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the memory hurts but does me no harm (einar)
2 participants
Ása Strandgaard
Ása Strandgaard
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
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the memory hurts
but does me no harm


i can't make you fall in love again. I still wonder sometimes, what would we have been like. @Einar Bråthen (sarasvati)


Elle arrive au festival comme à son habitude, quand le soleil a dépassé l’horizon mais que le ciel est encore assez clair, les luminaires des allées tout juste allumés. Elle préfère éviter de se retrouver au soleil dans ce genre d’évènements, même avec des vêtements couvrants et un parapluie, craignant de ne pas être en mesure d’être à l’ombre à tout moment, la situation rendue trop imprévisible par la présence d’autant de sorcier.es. Au moins si le soleil est couché, elle peut se relaxer, oublier qu’il y a toujours ce facteur à prendre en compte et profiter du festival pleinement. Le fait que le soleil ne puisse pas la blesser dans les premières minutes où il entre en contact avec sa peau ne la concerne pas plus que cela, parfaitement consciente que le danger n’est pas présent avant un moment. C’est la sensation qui la répugne, désagréable tout au long de sa vie jusqu’à devenir intolérable, pénible. Elle préfère s’en cacher totalement, ne sort en journée que si elle y est vraiment obligée, se déplaçant avant le lever du soleil et après la tombée de la nuit.
Mais cela veut dire qu’elle n’est pas là, le reste de la journée, quand ses proches profitent déjà du festival, même lorsqu’elle a un jour de congés. Quand elle arrive, Rune est déjà afféré à un stand avec Vanja, la saluant rapidement mais se reconcentrant immédiatement sur sa tâche. Vence n’est pas au stand d’herboristerie, profitant sans doute d’un moment de repos, et elle n’a pas demandé à Jasper s’il venait ce jour-là. Alors elle arpente l’allée centrale, regarde chaque stand, jusqu’à espérer tomber sur un visage familier, s’arrêtant parfois pour se renseigner. Au bout d’un moment, le son distant d’un violoncelle lui parvient, grave et puissant, mélancolique, interrompu souvent, reprenant toujours la même série de notes. Elle avance, se dirige vers le son, apercevant finalement la scène, sur laquelle plusieurs personnes s’amusent avec les instruments laissés à disposition. Son cœur rate un battement quand elle reconnaît Einar sur le côté, en train de visiblement montrer à quelqu’un comment répéter une série de notes, celle qu’elle entend depuis quelques minutes. D’instinct, elle veut faire demi-tour avant qu’il ne l’aperçoive mais Eskil l'empêche de passer, hésitant. « C’est l’occasion de lui parler, s’il a bientôt fini, non ? » Elle pousse un soupire, se retourne vers la scène et prend finalement place sur un des sièges, espérant se fondre un peu parmi les autres spectateurs, éparpillés. Elle fait mine d’observer les autres musiciens mais son regard est fatalement ramené à Einar, au son du violoncelle, déformé par le manque de pratique de son élève mais familier, nostalgique. Elle s’est déjà trouvée à cette place, à écouter du violoncelle, entre les murs de Durmstrang il y a des années. Elle s'est déjà trouvée à regarder Einar jouer, subjuguée par les mélodies qu'il jouait dans leur salle commune, pendant leur temps libre. Certaines sont restées gravées dans sa mémoire et elle se demande si elle les entendra à nouveau un jour. Probablement pas, dépendant de ce qu’elle a fait concernant son ami, ces deux dernières années.
L’enseignement se poursuit quelques minutes, avant que l’élève ne quitte finalement la scène en remerciant Einar et que ce dernier descende à son tour, le violoncelle remis en place. Ása se relève doucement, son regard fixé sur lui et elle contourne les sièges pour venir à sa rencontre, alors qu’il s’éloigne de la scène. Elle attend qu’il l’ait vue pour l’interpeller, ignore l’appréhension qui lui tort le ventre et les battements de son cœur, trop précipités. « Hey, » dit-elle simplement en arrivant à sa hauteur, n'ayant aucune idée du ton qu'elle doit employer avec lui. « J’espérais tomber sur toi, » continue-t-elle, l’hésitation s'accrochant à ses lèvres, « si tu as un moment ? » Iels ont eu l’occasion de se croiser, une ou deux fois, quand Rune lui a présenté son groupe. Elle est surprise au départ, de les voir ensemble, de voir qu’ils se connaissent. La surprise laisse place à l’incompréhension, alors qu’elle réalise que cela fait des années, puis à la gêne, quand elle se rend compte qu’elle ne sait pas comment agir, avec lui. Elle n’a aucune idée de ce qui s’est passé, depuis la dernière fois où elle se souvient l’avoir vu. Il s’adresse à elle cordialement, quand elle le revoit, avec une certaine distance, et elle sent la crainte la gagner quand elle réalise qu’iels se sont probablement revus déjà, qu’il y a tout un pan de leur relation qu’elle a manqué. Elle réalise qu’il y a eu une suite, à leur baiser, et qu’elle ne la connaît pas.


you see the sea breathe in shuddering breaths and look to his lover lit by the sun’s rays, and you’ll think this is the true story. the true love. not between icarus and the sun, but between something of the sky and the depth of the sea.
Einar Bråthen
Einar Bråthen
SKJERME Förtroende som beviljas utesluter inte uppmätt misstro
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La journée touche à son terme et petit à petit le stand de musique se vide. Einar est en train de consacrer toute son attention à un garçon qui souhaite absolument maîtriser le violoncelle depuis qu’il a assisté à un jam entre lui et une autre violoncelliste. Ensemble, ils passent et repassent une série de notes côte à côte, inlassablement. Einar ne s’en plaint pas, il aime cette routine, s’amuse de voir le petit froncer les sourcils sous la concentration, le voir lui adresser de grands sourires fiers lorsqu’il comprend et parvient à enchaîner les notes sans se tromper… Il se revoit au même âge, se souvient avec nostalgie de ces sensations, et en lui apprenant, il a l'impression de retrouver temporairement cette douceur. Après quelques passages de la routine, il voit bien que l’enfant arrive au bout de sa concentration et se lève pour lui ébouriffer les cheveux familièrement « Tu y es presque ! Mais on va s’arrêter là pour le moment, ok ? Repasse demain si tu veux, on continuera ensemble » propose-t-il avant que le petit ne rejoigne sa famille, le remerciant avec enthousiasme ce qui lui arrache un rire. Le musicien profite de l'accalmie pour ranger les deux instruments prêtés par le stand après les avoir soigneusement nettoyés. Il fait signe à ses collègues qu’il a fini pour la journée et descend de la scène, se demandant distraitement ce qu’il va faire ce soir. Peut-être que Vanja, Rune et Séraphin voudront tester le… Il relève la tête et se fige en entendant appeler son nom, reconnaissant la voix avant même que son cerveau n’ait pu la reconnaître s’avançant vers lui. Asa. Un sourire apparaît sur son visage, presque par réflexe en la voyant, avant qu’il se souvienne et que celui-ci se teinte de tristesse. « Hey. J’espérais tomber sur toi, si tu as un moment ? » elle hésite, visiblement incertaine de la manière de s’adresser à lui et il ne peut s’empêcher de sentir son cœur se serrer en la voyant si peu sûre d’elle. Ça n'a pas toujours été comme ça entre elleux, bien qu’un fossé se soit créé depuis… À nouveau le malaise lui serre la gorge et il s’oblige à respirer lentement, comme il a appris. Il hoche la tête et s'éclaircit la gorge avant de répondre avec un nouveau sourire « Bien sûr, Asa. » Il fait un petit signe vers le lac, proposant sans mot de marcher le long de celui-ci. Il n’est honnêtement pas sûr de pouvoir avoir cette conversation sans bouger, sentant déjà le trop plein d’énergie nerveuse qui le traverse… et qui est en train de faire tourner de couleur le bracelet de cheville qu'il a gagné il y a quelques jours à la loterie.
C’était couru qu’iels aient une discussion. Il le faut, il le sait au fond de lui, même s’il redoute en même temps ce moment. Il l’a revue quelques fois depuis son… rétablissement ? si on peut appeler ça comme ça, mais c’était toujours en compagnie de Rune ou des autres membres du groupe. Non pas qu’Einar ait été particulièrement froid ou impoli avec elle dans ces moments-là, au contraire, mais il sent bien dans ses regards en coin qu’elle ne comprend pas ce qu’il se passe. Qu’il lui manque des morceaux de puzzle. Qu’iels devraient en parler. Mais il n’avait pas encore trouvé le courage de se lancer jusqu’à présent… une fois de plus, c’est la plus courageuse des deux. Et il ne peut empêcher la culpabilité de le ronger, pour cela et aussi pour avant. Si seulement il avait été plus attentif, plus insistant… Il serre les dents, essayant de se concentrer sur le moment présent et réalise que cela fait plusieurs minutes qu’iels marchent en silence. « Tu… tu passes un bon festival ? C’est dingue le monde qu’il y a, ça fait plaisir. Le stand de musique a du succès, c’est chouette, je donne pas mal de cours ! Je pensais pas que j’aimerais autant, enseigner je veux dire, mais bon c’est comme quand je tutorais un peu ! » il divague, meuble, cachant à peine sa nervosité, cherchant un sujet suffisamment neutre pour faire la conversation sans ouvrir d’anciennes plaies. Compliqué. Comme marcher dans un terrain miné. Il ne peut pas parler du concert, évite de lui rappeler qu’il a probablement passé plus de temps avec son frère qu’avec elle, évite de mentionner Séraphin… Myr se blottit contre sa jambe, manquant de le faire tomber et il finit par s’arrêter de marcher, contemplant le lac ses reflets avant de murmurer d’un ton triste « Désolé, je ne sais pas pourquoi je suis nerveux comme ça. ». C’est partiellement vrai, réalise-t-il avec une grimace. Il se tourne vers elle et croise enfin son regard. « Comment tu vas ?  » demande-t-il doucement.

 
Ása Strandgaard
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L’appréhension la tient au ventre, son cœur bat douloureusement dans sa poitrine et elle retient presque son souffle, attendant patiemment qu’Einar lui dise « Bien sûr, Asa, » avant de lui faire signe vers le lac. Elle hoche la tête, le suit sans un mot, répétant intérieurement comment elle pourrait bien poser la question. Elle n'est pas sure de l'avoir vu lui sourire, se demande si il a même envie de lui parler ou de la voir. Mais elle doute également de ce qu’elle lui a offert, comme salut, probablement dénué de toute chaleur également, sans que ce soit conscient de sa part. Sous l’une de ses mains, elle sent la fourrure de la forme de loup d’Eskil, alors qu’il vient se coller à ses jambes, marchant doucement à ses côtés et elle y plonge les doigts, la douceur du contact l’apaisant un instant. Perdue dans ses pensées, se torturant encore l’esprit sur la bonne manière de commencer, elle ne remarque pas le silence qui s’installent entre elleux, les minutes s’écoulant sans qu’aucun.e ne prenne la parole. Ce n’est que lorsqu’Einar parle qu’elle se rend compte qu’elle aurait probablement dû déjà dire quelque chose. « Tu… tu passes un bon festival ? C’est dingue le monde qu’il y a, ça fait plaisir. Le stand de musique a du succès, c’est chouette, je donne pas mal de cours ! Je pensais pas que j’aimerais autant, enseigner je veux dire, mais bon c’est comme quand je tutorais un peu ! » Elle tourne le visage vers lui, un sourire sincère venant finalement étirer ses lèvres. « Oui j’ai vu, c’est super ! Je suis sure que tu enseignes très bien, » remarque-t-elle, gênée presque immédiatement par ce qu'elle dit. Elle enchaîne pour ne pas s'attarder dessus. « Je passe un bon festival aussi, je viens quasiment tous les soirs, » ajoute-t-elle, sans préciser pourquoi. Elle ne lui dit pas, quand iels se rapprochent presque cinq ans plus tôt, pourquoi elle évite le soleil, ne lui dit pas ce qu'elle est, de peur qu’il la rejette. Elle sait cependant qu’elle n’est pas discrète, évitant le soleil comme la peste, surtout cette année-là. Et elle finit par remarquer qu’il lui propose de se voir le soir ou plutôt à l’intérieur en journée, finit par se demander si il sait, si il a deviné. Elle n’ose pas lui poser la question, quand iels sont encore ami.es et se demande maintenant s’il a une raison plus officielle de le savoir, maintenant.
Elle remarque alors qu’il s’est arrêté de marcher et elle revient un ou deux mètres en arrière pour revenir à sa hauteur, l’observant alors qu’il regarde le lac. Une pointe la lance à nouveau dans sa poitrine et elle essaye de l’ignorer, retient le soupire qu’elle voudrait lâcher. « Désolé, je ne sais pas pourquoi je suis nerveux comme ça. ». Elle secoue la tête, ayant à peine remarqué qu’il était aussi nerveux qu’elle. Ce simple fait ne fait que l’angoisser d’avantage sur ce qu’elle risque de découvrir. Elle essaye de se concentrer sur le fait qu’il accepte de lui parler et que par conséquent ça ne doit pas être si grave. Elle a appris, au fil des mois, certains de ses comportements envers nombreux.ses de ses ami.es, particulièrement né.es-moldu.es et sang-mêlé.es trop éloigné.es des bonnes familles. Elle se doute qu’elle a dû mettre Einar à l’écart, redoute ce qu’elle a pu lui dire ou lui faire. Instinctivement, elle regarde son cou, cherche malgré elle si elle y voit deux petites cicatrices, rapprochées. « Comment tu vas ?  » Elle relève le regard en même temps qu’il lui parle, surprise quand il se tourne vers elle, gênée par son geste. « Ça va plutôt bien, » dit-elle, le ton moyennement convaincant, se sentant incapable de qualifier comment elle se sent ces derniers mois, « Et toi ? » Elle hésite un moment, se dit qu’il faudra bien qu’elle se jette à l’eau à un moment donné. « Je… Je sais pas combien de temps ça fait, depuis la dernière fois qu’on s’est parlé, » admet-elle finalement. « Pour moi ça aurait été il y a presque trois ans. Même si j’ai l’impression que c’était il y a quelques mois. » Elle se rend compte que ce qu’elle dit n’a aucun sens, secoue la tête à nouveau en détournant le regard. « Désolée, je… Ça aucun sens. Je sais pas si Rune t’as dit, pour ce qui s’est passé récemment avec notre famille ? » se reprend-t-elle en le regardant à nouveau, sentant ses joues chauffer sous la gêne, se doutant qu’elle rougit probablement. Elle déteste le fait d’avancer dans le flou, sans savoir de quoi elle parle, ses pensées se mélangeant en sortant de sa bouche. Elle s’interrompt là, se doute qu’elle en a déjà trop dit pour que ça ait réellement du sens, pour lui.


you see the sea breathe in shuddering breaths and look to his lover lit by the sun’s rays, and you’ll think this is the true story. the true love. not between icarus and the sun, but between something of the sky and the depth of the sea.
Einar Bråthen
Einar Bråthen
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Chacan marche à côté de l’autre sans un mot et l’ambiance autour d’elleux est si saturée de gêne qu’Einar a presque l’impression de la sentir coller contre sa peau, poisseuse et inconfortable. Il tente de lancer un sujet pour alléger la situation, bavasse trop, porté par son anxiété, mais fort heureusement Asa s’en saisit : « Oui j’ai vu, c’est super ! Je suis sûre que tu t'enseignes très bien. » Elle relève la tête vers lui et laisse échapper un sourire qui le replonge des années en arrière, tandis que son compliment lui colore les joues. Elle doit se souvenir de ses missions de tutorat à l’Institut, de l’enthousiasme qu’il avait à aider ses camarades, et qu’il retrouve en donnant ces cours de musique. « Je passe un bon festival aussi, je viens quasiment tous les soirsC’est un des moments les plus agréables je trouve » répond-t-il du tac au tac avant de lui adresser à son tour un sourire timide. Il s’oblige à continuer à la regarder dans les yeux, à ne pas laisser son regard glisser vers ses bras, à maintenir une expression amicale. Mais comment ne pas songer à la vision qu’il a eu quelques semaines à peine après l’avoir rencontrée…
Au beau milieu de la nuit, les images l’avaient tiré du sommeil et c’était l’esprit encore embrumé qu’il avait vu défiler devant ses yeux, comme par flash, des visions de la jeune femme se tordant de douleur, les cloques se former sur son corps et ses hurlements résonner encore et encore dans ses oreilles, même des heures après que les visions se soient terminées. Impossible de savoir si cela s’était passé, allait se passer ou s’il ne s’agissait que d’une potentialité. Impossible aussi de lui en parler. Ne lui restait une fois de plus que le poids de ce savoir et la crainte que ça ne se soit déjà passé ou que cela advienne. Le reste de la nuit lui avait paru infiniment long, à essayer d’étouffer ses sanglots d’angoisse pour ne pas réveiller les autres personnes du dortoir, à essayer de chasser les images au fin fond de sa mémoire pour ne plus avoir à les affronter. Lorsque le lendemain Asa l’avait rejoint pour le petit déjeuner, il était hanté par ce savoir incertain qui lui pesait sans qu’il puisse le lui confier. Et il avait rapidement compris qu’elle ne lui parlerait pas elle non-plus de sa condition. Mais il ne pouvait s’en formaliser, étant lui-même incapable de lui parler de ses dons. Cela ne changeait rien à ses yeux; il fit simplement attention à partir de ce jour à lui proposer des rendez-vous plutôt en soirée ou à l’intérieur de l’Institut pour lui éviter d’avoir à trouver des explications. Impossible pour lui de savoir si elle avait conscience qu’il était au courant ou non, si elle avait remarqué… Et il n’avait jamais osé aborder le sujet avec elle. Leur relation s’était simplement déroulée sans que le sujet ne pose de souci, même si par moments sa vision pesait au jeune homme. Tout comme les cinq dernières années lui pèsent maintenant qu’il sait ce qu’il s’est passé…
Lorsqu’il s'immobilise, contraint par Myr, Asa continue d’avancer quelques pas avant de revenir vers lui alors qu’il murmure : « Désolé, je ne sais pas pourquoi je suis nerveux comme ça. Comment tu vas ?  – Ça va plutôt bien, et toi ? » Il laisse échapper malgré lui un rire sans joie devant la piètre qualité de son mensonge. Elle n’a pas l’air d’aller bien, elle a l’air… confuse. Perdue. Et qui ne le serait pas après ce qui lui est arrivé ? Avant qu’il ne puisse lui répondre, elle se lance : « Je… Je sais pas combien de temps ça fait, depuis la dernière fois qu’on s’est parlé. Pour moi ça aurait été il y a presque trois ans. Même si j’ai l’impression que c’était il y a quelques mois.  » Il écarquille les yeux de surprise. Bien sûr, Rune a expliqué ce qu’il s’était passé, mais l’entendre le confesser d’elle-même n’a pas le même impact sur Einar. Son sang se met à battre sourdement dans ses tempes tandis qu’il essaie de réaliser ce qu’elle vient de lui dire. Il songe à tout ce qu’elle a manqué durant ces trois ans, à toutes les évolutions que ses proches ont connues depuis qu’elle… qu’elle quoi d’ailleurs ? Qu’elle a été mise entre parenthèses ? Trois ans de vide, de manque, trois ans à combler… C’est vertigineux à ses yeux. « Désolée, je… Ça n’a aucun sens. Je sais pas si Rune t’as dit, pour ce qui s’est passé récemment avec notre famille ?  » Elle continue en rougissant, visiblement tout aussi gênée que lui d’aborder le sujet. « J’ai… J'ai eu vent de certaines choses, oui. Mais si tu veux en parler toi, avec tes propres mots ? » propose-t-il doucement d’une voix légèrement enrouée. Il s'éclaircit la gorge et reprend : « Asa, pour te répondre je… Ça va faire trois ans qu’on ne s’est pas parlé, en effet. On a échangé quelques lettres durant l’été, qui se sont petit à petit espacées et quand tu es revenue à l’Institut je… » il s’interrompt pour chercher ses mots « J’ai cru que tu ne voulais plus avoir affaire à moi. ». Il se mord la lèvre et détourne le regard, incapable de continuer, alors que ses pensées retournent à cette période-là et qu’une nouvelle fois la cupabilité vient lui enserrer la gorge. Si seulement… Si seulement…
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