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Don't run aground you might be left high and dry • Ása (FB)
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Ying Yue Amundsen
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GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
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Don't run aground you might be left high and dry

@Ása Strandgaard  • 5 avril 2024 - soirée



Debout contre l’immeuble d’en face, je regarde la porte de celui de Jasper qui s’ouvre et se ferme au rythme des allers et venues de ses voisins et de leurs connaissances. Une soirée animée, un vendredi soir comme un autre dans le léger redoux du printemps à venir. Inhalant la nicotine d’un geste calme je trouve des prétextes dans les cigarettes qui finissent en fumée entre mes doigts pour ne pas immédiatement prendre le chemin de cet appartement qui focalisent mes pensées depuis quelques heures. Il avait fallu d’une conversation au détour d’un entrainement avec le régiment pour faire surgir l’envie d’aller la voir. Rentré depuis une semaine de notre mission désastreuse au large du Svalbard, je m’étais renseigné assez rapidement sur les suites du procès entamé quelques temps auparavant, avec en son centre Asa Strandgaard et sa famille. Regrettant de ne pouvoir le suivre au complet au fur et à mesure et de n’avoir accès qu’à des bribes d’information, j’avais fini par demander à Fridha de se mettre sur le sujet la semaine précédente. Ce n’avait été qu’aujourd’hui, qu’elle avait pu m’apporter un peu plus de précision et le compte rendu de la condamnation finale. De là s’en était suivie une longue conversation pendant nos exercices de manœuvre habituelle pour la vérification et préparation de notre navire au vu de notre sortie de la semaine suivante. Nos opinions différentes sur les conséquences du comportement de l’oncle d’Asa avaient engendré quelques remarques agressives, notamment entre Torstenn et Salli sous le regard silencieux d’Ilario. Evitant de me mêler trop largement de leur discussion houleuse, pour ne pas mettre en lumière mes propres fragilités sur la question, j’avais concentré mon attention sur celui-ci. Son mutisme intriguant, ses regards droits concentrés sur ses tâches et la précision incisive de leur réalisation avait rapidement attiré toute mon attention, si bien qu’il avait fini par lever ses yeux immenses vers moi dans un léger flou. Un seul regard, chargé d’une intention lisible. Une demande, unique, de ne pas poser de question, et la sensation d’effleurer un peu plus l’obscure passé de l’homme.

C’est à tout cela que je pense, en entamant ma troisième cigarette sans avoir bougé d’un poil, contre le mur de l’immeuble d’en face. J’avais interrogé Salli, dans les vestiaires. Son avis, plus humaniste que n’avait été celui de Torstenn, avait aiguillé ma recherche de réponses. Celles-là même auxquelles je ne voulais pas réfléchir ces deux dernières années. Auxquelles je ne veux toujours pas réfléchir sans lui laisser l’occasion de me prouver le contraire, ou de confirmer le pire scénario. L’oubli. Entier. Mon nez se plisse à cette perspective. Qu’est-ce que j’attends, au juste ? De la voir, de l’entendre me reconnaître ? Ego stupide de celui qui voudrait avoir cette force de marquer les esprits au-delà des voiles du sortilège de contrainte. L’orgueil n’est pas prêt à subir le revers qui l’attend. L’orgueil préfère croire que son âme n’était entièrement prisonnière et que quelque part, c’était bien elle. Peut-être un peu biaisée, mais elle malgré tout. Et non simplement une fausse identité induite pas la pression magique mentale d’un autre. Contre ma jambe, Bølga se laisse largement reposer de tout son poids en signe de soutien discret, mais sensible. Il sait que ça me coûte, de confronter ma réalité avec celle d’Asa. Je n’aime pas l’idée, je déteste partir en mer et revenir devant un fait accompli qui me laisse sur le carreau. J’avais vécu ça déjà avec Fredrikke, et l’expérience avait été tout sauf plaisante. Mais ce sont des choses vouées à se répéter quand on part parfois plusieurs mois loin des considérations triviales des civils. Ils ne vous attendent pas pour vivre leurs drames de leurs côtés. Asa n’a pas attendu pour sortir de l’emprise de sa famille. Et tant mieux pour elle, n’est-ce pas ? Quelqu’un d’autre a eu le temps de faire les choses, pour elle. Ce ne peut être que pour le mieux. Le nez se plisse une deuxième fois, la cigarette consume ses derniers millimètres de tabac avant de disparaître dans un crépitement doux entre mes doigts.

J’ai quitté le mur de l’immeuble d’en face, traversé la route passante, grimpé l’escalier et frappé à la porte sans pousser plus loin mes réflexions opposées. Je ne suis pas le meilleur pour traiter les dilemmes et les cas de conscience. Dans ces cas-là j’ai appris qu’il valait mieux agir quitte à trancher dans le vif et dans les liens. La seule victoire passe par l’attaque franche. Dans tous les cas, je pourrais toujours prétendre venir voir Jasper chez qui Asa est hébergée depuis quelques semaines. L’honneur sera sauf, l’égo peut-être pas, mais je n’aurais plus à me torturer le crâne entre des possibles insolvable. Derrière la porte, un bruit de pas léger. Celui de Jasper est plus lourd. Un frémissement de tension me fait tendre le cou sur le côté alors que je remets les manches de veste en place autour de mes poignets. A défaut de savoir sur quel pied dansé quand elle ouvrira la porte, j’aurais les vêtements de la sûreté irréprochable derrière lesquels me masquer. La porte s’ouvre, et sans attendre d’y être invité, j’entre pour me placer dans l’entrée. Après tout j’ai toujours agi ainsi chez Jasper, ce n’est pas aujourd’hui que je compte changer mes habitudes. Déjà que j’ai fait l’effort de frapper. Pour une fois. « Bonsoir Asa ! J’ai appris que tu vivais chez ton cousin, je passais dans le coin, c’était l’occasion de passer prendre de tes nouvelles. Comment tu vas, depuis la dernière fois ? » Ma voix est calme et enthousiaste. Le même genre d’attitude que j’avais avec elle avant…tout le reste. Comme si rien n'avait changé. Comme si je venais lui proposer une soirée baignade après un verre au calme. Comme avant. Seul mon regard droit et perçant s'est rivé sur elle, guettant ses réactions.


I remеmber how I'd find you, fingers tearing through the ground. Were you digging something up or did you bury something down? In your soul, I found a thirst with only salt inside your cup.
Ása Strandgaard
Ása Strandgaard
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DON'T RUN AGROUND
YOU MIGHT BE LEFT HIGH AND DRY


I thought we were the same, Birds of a feather, now I'm ashamed. I told you a lie, désolé, mon amour. I'm trying my best, don't know what's in store. @Ying Yue Amundsen (sarasvati)


Il lui faut un temps d’ajustement, quand Jasper lui propose de venir habiter quelques semaines chez lui. Passé le soulagement de ne pas avoir à rentrer auprès de sa belle-mère, Ása alterne entre la stupeur, la confusion et la colère, ayant encore du mal, un mois après, à pleinement réaliser qu’elle est passée à côté de deux ans de sa vie. Pire encore, elle est devenue une toute autre personne pendant ces deux années, poussée dans les pires pans de sa nature et le peu qu’elle a appris sur ce qu’elle a fait à cette période lui retourne l’estomac. Au-delà de la culpabilité, elle en veut à son oncle, à son père de l’avoir contrainte mais également à elle-même, de ne pas avoir eu le courage de partir, comme Rune, de s’être laissée intimider assez longtemps pour qu’ils aient ce genre d’occasion de la faire rester définitivement. Une part d’elle est soulagée que ça n’ait pas pu durer plus longtemps mais l’autre regrette ces deux années, ne comprend pas que ça ait pris autant de temps. On lui a dit que plusieurs personnes de son entourage avaient alerté mais les preuves étaient tout de même insuffisantes et nécessitaient une enquête de longue durée. Elle se demande ce qu’il aurait fallu, pour accélérer le processus. Elle se demande tout ce qu’elle aurait pu faire, si elle avait eu ces deux années à elle.
L’anxiété et le tourment qui animent son esprit la tiennent éveillée, plusieurs nuits de suite, l’empêchent de se reposer pleinement. Elle est déçue quand elle sent qu’elle doit rentrer finalement, après l’après-midi passé au musée avec son cousin et son petit cousin, trop fatiguée pour les suivre et dîner dehors. Elle rentre chez son cousin seule, se prépare un dîner rapide et sirote un peu de faux plasma pour accompagner son repas. Le goût, qui l’avait toujours satisfait auparavant, lui paraît fade à présent, comme manquant de quelque chose pour le relever, et elle se surprend parfois à avoir encore soif après en avoir bu. Elle se doute de la raison, se souvient nettement de la sensation de peau sous ses dents et de sang sur la langue, mais elle refuse d'y penser d'avantage, essayer de se contenter de ce qu'elle a toujours connu. Elle commence à débarrasser mais n’a pas le temps de finir son verre qu’un coup retentit à la porte. Rapidement, elle jette le reste au fond de l’évier et passe un peu d’eau pour éliminer les traces du liquide épais, avant de se diriger vers la porte. Elle jette un coup d’œil au miroir, vérifie que ses crocs se sont rétractés, avant d’ouvrir. Par l’entrebâillement, elle reconnaît Ying Yue Amundsen et si elle est surprise de le voir, elle ouvre d’avantage, sachant qu’il cherche probablement Jasper. Avant même de la saluer, il entre et se positionne dans l’entrée, ne lui laissant rien le temps de dire non plus. Elle garde la porte ouverte, la tenant d’une main, toujours un peu déstabilisée par son arrivée. « Bonsoir Asa ! J’ai appris que tu vivais chez ton cousin, je passais dans le coin, c’était l’occasion de passer prendre de tes nouvelles. Comment tu vas, depuis la dernière fois ? » Elle n’est pas sure de se souvenir de la dernière fois qu’elle l’a vu, probablement deux ou trois ans avant, le croisant comme à son habitude avec son cousin. « Salut Ying Yue, ça va bien et toi ? » tente-t-elle, n’ayant pas plus envie que cela de lui expliquer ce qui lui est arrivé. Elle se rend compte que son ton est cordial, un peu distant mais elle n’est pas sure de savoir comment interprétere son enthousiasme, lui qui ne lui a toujours montré que de l’indifférence. Elle espère qu’il ne fait pas référence à une date trop proche, dont elle ne se souviendrait pas. « Oui j’habite ici temporairement mais Jasper est sorti, tu veux que je lui dise que tu es passé ? » Elle se doute qu’il n’est pas venu spécialement pour la voir, suppose qu’il essaye simplement d’être poli. Cependant, cela ne ressemble en rien aux interactions qu’iels ont pu avoir par le passé, dans des circonstances similaires et un doute persistant qu’iels se sont rapproché sans qu’elle ne s’en souvienne la saisit, la pousse à ne pas prononcer un mot de plus, attendant qu'il en dise plus.


you see the sea breathe in shuddering breaths and look to his lover lit by the sun’s rays, and you’ll think this is the true story. the true love. not between icarus and the sun, but between something of the sky and the depth of the sea.
Ying Yue Amundsen
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@Ása Strandgaard  • 5 avril 2024 - soirée


La porte s'ouvre, et à la seconde où nos regards se croisent je sens la différence filtrer en moi comme un courant d'air glacé. Le regard qu'Ása pose sur moi est neutre, légèrement surpris de me trouver, déjà, dans le hall de l'appartement de Jasper. Je pourrais mettre ce sentiment lisible de ses traits sur la rapidité que j'ai de m'imposer, mais ce serait une fausse idée stupide. Je sais bien ce que je suis venue confronter ce soir, je ne suis pas d'humeur à me baigner d'illusions, tout juste à mâchouiller encore des miettes d'espoir. Au moins, ne me referme-t-elle pas la porte au nez ce qui est déjà plutôt encourageant. Quelle était notre relation avant qu'on ne se rapproche ces dernières années ? Neutre et cordiale. Vaguement cordiale. Je tente pourtant l'approche amicale, sympathique, posant un voile sur ce que je devine trop clairement. « Salut Ying Yue, ça va bien et toi ? » Vérité douteuse énoncée seulement par convenance. Si son attitude est moins chaleureuse qu'elle l'était dernièrement, ses expressions sont les mêmes, les plis légers de son visage, la neutralité imposée qui dissimule les vagues d'une âme peut-être en proie à d'autres tempêtes internes. Ce constat amène une autre déception dans mon cœur, plus sombre. L'idée d'être redevenu un inconnu est encore plus acide que je ne l'avais prévu. Le constater dans l'éclat neutre de ses yeux est réellement désagréable. « Oui j’habite ici temporairement mais Jasper est sorti, tu veux que je lui dise que tu es passé ? » Mon sourire se fait rictus indéchiffrable avant de revenir se placarder d'une courbe joyeuse. « Inutile, c'est toi que je suis venu voir. » Dans un petit clin d'œil complice je reprends mon ascension du hall d'entrée pour prendre directement la direction de la cuisine de Jasper, visiblement à l'aise dans cet appartement dans lequel je passe bien trop souvent. Seul Bølga reste en retrait, tigre curieux qui vient se placer près de la deuxième Fylgia, avant de changer naturellement de forme pour celle de la loutre, forme qu'il a rapidement pris l'habitude de prendre avec elle, trop heureux d'avoir un pendant avec laquelle s'amuser. Défiant toutes ses réticences à se montrer sous cette forme face à des personnes que l'on ne connait qu'à peine. « Nous prépare la même chose que d'habitude, j'ai hâte que tu me racontes comment tu t'es retrouvée là. Je suis à peine rentré de mission, j'ai visiblement quelques détails à rattraper. » Je hausse la voix, pour qu'elle puisse m'entendre malgré la distance qui nous sépare encore n'étant pas certain qu'elle m'ait suivi d'un même pas vers la cuisine, et pour couvrir le bruit des placards que j'ouvre et ferme pour attraper deux verres et le nécessaire pour préparer nos boissons habituelles. Presque un rituel qui me coûte déjà beaucoup. Des gestes qui se tintent d'une amertume habilement camouflée derrière un air enthousiaste de façade. Je pourrais simplement lui dire la vérité. Lui dire que je sais pour le procès. Je pourrais devancer tout la discussion que je lui demande d'entamer. Mais l'incapable besoin de vengeance injuste me mord le cœur. J'ai conscience que c'est déplacé, mauvais, que la Ása d'hier méritait mieux que ça de ma part. Mais je ne parviens pas à m'enlever ces regrets qui hantent déjà ma mémoire. Et le loup blessé ne sait rien faire d'autre que d'attaquer en retour. « J'ai passé la journée à faire des exercices l'eau jusqu'aux genoux, mais si t'as envie je suis quand même partant pour aller faire quelques brasses après ça. Le temps est dégagé ce soir. » Je pousse trop loin mes propres envies, mes propres souvenirs, ma propre amertume. Je veux voir sa réaction, ses doutes et la façon qu'elle aura de rebondir si, en effet, elle a tout oublier. Je veux la tester, comme si elle était responsable, alors qu'elle n'est victime, et que je cache ma propre culpabilité derrière de fausses excuses.


I remеmber how I'd find you, fingers tearing through the ground. Were you digging something up or did you bury something down? In your soul, I found a thirst with only salt inside your cup.
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