13 février
Le problème avec ce genre de choses...C'est que ça ne nous gêne peut-être pas, tant qu'on le refoule, mais que ça peut ressortir dans les pires moments. Je parle par expérience personnelle. Tu ne le dis à personne, sinon je t'éclate gentiment la gueule (on va faire semblant que je suis pas ton enseignant pour cette phrase), mais j'ai un traumatisme lié à l'eau. Tant que je ne m'en approche pas trop, ça va. Mais si j'y suis confronté sans préparation, alors que je m'y attendais pas...J'ai merdé à ce sujet dernièrement, vraiment j'ai pas été à la hauteur. Parce que face à l'eau, j'ai figé comme un con, même si dans ma vie ça me gênait pas. Et j'ai compris qu'à ce moment que je devais faire quelque chose et travailler là-dessus, même si j'en avais pas envie. Tu fais ce que tu veux, mais n'attends pas de figer comme un con Prince. Surtout vu la carrière vers laquelle tu te diriges.

Je le situe vaguement, je crois. Et né-moldu est pas mal contre les principes de beaucoup trop de familles de sang-purs. C'est bien que tu sois capable d'aller au-delà de cette intolérance débile.

Je le vis très bien, en règle générale. Mais ça m'a saoulé à quelques reprises.
Et j'ai pas dit que ça en vaudrait pas la peine. Enfin, je dis pas non plus que en vaudrait la peine. Je dis juste que...Bref, voilà. Je sais même plus pourquoi je réponds à ça.

PS: La prochaine étape, c'est de réussir à avoir d'étranges discussions avec moi en face à face.

M.

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14 février
Question en vrac pour un cours que je prépare : manche à balai ou batte de baseball ?

C'est toi qui voit. J'espère sincèrement que c'est le cas...Je parlerai en ta faveur pour que tu puisses faire plus de mission. J'ai peut-être, dans le passé, sans rien dire de quoi que ce soit, émis l'idée qu'il valait mieux que tu ne fasses pas trop de terrain tant qu'on ne savait pas comment tu réagissais sous la pression, et d'y aller graduellement. Simple suggestion de ton superviseur, n'y voit rien de personnel, et puis, y'avait pas que moi d'impliqué. Au moins, ça t'as appris à faire de beaux dossiers. (Mais tu me confirmes, vraiment, que tu es ok...? Parce que s'il t'arrivait un truc, parce que j'ai mal évalué la situation...) (Je suis tout à fait capable de laisser tomber le côté enseignement quand ça m'arrange.)

Si ça les affecte trop, traite-les de con (c'est le collègue qui parle là.)

C'est pas que je veux rien de profond...Je n'ai jamais de relations quand y'a pas de sentiments impliqués. Je fais jamais rien sans amour. Je dois au minimum aimer un peu la personne avant. Je suis pas intéressé par le sexe sans sentiments. Je peux éprouver des trucs, c'est juste que je le mets pas en mots...? Tant que ce n'est pas dit, c'est comme si c'était contrôlable, encore un peu enfoui, irréel. Mettre en mots les choses, c'est trop pour moi, et ça ne se termine jamais bien.

PS: Je m'attends à être boudé deux jours pour l'introduction de cette lettre. Essaie de ne pas enflammer mon bureau pendant mon absence.

M.

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15 février
Vous me permettrez d'être sérieux, le temps de cette lettre seulement. J'enchaînerai aussitôt par une autre, plus légère, ce qui vous permettra d'ignorer partiellement les propos plus dérangeant de cette missive, et d'enchaîner sur un autre sujet, dans le déni, comme si de rien n'était. Et désolé si je suis trop direct, soit j'évite les sujets, soit je les aborde complètement de front.

Je ne sais pas quoi faire de plus pour montrer que l'on peut compter sur moi.
Tout est dans cette phrase, Prince. Je sais, sans aucun doute possible, qu'on peut compter sur vous. Mais pouvez-vous compter sur vous-même, en vivant dans le déni comme vous le faites par rapport à ce qui s'est passé...? À ma connaissance, vous n'abordez jamais le sujet. Vous vous êtes tenus loin de moi longtemps, comme si vous pouviez ainsi vous tenir loin de ce qui est arrivé. Je respecte votre façon de gérer les choses et je n'ai pas envie de vous faire la morale sur ce que vous devriez faire, parce que ce n'est pas mon rôle. Mais...Professionnellement, je ne pouvais décemment pas encourager votre présence en missions difficiles, en ne sachant pas à quel point vous avez fait un processus (ou non, visiblement) pour non seulement passer par-dessus ce qui s'est passé, mais aussi l'accepter. Je sais, tant par mon rôle d'auror que d'enseignant en combat, qu'un ennemi vise idéalement nos faiblesses. Que ferez-vous, si vous vous retrouvez un jour enfermé à nouveau dans un endroit clos, avec un adversaire redoutable ? Allez-vous autant gérer que vous le croyez ou réaliserez-vous à cet instant que ce que vous avez enfoui est encore là, simplement tapi proche de la surface ? Et si vous croisez encore un épouvantar, en face de vos futurs collègues... ? Vous vous êtes entraîné physiquement, mais avez-vous entraîné votre esprit ? Qu'avez-vous fait concrètement pour lutter contre vos peurs qui peuvent vous tuer en mission ? C'est aussi mon rôle, de vous garder vivant et de penser à ce qui pourrait vous arriver, si vous figez au mauvais moment. Et c'est mon rôle également, d'aller au-delà des c'est ok, je vais bien et des je gère, parce que je n'ai pas envie de m'excuser à vos parents à vos funérailles en disant un il m'avait dit que ça allait. Que ça vous arrange ou non.

M.

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16 février
J'ai attendu une journée, désolé, je t'ai laissé le temps de digérer la première lettre.
Je suis très attaché au côté superviseur, plus que vous ne le croyez. On va dire que c'est mon côté paternel refoulé.

Je sais que ce n'est qu'une impression. Mais tant que je ne les laisse pas filer trop loin...Ils ne me causent aucun problème. Je ne crois pas que ce soit le cas de tous les métamorphages, mais mon don est extrêmement sensible à ce que je ressens. (Il faut entendre le extrêmement dans le sens de trop. Il y a une différence entre quelque chose qui se termine vraiment mal au point de conduire une collègue à l'hôpital, et quelque chose qui fait juste se termine ''mal'' par une rupture. À choisir, je préfère la seconde option.

PS: Un truc avec une batte et une balle. Un peu comme une batte de Quidditch.
PS2: Je sais. Et je t'ai toujours trouvé fiable, ne remet pas ça en cause.

M.
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17 février
J'ai mis du temps à répondre à ta lettre, j'étais occupé à rattraper un volatile. Le score est revenu à zéro niveau vengeance, ou je dois me méfier demain quand je viendrai avec ma belette ?

J'entends que ce soit frustrant. Mon erreur a été de ne pas en discuter avec toi au préalable, mais vu tes sentiments...mitigés à mon égard, lancer une telle conversation me semblait compliqué. Et je pense que c'est mieux par lettre, aussi. Ça ne t'oblige pas à mener une discussion dont tu n'as pas envie.

Je vais vivre comme ça pour toujours. Et c'est ok. Je n'ai pas besoin de relations amoureuses pour être heureux. Je le suis pas de toute façon. J'ai mon taff, mes amis, mes élèves, tout ce qu'il me faut.

PS: Beaucoup moins cool. Rien ne bat le Quidditch.
PS3: Les encres de couleur étalés accidentellement sur tes dossiers par une main malencontreuse obligée de faire du temps supplémentaire devraient aussi partir à la douche...Bonne chance.
PS4: Je l'ai retrouvé à l'étage supérieur. Ce con sait voler.
PS5: Pourquoi pas ?
PS6: Pas besoin d'y répondre. J'ai dit ce que j'avais à dire...Mais si tu as besoin de revenir sur le sujet à un moment, tu sais visiblement où est mon bureaux.

M.
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18 février
Je fais une enquête chiante sur le sujet. Je démantèle un réseau de...Vaut peut-être mieux ne pas en parler par hiboux. La confidentialité, tout ça.

C'est fait, oui. Et j'irai parler demain à qui de droit, pour que tu sois envoyé sur un peu plus de missions. D'ailleurs, en parlant de ça...Le rapport que tu devais m'envoyer est en retard, non ? Trop occupé à envoyer des hiboux ?

Si quoi se présente à moi ?

Ps3: T'avais qu'à ne pas toucher à mes plumes. Et l'encre dans ton tiroir du bas, avec un dessin un peu grossier, c'est même pas moi.

M.
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15 février 2023

Maléfiques ? J'accepte beaucoup d'adjectifs, mais j'ai mes limites quand mon intégrité est ainsi dépréciée. Ténébreuses aurait été plus approprié.

Je reconnais ton endurance à supporter cette stimulation contrairement à d'autres collègues.
Une qualité que méritait bien un café de ma réserve personnelle. Il vient du meilleur des meilleurs producteurs de pajarito de Colombie. T'as plutôt intérêt à le garder pour toi oui.

Et évite de le ranger dans ton tiroir de bureau j'ai cru comprendre qu'il était souvent la cible d'attaques malencontreuses.

Je ne vois pas de quelle mauvaise humeur tu parles. Je croyais qu'on était d'accord sur le côté stimulant d'un petit coup de jus électrique.

Je voulais utiliser une métaphore de tempête et d'ouragan, d'œil calme etc. Mais en fait non, objectivement, non. Ça serait du foutage de gueule.

Au moins on me laisse tranquille, c'est l'effet recherché.

Magni

PS : Falkenberg ? Non je ne savais pas. Il est ton professeur, il a dû avoir une conscience plus sensible sur la question de mise en danger de son étudiant. Mais ça explique mieux pourquoi mes propres demandes de t'envoyer sur le terrain reviennent aussi souvent négatives. Tu lui en as parlé ?
PS2: Sur quel type de surface ? Papier ? Bois ? Vêtements ?
Globalement un petit coup d'éponge avec de l'alcool à 90° fonctionne pas mal si ton sort de nettoyage donne rien.  

18 février
Je ne serai pas là lundi, j'ai une mission avec Magni. Ça t'évitera de tergiverser sur 'je lui pose la question ou non'. Et je serai pas là le reste de la semaine. Le mystère des animaux risque donc de demeurer entier pendant un moment.

T'as tenu longtemps...La paperasse, c'est hyper chiant. J'ai déjà essayé d'ensorceler une plume pour qu'elle écrive mes rapports à ma place, ça n'a pas été un très grand succès. Je pourrais peut-être t'en retrouver un extrait, si t'as envie de te payer ma gueule un peu. Juste une chose...me fait pas regretter, d'accord ? Déconne pas, reste prudent, respecte tes limites en tout temps. Et n'accepte pas une mission si tu crois qu'elle dépassera tes capacités ( de toute façon, je vais surveiller.)

J'ai déjà une histoire comme ça, ça s'appelle l'amitié. Plein de belles choses, de l'implication, beaucoup de bières, de la rigolade, des souvenirs et un passé lourd comme un cadenas qu'on a oublié de décrocher de l'oeil d'un ouragan (j'ai besoin d'aller dormir, ça paraît ? prochain hibou, je te ferai de la poésie). Mais en gros, non (je sais même pas je dis non à quoi d'ailleurs, ta question était pas très claire).

Ps: J'avais de l'encre colorée à nettoyer. Et du jus de citrouilles maintenant, merci. Tu expliqueras à Federov pourquoi y'a des plumes sur son examen.
Ps2: Je sais, je suis très distingué. C'est mon côté Falkenberg.

M.
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15 février 2023

Ça ne deviendra pas une habitude, mais je trouve ça fascinant que tu consommes autant de café et que tu en connaisse pas plus que ça dessus. Peut-être bien que si l'occasion se présente à nouveau je penserais à te faire parvenir un paquet de Bourbon, y un de Caturra tambien. Quitte à en boire tous les jours autant que tu choisisses les arômes que tu préfères.
Après tout ce serait dommage d'avoir de si bonnes adresses et de les garder pour moi.

C'était un cadeau amplement mérité. Je suis content que tu l'apprécie à sa juste valeur.

Narguer les autres collègues avec des effluves de café. La belle affaire. Attention Prince, tu vas finir au rang des aurors ténébreux si tu continues. (Est-ce que Pavlov à l'air particulièrement ennuyé ?)

C'est leur choix de s'exiler près de la machine à café. Pas le choix le plus stratégique vu le nombre de fois que j'y passe, mais un choix qui leur appartient.

Vaut mieux parfois provoquer l'éclair et laisser l'orage éclater que de l'entendre gronder et grossir en courbant le dos.

Ça va comme métaphore ? Je suis pas certain qu'elle soit applicable à la situation. A dire vrai je m'en fou un peu comme de la dernière pluie que les gens supportent ou non. C'est rare que ça dur longtemps. Là c'était exceptionnel, j'en conviens.
Certaines tempêtes sont plus tenaces que d'autres.

PS: Il est revenu au bureau lundi ? Lui en tiens pas trop rigueur, il essaie de faire les choses bien, avec son tact bien à lui.
Évidemment que je te veux sur le terrain. Si tu veux toujours continuer là-dedans vaut mieux avoir été en mission avant et avoir tâté même du bout des doigts, le stress que ça provoque. Markus est quand même un poil hypocrite de t'avoir imposé ça vu son naturel fonce dedans.
PS2: Vêtements : un petit trempage dans l'eau froide, puis alcool c'est bien. Toujours une valeur sûre l'eau froide. Comme pour les tâches de sang. Pour la peau....un bon savon et quelques douches.
PS3 : Archives, troisième allée à droite, au tiers de la section, étage du bas, casier 712.
Je te joins un truc qu'il a trouvé pour Hooligan en remerciement de sa part pour ce chouette cadeau que tu lui as fait. Chercher des dossiers de mémoire, tu sais lui parler toi.

Joint une boule de mousse, le végétal, dont on peut dérouler de longues tiges vertes en tirant dessus et qui reprennent leurs places toutes seules. Une variété magique de plantes assez répandue dans la nature scandinave mais qui fait toujours le bonheur des enfants. Et des félins.

19 février
Malheureusement liés. D'ailleurs, il y a normalement un saumon dans un aquarium sur le bureau d'Erikson actuellement (s'il n'a pas décidé de le manger). Je lui ai dit que c'était un artefact transformé et de veiller dessus en attendant mon retour : c'est faux, je me paie sa gueule, mais ne lui dis pas. J'ai l'impression qu'il stagne un peu parfois, je me suis dis que lui donner l'impression de m'aider pourrait le faire progresser un peu.

Je vois ma soeur bientôt, mais je te l'enverrai ce soir.
Et pour le toujours prudent...Ça reste à voir. Après...Je t'ai dit de rester prudent, mais c'est un mot qui varie. Ce qu'on considère 'prudent' peut varier selon les situations et les personnes. Si tu combattais quelqu'un de plus fort que toi, objectivement, ça pourrait être 'prudent' si tu as bien planifié tes attaques, ta défense, si tu as un plan b, un plan c, un coéquipier pas loin, un terrain à ton avantage, tout le bordel. Subjectivement...Si tu combats quelqu'un de plus fort que toi, je vais te botter le cul. (Oui, je suis vraiment professionnel. Mais en vrai...Je sais pas comment l'exprimer adéquatement. Je suis pas très doué, dans les mots. Je veux juste qu'il ne t'arrive rien de plus, Prince, et que tu puisses débuter ta carrière dans les mauvaises conditions possibles, avec un mental prêt à supporter ce que tu verras nécessairement dans les prochaines années.)

Je garderai assurément un oeil dessus. Et pour ton dernier rapport, je vais t'envoyer la version corrigée dans un prochain hibou, mais il est plutôt bien. Par contre, j'ai vu quelques fautes d'orthographe. Et une fiente de chouette, aussi. Faudra faire gaffe la prochaine fois, j'ai failli t'enlever 3 points pour manque de respect des règles de présentation.

Je lui ai répondu très clairement. Et moi, fatigué ? Pourquoi je donnerais l'air d'être fatigué, juste à cause d'une petite dérive météorologique malencontreuse ? ( La poésie est ta demande officielle pour le défi réussi sur les lunettes de Magni ?)

Ps: Parce qu'il s'est encore abimé ce con...? Fallait me le dire avant, si y'avait un changement dans son état.
Ps2: Je ne les aime pas seul. Mais merci pour cette délicate attention. (T'es un expert en lavage de tissus ? J'ai l'impression 'entendre Magni.)
PS3: Même avec ça, son examen ne présente pas un minimum d'intérêt.
PS4: Tu t'es endormi contre lui...?
PS4: Pas la même distinction d'une branche à l'autre, mais clairement le même côté emmerdeur et prétentieux. (J'adore ma famille).
M.
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