Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility
Le deal à ne pas rater :
Réassort du coffret Pokémon 151 Électhor-ex : où l’acheter ?
Voir le deal


they say don't open old wounds (maxwell)
2 participants
Chao-Xing Amundsen
Chao-Xing Amundsen
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
old wounds

Le visage fermé, le regard froid, c'est d'un pas décidé que Chao-Xing se dirige vers l'hôpital, d'un ton sec qu'elle s'adresse à l'infirmière qui fait l'accueil, d'une démarche brusque qu'elle parcourt les couloirs. Elle ne devrait pas être ici. Elle devrait connaître ses limites et ne pas les franchir bêtement lors d'un simple entraînement. Elle devrait savoir arrêter un sortilège aussi basique qu'un aguamenti bien placé sans se prendre un coup revanchard du mollet sur le bras. Elle aurait voulu balayer la blessure du revers de la main, prétendre qu'il ne s'agissait que d'un bleu sans conséquences. Mais le combat avait continué et aux coups s'étaient mêlés de nombreux enchantements. Au sortir du ring, son hypothèse la plus probable était que le sortilège aquatique avait muté et que de fines aiguilles de glace avait poussé sous son épiderme, empêchant une cicatrisation simple. La nature magique de la blessure nécessitait qu'elle fasse appel à un médicomage plutôt que de se contenter de l'équipe médicale de la base militaire.
Elle sait où elle va, pourtant. Ce n'est pas la première fois. Et chaque fois la honte se coince plus douloureusement dans sa gorge. Chaque fois la voix déçue de son père résonne plus fort dans son esprit. Chaque fois elle se demande comment elle a pu se laisser aller ainsi, le sang chaud des loups coulant dans ses veines prend le dessus sur la réflexion aiguisée du serpent qu'elle est devenue - Clarice qui réapparait. Elle l'enfouit profondément, Chao-Xing, hait chaque bribe de son être qui risquerait de la rappeler à elle-même. Elle secoue la tête, ses cheveux noirs volent autour de ses épaules, elle se sermonne entre ses dents. Elle prend le temps de lisser son costume avant de toquer à la porte du cabinet du docteur avec lequel elle a rendez-vous. Ce n'est pas le même que d'habitude, celui-là est sensé être plus doué et lui permettre de reprendre du service rapidement. Elle se racle la gorge et lui offre le parfait sourire en plastique lorsque la porte s'ouvre.
Bonjour, docteur Fehrwright. Madame Amundsen, Chao-Xing Amundsen.

@maxwell fehrwright they say don't open old wounds (maxwell) 1809789749


Maxwell Fehrwright
Maxwell Fehrwright
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
Maxwell fixe sa tasse vide en se demandant à quel point ce serait déraisonnable de se servir un quatrième café. Le mal de crâne qui s’est niché dans sa tête ce matin ne semble pas vouloir disparaître, et au point où il en est, ça ne ferait probablement aucune différence. Il soupire, se demandant pour la dixième fois s’il aurait du rester chez lui aujourd’hui. Après la pleine lune, ça n’aurait pas été trop demander, mais Maxwell refuse de changer son mode de vie plus qu’il ne l’a déjà fait. Il ne veut pas demander des jours d’arrêt, ne veut pas avouer que sa nouvelle condition le fatigue, a une influence sur sa vie. Alors il serre les dents, camoufle ses cernes à coups de sortilège, et il va travailler. Ça ira mieux dans quelques jours, quand le contrecoup de sa transformation sera passé. Il faut qu’il s’y habitue, de toute façon. Apparemment, il est censé traîner ça pour le restant de ses jours.
Il jette un coup d’œil à sa montre, pour être sûr de ne pas être pris au dépourvu lorsque son prochain patient arrivera. C’est bientôt l’heure. Une Amundsen, une qu’il ne connaît pas. Ça commence à être plutôt rare, vu le nombre de militaires qu’ils comptent dans leur famille. Ils atterrissent relativement souvent dans son service, et depuis qu’il est arrivé en Scandinavie, Maxwell a eu le temps d’en voir passer un bon paquet. Il ne peut pas pour autant dire qu’il a familiariser avec eux. La plupart du temps, ils se contentent de venir se faire rafistoler en silence avant de repartir le plus vite possible. Max n’est pas du genre à faire des généralités où à juger quelqu’un sur son nom de famille, mais il doit avouer que les membres de cette famille dégage quelque chose de particulier, quelque chose qui lui dit qu’il vaut mieux ne pas chercher à les énerver. Mais il y a également ces rumeurs, ces murmures qui courent : ils ne sont pas totalement humains, ils sont à moitié bêtes. Loups-garous. Maxwell n’a jamais vraiment porté attention à ces rumeurs ; qu’elles soient vraies ou fausses, ça ne changeait pas son métier et ce n’était pas ses histoires. Mais désormais, tout ce qui pouvait se rapporter de près ou de loin à lycanthropie l’intéressait, malgré lui.

On toque à sa porte, et il prend quelques secondes pour essayer d’endosser son rôle. Il est censé laisser ses problèmes derrière lui, lorsqu’il est ici. Cela dit, il ne se doute pas encore de qui l’attend derrière la porte.  Il va ouvrir, un sourire qu’il veut aimable sur le visage. Ce sourire s’efface très rapidement. Il a l’impression qu’un poids immense vient d’atterrir au creux de son estomac, il a l’impression que tout son corps de tend, son coeur se serre, sa gorge se noue. Des métaphores, de l’extérieur, rien ne se passe. Rien du tout. « Bonjour, docteur Fehrwright. Madame Amundsen, Chao-Xing Amundsen. » Non. Ça ne va pas. Il la connaît, trop bien. Il faut qu’il dise quelque chose. Clarice se tient juste devant lui, il en mettrait sa main à couper. Il ne l’a pas vue depuis plus de vingt ans, et les années sont passées par là, mais il sait que c’est elle, et pas quelqu’un qui lui ressemblerait. Mais ça n’a pas de sens. « Clarice… ? » Ose-t-il, presque un murmure, il est incapable de hausser la voix. Elle ne semble pas le reconnaître. Elle sourit, mais ses yeux sont froids. Elle est là pour se faire soigner. Il se reprend assez vite, vu l’air de confusion qu’il voit sur le visage de Clarice. Chao-Xing. Quelque chose cloche. « Excusez-moi, j’ai du mélanger mes rendez-vous, je m’attendais à quelqu’un d’autre, » ment-il avec un nouveau sourire. Amundsen. Ça n’avait pas de sens, mais son intuition lui disait de se taire. Pour l’instant. « Entrez, je vous en prie, » ajoute-t-il en l’invitant dans la pièce. Son coeur bat la chamade dans sa poitrine. Plus les secondes passent, plus il est persuadé d’avoir en face de lui Clarice, la femme de celui dont il a été le témoin à son mariage. C’est impossible. Et pourtant, Kai a retrouvé leur enfant, ici, en Scandinavie. C’était censé être impossible également.

Max s’assoit dans son fauteuil, essayant de ne pas juste s’y laisser tomber. Ses jambes sont faibles, il regrette de ne pas avoir son café. Il a besoin de quelques secondes pour reprendre ses esprits. Chao-Xing ne semble pas le reconnaître, semble n’avoir aucune idée de pourquoi son médecin agit de façon aussi étrange. Maxwell essaye de se rappeler de ce qu’il connaissait de Clarice à l’époque, de si elle lui avait déjà parlé de sa famille. Clarice Blythe. Lui avait-elle déjà parlé de ses parents ? Il n’en avait aucun souvenir. « Comment puis-je vous aider aujourd’hui ? Racontez-moi tout. »  





no love for a lie
Who's gonna listen when you run out of lies? Who's gonna hear you, when your words seem worthless? Don't you call my name, I will take you down. Should've known that you've been dancing with a wolf.
Chao-Xing Amundsen
Chao-Xing Amundsen
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
old wounds

Clarice…?
Ses yeux bleus.
Chao-Xing les fixe un instant et son sourire plastique se fige, se fait d'acier.
Son cœur bat la chamade.
Elle ne comprend pas ce qui lui arrive.
Elle ignore les souvenirs qui se soulèvent en elle, qui jouent des coudes pour revenir au-devant de sa matière grise.
Elle grimace.
Ses yeux bleus.
D'un bleu lumineux, plein de joie. Ils reflètent l'ambiance festive de cette journée d'été, le ciel britannique qui semble se prêter aux célébrations qui ont lieu ce jour. Clarice sourit de la confiance qui règne dans ces orbes bleus, tandis qu'il se fait témoin de l'amour qui la lie à son meilleur ami. Elle passe au regard gris de celui qu'elle s'apprête à épouser.
L'éclat gris du sortilège qui nouait ses poignets en un lien douloureux et incassable.
Le gris indissoluble de son chagrin.
Le gris opaque de sa cellule.
Le gris sans fond de l'oubli.
Un tressaillement lui tord les boyaux et elle reprend pieds dans la réalité. Elle oublie tout de cette Clarice et des deux hommes qui lui faisaient face sous le soleil anglais. Elle ne connait que Chao-Xing et l'orgueil des Amundsen.

Orgueil blessé, en ce jour.

Bien plus que le poignet pour lequel elle consulte.
Excusez-moi, j’ai du mélanger mes rendez-vous, je m’attendais à quelqu’un d’autre. Entrez, je vous en prie.
Elle ne daigne lui offrir qu'un sourire pincé avant de le suivre à l'intérieur du cabinet. Elle embrasse les lieux d'un coup d’œil vif, habitué à repérer les éléments importants en quelques secondes. En s'installant sur le second fauteuil, de l'autre côté du bureau en bois de mauvaise qualité, elle pose son sac sur ses genoux et fixe le docteur Fehrwright. Si elle en croit ses premières observations, il a l'air à la hauteur de sa réputation et elle espère être sortie d'ici rapidement, avec un poignet fonctionnel et la chair de son bras ayant retrouvé une teinte naturelle. Pour l'instant, l'épiderme est d'un bleu violacé, presque aussi intense que le regard du médecin.
Comment puis-je vous aider aujourd’hui ? Racontez-moi tout.
Chao-Xing inspire profondément et lâche un lourd soupir qui résonne dans la petite pièce blanche. Elle déglutit malgré le goût amer qui lui envahit les papilles et tend son bras en soulevant la manche de son chemisier en satin gris sombre. La honte se faufile à nouveau dans son organisme et remplace toute chaleur résiduelle liée au souvenir qui l'a traversée. La honte surpasse tout, elle se transforme en colère. Elle pose son poignet gelé sur la table avec un peu trop de force et retient une exclamation de douleur en serrant les dents.
Un aguamenti et quelques coups mal placés.
Aveu de faiblesse, aveu d'échec. Elle aurait du savoir parer. Elle n'aurait pas du se laisser avoir.
Se laisser attraper.
Se laisse faire.
Se laisser kidnapper.
Abandonner Yazhu.
Abandonner le bébé.
Abandonner son nom.
Quel nom ?
Quelle vie ?
Quel enfant ?

@Maxwell Fehrwright they say don't open old wounds (maxwell) 1809789749


Maxwell Fehrwright
Maxwell Fehrwright
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
Elle le fixe sans le voir, le regarde comme on regarderait un étranger. Il doit se rendre à l’évidence, elle ne le connaît pas, et Maxwell commence à se demander si lui, la connaît. Il n’a jamais entendu parler de Chao-Xing Amundsen, et pourtant, il jurerait que Clarice se tient juste en face de lui. Assis dans son fauteuil, le bureau entre les deux sorciers, Maxwell ne peut pas la quitter des yeux. Il essaye de cacher son trouble, de ne pas montrer à quel point il est perturbé. Se pourrait-il que Chao-Xing et Clarice soient les mêmes personnes ? Ou bien Clarice a-t-elle bien un sosie scandinave ? Le doute s’immisce dans son esprit, mais d’un autre côté, il sait. C’est bien elle. Mais si ses traits ressemblent à celle qui a un jour partagé la vie de Kai, la ressemblance s’arrête-là. Sa posture, sa façon de parler, ses manières… Ce sont celles d’une Amundsen. Et il a du mal à savoir ce qu’il doit faire de ces informations. C’est Clarice. C’est une Amundsen. Deux informations contradictoires, incompatibles. N’est-ce pas ? Mais il se rappelle de la conversation qu’il a eu avec Kai, il y a à peine quelques semaines. Il a retrouvé son fils. Adopté par les Brynjolf. Kai s’est demandé si Clarice n’était pas en réalité scandinave. Il a l’impression d’avoir toutes les pièces du puzzle, mais il n’arrive pas à les emboîter les unes avec les autres.
Elle pousse un soupir alors qu’il lui demande la raison de sa visite. De toute évidence, elle n’a aucune envie de se retrouver chez le médecin, et Maxwell peut le comprendre. Il ne se vexe pas, il a l’habitude et il n’a jamais très envie d’aller consulter, lui non plus. Mais il ne peut pas s’empêcher de comparer son comportement avec celui qu’il connaissait de Clarice. Et plus les minutes passent, plus Chao-Xing s’éloigne de Clarice dans son esprit, plus il se demande si les deux femmes ont vraiment quoi que ce soit en commun. Est-elle réellement une inconnue ? L’a-t-il réellement connue ?
Elle pose sèchement son poignet sur la table, et grimace sous la douleur. De toute évidence, cette blessure l’ennuie et l’agace plus qu’autre chose. « Un aguamenti et quelques coups mal placés. » Il n’y a aucune chaleur dans sa voix. Elle veut juste en terminer le plus rapidement possible. Il se penche en avant pour observer son poignet, qui a pris une teinte violacée. Effectivement, ce n’est pas joli. Rien d’extrêmement grave, pas quand c’est pris en charge à temps en tout cas. Mais ça va être assez compliqué. Et ça ne peut pas attendre, pas si elle veut garder de la souplesse dans son poignet. Il remarque les aiguilles de glace coincées sous la peau, et il se doute que ça doit être sensible et douloureux. Il sort sa baguette, et marmonne un sortilège en l’approchant du bras de sa patiente, pour s’assurer que les tissus et l’articulation n’ont pas été trop touchés. « Mmh, je vois. Il va falloir retirer ses épines le plus vite possible, je peux m’en charger. Cependant, il va falloir les retirer une par une, alors ça peut prendre un peu de temps, étant donné qu’il ne faudra pas aller trop vite pour éviter de faire plus de mal que de bien. » Il se demande s’il peut se servir de ce temps précieux pour essayer de lui soutirer quelques réponses, essayer de se rapprocher de la vérité, savoir si Chao-Xing s’appelait bel et bien Clarice, il y a maintenant deux décennies. Cela dit, ça lui semble compliqué, la sorcière n’étant apparemment ni très loquace ni particulièrement aimable. En général, Maxwell n’essaye pas trop de faire la conversation s’il voit que ses patients sont mal à l’aise ou agacés par le fait de devoir parler. Mais c’est exceptionnel. Il veut des réponses. « Ça risque de ne pas être très agréable, vous pouvez vous allonger si vous préférez. » Dit-il en faisant un geste de la main vers la table d’auscultation dans un coin de la pièce. « Comment est-ce arrivé ? » Demande-t-il d’un ton poli en se redressant. Il a déjà vu des dizaines de sorcier.e.s comme Chao-Xing, des militaires fiers et qui ne sont pas là pour perdre leur temps. Il a le sentiment qu’elle restera assise face à lui.





no love for a lie
Who's gonna listen when you run out of lies? Who's gonna hear you, when your words seem worthless? Don't you call my name, I will take you down. Should've known that you've been dancing with a wolf.
Chao-Xing Amundsen
Chao-Xing Amundsen
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
old wounds

Le silence s'emplit de leurs regards croisés. Les connexions neuronales se répondent entre Maxwell et Clarice, les non-dits tordent le vide entre eux. Un instant, une fissure dans la réalité manque de se déchirer. La faille béante qui existe en lieu et place de Clarice Blythe, qui suit Chao-Xing partout sans jamais qu'elle ne le sache, se révèlerait alors sous leurs yeux et Meili hurlerait à la mort, à la vie.
Et puis le poignet heurte le bureau de bois et l'existence reprend son cours. Le temps se remet à couler en contournant aisément la faille. Le médecin sort sa baguette et examine la blessure, d'abord avec ses perçants yeux bleus puis avec un sortilège bleuté. Mmh, je vois. Il va falloir retirer ces épines le plus vite possible, je peux m’en charger. Cependant, il va falloir les retirer une par une, alors ça peut prendre un peu de temps, étant donné qu’il ne faudra pas aller trop vite pour éviter de faire plus de mal que de bien. Chao-Xing étouffe un nouveau soupir. Elle n'a pas l'intention de passer sa frustration sur l'innocent docteur, aussi se ressaisit-elle rapidement. Elle hoche la tête et lui offre un sourire poli mais sans chaleur. Je n'ai pas pris rendez-vous mais serait-il possible de procéder à l'opération immédiatement ? Elle retient son souffle dans l'attente d'une réponse. Elle souhaite plus que tout ne pas se retrouver devant ses collègues ou ses supérieurs dans un état de faiblesse quelconque. Elle est déjà femme, elle est déjà Amundsen, elle est déjà paria au sein même de sa meute. Elle souhaite plus que tout ne pas décevoir son père, et elle sait que cette blessure est un échec. Elle devrait être au dessus de cela. Ça risque de ne pas être très agréable, vous pouvez vous allonger si vous préférez. Elle se lève et dépose son sac sur le fauteuil où elle était assise. Elle ôte sa cape noire et la drape sur le dossier du siège. Puis elle se dirige d'un pas raide vers la table d'auscultation. Elle hésite un instant avant de pivoter vers M. Fehrwright. Je préfèrerais m'assoir. Joignant le geste à la parole, elle grimpe malgré tout sur la table d'auscultation. Assise, le dos parfaitement droit, elle tend son bras, manche relevée, vers le médicomage. Ses yeux se ferment tandis qu'elle respire profondément, dans l'attente du soin qui, elle le sait, sera douloureux.
Presque aussi douloureux que les séances d'extraction de ses souvenirs, les soirées passées à la fenêtre en compagnie de sa mère, à rêver aux étoiles qu'elle apercevait dans le ciel lointain, inaccessible, pendant que l'on créait de nouveaux récits dans son esprit.

@Maxwell Fehrwright they say don't open old wounds (maxwell) 1809789749


Maxwell Fehrwright
Maxwell Fehrwright
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
Elle ne le voit pas. Ses yeux se posent sur un médecin, sur le Dr Fehrwright, tandis que lui voit une vieille amie, un fantôme, quelqu’un qu’il a connu et qui lui manque. Il se souvient de ses sourires et de ses éclats de rire, des soirées qu’ils ont pu passer avec Kai. Il se souvient de leur mariage. Il se souvient quand iels lui ont annoncé qu’iels attendaient un enfant.
Et maintenant, elle le regardait avec un air agacé, plus contre elle-même que contre lui. Parce qu’elle ne semble avoir aucune opinion à son sujet. Elle ne semble pas se rappeler, elle ne semble pas subir tous les souvenirs qui assaillent Maxwell à ce moment précis. Il se demande si c’est parce qu’elle ne se souvient plus, ou si c’est parce qu’elle joue la comédie. Si c’est la seconde option, elle doit être sacrément douée à ce jeu-là. Elle n’a même pas réagi lorsqu’il l’a appelé Clarice, par ce nom qu’il croyait être le sien. Qui avait été le sien, il y a des dizaines d’années de cela. Dans une autre vie, apparemment. Amundsen. Il a peur de commencer à comprendre, et il préférerait ne pas avoir raison.
Elle soupire alors qu’il l’ausculte. Maxwell connaît ce genre de réactions, pour avoir exercé depuis vingt-cinq ans maintenant. Mais il ne s’y attendait pas. Parce qu’il a encore l’impression d’avoir Clarice en face de lui, alors que cette personne n’a rien en commun avec elle, si ce n’est le même visage. Mais ses gestes, sa façon de se tenir, son nom… même sa voix, glaciale, tous ces détails sont si éloignés de la personne qu’il a connu.
« Je n'ai pas pris rendez-vous mais serait-il possible de procéder à l'opération immédiatement ? » Maxwell hésite. En temps normal, il l’aurait sûrement redirigée vers les urgences où elle aurait été prise en charge. Mais il n’a pas envie de la laisser disparaître à nouveau. Il a envie d’essayer un peu plus. De savoir si Clarice est vraiment là, quelque part en face de lui, où s’il a affaire à une complète inconnue. Il ne sait pas encore ce qu’il doit penser. Au pire, il peut se permettre un peu de retard. Il n’aime pas faire ça, mais c’est un cas de force majeur. Et il peut très bien s’en occuper, dans tous les cas. « Non, aucun problème. On va faire ça tout de suite. » Il vaut mieux ne pas traîner, dans tous les cas. Il peut facilement justifier ses agissements, à sa patiente ou à ses collègues, sans éveiller de soupçons.
Elle se lève de son siège et se dirige vers la table d’auscultation, toujours droite comme un i. « Je préfèrerais m'assoir. » Maxwell hoche la tête en réponse, pas étonné. Il se redresse à son tour pour se rapprocher, retroussant ses manches. Chao-Xing lui tend le bras, et il attrape délicatement son poignet de sa main libre, l’autre tenant sa baguette magique. « On va commencer, » prévient-il en appuyant le bout de sa baguette contre sa peau. « Ce sortilège anesthésiera une partie de la douleur, seulement. » Il prononce la formule magique, et si aucun signe extérieur n’indique qu’un sort est désormais actif, Maxwell sait pertinemment que c’est le cas. Il commence ensuite son travail, lentement. Le silence s’étire, et si en règle général, il ne force pas ses patients à faire la conversation lorsqu’ils n’en ont pas envie, il va faire une exception pour ce cas précis. Il y a trop d’enjeux. Mais il ne peut pas dire n’importe quoi, non plus. Il se demande si la sorcière qu’il a en face de lui est simplement une très bonne actrice, si elle a peur qu’on puisse les voir ou les entendre. « Comment vous sentez-vous ? » Il n’a jamais été doué pour ça. « Il y a un sortilège d’Impassibilité sur la porte, personne n’entendra rien de ce que vous pourriez dire. » Dit-il, après une hésitation. Il est conscient de jouer avec le feu. Que si ses doutes se révèlent fondés, ça pourrait mal se passer. Que si elle ne souvient vraiment pas de lui, elle pourrait très mal le prendre.  Mais d’un autre côté, elle ne peut pas trop réagir, si elle veut que l’opération se passe bien. Il espère que dans ce cas-là, elle se dira qu’il parlait de la douleur qu’elle pourrait ressentir. Il relève les  yeux vers ceux de Chao-Xing, ou de Clarice, de cette inconnue ou de cette vieille amie, yeux qu’elle vient de rouvrir. Es-tu là, Clarice ? Quelque part ? Il voudrait lui poser la question à haute voix, il voudrait qu’elle lui parle. Non, il voudrait juste qu’elle lui sourie.
Il déteste ça. Il déteste cette situation.





no love for a lie
Who's gonna listen when you run out of lies? Who's gonna hear you, when your words seem worthless? Don't you call my name, I will take you down. Should've known that you've been dancing with a wolf.
Chao-Xing Amundsen
Chao-Xing Amundsen
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
old wounds

Chao-Xing est soulagée que le docteur accepte de s'occuper immédiatement de sa blessure. Elle aurait haï rester en l'état plus longtemps, devoir parcourir les couloirs de l'hôpital puis les rues de la ville, handicapée, le bras endolori, l'orgueil esquinté. Elle aurait haï les regards d'inquiétude de ses jeunes recrues, les murmures mesquins dans son dos, la déception désapprobatrice au loin. Elle aurait haï sortir de sa routine mécanique, de ses cheminements automatiques, de ses déplacements machinaux ; être amenée à vivre dans son corps, dans un corps mal à l'aise qui se rappelle à elle.

Alors elle soupire de soulagement et, surtout, elle se met en mouvement. Agir, toujours, ça évite de trop réfléchir ; c'est ce que lui susurrait son père à l'oreille quand elle ne parvenait pas à s'éveiller, à s'extraire de ses nuits pleines de cauchemars où deux identités se battaient. Raide, la voilà sur la table d'auscultation, le bras dans les airs, tendu vers le médecin. Elle frémit lorsqu'il s'approche, qu'il entre dans son espace personnel ; il fait vrombir l'air autour d'elle, menace de troubler le sommeil de Clarice. Le contact de la baguette la fait grimacer, non pas parce que le sort fait mal mais parce qu'elle n'aime pas qu'on la touche. Elle hoche la tête, lèvres pincées, quand il explique la procédure. A vrai dire, elle la connait pour l'avoir déjà vécue. Malgré sa prudence, malgré sa robustesse, à l'armée les blessures sont inévitables.

Pour autant, ce n'est pas plus agréable à chaque occurrence du scénario. Elle n'a jamais trop compris pourquoi elle réagissait ainsi, n'a jamais cherché à analyser le fait. Elle n'aime pas se blesser et elle n'aime pas être soignée. Elle n'aime pas qu'on agisse sur elle et elle n'aime pas agir par elle-même. Elle n'aime pas non plus le silence qui s'installe entre eux tandis que le docteur, concentré, se lance dans un processus minutieux et, a priori, long. Elle se retrouve seule face à ses pensées, alors elle rejoue la scène de la blessure, encore et encore, pour analyser ses mouvements et comprendre où elle a péché. Puis le docteur Fehrwright l'interrompt et elle manque de sursauter, de s'étouffer, de s'évanouir : « Comment vous sentez-vous ? » Elle fronce les sourcils. Elle a encore moins envie de réfléchir à cela. « Il y a un sortilège d’Impassibilité sur la porte, personne n’entendra rien de ce que vous pourriez dire. » Sa mine s'assombrit.

Que veut-il dire par là ? Que sous-entend-il ? Elle sent la colère monter en elle, sa fierté blessée par un orgueil déplacé, placé là par une volonté farouche de la contrôler. Mais elle respire, comme elle a appris à le faire à la fenêtre du manoir familial, la main de sa mère dans le creux de son dos, prête à appuyer sur les nœuds énergétiques si son attention dérivait, en rythme avec le vent dans les arbres, pendant que la meute hurlait à la Lune. L'émotion est son ennemie. Elle est surtout la meilleure manière de donner raison au docteur, de lui révéler une faiblesse. Elle se focalise sur le visage grisonnant de l'homme et sourit très légèrement. Il y a quelque chose de tendre dans la façon dont il est concentré sur son poignet et passe et repasse sa baguette à la recherche du moindre débris végétal embourbé dans la chair de la sorcière. Ça la touche brusquement, en plein ventre ; mais la respiration contrôlée l'empêche de réagir, et l'émotion disparaît, presque aussi vite qu'elle n'est apparue.

Elle se redresse, sur son siège inconfortable, et son bras bouge à peine dans la main du médecin, mais c'est suffisant pour qu'un éclair de douleur la traverse. Elle ferme les paupières. « J'apprécie votre inquiétude, docteur Fehrwright. Ne le dépensez pas inutilement avec moi : il le faudra bien plus quand mes recrues passeront vous voir. » Et quelque part il y a une fierté dans cette affirmation. Difficile de savoir si elle concerne sa capacité à blesser ou traumatiser ses subalternes, ou son évocation des progrès des jeunes sous sa garde. Si vous lui demandiez, elle vous répondrait à côté : non, la fierté qu'elle éprouve, c'est d'être forte. De savoir de soustraire à la douleur. L'ignorer jusqu'à l'oublier.

@Maxwell Fehrwright they say don't open old wounds (maxwell) 1809789749


Contenu sponsorisé