21 mars 1998

Demain soir alors.

Me pose pas un autre lapin je vais finir par croire que tu as mis pour de bon notre couple à la poubelle.
Déjà que tu continues à distribuer des pruneaux sans moi. C'est toi que je vais finir par enfariner si tu continues à la jouer cuistot solo. (Sérieusement, dis-moi. Que je sache au moins ce que tu me fais louper par bonté d'âme. )

Blague à part, je vais vraiment me calmer, ça fait beaucoup en une seule semaine.
Ce serait dommage de priver les douches de mes plus belles tablettes de chocolat travaillées avec soin ces derniers temps. Travail qui porte ses premiers fruits avec ma moitié d'orange (c'est une expression espagnole, ça marche pas dans cette langue, mais je la garde quand même.) Il a plus peur, il est même plutôt entreprenant maintenant que l'apéritif est passé. (J'ai pû tâter plus longtemps ses fesses, à croquer...)

Vu les discussions...énergiques des dernières vacances j'ai pas trop de mal à savoir de quel côté se placerait Halvor. Il hurle commente l'inaction du gouvernement anglais avec une certaine raideur, et il serait pas bon pour notre réputation que le Roi entende les jolis noms de légumes qu'il lui donne.
Le côté masques noirs, dissimulation tout ça, c'est pas la tasse de thé des Hammarskjöld. Ils préfèrent une bonne vieille bataille à couteaux tirés en face à face. Le bruit des boucliers qui se fracassant, le tonnerre des sorts qui martèlent les adversaires, les tambours des sabots des sombrals. Surtout si c'est pour défendre des opprimés.
En toute simplicité.

M. (Comme Marvin est ses anecdotes historiques plus ennuyeuses qu'une camomille me font péter des câbles. Sans parler de l'autre Bjorn qui passe tellement temps à broyer du noir que ça me fou des migraines de lutter contre la place mentale qu'il prend.)

PS : Te moques pas de moi Markus. Ta table de nuit ?

PS 2 : désolé, je réponds hyper tard mais j'arrivais plus à m'arrêter de rire.
Tu t'améliores de jour en jour, le réalisme est saisissant. Je me demandes qui est ton modèle généreusement doté.

PS3 : je veux bien croire qu'il s'agisse de l'œuvre d'un autre Falkenberg mais je trouve personne au langage aussi fleuri et délicatement persillé que le tien.
C'était pour qui ? Que je puisse transmettre à la bonne assiette.

22 mars 1998

PUTAIN MAIS MARKUS T'ES CON TU FAIS CHIER MERDE

29 mars 1998

La prochaine fois que tu veux aller casser la gueule à quelqu'un pour moi, attends au moins que je sois là. Sérieusement, t'as pas besoin de me défendre à ma place.

Je suis sorti de l'isolement, mais j'ai obligation de rester dans le dortoir jusqu'au premier cours demain. Tu fais chier, vous me faites tous chier, comme une bonne grosse intoxication alimentaire.

Es mi mieda naranja et j'ai même pas pu lui glisser quelques douces paroles pleines de miel aux oreilles à cause de vos conneries. Si j'ai laissé filer le poisson à cause de vous...Je vais vous refaire la tête en pâte feuilleté et ce sera pas deux jours à l'infirmerie qui suffiront à vous redonner un peu de fraîcheur.

M. (comme Mauvais poil)

PS : change de mobilier

PS 2 : Une question de perspective alors j'imagine. Ou un égo un peu gonflé ? Je mate pas quand tu deviens trop explicitement imbibé. Après on se prendrait des retenues pour exhibition de cornichons.

PS 3 : J'ai loupé quoi en une semaine ?

30 mars 1998

Ça me concerne. Tu l'as pas mis en morceaux parce qu'il t'a mal regardé, mais parce qu'il m'a mis une raclée. Tu frappes qui tu veux quand tu veux, mais pas avec mon nom en porte-drapeau. Je suis pas un putain de gamin qui a besoin que son pote costaux viennent casser la gueule à ceux qui lui foutent des pains.  
Je veux pas que les autres pensent que je suis incapable de me défendre tout seul. J'ai déjà assez de leurs commentaires alors qu'ils ont conscience de pouvoir se prendre des châtaignes dans la mâchoire. Pas envie de les avoir encore plus sur le dos à les entendre me dire que t'es pas là pour que j'aille pleurer dans tes bras.
Au moins, dis-le moi, quand tu veux faire des trucs comme ça.

Me dis pas que t'aurais pas réagi pareil si j'étais allé cogner quelqu'un qui t'aurait fait du mal sans t'en avertir avant. Ton ego est aussi large que ton dessin d'aubergine.

C'est pas moi qui pourrait le faire s'échapper. Mais l'envie mitigée de se retrouver à nager en eaux troubles et de se retrouver pris en nasse par des charognards.

M. (Comme Merci de me faire sentir toujours plus con)

PS : choisis-en avec des côtés plus ronds si tu supportes pas quelques piquants.

PS 2 : Évidemment que j'ai gagné, je maîtrise l'art culinaire mieux que toi. Un art qui demande finesse et délicatesse. Tout moi. Le thème : la navigation. Parce que j'en ai marre que tu me mènes en bateau.
J'ai demandé à Magnus ouais. Lui il boude pas pour rien comme un gamin.

1er avril 1998

Je viens de me rappeler que ma plume est dans la serre. J'avais complétement oublié que j'avais emprunté celle d'Andres depuis deux semaines. Une chasse au trésor qui valait le coup d'être reportée, c'est à cause d'elle qu'on a pas eu cours. La classe des sixième année à dû abandonner le navire après qu'une élève ait été piquée par la colonie de fourmis qui a trouvé tes suppléments sur place.

T'as raison Markus, fait ce que tu veux de tes crochets. J'étais énervé, comme un vieux Kommander qui a passé trop de temps en pleine tempête et qui fait plus la différence entre les différentes factions qu'il croise.

En fait, même, je reviens sur ce que j'ai dis, tu peux même leur péter le nez en te revendiquant de notre couple. Ça me permet de développer tout un nouveau panel de punchlines d'abordage. L'autre déplumé est venu se vanter de sa victoire sur toi l'autre soir devant ses potes. T'aurais vu sa tête quand je lui ai laissé au visage le dessin que t'avais fait pour lui (je me suis permis de falsifier ton écriture pour la lui adresser) en lui disant que si je le reprenais en train de chatouiller la grande voile de mon gaillard d'avant, je viendrais personnellement la lui couper.

J'ai beaucoup ri, lui est devenu plus blanc que l'écume des grandes marées. Avant de passer au rouge brique des pavillons corsaires.

Pour mon marin au grand cœur, il navigue en plein brouillard depuis l'année dernière et notre première manœuvre ensemble. Tu te souviens ? Quand il m'avait dit que mes regards le perturbait ? Je crois que sa boussole se mélange un peu les aiguilles et que son beaupré ne sait plus vers quelle direction pointer. Il louvoye pour trouver son cap.
Il se donne des airs téméraires, mais il est plus tendu qu'une driss concernant l'avis de son équipage familial de ce que j'ai compris. Et des conséquences sur son plan de carrière militaire.

M. (Comme Maître coq, rapport à ma victoire haut la main de notre dernier thème.)

PS : j'ai récupéré les plumes baveuses pour notre prochain cours de divination comme prévu. Reste plus qu'à les déposer discrètement à la place de celles du cours.

1er avril 1998
Je pense pas, sauf si tu as laissé pavillon à ton nom dessus.

Je suis entièrement responsable de ce maelstrom. Le voir se faire aspirer par le fond de sa rage mêlée d'incompréhension c'était un spectacle magnifique. J'ai pas eu le temps de te prévenir avant pour te donner le chemin de navigation mais je ne doutais pas de ton professionnalisme pour réaliser cet exploit de barrage à l'aveugle.
En parlant de barre, mon seul regret est d'avoir dû me défaire de ton œuvre d'art. Mais vaincre en mer nécessite quelques sacrifices.

Je veille au grain, dès qu'un sloop vantard se pointe je ferai chanter les canons pour t'avertir. Qui sait, à force de leur montrer la qualité de nos navires, ils se rendront compte que leurs coques ne penche pas du bon bord et qu'un océan de doux possibles s'étale sous leurs pieds. Ça me rend poète toutes ces histoires, je vais finir par pousser la chansonnette comme un vieux loups de mer en mal de terre.

Parle pas de malheur oiseau de tempête ! Pas envie de le voir brasser-carré de si tôt. Laisse-moi donc naviguer sous pavillon royal pour l'instant et rassurer le jeune matelot arrivé à bord. Pour l'instant il est convaincu par la découverte de tous les joyeux cachés en fond de cale.

M. (Comme Magnifique, j'aime beaucoup ta proposition volcanique. Pour le côté chaud de nos réputation de coureurs de ponton j'imagine. Pas du tout pour le côté explosif de la poudre.)

PS : au fait merci, je suis qu'un con parfois. Souvent.

PS 2 : J'ai failli passer par-dessus bord en roulant de rire. Faisons ça. J'essaierai de pas être distrait pas ta diversion. T'as toujours les meilleures idées.

5 avril 1998

Ta proposition est intéressante, si c'est pour permettre de hisser tes compétences jusqu'au sommet du mât. C'était à ça que je faisais allusion l'autre jour en cours quand je disais être disposé à te laisser me croquer. Mais je crois que notre professeur s'est mépris sur mes intentions.

Tu flattes beaucoup trop mon égo Markus. Je ne suis pas aussi certain que toi qu'ils seraient aussi nombreux à vouloir monter à bord et partager mon bastingage pour une virée en haute mer. Mais je saurais avoir l'esprit de sacrifice si nécessaire.

Alors ? Cette étoile polaire ? Aussi pleine de trésor que ce sa légende ? Tu as trouvé des terres fertiles ? Ou bien tu t'es retrouvé au Pot-au-noir après avoir été fourvoyé par la lumière d'un phare au lieu d'une étoile ?

M. (Comme Mousse, celle que j'espère boire avec toi, Magnus, Elsa et Teo si vous êtes d'accord, samedi soir.)

PS : Je te redis encore une fois, pour l'instant, ta transformation la plus mémorable de l'année. Sans parler des conséquences de notre petite entourloupe qui a fait couler pas mal d'ancre et semer un branle-bas-de-combat tout aussi incroyable.

6 avril 1998
Mais voyons Markus, tu sais bien que tu as déjà capturer mon cœur dans tes filets et mon âme dans tes voilures. Si tu veux grimper au mât tu n'as qu'à dresser pavillon.

Eh, elle pousse ma barbe ! Je peux presque sentir un début de quelque chose sous les mâchoires. Mais tu as raison, je pense qu'elle fera chavirer quelques barques, je compte bien la travailler et la mettre à profit pour pouvoir aller regarder depuis la vigie vers les classes supérieures.

Ça s'est si mal passé avec Ingrid pour qu'elle te mette en cale sèche en faveur d'autres navires ?
Je rêve ou tu dis être venu dans nos dortoirs sans même passer me voir ?
Vieux pirate boiteux avec ta barbe de mis aux fers.
(Sérieusement ? Comment t'as fait ? )

M. (Comme Mercredi et le jour où je te propose de faire notre interrogation de potions prévue sur notre belle thématique actuelle)

PS : Validé, j'ai pas eu de retour personnellement, je crois que l'isolement de la dernière fois leur a fait comprendre qu'à distance ça servait à rien de tenter quoi que ce soit. Ou alors ils sont trop pris par le discours de l'héritière Baardsen qui arrive. Depuis qu'ils ce sont déclarés en sa faveur on se prend quelques coups de pression.

PS 2 : Je paye ma tournée avec plaisir

8 avril 1998
Elle ferait mieux de s'inquiéter de sa propre maturité avant de juger la mienne. Vraiment intolérable sa façon de se mêler de nos cordages et de venir embrouiller nos bouts. Si elle a pas déjà vu, dis-lui que pour lui prouver ma maturité je lui ai fais parvenir un paquet dans son dortoir par une amie en commun qui pourrait témoigner en faveur de cette expérience qu'elle me juge insuffisante.

Au-delà de sa longue vue trompeuse, tu auras toujours une place dans ma vie pour venir dresser des voiles sur mon mât, même dans ma quarantaine. Je t'attendrain de pied ferme sur le bastingage à guetter ta venue.

Je ne peux qu'appuyer en faveur de cet argument poilu. Ça fonctionne très bien sur mon propre maniement de barre.

Putain Markus, tu me fais rouler comme un tonneau dans l'entrepont avec tes conneries. Arrêtes de louvoyer comme ça je vais finir par croire que tu as fait du déni une raison d'être.

Je comprends ton problème, c'est bien que justement t'aime bien faire trempette dans la lagune mais pas mouiller le maillot. Si les termes de l'échange étaient clairs dès le départ elle ne peut s'en prendre qu'à elle d'avoir voulu changer de cap au dernier moment. Mais je t'avais dis, à force de chercher escale à tous les ports tu vas finir par effrayer les garde-côtes. Ce qui est fort injuste je suis le premier d'accord.
Moi j'aime bien ces machins, ça met un peu de couleurs dans les feux des bateaux. Même si les mèches se consomment toujours trop vite.

M. (Comme Met pas les voiles trop vite, je vais t'en mettre plein la vue.)

Ils loupent quelque chose à pas vouloir respecter le type fantastique que t'es. Je vais veiller à ce qu'ils te glacent pas entièrement le cerveau mon p'tit feu follet.

10 avril 1998

Une capsule temporelle ? Pourquoi pas. Mais on va avoir envie d'y mettre plein de connerie. J'aime l'idée qu'on se lance dans une chasse aux trésors dans une vingtaine d'années à la recherche de nos souvenirs perdus. Une belle aventure en perspective.
Je t'offrirai un livre de saucisses une prochaine fois, dans dans ma quarantaine, quand tu viendras battre la voilure du côté de mon ponton.

Marié je sais pas, mais avec un co-capitaine de navire j'espère oui. Cela n'empêche rien, si c'est pour la science de la navigation, la personne qu'elle qu'elle soit saura le comprendre. Même si j'en ai parlé à Teo, et qu'il a fait une moue l'air de dire que si c'était lui il te casserai les genoux avant que tu sois arrivé en vue de mes amarres.

Alors qu'une petite maison en bord de lac, bordé par une forêt de pin, ça fait rêver non ? Peut-être bien que c'est toi qui sera attaché à la proue d'un navire quand tu seras quarantenaire et que tu n'auras plus l'idée de venir tester mes compétences d'appareilleur.

Tu parlais de Magma l'autre jour, toi t'es la roche dur et impénétrable et moi celle qui fond a la moindre hausse de température.

Heureusement qu'Elsa est là pour nous apprendre la tempérance (ce qui fonctionne hyper bien pour le moment...).

M. (Comme Maintenant ça suffit de te prendre pour un drakkar quand tu n'es qu'une planche de bois. Mais faut que je trouve de nouvelles cisailles en argent pour le devoir, j'ai accidentellement perdue les miennes dans la forêt toute à l'heure.)

PS : arrête de dire des conneries Markus. Tu sais que je suis pas d'accord avec ça. Ils feraient mieux de t'aider sans pression que de te taper sur la tête pour espérer en faire ressortir une poupée de cire. Le seul truc décevant chez toi c'est que tu te rabaisse pour leur faire plaisir.