Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility
-21%
Le deal à ne pas rater :
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, Collection Botanique
39.59 € 49.99 €
Voir le deal


Qu'ici repose les lourdes peines et que naissent une année de joie - Alfhi
2 participants
Nyx Adelsköld
Nyx Adelsköld
UKJENT Alla vill ha välstånd, men få vet hur de kan njuta av det
Mardi 10 Janvier 2023, lendemain du dernier jour des Vacances de Yule, début de nuit, après le couvre-feu

Vassilis sinue dans les hautes herbes et je ne retiens pas un sourire amusé en le voyant faire. Il aime beaucoup lorsque nous sommes de patrouille sur le domaine de Durmstrang. Je sais que cela l'amuse énormément de surprendre les élèves en faute en s'insinuant, sans bruit, derrière-eux et en sifflant d'une voix d'outre-tombe RETENUE!.
S'ils ne frôlent pas l'attaque cardiaque, s'en est pas loin à chaque fois. J'étouffe un ricanement, cette fois, à cette pensée et à ce souvenir pas si lointain puisque c'est exactement ce qu'il s'est produit quelques minutes auparavant dans les couloirs de l'établissement.
Pour être honnête, j'aime aussi énormément ce genre de moment. La plupart du temps, tout est très calme. Silencieux et apaisant. Tout ce que je demande après des journées plus qu'agitées au sein de l'école ou au Département des Aurors. Un peu de calme, un peu de paisible. De la quiétude et du temps pour se recentrer un minimum.
Et le plaisir de punir des élèves, aussi. On se détend comme on peut.

Tranquillement, je dévie un peu de mon chemin habituel, décidant d'aller patrouiller le long de la forêt qui borde Durmstrang. Je doute que quiconque fut assez idiot pour aller se balader la dedans en pleine nuit mais... Ne jamais sous-estimer des sorciers adolescents. Jamais. D'un claquement de langue, j'attire l'attention de Vassilis qui glisse aussitôt vers moi, lâchant un joyeux sifflement de serpent content de lui. Je roule des yeux, retenant une nouvelle fois un ricanement alors qu'il me rejoint et chemine à nouveau à mes côtés. « Tu as vu comment il a sursauté ? Et comment il s'est mit à bégayer de peur juste après qu'on l'ait surpris ? » Sans surprise, la voix grave de ma Fylgja résonne et je lève les yeux au ciel, amusé. « Un jour, la directrice nous convoquera pour qu'on lui explique pourquoi ses étudiants développent tous des phobies de serpent les uns après les autres, et je remettrais tout sur ton dos, tu es prévenu. » Je murmure avec un ton prophétique qui fait ricaner mon compagnon. Évidemment, ça ne l'impressionne pas plus que ça.
Le lumos de ma baguette éclairant nonchalamment notre chemin, nous continuons à marcher en discutant à voix basse, échangeant des piques et des fausses menaces en plaisantant. La nouvelle année est commencée depuis peu, mais je trouve qu'elle s'annonce déjà plutôt bien. J'ai eu des félicitations de mon chef pour mes résultats de l'année passée et des promesses de missions de plus en plus intéressantes – et dangereuses... Avec l'Assistanat à Durmstrang à côté, je sais que les prochains mois vont être plus qu'intéressants.
« Nyx. » Reprend soudain Vassi et je lève les yeux au ciel, le coupant, « Non, c'est hors de question que tu essaie de chasser, ça t'a rendu malade la dernière fois. » « Qu- Mais c'est pas du tout ça ! Et d'ailleurs c'est faux ! » Je ricane franchement cette fois, « Mais oui, mais oui. Tu es un serpent d'intérieur, ça n'est pas de ta faute tu sais... » Le sifflement dudit serpent d'intérieur se fait plus prononcé et je sens ses crocs frôler mes chevilles, sans peur aucune de mon côté. « Je suis un excellent chasseur, et tu le sais alors attention ou la prochaine fois je pourrais décider de te laisser te débrouiller seul en mission, ô grand Espion de la couronne. » Je lui jette un regard moqueur à ses mots parce que l'on sait tous les deux qu'il ne ferait jamais ça. Balancer des répliques grivoises à un suspect que l'on appréhende ou lâcher des commentaires déplacées en pleine conversation importante, pourquoi pas. Mais me lâcher en plein danger ? Nop. « Mais je ne voulais pas parler de ça. Je crois qu'il y a quelqu'un ici. » Sa voix s'est faîte plus sérieuses et dans la foulée, moi aussi. Je raffermis ma poigne sur ma baguette et assoupli mon corps, bougeant jusqu'aux arbres longeant le chemin pour nous dissimuler. D'un regard à Vassilis, celui-ci comprend et m'indique du museau la direction dans laquelle il a perçut quelque chose. C'est un peu à l'écart. Je connais ce petit chemin, il mène à une clairière. Pas bien grande, avec un ruisseau qui s'élargit en son sein. Charmant endroit, mais peu d'élèves la connaissent. Le lumos est coupé et nous avançons de concert vers notre cible. Il ne faut pas longtemps pour que nous percevions tous les deux une silhouette que nous mettons tout aussi peu de temps à reconnaître. Évidemment. Encore elle. Roulant des yeux, exaspéré, je fais signe à Vassilis qui acquiesce et commence à glisser proche de la jeune femme. Je cherche sa fylgja des yeux sans pouvoir la repérer alors, aux aguets, je m'avance dans son dos, baguette levée. Sur un signal qui passe entre nous, le serpent noir et blanc émerge des fourrées et se redresse, sifflant fortement. « Bonsoir Miss Mörk. Je vois que vous commencez bien l'année. » Le lumos éclaire alors la scène et je toise la jeune femme du regard, irrité. « Moi qui espérait que dans vos résolutions du nouvel an « Ne pas traîner hors de mon dortoir après le couvre feu » figurait en bonne tête... Puis-je avoir une explication ? » C'est comme si nous passions notre temps à nous croiser – et généralement pas à des heures légales... Pour elle. A croire que sa passion dans la vie, c'est d'être en retenue avec moi.
Alfhild Mørk
Alfhild Mørk
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen

QU'ICI REPOSE LES LOURDES PEINES ET QUE NAISSENT UNE ANNÉE DE JOIE

   @Nyx Adelsköld  - 10 janvier 2023




La lune ronde éclair faiblement la clairière où Alfhild vient de s'arrêter. La couverture nuageuse lui donne des airs d'halo flou et les couleurs de la neige alentour ont des reflets doux. Elle aime beaucoup cet endroit, calme et reculé de la forêt. Peu connu, également, elle est espère que ce dernier élément jouera en sa faveur. Malgré toute sa mauvaise volonté, elle n'est pas suffisamment stupide pour ne pas se savoir dans l'illégalité en venant ici en pleine nuit. Une fois de plus. Dans sa tête une voix murmure, narquoise, dans un rire qui ne s'arrête jamais. Une jeune enfant qui rit toujours un peu grinçante, mais jamais méchante. Elle ne la dérange pas Alfhild, parfois même elle lui parle, écoutant le récit en boucle de l'attaque d'une bête monstrueuses qui avait dévoré sa vie alors qu'elle s'était perdue. Comment Odin lui-même était intervenu dans un coassement de corbeau salvateur, la délivrant de ses peurs et de sa souffrance pour lui montrer les origines du monde. Cela amuse souvent Alfhild, parce que sa petite voix parle un vieux norrois haché et rustre qui la longtemps fait douter de toute la partie sur l'intervention soit disant divine. Mais l'enfant n'a pas de prénom, ou du moins elle ne s'en souvient pas. Elle ne se souvient pas non plus ce qu'elle faisait seule dans cette forêt dans un monde ancien où la nature sauvage n'avait pas encore été prise dans les sortilèges de Durmstrang. Elle avait essayé, Alfhild, de questionner l'esprit, mais aucune réponse clair n'était sorti de la réminiscence. Rien n'en sortait à part ce rire un peu grinçant et cette histoire d'Odin. Et, de temps en temps, des murmures plus vagues, plus tristes, aux accents sombres. Alfhild avait fini par deviner que l'histoire de cette enfant n'était pas aussi simple qu'une fille perdue en forêt. Mais il est impossible d'en savoir plus. Tout ceux qui auraient pu savoir sont morts depuis aussi longtemps qu'elle, et Alfhild ne sait même pas où ils sont, l'emplacement de Durmstrang étant tenu secret, et la fantôme ne sachant pas elle même nommer autrement l'endroit que Myrkviðr, ce qui pouvait correspondre aujourd'hui à un bien grand nombre de forêt du royaume. Tout ce qu'Alfhikd avait supposément réussi à comprendre, c'est que la bête monstrueuse avait été un dragon. Elle suppose même que le cri de corbeau était le cri du dragon lui-même, mais peu importe. Elle s'arrête donc, la Mørk, au pied de la clairière, un vague sourire triste sur les lèvres. Ces dernières vacances de Yule ont été parfaites, une bouffée d'air frais dans un mois de décembre quelque peu....épuisant. Ces quelques jours de vacances passés au milieu de la colocation avaient mis tellement de baume dans son âme que revenir ici, dans le froid austère de l'institut, avait réveillé des angoisses. Elle a beau s'accrocher aux souvenirs lumineux de sa soirée du nouvel an par exemple, ils n'avaient pas suffit à endiguer la crise qui avait secoué ses os et mis ses forces mentales au plus bas. A peine deux jours et la sorcière avait replongé dans son état de stress du dernier mois. C'était donc avec un naturel proche de l'inconscience qu'elle avait filé par ses techniques habituelles de discrétion légendaire pour rejoindre ce petit havre de paix. En quelques pas, Alfhild a rejoint la rivière qui coule doucement au millieu. D'un geste simple, elle défait les lacets de ses bottines avant de retirer ses chaussettes et plonger ses pieds dans l'eau froide. Le contact mordant du faible ru en cette période hivernale lui arrache un long frisson de clarté. Les sensations chassent les brumes de la crise, ravive les pulsations cardiaques. Cela lui faire du bien à Alfhild. A défaut de pouvoir aller nager dans le lac à cette période de l'année, elle est heureuse de pouvoir profiter des bien faits de l'eau qui courent le long de sa peau blanche. Face à elle, l'ombre pâle de l'enfant s'est installée. Silhouette diffuse, moins identifiable que d'autres, elle n'en perçoit qu'une chevelure nattée, des vêtements de cuir et fourrures, et un visage lisse. Elle soupire Alfhild, encore épuisée par la crise qui a mangé ses forces, pourtant elle ne dit rien pour repousser l'esprit. Ses doigts glissent à leur tour dans l'eau pour attraper des petits cailloux glacés d'humidité. Distraitement ils roulent dans sa paume alors qu'Alfhild porte se regard plus loin vers l'ombre des arbres où la silhouette de Dreymir se déplace lentement. Le haut sombral renacle doucement avant de secouer sa tête et de repartir un peu plus loin. Sous cette forme la fylgia prend souvent ses distances, comme un puissant désir d'espaces et de liberté. Aussi calme puisse-t-elle être en renarde, aussi joyeuse et bruyante en rossignol, elle est sauvage et mystérieuse en sombral. Attirée par le clan qui habite les bois, elle les appelle, les cherche, aspirant à cette vie familiale qui leur manque.

La baguette sortie est en train de graver une des pierres encore froide du ruisseau. Une rune de force, pour puiser dans l'eau l'énergie du courant qui fuit contre sa peau engourdissant ses pieds dans un étau froid. Puiser dans ce dernier la dureté de la glace capable de porter une ville sur sa surface. Puiser dans la pierre l'éternité de sa survie malgré l'érosion du temps et des éléments. L'enfant observe sans tout à fait observer, tout en murmurant, une fois de plus, son récit et son amour pour Odin, lorsque la voix s'arrête soudain. Elle relève la tête Alfhild, suprise de ce silence inhabituel, et la voix reprend dans un murmure qu'elle seule entend. « þiauþ » Elle fronce les sourcils, essayant de comprendre ce que l'esprit essaie de dire. Un frisson court dans la clairière tandis que la rune luit doucement contre sa paume. Elle pose sa baguette avant de refermer ses doigts sur la pierre froide et de fermer ses paupières sur le monde qui l'entoure. Trois inspirations profondes. Trois inspirations pour laisser la magie affluer et vibrer dans son être avec la force des éléments invoqués. Trois prières à Hel pour lui laisser, encore un peu, l'éclat des vivants. Lorsqu'elle rouvre les yeux un sifflement a remplacé les murmures de l'enfant et une voix s'élève dans un léger sursaut de la sorcière qui a du mal à renouer immédiatement avec la réalité.   « Bonsoir Miss Mørk. Je vois que vous commencez bien l'année. » Un lumos trop lumineux ébloui ses pupilles qui se rétractent automatiquement dans un plissement de cils. « Moi qui espérait que dans vos résolutions du nouvel an « Ne pas traîner hors de mon dortoir après le couvre feu » figurait en bonne tête... Puis-je avoir une explication ? » La voix, qu'elle ne connait que trop bien Alfhild, lui fait rouler des yeux et hausser des épaules. Nyx Adelsköld. Peut-elle encore être surprise de le croiser, lui, ici ? Quand elle n'aspire qu'à la solitude et le calme ? Elle est presque convaincue, à force, qu'il a placé un sort de suivi sur ses talons et qu'il espionne ses faits et gestes tellement il a la bonne habitude de la trouver dès qu'elle met les pieds dans la forêt. Le poing toujours serré sur sa pierre gravée, elle tourne son visage vers la fantôme, comprenant enfin le mot murmuré par celle-ci juste avant. « Vilja vanta. þakka. » Un souffle doux en vieux norois qui fait danser quelques brumes dans la lueur diffuse de la lune encore bien ronde. Elle hoche doucement la tête, reconnaissante de l'effort de la jeune fantôme avant de rejeter sa tête en arrière tout en faisant bouger délicatement ses pieds dans l'eau glacée. « Bonsoir professeur Adelsköld. J'imagine que vous venez prendre un bain de pied vous aussi ? » Sinon pourquoi serait-il ici ? Précisément ? Si ce n'est pour trouver une nouvelle excuse de lui donner un retenue ? Est-ce que les assistants ont des primes pour le nombre données en une année ? Peut-être que cela serait un bon moyen d'expliquer l'acharnement de l'homme envers elle. Il faut dire que c'est une cible facile, tout le monde sait que la Mørk passe plus de temps hors que dans son dortoir. Surtout pendant ses périodes sombres. Au plus grand plaisir de ses partenaires de dortoirs. « Evidemment, il faut que vous soyez sur le qui-vive dès aujourd'hui. Est-ce que si je vous dis que je suis venue souhaiter la bonne année au fantôme de la petite fille qui erre ici, seule, depuis six cent ans ça vous suffit ? Ou vous voulez une explication plus rationnelle ? Et vérifiable ? Hum. Attends. » Un sourire amusé perce sur ses lèvres, chasse quelques restes de vapeurs tristes qui trainaient sous ses yeux fatigués, avant que ses mains ne s'activent à cueillir délicatement quelques brins d'une fleur blanches qui se confond avec le reste de neige qui borde la clairière. « J'ai mal à la tête et je n'avais plus de pavot ramassé au clair de lune pour ma tisane. » Ce qui est vrai, le mal de tête inhérent à ses crises d'Hemskokt tambourine disgracieusement dans son front, et rien n'est mieux que des fleurs de pavot du Svalbard infusé pour diminuer la pression nerveuse. Mais ce n'est clairement pas la seule raison de sa venue ici ce soir. « Mais je suis pas certaine que vous dire que j'épargne mes camarades de chambrée de cris effroyables en partant dans le calme des bois soit plus justifiable pour vous. J'aimerais juste que vous vous contentiez, encore pour cette fois, d'une retenue et non d'isolement, ce serait appréciable. » Elle rigole doucement, pour elle même, tout en sachant qu'une telle sanction lui pend réellement au bout du nez avant de glisser la pierre qu'elle tenait toujours serrée au creux de sa main, dans la deuxième et de refermer les yeux pour trois nouvelles inspirations profondes, comme si Nyx n'était plus là, ou pas réellement un problème. Tandis que Dreymir, qui a repris sa forme de renarde, s'avance prudemment depuis le sous-bois. Ombre blanche sur la neige dorée de lune.



Nyx Adelsköld
Nyx Adelsköld
UKJENT Alla vill ha välstånd, men få vet hur de kan njuta av det
Irrité, j'observe la jeune femme, pieds nus - à cette époque de l'année, vraiment ? - dans le ruisseau certainement bien trop froid pour cette activité. Brièvement, avant que Vassilis n'intervienne de la façon qui lui plait le plus, elle ressemblait à une sorte de nymphe de la forêt, la peau pâle reflétant la lune au-dessus de nous, assise au sol comme elle est… Elle avait quelque chose d'évaporé, comme si elle était en train de se lier avec la nature qui l'entourait. Comme ces créatures timides qui ne s'offrent que rarement à la vue des êtres humains. Elle n'était pas complètement face à moi, alors je ne voyais pas bien ce qu'elle était en train de faire, mais certainement une activité à la Alfhild Mørk. Je ne l'ai jamais surprise en train de fumer en cachette des choses pas très légales, en train de brasser des potions dans des toilettes abandonnées ou que sais-je encore, non, cette chère enfant préfère des activités bien moins courantes. Je n'arrive pas à la saisir, et ça m'agace. Je ne suis que peu coulant avec les étudiants - notamment les nés moldus, mais dans les faits, même un sang-pur qui est hors des clous redoute généralement de se retrouver face à moi. Et la plupart du temps cela suffit à ce qu'ils évitent de récidiver. Mais pas elle. Elle continue, encore et toujours. C'est à deux doigts de devenir une tradition, de la croiser lors de mes rondes nocturnes.
Elle plisse les yeux face au lumos que je lui braque au visage, et je n'ai pas l'amabilité de détourner la lumière, bien au contraire. Et encore moins quand je la vois rouler des yeux et hausser les épaules. Sérieusement ? Je serre les dents, encore plus agacé qu'auparavant. Du mouvement au loin me fait relever les yeux, et je marque un instant de pause en voyant la haute silhouette du Sombral qui nous observe, nettement plus loin. Il est magnifique, et je ne peux contenir la lueur fascinée dans mes yeux avant que je ne me secoue, les baissant à nouveau vers la jeune sang-pure qui ne me fait même pas la grâce de me regarder, murmurant des paroles que je ne comprends pas, à quelqu'un - ou quelque chose - que je ne vois pas. Ça ne me surprend pas vraiment, je sais de quelle famille elle provient, je sais également quelle est la malédiction qui pèse sur ses épaules. Mais ça n'est clairement pas une raison pour me manquer de respect ainsi et mon pied commence à taper une mélodie nerveuse sur le sol froid de la clairière. « Bonsoir professeur Adelsköld. J'imagine que vous venez prendre un bain de pied vous aussi ? » Je roule des yeux, ne pouvant contenir le soupire agacé qui me vient. Vassilis ricane légèrement et sinue autour de la sorcière, visiblement curieux à propos de quelque chose que je ne vois pas. « Bien sûr. Mon but dans la vie est de mourir d'une pneumonie parce que j'aurais été suffisamment inconscient pour faire ça.» Je claque sèchement, ignorant la partie de moi qui se moque allégrement de mes propos, au vu de mes propres activités à son âge. Je ne suis pas là pour laisser les gosses faire sous prétexte que j'ai fais pire quand j'étais à leur place, après tout. « Evidemment, il faut que vous soyez sur le qui-vive dès aujourd'hui. Est-ce que si je vous dis que je suis venue souhaiter la bonne année au fantôme de la petite fille qui erre ici, seule, depuis six cent ans ça vous suffit ? Ou vous voulez une explication plus rationnelle ? Et vérifiable ? Hum. Attends. » Mes sourcils se froncent légèrement, et je croise les doigts, attendant faussement patiemment qu'elle me trouve une quelconque excuse. Pas que je ne crois pas forcément ce qu'elle vient de me dire… Bien que. Je ne vois pas pourquoi il y aurait le fantôme d'un enfant, vieux de 600 ans, dans cette fichue forêt. Et surtout je ne vois pas pourquoi elle serait venu la voir spécifiquement. Il me semblait que les Hemsköt avaient tendance à essayer d'éviter ces êtres, histoires de ne pas perdre la raison avant l'heure.
Confus, je l'observe alors qu'elle se met à cueillir des plantes autour d'elle. J'étais correct en botanique et en potion, à l'époque, mais clairement ça n'est pas une discipline que j'ai cherché à continuer ou approfondir, alors je ne reconnais pas forcément ce qu'elle est en train de récolter. « J'ai mal à la tête et je n'avais plus de pavot ramassé au clair de lune pour ma tisane. » Du pavot, hein ? Je pince un peu les lèvres en l'observant attentivement. Des ridules de fatigue marquent ses traits qui sont bien loin de respirer la joie de vivre sans que ça ne fasse seulement mine de m'attendrir à cet instant. Ni ça, ni la tension reconnaissable au coin des yeux, le genre de tension inhérente aux maux de crânes et autres migraines. « Mais je suis pas certaine que vous dire que j'épargne mes camarades de chambrée de cris effroyables en partant dans le calme des bois soit plus justifiable pour vous. J'aimerais juste que vous vous contentiez, encore pour cette fois, d'une retenue et non d'isolement, ce serait appréciable. » Ma langue claque, loin d'être calmé par ses mots, et je me rapproche légèrement d'elle, essayant de comprendre ce qui peut intéresser Vassilis à ce point, sans réussir à apercevoir ce qu'elle tient entre ses mains. «Vous mériteriez clairement l'isolement, Mademoiselle MørK. Je suis persuadé que la Directrice serait d'ailleurs parfaitement d'accord avec ça, vous connaissez sa sévérité. » Je lâche, aussi glacial que la neige qui nous entoure, la considérant de haut alors qu'elle referme les yeux, faisant je ne sais quoi avec ses mains. « Avez-vous seulement conscience des dangers qui courent dans ces bois ? Où n'êtes vous intéressées que par vos propres activités et autres… Intérêts spécifiques dû à votre malédiction ? Vous fichant ainsi totalement de ceux qui sont responsables de vous ? » Un mouvement dans le sous-bois fait se redresser Vassilis, et je lève ma propre baguette, le lumos éclairant une renarde que je reconnais. Voilà donc sa fylgja. Je la toise avec autant de sévérité que je ne toise sa sorcière, avant de reporter mon attention sur cette dernière. « Je serais curieux de vous voir vous défendre contre une des créatures qui vivent ici, vraiment.» La neige craque autour de nous et Vassilis siffle doucement, observant la scène sans rien dire de plus. « Et pour les… Cris, et autres manifestations de cauchemars, il existe des sorts d'insonorisation qui fonctionnent très bien si on les pose sur les rideaux des lits. Je suis sûr que vous le savez parfaitement. Du moins aurais-je pensé qu'une jeune sang-pur telle que vous seriez au courant des sortilèges basiques tels que ceux-ci. » Pour… Diverses raisons, j'ai déjà eu l'occasion de les tester, à l'époque. Et ça marche très bien.
J'agite ma baguette sèchement, le lumos créant des ombres fantasmagoriques avec les arbres nous entourant, « Debout, maintenant. Je vous ramène à Durmstrang, et nous passerons à l'infirmerie pour vous prendre une potion contre votre mal de crâne. Vous n'échapperez pas à la retenue, mais j'arrive au bout de ma patience envers vous, alors faites bien attention.» L'isolement pourrait finir par me sembler être la meilleure des solutions, si elle continue ainsi.
Alfhild Mørk
Alfhild Mørk
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen

QU'ICI REPOSE LES LOURDES PEINES ET QUE NAISSENT UNE ANNÉE DE JOIE

   @Nyx Adelsköld  - 10 janvier 2023




L’eau froide a presque coupé ses pieds du reste de son corps. Elle aime la sensation de l’eau courante sur son épiderme. La vie qui s’écoule, vive ruisseau d’hiver, traverse ses fibres pour remonter vers son cœur sous l’appel magique de la rune gravée dans la pierre. Elfr Le mot se répète en douce litanie entre ses lèvres, accompagné de liv et Þrúðr. D’autres sons, tirés de ses propres expériences et de celles de quelques fantômes dont elle a eu la chance de trouver la réminiscence lors de ses recherches, accompagnent spécifiquement la magie runique qu’elle éveille dans la paume de sa main. La chaleur froide de la pierre caresse sa main, pénètre ses fibres. Elle oublie tout Alfhild, facilement. Elle n’entend la voix du professeur que de loin, ne capte pas les premiers mots. «…intérêts spécifiques dû à votre malédiction ? Vous fichant ainsi totalement de ceux qui sont responsables de vous ? » Ses yeux s’ouvrent sur cette dernière phrase et sa voix se perd dans le murmure incessant de l’eau qui court toujours, entre deux couches de neige. Elle aime cette petite rivière, unique source d’eau vive non prisonnière des températures glacées de l’hiver. Une spécificité dû à la source thermique de laquelle elle découle, un peu plus haut dans la forêt. Un point de chaleur qu’une magie douce irrigue en continue, proche de l’arbre où la jeune Mørk a établi son campement secret. Là où la magie primaire est la plus forte. Relevant ses yeux d’un bleu que l’utilisation de magie élémentaire rend plus brillant, un léger sourire vaporeux vient flotter sur ses lèvres. Elle ne se retient de rire que parce qu’elle voit le regard sévère qu’il adresse à Dreymir qui, de son côté, ne s’en soucie pas le moins du monde. Sa truffe noire disparaît dans un trou de neige, avant de ressortir humer l’air de la nuit. Puis, d’un bond souple, saute par-dessus le ru pour aller se lover en boule parfaitement invisible dans la neige où se tient la silhouette diffuse du fantôme de la jeune enfant. Celle-ci observe avec son regard sauvage l’homme qui, sans exprimer autre chose qu’une absence totale d’interaction. Alfhild n’est même pas totalement convaincue que la morte ait conscience du vivant autour d’elle. « Je serai curieux de vous voir vous défendre contre une des créatures qui vivent ici, vraiment. » Cette fois le regard de l’étudiante marque la surprise face à sa déclaration. Pourquoi devrait-elle avoir à se défendre des créatures qui vivent ici ? La plupart sont relativement inoffensives, ou peu intéressée par Alfhild. Sans compter qu’elle connait une bonne partie des territoires des différentes espèces qui peuplent ces bois. Elle est toujours précautionneuse, Alfhild, elle sait prendre les chemins détournés qui passent loin des terres du clan des askafroa, ou encore des terriers de noueux qui n’aiment pas être dérangés, quant au nid des acromantules il est situé bien plus loin à l’Ouest, et elles ne font jamais l’effort de se déplacer aussi loin de leur mère, tout comme les trolls ne descendent jamais aussi proche des bordures de la forêt. Les loup-garou de Durmstrang ne sont dangereux qu’à la pleine lune, qui n’est ce soir. Et les autres problèmes, elle n’a encore jamais eu à les croiser. Et puis son sanctuaire n’est pas si loin, elle peut s’y rendre facilement. Non, elle ne comprend pas, Alfhild, l’inquiétude de son professeur qui a repris la parole : « Et pour les…Cris, et autres manifestations de cauchemars il existe des sorts d’insonorisation qui fonctionnent très bien si on les pose sur les rideaux des lits. Je suis sûr que vous le savez parfaitement. Du moins aurais-je pensé qu’une jeune sang-pur telle que vous seriez au courant des sortilèges basiques tels que ceux-ci. » Elle grimace, Alfhild. Non pas à cause de l’évocation du sortilège d’insonorisation, mais au qualificatif de sang-pur employé comme un justificatif attendu de connaissances magiques induites. Elle déteste ce genre de remarque. Elle déteste encore plus la condescendance qui va avec. Elle a presque envie de jouer les sorcières plus stupides qu’elle ne l’est. Ses paupières cillent plusieurs fois, lunatiques, tandis qu’elle détourne son regard pour revenir sur poser sur le visage placide du fantôme. La Mørk penche légèrement la tête sur le côté en lui adressant un doux sourire. Sa patience est remarquable, elle est presque étonnée de la voir si calme, semblant écouter la conversation. A moins que son esprit ne se soit figé, ou endormi. Possible. La variation de lumière du lumos agité fait soudain réagir la petite fille, dans un éclat de terreur elle hurle, se rejetant en arrière, et Alfhild, surprise, sursaute avant de plaquer ses mains sur ses tempes dans une grimace. « Aïe » Murmure qui s’échappe involontairement de ses lèvres. La pierre pulse, chaude, contre la tempe où elle est plaquée sous la paume. La magie s’enroule contre le crâne et l’étudiante la retire rapidement avant de se masser la tempe concernée d’un doigt distrait. « Debout, maintenant. Je vous ramène à Durmstrang, et nous passerons à l’infirmerie pour vous prendre une potion contre votre mal de crâne. Vous n’échapperez pas à la retenue, mais j’arrive au bout de ma patience envers vous, alors faites bien attention. » Le ton autoritaire est un avertissement clair qui fait rire doucement Alfhild. Elle est peu à l’écoute des règles du couvre-feu qu’elle juge stupide, mais elle n’est pas du genre à combattre un professeur quand elle est prise sur le fait. Un soupir dessine une brume blanche devant elle et la sorcière hausse des épaules. « Vous pouvez me mettre à l’isolement, c’est ce que font toutes les personnes qui sont responsables de moi. Je ne vous en voudrais pas. Même si force est de constater que ça n’a jamais fait ses preuves. Mais dans ce cas-là je veux bien passer par l’infirmerie pour demander une prescription contre la dissociation. La dernière fois, j’ai eu beaucoup de mal à revenir. Après je suis épuisée pour trois mois et mes résultats en pâtissent. Paraît même que j’oublie, malgré la bonne petite sorcière née que je suis les sortilèges les plus basiques. Du coup, mes voisines de chambre se plaignent de mes cris, et donc je ressors pour préserver leurs sommeils, et je me refais prendre ici, les pieds dans l’eau, par un professeur pointilleux sur un règlement presque aussi vieux que la petite enfant là, et je retourne en isolement. La boucle est bouclée. » Tout en parlant, ses mains s’agitent doucement, la pierre est remise dans l’eau, entre les doigts enlacés pour purifier la pierre et la rune qui s’y trouve. Avant de reporter le caillou humide vers elle et de le glisser sur sa poitrine dans un petit sac de coton qu’elle porte autour de son cou. « Je vais venir, inutile d’effrayer tout le monde à la ronde. » D’un jeté de tête sur le côté, elle glisse un regard amusé au fantôme qui s’est redressée et la regarde avec des yeux encore plein de peur. « Náð. Sjàumst » Elle lui adresse un clin d’œil avant de relever ses pieds du torrent glacé et de les ramener vers elle pour les poser sur ses chaussures. « Si ça peut vous rassurer, Professeur, les acromantules ne viennent jamais ici, c’est trop loin de chez elle, et elles n’aiment s’approcher trop près du troupeau de sombral qui vit dans ce coin. Ils ont tendance à écraser les juvéniles pour les manger. Sauf si vous pensiez à d’autres créatures ? Les trolls vivent bien plus loin. Et les askafroa ne se sont jamais montrées agressives envers moi. Parfois elles viennent me regarder de loin, mais je laisse toujours quelques objets que je fabrique moi-même avec des branches mortes, des plantes et des fleurs. Je crois qu’elles aiment bien. » A nouveau, profitant de la conversation elle a continué à s’activer, replaçant ses pieds nus directement dans ses chaussures dont elle tresse à présent les lacets. « Je préfère particularité, à malédiction, au fait. Ca fait moins dramatique. L’élève maudite qui sort la nuit invoquer des esprits ça fait un peu trop Mørk. Bon, c’est peut-être ce que je suis. Dites comme vous voulez après tout. »  Elle finit par se relever, enfin, avant de se baisser pour attraper les brins de pavot préalablement cueillis, ainsi que son sac de cuir qu’elle vient mettre en bandoulière. « Vous êtes sûr de ne pas vouloir prendre une tisane du soir avec moi ici plutôt ? Le troupeau attend qu’on soit reparti pour venir boire. On pourrait les regarder en se plaçant à l’extérieur là-bas et vous évitez la pneumonie en dégustant une infusion de graine de pavot ? » Dernière tentative de convaincre un esprit réticent à rester un peu profiter de l’endroit, de la magie de l’instant, et repousser le moment où elle devra rentrer, pour de bon, vers la bâtisse de l’institut, et regagner l’austère froideur de son dortoir.  



Contenu sponsorisé