S. 18 Février,

Une enquête chiante avec un réseau impliquant des poulets et des belettes. Mh. Je suis actuellement en train de me demander si j'ai vraiment envie de vous poser la question Lundi au travail.

Merci pour ça. J'ai vraiment hâte de pouvoir en refaire plus ! Je veux dire, je sais très bien que le métier implique de la paperasse, je l'avais dis au chef quand il m'a fait visiter les lieux. C'est juste que là... Ça fait un peu trop.
Et pour cette histoire de rapport, je viens de le terminer. Ou plutôt de le reterminer. Il faisait partie des malheureuses victimes de votre honteuse attaque sur mon bureau. Et je ne m'offre le loisir de répondre à vos hiboux qu'entre deux dossiers, bien entendu. Je suis le sérieux incarné.

Si... Je sais pas moi. Si une histoire qui vaut le coup s'ouvre devant vous. Une histoire qui demandera plus d'implication ? Qui promettra de belles choses ?

Sebastian.

ps. Vous savez les nuits sont faites pour dormir hein ? Nos discussions sont si importantes que vous ne pouvez pas vous empêcher de les continuer à des heures indues ?
ps². Techniquement j'ai juste touché aux fioles d'encres.
ps3. Tellement de classe en vous, de subtilité, vraiment, je suis choqué.

D. 19 Février,

Oh non. Un tel suspense va me tuer. Comment vais-je pouvoir survivre à cette semaine sans avoir connaissance de cette information capitale ?! Pouvez vous au moins me dire si ce poulet et cette belette sont liés au canard de la dernière fois ?

J'avoue que je suis plutôt intéressé par cet extrait. Je crois que les sorts d'écriture n'apprécient pas ce genre d'exercice, en vrai. Je me suis toujours demandé pour quoi.
Je n'ai pas l'intention de vous faire regretter. Je suis toujours prudent, de toute façon. Mais je vais faire attention, je vous le promets, je ne vais pas faire d'excès, je ne vais pas me jeter au devant du danger sans personne avec moi. Pour les missions au delà de mes capacités, de toute façon, je n'ai pas l'impression que ça soit à l'ordre du jour et je vous fais confiance pour garder un oeil dessus.

Tssss. Ma question était très claire. C'est vous qui n'arrivez pas à y répondre clairement, c'est différent. Mais vous avez un truc avec les métaphores météorologiques. Mais je n'insiste pas, vous avez l'air déjà suffisamment fatigué pour une personne qui a une mission dans peu de temps, je m'en voudrais de vous déconcentrer plus. (Cela dit, de la poésie, j'aimerais voir ça, tiens.)

Sebastian.

ps. Bonne chance pour votre mission à tous les deux. Essayez de ne pas revenir plus abimé qu'il ne l'est déjà.
ps². De rien, c'est toujours un plaisir. Je sais que vous aimez beaucoup les douches, j'ai juste voulu vous donner une raison supplémentaire de devoir en prendre plusieurs d'affilées. Oh, et pour les vêtements, privilégiez l'eau froide.
ps3. Au moins maintenant, l'examen de Federov présente un minimum d'intérêt.
ps4. Il est ennuyeux, même dans ses réponses aux exams'. Même dans sa façon de faire un duel ! Je me suis presqu'endormi contre lui la dernière fois.
ps5. Amusant, vous n'avez pas le même genre de distinction d'une branche de la famille à l'autre. Satine n'est pas distinguée comme cela, clairement.

15 mars 1998

Je me disais bien que ça faisait longtemps que tu ne nous avait pas concocté un plan du genre.
Cap évidemment : des jeux de mots savoureux, un devoir d'histoire de la Scandinavie fade à relever d'une pointe de sel...la seule et vraie recette du bonheur.

Je sens que la moutarde va vite lui monter au nez à cette pauvre Johansen.

PS : Vrai. Je vois que les nouvelles croustillantes sont vites venues siffler à tes oreilles. Je comptais t'attendre sagement, je m'étais réservé au frais, mais il m'a chauffé avec ses histoires et j'étais déjà sous pression après qu'il soit allé casser des noix à Andres. La soupape n'a pas tenue ses coups de pression.

PS2 : Ouais, je sais. J'ai pas envie de me faire sucrer mon entrainement. Si tu as vraiment besoin de distribuer des châtaignes, Sven m'a dit que c'était pas lui le coup du balai désorienté. Mais j'ai des doutes. On peut le faire mariner ensemble jusqu'à ce qu'il nous en dise plus.

M. (Comme la Marmelade dans laquelle je vais te rouler si tu continues à faire comme si t'avais jamais frappé la poire de quelqu'un sans moi.)

15 mars 1998

Trop tard, j'ai encadré ton parchemin, puis glacé et accroché au mur de mon dortoir.

Cependant, je suis humble et je réduis quand je suis réchauffé à feux doux. Je dirais simplement que j'ai quelques connaissances que j'étale agréablement sur ma tartine comme de la confiture. Ça fait illusion.

PS : J'aime beaucoup tes efforts, mais j'irai pas manger la banane de Sven. En revanche la banane de Teo... Je préfère encore lui faire des oreilles de chou et le nez en patate.

Et même si c'est pas lui le balai, qu'il aille se faire cuire un œuf et qu'il arrête de me monter la tête en neige.

PS 2 : Quant à toi, c'est bien la peine de venir me mettre la tête à l'envers façon tatin je suis pas une prune. Je sais que t'en rates pas une pour casser du sucre sur le dos des autres, dont moi, ton soit-disant meilleur ami. Je sais que vous avez encore pariez Elsa et toi sur mon nombre de jour sans baston après le retour des dernières vacances. (Lequel de vous deux a remporté le panier garni ? Je pari que c'est toi. Et que tu as tout fait pour ne pas avoir à couper la poire en deux. )

M. (Comme la macération de tes angoisses face à ma victoire presque assurée pour notre devoir de Johansen).

16 mars 1998

Un jeu de mot sur ma dureté ?
T'as pas idée d'envoyer ce type de tournure au moment du repas, j'ai recraché ma purée sur Magnus. Faut vraiment que tu travailles ton coup de poignet pour pouvoir faire monter la mayonnaise un peu mieux que ça.

Viens manger au lieu de braiser tes regards pour des blondes parfumées, un peu trop sucrées à mon goût.
Me dit pas que mon gars a des vues sur une autre et se retrouve pris en sandwich entre deux tranches de pain ? Mélanger miches et baguettes c'est pas la meilleure combinaison Markus. Que va-t-on penser de notre couple parfait après ça ?
Pas de risque que je parle de sa banane en public, je peux même pas lui parler devant un témoin sans que ça parte en chiffonnade. Lui aussi il est un peu sous pression. Mais après tout, on fait pas d'omelette sans casser des œufs.

Parfait pour le milkshake, besoin d'une petite victoire à siroter après cette journée qui s'annonce maussade. Mes parents me prennent encore le chou sur le contexte politique explosif, j'ai eu le droit à une leçon à base de : 'Fais attention à toi Magni ça sent le roussit à Göteborg, les menaces sont réelles, surveilles tes fréquentations comme si c'était du lait sur le feu'. J'hésite encore si c'est de toi qu'ils parlent. Mais comparer un Falkenberg à un breuvage d'enfant je trouvais ça légèrement pimenté, même pour Halvor.

Deux semaines ? Elle est toujours aussi optimiste, petite mûre trop verte. J'espère qu'elle se gâtera jamais, je suis presque déçu qu'elle ait pas pu emporter la pièce.
Mais inutile de se concasser la tomate plus que ça, je reconnais que c'était un bon pari pour une bonne tranche de rigolade.

M. (Comme Mouillé quand je t'aurais jeté dans le lac si tu insinues encore une fois que je vais finir vieux. Grognon je dis pas. Mais vieux, jamais.)

16 mars 1998

Je te remercie pour ton soucis concernant ma mayonnaise, mais je t'assure qu'elle est parfaite. Même si je suis prêt à reconnaître que ton coup de poignet doit être meilleur que le mien, toi qui as l'habitude de manier la batte comme personne.

Parce que tu l'as goûtée ?

Intéressant.

Manquerait plus que tu te fasses griller plusieurs saucisses en même temps. Ce serait franchement peu ragoûtant. J'ai pas envie non plus de finir par moisir dans un coin oublié, laissé de côté, pour une nature morte privée de tout espoir d'être un jour consommé.
(Non. Il a pas osé aller du côté de noix mais. J'ai peut-être tâté sa paire de pêche lundi.. Je crois qu'il est pas encore mûr pour ce genre de cuisine.)

C'est vrai que tu es une petite crème brûlée quand tu t'y mets. Faudrait peut-être voir pour baisser ton thermostat, t'es tout déréglé. A moins que ce soit Ingrid et son fumet de poêlée campagnarde qui te fasses monter un peu trop vite la sauce au gros bouillon.

M. (Comme Mouffette, un petit animal qui te correspond bien finalement : discret en toute circonstance et zéro aptitude à fuir en faisant diversion. Avec du feu te concernant.)

18 mars 1998

Tu es plus vulgaire qu'une miche bien dorée au four mon cher Falkenberg. Mon père avait peut-être bien raison de me dire de me méfier de ta fourberie. Digne des plus granuleux des pains surprises.

C'était donc ça que vous faisiez l'autre jour derrière les serres ? Ou bien tu testais d'autres recettes de pâtisserie étrangère. Va falloir arrêter de presser tous les agrumes que tu croises, plus personne te laissera tremper ton biscuit après ça. Tu passeras juste pour la plaque de four sur qui toutes les farines sont passées.

Je lui ai rendu son livre. Je te dirai pas lequel c'était. C'est bien plus appétissant de te laisser mariner dans ton jus.

Viens donc tâter ma pâte au prochain entrainement, Sven aura de quoi se régaler les yeux encore une fois et on aura une bonne excuse pour lui remettre sa fraise à sa place.
En plus j'ai commencé une nouvelle routine sportive comme je te disais hier. Faut que je te montre les résultats au complet. Je suis sûr que je vais finir plus ferme qu'un rôti ficelé d'ici la fin du mois. Parfait pour faire baver nos camarades cet été au bord du lac. Hâte de retourner barboter dans cette marmite.

Ça progresse rien du tout. Il me parle plus depuis.
C'est ok. Mais frustrant.
C'est lui qui m'a sauté dessus comme pop corn trop chaud en plus, tout ça pour s'abreuver de mes lèvres avant de m'engueuler comme du poisson pourri. Pourtant son aubergine était gorgée de jus.

T'as lu les torchons de ce matin ?
Les cousins ont tous été mobilisés pour la surveillance du discours dans deux semaines. Paraît même qu'ils ont fait appel aux étudiants de l'Institut militaire en dernière année.
Ça sent le cramé cette petite sauterie.

Peut-être bien, mais moi je prends pas feu quand la pression monte. Contrairement à ma poire flambée préférée. Mais quand tu veux je te passe le pinceaux dessus pour te glacer la surface.  

M. (Comme Moule à gaufres.)

18 mars 1998

On va se faire cuisiner ensemble vendredi soir. Je me permets de te partager dès maintenant l'information sans attendre. Il faut battre les œufs tant qu'ils sont chauds comme on dit.

Concernant notre conversation culinaire, notre cher professeur ne semble pas sensible à nos façons de revisiter des recettes classiques. Il a l'air particulièrement brouillé, je ne saisis pas bien pourquoi.

M. (Comme Maïs, parce que ça manque dans la cuisine scandinave.)

M. comme Monsieur Falkenberg et mMonsieur Hammarskjöld, vous êtes conviés à une retenue vendredi soir.

21 mars 1998

J'ai envoyé mon devoir à Elsa, hâte de savoir lequel remporte la compotée dorée !

Avec toutes ces péripéties j'ai perdu le fil de cuisson. Je remets plus la main sur ta dernière lettre.

Mais de mémoire tu me commentais ton exclusivité dans ta façon de cuir les petits pains. Je suis ravi de savoir que tu prends le soin d'enfourner une tarte après l'autre, ça évite que les goûts se mélangent les uns aux autres pendant la cuisson.
(Ah oui, Ingrid te plaît bien donc. C'était ça. Tu as réussi à dorer le dos du garde-chasse ? Tu peux lui proposer une dégustation dans notre petit coin de sauterie personelle, agrémenté des coussins qu'on a subtilement trouvé à disposition dans la salle de divination c'est devenu une petite niche de convivialité. Même si ça à moins de saveur et d'épices qu'une virée sous les pins je te l'accorde.)

J'ai passé ma frustration politique sur Nereus finalement, tu es quand même au courant que c'est la merde en Angleterre non ? Et que le royaume est devenu un vrai panier de crabes ? Ou t'es trop concentré sur ton levain pour lever ton nez des pommes d'Idunn ?
Mais quand les parents sont trop insistants, je joue la carte des conneries salées, en général ça fonctionne assez bien. Mais j'ai une famille explosive. Le bon dosage des ingrédients est pas tellement difficile à trouver pour être laissé de côté.

En parlant Adelsköld (ils ont un truc les gars de cette famille ou c'est moi qui fait une fixette sur leur variété), la cuisson a repris avec Teo. Ta démonstration de tâtement de pâte de la dernière fois lui a donné envie de s'essayer aussi.

Je me moque du tout de ton côté tout feu tout flamme. C'est bien lui qui me fait fondre pour toi et tes beaux yeux.

M. (Comme Malenpoint, j'ai abusé sur le travail des jambes, les escaliers sont ma hantise aujourd'hui.)

21 mars 1998

Une entête ? J'en sais rien, un début de lettre.

Qu'est-ce que tu vas faire ? Pourquoi tu viens pas ce soir ? Sérieux ? Tu fais chier.

C'est Ingrid qui t'as ramolli la couenne ?
Attends-moi après le club de duel. J'ai un truc pour te remonter le moral.

Ah c'est là qu'elle est partie ? Désolé, j'étais distrait hier soir. La même distraction qui m'a fait envoyé mon devoir en retard. Difficile de se concentrer sur la dynastie Mørk et ses épluchures de vieilles courges farcies quand on a la tête ailleurs.

On peut rien faire, mais j'sais pas, c'est intéressant de savoir la merde qui peut nous tomber sur le coin du nez, non ? Si je dois sauter dans une marmite prête à exploser à la sortie de l'institut j'aimerais savoir pour quelle raison.
Mais je serai partant pour botter des culs avec panache.
J'arrête de te prendre le chou et de te persiller les oreilles avec ça.

Je sais pas si la cuisson va être réussie ou si le levain va retomber trop vite, mais pour l'instant la crème semble bien se tenir. C'est pour ça que j'étais en distrait hier soir, et pas tellement concentré sur mon devoir. On a même sauté un cours, ou même deux. D'où ma re-retenue d'aujourd'hui. Désolé pour ça. Mais les petites sucreries valait le coup de se prendre une autre session au frigo.

PS : Tu t'es cogné contre un coin de poing ? T'as foutu quoi encore Markus ? Sans moi ? Ca devient une habitue ou quoi ?
J'en sais rien, je suis plus doué pour salir des habits que les nettoyer.

Bon ok : de l'eau froide et du savon à laisser tremper. Mais c'est juste que je prends soin de mes cuirs.

M. (Comme Merde c'est dans longtemps les vacances j'en ai marre des cours et de ses stupides dortoirs séparés).