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The feel of danger lies in details | Kai
2 participants
Magni Hammarskjöld
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GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden

The feel of danger lies in details

@Kai Blumenthal  | 8 février 2023 - Après-midi


Défait de mes lunettes déposées sur le bureau de Prince, j'ai conscience de laisser passer encore plus d'électricité dans mes regards aux collègues que je croise en sortant du bureau ouvert des aurors. Une seule remarque fuse, une tentative de Pavlov de souligner une espérance de mieux, une tentative de drapeau blanc. La dureté de l'œil qui lui répond suffit à le faire pâlir. Désolé parce mais c'est pas le moment. Sous l'afflux d'exaspération qui tourbillonne je souffle un coup avant de secouer la tête et de traverser le couloir sans un regard en arrière. On verra pour les excuses plus tard, un autre jour. Le mois prochain peut-être vu comment les choses se présentent. Vu que Markus continue de pointer aux absents, brandissant ses stupides excuses professorales pour justifier son hibernation obstinée à Durmstrang. Je chasse ces idées de côté, peu m'importe qu'il préfère la compagnie de ses collègues que la mienne. Ce n'est pas comme si j'avais besoin que de lui pour penser à autre chose qu'à ma dernière excursion en Colombie. Que j'aime ce pays, mais qu'il est plein de foutus problème. Quand est-ce que je pourrais espérer y retourner sans craindre de tomber dans un traquenard ou de voir surgir quelques fantômes.  Arrivé devant le bureau du directeur, je m'arrête face à la porte, plongé dans des réflexions pleine d'hésitations. Je sais que je dois parler à mon supérieur de cette interrogatoire qui arrive, parce que ce n'est pas rien de recevoir une délégation étrangère dans ses bureaux. Pour des questions géopolitiques évidentes, mais aussi pour le mettre au courant des nombreux sous-textes qui alourdissent cette simple convocation. Une enquête interne ce n'est jamais une mince affaire, encore moins quand le convoqué n'est pas certain d'en comprendre la nécessité. Comme à chaque fois, mon rapport de ma mission exceptionnelle de janvier laissé aux anciens collègues était plus que complet. Je n'avais rien omis, pas même la lettre de Javier et notre entrevue musclée. Parce que les informations de sa complaisance envers la Mano Mara découlaient aussi de notre discussion, je ne pouvais pas passer à côté. En somme, ils ont déjà mon témoignage complet, je ne sais pas ce qu'ils attendent de plus de cet échange, et c'est là tout le problème. S'ils ont déjà décidé de me rendre coupable de quoi que ce soit, il existe peu de choses qui seraient capables de les empêcher de le faire. A part Blumenthal, peut-être. Mes relations avec le directeur du département sont en général assez limitées, parce que je passe sûrement plus de temps à l'exaspérer qu'autre chose, pourtant si on en croit Markus, l'homme derrière est charmant, drôle, et même du genre de qui il est capable de tomber amoureux. L'information non sollicitée rejaillit involontairement dans un flash mental qui vient vibrer en éclair sombre dans mon regard. Si la porte avait eu des yeux, elle se serait pris une décharge brûlante dans le fond des iris.  

Je toque enfin après avoir tenté de redonner des traits moins froncés à mon visage en le frottant entre mes mains. Je devrais attendre une réponse avant d'ouvrir son battant, mais je suis pas tellement de ceux qui restent poliment devant une porte en bois après m'être annoncé. D'un mouvement sec de poignet j'entre, le regard toujours aussi électrique que ces derniers jours, les cernes trop parlantes, et une légère grimace de souffrance sur les lèvres quand un résidu de douleur costale s'étire en même temps que mon bras accroché à la poignée.  « Désolé de déranger, j'ai un truc important pour toi. » Je fais un effort notoire pour articuler au-delà des simples grognements vague compréhensibles qui sortent de ma bouche et je m'approche du bureau d'un pas raide et rapide avant  de claquer trop violemment la lettre sur son bureau, face à lui, sans prendre conscience immédiatement qu'elle est entièrement rédigée en espagnol.  « Je suis parti trois semaines en mission en Colombie en janvier. Je t'apprends rien tu as signé les autorisations. Je sais pas si tu as lu mon rapport, mais je me suis retrouvé à cogner un gars. Pour des raisons principalement professionnelles. » Son rôle d'ancien co-équipier joue largement en faveur de cette hypothèse et permet de mettre de côté les autres raisons moins justifiables aux yeux de l'autorité.  « Visiblement le type en question a disparu depuis. Ils viennent m'interroger à ce sujet. Je te laisse lire les détails par toi-même. » Je croise les bras sur mon torse, avant que Mjöll ne se faufile entre les boucles sombres pour venir se loger tout contre mon oreille.  « T'as oublié de traduire tête d'enclume. » Je grogne cette fois, pour de bon, décroissant des bras agacé par ce contretemps. Je pose ma baguette sur le parchemin, connaissent déjà le contenu de la lettre par cœur pour l'avoir lu et relu dans tous les sens depuis son arrivée plus tôt dans l'après-midi, le sortilège de traduction s'active rapidement, puisant dans mes connaissances pour traduire les quelques lignes. Quelques formules de politesse conventionnelle, le motif de l'interrogatoire, les noms des agents missionnés pour le mener, la date et l'heure : le 23 février à 21h30 heure scandinave. Cette fois je le laisse prendre connaissance de la lettre par lui-même avant de recroiser mes bras dans un regard perçant, avant de marmonner entre mes lèvres d'une voix d'orage : « Ça fait aucun sens qu'ils viennent jusque-là pour ça. Pas si tard en soirée. » Mjöll, comme à son habitude, ne pas résisté à l'envie d'aller vérifier le contenu de ma traduction et en quelques secondes, il a rejoint le parchemin sur le bureau du directeur, trait bleu qui parcourt les lignes d'encre d'un air satisfait. « Bon après le type en question c'est un ancien co-équipier passé dans le programme de protection des témoins. Mais c'est lui qui m'a recontacté récemment. J'y suis pour rien s'il a voulu rompre tout seul les clauses du contrat. » Peut-être que ma hargne contre Javier transparait un peu trop nettement dans les plis de mon visage qui n'en finissent plus de se froncer. De toute façon, cette histoire entière n'est qu'un merdier. Et je suis pas totalement certains d'avoir envie que Blumenthal entendent parler de tous les détails.




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Kai Blumenthal
Kai Blumenthal
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Absorbé par la lecture d’une lettre de Max arrivée un peu plus tôt dans l’après-midi, Kai caresse d’une main distraite le flanc de sa fylgia. Cette dernière profite allègrement des heures qu’il passe assis à son bureau pour s’octroyer la place sur ses genoux, d’ordinaire réservée à Mittens. Et le fait qu’elle soit bien plus grosse et que la moitié de son corps pende dans le vide ne semble pas la gêner.
Il tique légèrement en voyant la porte s’ouvrir brusquement, avant même qu’il puisse donner la permission d’entrer, mais il ne dit rien. Heureusement pour Magni, il a déjà fini ses tâches urgentes de la journée. Ismeria gronde, fidèle à elle-même, avant de se lever d’un bond pour aller se cacher derrière le fauteuil de son sorcier.
« Désolé de déranger, j'ai un truc important pour toi. » L’Auror a les yeux creusés de cernes et les traits crispés. Kai commence à le connaître, quoi qu’il ait à lui dire, ça ne peut rien augurer de bon.
« Je suis parti trois semaines en mission en Colombie en janvier. Je t'apprends rien tu as signé les autorisations. Je sais pas si tu as lu mon rapport, mais je me suis retrouvé à cogner un gars. Pour des raisons principalement professionnelles. »
Il ne s’empare pas immédiatement du parchemin que Magni laisse tomber devant lui, plongé dans ses réflexions. Il a effectivement lu ledit rapport et, même s’il a toujours quelques doutes sur le côté professionnel de la démarche de son agent, il lui fait assez confiance pour ne pas remettre en question sa version des faits. Mais il a toujours le sentiment diffus que quelque chose lui échappe, dans cette affaire.
« Visiblement le type en question a disparu depuis. Ils viennent m'interroger à ce sujet. Je te laisse lire les détails par toi-même. »
Kai retient à peine un soupir d’exaspération. Évidemment. Il a bien choisi son moment pour disparaître des radars. Et Magni pour régler ses comptes.
« T'as oublié de traduire tête d'enclume. » L’ombre d’un sourire se dessine au coin des lèvres du directeur, tandis qu’Ismeria ricane quelque part sous le bureau. La baguette de Magni posée sur le parchemin, il attend que le texte se transforme et retrouve des accents plus familiers.
« Ça fait aucun sens qu'ils viennent jusque-là pour ça. Pas si tard en soirée. » Grogne-t-il, tandis que son supérieur parcourt rapidement le courrier en fronçant les sourcils. Des délégations étrangères, iels en ont déjà reçues des dizaines, ce n’est pas un souci. Mais jamais dans de telles circonstances. Jamais aussi tard. Ce qu’il a sous les yeux lui laisse un mauvais pressentiment.
« Bon après le type en question c'est un ancien co-équipier passé dans le programme de protection des témoins. Mais c'est lui qui m'a recontacté récemment. J'y suis pour rien s'il a voulu rompre tout seul les clauses du contrat. » Le dégoût de Magni envers son ancien collègue transparaît clairement.
« Est-ce qu’il y a autre chose dont je devrais être au courant ? » Demande-t-il, après un moment de réflexion. N’importe quel détail supplémentaire qui pourrait leur donner l’avantage, au cas où l’issue de l’interrogatoire n’irait pas dans leur sens.
« Qu’est-ce que tu attends de moi ? Est-ce que tu veux que j’intervienne ? » Pas qu’il ait particulièrement envie de se mettre le Bureau des Aurors colombien à dos, mais il le fera si nécessaire.




healed wounds
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Magni Hammarskjöld
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@Kai Blumenthal  | 8 février 2023 - Après-midi


Blumenthal reste calme malgré le ton de mes phrases, l'énervement de mes gestes et l'impertinence de mon interruption dans son bureau. Une capacité remarquable que je ne peux que lui envier. Il est certain qu'à sa place je n'aurais pas été en mesure de déployer un tel masque de réflexion paisible. Mais je ne suis pas à sa place, probablement même que je le ne serai jamais. Je n'y aspire pas, et je ferai un responsable terriblement grincheux. Seule sa Fylgia manifeste quelques émotions plus vives, son grognement désapprobateur à mon entrée dans la pièce, puis la moquerie liée à la remarque de Mjöll. Un rire narquois que j'aurais accepté de lui concéder en temps normal mais pas aujourd'hui, pas cette semaine. Le seul sentiment qui avait jaillit en réponse avait été l'agacement, vite remplacé par la nervosité générale liée aux raisons de ma présence dans le bureau de directeur du département. Des raisons qui nécessitent des explications que je n'ai pas envie de donner. Des zones d'ombres que je n'ai pas envie d'exposer à un homme tel que lui. Lui servir mes erreurs, mes failles, mes putains de faiblesses sur un plateau, n'était pas dans mes objectifs de la nouvelle année. Cette histoire de la Mano Mara ne devait être qu'une réussite glorieuse dans ma carrière, une belle affaire pour justifier mes compétences d'auror et rester auréolée de cette douce lueur du succès. Elle ne devait pas venir ombrager mon quotidien ici. Elle n'aurait pas dû retrouver ma trace pour ternir mon image auprès de mes collègues et surtout pas auprès de Blumenthal. Mais quand il pose enfin sa première question après avoir détaillé la lettre d'un air sombre, je comprends que je ne vais pas avoir le choix que de détailler un peu plus : « Est-ce qu’il y a autre chose dont je devrais être au courant ? » Avec une vitesse prodigieuse, l'esprit tente de faire un tri entre les détails importants et ceux sur lesquels je peux passer sans que cela préjudiciable. L'exercice est difficile, parce que je n'ai aucune idée de ce que les colombiens cherchent à savoir ou à me faire dire lors de cette interrogatoire. L'idéal serait de tout lui dire, évidemment, mais n'est-ce pas le principe même d'un idéal ? D'être inatteignable ? « Qu’est-ce que tu attends de moi ? Est-ce que tu veux que j’intervienne ? » La deuxième question est plus simple mais tout aussi floue dans la réponse que je souhaite lui donner. Je ne sais pas réellement moi-même ce que j'aurais besoin qu'il fasse. Une partie lasse aurait presque envie de demander qu'il trouve le moyen de me soustraire à cette réouverture de l'affaire et de mon implication dedans. Là aussi, idéal utopique.
Mes yeux se font plus sombres et les menaces orageuses se muent lentement en ténèbres froides. Les dents mordillent nerveusement l'intérieur de la joue, les vras se décroisent et l'une des mains glissent dans les cheveux tirant avec un reste de pointe sensible sur un nerf costale qui a plus de mal que les autres à se défaire de toute mémoire du traumatisme physique, si bien qu'inconsciemment l'autre main vient frotter les côtes. Trop de gestes distraits emprunt d'un homme qui hésite, cherche les détails à sortir de sa mémoire, tangue, pesant les pours et les contres. « J'ai pas envie qu'ils se permettent de m'embarquer après l'interrogatoire si c'est leur objectif final. » La main qui se balade toujours sans parvenir à trouver le calme de se poser simplement le long du corps est partie gratter la barbe sur la mâchoire. « Je connais bien leurs méthodes, venir aussi tard interroger un type dont ils ont déjà la déposition, c'est pas pour lui demander une lecture contée de ses aventures, mais bien pour avoir le champ libre d'agir comme ils veulent sans trop de témoin. Si t'es là ils oseront moins facilement m'embarquer sans les papiers officiels signés. S'en prendre à moi ça leur poserait pas de problème vu ma double nationalité, mais toi ce serait une autre histoire. » Finalement je m'avance d'un geste brusque pour m'installer sur une des chaises en face du bureau de Kai, dardant sur lui un regard farouche, presque défiant. Le lézard profite de ma proximité pour courir depuis le bureau vers ma chaussure et remonter jusqu'à mon cou. « Quant aux détails...il y en a trop. Une foutue histoire à dormir debout et je suis pas là pour te faire perdre ton temps. » Et j'ai pas envie de baisser trop loin dans son estime. « Je te fais quand même un rapide tour d'horizon pour t'aider à saisir le contexte. Javier était mon coéquipier d'infiltration dans la Mano Mara, un des gangs de trafiquants de Bogota le plus importants qui sévissait il y a une dizaine d'années avant qu'on le démantèle. Lui et moi ça a jamais été la grande entente, je l'ai rapidement soupçonné de jouer double jeu mais ça fonctionnait quand même pas trop mal jusqu'à ce que sa couverture soit mise à mal et qu'il soit envoyé dans le programme de protection des témoins. Puis Manolo Gacha, le chef du gang, et une bonne partie de son équipe ont été arrêté. Dossier clos. Sauf que fin décembre Gacha tente une évasion, Javier me contacte, je retourne là-bas, je comprends que c'est lui qui a repris les commandes du gang et ce cabrón m'avoue qu'il a vendu des infos personnelles sur moi à Manolo à l'époque pour sauver ses fesses. » Un éclair de haine traverse mon regard et se fiche dans les yeux bleus de mon interlocuteur. J'ai conscience que la seule chose qui ne figure pas dans mon rapport sont ces fameuses informations personnelles révélées qui ont déclenché ma rage. Dans tous les cas, cela donne un décor tout à fait charmant de planté. « A ce stade j'ai trois théories plausibles : soit c'est Javier qui essaie de sauver ses fesses une deuxième fois et veut me faire porter le chapeau. Soit c'est Gacha qui serait pas contre me régler mon compte en prison. » Une piste sérieuse, bien que très peu plaisante. J'ose même pas imaginer ce qu'il serait capable de faire si une telle occasion se présentait à lui. « Soit les aurors ont d'autres infos et ils ont trouvé que ce moyen de me les faire parvenir, ce qui est tout aussi inquiétant sur la situation générale. » Parce que ça voudrait dire que leurs courriers sont surveillés ou qu'une nouvelle taupe à infiltré le service.



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Kai Blumenthal
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« J'ai pas envie qu'ils se permettent de m'embarquer après l'interrogatoire si c'est leur objectif final, continue l’Auror, avec une nervosité qui ne fait que croître à mesure qu'il révèle les détails à son patron. Je connais bien leurs méthodes, venir aussi tard interroger un type dont ils ont déjà la déposition, c'est pas pour lui demander une lecture contée de ses aventures, mais bien pour avoir le champ libre d'agir comme ils veulent sans trop de témoin. Si t'es là ils oseront moins facilement m'embarquer sans les papiers officiels signés. S'en prendre à moi ça leur poserait pas de problème vu ma double nationalité, mais toi ce serait une autre histoire. »
Allongée sous le bureau, non loin des jambes croisées de son sorcier, Ismeria laisse échapper un nouveau grondement sourd, traduisant à la perfection ce que Kai pense de leurs méthodes. Il ne le permettra pas. Il est hors de question qu'il laisse un de ses agents se faire arrêter aussi grossièrement.
« Quant aux détails… il y en a trop. Une foutue histoire à dormir debout et je suis pas là pour te faire perdre ton temps. Je te fais quand même un rapide tour d'horizon pour t'aider à saisir le contexte. [...] »
Kai l'écoute attentivement et son visage se décompose au fur et à mesure du récit, le calme apparent laissant rapidement place à une expression de dégoût. Ce n'est pas la première fois qu'il entend parler de ce genre de problèmes, auxquels il a d’ailleurs déjà été confronté plusieurs fois au cours de sa longue carrière. Pas avec son équipe actuelle, fort heureusement.
« À ce stade j'ai trois théories plausibles : soit c'est Javier qui essaie de sauver ses fesses une deuxième fois et veut me faire porter le chapeau. Soit c'est Gacha qui serait pas contre me régler mon compte en prison. Soit les aurors ont d'autres infos et ils ont trouvé que ce moyen de me les faire parvenir, ce qui est tout aussi inquiétant sur la situation générale. »
Trois théories qui ne lui disent absolument rien qui vaille. Il a le sentiment qu’il demeure encore une part d’ombre dans cette affaire, malgré les explications de son agent. Mais il lui fait confiance, et il le connaît assez pour savoir que quoi qu’il se trame au sein de la délégation colombienne, ils n’ont aucune raison valable pour arrêter Magni.
« Je ne permettrai jamais qu'ils t’embarquent comme ça. Le ton est définitif, sans équivoque. Ça n’arrivera pas, il s’en assurera personnellement. Je serai présent, si ça peut les dissuader d’agir. »
Peu importe sa double-nationalité, Magni reste sous sa direction, et ce n'est un secret pour personne au Ministère qu'il n'hésite pas à sortir les griffes pour défendre ses ouailles. S’ils ne veulent pas la jouer fair-play et préfèrent venir magouiller en pleine nuit, soit, il sera là pour les accueillir comme il se doit. Et il est prêt à parier qu’il ne sera pas le seul Auror de l’équipe à se porter volontaire pour cette tâche.
« Ça nous laisse deux semaines pour nous préparer à toutes les éventualités. » Il croise les bras, l’air songeur. Dans le cas d’une éventuelle corruption, ils ne seront jamais trop préparés.
« Qui d’autre dans le service est au courant de leur venue ? »




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@Kai Blumenthal  | 8 février 2023 - Après-midi


Le visage de Blumenthal se décompose petit à petit et mon cœur se serre malgré moi. Son dégoût est flagrant à la fin de mes explications, et même si j'ose croire que ce sont les manigances évoquées plus que mon rôle dans cette histoire, je ne peux m'empêcher un délicat et amer sentiment de gêne de me coller au palais. Et de lancer des éclairs dans mes iris rivés sur lui, comme pour le mettre au défi, une fois de plus, de me faire la moindre réflexion. Pourtant je sais que mon supérieur n'a rien à voir avec ceux que j'ai connu auparavant, qui m'auraient sans doute dit de me démerder tout seul - au mieux. Je sais qu'il a une vraie conscience d'équipe et de déontologie qui ont grandement aidé à le placer aussi haut dans mon estime dès la première année de travail sous ses ordres. Rien à voir avec mes supérieurs précédents qui n'avaient jamais pris la peine de faire de réelle enquête concernant Ocean, par exemple. Malgré mes nombreuses demandes. Malgré la vérité qui suinte aujourd'hui à travers les masques qui s'émiettent sous la corrosion du temps. La mâchoire se contracte un peu plus malgré moi à cette idée. Est-ce que les choses auraient été différentes si ma parole avait été prise en compte à cette époque ? Si mon responsable n'avait pas balayé les accusations d'un geste de main en lançant un vague « Ahorita » significatif qui avait traduit mieux que n'importe quelle autre exclamation, le peu d'intérêt que ce décès dans l'intimité d'un de ses agents suscitait en lui. Difficile de savoir, et inutile. Ce ne sont pas les hypothèses d'un passé révolu qui m'aideront à avancer aujourd'hui. J'ai déjà trop à faire avec le retour en trombe de cette histoire dans mon présent pour avoir envie de plonger plus longtemps dans un défilement de rancœurs. Sur le bureau, le lézard s'agite, conjointement à mes émotions tumultueuses. Dans un élancement soudain, le trait bleu quitte le bureau pour venir se plaquer contre mon poignet. Peau froide contre la peau moite d'une chaleur énervée. Un contact doux, presque une caresse, qui me fait du bien malgré la tension générale de mon système nerveux. « Je ne permettrai jamais qu'ils t’embarquent comme ça. Ça n’arrivera pas, il s’en assurera personnellement. Je serai présent, si ça peut les dissuader d’agir. » Le ton est ferme, décisif et laisse entrevoir une confiance qui me rassure. Il aurait pu demander plus de détails, soulever les points d'ombres et les silences. Mais Blumenthal n'en fait rien. Il affirme, appose, soutien, énonce. Un poids dont je n'avais pas mesuré la taille se soulève de mon estomac. Je sens mes épaules se détendre sous le soulagement de cette prise de position en ma faveur. J'hoche rapidement la tête en signe de remerciement muet. « Ça nous laisse deux semaines pour nous préparer à toutes les éventualités. » Mes muscles se tendent à nouveau, deux semaines en théorie, mais en pratique non. La semaine prochaine ce sont les vacances scolaires et comme à chaque fois j'ai réussi à cumuler assez d'heures pour prendre une semaine de congés pour être avec Aren. Quelques jours de repos, refermer la bulle entre nous, retrouver sa proximité, nos habitudes, ses rires et sa présence si apaisante. Une semaine, à peine de quoi reprendre son souffle avant l'apnée jusqu'aux prochaines vacances. Une nécessité dont je n'arrive pas à me passer, malgré les questions que la récurrence pourrait soulever pour quelqu'un qui regarderait d'un peu trop près mes demande de congés. « Qui d’autre dans le service est au courant de leur venue ? » Son interrogation me prend au dépourvu, bloquant ma respiration dans la poitrine qui se gonfle. Prévenir d'autre personne de l'équipe ? Une perspective que je n'envisage pas, ou le moins possible. A l'exception de Markus, personne n'est au courant de l'ampleur de cette affaire dans ma vie. Encore moins de ses conséquences et de son influence néfaste qui refait surface. Les lèvres pincées, les mains qui grattent la mâchoire serrée, je pèse rapidement les pours et les contres, cherchant des chemins entre les mailles serrées de ce foutu panier de crabes. « Pour l'instant personne à part toi. J'ai reçu la convocation toute à l'heure et je voulais te prévenir rapidement comme je suis en congés la semaine prochaine. Markus connait les détails de cette affaire, je le tiendrai au courant. S'il revient au bureau un jour. » L'ombre d'un rictus narquois glisse au coin des lèvres, le ton se fait mauvais quand la dernière phrase claque comme un coup de tonnerre sec. Le timing est merdique, il est pris par ses obligations professorales à Durmstrang, se cache derrière ses copies et ses examens à corriger pour fuir ma présence, fuir la suite d'une discussion entamée dans un brouillard complet. Et moi je serai absent du bureau la semaine où il n'aura plus aucun prétexte pour s'absenter du Ministère. Habile contournement. Du grand Falkenberg. Le tout en lançant des défis à Prince par hibou en oubliant de répondre au mien. Sans doute que je me perds dans mes ressentiments pour pas grand chose, et que le léger silence qui s'installe recommence à se charger de l'électricité qui vibre autour de moi. Sans doute que je devrais me montrer moins énervé devant mon directeur de département. Sans doute. « Pour les autres je pensais pas leur dire. Je préfère pas impliquer plus de personne dans cette affaire de mierda. Les risques sont pas mesurables vu qu'on sait pas leurs intentions. Je refuse de mettre tout le monde en danger juste pour moi. » Si la situation devait s'envenimer, je ne pourrais pas me pardonner de les avoir mis en ligne de mire pour mon propre confort. J'ai fais l'effort de demander de l'aide cette fois-ci, ce n'est pas pour me mettre encore plus de responsabilités sur les épaules. Dans la mâchoire, les muscles se contractent par séries de trois après chaque phrase. La sensibilité douloureuse qui irradie en sourdine de ma poitrine m'agace, gonflant ma nervosité vers son paroxysme. Foutue journée. « Marica affaire de merde. » Un murmure marmonné entre des lèvres trop serrées pour laisser passer autre chose qu'un grognement digne d'un ours. Le regard jusqu'alors ardemment planté dans le regard de mon interlocuteur de détourne soudain et je me redresse d'un coup d'épaule, reprenant d'une voix plus claire : « Tu as déjà eu ça toi dans ton admirable carrière ? Des affaires qui te reviennent te faire chier même des années après ? Est-ce qu'on s'en débarrasse un jour ? » Je fixe le vide, laissant ma pensée s'emparer de mes mots sans chercher à dissimuler ma lassitude presque triste qui vient glisser au coin de mes yeux. Les souvenirs ravivés par mon excursion récente en Colombie ont bien du mal à retourner sous la glace des émotions étouffées. Des sentiments que cette convocation vient secouer avec une nouvelle intensité dont je me serai bien passé. N'importe qui pourrait admettre au vu de mes traits tirés, que les congés prévus sont plus que bienvenus.




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