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(flashback) he was pointing at the moon, but i was looking at his hand – kai
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Maxwell Fehrwright
Maxwell Fehrwright
GÖTEBORG Livet är en kamp, ​​du måste förbereda dig för striden
((21 ans)) Juin 1988 – Maxwell gravit les escaliers de l’école le plus rapidement et le plus silencieusement possible. Cette nuit, même les escaliers d’habitude capricieux de Poudlard semblent être endormis, se mouvant à peine. Il a le coeur qui bat vite, fort contre sa poitrine, et Max sait que ce n’est pas forcément par peur de se faire attraper par Rusard. Il n’est pas vraiment habitué à sortir de son dortoir au milieu de la nuit. Ça lui est arrivé, évidemment, comme n’importe quel étudiant de l’école, mais il n’en a jamais fait une habitude. Il n’a jamais été du genre à trop s’éloigner des règles. Il ne faisait pas vraiment de vagues, Maxwell, et ça ne l’a jamais vraiment attiré. Mais c’est différent cette fois. C’est différent, et il doute que quiconque lui en veuille pour aujourd’hui. Tous les étudiants viennent de passer leur dernier examen, et tous sont en train de faire leurs valises, ou bien en train d’organiser une dernière soirée dans les différentes salles communes. Ce n’est pas plus autorisé aujourd’hui qu’un autre jour, mais les profs ont été élèves eux aussi, un jour, et que pourraient-ils faire de toute façon ? La bataille pour la coupe des quatre maisons est terminée, et ce n’est pas comme s’ils allaient revenir la semaine prochaine pour des retenues. L’ambiance des derniers jours à Poudlard est toujours particulière, et même après toutes ces années, Maxwell ne s’y habitue jamais tout à fait. Il apprécie les vacances d’été, mais il se retrouve assez rapidement à tourner en rond chez lui, et il se surprend à avoir hâte que la rentrée arrive. Il doit bien avouer que Poudlard est bien devenue sa deuxième maison, au fil des années. Mais il se dit aussi qu’il n’attendra plus la rentrée avec autant d’impatience, désormais. Non, au contraire même. L’idée de ne pas le voir pendant des mois lui serre le coeur.

Donc non, il ne se sent pas stressé parce qu’il a peur de tomber sur Rusard. Le concierge est bien le dernier de ses soucis aujourd’hui. Non, il a simplement envoyé un hibou à Kai. Lettre sur laquelle se trouvait quelques mots à peine : ‘‘Observatoire, 23h ce soir ? J’ai une surprise pour toi.’’ Il avait fixé sa lettre pendant de longues secondes avant de l’accrocher à la patte du hibou et de le lancer du haut de la volière, avant de changer d’avis. C’était la dernière année d’études de Kai. En septembre prochain, il ne reprendra pas le Poudlard Express, ils ne se croiseront plus dans les couloirs. Il sera en apprentissage pour devenir Auror, et Maxwell s’imagine qu’ils pourront toujours se voir pendant les vacances, mais il a peur. Peur qu’ils s’éloignent l’un de l’autre, petit à petit, parce qu’ils ne seront plus reliés par l’habitude, parce qu’il se passera des mois sans qu’ils se voient. Il a peur d’être oublié. Officiellement, il veut juste fêter la dernière soirée de Kai à Poudlard ce soir. Officieusement, il veut lui dire plus. Maxwell ne sait pas vraiment si Kai avait des plans ce soir, s’il avait prévu quelque chose. Il n’avait pas répondu à son hibou, alors il espère sincèrement qu’il a eu le mot, et qu’il va venir. Sinon… Et bien, au moins, il sera à l’observatoire.

Pour ce qui lui semble être la millième fois, il se maudit d’avoir demandé au Choixpeau de l’envoyer à Serpentard alors que celui-ci hésitait avec Serdaigle. La salle commune des serpents est bien trop loin de l’observatoire et de la tour d’astronomie. Il finit par arriver à destination, sans avoir croisé personne. Les couloirs sont calmes, sûrement parce que tout le monde est trop occupé à faire la fête dans les salles communes, jusqu’à ce qu’un professeur vienne leur dire de se calmer. Maxwell pousse la porte qui mène à l’observatoire, jette un coup d’oeil. Vide. Heureusement, personne n’a eu la même idée que lui. Ce ne serait pas non plus la première fois qu’il dérangerait un couple venu passer la soirée ici. En même temps, quelle idée de faire un observatoire et d’interdire les élèves d’y aller la nuit.
Il regarde sa montre, nerveux. Il a quelques minutes d’avance. Il marche jusqu’à un coin un peu renfoncé, là où on pourrait le rater si jamais quelqu’un passait la tête à travers la porte. Il n’a pas envie d’être dérangé ce soir, absolument pas. Une fois que Kai aura passé cette porte, s’il la passe, il ne supporterait pas que quiconque se décide à les rejoindre.

Il pose son sac à côté de lui, et commence à attendre. Les secondes semblent durer des heures. Il a amené une bouteille d’alcool avec lui, sans vraiment savoir si Kai aura envie de boire un peu pour célébrer. En réalité, ce n’est pas vraiment pour ça qu’il l’a amenée. Il l’a amenée pour lui, parce qu’il se doute qu’il aura besoin de se donner un peu de courage. Mais il s’est promis de ne pas sortir de cette pièce avant d’avoir partagé ses sentiments avec Kai. Des sentiments qu’il a enfoui pendant longtemps, pendant des années. Il n’a pas envie de les garder pour lui plus longtemps. Il a peur des conséquences, évidemment. Mais il est prêt à prendre le risque.




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Who's gonna listen when you run out of lies? Who's gonna hear you, when your words seem worthless? Don't you call my name, I will take you down. Should've known that you've been dancing with a wolf.
Kai Blumenthal
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@Maxwell Fehrwright

Kai descend les escalier de la tour de Serdaigle quatre à quatre. Il connaît le chemin par cœur, c’est tout juste s’il regarde devant lui, trop occupé à guetter le moindre mouvement. Sa silhouette se fond de temps à autre dans le coin d’un mur lorsqu’il croit entendre des bruits de pas dans sa direction, ou bien une voix se rapprocher.
Il sait que le dernier jour de l’année scolaire il ne risque pas grand-chose, que les professeurs ne surveillent plus vraiment quoi que ce soit, mais le jeune homme reste prudent. Il n’a aucune envie de passer sa dernière soirée à Poudlard en compagnie de Rusard.
Il a lancé un sortilège de silence sur ses chaussures pour étouffer le bruit de ses pas et se déplacer plus vite. Il a l’air d’un fantôme, avec ses cheveux blonds et son teint pâle, qui glisse silencieusement dans les couloirs déserts.
Il a tellement hâte d’arriver que le trajet lui semble bien plus long que d’ordinaire. Ce n’est pas la première fois qu’il fait ça. En onze ans d’études, il en a passé des nuits blanches à l’observatoire. Parfois seul, le regard tourné vers les étoiles, parfois en bonne compagnie. Alors ça lui semble logique, naturel, qu’il passe ses dernières heures dans l’enceinte de l’école ici, avec son meilleur ami. Cet endroit va lui manquer terriblement.
Et puis Max. Max aussi va lui manquer, bien plus qu’il n’ose se l’avouer. Il s’est efforcé de ne pas trop y penser jusqu’à maintenant. Parce que ça l’angoisse, parce qu’à partir de maintenant toutes les habitudes qu’ils ont construites ensemble au fil des années n’ont plus lieu d’être.
Et même s’il est heureux de commencer sa formation d’auror tant attendue à la fin de l’été, l’idée qu’il n’ira plus retrouver son ami à King’s Cross pour prendre le train avec lui le rend à la fois triste et nostalgique.

Il pousse enfin la porte de l’observatoire, pile à l’heure, un peu essoufflé d’avoir couru dans les escaliers. Il scrute la pièce et se tient sur ses gardes, le temps que ses yeux s’habituent à l’obscurité ambiante. Il se méfie, c’est déjà arrivé que Rusard ou Miss Teigne se cachent aux endroits de rendez-vous les plus prisés pour surprendre les élèves hors de leurs dortoirs.
« Max ? T’es là ? » chuchote-t-il en faisant quelques pas. À la faible lueur des étoiles qui filtre à travers le plafond de verre, il finit par distinguer une silhouette familière assise dans un renfoncement du mur. Son visage s’éclaire aussitôt d’un sourire, alors qu’il se lance à sa rencontre.
« Je suis désolé de ne pas avoir répondu à ton message, j’ai été embarqué dans une fête, je n’ai même pas eu le temps de te renvoyer ton hibou. » explique-t-il, l’air penaud. Il n’aime pas laisser Max en plan, il le connaît, il sait qu’il a dû s’inquiéter. Même si, au fond, il devait bien se douter que Kai viendrait quoi qu’il arrive. Il n’y a pas grand-chose qu’il puisse lui refuser.




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Maxwell Fehrwright
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((21 ans)) Juin 1988 – Il est déjà venu ici, des dizaines de fois, même en dehors des cours d’astronomie. Et à chaque fois, il reste impressionné comme à la première fois. Le ciel est dégagé ce soir, et il fait bon en cette nuit d’été. Loin des grandes villes, loin de tout en réalité, les constellations s’étalent devant ses yeux, et comme à chaque fois il reste sans voix devant ce spectacle. Les étoiles semblent scintiller, et il aurait pu rester des heures sans bouger, à observer, si ç’avait été n’importe quel autre ce soir. Mais pas aujourd’hui. Non, pour le moment, il est bien trop nerveux. Ses yeux font des allers-retours entre le plafond de l’observatoire, sa montre et la porte. Il ne sait pas ce qui l’angoisse le plus, que cette porte ne s’ouvre pas, ou bien que quelqu’un entre. Que ce soit celui qu’il attend qui vienne le rejoindre, ou quelqu’un d’autre. Maxwell a le sentiment que ce soir, absolument tout ce qui se passe et ne se passe pas le met dans tous ses états. Il n’est pas prêt. Il a répété des dizaines, des centaines de fois, ce qu’il pourrait bien dire à Kai ce soir. C’est si simple, dans sa tête, quand il peut faire des erreurs, revenir en arrière, dire autre chose. Quand il peut imaginer les réactions de Kai sans avoir à les subir. Mais il doit bien se l’avouer, il n’est pas prêt, et il ne le sera sûrement jamais. Il faut bien se jeter à l’eau, et il a peur que ce soit soit sa dernière chance. Certes, ce n’est pas comme si Kai allait disparaître du jour au lendemain, comme s’ils ne pourront plus se voir. Il compte bien le voir cet été, déjà, et après, il réussira bien à se libérer, malgré les cours, les révisions et les stages. Il espère que Kai pourra faire de même, de son côté, même s’il allait commencer son apprentissage pour devenir Auror. Ce n’est pas un entraînement qui est connu pour être facile, mais Max ne se fait aucun souci pour son ami. Non, il est juste un peu égoïste, sur ce coup-là. Il veut juste pouvoir continuer à le voir tous les jours. Il n’en demande pas plus, en réalité. Il veut juste pouvoir continuer cette petite routine qui s’était installée entre eux, naturellement. D’un certain côté, il n’avait pas envie de devenir adulte, complètement adulte, d’avoir un travail, des responsabilités. Il voulait pouvoir continuer de sortir de sa salle commune en douce, de lui donner rendez-vous à l’observatoire.

Il sursaute lorsque la porte s’ouvre finalement, lorsqu’il entend une respiration précipitée. Il n’ose rien dire, il se colle un peu plus contre le mur tout en essayant de voir qui vient d’entrer. Il espère sincèrement que Rusard se tient tranquille ce soir, que Peeves ne s’est pas décidé de venir cafter aux oreilles du concierge. Si les professeurs sont capables de fermer les yeux pour ce soir, quelque chose lui dit que Rusard ne serait que trop content de gâcher la dernière soirée d’étudiants trop loin de leurs salles communes. « Max ? T’es là ? » Il laisse échapper un soupir de soulagement. Jamais il n’a été aussi content d’entendre sa voix, et pourtant en général, juste l’entendre parler réussit à le faire sourire. Avant qu’il ne puisse répondre, Kai le rejoint. Il l’observe alors qu’il s’approche, et pendant quelques secondes, il a du mal à savoir si son coeur s’est arrêté ou s’il s’est complètement emballé dans sa poitrine. Merde. Pendant longtemps, Max a levé les yeux au ciel lorsque ses amis lui parlaient de romance, de sentiments, de tout ça. Il les a laissé parler de filles, un sourire narquois aux lèvres. Il ne s’est jamais réellement posé de questions à ce sujet. Il pensait aimer les filles, mais il ne comprenait pas pourquoi on en faisait tout un plat. Il pensait que le monde entier exagérait, lui faisait une blague. Il ne ressentait pas non plus grand-chose de particulier pour les garçons, non. Il évoluait dans son coin, sans chercher à comprendre, se pensant au-dessus de tout ça. Jusqu’à Kai. Jusqu’à ce qu’il comprenne, un beau jour, pourquoi on a écrit des milliers de poèmes à ce sujet. Il s’est réveillé, un jour, en commençant à comprendre toutes ces foutues métaphores. Le mot en A. Il est complètement incapable de le prononcer, de le penser même. Il ne veut pas que Kai parte. Il veut que le temps s’arrête, l’espace d’une soirée.

« Je suis désolé de ne pas avoir répondu à ton message, j’ai été embarqué dans une fête, je n’ai même pas eu le temps de te renvoyer ton hibou. » Maxwell secoue la tête, souriant devant l’air penaud de son ami et l’invite d’un geste à venir s’asseoir à côté de lui. Pour qu’il soit moins visible, si jamais quelqu’un venait jeter un coup d’oeil. Évidemment pas pour qu’il se rapproche encore un peu. « T’en fais pas, je m’en suis douté, » dit-il, essayant de faire comme s’il n’avait pas pensé une seule seconde à la possibilité que Kai ne vienne pas. « J’espère que je ne t’arrache pas à une fête mémorable, » ajoute-t-il sur le ton de la plaisanterie. En réalité, il se doute que même les Serdaigles doivent fêter la fin des examens. Il se doute que la dernière soirée à Poudlard doit être quelque chose de particulier, que ce soit en termes de quantité d’alcool ingéré ou simplement de derniers souvenirs d’étudiant. Maxwell a lui-même laissé derrière lui une fête pareille, lorsqu’il a quitté le dortoir des Serpentards, mais pour le coup, il n’a aucun remord. Il mentirait s’il disait qu’il était désolé que Kai manque une soirée pour venir le rejoindre.

« Et puis, j’ai ramené quelque chose aussi, au cas-où. » Il tapote le sac posé juste à côté de lui, d’où dépasse la bouteille d’alcool qu’il a rapporté. Il sait que lui comme Kai ne raffolent pas particulièrement d’alcool, mais ça lui semblait approprié, pour le coup. Il s’était dit que comme ça, ce serait moins… évident. Ses intentions. Et il pourrait se donner un peu de courage. « Alors ? Ça doit faire quelque chose, de te dire que c’est ta dernière soirée ici. » Et t’as accepté de la partager avec moi, se dit Max, gardant cette pensée pour lui. Il se demande si ça veut dire quelque chose. Il aimerait que ça veuille dire quelque chose. Ça veut dire quelque chose pour lui, en tout cas.

Il espère que l’obscurité empêche Kai de voir à quel point son visage est rouge. Il se trouve là, assis à quelques centimètres de lui. Il voit ses mains, posées sur ses genoux. Il suffirait d’un geste. Mais il est comme paralysé. Il noue ses mains l’une avec l’autre, nerveux, comme pour s’empêcher de faire une bêtise. Il a l’impression que son cerveau est tout embrumé, que ses pensées se mélangent. En ce moment précis, il n’a qu’une seule envie : se laisser aller.




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Kai Blumenthal
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« T’en fais pas, je m’en suis douté. J’espère que je ne t’arrache pas à une fête mémorable, » Kai se met à rire tout bas et secoue la tête.
Serdaigle n’est pas réputée pour être la plus fêtarde des quatre maisons, pourtant les sorciers qui la composent ne manquent jamais d’imagination et d’ingéniosité lorsqu’il s’agit d’organiser des soirées clandestines ou de piéger Rusard pour avoir la paix.
« Et puis, j’ai ramené quelque chose aussi, au cas-où. » ajoute Max en désignant son sac, d’où dépasse le goulot d’une bouteille – d’alcool, très certainement. Kai lui décoche un sourire complice et vient s’installer près de lui, à l’abri des éventuels regards indiscrets qui pourraient surgir.
Il a très vite réalisé au cours des dernières années que l’alcool et lui ne faisaient généralement pas bon ménage. C’est en septième année qu’il a pris la résolution de modérer sa consommation, après s’être réveillé un lendemain de soirée avec une fille de son cours de botanique dans son lit et aucun souvenir de la veille. Mais boire avec Max, ça ne le dérange pas.
Malgré la bonne ambiance qui règne toujours dans la salle commune bleue et bronze le dernier jour de l’année, cette fois-ci Kai n’a pas vraiment eu le cœur à faire la fête. C’est un sentiment étrange de ne pas pouvoir dire à l’année prochaine à ses camarades de dortoir, à ses amis, comme d’habitude. Ça lui serre le cœur plus qu’il ne l’avait anticipé.
« Non, t’inquiète pas. J’étais pas vraiment d’humeur à rester là-bas, de toute façon. Je préfère être avec toi. » Sa voix tremblotte légèrement sur la fin, mais il sourit toujours. Il s’accroche à son sourire autant qu’il peut, parce qu’il se rend compte qu’en réalité il est triste.
Dire adieu à Poudlard, à ses salles de classes où il a appris tant de choses, à son dortoir où il a passé tant d’heures de sa vie, c’est une chose. Mais devoir se séparer de Maxwell… Il a évité d’y penser jusqu’au bout, jusqu’au dernier moment. C’est une douleur nouvelle et elle lui fait peur.
« Alors ? Ça doit faire quelque chose, de te dire que c’est ta dernière soirée ici. » La voix de son ami résonne à nouveau, comme un écho à ses pensées moroses.
« Je ne suis pas aussi content que je l’aurais cru, souffle-t-il en ramenant ses genoux contre sa poitrine. Enfin, je suis content de pouvoir commencer mon apprentissage, mais.. Ça va me manquer, tout ça. Et puis, toi aussi tu vas me manquer. »
Il tourne la tête vers Max. Dans la pénombre il n’arrive pas à distinguer clairement son visage, juste sa silhouette. Il a envie de se rapprocher encore un peu de lui pour pouvoir vraiment le regarder, comme s’il voulait graver ses traits dans sa mémoire pour qu’ils ne s’effacent pas.
Il se sent un peu ridicule, ce n’est pas comme s’ils n’allaient jamais se revoir. Ils pourront s’écrire régulièrement et se voir pendant les vacances. Mais ce n’est pas la même chose. Kai n’est même pas certain de comprendre ce qui le rend aussi triste.
Ça fait un moment que ce qu’il ressent pour son meilleur ami se fait de plus en plus confus dans sa tête et il ne comprend pas ce qui lui arrive. Il a peur de comprendre, en réalité.
Il ne lui en a jamais parlé, évidemment. Il n’arrive même pas à analyser clairement ses sentiments, alors il ne voit pas comment il pourrait les exprimer avec des mots. Si seulement il avait le courage de faire face à toutes ces pensées qui bouillonnent en lui.




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Maxwell Fehrwright
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((21 ans)) Juin 1988 – Il ne sait pas vraiment comment cette soirée va se dérouler, en réalité. Lorsqu’il est entré dans l’observatoire, il avait quasiment la situation écrite dans sa tête, il la voyait se dérouler. Il s’était presque persuadé qu’il aurait le courage de lui dire les choses, clairement. Mais lorsque Kai a passé la porte, toutes ses résolutions se sont envolées, l’espace de quelques secondes. Il est intimidé, nerveux, et il a peur que la soirée passe sans qu’il ne dise rien. Il n’aura pas d’autres occasions, il le sait. Lorsque Kai sera en apprentissage, lorsqu’ils ne se verront plus que quelques fois par an, il n’aura plus le courage. Il voudra profiter de leur temps ensemble, mais il gardera ses questionnements pour lui. Il aimerait que rien ne change entre eux, que tout reste comme c’est le cas actuellement, mais il sait que ça ne sera probablement pas le cas. Ça lui fait peur, en quelques sortes. Il a du mal à se dire que les choses vont changer. Que le temps passe, des choses arrivent, et le sentiment de contrôle qu’il peut avoir sur une situation n’est souvent qu’une illusion.

« Non, t’inquiète pas. J’étais pas vraiment d’humeur à rester là-bas, de toute façon. Je préfère être avec toi. » Lui répond Kai, et Max sent son coeur rater un battement sur la fin de sa phrase. Il a peur d’avoir mal entendu, mal interprété surtout. Il se dit que même si ce sont les mots qu’il a prononcé, ils ne veulent pas dire la même chose que ce qu’il imagine. Il veut lui dire que lui aussi, il préfère être avec lui, et pas juste ce soir, mais les mots restent coincés dans sa gorge. Il se dit, l’espace d’un moment, que c’est l’instant qu’il attendait. Il peut rebondir sur ses paroles, et lui dire, lui parler, vraiment. Mais alors que son coeur s’emballe, les paroles qu’il prononce n’ont rien à voir avec ce qu’il a imaginé. Il lui demande simplement comment il se sent, et il sent que les battements de son coeur ralentissent, même s’il s’en veut, un peu, de continuer la conversation sur un ton aussi trivial, alors qu’il a sur les lèvres une question qui lui semble si importante, plus importante que lui-même, que tout le reste. Une question, simplement des mots formant une phrase, mais il a l’impression qu’ils contiennent tellement de sens, tellement d’émotions.

« Je ne suis pas aussi content que je l’aurais cru. Enfin, je suis content de pouvoir commencer mon apprentissage, mais.. Ça va me manquer, tout ça. Et puis, toi aussi tu vas me manquer. » Deuxième fois. Maxwell ne peut pas vraiment faire comme s’il a mal compris, cette fois. Alors qu’il essaye de chercher le regard de Kai, celui-ci tourne la tête vers lui, et Max ne peut soutenir son regard que quelques secondes, avant de baisser les  yeux, le feu aux joues. Merde, se dit-il, il ne se rend pas compte de l’effet que ça fait. « Ça sera pas pareil sans toi, c’est vrai, » répond-il en marmonnant, comme s’il vient de se poser la question pour la première fois, comme si ça ne faisait pas des mois qu’il savait que ce jour allait venir. « Tu vas me manquer aussi, » ajoute-t-il, timidement, d’un ton presque inaudible. Il se redresse pour attraper son sac, et d’un mouvement qui se veut presque subtil, il se rapproche un peu de Kai, quelques centimètres à peine, assez pour se dire qu’il a franchi une limite. Ils ont déjà été plus proches, ce n’était pas le problème, mais Max n’était pas dans le même état d’esprit que maintenant. Ça change tout, absolument tout. Question de perspective. Il attrape la bouteille, l’ouvre comme il peut avec ses mains tremblantes, et prend une gorgée sans réfléchir. Ça lui brûle l’oesophage, et il la tend à Kai avec un sourire. Il pose une main entre Kai et lui, s’appuie dessus, comme si ce n’était absolument pas prémédité. Il pourrait se sentir stupide, il a définitivement le sentiment d’avoir douze ans, d’agir comme dans ces foutus romans pour adolescents qu’il a pu lire et qu’il a toujours trouvé complètement stupides, illogiques et irréalistes. « Mais n’espère pas te débarrasser de moi aussi facilement, » ajoute-t-il avec un petit rire. « J’te lâcherais pas. » Une sorte de promesse, au final.

Il laisse quelques secondes passer, et ses yeux se perdent dans le plafond de l’observatoire. Il ne sait pas ce qui est le plus difficile, le regarder directement, ou éviter son regard tout en sachant que Kai le fixe. Il a juste envie de se rapprocher encore un peu, mais il n’ose plus bouger, comme si ce moment était trop fragile, et qu’il pouvait voler en éclats à tout moment. « Je voulais te voir, ce soir. » Dit-il, commençant cette phrase en ne sachant absolument pas où est-ce qu’elle va le mener, comment il va la terminer. Pour le moment, c’est simplement un fait. Il l’a invité, après tout, il lui a envoyé son hibou, ce n’est pas comme si Kai allait être pris par surprise. Mais rien que de le dire à haute voix, ça lui fait quelque chose. Il l’a invité, et Kai est venu. Il espère que ça veut dire quelque chose. « Je voulais que ce soit juste toi et moi. » Sans musique, sans personne pour les voir. C’est un peu égoïste, non ? Il s’en fiche. Il laisse la phrase en suspens entre eux, sans oser aller jusqu’au bout de ses pensées. Il a peur de le dire à voix haute.




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« Ça sera pas pareil sans toi, c’est vrai. Tu vas me manquer aussi, » Kai sent son cœur faire un bond dans sa poitrine et il ne peut retenir de sourire. Un sourire un peu niais que Max ne peut pas voir.
Il se sent bizarre avec lui, tellement bizarre. Ça fait un moment déjà qu’il a remarqué ce changement. Il ne se souvient plus exactement quand il s’en est rendu compte. Vers la fin de l’année dernière, peut-être. Il n’y avait tout d’abord pas prêté attention, mais ses nouveaux sentiments pour son meilleur ami étaient devenus au fil des mois de plus en plus difficile à ignorer.
Il ne comprend même pas ce qui a pu déclencher ça. Maxwell est toujours le même depuis qu’ils ont fait connaissance, qu’ils ont commencé à se fréquenter quelques années plus tôt. Il éprouve toujours pour lui une profonde affection et une confiance absolue, il y a toujours cette même complicité entre eux.
Mais il y a aussi quelque chose d’autre, maintenant. Quelque chose sur lequel il n’a toujours pas voulu mettre des mots, par peur de rendre ça trop concret, trop réel.
« Mais n’espère pas te débarrasser de moi aussi facilement, j’te lâcherai pas. » Max s’est rapproché de lui, imperceptiblement. Il lui semble qu’il peut presque sentir la chaleur de son corps, en contraste avec la fraîcheur du sol en pierres, et il se dit que c’est lui qui va finir par prendre feu si ça continue.
« J’espère bien ! À qui je vais raconter tous les potins du Ministère, sinon ? » Il se met à rire, le regard débordant de malice.
Il le regarde déboucher fébrilement ce qui ressemble à une bouteille de whisky pur feu et en avaler une gorgée. Il se demande si son ami sait à quel point il le trouble, s’il s’en est rendu compte depuis le temps. Kai n’a pas l’impression d’être très doué pour cacher ce qu’il ressent quand quelqu’un lui plaît, mais personne ne lui a jamais fait de remarques là-dessus alors il ne sait pas à quoi s’en tenir.
S’il avait pu raconter tout ça à l’un de ses amis, on lui aurait sans doute dit d’arrêter de faire son Serdaigle, d’arrêter de trop réfléchir, de vouloir tout analyser, et de simplement se lancer. Mais voilà, il n’en a jamais parlé à personne. Ni de ce qu’il ressent pour Max, ni… du reste.
Parce que ce n’est pas juste Max, ça il l’a compris depuis longtemps. Il n’arrive toujours pas à s’y faire, et peu importe à quel point il essaye d’ignorer son ressenti, ça ne le fait pas disparaître pour autant. C’est même plutôt l’inverse.
Il aurait bien aimé pouvoir en parler à ses tantes, parce qu’il est sûr qu’elles au moins ne risquent pas de le prendre mal ou de le juger. Mais il est bien trop pudique pour ça et il ne veut pas qu’elles s’inquiètent pour lui. Être d’origine moldue est déjà assez compliqué à vivre dans le monde sorcier, elles le savent aussi bien que lui, il ne veut pas y ajouter ça en plus.
Max lui tend la bouteille avec un sourire et il pose discrètement une main entre eux deux. Le jeune Serdaigle sent son visage s’embraser violemment et remercie silencieusement l’obscurité ambiante de camoufler la couleur cramoisie que viennent certainement de prendre ses joues.
« Je voulais te voir, ce soir. » Kai retient son souffle quelques instants, attendant avec appréhension la suite de sa phrase. Mais le silence s’étire doucement. Il finit par saisir la bouteille tendue et fait mine de se concentrer dessus, ses mains tremblent tellement qu’il a peur de la lâcher. L’alcool au goût épicé lui brûle la gorge. Ce n’est pas spécialement bon, mais si ça peut lui donner un peu de courage il ne va pas refuser.
« Je voulais que ce soit juste toi et moi. » Le Serdaigle sourit à nouveau. C’est comme si une armée de papillons s’était mise à voleter furieusement dans son ventre. Peut-être y a-t-il une minuscule chance que Max ressente quelque chose pour lui aussi ? Ça le terrifie tout autant que ça l’émeut.
« Je crois que c’est exactement ce que je voulais aussi. » souffle-t-il d’une voix à peine audible.
L’air de rien, sa main rejoint à son tour le sol, à quelques centimètres à peine de celle de Max. Il lui suffirait de l’avancer un peu plus pour pouvoir la serrer contre sa paume, et rien qu’à cette idée son cœur s’affole.
C’est stupide, il l’a déjà touché des dizaines de fois. Mais jamais comme ça, dans un tel contexte. C’est différent. Il a l’impression qu’il va se consumer sur place s’il ne le fait pas. Ou bien le regretter toute sa vie.
Alors, très lentement, ses doigts glissent contre la pierre rêche pour venir effleurer ceux de son ami.




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((21 ans)) Juin 1988 – « J’espère bien ! À qui je vais raconter tous les potins du Ministère, sinon ? » Le ministère… Max a du mal à se dire que Kai va y travailler, dans quelques mois. Lui, il s’est toujours concentré sur la médecine, sur Sainte Mangouste, et le ministère lui donne l’impression d’être un endroit presque mystique, étrange. Il se demande ce qui peut  bien s’y passer, et il a absolument besoin que Kai lui raconte tout ce qui peut bien s’y passer. Il sourit en débouchant la bouteille d’alcool, et à ce moment précis, le rire de Kai lui semble être le son le plus merveilleux qu’il ait jamais entendu. Être juste à côté de lui, sans pouvoir le toucher, sans pouvoir lui dire, sincèrement, tout ce qu’il ressent, s’apparente à de la torture. Il est heureux, mais il veut plus, et il s’en veut presque de vouloir autant, que ses émotions l’envahissent à un tel point.
Il finit par passer la bouteille à Kai, sans vraiment réfléchir. Et il parle, il murmure, sans oser le regarder, sans oser rien faire, en réalité. Il ne réfléchit pas, et il a l’impression que ses muscles sont figés, qu’il est incapable de bouger. Il commence doucement, il veut amener la conversation jusqu’à un point… jusqu’à ce qu’il lui dise. Il ne sait pas réellement s’il en a le courage. Il a peur que Kai se rende compte de ses intentions, et qu’il le coupe, qu’il soit mal à l’aise, qu’il se lève, qu’il s’en aille. Le comportement de son ami a beau lui prouver qu’il a l’air heureux d’être ici, d’être avec lui, il ne peut pas s’empêcher de penser que tout peut encore mal tourner. C’est tellement important pour lui, ce soir, il n’a rien d’autre en tête. Demain peut tout aussi bien ne pas exister. Juste ce soir. Il veut étirer ce moment le plus possible, il ne veut pas que ça s’arrête.

Quelques secondes de silence s’étirent après qu’il ait fini, et son cœur bat si vite que sa tête lui tourne presque. Il a l’impression que le temps passe trop lentement, que ces secondes durent des heures. Ce qu’il a dit n’a même pas tant de sens que ça, mais il ne sait pas comment l’expliquer autrement. Il n’arrive pas à mettre correctement des mots sur ses idées. Ou plutôt, il n’ose pas les dire à voix haute. Pourquoi est-ce si compliqué ? Ce sont juste des mots. Quelques syllabes, mises ensembles. Ça ne devrait pas être si compliqué. Ça ne devrait pas lui faire mal au cœur dès qu’il se dit que c’est le moment. Il n’ose pas se tourner vers Kai, il n’ose pas le regarder, comme s’il a peur de… de quoi, au juste ? Il ne sait même pas. Il veut le regarder. Il ne le regarde pas.

« Je crois que c’est exactement ce que je voulais aussi. » Il le regarde. Il a tourné la tête, par surprise et sans réfléchir. Ce murmure, il a peur de l’avoir imaginé. Il fixe Kai, comme s’il le voyait pour la première fois. Au bout de quelques secondes, il sent une très légère pression contre ses doigts, et il a l’impression que quelque chose explose à l’intérieur de lui. Il baisse les yeux, et voit la main de Kai, juste contre la sienne. Ils se touchent à peine, et il commence à comprendre ce qu’il vient de lui dire. Il se demande, pour la énième fois, si Kai peut ressentir la même chose pour lui. Pour la première fois, il se dit que la réponse est peut-être oui.

« Kai, » souffle-t-il, incrédule. Il bouge sa main, la pousse un peu plus contre celle de Kai, sans oser la prendre. Il mêle lentement ses doigts aux siens, toujours sans oser relever les yeux. Il a l’impression que son visage, son corps tout entier va prendre feu. Je crois que c’est exactement ce que je voulais aussi. Cette phrase repasse en boucle dans son esprit, comme un écho. Il ne veut pas la laisser partir. Si c’est le cas, s’ils veulent véritablement la même chose… Il lève les yeux vers Kai, essaye d’accrocher son regard. Il plante les yeux dans les siens, il se force à ne pas baisser le regard. Il ne distingue pas très bien les couleurs à cause du manque de lumière, il ne distingue pas grand-chose, en réalité, mais il n’a pas besoin d’imaginer les yeux de Kai, il s’y est perdu de trop nombreuses fois. « Je veux que ce soit juste toi et moi. » Répète-t-il, plus lentement, la gorge nouée. Pas juste ce soir. Pas juste une fois. « Je veux... » Toi. Il s’arrête, incapable de continuer, se demandant comment les gens pouvaient bien faire. Il n’était certainement pas le premier être humain à se retrouver dans cette situation, et pourtant… Pourtant, il a bien l’impression que personne ne pourrait ressentir tout ce qu’il ressent en ce moment. Il veut se rapprocher, encore, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus d’espace entre eux deux. Mais il n’ose pas. Il doit lui dire. Sa main dans la sienne, il ne devrait pas se dire qu’il y a encore de la place pour les questionnements. Mais il veut être sûr, certain. « Kai, je crois… ce que je ressens… c’est beaucoup trop fort. » Murmure-t-il. Tu me rends dingue. Ce moment, est-il réel ? Il se sent tellement bien qu’il en doute, et en même temps qu’il s’en fiche. Il se sent bien, et il n’a jamais été aussi nerveux de toute sa vie.




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Who's gonna listen when you run out of lies? Who's gonna hear you, when your words seem worthless? Don't you call my name, I will take you down. Should've known that you've been dancing with a wolf.
Kai Blumenthal
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@Maxwell Fehrwright

« Kai. Je veux que ce soit juste toi et moi. Je veux... » Ses mots restent en suspens et le Serdaigle a l’impression de les sentir flotter autour de lui. Il frissonne, et ce n’est certainement pas à cause de la fraîcheur exhalée par les vieilles pierres du château.
Il sent la main de Max se presser un peu plus contre la sienne et il espère que son cœur ne va pas s’arrêter à force de cogner aussi fort. Leurs doigts s’entremêlent et son souffle se coince dans sa gorge.
« Kai, je crois… ce que je ressens… c’est beaucoup trop fort. » Il frissonne à nouveau. Il comprend, beaucoup trop bien même. Il fixe son ami avec un mélange de surprise et d’effroi. Il s’est si souvent surpris à rêver de ça, à se demander si Max pouvait ressentir la même chose pour lui. Il y songeait avec peu d’espoir, comme on songe à un rêve lointain qui n’a aucune chance de se réaliser. Mais tout est devenu si réel, si tangible tout à coup qu’il ne sait plus ce qu’il veut.
« J’ai jamais ressenti ça avec quelqu’un d’autre. Enfin, si, mais… Pas comme ça. Toi c’est différent. » murmure Kai au bout d’un moment, hésitant, et les yeux résolument fixés sur la pointe de ses chaussures.
Il a beaucoup réfléchi à ce qu’il ressent, ces derniers mois,  pour en arriver à la conclusion qu’il ne peut pas qualifier d’amoureuses’ les quelques relations qu’il a eues durant ses années à Poudlard.
La dernière en date remonte à deux ans, au moins. Parce que jusqu’à maintenant ça ne l’intéressait pas. Ça n’avait été que des relations de convenance, il s’en rend compte à présent.
À l’époque, il avait commencé à s’intéresser aux filles parce que c’était ce que les garçons de son âge faisaient. Il s’était dit que comme ça personne n’aurait de doutes le concernant. Et que peut-être, s’il y mettait un peu du sien, ça ferait disparaître ces pensées qui venaient régulièrement le troubler, et cette impression d’être en total décalage avec les autres. Mais peu importe à quel point il se voilait la face, pendant que ses amis regardaient les filles, lui, c’était eux qu’il regardait.
Certaines filles lui avaient réellement plu, assez pour qu’il veuilles passer plus de temps avec elles et officialiser la chose. Mais elles avaient été rares et au fond, même si ça n’avait pas été conscient, il avait toujours su que ça ne durerait pas.
Il s’en veut toujours un peu, il n’a pas été totalement honnête et ce n’était pas juste pour elles. Mais il aurait été incapable de leur expliquer. Parce qu’il n’arrive pas lui-même à ordonner ses pensées, et surtout parce qu’il est toujours terrifié à l’idée que quelqu’un sache.
« Ça me fait peur. » Sa voix tremble, à peine audible. C’est la première fois qu’il parle de tout ça à quelqu’un, et même si ce n’est qu’à demi-mots, même si c’est confus, il ne s’en serait jamais cru capable. Mais c’est Max. Max l’écoute toujours et ne le juge jamais. Et surtout, Max est le premier pour qui il sent que ce ne sont pas des sentiments passagers.
Mais ça ne fait pas disparaître pour autant l’angoisse qui lui tord les entrailles. Il serre la main de Max dans la sienne, comme s’il avait peur qu’il se lève et s’en aille. Lui qui prend toujours soin de tout analyser, décortiquer et préparer pour ne jamais être pris au dépourvu, pour la première fois de sa vie, n’a aucune idée de ce qu’il est censé faire.




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Maxwell Fehrwright
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((21 ans)) Juin 1988 – Il n’arrive pas à croire qu’il lui a dit, qu’il a prononcé ces mots. Il ne les avait jamais dit à voix haute, à qui que ce soit, pas même à lui-même, et il les a finalement laissé s’échapper. Il ne se sent pas forcément mieux maintenant qu’il l’a dit, au contraire même. Il a l’impression que tout son corps se tend sous le coup de l’anxiété, dans l’attente de la réponse de Kai. Quelques secondes plus tard, il se demande même où il a trouvé le courage de lui dire ce qu’il ressentait, même de façon détournée, même de façon aussi timide. Il regrette presque, persuadé que Kai va le repousser, lui dire qu’il ne pensait pas ça comme ça, qu’il va se lever et repartir. Mais non, il reste. Il le fixe, avant de détourner le regard, et Max ne sait pas trop quoi penser, il veut une réponse, n’importe laquelle, il veut savoir. « J’ai jamais ressenti ça avec quelqu’un d’autre. Enfin, si, mais… Pas comme ça. Toi c’est différent. » Il ouvre de grands yeux en entendant Kai, arrivant à peine à comprendre ce que lui disait son ami. Toi c’est différent, a-t-il dit. Il venait de lui dire qu’il ressentait quelque chose pour lui, lui aussi. Max ne s’y était pas vraiment attendu, il avait à peine osé l’espérer. Il avait essayé de déchiffrer les signes, sans réussir à savoir s’il les lisait correctement. Mais aujourd’hui, il sent que quelque chose… quelque chose ne va pas. Il aurait dû être heureux, plus qu’il ne l’a jamais été, mais il n’ose toujours pas espérer. Le ton sur lequel Kai vient de lui répondre l’effrayait un peu. Il a l’impression d’entendre un ‘‘mais’’ à la fin de sa phrase, il a l’impression que quelque chose coince.

« Ça me fait peur. » Et il comprend, finalement. Il ne répond pas, pendant quelques secondes, il ne sait pas quoi répondre. Avant ce soir, il ne savait même pas que Kai pouvait être attiré par les garçons, c’était probablement ce dont il avait le plus peur, en réalité. Max savait pertinemment qu’il ne le jugerait pas s’il lui disait qu’il était attiré par les hommes, il connaissait assez Kai pour savoir qu’il n’était pas du genre à rester fermé d’esprit, mais… Il ne savait pas, au final. Il ne savait pas comment son ami allait réagir lorsque Max allait lui dire qu’il n’était pas seulement attiré par les hommes, Kai… Kai l’attirait. Et non seulement il ne l’a pas repoussé, mais il lui a également confié quelque chose de plus ou moins réciproque. Et pendant longtemps, Max a essayé d’ignorer ses sentiments, de les étouffer quelque part, parce qu’il savait que la société n’était pas prête, n’allait pas l’accepter. Il se disait que ça n’en valait pas la peine, au final. Mais il n’en peut plus, il a l’impression que ses sentiments vont déborder s’il les laisse secret plus longtemps. Merde, la société, à la fin. Mais il comprend. Ça lui fait peur, à lui aussi, d’une certaine façon… mais pas assez pour l’empêcher de se trouver là, ce soir, avec Kai, sa main dans la sienne.

« Personne n’a besoin de savoir, » dit-il dans un souffle, serrant à son tour la main de Kai, mêlant ses doigts aux siens. « Ça me fait un peu peur aussi mais… Je sais pas, je... » Qu’est-ce qu’il pourrait lui dire ? Il n’a pas vraiment de réponse à ses craintes, légitimes. L’avenir est déjà assez effrayant comme ça, et c’est un grand saut dans l’inconnu. Il n’a pas non plus envie de vivre dans la peur, dans l’angoisse d’être découvert, mais à cet instant, il veut simplement faire partie de la vie de Kai. « Ça peut faire moins peur à deux, non ? » Dit-il avec un léger sourire, timide, peu sûr de lui. Il aimerait pouvoir effacer cet air inquiet, effacer le doute dans ses yeux, se sentant un peu coupable à l’idée d’être la cause de ce trouble, ce soir. Est-ce qu’il a tout gâché ? Est-ce qu’il aurait juste dû se taire et passer une soirée mémorable avec son meilleur ami ? Il ne l’espère pas, vraiment pas. Il ne sait pas vraiment quoi rajouter, alors il se contente de serrer sa main un peu plus fort, une fois, deux fois. Pour lui dire qu’il est là, s’il a besoin. Il ne veut pas le forcer, s’il n’est pas prêt. Mais il aimerait pouvoir tenir sa main un peu plus longtemps, pendant des heures, s’il le laisse faire. Il se rend compte que la main de Kai tient parfaitement dans la sienne. Il a envie de l’embrasser.




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« Personne n’a besoin de savoir, murmure Max, alors que leurs doigts s’entremêlent un peu plus fort.
Ça me fait un peu peur aussi mais… Je sais pas, je... Ça peut faire moins peur à deux, non ? »
Kai reste longtemps silencieux. Il n’en a aucune idée. Il est terrifié. Avoir enfin avoué tout ça à son ami, c’est tellement, tellement plus que ce qu’il s’imaginait capable de faire.
Il n’est même pas certain d’être si soulagé que ça, ni qu’il ne va pas essayer d’enfouir à nouveau ses sentiments dans un coin de sa tête et essayer furieusement de les ignorer.
« Je– je sais pas… Je sais pas si je suis prêt pour ça. » Il déglutit avec difficulté. Ses mains tremblent. Il serre toujours celle de Max dans la sienne, il a l’impression qu’il va se noyer s’il la lâche.
Il a tellement de choses qui lui tourbillonnent dans la tête sans relâche, il se demande comment font les autres pour arriver à les ignorer, à continuer comme si de rien n’était. Lui en est bien incapable et il ne sait même pas comment il va s’en sortir avec sa formation.
Il ne veut pas décevoir Max. Il ne veut pas lui promettre des choses qu’il se sait incapable de donner pour l’instant. Il voudrait faire les choses bien, mais l’angoisse le prend violemment aux tripes à chaque fois qu’il y songe.
« Je tiens trop à toi pour risquer de gâcher les choses entre nous. » Sa vue se brouille et il retire ses lunettes pour essuyer rapidement les larmes qui commencent à perler au coin de ses yeux.
Il s’en voudrait bien trop si leur amitié et leur complicité en pâtissait par sa faute. Parce que l’anxiété et la honte sont profondément enracinées en lui et qu’il n’arrive pas à s’en défaire. Même à deux, il sent que ça ne fonctionnera pas. Pas encore. Pas maintenant.
« Je crois que j’ai besoin de temps. » souffle-t-il après quelques minutes de silence. Il garde les yeux baissés, il n’ose pas relever la tête de peur de croiser le regard de Max et d’y voir de la déception ou de la tristesse.
Il ne veut pas lui faire de peine, mais il n’est pas prêt pour ça. Il a toujours été honnête avec lui et cette fois-ci ne fait pas exception.




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