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Memento Mori (Mørk Family)
+5
Gunnar Mørk
Fredrikke Mørk
Juni Mørk
Alfhild Mørk
Toni Mørk
9 participants
Alfhild Mørk
Alfhild Mørk
TRØBBEL För att nå toppen av trädet måste du sikta mot himlen

Memento Mori

 Familien Mørk - samedi 9 décembre  - Début d'après-midi



Le teint cireux de Toni ne laisse que peu de place à l’imagination de son état passablement inquiétant. Alfhild tente de parler d’autre chose, mais la tante ne semble pas être en mesure de l’écouter. Un froncement de sourcils plisse le front de la jeune Mørk. Mais la sorcière n’a pas le temps d’ouvrir la bouche pour poser une autre question plus pertinente que le goût de Toni pour les couleurs de la tempête, que Juni s’invite à leurs côtés. Un sourire radieux remplace l’inquiétude en une bourrasque de vent et Alfhild contemple avec admiration les changements capillaires de sa jeune cousine. Plus sobre que d’ordinaire, mais tout aussi magnifique. Juni, contrairement à elle, à la présence d’esprit de s’inquiéter en priorité de l’état de santé de sa grand-mère et suivant son regard, tout en se tortillant une mèche autour de ses doigts dans un signe d’inconfort, Alfhild devine que Toni lutte vaillamment contre les roulis que l’océan impose à la coque du bateau. C’est à ce moment qu’un troisième protagoniste vient les rejoindre sur cette partie du pont et Alfhild réprime un nouveau frisson – de froid – qui manque de secouer ses épaules. Elle ne sait plus comment se comporter avec lui, hésitant sans cesse entre sympathie, espoirs et angoisses de le voir revenir à ses anciennes passions. Elle ne prête pas tellement attention à la façon qu’il a de s’adresser aux deux autres femmes du trio tant elle est focalisée sur la proximité de sa présence, la conscience de la silhouette d’Oda qui bouge dans son coin d’œil après un regard désapprobateur, et ses propres émotions qui s’ajoutent au tumulte de la scène déjà chaotique. « Tiens, si tu as froid. Sinon, tu peux la rapetisser et me la redonner à un autre moment. » Ses yeux papillonnent plusieurs fois, incrédules, avant de s’emparer de la dire veste d’un geste mécanique. Est-ce qu’elle a froid ? Peut-être, un peu ? Mais l’air du large lui fait tellement de bien. Elle hausse les épaules, sans rien faire d’autre que de regarder cette veste inoffensive – en apparence – retenue par le col dans sa main gauche.  



Visiblement, l’état de santé de Toni inquiète tout le monde, à moins que ce ne soit l’effet humain et instinctif du besoin de se rassembler pour affronter les périls, Asgeir se mêle à eux et Alfhild recule d’un demi pas dans une grimace qui ne cherche pas à se faire discrète. Le belle-maman qu’il emploie la fait néanmoins pouffer doucement tant il est drôle à entendre par sa simplicité, moins pour l’effet qu’il a sur Toni qui sous le coup de l’émotion déverse le trop plein de bile qui cherchait depuis longtemps à se faire la malle. Elle la regarde couler sur le pont Alfhild, non pas la bile mais sa vieille tante, avant de s’accroupir à ses côtés : « Boris ? Il a embarqué avec vous ? » L’idée lui parait étrange, mais pourquoi pas après tout. « Je vais aller voir s’il est resté près de Beowulf. » Elle a surtout envie de fuir Asgeir et le regard doux qu’il a lancé à Fredrikke dans cette fausse jovialité candide qu’elle déteste chez lui. Déjà elle s’élance sur le pont, quitte le groupe et se réfugie près du couple Heid et Ozymandias : « Vous savez si Boris est sur le bateau ? » Elle demande quand même, par acquis de conscience, dans un nouveau frisson.




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