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Joues rouges et longues baguettes sous le ciel étoilé (Magni)
2 participants
Fredrikke Mørk
Fredrikke Mørk
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
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La voix du lézard répond à celle de ma fylgia et si j’avais été debout, j’aurais pu voir Ashes enfoncer ses griffes dans le divan, pour résister à la tentation de se jeter sur celui qui est trop proche de son oreille : « Je comprends mieux ce que tu disais pour prendre des coups sans les rendre. C'est vrai qu'il est plutôt passif pour un gars qui aime bien casser des gueules d'ordinaire. » Et qui aime bien encore le faire, malheureusement. Ça m’emmerde et je suis si peu habitué à m’autoriser à cogner que je gère mal cette situation, même si c’est moi qui a proposé un entraînement. Les propos de l’auror me troublent et engendrent des réflexions qui me déconcentrent du combat. « Arrête avec tes allusions. Encore une fois l'humour sur tes propres délits ça prend pas avec moi. T'es pas le premier connard du genre que je croise, et à force je vais finir par penser que tu fais partie de ceux qui déversent leur haine par frustration.  » Une lueur interrogatrice valse dans mes iris clairs, avant de s’éteindre. Je ne comprends pas à quoi il fait référence. De l’humour sur mes propres délits…?  Ceux qui déversent leur haine par frustration…? Je ne parviens pas à nouer les différents éléments ensemble, surtout sous la prise de l’homme dont les muscles se sont resserrés sur mon bras.  « et viens pas me dire que je me méprends sur tes idées j'ai assez de tes regards de dégoût ces dernières années pour savoir à quoi m'en tenir.  » Je suis extrêmement perplexe, oubliant encore une fois de tenter de me libérer de ma position fâcheuse.  L'entrave se lève d'elle-même ; une douleur sourde se diffuse dans ma main, alors qu'un coup de pied l'atteint. Ma baguette roule un peu plus loin et je retiens un juron entre mes lèvres serrées, tiré de mes pensées inutiles par l'impact, qui a le mérite de me ramener dans l'action.

Je ramène ma main vers moi, ouvrant et refermant mes doigts crispés, qui n’ont assurément pas apprécié le coup, tandis que mon adversaire se redresse entièrement :   « T'as une bien piètre connaissance des réalités Mørk. J'imagine que tu as plein d'histoires sympas de vos arrestations Tveit et toi. Avec un bon dossier, les bons témoignages et ta parole en plus il fera pas long feu dans la Brigade. Ils seront trop heureux de le foutre à la porte et le donner en pâture aux agitateurs politiques.  » Peut-être bien. Je connais mal le fonctionnement interne de la Brigade, face à ce genre de cas, mais ce que j’en sais ne me donne pas confiance. Et je ne peux pas, de toute façon, dénoncer Tveit sans me dénoncer moi-même. Je l’ai arrêté du mieux que je le pouvais, depuis mon réveil, mais j’ai dû participer aux abus, avant.  Cette pensée accentue davantage ma colère, alors que je me redresse, faisant quelques pas pour récupérer ma baguette. Je dépose au passage l’orchidée sur un pot à proximité. « Toi c'est différent. Une victime ou dix ce serait pareil. C'est pas à moi de forcer leur témoignage et leurs dépôts de plaintes. » Ça me semble trop simple, de se réfugier derrière cette légalité. D’attendre les bons témoignages, les plaintes, le bon dossier. D’attendre tout court, en fait. Je ne peux rien faire contre celui que j’ai été ; mais d’autres auraient pu agir, auraient eu les moyens et la force pour le faire. Ma mâchoire se serre, alors que je me remets en position face à l’auror. Il enchaîne aussitôt par un sort, qui explose et me pousse à reculer sous l’impact. Je chancelle légèrement, sans perdre néanmoins l’équilibre, serrant plus fort ma baguette. L’autre, après avoir changé sa baguette de main, élance son poing vers mes côtes. J’agis par réflexe, sans réfléchir davantage : je me sers de mon avant-bras pour bloquer le coup. L’impact résonne, mais plus faiblement que s’il avait atteint sa cible. J’enchaîne instinctivement par un coup au niveau de son abdomen – coup tout autant bloqué. Un rictus de mépris s’étire sur mes lèvres, alors que je laisse tomber : « J’en déduis que t’as pas encore un bon dossier à mon sujet. » Vu les conseils qu’il me donne concernant Tveit, et ce qu’il dit de moi, il aurait déjà agi si c’était le cas, non?  Et je ne sais pas si cette idée me soulage ou m’agace. Quelles menaces ont fusé des lèvres de Fredrikke, pour que ses victimes n’osent pas prendre la parole ? À quel point a-t-il couvert ses traces ? Je me recule de quelques pas, pour remettre une certaine distance entre nous, ma baguette toujours serrée entre mes doigts, pointée vers lui :   « Ça doit être terriblement frustrant, de vouloir balancer quelqu’un en taule, mais d’être contraint à le voir à chaque semaine, libre d’agir. » Provoquant. Pourquoi ? Je l’ignore. Pour qu’il frappe plus fort, peut-être ? Pour que je puisse me libérer de ma propre violence, répliquer à sa hauteur, sans culpabiliser ? Ma voix est froide, animée par cette rage qui fait pulser trop rapidement mon cœur. Une rage qui ne m’appartient pas entièrement. Je sens les émotions de Fylgia, trop intenses, qui se joignent aux miennes : fureur de me voir être prêt à prendre trop de coups, frustration de me sentir hésiter, désir de se battre. Je reprends, sans sourire :   « La légalité, c’est peut-être ton fonctionnement, c’est pas le mien. Je n’attends rien d’un système qui n’a pas été foutu d’amasser assez de preuves contre moi, et qui ne m’a pas empêché de vaquer à mes occupations. » Dont des regards de dégoût, apparemment. Je repense à ses phrases, que je n’avais pas comprises. Fredrikke était dégoûté par tout le monde, je vois mal le lien entre mon allusion précédente et mes délits. Ou du moins, je le voyais mal. Parce que je songe brutalement à certains propos du journal, sur ce qui provoquait une hargne instinctive et immédiatement chez Fredrikke. Un rictus tord mes lèvres, écoeuré. Hammarskjöld a parlé de délits au pluriel. Est-ce que ce type d’intolérance dégoûtante a guidé les gestes de Fredrikke plus d’une fois ? Ma machoîre se crispe davantage, et le mépris vient valser dans mes iris bleutés. Je le hais si fort. Fredrikke. Pour tous ses crimes, que j’apprends trop graduellement, pour sa personnalité dérangée, pour son sadisme, pour ce qu’il a fait. Je me hais. Parce que je ne peux rien effacer, je ne peux pas revenir dans le passé, je ne peux pas être quelqu’un d’autre. Ma voix vacille, plus cassée, suivant le rythme de mes pensées : «  Si quelqu’un n’avait pas tenté de me tuer, y’aurait eu de nouveaux noms, et tu les récolterais patiemment, sans agir. C’était si compliqué, si je t’écoeure à ce point, de venir me défoncer pour que je ne fasse plus rien ? T’agis trop tard, Hammarskjöld. Il a gagné, qu’on le veuille ou non.» Parce qu’il n’est plus vraiment là, au fond. Il ne souffrira jamais d’aucun des sorts lancés, d’aucun des coups donnés. Il ne comprendra jamais ce qu’il a fait, ne paiera jamais véritablement ses crimes. Il ne reste que moi, et au fond, ce n’est pas totalement lui. Accepter les vengeances de ceux qui me déteste n’empêche pas qu’elles surviennent trop tard et que sans mon accident, la liste se serait allongée. Je ne remarque pas mon erreur cette fois et d’un geste sec, je tente un nouveau sort : « Impedimenta. » Je sais déjà que mon sort ne réussira pas, vu le peu d’assurance que j’y ai mis.

Dés:
Magni Hammarskjöld
Magni Hammarskjöld
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Joues rouges et longues baguettes sous le ciel étoilé

@Fredrikke Mørk  | 17 février 2023 - Soirée


Mon poing rencontre son bras plutôt que ses côtes dans une parade de sa part ce qui fait monter l'adrénaline dans mon sang annihilant la douleur provoqué par le choc. Fredrikke réplique presque aussitôt, armant son propre poing que je contre dans un même mouvement. Un court échange de coups infructueux qui électrise une pulsion de rester sur un combat manuel et d'enchaîner les passes et les crochets pour faire pleuvoir sur son corps cette rage qui bouillonne dans mes entrailles. Pas pour le plaisir de sentir la peau craquer sous mes phalanges, mais pour épancher cette frustration que son être fait naître jour après jour en moi. Je n'ai jamais été de ceux qui retiennent leurs coups derrière un sang-froid de retenu. Non, ça c'est Magnus. Moi je suis celui qui se prenait des avertissements tous les quatre matins parce qu'il avait encore déclenché une bagarre pendant le club de duel. « J’en déduis que t’as pas encore un bon dossier à mon sujet. » Mes iris dardent des éclairs sombres contre le rictus méprisant qui étire ses lèvres. Il joue un jeu dangereux le Mørk, et ma capacité à contenir mes émotions arrive à ses limites. Je sens que ces dernières ont même été poussées un peu plus que d'ordinaire au pris d'un effort mental colossal. Parce qu'il s'agit de ce connard de Mørk et je n'ai plus le droit à l'erreur avec lui. La raison puise dans l'idée de ce fameux dossier sur lui pour aspirer la force de lutter contre l'envie de l'enchaîner contre le mur de sa terrasse fleurie. Il recule, la baguette toujours pointée vers moi, et je fais de même. Un pas en arrière, jambes qui se repositionnent prêtes à repartir à l'attaque. Ma main droite reprend la baguette entre ses doigts, le bois roule trois fois contre la paume dans un mouvement nerveux automatique avant de s'arrêter, pointée vers mon adversaire de la soirée. « Ça doit être terriblement frustrant, de vouloir balancer quelqu’un en taule, mais d’être contraint à le voir à chaque semaine, libre d’agir. » Le cœur palpite, les éclairs repartent de plus belle dans mes iris et les sourcils se froncent un peu plus. Ses mots sont justes, forcément, il doit bien le savoir. Ils sont provocateurs et leur acide se répand rapidement dans mes veines, distillant une trainée de poudre dans le réseau déjà échauffé. Il faudrait que je fasse plus attention à ma respiration, que je reprenne le contrôle des fumées toxiques qui brûlent dans mon être et libérer un peu de tension pour tenir la longueur. Mais une partie de mon cerveau n'en n'a déjà plus envie. Ses allusions précédentes ont frappées durement dans mes barrières mentales. « La légalité, c’est peut-être ton fonctionnement, c’est pas le mien. Je n’attends rien d’un système qui n’a pas été foutu d’amasser assez de preuves contre moi, et qui ne m’a pas empêché de vaquer à mes occupations. » Tout mon corps se tend, le poing gauche s'est fermé sous la pression contenue. La menace gronde par tous les pores de mon être. Chaque expression corporelle est tournée vers cette tempête au bord de l'explosion. Je ne cherche même plus à la camoufler derrière un visage fermé. Les plis du front sont animés de vagues sombres, les yeux sont un ciel noir de nuages électriques et les narines palpitent sous cette colère qui couve. Je le hais à cet instant, avec toute la force de mes émotions volcaniques. Je le hais pour les phrases, justes et fausses à la fois qu'il me lance au visage avec cette expression de mépris qui ronge ses yeux. Je le hais de remettre la faute de ses crimes sur moi, sur nous, sur le système qui aurait dû l'arrêter avant. Je hais cette défense écœurante du criminel qui remet la violence qu'on lui a laissé exercer sur ses victimes. Alors que le seul coupable c'est lui. Encore une fois. Lui, lui et toujours lui. Celui qui tient la baguette. Celui qui porte les coups. Chaque fibre brûle, la raison laisse de côté toute la légalité dont il parle. Une fausse légalité d'ailleurs. Il en sait quelque chose. Et ça m'agace encore plus qu'il joue à faire semblant d'avoir oublié.  «  Si quelqu’un n’avait pas tenté de me tuer, y’aurait eu de nouveaux noms, et tu les récolterais patiemment, sans agir. C’était si compliqué, si je t’écoeure à ce point, de venir me défoncer pour que je ne fasse plus rien ? T’agis trop tard, Hammarskjöld. Il a gagné, qu’on le veuille ou non.» Ses dernières phrases me tordent le ventre. D'autres noms à récolter. Une nausée qui vient esquisser une grimace de dégoût sur mes lèvres. Il y en a tant que ça ? Des noms ? Evidemment, Markus et moi on a toujours soupçonné qu'il devait avoir d'autres victimes. On essaie toujours de les chercher, mais il cache trop bien ses crimes et c'est presque la chance qui nous a donné ceux de Prince et d'Ozymandias. Est-ce que ces autres victimes sont du même acabit ? Ou bien se situent-elles plus du côté de l'attaque légère et des humiliations ? Tout vrille dans mon crâne, ses questions, ses allégations concernant mon inaction, sa remarque sur le fait qu'il a gagné. Ce on que je n'identifie pas, qui vient se coller aux autres phrases décalées qui renforcent les points d'interrogations mais ne donnent aucune réponse. Tout vrille, tout sombre dans le gouffre du cratère qui s'ouvre dans un craquement muet. Le regard plus sombre que jamais notent le mouvement du poignet juste avant que le sort ne soit prononcé et je dévie son attaque avec une facilité déconcertante. Il ne semble pas avoir mis tant de conviction dans sa formulation, encore un détail perturbant. Mais l'ensemble de son discours a dépassé mes capacités de résilience pour que je m'attarde sur celui-ci. « Ta gueule Mørk. » La voix claque, couperet sec et rageur. La colère palpite et la magie picote l'épiderme qui tient la baguette. Il est rare que je cède aussi facilement à cette rage dévastatrice qui pulse dans mon âme hors d'un affrontement réellement dangereux. Le sort de foudre s'échappe de mes doigts, le sortilège informulé explose dans mon crâne dans un emportement que je maîtrise mal si bien que les trois éclairs qui devaient passer devant Fredrikke pour aller frapper le mur vide derrière lui m'échappent et viennent se fracasser dans un craquement sec contre le pot de rhododendron qui nécessitera désormais un peu plus d'attention qu'un simple arrosage. Tant pis. La diversion reste efficace, je profite de la seconde pendant laquelle l'attention du tireur d'élite est attirée sur le côté pour fondre sur lui. Le poing s'est fermé, baguette en travers, et frappe la mâchoire dans un nouveau craquement sec de ce tonnerre qui succède aux éclairs. Légèrement théâtral pour un Hammarskjöld, mais j'ai appris à l'être au contact d'autres sorciers. Travailler son style, trouver ses sortilèges, c'est une forme de combat comme un autre. L'effet saisissant en plus. Sans attendre que l'adversaire ait le temps d'armer ses propres poings, la main gauche attrape l'épaule et la droite frappe avec force dans le ventre, crochet sous les côtes, qui vient couper le souffle sous la pression des phalanges. Ma main qui serre l'épaule force le corps à rester debout et la baguette vient se loger entre deux côtes. « Arrête de faire comme si tu te souvenais de rien Fredrikke. Ou tu veux que je frappe plus fort encore pour te faire remonter les souvenirs de notre dernier accrochage. » Ma voix gronde contre sa tête, le souffle court racle contre ma gorge, l'envie de coups ne s'est pas atténuée, pas assouvie, elle pulse encore dans toutes les fibres de mon être. « T'en es à combien de victimes hum ? J'suis sûr que t'es le genre de connard à tenir un registre pour flatter ton égo. » La baguette s'enfonce un peu plus entre les os, creux dans la peau, et la magie s'élance une nouvelle fois sous le sortilège qui s'infiltre dans mon crâne. Ce n'est rien d'autre qu'un léger grésillement cette fois, une infime décharge électrique qui vient chatouiller son corps sous le point de pression. « Me parle pas de légalité quand c'est toi qui joue trop bien avec les règles. Ca m'aurait fait chier il y a trois ans, mais ce soir j'en ai rien à foutre de perdre ma place contre un bon cassage de ta petite gueule de con. Même si je vois pas comment tu pourrais aller pleurer chez ton supérieur cette fois. » Une nouvelle décharge électrique se déverse de ma baguette toujours logée dans ses côtes, rien de bien douloureux, mais désagréable. Au-dessus de nous, les chiffres écoulent leurs dernières soixante secondes. On a sans aucun doute pris trop de temps à discuter allongés par terre tout à l'heure, et la première manche s'étire déjà vers sa fin. « T'as vraiment aucune putain de gêne de venir porter le poids de tes conneries sur mon dos. Il est où ton honneur cabrón ? Lui aussi tu l'as oublié quelque part ? Ou c'est ton égo démesuré qui te fais parler de toi à troisième personne qui l'a étouffé ? A moins que ce soit ta technique pour pouvoir te regarder dans la glace après avoir agressé quelqu'un gratuitement dans la rue parce que tu supportais pas ses fréquentations. C'est plutôt à moi de te demander Mørk, pourquoi t'es pas venu te confronter à moi avant ce soir ? T'avais trop peur de pas être à la hauteur ? Si tu voulais tant que je te casse la gueule plus tôt, pourquoi t'es pas venu me voir avant ? Tu sais pourtant que je t'aurais fais ce plaisir sans hésiter. Alors arrête de chercher à inverser les rôles de responsabilité pour tes actes. Assume joder de bordel de merde. » Les langues se mélangent dans les insultes, et l'envie de lui casser le nez filtre comme un éclair dans mes nerfs, mais je la retiens au dernier moment. La baguette se retire de ses côtes, la main relâche l'épaule non sans le pousser en arrière, et je recule moi-même de quelques pas dans un crachement de dédain. Au-dessus de nous, les soixante seconde n'en sont plus que trente. Il a encore le temps de riposter s'il le souhaite. On peut même ne plus tenir compte du chronomètre, à ce stade-là, j'ai juste envie d'envoyer en continue mes poings dans sa chair à la recherche de quelques os à faire craquer.


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Although I felt like giving up It's not the road I chose
Fredrikke Mørk
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« Ta gueule Mørk. » Une rage visible, aux accents de ciel de tempête. Trois éclairs se fracassent contre le pot de rhododendron, m’arrachant un froncement de sourcils courroucé. Mes fleurs, les seules que je suis parvenues à faire survivre, sérieusement…? Déconcentré par le deuil à faire, je n'évite pas assez rapidement l’auror qui fonce sur moi. Son poing frappe ma mâchoire, craquement douloureux qui se répercute dans mes nerfs et sous mon crâne. Des impulsions cuisantes courent sous la peau de mon visage, alors que la main de mon adversaire se referme sur mon épaule, l'autre frappant sous mes côtes. Mon souffle m'échappe, dans une hypoxie momentanée, et j’entends le koala gronder, sans qu’elle n’intervienne. J’ai voulu cette bataille. J’ai voulu ces coups, cette violence, cette souffrance. La baguette se loge entre deux côtes, alors que je tente de retrouver ma respiration fugueuse : « Arrête de faire comme si tu te souvenais de rien Fredrikke. Ou tu veux que je frappe plus fort encore pour te faire remonter les souvenirs de notre dernier accrochage. » J’ai un sérieux doute sur l’utilité d’une telle manœuvre pour faire regagner la mémoire, mais chacun ses techniques. Je contiens mon commentaire acerbe, inspirant une bouffée d’air, sans chercher à me défaire de la prise de celui qui me tient par l’épaule. Mes pensées sont un peu plus laborieuses, agitées par les attaques efficace de l’auror. De quel accrochage parle-t-il ? Je l’ignore, bien évidemment, mais je suis surpris d’apprendre qu’un tel moment a eu bien lieu, entre lui et Fred. Sur l’instigation de qui ? « T'en es à combien de victimes hum ? J'suis sûr que t'es le genre de connard à tenir un registre pour flatter ton égo. » Ma mâchoire se serait probablement crispée, si un tel mouvement n’avait pas provoqué un mal de chien. À la place, mes iris s’assombrissent, et je me mords légèrement la lèvre. Combien de victimes ? Je ne sais pas. La question et la réponse m’effraie. La baguette s'enfonce un peu plus, une légère décharge électrique chatouillant désagréablement mon corps. J’aurais envie que ce soit plus qu’une légère décharge, en cet instant. L’instinct veut que je réplique, alors que mon cœur tambourine avec force sous l’afflux d’adrénaline. Sauf que je sais vers qui toute cette rage qui croît, à chacun des mots de l’auror, est dirigée.

Et ce n’est pas vers Magni.

J’aurais envie d’éclater la tronche de Fredrikke contre le bitume. J’aurais envie d’arracher de ses lèvres le sourire suffisant que je lui suppose et lui faire regretter, un à un, chacun des noms inscrits dans ce foutu registre. « Me parle pas de légalité quand c'est toi qui joue trop bien avec les règles. Ca m'aurait fait chier il y a trois ans, mais ce soir j'en ai rien à foutre de perdre ma place contre un bon cassage de ta petite gueule de con. Même si je vois pas comment tu pourrais aller pleurer chez ton supérieur cette fois. » Cette fois…C’est ce qu’il a fait lors de leur confrontation ? Aller se plaindre ? Un rictus de dégoût s’étire de nouveau sur mes lèvres, dont le goût métallique m’indique qu’elles sont légèrement entaillées. Une nouvelle décharge inconfortable se déverse de la baguette entre mes côtes, impulsion irritante. « T'as vraiment aucune putain de gêne de venir porter le poids de tes conneries sur mon dos. Il est où ton honneur cabrón ? Lui aussi tu l'as oublié quelque part ? Ou c'est ton égo démesuré qui te fais parler de toi à troisième personne qui l'a étouffé ? A moins que ce soit ta technique pour pouvoir te regarder dans la glace après avoir agressé quelqu'un gratuitement dans la rue parce que tu supportais pas ses fréquentations. C'est plutôt à moi de te demander Mørk, pourquoi t'es pas venu te confronter à moi avant ce soir ? T'avais trop peur de pas être à la hauteur ? Si tu voulais tant que je te casse la gueule plus tôt, pourquoi t'es pas venu me voir avant ? Tu sais pourtant que je t'aurais fais ce plaisir sans hésiter. Alors arrête de chercher à inverser les rôles de responsabilité pour tes actes. Assume joder de bordel de merde. » Chacune de ses phrases est plus efficace que les impulsions électriques de sa baguette. J’ai blêmi, sans le réaliser, en analysant ses propos. Agressé quelqu’un gratuitement dans la rue parce que je ne supportais pas ses fréquentations ? Parle-t-il d’un événement qui a eu lieu ou fait-il une supposition ? La première option est plus probable et accentue mon écoeurement. Bordel. Je remarque à peine qu'il relâche mon épaule, me poussant en arrière, avant de reculer de quelques pas. Je titube légèrement avant de retrouver mon équilibre, les traits crispés, les muscles bandés, les yeux hargneux.

Mon cœur n’est plus un muscle : c’est un métronome détraqué, qui pousse l’orchestre à un rythme endiablé. La frustration contenue jusqu’ici s’échappe à travers tous les pores de ma peau, suinte de mon âme et s’infiltre dans mes nerfs. Je lève ma baguette et d’un sort informulé, je fais reculer l’homme jusqu’au mur, qu’il heurte rudement. « Va falloir que tu frappes plus fort, ouais, parce que des accrochages, j’en ai eu tellement que j’ai déjà oublié le nôtre. » Ma voix trahit mon agitation. Je ne remarque même pas les chiffres au-dessus de nous. La manche a momentanément disparue de mon esprit. Il n’y a que lui, cet adversaire qui hait Fredrikke, et que moi, qui le hait tout autant. Un ennemi commun. Dans un univers alternatif, où j’aurai eu d’autres traits, on aurait pu se liguer contre lui et lui faire regretter ses actions. Sauf que cet univers n’existe pas : il n’y a que moi, ici, moi et mes remords qui ne servent à rien, moi et ma bonne volonté inutile, moi et ma bonté absurde, mon et mon désir vain de faire mieux, moi et ma foutue rage que je ne peux pas même évacuer, parce qu’elle est dirigée vers celui dont j’ai le corps.  

Moi, Fredrikke. Cet enfoiré, ce connard, ce bourreau. Celui qui mérite bien tous ces coups, toute cette hargne, tous ces mots. Un haut-le-cœur me soulève, alors que je fais le geste de tenter de m’élancer vers Magni ; dans l’espoir vain de me prendre d’autres coups, peut-être, ou de faire disparaître cette énergie fielleuse qui empoisonne mes réflexions. Le mouvement est inutile. Mes pieds butent contre le pot de rhododendrons fracturé et je trébuche, m’écrasant sur le sol. Glorieux, vraiment. Frustré, je me relève, jetant un coup d’œil au chronomètre lumineux dans les airs, qui affichent des zéros clairs. S’il fallait déclarer un gagnant de cette manche, je voterais moi-même pour l’auror. Et au fond, je suis voué à être l’éternel perdant de cette partie que je tente de jouer avec ma vie. Il n’y a pas de rédemption possible, pas de réparation totalement inefficace. Mon visage rappellera toujours à ses anciennes cibles des moments désagréables et pénibles . Qu’a dit l’auror, déjà…? Que de parler de moi à la troisième personne était une technique pour pouvoir me regarder dans la glace.

Il n’a pas tort. Je ne peux pas m’associer au je de Fredrikke, pas sans m’écrouler. Je ne peux pas m’accaparer ses crimes et ses folies, accepter que moi, qui ne rêve que d’aider les autres, je suis cet être ignoble. Le seul, réellement, que j’aimerais frapper aujourd’hui, alors que tout mon être bout sous le dégoût de ce qu’il a fait. Ma main libre glisse contre ma mâchoire douloureuse, alors que ma voix résonne, empreinte de mépris : « Je te fais pas porter le poids de mes conneries. Je suis le seul responsable de mes actes et de leur impact. Mais ça reste trop facile de se planquer derrière l’idée que j’aurais pu venir te voir, si j’avais tant envie de me faire défoncer, ou que c’est qu’à moi d’assumer. Tant mieux, si ça suffit à alléger ta conscience, Hammarskjöld. Sauf que la petite altercation dont je ne me souviens pas n’a pas suffi à me limiter, et tu te devais bien te douter qu’il en faudrait plus. » La colère est comme une avalanche. La montagne veut conserver la neige en ses flancs, résister aux impacts qui l’ébranle, mais ne peut pas le faire éternellement. Il y a inévitablement la secousse de trop, minime ou non, qui provoque un déferlement. Et cette colère trop rapide, trop prompte, qui dévale les veines à toute vitesse et brouille l’esprit dans un éclair blanc, ne se soucie pas des dommages. Ce n’est pas lui, que je veux frapper. Mais c’est le seul que j’ai devant moi, comme s’il pouvait représenter par sa propre existence tous ceux qui soupçonnaient nettement les activités de Fredrikke sans intervenir. Hargneux, je reprends : « Alors c’était quoi, ton plan ? Attendre que j’assume ma responsabilité et que je me livre de moi-même avec une soudaine conscience de mes actes ? T’es pas naïf à ce point. Passer par des moyens légaux et amasser assez de témoignages contre moi…? » Un ricanement sans joie s’échappe de mes lèvres, alors que je rajoute :   « Très efficace, visiblement. On serait pas ici à se taper dessus, si t’avais réussi avec cette option. »   Et il n’a pas réussit pourquoi ? Parce qu’il n’avait pas assez de témoignages ? Parce que les innocents agressé dans les ruelles à cause de leurs fréquentations n’ont pas voulu parler ? J’ai la nausée. Une foutue nausée. Tout m’écoeure, de cet être. Tout m’écoeure, en moi. De ces pieds qui ont heurté trop de corps à cette main qui a frappé trop souvent ; de cette baguette qui a déclenché trop de cris à cette voix, la mienne, qui a affolé trop de cœur. Et ce dégoût, ce mépris, cette rage me submergent, au point de presque m’étouffer. Je ne songe plus, en prenant la parole, aux conséquences de mon affirmation. Je veux seulement faire la seule chose qui m’apparaît juste, dans l’immédiat, et que je ne parviens pas à oblitérer.  Mes iris se fixent dans ceux de l’auror alors que ma voix, plus basse, moins assurée, dénote ce mélange d’émotions qui m’agite :   « J’ai effectivement un registre. Je te le donnerai dans six mois. J’ai des choses à régler, avant. Et si j’agis de nouveau en enfoiré d’ici là…Ashes te dira où il se trouve, pour que tu puisses m’arrêter rapidement et qu’il n’y ait plus aucun nom supplémentaire. »   Le koala ne gronde pas, cette fois. Nous sommes peut-être en désaccord, l’ancien Fredrikke lui manque à l’occasion, mais je sais qu’elle le fera. Je pointe ma baguette vers le haut, afin de recommencer le chronomètre, dans une invitation claire à relancer une autre manche, afin que je puisse oublier les implications de ce que je viens de dire et ce qu’il a lui-même affirmé. Tellement de noms…Mes yeux glissent sur les fleurs sur le sol, échappée du pot fracturé. Des pétales, arrachés, me rappellent qui je suis vraiment. Peut-être que c’est ce que je suis voué à faire : détruire la vie qui me côtoie.  

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Joues rouges et longues baguettes sous le ciel étoilé

@Fredrikke Mørk  | 17 février 2023 - Soirée


A la seconde où sa baguette s'agite à nouveau je tente un Protego trop léger qui ne parvient pas à retenir le sort qui me projette contre le mur derrière moi. Le choc est rugueux, mais supportable. Un bruit sourd qui vient couper le souffle dans ma poitrine. Les dents se serrent tandis que l'homme en profite pour reprendre la parole d'une voix particulièrement agitée. « Va falloir que tu frappes plus fort, ouais, parce que des accrochages, j’en ai eu tellement que j’ai déjà oublié le nôtre. » Vérité ou mensonge narquois, peu m'importe et je renifle de dédain avant de me décoller de son mur d'un coup d'épaule qui fait rougir une pointe de douleur dans l'arrière des côtes. Les yeux rivés sur l'homme, je le vois s'élancer dans un geste plein de rage et le corps se bandent immédiatement prêt à recevoir et rendre les coups avec une ferveur décuplée par l'adrénaline qui bouillonne dans mes fibres. Mais Fredrikke Mørk semble être moins vivace que ce qu'il laisse supposer. Peut-être bien qu'il manque réellement d'entrainement, où qu'il excelle plus dans les coups-bas et les attaques de lâches par derrière plutôt que dans un combat frontal. Quoi qu'il en soit il trébuche et s'étale sur les miettes de sa plante brisée par mes soins. Un léger ricanement mauvais s'échappe de mes lèvres. Presque un souffle de frustration de ne pouvoir l'accueillir au corps à corps comme il se doit et de n'avoir que sa pâle figure déconfite à observer de loin. Dans un geste qui s'apparente presque à du dépit, les muscles des épaules roulent une nouvelle fois, ravivant la pointe chaude à l'arrière du dos, au point d'impact avec le mur plus rude que les poings du tireur d'élite pour le moment. Maigre récolte pour les douleurs qui semblent irradier la mâchoire du Mørk là où mon poing s'était fiché juste avant. Derrière son regard bleu, des ombres dansent, une rage sombre et menaçante qui pourtant ne semble pas être entièrement dirigée vers moi. Cela devient presque frustrant de le voir si peu enclin à m'aligner en réponse. « Je te fais pas porter le poids de mes conneries. Je suis le seul responsable de mes actes et de leur impact. Mais ça reste trop facile de se planquer derrière l’idée que j’aurais pu venir te voir, si j’avais tant envie de me faire défoncer, ou que c’est qu’à moi d’assumer. Tant mieux, si ça suffit à alléger ta conscience, Hammarskjöld. Sauf que la petite altercation dont je ne me souviens pas n’a pas suffi à me limiter, et tu te devais bien te douter qu’il en faudrait plus. » Si ce n'est avec ses mots. Il ne se souvient pas, ou prétend ne pas se souvenir. Qu'importe, le résultat est le même et selon mes comptes de la soirée, ça commence à faire beaucoup d'incohérences entre les actes et les paroles du Mørk de ces derniers temps. Une vague idée commence à remuer les vagues agitées de mon cerveau. Et si Fredrikke Mørk ne se souvenait réellement pas. Un oubliettes mal géré qui aurait débordé ? Ou l'envie d'une ancienne victime de s'effacer de sa mémoire pour se soustraire à sa vengeance ? L'idée flotte, léger fragment de bois sur l'océan houleux, avant de sombrer dans les abysses. Peut-être une question à creuser. Peut-être un simple débris de mes propres erreurs. « Alors c’était quoi, ton plan ? Attendre que j’assume ma responsabilité et que je me livre de moi-même avec une soudaine conscience de mes actes ? T’es pas naïf à ce point. Passer par des moyens légaux et amasser assez de témoignages contre moi…? » Sa hargne croît en même temps que la mienne, les éclairs percent à nouveau les nuages de mes yeux tout en restant cette fois cantonnés a des regards menaçants. La magie vibre mais ne sort pas tandis qu'il ricane froidement soulignant encore une fois la même rangaine autour de mon manque d'action et de reproches d'une légalité trop lente. « Très efficace, visiblement. On serait pas ici à se taper dessus, si t’avais réussi avec cette option. » Un frisson électrique fourmille dans mes nerfs. Je déteste ses allégations et la vérité qui perce dans ses reproches. Non, le dossier n'avance pas assez vite, mais on ne s'y consacre pas non plus à temps plein parce qu'il s'agit là d'une mission non officielle, un dossier en interne, ne résultant d'aucun dépôt de plainte mais bien de la rage de deux aurors. Non le dossier n'avance pas parce que les victimes ne sont pas en capacité de témoigner et je les comprends entièrement. S'attaquer de front à un membre des Douze, d'une famille certes controversée mais d'une influence redoutable, ce n'est pas une mince affaire. Il a le système du Royaume derrière lui, le poids de son nom, de son rang. Ce système que j'ai fini par désapprouver pour toutes ces raisons et tant d'autres. Les dents serrées je réponds à son regard qui se fixe dans le mien.  Yeux sombres, mouvants, agités de sentiments forts qui semblent avoir du mal à s'aligner les uns avec les autres. Lui a qui j'ai toujours connu que ce regard froid et tranchant, je ne sais que faire de toutes ces émotions qui roulent sous la courbure de ses cils. « J’ai effectivement un registre. Je te le donnerai dans six mois. J’ai des choses à régler, avant. Et si j’agis de nouveau en enfoiré d’ici là…Ashes te dira où il se trouve, pour que tu puisses m’arrêter rapidement et qu’il n’y ait plus aucun nom supplémentaire. » Le dégoût revient, brûlant et âcre, dans la gorge. J'aurais préféré avoir tort. Qu'un tel registre n'existe pas. Existe-t-il vraiment ou bien le sorcier essaye-t-il de me faire croire n'importe quoi pour des raisons qui m'échappent ? Brouiller mes pistes peut-être ? Possible. Les yeux se plissent légèrement tandis que le corps se redresse sensiblement en infime marque de recul. Cet aveu me dérange, me gêne, me débecte tellement ce serait ignoble de l'imaginer tenir les comptes d'une telle récolte. Mais la suite me déconcerte. Me le donner ? Pour l'arrêter dans six mois ? Quelles genres d'affaires il peut bien avoir à régler avant...Le cerveau enregistre les informations aussi incongrues soient-elles et la raison tire de nouveaux fils reliant des nœuds déjà existants, établissants de nouvelles connexions et ouvrant de nouvelles portes. La fin est tout aussi perturbante, Ashes et ce carnet qu'elle doit me remettre s'il recommence à se conduire comme un connard. Difficile à croire. Sous les orages, les pensées filent, éclairs lumineux dans le brouillard des neurones. Il faudra que je prenne le temps de démêler toutes ces bobines une fois au calme, s'il n'a toujours pas prévu de m'enterrer six pieds sous terre à la fin de la troisième manche. En parlant de celle-ci, le chronomètre est relancé d'un coup de baguette et la mienne roule à nouveau trois fois dans la paume de la main. « Trop de choses qui ne font aucun sens Mørk. Pourquoi maintenant ? Pourquoi tu me donnerais ce registre maintenant après toutes ces années de joyeuse impunité ? » Tout en parlant je me déplace, lentement, face à lui, tournant légèrement mon angle d'attaque tout en comblant pas après pas, la distance qu'il nous a imposé précédemment. « L'idée me plaît, mais j'aimerais comprendre pourquoi cette soudaine envie de justice envers toi-même. J'y crois pas que tu aies oublié notre altercation, je sais bien que tu t'en amusais presque à ta façon de me narguer dessus. Soit tu ments pour essayer de me faire réagir, soit quelqu'un s'est amusé avec tes souvenirs. Peut-être que tu étais devenu trop problématique pour certains. » C'est le genre de trucs qu'Øyvind aime bien faire après tout. Les réflexions suivent leur cours sans nommer pour autant quelqu'un de précis, gardant cette supposition pour moi. Je continue de me déplacer suivant un arc de cercle en spirale qui me rapproche toujours de lui, baguette pointée en avant. « Quoi qu'il en soit ta défense est toujours là même. A force de le répéter encore et encore je fais finir par croire que c'est toi que tu cherches à convaincre. » La rage est légèrement retombée, mais l'envie de lui éclater le nez est toujours là, pulsation sourde dans mes tempes. Je n'attends pas plus pour lancer ma première attaque de ce nouveau round. Deux sorts s'enchaînent, un premier Expulso que je lance à pleine puissance mais qui se révèle moins puissant que je ne l'aurais souhaité. Le tireur d'élite est tout de même projeté contre le mur et le deuxième sortilège atteint ce dernier au même moment emprisonnant les poignets du Mørk dans un piège de briques dures. D'un pas trop rapide je m'élance vers lui, manque de glisser dans la terre du rhododendron à mon tour et parvient à garder un équilibre à renfort de gestes de bras légèrement ridicule avant de reprendre ma lancée vers l'homme toujours prisonnier de son mur. Le poing armé se dresse, bien décidé à trouver le ventre offert en pâture, mais dans un dernier sursaut de bonne conscience de restes d'une pratique de boxe lointaine, les phalanges fermées frappent le mur à quelques centimètres de son visage dans un lancement de douleur sourd qui irradie mes nerfs dans une décharge électrique qui me fait jurer en espagnol. Le « Joder de mierda. » siffle entre mes dents avant que le poing ne s'ouvre et se referme dans une tentative inutile de faire passer plus vite la douleur marquée par de nette égratignures au niveau des jointures. « Peut-être bien que j'ai encore un peu trop de réflexes intègres, t'as raison. On verra si toi tu as une parole ou si tes promesses sont des mêmes goûts que tout le reste. De la merde. » La voix siffle, mauvaise contre son oreille.  « Moi je pense surtout que tu essaies de te faire passer pour une victime parce que tu sens le vent tourner et que ces histoires de mémoire c'est juste une défense de lâche que tu essaies de mettre en place pour sauver tes fesses. » Je recule d'un pas, renifle de dédain avant de m'éloigner de lui une fois de plus ne levant le sortilège d'entrave qu'après être retourné à une distance respectable. Trop ancré dans le dynamisme d'un entraînement pour chercher à le garder sous contrôle pour pouvoir enchaîner des sorts sur lui juste pour le plaisir, malgré l'envie qui ronge mes nerfs. Depuis son banc, j'entends Mjöll qui rit, toujours moqueur, aux oreilles du koala.




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« Trop de choses qui ne font aucun sens Mørk. Pourquoi maintenant ? Pourquoi tu me donnerais ce registre maintenant après toutes ces années de joyeuse impunité ? » Parce que je ne parviens plus à faire taire cette voix qui me hurle depuis un an que tout ce que je fais est inutile, qu’il est injuste que mes pieds parcourent librement le même sol que mes victimes. J’y ai songé dès le premier mois de mon réveil, lorsque j’ai compris quel genre de type il était. J’ai voulu croire non pas à la rédemption, mais à la possibilité de faire mieux. Je veux encore l’espérer et me berner, mais j’ai mes limites dans le monde de l’illusion : les mots de l’auror martèlent ma culpabilité avec davantage de force que ses poings. Et peut-être qu’un échappatoire est nécessaire. Peut-être que je me mens avec trop d’insistance, en pensant que du bénévolat, des actes plus doux et un véritable soucis des autres peuvent valoir autant que si j’étais emprisonné. Je n’ai pas de certitude sur le sujet et j’ai parlé par impulsion ; je suis toutefois étonné de constater un soulagement, après avoir lâché ces mots. Pour une fois, depuis des mois, il y a peut-être une fin à tout ça. Une date butoir, un projet définitif, quelque chose à attendre ou atteindre, plutôt que de juste courir, en vivant avec la crainte de faire pire.

J’observe l’homme qui s’avance vers moi, lentement. « L'idée me plaît, mais j'aimerais comprendre pourquoi cette soudaine envie de justice envers toi-même. J'y crois pas que tu aies oublié notre altercation, je sais bien que tu t'en amusais presque à ta façon de me narguer dessus. Soit tu ments pour essayer de me faire réagir, soit quelqu'un s'est amusé avec tes souvenirs. Peut-être que tu étais devenu trop problématique pour certains. » Mes sourcils se froncent face à cette assertion trop proche de la réalité. L’idée qu’il puisse ultimement emprisonner Fredrikke m’embête moins que la possibilité qu’il découvre potentiellement mon amnésie : si je décidais de vraiment lui donner le registre, mais de m’arranger pour retrouver la mémoire avant, afin que seulement Fred paie pour ses crimes, serait-il capable de m’en empêcher ? S’il comprenait pour mes défaillances actuelles, pourrait-il ne pas me donner ce délai de six mois, cette possibilité de revenir sur mes mots, et tenter d’en profiter pour obtenir des réponses et me faire emprisonner maintenant ? Je sais que je suis trop découragé ces jours-ci par l’inutilité de mes actions et que je ne réagirais probablement pas convenablement, si la force était utilisée pour découvrir des secrets qui doivent demeurer là où ils sont. Parce que je doute trop de ma légitimité à exister encore, après tout ce qui a été fait.

Je serre plus étroitement ma baguette, alors qu’il continue de se rapprocher, suivant un arc de cercle en spirale : « Quoi qu'il en soit ta défense est toujours là même. A force de le répéter encore et encore je fais finir par croire que c'est toi que tu cherches à convaincre. » Ma machoîre se comprime et ma prise se fait moins solide sur le bout de bois qui tournent entre mes doigts. Il a raison. Je suis trop de bonne volonté, trop désireux de bien faire, pour être de mauvaise foi sur cette question. Il a raison. J’essaie de me convaincre que je peux encore faire de bonnes choses, que ce n'est pas pour rien que je me suis retrouvé dans une mémoire ébréchée, que je peux me reconstruire, faire mieux que l’enfoiré dont j’ai le nom et l’apparence. J’essaie de me convaincre qu’il est peut-être le seul responsable, mais que j’ai le droit d’éprouver de la colère contre quelqu’un d’autre, n’importe qui, même si la raison est au fond bidon. Parce que j’ai besoin d’être en colère contre un autre que moi ; j’ai besoin de me détester moins pour pouvoir continuer d’avancer, même quand je rêve de m’enterrer. Et ces jours-ci, je n’y parviens plus. Le poids de mes souvenirs absents est trop lourd, les traces invisibles du sang qui a coulé sur mes mains sont trop écœurantes, les propos justifiés d’un auror qui a le droit de me haïr sont trop véridiques. Je le hais, je me hais, et j’ai de plus en plus de difficulté à me convaincre que j’ai le droit d’avoir un quotidien.

Les deux sorts me prennent au dépourvu ; encore trop pris dans mes réflexions et dans cette foutue culpabilité, je n'en bloque aucun. Le premier me projette contre le mur, impact douloureux qui me fait serrer les dents et qui éveillent dans ma colonne vertébrale le désir vif et soudain de réagir. Réflexe instinctif, qui m'aurait probablement fait lancer un sort brutal sans que je ne réfléchisse, si mes poignets n'avaient pas été emprisonnés au même moment dans des briques qui s’y enroulent comme des menottes. Ma baguette glisse entre mes doigts jusqu’au sol et je retiens un juron, momentanément agacé, vaincu par l’instinct qui aurait voulu frapper. Mon adversaire s'élance vers moi, le poing dressé, manquant presque glisser sur la terre du rhododendron, sans que ses mouvements de bras ne me fassent sourire. Mes dents se serrent en prévision du nouvel impact, qui ne vient pourtant pas ; les phalanges frappent le mur à proximité de mon visage, arrachant une exclamation espagnole à celui qui vient de faire un geste qui me semble incroyablement stupide. Il a besoin de lunettes ou il avait besoin de se réveiller ? « Peut-être bien que j'ai encore un peu trop de réflexes intègres, t'as raison. On verra si toi tu as une parole ou si tes promesses sont des mêmes goûts que tout le reste. De la merde. » Des réflexes intègres qui m’emmerdent, dans l’immédiat. J’aurais préféré qu’il me frappe, même si je ne sais pas ce que j’aurais attendu exactement de cette douleur. Le soulagement ? Une colère plus légitime ? Le droit de cogner à mon tour ? Je pensais que je l’aurais, en l’invitant ici. Je pensais que je parviendrais à annihiler mon envie de violence, en la laissant libre, sans me limiter. J’avais tort. J’avais visiblement oublié que ma fichue culpabilité est plus forte que tout le reste, plus forte que le désir de me défendre, plus forte que le besoin de faire couler le sang, plus forte que moi. Elle me dévore comme un brasier qui ne s’arrêtera que lorsque mes os ne soutiendront plus ma chair. « Moi je pense surtout que tu essaies de te faire passer pour une victime parce que tu sens le vent tourner et que ces histoires de mémoire c'est juste une défense de lâche que tu essaies de mettre en place pour sauver tes fesses. » Il a fait allusion tout à l’heure à mes souvenirs, maintenant à ma mémoire. Les mots me font réagir plus fort que le reste ; je peux m’accrocher à ce risque qu’il découvre la vérité, et je vais m’y accrocher, parce que j’ai désespérément besoin de me tenir à n’importe quoi pour ne pas sombrer dans mes remords.

Je me penche pour reprendre ma baguette aussitôt le sort levé ; ma main libre glisse ensuite contre mes poignets éraflés, alors que mon regard se fixe sur mon adversaire. Mon ton se fait plus mordant, mais mes yeux continuent d’être trop doux, de cette douceur de celui qui est rongé de l’intérieur : « N’extrapole pas. Y’a pas d’histoires de mémoire, à part l’oubli de notre altercation. Et c’est probablement parce que c’était pas très sensationnel. On se lasse vite, de narguer quelqu’un avec quelque chose qui n’avait pas d’importance. » Je suis curieux de l’altercation en question, même si je suis persuadé qu’elle m’écoeurerait probablement, comme tout ce qui est lié à Fredrikke Mørk. Je jette un coup d’œil au koala, visiblement très irrité par la présence de l’autre fylgia, dont le rire a résonné à ses oreilles. Je sens son agacement, ce bouillonnement qu’elle contient, mais aussi cette drôle de tendresse, plus rare dans son attitude, qui me fait songer à sa présence rassurante à mon réveil, avant que notre relation s’envenime. Elle fait des efforts ; je peux probablement en faire aussi. Je reporte mon attention sur l’auror, poursuivant : « Je te fais pas de promesse. Peut -être que dans six mois, j’aurai changé d‘idée, vu que tout ce que je dis c’est de la merde. » Mes paupières se plissent, dans un regard plus cruel, alors que mon sourire s’étire avec mépris. Une tentative de revenir dans mon rôle, celui de Fredrikke, pour ne pas qu’il s’avance trop dans ce chemin dangereux de la mémoire. Non loin de moi, la voix d’Ashes résonne : « Maintenant que t’as allégé ta conscience plutôt chiante, c’est bon, tu frappes maintenant ? » Je n’avais pas besoin de son commentaire pour me déterminer à agir, mais j’en profite pour pointer immédiatement ma baguette vers lui, lançant un sort pour ralentir ses mouvements. Ma concentration est encore vacillante, mais cette fois, je touche ma cible. Je n’attends pas que le sortilège, que je devine voué à être de courte durée, se termine pour agir. Je fonce aussitôt vers l’auror, pliant mon pouce dans le creux de mon poing, avant de l’aggriper par l’épaule dans un geste brusque :   « J’ai pas tes réflexes intègres, désolé. » Mon poing heurte sa machoîre et le bruit qui en émane provoque en moi une satisfaction immédiate. Une envie, instantanée, de cogner encore. Un désir de le voir saigner, de le voir par terre, tordu de douleur. L’adrénaline glisse dans mes veines et la souffrance qui émane de mes jointures me fait un instant plisser les yeux ; le désir d’aller plus loin, d’enchaîner les sorts, doit se lire clairement dans mes iris assombris. Je me mords violemment la lèvre inférieure pour me ramener dans la réalité, tout en me reculant de plusieurs pas. Mon souffle est plus rapide, mon cœur est plus agité. Si elle le pouvait, ma baguette ferait presque des étincelles d’irritation, devant cette obligation de ne rien faire que je lui impose. Ma voix est rauque alors que je rajoute : « Mon séjour à l’hôpital, c’est l’origine de cette soudaine envie de justice. Y’avait une conscience à rabais, je l’ai achetée. » Une blague plus que douteuse, qui ne me ferait pas rire moi-même. Mais je m’en fous : tout ce que je cherche, c’est de me distraire de cette envie de cogner encore plus fort, d’ici à ce que mon sort soit totalement levé.

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Joues rouges et longues baguettes sous le ciel étoilé

@Fredrikke Mørk  | 17 février 2023 - Soirée


Fredrikke se penche pour récupérer sa baguette, reprenant la parole dans la foulée tandis que je jette un rapide regard vers mon poing marqué par le coup de poing contre le mur. Foutus réflexes. Le Mørk est pas de ceux qui jouent selon les règles, j'aurais largement pu m'en passer aussi. « N’extrapole pas. Y’a pas d’histoires de mémoire, à part l’oubli de notre altercation. Et c’est probablement parce que c’était pas très sensationnel. On se lasse vite, de narguer quelqu’un avec quelque chose qui n’avait pas d’importance. » La paume s'ouvre, les doigts s'agitent pour faire circuler le sang et détendre les nerfs échauffés par le coup porté. Mon visage se fronce un peu plus sous le retour de son ton mordant déjà plus habituel. Un juste retour aux terrains connus qui me remet plus facilement dans la bonne énergie. Celle dévastatrice du feudeymon qui brûle dans mes entrailles. Je ne prête pas attention à son regard trop doux pour la situation. Ses remords me dégoûtent autant que l'idée d'un carnet, réel, qui comptabilise ses victimes. Trop nombreuses à n'en pas douter. Sous l'adrénaline et la rage, le cœur pompe avec frénésie, tambourinant lourdement contre mes côtes. Si un tel objet existe bel et bien, cela pourrait changer beaucoup de choses. Même s'il ne se décide pas à me le faire parvenir dans six mois. Cela pourrait devenir un nouvel objectif à trouver et amener l'espoir de mettre la main, un jour, sur des aveux plus parlant que n'importe quel témoignage. « Je te fais pas de promesse. Peut -être que dans six mois, j’aurai changé d‘idée, vu que tout ce que je dis c’est de la merde. » Une lueur mauvaise enflamme mes iris. Il reprend mes insultes sans que cela ne m'émeuve le moins du monde tellement je pensais profondément mes mots. Sa parole est aussi chargée de mensonge et de conneries que celle des connards dans son genre que je ne compte pas porter le moindre crédit à tout ce qu'il a dit ce soir. J'entends, je prends note, j'enregistre, mais je ne crois rien aveuglement. Jamais ne prendrais sa parole pour véridique. Même ses propres pensées volées, j'ai du mal à les croire. Il ne faut pas s'attendre à autre chose de moi. J'ai le souvenir trop net de la façon dont il a piégé Prince et Ozymandias pour me fier à des déclarations aussi directes, suspectes, et faites pour, semble-t-il, me faire plaisir. J'entends sa Fylgia parler mais je n'y prête pas attention, je remarque en revanche le geste de poignet de Fredrikke sans pour autant réagir assez vite pour former, encore une fois, un protego assez efficace. Le sortilège me frappe et je sens immédiatement ma perception corporelle changer. Tout se fait plus lourd, plus pesant. L'entrave ralenti mes gestes et l'adrénaline monte encore d'un cran. Le poing sans baguette se ferme, lentement, mais surement, et les yeux affrontent son regard quand il me fonce dessus poing en avant. Sa main agrippe brusquement mon épaule et les muscles veulent se contracter en prévision du coup certain qui risque de frapper quelque part. La lenteur de la réponse physique à l'ordre mental est déplaisant, mais je sais qu'il ne sert à rien de lutter trop intensément contre le sortilège. Il est actif, mais assez faible. Autrement dit il sera vite levé.  « J’ai pas tes réflexes intègres, désolé. » Le poing heurte ma mâchoire dans un craquement qui coupe le son de mes oreilles quelques instants dans un bourdonnement sourd. La douleur irradie jusqu'à l'arrière du crâne et je ne retiens pas le grognement de douleur qui s'expulse de mes poumons en même temps que le visage ne soit forcé de se détourner. Malgré la brûlure de la frappe, je ne glisse un regard en coin vers le Mørk pour lui lancer un éclair de défi en attendant la suite des coups. Je suis loin de le considérer intègre, ni même certain qu'il ait jamais pratiqué les coups de poings dans un vrai combat de boxe, et je ne m'attends pas à ce qu'il arrête ses gestes en si bonne position. Ses propres yeux brillent de lueurs mauvaises, de cette envie de frapper, encore. Pourtant il n'en fait rien et le sentiment de frustration darde à nouveau ses piques acides dans mes veines. Pas intègre, mais trop sage ce soir, décidément. Il recule de quelques pas avant de lancer d'une voix rauque « Mon séjour à l’hôpital, c’est l’origine de cette soudaine envie de justice. Y’avait une conscience à rabais, je l’ai achetée. » Le sort pèse encore sur mes épaules ce qui empêche celles-ci de se soulever d'indifférence. Il peut bien s'être trouvé un lambeau de conscience sous les draps de l'hôpital, j'en ai rien à foutre. Ca ne changera pas ce qu'il a fait par le passé, ni les conséquences de ses actes. Ce serait trop facile. Trop simple. Lentement, millimètres par millimètres, depuis son coup de poing, mon bras a entamé son mouvement de réplique. Ce n'est que lorsque la pointe est ajustée vers ma cible que je lance le sortilège à la gestuelle suffisamment simple pour être effectuée même avec des mouvements ralentis et le Repulso qui en jaillit atteint les mottes de terre au même moment où Fredrikke fini de parler. Sous l'effet du sortilège, les particules traversent la cours en direction de l'homme, et plus précisément son visage, même si mes gestes mesurés rendent la précision peu idéale. Je sens cependant que mon corps retrouve une pesanteur plus légère et je commence à faire un premier pas. L'entrave se lève peu à peu, et ma baguette a déjà pointé sa deuxième cible dans un sortilège toute fois plus complexe et le morceau de pot fracturé est lancé à vive allure vers mon adversaire, toujours sans un mot. Mes dents sont de toute façon trop serrées pour avoir envie de laisser le moindre son. Mais Fredrikke n'est pas un homme sans entrainement, malgré tout, et la deuxième attaque n'aboutit pas. Tant mieux, car elle venait d'un peu trop loin dans la colère, et que jusque-là je m'étais contenté de sortilège d'entrave peu dangereux pour son intégrité physique. Mais un Waddiwasi correctement exécuté pour se révéler mortel. Bien évidemment ce n'était nullement mon intention et je visais plutôt une petite coupure bien sentie. Coupure qui aurait tout de même affirmé ma volonté de lancer cet entrainement vers des perspectives plus sérieuses. Parce qu'une partie de moi rage de le voir aussi renfermée et timoré dans ses attaques.

Le sortilège d'entrave défait ses derniers liens et je n'attends pas plus longtemps pour repartir à l'assaut du Mørk et me jeter sur lui sans chercher à savoir si la terre lancée en pleine tête aura au moins réussi à atteindre ses yeux et l'indisposer pendant quelques secondes. D'un geste rapide, je range ma baguette dans son étui à ma ceinture, arme mes deux poings, et entame un premier enchainement de coups qui rencontrent plus la protection de ses bras que les coins les plus mous de son anatomie. Je pratique moins souvent la boxe qu'avant, pourtant les réflexes reviennent vite. Les pieds changent leurs appuis et les jambes se font plus légères, plus rapides aussi. La position se réajuste en réponse aux parages et à la façon qu'il a de contrer mes coups. Un deuxième enchainement de coups pas beaucoup plus fructueux me permets de sentir un premier paterne de défense et la troisième slave trouve la faille au premier coup. Poing qui frappe sous les côtes, droite, gauche, droite. Le coude fini par heurter le cou, forçant Fredrikke à reculer légèrement et mes épaules roulent une nouvelle fois, satisfaites de l'échange porté. La baguette retrouve sa main de prédilection, roule à nouveau trois fois contre la paume et remet en garde, prête à lancer un nouveau sortilège selon la voie qu'il décide de prendre pour la contre-attaque. « Parfait pour ta conscience, j'irai annoncer la nouvelle à Tveit et aux autres collègues. Je suis sûr qu'ils seront heureux de la célébrer avec toi. » Sous l'adrénaline toujours intense et l'effort de l'échange de coups qu'on vient d'échanger, la respiration est rapide et la voix légèrement rauque. La chaleur qui coule contre ma peau me donne presque envie de retirer mon haut qui est devenu presque inconfortable malgré la fraîcheur nocturne. « Personnellement j'en ai rien à foutre. Tu pourrais éprouver tous les regrets possible, ça me ferait pas changer d'avis sur le sort que tu mérites. » Je serai pas contre boire un grand verre d'eau non plus tellement j'use ma salive avec lui ce soir.
« T'as peut-être oublié notre altercation, tant mieux pour toi. Moi j'oublie pas. Je te lâcherai pas Mørk. Jamais. Dans six mois, dans huit, dans un an. Ca me fait pas peur de rester sur ton dos pendant des années s'il le faut. » Les éclairs ont recommencé à traverser mon regard. Lueurs blanches dans un ciel noir d'orage. Il en sait rien lui, de ma ténacité sur ce genre d'affaires. Il peut bien mettre le couperet des autres victimes potentielles au-dessus de ma tête pour me faire culpabiliser, ça ne changera rien au fait que je ne lâcherai pas l'affaire. Plus il multiplie ses victimes, plus il augmente également le risque de faire des erreurs, et de, peut-être, un jour, laisser l'indice de trop. Ou croiser la victime de trop qui ne laissera pas la peur gagner sur sa volonté à porter plainte. Quoi que ce soit, je serai-là, à guetter le moindre signe, et je veux être bien certain qu'il en ait pleinement conscience. « Après si tu as envie d'un autre séjour à l'hôpital pour te remettre les idées en place ou te trouver une conscience plus consciencieuse, n'hésite pas. Je me ferai un plaisir de te rendre ce service. » Vraiment, qu'il n'hésite pas. J'ai encore les poings qui démangent, et la douleur des jointures écorchées ne me retiendra pas de frapper plus fort s'il le faut.



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La réplique ne se fait pas attendre. Le repulso fait jaillir des mottes de terre vers mon visage, brouillant désagréablement ma vue. Ma main libre contre mes paupières, pour faire le geste stupide de les frotter, alors qu’un second sortilège est déjà lancé. Je pourrais presque admirer cet enchaînement coordonné, si je n’étais pas occupé à contrer cette projection du morceau de pot fracturé. L’attaque n’aboutit pas et je fronce les sourcils en voyant l’objet atterrir plus loin, pour se réduire en des fragments encore plus petits. Dois-je y voir un désir de mon adversaire de passer à une étape supérieure dans les sorts ou une hargne qui atteint son paroxysme ? Aucune des deux options ne m’arrange vraiment. Je m’attendais à être à l’aise pour enchaîner pour moi, à pouvoir me défouler enfin, sans trop de remords. Sauf que ces remords m’attendent partout, dans tous les détours des différents chemins, même auprès d’un auror qui ne rêve pas de me voir sourire. Et je suis stimulé, bien malgré moi, par cette augmentation possible de la violence des attaques. Tout mon corps brûle de cette envie de frapper encore plus fort et d’entendre des os craquer.

Ça m’écoeure, comme désir. Terriblement. Ma main libre est encore occupée à frotter mes paupières, lorsqu'il se jette sur moi. Je n'ai pas le temps de ranger aussi ma baguette, et je réponds à son premier enchaînement de coups en les contrant. Fredrikke n'était pas féru des combats physiques : je l’ai constaté assez vite lors des entraînements.  Il se débrouillait, sans plus, bien meilleur avec une baguette qu’avec ses poings. Je me heurte brutalement à cette limite, lorsque les pieds de mon adversaire changent d'appuis. Je parvins à contrer une autre slave, mais la troisième m'atteint durement. La douleur éclate sous mes côtes, à droite et è gauche, avant que son coude ne heurte mon cou, me faisant reculer. Je peine à retrouver ma respiration, la vue momentanément voilée sous la souffrance, qui m’oblige à me plier légèrement vers l’avant. Répliquer. C’est la seule pensée lucide que je parviens à avoir, alors que l’oxygène pénètre laborieusement dans mes poumons et qu’une toux rauque me fait plaquer une main contre mon torse. Les remords, l’espace de quelques minutes, semblent se faire la malle, remplacés par une brûlure acide, qui m’empêche de réfléchir posément. « Parfait pour ta conscience, j'irai annoncer la nouvelle à Tveit et aux autres collègues. Je suis sûr qu'ils seront heureux de la célébrer avec toi. » J’hausserais les épaules, si j’étais en état de le faire. Tveit et les autres ont bien compris déjà, qu’il y a certaines choses qui ne passaient plus avec moi. Conscience ou désir de tout contrôler ? Après ce qui s’est passé aujourd’hui, ils doivent probablement croire que c’est la seconde option qui l’emporte. Ils peuvent bien penser ce qu’ils veulent, tant qu’il continue de me croire suffisamment redoutable pour leur faire du mal, si l’envie m’en prenait.

Comme présentement.

La douleur, le contrôle des réflexes, cette colère envers moi-même et la fatigue de la journée font un drôle de mélange. Et il y a cette rage du koala, que je sens dans mes veines de plus en plus brûlantes. Je sais qu’en cet instant, c’est l’ancien Fred, qu’elle aimerait voir devant elle. Pour que tous les coups soient rendus et que l’incendie, enfin, soit éteint. « Personnellement j'en ai rien à foutre. Tu pourrais éprouver tous les regrets possible, ça me ferait pas changer d'avis sur le sort que tu mérites. » Il n’en a rien à foutre, mais il m’a quand même dit qu’il aimerait comprendre pourquoi cette soudaine envie de justice envers moi-même. Faudrait qu’il se décide, parce que je ne me sens pas en état de m’enfoncer bien plus bas. Mes doigts se serrent sur ma baguette, alors que ma main relâche la pression exercée contre mon torse. Mes côtes me font mal, mon cou aussi, mais comme à l’accoutumée, cette souffrance vient aussi avec une étrange satisfaction. C’est exécrable, vraiment. Certains ont des envies voraces de manger du chocolat ; c’est presque semblable. J’ai ce désir accaparant, intense, de faire couler le sang. Cette volonté d’entendre l’autre souffrir à son tour, de le voir blêmir, tomber, se crisper. « T'as peut-être oublié notre altercation, tant mieux pour toi. Moi j'oublie pas. Je te lâcherai pas Mørk. Jamais. Dans six mois, dans huit, dans un an. Ca me fait pas peur de rester sur ton dos pendant des années s'il le faut. » J’ai cru le comprendre, oui. De nous deux, je suis l’emmerdeur, mais pour moi, il demeurera probablement toujours celui qui arrive trop tard. Un rôle injuste, mais qui est le seul que je peux lui attribuer, parce que je n’ai plus assez de place sur mon dos pour pouvoir porter d’autres charges.  Après si tu as envie d'un autre séjour à l'hôpital pour te remettre les idées en place ou te trouver une conscience plus consciencieuse, n'hésite pas. Je me ferai un plaisir de te rendre ce service. » Un service qui ne servirait plus à rien, maintenant. Trop peu trop tard. Qu’importe leur confrontation du passé, elle n’a pas été suffisante. Ma voix est rêche et trahi l’impact de ces coups, alors que je rétorque : « J’ai compris, t’es un type tenace, bla bla, tu me hais. Une sacrée grande gueule, vraiment. Au moins, on est d’accord sur un point : le sort que je mérite. » Un rictus ironique se peint sur mes lèvres. Ashes, qui me sent plus faible, moins maître de moi-même, semble prête à en profiter. Sa colère, son mépris, son envie de mordre, glisse sur ma peau brûlante. Je ressens ses émotions au point où elles surpassent presque les miennes et je lui jette un coup d’œil de biais, tendu. Le mouvement de mon cou provoque un nouvel éclair douloureux, qui tord ma bouche en une grimace, alors que je reporte mon attention sur l’auror : « Tu me rappelles notre altercation dans les détails ou tu continues de te bercer dans tes souvenirs de moi ? » Deuxième option, probablement. Ce serait trop simple, si j’avais totalement pu savoir tout ce qui s’est passé entre nous. « Annonce ce que tu veux à Tveit et les autres. Ça changera rien ; ils oseront pas agir contre moi avant un moment. » Et je n’éprouve aucune satisfaction à l’affirmer. Je n’éprouve que de frustration : celle d’Ashes et la mienne. Frustration de devoir jouer un rôle, celui d’un enfoiré, frustration d’aimer autant la souffrance que lui, frustration du désir qui n’est jamais comblé. Je me laisse glisser vers la pente dangereuse de la facilité, alors que je pointe d’un geste sec ma baguette vers ses poignets afin de les lier ensemble ; le sort est aussitôt contré. Je ne devrais pas aller plus loin. Mais cette fois, je ne parviens ni à me reculer, ni à me contenir ; la douleur, tout le bordel de la journée et ce dégoût que j’éprouve pour moi-même, l’emporte sur ma bonne volonté. Et je ne songe à rien, non rien d’autre que de le faire souffrir, lorsque je pointe baguette sur l’une des tiges d’une rose séchée, dans un pot de terre déshydratée. La tige sectionnée en biseau est envoyée à une vitesse trop rapide vers l’oreille de l’auror, à la façon d’une dague improvisée. Et je ne réalise mon erreur qu’au moment de l’impact.

Résultat du dés:
Magni Hammarskjöld
Magni Hammarskjöld
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Joues rouges et longues baguettes sous le ciel étoilé

Tw : homophobie

@Fredrikke Mørk  | 17 février 2023 - Soirée


Tordu sous la douleur de mes poings, Fredrikke n'est clairement pas un amateur des combats physiques. Au fond cela ne m'étonne pas tant que cela. Ses antécédents laissaient plutôt indiquer une passion pour les sorts, les potions, et plus largement la magie. Des moyens aussi basiques doivent être déconsidérés de son intérêt. Tant mieux pour moi. La satisfaction n'en n'est que plus forte. Je n'ai pas eu le moindre regret en le voyant plié de douleur. Je n'en n'ai pas plus en entendant ses mots racler dans sa gorge avec mépris. « J’ai compris, t’es un type tenace, bla bla, tu me hais. Une sacrée grande gueule, vraiment. Au moins, on est d’accord sur un point : le sort que je mérite. » Sourire ironique, ton acide, attitude froide et nuque raide qui se tourne donnant à ses lèvres des plis de douleur qui ne parviennent pas à faire naître la moindre étincelle de compassion. Ceci-dit je lui concède son constat, je parle trop avec lui. Cherchant des réponses à des questions floues. Espérant illusoirement le pousser à la faute et à une confidenses incrimante. Ses révélations sont en réalité au-dessus de mes expectatives, créant de nouveaux grouffres d'interrogations et de sombres possibles. Il me tarde déjà de tout rapporter à Markus et de démêler avec lui les nœuds de cette conversation. « Tu me rappelles notre altercation dans les détails ou tu continues de te bercer dans tes souvenirs de moi ? » Les doigts se serrent contre le bois chaud de ma baguette et mes iris se plantent dans un regard électrique dans ses yeux d'un bleu de glace. Est-ce qu'il est sérieux ou bien cherche-t-il seulement à me faire réagir et m'enfoncer plus loin dans ma colère rouge ? Les dents serrées je ne réponds rien, relâchant la lourdeur du regard en quittant le sien pour effleurer le chronomètre qui décompte d'une neutralité silencieuse, le temps qu'il reste de cette seconde manche. « Annonce ce que tu veux à Tveit et les autres. Ça changera rien ; ils oseront pas agir contre moi avant un moment. » Dommage, une fois de plus. Tveit devrait se montrer un peu plus vindicatif et être moins grande gueule comme il dit. Ça lui ferait pas de mal de se confronter à son connard de collègue. Il faudrait que je lui suggère l'idée à l'occasion. Avec un peu de chance ces deux-là s'étriperont en bonne et due forme et nous laisserons un peu tranquille pendant quelques temps. Une perspective plaisante. Un doux rêve qui n'est malheureusement pas prêt d'arriver. Que de déception cette équipe de tireurs d'élites. Le premier sort que le Mørk lance est facilement dévié par mes soins, mais la deuxième attaque est mieux qualibrée. Comme s'il prenait exemple sur mes coups précédents, il lie habilement un sort d'attaque frontal à celui d'une utilisation de l'espace dans lequel on se trouve. Ce qui rend la défense plus compliquée car il faut réagir vite, presque présupposer l'objet qui servira de projectile pour trouver le contre approprié. Et quand la douleur fulgurante traverse mon oreille, il devient évident que je n'ai pas réussi à faire la bonne supposition. La dague végétale a transpercé mon sortilège de repousse avec une facilité limpide et le sang qui coule abonnement de la plaie ouverte fait sauter les soupapes du volcan. Ma main se porte sur l'oreille pour évaluer les dégâts. Difficile à savoir, c'est une partie du corps qui a tendance à faire beaucoup de d'effluves pour pas grand chose. Les doigts se frottent ensemble sous le contact humide et poisseux du liquide vermeille tandis que je lance un regard dur vers mon adversaire. « Pas mal, tu as tenu une manche et demie avant de retenir ton envie de sang. Je pensais pas que tu tiendrais aussi longtemps vu ton empressement d'hier. » La douleur pulse, désagréable, intense par moment, obligeant les dents à se serrer plus fort. La sensation du sang qui coule le long de mon cou est tout aussi peu engageante, la lame végétale a strié en profondeur le lobe, ouvert la chair, creusé dans son sillage une étroite rigole sur le crâne. Les piqûres de douleur fourmillent jusqu'à la nuque sans que je ne songe à tenter un soin immédiat. Toutes mes pensées sont tournées vers la réplique et le choix des sorts. L'envie de frapper sur le même registre filtre, voile rouge sur ma raison, mais mon attrait pour les blessures ouvertes est bien moindre que le sien. La baguette roule, toujours par série de trois, mes yeux se plissent aussi bien sous l'effet de la douleur que sous la réflexion qui fulmine dans ma tête. « J'aurais dû me douter que tu étais moins bon en combat rapproché qu'en combat à distance. Une vraie tactique de lâche. Attaquer de loin, si possible par derrière pour maximiser tes chances de réussite. » Le mépris coule aussi nettement que le sang qui continue à s'échapper des plaies ouvertes. D'un mouvement de baguette j'en fais valser quelques gouttes droit vers Fredrikke. D'un geste sec, accompagnant l'acte d'un claquement de voix aussi dur que la pierre. « Tiens regarde-le de plus près comme ça à l'air de te faire tant d'effet. » Une provocation supplémentaire pour une fraction de distraction qui fait craquer l'éclair dans ma baguette. Le sortilège cette fois n'est pas destiné à sublimer la tension qui est encore monté d'un cran dans sa cour fleurie, mais bien à glisser, courant électrique douloureux, dans l'ensemble de son système nerveux. Rien de mortel, rien de dangereux, encore une fois, mais un coup désagréable qui risque de laisser quelques sensations de fourmillements au point d'impact. Je n'attends pas que Fredrikke ait le temps de digérer le sort que je suis de nouveau sur lui, la main qui agrippe l'épaule et le poing posé sous ses côtes, sans pour autant avoir frappé. « Tu veux que je te rafraichisse la mémoire ? J'ai reconnu les tatouages que ta victime avait vue. Tatouages que tu as depuis fait changer. Encore une manière d'échapper aux plaintes potentielles j'imagine. Tu te souviens ? Je suppose que tu vas me sortir que non, que des  sales pédés comme nous t'en corriges chaque semaine. Vale. N'empêche que ça m'a pas empêché de te reconnaître et de venir te dire ce que je pense des connards dans ton genre. J'ai peut-être pris un avertissement en te cognant juste là un peu trop fort » Le poing se visse sous les côtes, tord le tissu et la peau en-dessous sans ménagement. « Mais je regrette pas. Te voir plié de douleur était un maigre dédommagement pour ce que tu avais fait subir à ce gars qui n'avait rien demandé. Je t'ai invité à venir te mesurer à moi la prochaine fois que tu voudrais casser des genoux, mais visiblement t'as jamais osé relever le défi. Un putain de lâche, c'est tout ce que tu es Mørk. » Au-dessus de nous, le chronomètre défile, une fois de plus, proche de la fin de la manche. Cependant il a encore le temps de réagir, et ma baguette bloquée dans la main qui tient son épaule ne me serait pas d'une grande utilité s'il décidait à répliquer dans la volée. Tant pis. Je prends le risque. Le besoin de lui cracher mon mépris au visage avait été trop forte. Ça plutôt qui lui ouvrir les entrailles. Pendant ce temps, les plaies gouttent toujours, les piqûres pulsent toujours, les dents se resserrent dès que la voix se tait. Putain de blessure. Putain de Mørk.



résultats dés:



Although I felt like giving up It's not the road I chose
Fredrikke Mørk
Fredrikke Mørk
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L'instinct est exécrable, lorsqu'il emporte la victoire sur la maîtrise de soi. Et j’ai tout le loisir de l’haïr avec force, lorsque je vois la tige sectionnée atteindre sa cible. Le sang jaillit, gemme rubis qui m'arrache un tressaillement de contentement. C'est plus fort que moi, plus fort que ma lucidité et ma bonne volonté ; mes iris glissent sur la plaie ouverte avec un intérêt qui n'est pas camouflé, alors qu'une quasi-volupté vient faire frissonner mon épiderme.

Une réaction primaire qui me donne envie de vomir.

Fred était vraiment un foutu dégénéré. Je détourne mon regard de la blessure tentatrice, fixant mon attention sur celui qui me lance un regard dur, après avoir porté sa main à son oreille. « Pas mal, tu as tenu une manche et demie avant de retenir ton envie de sang. Je pensais pas que tu tiendrais aussi longtemps vu ton empressement d'hier. » Je vois ce sort réussi comme un échec, l’échec de la raison contre les pulsions. Et ça ne m’arrange pas, de sentir que le dégoût n’est pas suffisant pour enrayer cette envie, trop profonde, de réitérer mon geste, d’aller plus loin, plus fort. Je serre mes doigts contre ma baguette, les jointures presque blanches, la nuque raide. « J'aurais dû me douter que tu étais moins bon en combat rapproché qu'en combat à distance. Une vraie tactique de lâche. Attaquer de loin, si possible par derrière pour maximiser tes chances de réussite. » Et je suis encore meilleur lorsqu’il s’agit d’attaquer sans que l’autre ne le sache. De vrais stratégies de lâche, oui, je ne le contredirai pas sur ce point. J’ai lu les lignes du tireur d’élite, j’ai vu ses tactiques. J’ai senti clairement dans mon corps où se situent ses habiletés, et ce n’est clairement pas dans les coups donnés à l’amiable, de façon fairplay.

Le sang que mon adversaire fait valser vers moi me prend au dépourvu, provoquant satisfaction, fascination, écoeurement. J'aimerais croire que c'est le dégoût qui l'emporte, mais ça ne m'aiderait pas de me mentir sur ce qui est une évidence et que je n’ai jamais ignoré depuis mon réveil : j’ai le même intérêt morbide que l’autre enfoiré. Mais à la différence de lui, je ne veux pas y céder. Je ne sais pas ce qui a craqué dans son enfance, pour qu’il n’essaie pas de se contrôler et qu’il s’enfonce dans ses vices, plutôt que de tenter de s’en extirper. Ce que je sais, par contre, c’est que je m’accrocherai avec force au dégoût que j’éprouve, en écartant toujours cette passion manifeste et dégueulasse pour les blessures et le liquide vermillon. « Tiens regarde-le de plus près comme ça à l'air de te faire tant d'effet. » Trop concentré à tenir davantage de l'humain que du monstre, je ne réagis pas assez vite au sort lancé. Il n'est pas contré et je me le prends dans toute sa force. La douleur fourmille sous ma chair, impulsion électrique saisissante, qui raidit tous mes muscles. Les pensées se désagrègent l'espace d'une seconde, alors que le corps tente de digérer l'électricité indésirable et que le coeur, violemment, s'emballe. Je n'ai pas le temps de songer à répliquer que l'auror est de nouveau sur moi, sa main agrippant mon épaule, son poing se posant sous mes côtes: « Tu veux que je te rafraichisse la mémoire ? J'ai reconnu les tatouages que ta victime avait vue. Tatouages que tu as depuis fait changer. Encore une manière d'échapper aux plaintes potentielles j'imagine. Tu te souviens ? Je suppose que tu vas me sortir que non, que des sales pédés comme nous t'en corriges chaque semaine. Vale. N'empêche que ça m'a pas empêché de te reconnaître et de venir te dire ce que je pense des connards dans ton genre. J'ai peut-être pris un avertissement en te cognant juste là un peu trop fort » Je perçois à peine le poing qui se visse sous les côtes, tordant tissu et peau. Je laisse à ma chair la gestion des sensations et de la douleur ; mon esprit est occupé à assimiler des informations dont il ne voulait pas. Juste là un peu trop fort. Là, sous les côtes. Je sens aux abords de ma conscience la sensation familière du souvenir qui veut émerger, titillé par des repères physiques et émotionnels. « Mais je regrette pas. Te voir plié de douleur était un maigre dédommagement pour ce que tu avais fait subir à ce gars qui n'avait rien demandé. Je t'ai invité à venir te mesurer à moi la prochaine fois que tu voudrais casser des genoux, mais visiblement t'as jamais osé relever le défi. Un putain de lâche, c'est tout ce que tu es Mørk. » Un goût de bile me monte aux lèvres. Mes paupières frémissent, alors que tous les mots prononcés viennent tournoyer en boucles, trop significatifs. « Je suppose que tu vas me sortir que non, que des sales pédés comme nous t'en corriges chaque semaine. La conscience lutte avec une détermination honteuse pour qu’aucun de ces propos ne fassent échos à des images trop nettes. Un putain de lâche, effectivement. Parce qu’il y a une vérité à proximité, quelqu’un qui a souffert, quelqu’un qui mérite que je me rappelle, quelqu’un qui a été victime d’un foutu connard d’intolérant. « J’ai corrigé…? Bordel. » L’exclamation m’échappe, murmure disgracieux, erratique, plus adressé à moi qu’à celui avec qui je ne songe pas à rompre la proximité. J’ai peur de ce qui se trouve derrière les barrières auxquelles je m’accroche, je redoute des visages, des mots, des coups, dont je ne veux aucun aperçu. Et pourtant, je me laisse entraîner par-dessus la barricade mentale érigée ; je laisse l’eau s’infiltrer, images mouvantes, d’abord floues, puis trop claires.

Et tout craque.

L’impulsion électrique, en termes de souffrance, a fait moins mal que ce foutu souvenir. Je vois ma victime ; je vois ses traits, sa détresse, son incompréhension, sa tristesse, sa douleur. Je perçois mon absence de compassion, d’empathie, de regret. Et une violence sanglante, ce désir de faire plus mal, à travers une hargne sauvage, sans remise en question. Des larmes, des supplications, un Pourquoi? qui a fait rire Fredrikke. Qui m’a fait rire. Les soupçons sur ce qu’a pu faire cet enfoiré dans son intransigeance ne sont plus des possibilités, mais des faits avérés.

Et j’ai envie de vomir.

Je me dégage d’une poussée brusque, affolée, loin d’être dosée. Cette poussée de celui qui est loin du combat, qui ne veut pas blesser, mais qui cherche à se libérer du monstre qui le poursuit. « Putain de bordel de merde. » Ce monstre tapi dans l’obscurité,  personne ne viendra l’éliminer pour moi. Personne ne viendra m’absoudre de mes péchés ou effacer un passé qui n’est disparu que dans ma mémoire. Mes victimes souffrent et ont souffert ; je suis libre, injustement, et je ne peux rien améliorer. « Fred. » Je me suis reculé de plusieurs pas, sans réfléchir, perturbé. Mes traits hagards reflètent cette horreur dont je ne sais que faire, cette réalisation d’actes que j’aimerais ne pas connaître. Je fronce les sourcils en entendant la voix de ma fylgia, ne réalisant qu’à cet instant qu’elle est plus rocailleuse qu’à l’accoutumée. Je frissonne en comprenant qu’elle a dû se transformer lorsque le souvenir s’est manifesté, incapable de se contrôler davantage sous l’assaut violent de ma conscience. « Ta gueule Ashes. » Les mots claquent, sans filtre. Je n’ai pas besoin de ses émotions. Je n’ai pas besoin de la voir, avec sa silhouette rampante, ses écailles froides, son venin que j’exècre. « Tu tournes ta colère vers la mauvaise personne. » Un ricanement m’échappe, nerveux, colérique, empli d’un mépris : « Tu crois, vraiment ? Y’a qu’un foutu individu qui la mérite, et je peux même pas… » Ma phrase se perd dans ma gorge qui ne veut pas se dénouer. Ma main tremble contre ma baguette, alors que je me permets de lui jeter un regard en coin ; comme je l’avais présumé, Ashes a changé de forme. Le serpent a ondulé jusqu’à l’un des murs de la cour, se nichant dans le creux formé par des briques brisées au fil du temps. Je me détourne, tendu, sans pouvoir soutenir davantage sa vision en cet instant. Mes yeux se fixent sur le chronomètre au-dessus de nos têtes, qui fait éclater ses zéros avec indécence.

Je ne me rappelle qu’à cet instant que j’étais en plein de combat. Mes paupières se plissent et ma machoîre se serre, alors que je fixe mes yeux trop fiévreux sur mon adversaire. Qu’a-t-il fait pour ce type, celui dont je me souviens…? Y en a-t-il eu d’autres ? Combien d’atrocités vais-je découvrir ? Quand cesserai-je enfin de reculer, après avoir cru pouvoir avancer ? Je fixe la blessure à son oreille, plaie saignante, plaie vivante. Un rictus d’amertume tord mes lèvres, et sans réfléchir, je pointe d’un geste vif ma baguette vers lui ; le sortilège de soin est prononcé à voix haute, juste avant que je n’abaisse mon arme magique, n’ayant pas l’intention de lancer quoi que ce soit d’autre. « T'as raison, je suis un lâche. Un putain de lâche, pas foutu de ne pas avoir fait du mal à tout ce qu'il touchait. Et qui aurait mérité, dix fois, cent fois, de se faire éclater contre le bitume. J'espère qu'à défaut de me casser les genoux, t'as au moins été là pour cette personne. J'espère que tu l'as aidé...Et qu'elle n'a pas été laissée seule avec une hargne qui n'aurait jamais dû être tournée vers elle. » Ma voix est faible, ma peau – qui fourmille encore désagréablement – est froide. Je glisse ma main libre dans mes cheveux, perturbé, avant de frotter machinalement mon cou. Celui qui s’est pris un coup de coude et qui, avec mes côtes encore douloureuses des dernières minutes, devraient me signifier que je ne suis pas dans le meilleur état pour remporter un autre duel. Sauf que je m’en fous totalement, surtout actuellement. J’ai cette envie féroce, insatiable, inutile, d’éclater la gueule d’un connard qui est encore en liberté. Un type contre lequel je ne peux rien faire et dont je perçois trop nettement le reflet, quand je me lève le matin. C’est sans fin. Chaque ligne de ce foutu journal m’a appris des horreurs ; chaque nouvelle confrontation m’a révélé des intolérances, des injustices, des monstruosités. Et ça continuera, éternellement, parce qu’il était un râclure. J’en suis une. Je poursuis : « En parlant de genoux… » Ma baguette se pointe vers le chronomètre, pour enclencher la troisième round. Je n’attends pas que Magni réagisse, abaissant mon bois dans un mouvement net, le pointant vers lui. Le sort informulé fuse et le heurte au niveau des jambes, le faisant tomber sur ses genoux. Un sort banal, sans gravité, de ceux qui peuvent être appris aux cinquième années. En théorie. Parce qu’en pratique, je ne crois pas qu’un professeur pourrait juger nécessaire de l’enseigner ; je ne suis cependant pas étonné que Fred le connaisse. Appris dans un bouquin ou d’un tier, peut-être.  Ma baguette tremble dans ma main agitée, alors que j’affirme : « C’est une position qui te va bien. » Les mots écorchent mes lèvres. Je les prononce avec une colère qui tord mes traits, dans un rictus sauvage qui vient noyer tout l’acte de contrition précédent. Je sens, au sifflement désapprobateur de ma fylgia, qu’elle comprend les véritables raisons derrière ma provocation : me faire frapper moi, à défaut de relâcher toute ma rage sur lui. Un raisonnement et un acte débile, assurément, mais je ne parviens pas à réfléchir assez posément. Tout ce que je sais, avec une certitude brûlante, c’est que j’ai envie de tordre le cou de Fredrikke Mørk et que je ne le pourrai jamais.
Magni Hammarskjöld
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@Fredrikke Mørk  | 17 février 2023 - Soirée


D'une certaine manière, mes mots ont un étrange effet sur lui. Il semble pâlir un peu plus tandis que ses lèvres frémissent de dégoût. « J’ai corrigé…? Bordel. » Il n'a pas l'air d'accord avec mes termes employés, peut m'importe si cela le choque de l'entendre prononcer ainsi la vérité qu'il fait éclater sur le dos de ses victimes. Sa petite conscience de tortionnaire trouvée au coin de son lit d'hôpital commence doucement à tirer sur ma patience et le voir réagir ainsi, s'offusquer de mon vocabulaire rend plus acide les coulées de lave qui s'écoule de mon cœur. Le Mørk semble même se déconnecter quelques instants, comme pris en tenaille par des pensées saisissantes et mes yeux se plissent, résistant à l'envie soudaine de plonger dans les fils d'idées qui glacent ses traits. La sensation qu'il vit la réminiscence d'un souvenir est trop nette pour que je ressente pas l'envie de voir ce même film d'images tellement l'effet à l'air d'être saisissant. Je me contente de darder un regard sombre sur lui et de lâcher sèchement mes mains lorsqu'il se dégage brutalement reculant de plusieurs pas comme sous le coup d'un violent coup dans l'estomac. Je regrette presque que ce ne soit pas le mien, mais plutôt un coup mental venu des tréfonds de son étrange mémoire. « Putain de bordel de merde. » Les sourcils se froncent un peu plus tandis que la rage palpite plus fort dans mes veines. Cette même sensation désagréable de ne pas tout comprendre revient et ça m'agace royalement. J'entends l'appel de sa Fylgia dont la voix a changé et je ne peux retenir un regard oblique vers le banc constatant avec consternement qu'il est vide. Si Mjöll a jugé bon de partir, ça ne sert à rien que je cherche à le retrouver. Il se manifestera bien assez tôt quand il en aura l'idée. Mon regard quitte alors l'endroit déserté par nos fylgjur pour revenir se poser sur le compteur qui fait luire ses zéros avec obstination. La voix de Fredrikke claque intimant le silence à la fameuse Ashes qui ne tarde pas à répondre sur un ton tout aussi amical. « Tu tournes ta colère vers la mauvaise personne. » La tension entre ces deux-là est plus écharpée encore que celle qui vibre entre le Mørk et moi. Le ricanement nerveux qui éclate dans la gorge du tireur d'élite me fait resserrer ma prise sur ma baguette qui a regagné la bonne main. Je n'aime pas la tournure que reprend cette soirée. Ma propre colère déborde déjà mettant mes contrôles à rude épreuve, et je ne suis pas certain de parvenir à faire descendre mes envies de le cogner plus durement malgré son attitude changeante. Tantôt le flou d'un effroi incertain, tantôt la dureté froide du gel qui transperce la peau.  « Tu crois, vraiment ? Y’a qu’un foutu individu qui la mérite, et je peux même pas… » Même pas quoi ? Lui renvoyer ta haine Fred ? Quelque chose dans la tournure de sa phrase me fait penser à ça. A cette envie que je connais bien de m'encastrer moi-même dans un mur parfois. Est-ce que c'est vraiment ce sentiment-là qui domine chez lui aussi à cet instant précis ? Les premiers doutes reviennent, ceux qui tournoyaient autour de pistes de potentiels soucis psychologiques. L'espace d'un instant cela redevient l'idée qui fait étonnamment le plus de sens, avant d'être obscurcit par les vapeurs acides qui émanent de la gueule ouverte du volcan. Il m'a déjà poussé trop loin ce connard de Mørk, je n'ai plus une once de résilience à lui accorder.

Son sortilège de soin me surprend autant qu'il me fait grincer des dents. Un geste qui dans n'importe quelle baguette aurait été jugé bienveillant, mais qui dans la sienne sonne comme une intrusion désagréable. Je sens les blessures se soigner et la douleur s'estomper dans une douce chaleur. Mais le frisson qui court dans ma nuque est glacé. Pourquoi se donne-t-il la peine de soigner une blessure qu'il a visiblement eu tant de plaisir à reluquer en coin ? Quels sont ces plants derrière une telle action incongrue ? Les dents grincent sous la pression de la mâchoire, rien ne va dans cette rencontre. Il ne semble pas savoir sur quel pied mener le combat, sans cesse déstabilisé entre deux énergies. Son geste achève de me donner la nausée et mes narines se dilatent une fois de plus. Je peux presque sentir ma jugulaire pulser avec force contre mon épiderme, signe que je suis prêt à poursuivre le troisième round les nerfs à fleur de peau. Il suffirait d'un craquement d'allumette pour faire éclater les foudres.

« T'as raison, je suis un lâche. Un putain de lâche, pas foutu de ne pas avoir fait du mal à tout ce qu'il touchait. Et qui aurait mérité, dix fois, cent fois, de se faire éclater contre le bitume. J'espère qu'à défaut de me casser les genoux, t'as au moins été là pour cette personne. J'espère que tu l'as aidé...Et qu'elle n'a pas été laissée seule avec une hargne qui n'aurait jamais dû être tournée vers elle. » Je suis le moindre de ses mouvements, les gestes parasites de l'homme qui réfléchit, prend des décisions silencieuses, et saute. « En parlant de genoux… » J'ai bien envie de te les faire tout de suite. Il relève sa baguette, et le chronomètre reprend. Enfin. Une fraction de seconde à regarder les premières secondes s'écouler sans remarquer la baguette qui s'abaisse et le sort fuse vers moi raflant mon souffle par surprise. Un sort banal, enfantin, qui me propulse sur les genoux dans un battement cardiaque qui s'oppresse. Le choc est rude sans être blessant, physiquement du moins. L'humiliation induite est cuisante, et elle perce nettement dans la voix colérique qui affirme des choses qu'elle ne devrait pas. « C’est une position qui te va bien. » L'allumette craque.

Je vois son visage amincit, baigné de larmes, je sens ses tremblements entre mes bras, je revois les marques sur sa peau, la peur dans ses yeux et les promesses mentales de lui faire payer cher, à lui, Fredrikke Mørk, à l'occasion. En voilà une toute trouvée. A travers les images mentales de la détresse d'Ozymandias, je perçois la manœuvre mise en place qui se trahi presque elle-même dans le sifflement désapprobateur d'un serpent un peu plus loin. Mais j'en ai foutrement plus rien à faire que c'est ce qu'il cherche à faire. Il veut me voir céder ? Très bien. Je cède.

Je ne bouge pas toute suite, conservant et assumant la position qu'il m'a imposée, le défiant d'un regard brûlant. Je le toise avec cette haine qui pulse ses éclairs dans son regard méprisant. Quelques secondes, pendant lesquelles je concentre ma magie au creux de la paume, avant de la relâcher dans un Repulso chargé à bloc de cette rage qui me donne envie de laisser de côté tous les codes de bienséances. Et surtout ceux des entrainements. Le sort l'atteint directement et le propulse, une fois de plus, contre le mur de brique derrière lui. Cette fois le choc est violent, aussi brutal que mes envies de lui casser les genoux, pour continuer la conversation sur cette partie du corps mise à l'honneur. Dans un sursaut je suis debout, baguette levée vers lui, prête à contrer toute représailles de sa part, je traverse l'espace qui me sépare de lui de larges enjambées. Le corps est entièrement bandé sous la tension qui grésille dans mes nerfs. « Tu veux que je t'éclate contre le bitume Fredrikke. Très bien. Faisons-ça. » Le ton est clair, une affirmation simple et défaite de toute menace. Ce n'est même pas une, juste un constat, tandis que j'arrive à sa hauteur. « J'ai que de la brique sous la main, mais ça fera l'affaire. » D'un geste sec, j'attrape sa tête de chaque côté pour la claquer une deuxième fois contre la paroi froide derrière lui. Toute la haine que j'ai contre lui m'intime de recommencer, encore, mais la raison est plus forte. Malgré les larmes d'Ozymandias qui brûlent encore mes doigts et leur mémoire sensorielle. Je me recule, d'un demi-pas, avant de pointer ma baguette contre sa cuisse. « Je t'ai dis, tu peux compter sur moi pour prendre le rôle du casseur de gueule avec grand plaisir. On a quelques comptes personnels à régler et j'en ai foutrement rien à faire que tu saches pas lesquels. » Ca fait un an, et pourtant je me souviens encore nettement les frémissements de sa voix, et ça me déchire toujours autant l'âme. La pointe de la baguette se presse un peu plus contre le pantalon, et le sort explose dans mon crâne sans même que je n'y réfléchisse.

A peine je sens la magie s'activer que je regrette d'avoir choisit ce sort-là parmi tous ceux à ma disposition. Je regrette, parce que c'est la première fois que j'utilise un des maléfices de la Mano Mara depuis de longues années. C'est presque effrayant de constater ce choix instinctif venu d'une profondeur des entrailles qui aurait mieux fait de ne pas se manifester. Je serre les dents un peu plus, rageant intérieurement d'avoir perdu le contrôle à cause de lui, tandis que la magie doit commencer à se répandre dans ses veines comme une trainée de feu. C'est un des sortilèges phare de la Mano, inspirée de celles dont l'organisation porte le nom. Les Marabunta. Fourmis aux morsures brûlantes qui répand une douloureuse sensation de feu à travers tout le système nerveux. Un sortilège sournois, qui donne au début, l'impression de n'être pas grand chose. Mais qui prend peu à peu de l'ampleur jusqu'à devenir lourdement insupportable alors qu'il remonte, lentement, le chemin jusqu'au cœur. Il n'ira pas jusque-là dans son cas. L'avoir lancé est déjà suffisant, inutile de pousser le vice trop loin non plus. Dans un nouveau enchaînement de mouvements, profitant du flottement occasionné par les chocs à la tête, j'attrape son bras pour le tordre en arrière et le faire se retourner, face contre la brique, bras bloqué dans le dos. « Contrairement à toi je fais bien mon travail ouais, je laisse pas les gens en souffrance sur le carreau. Et je leur demande avant de les soigner si ils sont d'accord avant d'imposer quoi que ce soit. Mais le consentement c'est pas une notion que tu maîtrises. » Ma voix roule, rauque, contre sa nuque, avant que je ne relâche ma prise, recule d'un pas et lui assène un dernier coup de pied dans l'arrière du genoux gauche. La même jambe qui doit désormais irradier d'une vive douleur brûlante. « Je comprends pas ce que tu attends de moi ce soir Fredrikke. Mais si veux qu'on finisse ce round en omettant de se souvenir des règles, fais-toi plaisir. » A cet instant, j'ai peur de rien, envie de tout. Et surtout besoin de décharger ces dernières années de frustration et de retenue le concernant.



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Although I felt like giving up It's not the road I chose
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