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Crafternoon Tea – Alfhild
2 participants
Einar Bråthen
Einar Bråthen
SKJERME Förtroende som beviljas utesluter inte uppmätt misstro
Crafternoon Tea

Ce moment de fou rire partagé lui fait extrêmement de bien. Comme si toute la tension accumulée ces derniers temps s’envolait, chassée par ce rire communicatif. «  Ça nous ressemble trop en même temps non ? Oublier ce genre de détail trop énorme qu'il nous passe sous le nez.  » Il hoche la tête, le souffle encore un peu court d’avoir tant ri, et appuie sa joue sur sa main tandis qu’elle reprend son carnet de note en continuant : «  Peut-être qu'on peut d'activer à en trouver un dès maintenant alors ? Ça me paraît être une idée raisonnable. ». Il note sa grimace amusée et un nouveau petit gloussement de rire lui échappe. Comme s’iels étaient des gens raisonnables ! «  J'avoue que je n'ai pas d'idées précises. On pourrait mixer nos prénoms pour trouver un truc drôle. Mais autant nos deux cerveaux font des choses chouette ensemble j'ai l'impression. Autant nos prénoms sont moins harmonieux mixés. Einild ou Alfhdar. Bof bof.  » Il fronce le nez en répétant les mélanges de noms avant de secouer la tête : « Non, clairement ça sonne trop bizarre.  ». Son amie rit de nouveau et il ne peut s’empêcher d’ajouter : « C’est tragique, on ne pourra jamais former un powercouple surpuissant, nos noms ne matchent pas du tout, personne ne voudra soutenir le duo Alfhdar… Einild ! Einalfh ! Non, c’est fichu !  » il achève sa tirade par une pose dramatique, la main sur le front, avant de rire de nouveau. «  Ou alors partir de la thématique de nos bijoux et amulettes et trouver un mot en vieux norrois correspondant. Ça peut être sympa. Par exemple, j'avais une amie, celle qui m'a appris cette langue d'ailleurs, elle était sorcière skjaldmö au neuvième siècle. Ça peut être un nom sympa dans son genre, pour le rapport à la protection tout ça. Ou alors j'aime bien l'idée du Gjöll, le fleuve résonnant et de cette idée de fleuve qui traverse les mondes. Comme la magie traverse tout.  ». Cette fois-ci, il prend le temps de la réflexion. Choisir un nom issu du vieux norrois serait une assez bonne idée d’un point de vue commercial. Les amulettes, les runes… ça touche à une forme de magie assez ancienne et ancrée dans le temps, prendre un nom norrois ajouterait à cet aspect traditionnel plutôt respecté. Il hoche la tête au fil de ses pensées et réalise qu’il vient de recommencer à réfléchir en marmonnant à voix haute. Il s’éclaircit la gorge et répète d’une voix un peu plus assurée : « Je crois que j’aime bien l’idée d’un nom tiré du vieux norrois, oui…  ». Il se permet d’ajouter sur la feuille d’Alfhild une petite flèche partant de ‘norrois’ pour indiquer : lien historique, bonus respectabilité !

«  Tu en penses quoi toi ? Tu as des mots ou des concepts qui pourraient être parlant dans tes croyances ? Ou alors on part sur nos Fylgjur : la hase et l'oiseau.  - C'est pas le nom d'une fable ça ? - On a des noms qui se ressemblent, intervient timidement Myr en agitant son museau vers le rossignol. On pourrait s’appeler Myrmir, comme le dieu mais pas tout à fait.Ça ferait pas un peu prétentieux de s’appeler comme un dieu ? » note son sorcier en griffonnant distraitement un petit oiseau et un lièvre stylisé sur un coin de son carnet.
Il réfléchit à ses croyances… il est clairement moins spirituel qu’Alfhild, ses croyances à lui remontent à loin… à l’apparition de son don, tous ses souvenirs se sont brouillés dans un flou assez déplaisant et il lui a fallu un peu de temps avant de démêler petit à petit cette bobine. Dans un premier temps il en a énormément voulu aux Nornes – c’était à cause d’elles qu’il avait ces visions. Puis il en avait voulu à sa mère et à sa famille – elles l’avaient toutes bercé d’histoires et de récits autour de ces trois figures, lui enseignant un culte quasi secret, ce qu’il ignorait alors, avant de lui tourner le dos lorsqu’il avait montré les signes du don familial. Il prend une longue inspiration et essaie de détacher ses souvenirs douloureux de ce qu’il a appris et –plus compliqué- de ce en quoi il croit. Presque malgré lui, la voix de sa mère lui revient, récitant les phrases habituelles… Urðr, Verðandi et Skuld, qui arrosent chaque jour les racines de l'arbre Yggdrasil, protectrices de l'arbre pour protéger le monde. Les trois Nornes, qui tissent une toile retraçant les décisions, choix et destins de chaque être vivant, protectrices de l'Histoire pour protéger la mémoire. Einar mâchonne sa lèvre inférieure en ajoutant quelques traits à son croquis des deux fylgjur. Protection, dévouement, mémoire, histoire… Il note ces mots sur la page devant lui, mais a du mal à les combiner pour faire quelque chose de probant ou qui a du sens. Qu’est-ce qu’Alfhild proposait déjà ? Gjöll ? Jolie symbolique en effet. Et Skjaldmö… il y a un lien avec un bouclier, peut-être que ça pourrait rejoindre cette idée de protection en un sens ? Il note le mot sur son propre carnet et le contemple avec intensité. Oui ça pourrait être pas mal, avec un petit logo sympa, pourquoi pas…

À ses côtés, son amie le tire de sa réflexion : «  Je crois que je sais pourquoi on avait pas eu l'idée de trouver un nom avant. C'est horriblement stressant. Imagine on prend un nom qui existe déjà ? Ou nul ? Ou ridicule dont tout le monde se moque ?  - Alfhild, Alfhild, hey , intervient Einar en tapotant la table à côté de son carnet pour la faire lever les yeux vers lui, avant de continuer avec un sourire rassurant : Personne ne se moquera du nom qu’on va choisir. Et si quelqu’un le fait, on leur fera croire que c’est une référence super culturelle et intellectuelle pour les faire culpabiliser d’avoir essayé de nous rabaisser. Ou que c’est une blague entre nous et qu’on a volontairement choisi un truc nul !  » Il grimace légèrement pour montrer le peu de cas qu’il fait des gens qui pourraient chercher à leur nuire – et pour la faire rire et la distraire de son début d’angoisse. Il réfléchit un instant et ajoute : « De toute façon, le nom n’est pas vraiment important. Tant qu’on crée quelque chose d’utile et si possible de beau, qui fait plaisir et utile à la personne qui l’achète, c’est l’essentiel, non ?  ». Au moment où il prononce ces mots, il réalise qu’il les pense réellement. Tant que ce qu’il crée peut apporter quelque chose à la personne qui finit avec, ça lui convient, qu’il s’agisse d’amulettes ou de musique d’ailleurs –il pense d’ailleurs rarement à se présenter lors de concerts solo. « Honnêtement, tant qu’on est fier et fière de notre stand et de nos objets à la fin du marché, tout me va comme nom !  » ajoute-t-il avec un grand sourire avant de leur resservir du thé.
Alfhild Mørk
Alfhild Mørk
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen

Crafternoon tea

     @Einar Bråthen - fin novembre début décembre 2022



« C’est tragique, on ne pourra jamais former un powercouple surpuissant, nos noms ne matchent pas du tout, personne ne voudra soutenir le duo Alfhdar… Einild ! Einalfh ! Non, c’est fichu !  » Elle avait rit Alfhild à l'énumération des noms incongrus formés par leurs deux prénoms mélangés. C'était drôle et déstabilisant à la fois d'entendre de telles sonorités si peu compatibles alors que les deux amis l'étaient tant. Sans doute qu'ils ne pouvaient pas être gagnants sur tous les aspects. C'est ce qu'elle s'était dit Alfhild face à cette réalité à laquelle elle n'avait jamais songé. D'ailleurs elle n'avait jamais songé à mixer son prénom avait personne. Parce qu'elle n'avait jamais eu personne avec qui tenter de le faire. Enfin il y avait bien Satine dont l'amitié comptait tant depuis son enfance lointaine, mais l'idée ne s'était jamais présenté à elles. Peut-être parce qu'elles savaient déjà que ça ne donnerait rien de bien. Elle se dit juste qu'elle ne doit pas être faite pour ce type de pratique sociale. Tant pis. Pas de powercouple name pour elle. Ce n'est pas comme si ça l'intéressait de toute façon. La sorcière avait enchaîné sur d'autres idées. Plus sérieuses, mais pas réellement plus parlantes sur le moment. Aucun éclair de génie, pas d'illumination enflammée. Et ça avait commencé à doucement agiter son âme dans une position d'insécurité de plus en plus forte. Derrière les cils, les yeux d'un bleu trop froid comment à marquer un léger écarquillement typique de ses débuts d'angoisses exagérées et sans logique. C'est stupide de tomber dans la spirale des pensées négatives envahissantes pour si peu de chose. Mais Alfhild n'est pas quelqu'un avec une maîtrise parfaite de ces émotions et elle ne s'attendait pas à ce que cette simple recherche s'avère aussi anxiogène. « Je crois que j’aime bien l’idée d’un nom tiré du vieux norrois, oui…  ». Les battements de son cœur se sont fait plus rapides et ses doigts ont commencé à jouer un peu trop fébrilement avec le coin de sa feuille sur laquelle est venu écrire Einar. Elle essaye de fixer ses pensées sur ce qu'il inscrit, les flèches qui partent des mots pour faire des liens et espérer créer l'illumination qu'elle espérait. Mais rien ne vient. Son cerveau but sur les angoisses et ses et si qui l'empêchent de trouver des idées claires. « On pourrait s’appeler Myrmir, comme le dieu mais pas tout à fait.Ça ferait pas un peu prétentieux de s’appeler comme un dieu ? » Elle hoche la tête Alfhild, l'idée de se nommer avec le nom d'un Dieu la met mal à l'aise. Elle aurait l'impression de lui voler quelque chose, une réputation assurément, sans son accord. Profiter de cela pour se faire de l'argent. L'idée la fait immédiatement bouger sur sa chaise. Non, elle ne pourrait pas. Elle ne s'en sentirait pas digne Alfhild. Elle aurait trop l'impression d'usurper l'identité de quelqu'un d'autre et de fourvoyer leurs potentiels clients. Elle secoue un peu plus la tête, réalisant à quel point ils sont dans une impasse, et à quel point il est urgent qu'ils trouvent quelque chose. La panique prend la place de l'angoisse et les mains agrippent sa tête. Ses doigts roulent des mèches de cheveux à n'en plus finir et lorsqu'elle reprend la parole pour témoigner ses craintes elle ne réalise pas à quel point sa voix est marquée par le début de crise qui serre sa gorge. Mais Einar le remarque lui. « Alfhild, Alfhild, hey. » Ses yeux perdus ne parviennent pas tout de suite à se détacher de la contemplation immobile des mots inscrits sur le carnet. Ses oreilles entendent à peine l'appel et ses doigts tirent de plus en plus fort sur la mèche de cheveux d'un blond trop blanc. Alfhild s'est laissée gagnée par une angoisse soudaine qu'elle n'a pas vu venir. Et ce sont les plus glaçantes, parce qu'elle n'était pas attentive. Elle n'a pas eu le temps de faire changer de direction à ses pensées. Les iris s'accrochent au tapotement près du cahier. Un premier battement de cils, rapidement suivis d'un deuxième, et Alfhild parvient enfin à frissonner. Son regard se relève enfin vers l'ami qui l'interpelle. Depuis le fond de sa spirale elle a du mal à revenir à la réalité et à s'arracher à la chute vertigineuse dans laquelle son cœur c'était lancé, mais elle s'efforce de s'amarrer aux yeux d'Einar et d'y rester rivée, comme un marin cherchant désespérant la lumière du phare. « Personne ne se moquera du nom qu’on va choisir. Et si quelqu’un le fait, on leur fera croire que c’est une référence super culturelle et intellectuelle pour les faire culpabiliser d’avoir essayé de nous rabaisser. Ou que c’est une blague entre nous et qu’on a volontairement choisi un truc nul !  » Elle a presque envie de pleurer Alfhild, et c'est profondément stupide de réagir aussi vivement pour si peu de choses. Elle en a conscience, mais peut-être que Dreymir avait raison ce matin. Peut-être qu'elle pousse un peu trop loin en ce moment et qu'elle consume trop vite une énergie qu'elle n'a pas vraiment. Sous les ombres dansantes de ces cils, l'émotion s'embrume. « De toute façon, le nom n’est pas vraiment important. Tant qu’on crée quelque chose d’utile et si possible de beau, qui fait plaisir et utile à la personne qui l’achète, c’est l’essentiel, non ? » Elle hoche la tête, évidemment qu'il a raison Einar, elle se sent parfaitement stupide d'avoir cédé si facilement à la panique. Une majeure partie de son cerveau est largement d'accord avec tout ce qu'il vient de dire et partage son avis. Pourtant à l'instant même, son cerveau ne parvient pas entièrement à chasser cette angoisse. Parce qu'elle sait aussi qu'ils seront jugés sur celui-ci et qu'elle connait bien quelques personnes qui se feraient un malin plaisir de tourner en dérision ce qu'ils auront choisi juste pour le plaisir de lui charger encore un peu plus la tête. Et que, parfois, dans la douceur de son foyer, en sécurité, elle laisse un peu trop s'abaisser les barrières mentales et que la lassitude prend le dessus. Celle fatigue d'être toujours celle montrée du doigt, celle sur qui on murmure dans les couloirs, celle qu'on moque et qu'on évite. Pas toujours, plus maintenant qu'elle n'est plus une enfant, c'est vrai. Mais quand même, parfois cela revient, cela lui reste collé au crâne. Et elle doute de tout. « Honnêtement, tant qu’on est fier et fière de notre stand et de nos objets à la fin du marché, tout me va comme nom ! » Les inquiétudes menacent encore de rouler sur les joues, mais elle tient bon Alfhild, enroulant ses doigts contre la porcelaine à nouveau pleine par les soins d'Einar. Un très léger sourire perce sur ses lèvres et elle soupire. Libérant enfin un peu de cette angoisse qui lui compressait les poumons. Distraitement, elle frotte ses yeux de sa main libre pour effacer la moindre trace d'humidité qui frôlerait encore ses cils et elle se laisse aller en arrière, retrouvant une assise plus conventionnelle sur sa chaise. « Hum. Tu as raison Einar. Merci. » Elle murmure la jeune Mørk, encore un peu prisonnière de son émotion qui avait un peu trop forte. « C'est stupide, je me suis prise d'angoisse pour un truc tout bête. C'est stupide. » Elle se répète, avant de fermer les yeux, quelques secondes, pour recentrer ses pensées éparpillées dans son cerveau. « Faut vraiment me faire penser à dormir la nuit prochaine. » Elle marmonne pour elle-même, sans trop savoir à qui elle devrait demander de lui faire un tel rappel. Peut-être qu'elle devrait demander à Fen de venir la voir toutes les heures pour lui taper sur la tête si elle est encore debout quand il vient. Ce yeux s'ouvre à nouveau, océan qui a retrouvé ses couleurs glacées et ses lueurs plus joyeuses. « Merci pour le thé. Je suis un peu fatiguée je crois, j'ai beaucoup trop surréagit. Mais tu as tout à fait raison. N'importe quel nom sera le nom parfait. » Alfhild reporte son attention sur les mots écrits sur le carnet et d'un geste elle reprend un crayon pour inscrire Varða derrière le protection d'Einar. « Il y a plusieurs mots en vieux norrois pour l'idée de protection. Skjaldmö pour les guerrières et leurs boucliers, skjǫldr pour le bouclier en lui-même, et varða avec l'intention plus de garder, protéger de quelque chose. » Elle réécrit les trois mots en étoile autour de ceux inscrits juste avant par Einar. Avant de se redresser et de pencher légèrement la tête sur le côté, rêveuse. « J'aime bien varða. Les sonorités sont plus douces, plus rondes. Et en islandais ça se rapporte à la notion de gardien. » De la main gauche Alfhild rattrape sa tasse et souffle dessus, comme toujours, plus un réflexe qu'une intention d'en refroidir son contenu, avant d'en boire une longue gorgée.


Einar Bråthen
Einar Bråthen
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Crafternoon Tea

Einar a toujours eu tendance à remarquer assez rapidement les changements autour de lui, d’autant plus quand cela concerne ses proches. Peut-être une stratégie d’adaptation trop ancrée en lui, peut-être simplement un naturel observateur et empathique… Tout dépend de la façon dont on veut analyser la chose. Quoi qu’il en soit, il avait commencé à remarquer l’angoisse d’Alfhild à côté de lui, les premiers petits signes laissant deviner qu’un moment de panique est en route. Peut-être parce qu’il connait bien la jeune femme, peut-être aussi parce qu’il expérimente lui-même ces symptômes un peu trop souvent. Lorsque la panique s’installe réellement chez elle, il réagit du mieux qu’il peut, l’appelant gentiment, sans imposer sa présence ou un contact physique. Lui-même n’est pas très tactile pendant ses crises où tout est trop. Il attend qu’elle le regarde pour continuer à lui parler, essayant de son mieux de la rassurer et de la raccrocher à l’essence même de leur projet : créer des choses utiles et apporter un peu de joie. A ses côtés, Myr se rapproche de son amie et de sa fylgia, agitant vers elles son museau d’un air inquiet, essayant de montrer sa présence et son soutien sans s’imposer elle non plus.

Son sorcier remarque que son amie retient ses larmes et une pointe de colère monte en lui. Ça le surprend même un peu, cette colère, elle lui paraît presque déplacée dans ce contexte… Mais ce n’est pas la première fois qu’il le ressent, ce sentiment sourd qui gronde en lui, engendré par le besoin de protéger ses proches. Et il se sent si inutile face à sa tristesse… Il aimerait trouver une solution pour protéger Alfhild des critiques qu’elle craint : tourner en dérision les critiques des personnes qui se moquent d’elle, dire qu’ils ont fait exprès de choisir un mauvais nom… Ce sont les premières choses auxquelles il pense et qu’il propose à voix haute. Mais au fond de lui il sait bien que la peur de son amie est plus grande et remonte à plus loin… même si souvent les chuchotis et les remarques faites dans son dos ne semblent pas l’atteindre, ils l’affectent, d’une façon ou d’une autre. Einar se mord l’intérieur de la joue en songeant qu’il a déjà lui-même eu le droit à de tels chuchotements sur son passage ou à des regards de pitié lorsqu’une de ses crises le prenait… Car même avec les plus grands efforts, il y en avait eu quelques-unes en public. Iels formaient un duo improbable, mais solidaire dans l’adversité : la fille qui parle aux morts et le garçon qui s’évanouit…

Il crispe malgré lui ses mains en songeant à tout cela et se décide à attraper la théière et à les resservir ne serait-ce que pour se tenir occuper, tout en concluant d’un air optimiste : « Honnêtement, tant qu’on est fier et fière de notre stand et de nos objets à la fin du marché, tout me va comme nom ! ». Il voit avec soulagement un début de sourire apparaître sur le visage d’Alfhild avant qu’elle ne soupire et se redresse sur sa chaise, l’air un peu plus à l’aise. Après quelques instants, elle reprend la parole tout doucement : « Hum. Tu as raison Einar. Merci. C'est stupide, je me suis prise d'angoisse pour un truc tout bête. C'est stupide.Faut vraiment me faire penser à dormir la nuit prochaine.  – J’ai fait des crises pour bien moins que ça, tu le sais bien , répond-t-il avec un sourire. Pas de jugement de mon côté, t’as le droit de craquer de temps en temps, c’est loin d’être stupide. Surtout en pleine période de rendus et avec toute la pression qu’on a !  » ajoute-t-il avec une grimace dramatique, cherchant à la faire rire une fois encore.

Il laisse un petit silence, une petite parenthèse calme pour qu’elle se recentre, avant qu’elle ne rouvre les yeux, un peu plus joyeuse : « Merci pour le thé. Je suis un peu fatiguée je crois, j'ai beaucoup trop surréagit. Mais tu as tout à fait raison. N'importe quel nom sera le nom parfait.  » Einar lève les yeux au ciel lorsqu’elle parle de surréaction, une moue amusée sur le visage pour lui faire comprendre qu’il n’aime pas l’entendre se dénigrer de la sorte, mais il n’en rajoute pas plus. Après tout, il est assez mal placé pour critiquer l’autodénigrement ! Lorsqu’elle tourne son regard vers le carnet, il le pousse légèrement vers elle et la regarde ajouter un simple mot à côté de ses notes. « Il y a plusieurs mots en vieux norrois pour l'idée de protection. Skjaldmö pour les guerrières et leurs boucliers, Skjǫldr pour le bouclier en lui-même, et Varða avec l'intention plus de garder, protéger de quelque chose.  ». Il suit les explications en silence, de nouveau fasciné par le ton qu’elle emploie lorsqu’elle commence à raconter. Peut-être qu’il faudrait qu’il lui demande de lui lire des notes de cours, il retiendrait probablement mieux comme ça ! Alfhild le tire de sa rêverie : « J'aime bien varða. Les sonorités sont plus douces, plus rondes. Et en islandais ça se rapporte à la notion de gardien. ». Le regard du sorcier se fixe sur le nom qu’elle vient d’écrire et il réfléchit un instant en silence, faisant rouler le nom dans sa tête avant de le prononcer à voix haute pour tester. Un sourire apparaît sur son visage avant qu’il se tourne vers elle pour croiser son regard : « Varða. Je trouve… que c’est un nom génial ! ». Einar récupère son carnet et commence à esquisser des typos pour le nom, testant différentes combinaisons avec enthousiasme, dans l’idée d’en faire un logo pour leurs cartes de visite. C’est une bonne idée de faire des cartes, songe-t-il distraitement, on pourra les proposer aux gens… Sa main s’immobilise soudain en plein dessin et reste suspendue au-dessus du carnet.

Il reprend la parole d’une voix hésitante : « Euh Alfhild… Loin de moi l’idée de te refaire paniquer ou quoi mais… Au marché… Va falloir parler avec des gens ? » L’absurdité de sa réalisation lui arrache un sourire stupéfait et un petit rire surpris. Ce n’est pas qu’il soit totalement asocial, mais l’idée de devoir vendre leurs objets, les défendre, les expliquer… Il pense presque malgré lui aux anecdotes que ses ami·e·s travaillant dans la vente, des remarques qu’iels ont pu faire sur des clients insupportables… Et une légère appréhension lui serre la gorge en y repensant. Et si ça ne marchait pas et que les gens détestaient leurs créations ? Il mâchonne distraitement sa joue en réfléchissant à tout cela, essayant tant bien que mal de juguler son inquiétude pour ne pas contaminer Alfhild avec.

Alfhild Mørk
Alfhild Mørk
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Crafternoon tea

     @Einar Bråthen - fin novembre début décembre 2022



La voix d'Einar est douce et réconfortante. Elle s'accroche à ces sonorités pour reprendre son souffle et retrouver un semblant de calme. Elle répète chaque mot qu'il prononce dans sa tête comme pour en graver le sens dans ses tableaux mentaux et les ériger en palissades de protection contre les vagues de l'angoisse. Et ça fonctionne plutôt bien. Son sourire retrouve le chemin de ses lèvres et sa respiration rallonge sa cadence, achevant de puiser dans le calme rond du thé pour adoucir ses maux. Elle sait qu'Einar est en capacité de la comprendre mieux que beaucoup d'autres personnes parce que comme il le dit lui-même, des crises d'angoisse, il en fait aussi et pour des choses que d'autres jugeraient tout aussi futiles. Mais leurs cerveaux ne fonctionnent pas comme ceux de ces personnes-là, et les choses futiles, les petits cailloux qui roulent sous leurs pieds, sont capables de se transformer en montagne plus rapidement qu'un sort de métamorphose ne serait capable de le faire. Ça fait partie des raisons pour lesquelles elle se sent si en sécurité auprès de son ami. Cette absence complète de jugement réciproque et entier malgré les différences de vie et de culture. Différences qui n'ont par ailleurs jamais réellement comptées si ce n'est dans l'esprit d'autres peut-être. Mais Alfhild sait elle, qu'elle a le luxe de ne pas avoir à s'en soucier. Un privilège dont elle ne cesse de remettre en question auprès de son engagement pour les Sans-Noms, pour que tous, un jour, ait cette même possibilité. Ne pas se soucier d'où ils viennent. Ni du poids de leur nom.

Penchée à nouveau au-dessus du carnet de notes, elle remarque à quel point ils ont avancé malgré tout aujourd'hui. Et ça achève de la rassurer. Parfois, son cerveau part dans trop de direction différentes et elle n'est plus sûre d'avoir eu la capacité de faire de véritable pas en avant dans ses recherches, aussi constater que cette fois c'est bien le cas lui enlève un léger poids sur la poitrine. Après tout le marché de Yule est pour bientôt et il devient presque urgent de régler les derniers points essentiels comme ceux qu'ils viennent d'écrire noir sur blanc dans leurs notes. Einar relève la tête lorsqu'elle propose le nom de Varða et leurs regards se croisent. Éclats lumineux après les prémices de la tempête précédente. Le sourire de la jeune Mørk d'approfondit quand elle entend son ami le prononcer et le faire résonner, lui donnant immédiatement une saveur qui lui plaît. « Varða. Je trouve… que c’est un nom génial ! » Ses iris s'illuminent complètement dans un pétillement d'excitation sincère. En l'entendant dans la bouche du sorcier elle avait trouvé les sonorités plus belles encore et un instant elle avait craint que cela ne lui plaise pas à lui, alors que son cœur à elle était déjà presque complètement conquis. Immédiatement Einar s'empare du carnet a son tour et commence à tracer les lettres suivant différentes typographie et Alfhild s'émerveille toujours autant de le voir s'exécuter si facilement. Elle suit les différentes courbes, les traits plus droits, s'entiche mentalement de plusieurs propositions au profit d'autres tout en prenant une nouvelle gorgée de thé. Définitivement rassurée par leur choix. Qu'importe ce que pourront en dire les autres, elle trouve déjà des arguments et des parades qui appaisent ses craintes les plus tenaces. « Euh Alfhild… Loin de moi l’idée de te refaire paniquer ou quoi mais… Au marché… Va falloir parler avec des gens ? » La Mørk manque de s'étrangler dans la gorgée de thé qui roule encore dans sa gorge et elle doit tousser plusieurs fois avant de parvenir à calmer l'irritation de celle-ci. Quand elle parvient enfin à se calmer c'est son rire qui prend la suite dans un éclat amusé. Vraiment, elle songe qu'ils prennent un peu trop souvent les problèmes à l'envers et qu'ils laissent trop longtemps les questions pratiques dans l'oubli pour éviter d'avoir à s'y confronter jusqu'à ce que ce ne soit plus possible de faire l'autruche. D'un geste elle essuie à nouveau une larme qui perlait à ses cils, de joie cette fois, et elle reporte son attention sur Einar avec un regard doux et légèrement taquin. « C'est vrai, tu as tout à fait raison. Personnellement j'y avais déjà songé et fais quelques insomnies dessus. MAIS » elle appuie sur ce dernier mot avec une lueur espiègle dans le regard tout en se penchant à nouveau vers son ami avant de poursuivre sur l'air de la confidence : « Je crois que j'ai peut-être trouvé une parade. » Elle se tapote le bout du nez comme un enfant le ferait pour partager une idée jugée particulièrement ingénieuse. « Figure-toi qu'avec mon travail au Musée j'ai commencé à devoir parler plus souvent à des inconnus et à trouver cela presque, attention je dis bien presque, facile. Parce que j'ai mis au point une technique plutôt efficace que j'ai appelé 'savoir fuir au bon moment'. » Un léger rire perce ses lèvres avant de se noyer dans une nouvelle gorgée de thé. « En gros, quand je sens que je ne peux plus gérer, ou que ça devient trop fatiguant de faire l'effort, je passe le relai à un collègue de manière souvent très subtile comme dire 'ah mais pour cette information c'est Strandgaard qu'il faut aller voir' et hop je m'éclipse le temps d'un thé ou d'un câlin avec Miro le niffleur, au calme dans le fin fond de la réserve où personne ne peut me voir. A part les fantômes du coin évidemment. » Et c'est véritablement ce qu'elle fait, même si ce besoin a fini par s'espacer dans le temps au fur et à mesure des mois. « Tout ça pour dire qu'on peut s'organiser pour répondre à tour de rôle aux gens qui viendront sur le stand quand l'un de nous a besoin d'espace et de refaire le plein d'énergie ? Je pense pas qu'on soit submergé non plus et que ça devrait pouvoir tenir comme ça. » Distraitement elle essaie de visualiser le marché de Yule de l'année précédente pour estimer l'affluence qu'ils pourraient avoir et hoche la tête d'un air convaincu. Non, ils ne devraient pas être submergés de clients, ils ne vendent pas de boissons chaudes après tout, leur petit commerce reste attractif mais pas non plus complètement populaire. « Par contre on risque de croiser des gens qu'on a peut-être pas envie de voir. Je sais pas comment on pourrait faire. Se donner une liste ? Par exemple si Prince vient sur notre stand on se met d'accord que c'est toi qui l'accueille ? » Elle grimace avec un sourire amusé, tout en songeant que c'est une véritable question qui a son importance parce que des personnes a qui elle n'a pas spécialement envie de parler, il en existe tout de même quelques uns.


Einar Bråthen
Einar Bråthen
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Crafternoon Tea

« Euh Alfhild… Loin de moi l’idée de te refaire paniquer ou quoi mais… Au marché… Va falloir parler avec des gens ? » L’absurdité de sa réalisation lui arrache un sourire stupéfait et un petit rire surpris. Alfhild partage de nouveau son hilarité et s'étrangle à moitié avec son thé. Einar la regarde tousser, toujours en riant, tandis qu'une part de son cerveau se demande s'il doit l'aider en cas d'étouffement total. Heureusement, elle réussit l'exploit de ne pas recracher son thé sur lui. Ils rient encore un instant, des larmes perlant aux coins des yeux, avant de se reprendre doucement. « C'est vrai, tu as tout à fait raison. Personnellement j'y avais déjà songé et fais quelques insomnies dessus  » Einar lui adresse une petite grimace désolée mais elle continue, se penchant vers lui : « MAIS. Je crois que j'ai peut-être trouvé une parade. ». Les yeux du sorcier s'arrondisse tandis qu'il se rapproche d'elle, jouant le jeu et mimant la surprise et l'impatience d'un enfant à qui on va révéler un secret. Dans un coin de son esprit, un onglet s'ouvre pour mémoriser ce moment, cette complicité qu'iels ont tous les deux, et cette facilité à avoir des moments comme ça, où iels jouent à faire les enfants, juste un instant. Un petit moment qu'il sauvegarde pour ressortir les jours de tristesse. Il se reconcentre sur son amie –décidément iels ont travaillé trop longtemps, son cerveau n'arrive plus à se focaliser sur une seule chose !–. Lorsqu'Alfhild lui confie sa technique, il porte une main à sa bouche, l'air faussement choqué, une étincelle de malice dans le regard, avant de réagir quasi immédiatement : «  Alfhild, c'est du génie, honnêtement ! 'C'est Strangaard qu'il faut aller voir', tellement malin ! » Il se rassoit au fond de sa chaise avec un soupir amusé. C'est vraiment une bonne stratégie lorsqu'on a besoin d'une pause… « Moi aussi je veux un niffleur de soutien émotionnel à l'institut ». Myr s'approche de lui sous sa forme de hase et agite les oreilles, l'air faussement vexée. Le jeune homme rit et lui caresse distraitement une oreille en guise d'excuse, tandis que son amie reprend : « Tout ça pour dire qu'on peut s'organiser pour répondre à tour de rôle aux gens qui viendront sur le stand quand l'un de nous a besoin d'espace et de refaire le plein d'énergie ? Je pense pas qu'on soit submergé non plus et que ça devrait pouvoir tenir comme ça » conclue-t-elle.

Le jeune homme hoche la tête en silence, laissant les mots de son amie venir apaiser ses angoisses petit à petit. Oui, l'idée de la Mørk peut marcher : en accueillant les gens à tour de rôle, iels devraient parvenir à économiser leur énergie respective et à tenir tout le marché. Il est presque déçu de l'entendre dire qu'il ne devrait pas y avoir beaucoup de monde… évidemment il ne souhaite pas une foule, mais après tout le travail qu'iels ont fourni Alfhild et lui, il aimerait que le plus de gens possible puissent découvrir leurs créations… et fassent des achats, pour ne rien gâcher à l'occasion et leur permettre de mettre un peu d'argent de côté. Peut-être même suffisamment pour ne pas tout réinvestir directement dans le projet ! « Par contre on risque de croiser des gens qu'on a peut-être pas envie de voir. Je sais pas comment on pourrait faire. Se donner une liste ? Par exemple si Prince vient sur notre stand on se met d'accord que c'est toi qui l'accueille ? » continue Alfhild avec une grimace amusée. A la mention de leur camarade, les lèvres d'Einar s'étirent presque malgré lui dans un grand sourire. Les deux sorciers se croisent régulièrement… presque ironiquement régulièrement, tant ils ne font que se croiser et recroiser, que ce soit à cause des cours ou de leurs ami·e·s respectifves. Ils ont bien échangés quelques phrases, des plaisanteries à l'occasion, et beaucoup de petites piques, si bien que c'est devenu une forme de jeu pour eux... ou du moins pour Einar. « Oh, Sebastian ? Avec grand plaisir !  » répond-t-il enfin, exagérant volontairement sa diction. « Je suis sûr qu'il sera ra-vi que je sois celui qui l'accueille ! » Il a un petit rire amusé, imaginant déjà la scène et se demandant distraitement combien de choses Sebastian serait capable d'acheter sur le stand juste pour qu'Einar lui fiche la paix. Il reprend, essayant de rassurer son amie : « Ceci dit, ça m'étonnerait qu'il passe. Mais si c'est le cas, tu pourras aller prendre une pause, ne t'en fais pas ! ». Il pourra peut-être en profiter pour lui offrir l'écharpe qu'il lui a faite. Einar a choisi une très belle laine, bien chaude, dans deux couleurs, verte et argentée. Tricotée entièrement de façon moldue évidemment –il sait que le jeune homme est extrêmement irrité de le voir faire du tricot à la moldue, ça rend le cadeau doublement amusant car il ne pourra pas le refuser !

Le sorcier cligne des yeux pour se recentrer sur le moment présent, et tourne la tête vers son amie avec un sourire : « Aucun souci en tout cas Alfhi, si qui que ce soit te met mal à l'aise ou que tu n'as pas envie de lui parler, je prendrai ta place ! » Il laisse un moment de silence avant de reprendre : «[color=#0a8787] Pour l'instant je n'ai pas de nom en tête, mais j'essaierai de te faire signe si j'ai besoin que tu prennes le relais ! ». Il réfléchit avant d'ajouter : « On pourrait avoir notre propre code nous aussi ! Un truc genre 'Il faut voir s'il nous reste de la citrine en réserve'... Quoi que, c'est un peu long... » grommelle-t-il en mâchonnant son stylo. « Ou alors juste un mot, un truc absurde qu'on aurait pas vraiment à utiliser dans ce contexte, un truc comme... fiddlestick ! » s'exclame Einar avec un rire, se levant presque de sa chaise sous l'effet de l'excitation. « Fiddlestick, voilà, c'est parfait, ce sera mon nom de code pour quand j'ai besoin d'une pause ou d'éviter quelqu'un !  ». Il se tourne vers elle avec un grand sourire, définitivement rassuré maintenant et lui serre le bras doucement pour la remercier de cette merveilleuse idée. Il ne lui reste plus qu'à s'écouter et à utiliser ce mot quand il en aura besoin. Peut-être la chose la plus dure à faire pour lui –il a tendance à forcer, encore et encore, jusqu'à se retrouver au bord de la crise d'épuisement… ce qui entraîne quasi systématiquement une baisse de son contrôle mental et le retour de ses crises d'angoisse et de ses visions. Einar secoue la tête pour chasser ses idées sombres, et sa fylgia vient frotter ton visage contre son bras pour le rassurer : elle aussi surveillera son état et essaiera de l'empêcher de se surmener. Einar sourit, déjà impatient de découvrir le marché.
Alfhild Mørk
Alfhild Mørk
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen

Crafternoon tea

     @Einar Bråthen - fin novembre début décembre 2022



Elle le voit, avec ses yeux exagérément arrondi comme un enfant et cela l'amuse beaucoup Alfhild. Elle aime ces moments où tout le reste retombe, ses inquiétudes, ses angoisses, ses questions, des réalités multiples. Et où il ne reste rien que le rire, l'insouciance et la légèreté du moment. Elle le cultive si chèrement ces moments-là Alfhild, parce qu'ils sont souvent courts, mais suffisent à éclipser tout le reste. Ils suffisent à lui redonner la force d'affronter la prochaine crise ou la prochaine vague de remords. Elle pouffe subtilement du nez quand elle le voit mettre sa main à sa bouche dans une mimique subjuguée par ses révélations et ses yeux deviennent plus rieurs que jamais. Dreymir se permet même de ponctuer la réplique d'Einar d'une trille joyeuse. «  Alfhild, c'est du génie, honnêtement ! 'C'est Strangaard qu'il faut aller voir', tellement malin ! » Elle hoche la tête en signe d'acquiescement, c'est vrai que c'est plutôt malin et assez drôle à faire surtout. Parce qu'elle apprécie beaucoup de le Strandgaard en question et que lui donner un peu de travail supplémentaire ou l'embêter légèrement est devenu une de ses activités préférées de la vie du musée. Peut-être bien qu'à force de voir Ozymandias le faire aussi régulièrement, elle s'est à son tour un peu trop prise au jeu, de façon toute fois beaucoup plus subtile et détournée. Parce qu'elle n'est pas vraiment sûre que Jasper soit au courant de son stratagème et qu'elle a l'avantage de porter le même nom de famille que son cousin par alliance ce qui doit sans doute jouer sur une mauvaise perception du Mørk impliqué si jamais Japser demande qui redirige tout le monde vers lui. « Moi aussi je veux un niffleur de soutien émotionnel à l'institut ». Un sourire émue saute sur les lèvres de la sorcière à l'évocation de Miro, elle partage largement l'idée qu'avoir des niffleurs de soutien émotionnel à l'Institut serait une idée fantastique, bien que probablement dévastatrice pour les économies des étudiants et des professeurs. Sans parler des réserves des cuisines qui auraient du mal à s'en remettre. Mais hormis tous ces tous petits détails, les bienfaits seraient incontestables.
Elle poursuit néanmoins la conversation sur sa lancée avant d'oublier l'idée qui avait germé dans sa tête et elle enchaîne sur le véritable danger qui l'avait réveillée en pleine nuit plus d'une fois. Ils allaient forcément croiser des personnes avec lesquelles ils n'ont pas envie d'interagir. Et cela pouvait arriver vite, Alfhild possédant une flopée de détracteurs et de personnes qu'elle fuit autant qu'ils la fuient. « Oh, Sebastian ? Avec grand plaisir !  Je suis sûr qu'il sera ra-vi que je sois celui qui l'accueille ! » Elle grimace un peu plus, parce que jusqu'à présent elle ne sait pas comment agir avec le sorcier en question et que rien que d'y penser elle sent déjà une pointe d'angoisse remonter. Dans un geste de soutien elle attrape sa tasse de thé et en boit une longue gorgée. « Ceci dit, ça m'étonnerait qu'il passe. Mais si c'est le cas, tu pourras aller prendre une pause, ne t'en fais pas ! » Cela la rassure beaucoup, en réalité, de savoir qu'elle peut compter sur lui sur cette question-là. Parce qu'elle a plus de doute que lui sur le fait que Prince ne soit pas intéressé par le stand. Du moins en théorie il ne devrait pas l'être spécifiquement, mais Alfhild a déjà parlé à Satine de cette incroyable opportunité au marché de Yule. Et si Satine va quelque part, il est probable que Prince soit avec elle. Une évidence mise en avant par le fait qu'Alfhild elle-même ne sera pas là pour partager l'attention de la Falkenberg, autrement dit, une occasion rêvée pour lui de profiter du moment. Une équation qui lui laisse toujours la même petite pointe d'amertume. Si elle n'était jamais partie en Egypte, sa place auprès de sa meilleure amie d'enfance n'aurait jamais été aussi tronquée. Divisée. Jalousée. Une nouvelle gorgée de thé pour noyer des pensées parasites plus tard et une caresse si douce du plumage de la rossignol contre sa joue, et Alfhild retrouvé un sourire doux en écoutant Einar. « Aucun souci en tout cas Alfhi, si qui que ce soit te met mal à l'aise ou que tu n'as pas envie de lui parler, je prendrai ta place ! Pour l'instant je n'ai pas de nom en tête, mais j'essaierai de te faire signe si j'ai besoin que tu prennes le relais ! » Un nouveau hochement de tête en guise de remerciement et son esprit repart dans la constitution d'une première liste mentale des personnes qui pourraient nécessité une intervention d'Einar. Une liste qui devient très vite trop longue et la honte s'installe doucement, insidieuse, dans ses veines faisant accélérer son rythme cardiaque. Il faudra qu'elle revoit tout cela seule, à tête reposée, afin de faire 'e tri entre ceux avec lesquels elle peut faire des efforts, immenses, mais faisables. Et ceux qui la feraient juste se liquéfier sur place. « On pourrait avoir notre propre code nous aussi ! Un truc genre 'Il faut voir s'il nous reste de la citrine en réserve'... Quoi que, c'est un peu long... Ou alors juste un mot, un truc absurde qu'on aurait pas vraiment à utiliser dans ce contexte, un truc comme... fiddlestick ! » Alfhild suraute quand elle se met à rire et elle se remet en équilibre sur sa chaise, jambes croisées et coude allongée sur la table tout en glissant un regard amusé vers son ami. Elle se demande bien où il va parfois chercher toutes ces idées géniales, improbables et cette créativité extraordinaire qui lui fait faire mille choses fantastiques. Cela fait partie des choses qu'elle admire chez lui, et qui la porte elle aussi en avant. « Fiddlestick, voilà, c'est parfait, ce sera mon nom de code pour quand j'ai besoin d'une pause ou d'éviter quelqu'un !  » Elle rigole doucement Alfhild, se répétant mentalement le mot incongru pour le mémoriser et le faire rouler dans sa tête. Fiddlestick. Un mot parfait, doux avec un soupçon de sonorité amusante. Un bien joli mot pour Einar, qui lui correspond bien. Distraitement son doigt tapote le rebord de la tasse de thé à nouveau presque vide, Dreymir posée sur le rebord, ses minuscules serres autour de la porcelaine et elle se laisse happée par les ridules qui cerclent le liquide sombre. « C'est noté, tu as raison ce serait plus simple avec un mot de code. On aura moins à se justifier et ce sera cent fois plus discret ! J'adore le tien, et clairement j'ai plus épuisé ma tête avec nos autres recherches pour le stand je vais rester sur quelque chose de plus simple et beaucoup moins drôle je crois. »  Un léger rire s'échappe de ses lèvres alors qu'elle parvient à dévier son regard du thé pour se poser sur sa Fylgia qui a recommencé à lancer ses trilles mélodieuses en guise de soutien et de célébration pour le travail accompli. Elle le sent aux émotions qui émanent de l'oiseau et son cœur en est grandement reconnaissant. « Isatis. Isatis ce sera mon mot de code. C'est simple, concret et doux comme Dreymir. » Elle sourit avec tendresse à l'oiseau bleu qui se love dans la paume de sa main pour une caresse pleine d'enthousiasme. « Merci beaucoup Einar pour tout ça, tu m'enlèves un gros poids de stress, je redoutais vraiment ce truc-là parce que ça pouvait vite devenir gênant de figer face à quelqu'un qu'on n'a pas la force d'affronter.  » D'un léger mouvement de tête elle appuie cette certitude, cela aurait été franchement contre productif pour leur réputation et leurs affaires. « Bon ! » Elle se redresse d'un coup, attrapant au passage le reste de son roulé à cannelle qu'elle avale d'une dernière bouchée avant de rassembler ses feuilles. « On a tellement bien travaillé, trop d'efficacité ! C'est trop chouette. J'ai si hâte de tout mettre en place. Qu'est-ce que tu dirais qu'on range tout ça pour le moment et qu'on aille faire un tour en ville après ? Sauf si tu as d'autres choses de prévues.  » Alliant ses gestes à la parole, la jeune Mørk a déjà commencé à ranger ses crayons et s'est lancée dans le nettoyage des miettes de roulés éparpillées autour de leurs diverses feuilles annotées. Qu'Einar se joigne à elle ou non, elle a grand besoin de s'aérer l'esprit après tout ça et de laisser les choses se créer toutes seules dans sa tête afin de pouvoir y revenir avec un regard neuf plus tard dans le weekend.



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