Please ensure Javascript is enabled for purposes of website accessibility
Le Deal du moment :
Sortie PlayStation 5 Pro : où ...
Voir le deal


The moon and the stars can't cast shadows on what is wrong | Seb
2 participants
Alfhild Mørk
Alfhild Mørk
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen
https://thedoomsday.forumactif.com/t1694-reaching-light-through-the-stormhttps://pin.it/3pEWXGVhttps://open.spotify.com/playlist/3dxprHOiBqIUF77oUEsrct?si=yEjQxw5ZT8CHziksax3oZg&pt=119fce36fe7d8ca31a3860a60a2bbc5f

The moon and the stars can't cast shadows on what is wrong

     @Sebastian Prince Amundsen   -  Marché de Yule, décembre 2022



Quelques flocons tombent avec leur douceur légendaire sur le marché de Yule. Elle ferme les yeux Alfhild, savourant les odeurs, les sons et les bruits environnants. Les dernières semaines ont été éprouvantes pour elle, et elle est bien contente de pouvoir se reposer un peu. Il était grand temps que les vacances arrivent, elle ne sait pas si c'est son travail au Musée les weekends, ou les cours qui sont devenus particulièrement dur cette année, mais elle a du mal à tout faire la sorcière. Elle a un peu perdu pied dans ses devoirs à rendre notamment, et elle n'est pas sûre d'avoir été suffisamment attentive dans ces derniers cours pour pouvoir donner le change à la rentrée. Il faut dire qu'elle au eu beaucoup de choses pour occuper son esprit Alfhild. Fred, Aysun, la préparation du marché avec Einar. Il est possible qu'elle ce soit largement laissée submerger par la surcharge de travail et qu'elle devrait même être plutôt en train de savourer un chocolat chaud épicé en regardant les gens patiner plutôt que d'être là, debout, penchée sur la table de son stand à regarder pensive la neige tomber, les coudes entre les amulettes gravées. Elle écoute distraitement l'anecdote que son acolyte lui raconte, non pas parce que ce n'est pas intéressant, mais parce qu'elle a du mal à rester concentrer avec cette bonne ambiance environnante. Ça lui fait du bien de se sentir légère. Terriblement de bien. Ça lui avait manqué depuis quelques temps. C'est lourd de porter les secrets de Fred. La vérité qui se dévoile à elle au fur et à mesure des semaines et des mois, commence à devenir écrasante. Elle ne sait pas Alfhild, combien de temps elle pourra encore supporter tout ce poid sur ses épaules. Elle n'avait pas pris la mesure de cette conséquence, au début, quand elle avait accepté les échanges avec Fred. Quand elle avait écouté, ou plutôt lu, ses remords, ses angoisses, ses luttes et ses petites victoires. Mais aujourd'hui, c'est une vérité qu'elle commence déjà à présentir trop clairement. Ça ne lui fait pas que du bien. Le revers de la médaille de se frère retrouvé est terrifiante. Un abîme glacé aux bords coupants. Elle a plongé trop profond. A la surface, la glace s'est déjà refermée au-dessus d'elle.
Un soupire fait s'échapper un petit panache de buée devant elle. Elle a hoché la tête pour elle-même. Soudain elle aperçoit une personne qui se dirige vers leur stand alors la sorcière se redresse d'un bond et lui offre son plus beau sourire. "Bonjour ! N'hésitez pas si vous avez des questions." Ils ont convenus qu'ils prenaient la parole l'un après l'autre. Pour se passer le relais, tout en se donnant une liste de safe words pour indiquer à l'autre quand il doit venir à la rescousse. C'est un truc auxquels ils ont pensé sur le tard. Proposer un stand c'était trop chouette, une magnifique idée, mais ils avaient oublié une variante non négligeable : leurs anxiétés sociales marquantes. C'était à pouffer de rire quand ils s'étaient soudain rendu compte qu'ils devraient parler à des inconnus, qui leurs poseraient des questions peut-être pas très agréables sur leurs créations, et qu'il faudrait éviter de les envoyer bouler d'un coup d'oeil glacé. Et Alfhild avait interdiction de parler des fantômes qui erraient au milieu du parc où se tenait le marché. Ça faisait beaucoup de consignes, en une journée ils avaient déjà enfreint beaucoup d'entre elles.

La personne repartie rapidement avec une petite pierre de citrine gravée de la rune elazh et chargée d'un charme de protection. Elle était heureuse Alfhild de faire ça. De vendre ces bijoux et amulettes serties de pierres associées aux diverses divinités. Un nouveau groupe de personnes s'approcha du stand et la petite bulle de félicité vola en éclat. "Isatis. Isatis" La Mørk siffla son safe word à Einar avec précipitation et disparue derrière le stand avant même que quelqu'un puisse la voir. Elle venait de reconnaître Sebastian Prince, accompagné de Satine, et elle avait paniqué. Parce que savoir qu'ils profitaient du marché de Yule ensemble, soudain ça lui avait semblé très injuste. Et puis parce qu'elle avait appris des choses sur Seb, qui la mettais dans une position de panique totale. En voilà un poid dont elle ne savait pas quoi faire. Les mots de la lettre de Fred dansaient devant ses yeux et ça lui donna le tournis. Ils passèrent devant le stand, elle entendit leurs voix et un léger rire de Satine et ça lui donna du courage. Et sans même réfléchir plus que cela elle sorti se planter devant eux. "Eh salut Satine ! Tu as vu mon stand ? Je l'ai fais finalement." Une véritable lueur de joie et de fierté intense brille dans ses yeux. Mieux tomber dans l'excès de joie pour mieux affronter l'hiver. "Je peux t'emprunter Seb quelques instants ?" D'un mouvement de tête elle se tourne vers le principal intéressé. "Ça fait des heures que je suis dans le froid, je t'offre un chocolat chaud ? Ou autre chose si tu veux, mais faut que je te parle d'un truc important." Elle s'approche un peu plus du sorcier, bien loin de toute promiscuité habituelle entre eux deux. "Très important" c'est un murmure d'un ton glaçant qui sort de ses lèvres, aux antipodes de sa joie enjouée qui saluait Satine. Ça lui donne un air presque lugubre avec le regard mortifiée qu'elle lui jette. Dreymir choisi cet instant pour venir la rejoindre. La renarde a prévenu Eisnar qu'elle prenait sa pause et qu'elle le laissait seul quelques instants en gestion complète.

Rapidement, la Mørk entraîne le jeune homme vers une roulotte dont les valeurs chaudes qui s'en échappent suffisent lui réchauffer les joues. Elle commande les boissons avant de se tourner d'un coup sec vers le jeune Prince qui l'a regarde, avec peut-être de la criante ? De la méfiance ? Oui, sans doute de la méfiance. Elle avait remarqué que leur relation s'était dégradée pendant l'année, sans qu'elle ne fasse rien. Elle s'était demandée pourquoi. Elle savait désormais. Il avait toutes les raisons de l'éviter en réalité. "Écoute Seb, on m'a raconté que Fredrikke t'avais torturé. Je." Elle se tue, soudain tétanisée, réalisant qu'elle ne savait même pas quoi dire. Elle écarquilla les yeux, ouvrit la bouche sans qu'aucun son ne sorte, la referma et se tourna vers le vendeur qui venait de l'appeler pour récupérer sa commande. "Je m'excuse, sur le nom sur j'ai en commun avec lui, pour lui, son existence, et son ignominie." Sa voix est neutre, comme détachée alors qu'elle lui tourne le dos. Son corps parvient à faire quelques pas sur le côté pour sortir de la file d'attente. Elle se mord les lèvres Alfhild, elle sait bien que ses excuses ne servent à rien. Que ce ne devrait même pas être à elle de le faire. Qu'elle n'a pas à le faire. Mais c'est plus fort qu'elle. Elle se sent coupable. Coupable d'avoir un frère comme lui. Coupable de n'avoir rien fait de plus pour l'arrêter avant. Coupable aujourd'hui, d'avoir désespérément envie de renouer sincèrement avec lui malgré tout le mal qu'il a fait. "Je comprends que tu ne veuilles plus avoir à faire avec notre famille. Je ne sais même pas comment tu as fais pour me tolérer." Elle trouve enfin le courage d'affronter le visage de son interlocuteur. La neige tombe toujours, et le marché est toujours aussi beau, mais tout a pris un goût de vendre.


Sebastian Prince Amundsen
Sebastian Prince Amundsen
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen
https://thedoomsday.forumactif.com/t1548-but-if-you-mix-black-whit-everything-suddenly-there-is-shadow-s#29347https://thedoomsday.forumactif.com/t1553-be-yourself-everyone-else-is-already-taken-s
Une écharpe entourant fermement son cou, Sebastian laisse un léger sourire courir sur ses lèvres, dissimulées par le tissu, alors qu'il marche aux côtés de Satine à travers les différents stands du marché de Yule. Il fait froid, bien sûr, et ça n'est vraiment pas sa météo favorite, mais la neige rend tout cela... Eh bien, magique. Tout bêtement. C'est apaisant, cela fait oublier les soucis et les temps compliqués. Alors ça n'est pas si grave si le bout de son nez gèle, s'il se sent ridicule sous son bonnet – vert et argent malgré tout, on ne se refait pas – ou s'il a du enfiler deux t-shirt et un sous pull sous son pull épais et sa cape – avec sort chauffant inclut - pour ne plus avoir l'impression de congeler sur place. « Oooh, Sebastian, regarde ! Regarde ici, j'en veux une comme ça ! » La voix surexcitée de Hooligan fait ricaner le sorcier et il échange un regard amusé vers sa meilleure amie avant de se diriger vers la Caracal, faisant signe à la sorcière d'avancer sans lui, il la rejoindra. Un sourcil fin se hausse alors qu'il considère le contenu du stand, et ses yeux se posent sur sa Fylgja, amusement redoublé au fond de ses pupilles. « Vraiment, Hooli' ? » Il lâche, un ricanement attendri s'échappant avec la buée de sa respiration. La caracal se redresse bien droite sur ses longues pattes, son air mortellement sérieux trahit par les oreilles s'agitant vivement ce qui ne fait que donner à son sorcier l'envie de rire plus fort – mais il y a du public, alors il se retient. « C'est le minimum, ça au moins c'est digne de moi ! » Une seconde de silence puis la voix se fait quémandeuse, « Et même que si tu me l'offres, tu pourras mettre moins de pelote de laine dans mon futur cadeau. » Le Sang-pur roule des yeux, rictus aux lèvres, et s’approche un peu plus près du stand. Le sorcier qui le tient les considère avec un air mi-railleur, mi attendrit, et pour Sebastian ça ne fait aucun doute qu'il a du assister à moult scènes de cet acabit dans les heures qui viennent de passer. Avec un sérieux exagéré, il examine les produits, attentifs au moindre détail. A ses côté, le félin trépigne de plus en plus et, avant qu'elle ne commence à réellement lui chouiner dessus, il désigne une des petites peluches fait main, absolument adorable et de formes animales diverses et variées. Très variées. Avec un rictus approfondi il lève les yeux vers le vendeur, « J'imagine qu'elles se vendent plutôt bien, n'est-ce pas ? » L'homme rit à son tour en saisissant soigneusement la caracal miniature, à peine plus grosse que sa main mais incroyablement détaillée, « Vous n'avez pas idée. C'est fou comme beaucoup de sorciers n'arrivent à rien refuser à leur Fylgja, hm ? » Il lève les yeux au ciel, dramatique, mais tristement habitué à ce que, en effet, il ne sache pas refuser quoique ce soit à la créature qui l'accompagne depuis un an maintenant.
Un échange de gallions plus tard, il repart d'un bon pas avec le sachet contenant la peluche dans les bras. Hooligan trottine joyeusement à l'avant et il rejoint finalement Satine qui n'a pas avancé bien loin. Il arrive à peu près à se sentir bien à cet instant, le jeune homme. Il arrive presque à oublier les derniers mois. La disparition de sa mère, son retour, blessée mais vivante, au moins. Sa convalescence. Les problèmes de sa sœur qui semblent ne faire que s’aggraver plus le temps passe, transformant l'ambiance au manoir en quelques choses de lourd, d'angoissant tant on s'attend à ce que cela explose à chaque instant qui passe. Lui qui, tout en le dissimulant soigneusement, à toujours été particulièrement sensible aux humeurs des autres, le vit plutôt mal. Ses propres problèmes qui semblent resurgir avec un peu trop d'enthousiasme ces derniers temps – la boulette de Markus, le fait que Magni sait, entre autre chose... Ces points là étant lié également à son incapacité à s'intégrer comme il le voudrait au Bureau des Aurors. Ses propres mésententes de plus en plus marquées avec sa belle-famille. Bref. Il est venu ici pour oublier tout ça, pour réussir à apaiser son esprit, pour passer un bon moment en compagnie de sa meilleure amie, pour oublier la réalité en dehors du marché de Yule. Ça fonctionnait bien, c'était agréable, et il avait presque l'impression qu'il n'était plus prêt à exploser à tout moment. Changement agréable lorsque l'on connaît la pression qu'il s'inflige déjà tout seul en temps normal.

Satine attire alors son attention vers un nouveau stand et il l'a suit sans problème, curieux. Ici, des amulettes et des bijoux sertis de pierre, gravés de runes. L'intérêt piqué – il a toujours bien aimé les runes – il commence à étudier tout cela avec plus d'attention tout en discutant avec légèreté avec la jeune femme à ses côtés, quand il remarque qui, exactement, tient le stand. Un rictus lui vient subitement aux lèvres alors qu'il croise le regard d'Einar et c'est comme si une sorte d'éclair passait entre eux, une sorte de reconnaissance tacite entre deux personnes qui ne s'entendent pas forcément bien mais semble voué à se croiser sans cesse. Oh, you, again. semble se dire leurs deux regards. L'Héritier Prince est sur le point de lui dire quelque chose mais c'est à cet instant que Satine rit à l'un de ses commentaires et qu'une tornade blonde surgit subitement devant eux, le faisant ciller de surprise. « Eh salut Satine ! Tu as vu mon stand ? Je l'ai fais finalement. » Il hésite, brièvement, soudain un peu nerveux – stupidement, il le sait - de la voir si proche de Satine. Alors qu'elle a le droit, par tous les Dieux, vraiment c'est ridicule. Alfhild à certainement autant, si ce n'est plus, le droit que lui d'y être et il se mord sèchement la lèvre pour se remettre les idées en place, enfermant l'insécurité, la jalousie et la possessivité tout au fond de lui. C'est la fierté de la jeune femme face à son stand – objectivement très bien d'ailleurs!- qui le fait se détourner pour les laisser tranquille. Pourtant, il entend son nom dans une phrase qu'il n'attendait certainement pas et il relève la tête des amulettes qu'il observait sans les voir, un   « Quoi ? » Très peu digne lui échappant alors. Elle le fixe lui et il lui rend son regard, complètement confus. « Ça fait des heures que je suis dans le froid, je t'offre un chocolat chaud ? Ou autre chose si tu veux, mais faut que je te parle d'un truc important. » Il hésite, le Sang-pur. D'un côté il n'est pas vraiment sur d'avoir envie de se retrouver en tête à tête avec la jeune femme. Son regard dévie vers Satine une seconde avant de revenir vers Alfhild. Et en même temps... Un chocolat chaud, quoi. Elle s'est rapproché de lui, plus qu'il n'est socialement habituel entre eux et il se raidit un peu, la considérant avec un brin de nervosité cette fois-ci. Qu'est ce que, par l'enfer, il lui prend au juste ? Pourquoi elle sort des codes habituels? « Très important » Il inspire profondément face à ce ton complètement différent des mots prononcés jusque là – presqu'effrayant, en fait, surtout avec ce regard qu'elle pose sur lui- et il plisse un peu les yeux et finalement acquiesce. Pas réellement sur qu'il ait fait le bon choix, mais... Presqu'inquiet à l'idée de refuser, après ce regard.
La renarde de la Mørk les rejoint et Hooligan se rapproche de lui, tendant un museau curieux vers le canidé avant que son sorcier n’emboîte le pas de sa camarade. Il l'a suit en silence vers une roulotte à l'allure prometteuse de boissons qui, clairement, leur feront du bien à tous les deux. Il est nerveux, le sorcier, ne pouvant que s'empêcher de trop le montrer. Alfhild et lui... Eh bien, ça n'a jamais été une relation parfaitement calme et amicale. Surtout ces derniers temps. Au début, vraiment, Sebastian pensait sincèrement qu'ils pourraient se rapprocher. Depuis son retour pourtant, le côté amical avait réellement commencé à se faire la malle. Mais depuis... Depuis ce jour, Sebastian n'avait pas pu s'empêcher de marquer la distance de façon plus claire. Iels sont de la même famille, il le sait parfaitement. La regarder lui rappelle une soirée d’horreur, lui rappelle les nouvelles phobies avec lesquelles il doit vivre, et les traumatismes qu'il n'arrive plus à écarter de son crane. Lui rappelle sa propre faiblesse et sa naïveté. Elle se retourne brutalement vers lui et s'il écarquille un peu les yeux face au mouvement inattendu, il se retient de faire un pas en arrière, par réflexe. Il attend, curieux,  un peu inquiet, de savoir de quoi elle voulait lui parler avec autant d'impatience. "Écoute Seb, on m'a raconté que Fredrikke t'avais torturé. Je." Il attend, toujours curieux. Parce que ce qu'il vient d'entendre n'est certainement que le fruit de son esprit épuisé par ces dernières semaines. Et pas réellement la voix de la jeune femme qui vient de les prononcer. Il attend patiemment, parce qu'elle n'a pas pu dire ça, n'est-ce pas. Elle n'a certainement pas cité ce prénom, plus le sien, plus le terme torture dans la même phrase. C'est évidemment impossible. A ses pieds, Hooligan s'agite et s'appuie plus fort contre sa jambe, semblant subitement inquiète.
Il n'en n'est pas sûr, mais il croit qu'elle vient de récupérer leurs boissons. C'est bien ce qu'il pensait, ces mots n'ont pas pu être dit à cet instant si banal. Elle veut lui parler de tout autre chose, évidemment. "Je m'excuse, sur le nom sur j'ai en commun avec lui, pour lui, son existence, et son ignominie." Ou peut-être pas. La voix est neutre et lui il sent comme une douleur dans la poitrine qu'il n'arrive pas à identifier, son regard trop fixe plongé dans celui de la blonde. Elle lui tourne le dos, fait quelque pas. Il suit. Il suit ? Oui, il doit suivre, il est toujours à côté d'elle. Ils se sont écartés de la file d'attente, écarté un peu de la foule, Hooligan tourne dans ses jambes et il ne réagit pas. Les mots tournent en boucle, et il commence à comprendre qu'ils sont réels. Qu'ils ont été prononcé. "Je comprends que tu ne veuilles plus avoir à faire avec notre famille. Je ne sais même pas comment tu as fais pour me tolérer." Il se contente de la regarder, le visage vide de toute émotion, incroyablement pâle sous l'écharpe. Les pupilles dilatés plongées dans ses yeux à elle. Elle sait. Il voit la vieille maison abandonnée, le rictus faussement sympathique, les promesses, l'échange aimable, agréable. Il revoit sa naïveté, sa faiblesse. Sa stupidité. Tellement, tellement de stupidité. Elle sait. Il revoit l'échange de sorts d'abord banals, attendus, et la suite vicieuse des événements. Il ne peut plus bouger, et il fait tellement sombre. Il ne peut pas fuir, il est si faible, tellement faible. Il revoit la créature, le regard vide, posé sur lui, comme accusateur, sa sœur, immobile, morte. Morte, morte, morte..  « BORDEL SEBASTIAN RESPIRE ! » Crache brutalement Hooligan, hystérique, ses griffes venant se planter un peu fort dans sa cuisse, ne lui tirant pourtant aucun cri. Comme obéissant à l'ordre, il prend une inspiration brutale – trop – réalise qu'il ne l'avait pas fait depuis un trop long moment, et la douleur explose dans sa poitrine, le monde tourne un peu, par réflexe il tend le bras, s'agrippe à la première chose venu – son bras à elle ? - ses lèvres s'entrouvrent sur des syllabes qui ne sortent pas, et il arrive à fixer son regard sur elle, incrédule, effrayé, honteux et tellement de chose à la fois, « Comment tu – qui - ... » Il lâche d'une voix étouffée, essoufflée par son apnée forcée. La peur court dans ses veines, ses doigts se crispent légèrement avant qu'il ne se force à la lâcher, ignorant son propre vacillement. « Qui on ? Qui t'a dit ça ? Ça n'est pas la réalité. Mør.... Alfhild. Il ne s'est... » Il trébuche sur ses mots, balbutie, panique et veut simplement s'enfuir, loin. Pourquoi tout le monde semble s'être donné le mot pour le plonger dans ce qu'il refuse d'affronter?! « Il ne s'est rien passé de tel. Rien. Jamais. Celui qui t'a dit ça t'a menti. Il faut vraiment arrêter de croire tout ce que l'on te dit, tu sais. C'est ridicule. » Il crache, agressif et injuste. L'attaque est la meilleure défense, n'est-ce pas ? A défaut d’avoir su se défendre, ce soir là.
Alfhild Mørk
Alfhild Mørk
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen
https://thedoomsday.forumactif.com/t1694-reaching-light-through-the-stormhttps://pin.it/3pEWXGVhttps://open.spotify.com/playlist/3dxprHOiBqIUF77oUEsrct?si=yEjQxw5ZT8CHziksax3oZg&pt=119fce36fe7d8ca31a3860a60a2bbc5f

The moon and the stars can't cast shadows on what is wrong

     @Sebastian Prince Amundsen   -  Marché de Yule, décembre 2022



Elle aurait dû attendre qu'ils soient plus loin. Eloignés de la foule, peut-être qu'ils auraient pu se trouver un chouette petit coin sympa, joli à regarder, avant qu'elle ne révèle la thématique de la discussion qu'elle souhaitait avoir avec lui. Elle aurait pu faire tout ça Alfhild, mais elle parle trop souvent avant de réfléchir. Surtout dans ce type de situation où les mots se font trop pressés et les émotions trop fortes. Elle n'arrive pas à retenir les choses de sortir. C'est bien là toujours son problème à la Mørk. Comme avec les morts, il faut que ça sorte, que les choses soient dites. Que ses tout éclabousse les gens autour d'elle. Peut-être parce qu'on lui a trop imposé le silence, la discrétion, l'inexistence. Et qu'elle ne sait plus faire autrement Alfhild, que d'exister. Trop ouvertement. L'effet de ses mots n'est pas immédiat sur Seb. Et puis petit à petit elle la vu la glace venir figer ses traits. Cette même glace que celle qui fige ses pensées. Elle aurait définitivement faire autrement. Attendre, tourner les phrases dans sa tête, enfin déjà à minima, réfléchir aux phrases qu'elle allait dire. Elle aurait dû faire tout cela. Quoi que non, elle aurait dû choisir, déjà à la base, un meilleur moment. Et non lui sauter dessus à l'improviste. Pourquoi est-ce qu'il faut toujours qu'elle soit à côté de la plaque et qu'elle s'en rende compte trop tard. Quand le mal est fait. Son coeur se serre. Elle ne vaut peut-être pas mieux que ce qu'on dit d'elle et de sa famille. Destinée à heurter les gens qui l'entourent. Condamnée à n'être que ça, celle qui blesse même sans le vouloir. Celle qui meurtri les âmes. Incapable de retenir pour elle ses propres angoisses. Son coeur se serre et regrette. Il vaudrait peut-être mieux qu'elle fuit avant d'empirer les choses ? Mais non, bien sûr que non il ne le faut pas. Ce serait fuir qui rendrait tout encore pire ? Peut-être. En tout cas désormais oui, il est trop tard pour partir et le laisser seul vu la lividité de sa peau et le regard transit d'effroi qu'il a fixé dans ses propres iris écarquillées par l'horreur de ce qu'elle vient de dire.  « BORDEL SEBASTIAN RESPIRE ! » Alfhild sursaute sous le cri strident de la Fylgia de Seb. Elle sursaute et renverse une petite averse de gouttes de chocolat trop chaud sur ses doigts dégantés. Une grimace frôle ses lèvres et elle reprend sensiblement le contrôle de ses pensées et de son corps. Elle revient à la réalité du moment présent, le froid de l'hiver, les sons du marché qu'elle n'entendait plus, et l'expression terrifiée du sorcier en face d'elle. Il semble soudain perdre l'équilibre et s'accroche à son bras, occasionnant une nouvelle averse de gouttes de chocolat trop chaud sur ses doigts toujours dégantés. Nouvelle grimace. Il essaye de parler, mais lutte avec ses propres mots, comme elle précédemment. Comment pourrait-il en être autrement. Dans sa poitrine son coeur s'est emballé sous la panique dans un rythme tout sauf régulier. Elle ne sait même pas quoi lui dire. Elle regrette déjà intensément d'avoir dit quelque chose. De n'avoir pu garder les choses pour elle. Et ses yeux s'embrument en voyant les émotions brûler dans le regard de Prince. « Comment tu – qui - ... » Sa voix essoufflée traduit trop bien la propre panique qui transpire dans le corps du sorcier et le visage d'Alfhild se tort sous des regrets encore plus fort. Elle sent ses doigts serrés plus fort contre son bras. Elle s'étonne que cela ne la dérange pas tant que ça. C'est presque une douleur qu'elle prend avec plaisir. Une punition pour sa propre maladresse. Elle fixe son attention sur cette sensation pour ne pas sombrer dans sa propre panique. « Qui on ? Qui t'a dit ça ? Ça n'est pas la réalité. Mør.... Alfhild. Il ne s'est... » Elle se mord la lèvre, ses dents serrent presque trop fort, manquant de percer la peau. Dreymir, s'est allongée à ses côtés, presque en signe de soumission, proche de Hooligan. Elle aussi elle regrette que les choses se passent comme cela. Elle aurait aimé intervenir à temps et empêcher sa sorcière de sortir tout cela de but en blanc. Avant même la première gorgée de chocolat. « Il ne s'est rien passé de tel. Rien. Jamais. Celui qui t'a dit ça t'a menti. Il faut vraiment arrêter de croire tout ce que l'on te dit, tu sais. C'est ridicule. » Elle marque un mouvement de recul sous l'agressivité soudaine dont il fait preuve. Elle grimace à nouveau, réalisant que sa colère est en réalité bien justifiée et qu'elle aurait même mérité de recevoir le contenu complet des tasses de chocolat sur le visage. Elle remarque alors que sa propre respiration est hachée, marquée par l'ampleur de tout ce qu'elle contient au fond d'elle depuis des mois. Car cela fait bien trop longtemps qu'elle sait. Depuis ce hibou de Fred. Cette simple révélation qui avait marqué ses nuits de trop de cauchemars. Et puis il y avait eu le journal. Cette lecture, trop intense, trop chargée d'énergies qui n'étaient pas les siennes. Ce journal maudit aux mots trop crus et trop, extatiques, sous l'écriture de douleurs réelles. Son coeur s'affole un peu plus. Elle connait trop bien le déni pour ne pas en saisir les voiles dans la dernière phrase de Seb. Et elle aimerait, si profondément, que ce soit vrai. Que tout cela ne soit que des mensonges, qu'une mauvaise blague de Fredrikke qui viendrait lui faire sa plus belle masterpiece pour la briser, elle, pour de bon. Mais elle sait que c'est faux. Ou plutôt que c'est vrai. Elle a vu les marques de Vence. Elle sait que tout ce qui est dans ce journal est vrai. Trop vrai. Cruellement vrai. Ses paupières se ferment, une, deux, trois secondes, avant de s'ouvrir à nouveau. L'effroi s'est estomper sans disparaître totalement, pour laisser place à une immense tristesse. Immense, profonde et sombre. Avant de parler, elle prend le temps de poser son gobelet gauche sur un muret qui se trouvait heureusement à portée de main. Puis sa main gauche libère aussi la main droite du deuxième gobelet. Cette dernière étant toujours prisonnière par la prise crispée de Seb sur le bras auquel elle est attachée. Puis, dans un geste si éloigné de tout ce qu'elle est capable de faire dans son état normal, elle pose la main libre sur celle de Seb. Celle qui serre son bras à elle. Double contact. Cela lui arrache un frisson glacé, pourtant elle maintient son geste. "« C'est lui-même qui me l'a dit. » Sa voix est un murmure lourd et rempli de toute son désespoir. « Et autant il m'a souvent mentit par le passé, autant là il n'était pas en capacité de le faire.  » Elle ne parle pas du carnet Alfhild, parce qu'elle sait que personne ne doit savoir son existence, ou du moins le moins de monde possible. Surtout pas Seb. Il est en stage au bureau des aurors non ? Ce serait du pain béni des Dieux pour eux, ce journal. Les aveux complets et trop détaillés de Fredrikke Mørk. Il ne fait aucun doute qu'ils viendraient le chercher immédiatement. Sans se soucier de son état mental. Sans se soucier qu'il ne se souvient pas. Parce que sa responsabilité des crimes commis est toujours d'actualité. Alfhild le sait. Ca fait partie des raisons pour lesquelles elle est là face à Seb aujourd'hui. Parce qu'elle se déteste de vouloir séparer les deux hommes. « Je suis désolée Seb, je n'aurais pas dû te dire tout ça comme ça. Mais c'était trop pour moi. Sachant qu'on se voit quand même régulièrement, je. J'avais besoin de te dire que je sais, je comprends. Et que s'il le faut... » Sa voix s'étouffe dans un murmure. Sa voix se meurt dans sa gorge réalisant au fur et à mesure qu'elle parle, tous les sacrifices qu'elle s'apprête à faire, en dédommagement de tout ce que les Mørk ont fait. Parce qu'elle veut trop briser le cercle des blessures qui l'enchaînent à cette lignée qu'elle commence doucement à ne plus tant aimer. « S'il le faut je ne viendrais plus chez Satine. Je te laisserai toute la place. Parce que je ne mérite pas de t'imposer mes tentatives ridicules d'amitié après tout ce qu'il t'a fait. » Son regard glisse vers le sol, une larme s'accroche au cil sans tomber sur le sol enneigé. Elle n'avait pas prévu de dire cela, mais en prononçant ces paroles elle réalise que oui, s'il le faut, elle fera ce sacrifice. Pour expier les fautes de son adelphe. Et sans doute qu'elle s'enfoncera un peu plus vers cette obscurité qui s'enroule jour après jour autour de son âme. Contre sa jambe, Dreymir toujours allongée, a enfoui sa truffe sous la neige.


Contenu sponsorisé