Il y avait une autre question. Si j'ai transplané ? Ou j'ai déjà répondu ? » J'enchaîne mes interrogations, questionnant ma propre mémoire qui me file entre les doigts sans parvenir à situer avec précision où je me suis arrêté dans ses interrogations. « Peut-être bien que la commotion est une option à considérer avec sérieux...J'irai à l'hôpital demain matin...» La perspective me réjouit autant que le son agacé de ma voix le laisse supposer. Sans doute que sans cette composante-là, je me serai économisé un énième passage devant les médicomages. Le dernier remonte à moins d'un mois, et l'idée de devoir déjà y retourner m'exaspère. « T'aurais pas un truc à boire pour faire passer le goût des potions ? Un tinto ? Una pola ? O un vaso de guaro ? » Je marmonne avec un reste de sourire narquois dans la voix, tout en serrant les dents de plus en plus sous les douleurs qui flambent de toute part prenant la place laissée par l'adrénaline en chute libre. Je commence doucement à espérer que la potion anti-douleur ne tarde pas trop à faire effet.



traduction:



Although I felt like giving up It's not the road I chose
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